Atlas universel d’histoire et géographie/Tables chronologiques
TABLES CHRONOLOGIQUES
TEMPS ANCIENS
DE LA CRÉATION DU MONDE À L’ÈRE DES OLYMPIADES.
av. J.-C.
5538. Création du monde, d’après la version des septante. (Elle eut lieu, suivant Usserius, s’appuyant du texte hébreu, reproduit par la Vulgate, en 4004 ; d’après l’Art de vérifier les dates av. J.-C., en 4963).
3296. Déluge universel.
3296-2122. Dispersion des hommes. — Fondation des premiers empires : Menés en Égypte, Nemrod en Babylonie, Assur en Assyrie. — Les Chamites ou Cuschites (descendants de Chus, fils de Cham, et frère de Mezraïm, que l’on croit être le même que Menés) paraissent être parvenus les premiers à une certaine civilisation. — Memphis, Babylone, Ninive leur durent leur premier éclat. — Le caractère grandiose des constructions qui furent alors élevées sur les bords du Nil, de l’Euphrate et du Tigre, le développement scientifique de l’Égypte et de la Chaldée sont l’ouvrage de ces peuples, auxquels le monde entier doit les plus anciennes connaissances qui tiennent à l’astronomie, aux mathématiques, aux mesures et à l’industrie. — Invention des écritures hiéroglyphique et cunéiforme.
2205. 1re dynastie chinoise, celle des Hia.
2122. Naissance d’Abraham.
2047. Vocation d’Abraham, qui, sur l’ordre de Dieu, part d’Ur en Chaldée avec Tharé, son père, Sara, sa femme, et Lot, fils de son frère Haran, traverse la Mésopotamie et va s’établir dans la terre de Chanaan. C’est à cette époque que l’on s’accorde à rapporter l’apparition des Sémites et des Ariens ou Aryas dans l’histoire. Les Sémites occupaient alors les vallées du Tigre et de l’Euphrate. A partir de ce moment leur importance croît chaque jour, et partout ils se mêlent aux populations chamitiques, avec lesquelles ils se fondent, ou qu’ils assujettissent. Quant aux Ariens ou Aryas, on désigne sous ce nom un grand peuple, souche commune des nations indo-européennes, Perses, Grecs, Romains, Celtes, Germains et Slaves, et qui, rassemblé primitivement dans les pays appelés plus tard Bactriane, Sogdiane et Arie, parlait une langue dont les deux principaux rameaux sont le sanscrit et le zend. Dès l’époque qui nous occupe, c’est-à-dire vers le temps de la vocation d’Abraham, les Ariens paraissent avoir été divisés depuis longtemps. Une fraction s’était répandue sur le plateau de l’Iran (Médo-Perses) : L’Écriture parle d’un chef iranien, Chodorlahomor, roi des Élamites, qui entre en lutte avec Abraham ; une autre fraction était descendue dans l’Inde, où elle constitua les castes des Brahmanes ou prêtres, des Xattryas ou guerriers, et des Vaîcyas ou laboureurs et marchands ; une 4e caste, celle des Çudras, renfermait les vaincus, les étrangers, et était tenue par les trois autres en grand mépris. Les autres populations ariennes paraissent s’être avancées lentement de l’E. à l’O., du pied de l’Hindou-Kho vers l’Europe, où elles pénétrèrent successivement. On peut placer, en effet, du xxe au xviie siècle avant J.-C. l’entrée en Europe des Ibères, des Celtes ou Gaëls, des Pélasges et des Hellènes, qui anéantirent ou refoulèrent devant eux des populations peu nombreuses, lesquelles paraissent se rattacher à la grande famille dite scytho-touranienne (Basques, Étrusques (?), Finnois, etc.).
2017-1314. Suivant M. Oppert, il faudrait rapporter à cette époque le commencement d’un premier empire assyrien fondé sur les bords du Tigre par des Sémites, et qui aurait duré jusqu’en 1314. La population de l’Assyrie paraît avoir été alors très-mélangée : on y peut distinguer, outre l’élément sémitique, un élément scytho-touranien, un élément chamitique, et enfin un élément iranien (les Chaldéens). Les Sémites semblent être parvenus à former un empire assez considérable pour inspirer des craintes aux Hyc-sôs et ensuite aux rois égyptiens ; cet empire est désigné sur les monuments des rois d’Égypte sous le nom d’Empire des Rotennou. Ces Sémites furent quelque temps remplacés, du moins à Babylone, par des conquérants Av. J.-C.
arabes, mais ceux-ci ne détruisirent pas entièrement la domination des Rotennou dans la Mésopotamie, car plus tard Seti Ier et Ramsès II les rencontrent encore près de l'Euphrate, bien que déjà moins puissants.
