Atlas universel d’histoire et géographie/Principaux calendriers

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PRINCIPAUX CALENDRIERS.

On appelle Calendrier un catalogue ou tableau écrit de tous les jours de l’année, rangés par mois, avec la division des mois en jours ; on y joint le plus souvent certaines indications astronomiques, telles que les heures du lever et du coucher du soleil, l’entrée de cet astre dans chaque signe du zodiaque, le commencement des saisons, les phases de la lune ? ainsi que les époques fixées pour les actes religieux ou civils. Ce nom vient du mot calendae qui servait, chez les Romains, à désigner le premier jour de chaque mois. On croit que calendae est dérivé du vieux verbe latin calo (j’appelle, j’annonce), et que cette dénomination elle-même vient de ce que les pontifes romains chargés de régler le calendrier avaient l’habitude d’appeler le peuple dans le forum à chaque nouvelle lune, et de lui indiquer quelle devait être la durée de chaque mois.

Le calendrier a varié chez les différents peuples selon les diverses formes données à l’année. On distingue d’après cela trois sortes de calendriers, les uns solaires, les autres luni-solaires, d’autres enfin lunaires.

Calendriers solaires. On désigne ainsi ceux qui sont établis d’après la durée du cours du soleil et qui, au moyen de l’intercalation d’un jour tous les 4 ans, ramènent constamment dans la même saison et à la même époque le commencement de l’année, de façon à avoir pour année moyenne une durée de 365 jours 1/4, c.-à-d. une durée presque égale à la durée de l’année solaire. Tel est le calendrier en usage parmi nous et chez tous les peuples chrétiens. Il n’est autre que le calendrier introduit chez les Romains par J. César, et rectifié par le pape Grégoire XIII en 1582. Il s’est conservé sous sa forme primitive chez les Russes, les Grecs modernes et les chrétiens orientaux, qui n’ont pas encore adopté la réforme grégorienne.

Calendriers luni-solaires. Dans ces calendriers, les mois, réglés sur le cours de la lune, commencent et finissent avec une lunaison, mais pour que le renouvellement de chaque année puisse avoir lieu dans la même saison, il faut, à certains intervalles, ajouter un 13e mois, de sorte qu’après un certain nombre d’années, dont la réunion forme ce que l’on appelle un cycle, l’époque initiale de l’année se retrouve dans les mêmes circonstances astronomiques. Dans ces calendriers, comme dans les précédents, on a, pour année moyenne, 365 jours 1/4. Ils sont lunaires dans leurs détails et solaires dans leur ensemble. Tels étaient les calendriers en usage chez les Grecs et le calendrier macédonien ; tel fut le calendrier romain depuis Numa jusqu’à Jules César ; tels sont encore ceux qu’emploient les indigènes de l’Indoustan, les Chinois, les Japonais et les Mongols. A la même classe appartiennent le calendrier des Juifs et celui dont se sert l’église pour déterminer les époques de ses fêtes.

Calendriers lunaires. Dans la formation de ce calendrier, on n’a égard qu’au cours de la lune. Seulement on donne aux mois des durées plus ou moins longues, de façon que leur commencement puisse toujours répondre à peu près à une nouvelle lune naturelle ; en sorte qu’en réunissant un certain nombre d’années réglées par des calendriers de cette espèce, on doit toujours obtenir une année moyenne d'environ 354 jours, 8 heures. Ces années, du reste, sont des années vagues, en ce sens qu’elles parcourent successivement toutes les saisons. Le calendrier arabe, suivi par tous les peuples musulmans, est le seul qui se règle de cette manière.