1832. Joseph établit Jacob dans la terre de Gessen (basse Égypte), où les Hébreux restèrent 300 ans. À cette époque, l’Égypte était occupée en partie (basse et moyenne Égypte) par des envahisseurs arabes connus sous le nom d' Hyc-sôs, c’est-à-dire rois pasteurs, et qui avaient pour capitale l’ancienne Tanis ou Avaris. Il serait difficile de dire si ce fut un roi égyptien ou un hyk-sôs dont Joseph fut le ministre[2].
1783. 2e dynastie chinoise, celle des Chang.
1700. Amosis, fondateur de la 18e dynastie, expulse les Hyc-sôs. Les premiers successeurs de ce prince, Aménophis, Thoutmosis Ier, la Régente Hatasou et Thoutmosis II continuent sa politique belliqueuse, tantôt en Ethiopie, tantôt en Mésopotamie, tantôt en Arabie ou en Syrie.
1600. Règne de Thoutmosis III, dont les exploits nous sont connus par le mur numérique de Karnak, ainsi nommé à cause de la quantité d’indications numériques qu’il renferme sur les prisonniers faits ou le butin enlevé. Ce prince porta ses armes en Syrie, en Babylonie, en Assyrie, où régnaient les rois sémites-chaldêens, dont nous avons parlé plus haut. L'Ethiopie, peut-être même le pays nègre lui payaient tribut. L’Égypte alors avait une marine, car il est question sur une stèle de conquêtes de Thoutmosis III en Chypre, en Crète, peut-être même en Grèce.
1600 ? Le Phénicien Inachus règne, dit-on, sur les Pélasges dans le Péloponnèse. Son fils Phoronée passe pour le premier fondateur d'Argos.
1580-1500. Derniers rois de la 18e dynastie, parmi lesquels Aménophis III, qui fonde le temple de Luqsor. C’est en son honneur que furent élevées les statues connues sous le nom de statues de Memnon. C’est peut-être au temps de son fils Horus qu’eut lieu la sortie d’Égypte des Hébreux, sous la conduite de Moïse.
1532. Les Hébreux au mont Sinaï.
AV. J.-C.
1531-1493. Séjour des Hébreux dans le désert.
1500. Commencement de la 19e dynastie, la plus célèbre de toutes celles qui ont régné en Égypte. Elle a pour fondateur Ramsès I, qui, après un règne de 4 ou 5 années, eut pour successeur Séti I ou Séthos le Grand. Ce dernier fit construire deux magnifiques temples, l’un à Thèbes, celui de Gournah, l’autre à Abydos, ainsi que la fameuse salle hypostyle, ou salle des colonnes, dans le palais de Karnak à Thèbes. Le règne de Séti, qui dura plus d’un demi-siècle, fut rempli par de grandes expéditions en Nubie, en Arabie, en Syrie, en Mésopotamie, en Arménie. M. Brugsch, regarde ce prince comme le premier auteur du fameux canal du Nil à la mer Rouge.
1492-1434. Conquête de la Terre sainte par Josué. — Gouvernement des anciens.
1434. Deucalion, fils de Prométhée, petit-fils de Japet, règne en Thessalie. Il est le père d'Hellen, tige des Ioniens, des Eoliens,des Doriens et des Achéens.
1434-1193. Les servitudes et les juges chez les Hébreux depuis l’invasion de Chusan jusqu'à celle des Ammonites (Othoniel, Aod, Barac, appelé par la prophétesse Débora, Gédéon). Voir, pour chacun de ces noms, notre Dictionnaire universel d’histoire et de géographie.
1450-1380. Règne de Ramsès II ou Ramsès le Grand ou Ramsès-Meïamoun, le Sésostris des Grecs, fils de Séthos le Grand. Un récit gravé à Ibsamboul, en Nubie, et dans le palais qu’on a nommé le Ramesseum à Thèbes, nous fait connaître le début d’une grande expédition entreprise par Ramsès, la 5e année de son règne, contre plusieurs peuples de l'Asie occidentale qui s’étaient ligués contre l’Égypte, sous la conduite des Khétas de Syrie (probablement les Khettim de la Bible). Ce récit est complété par un poëme composé deux ans après l’avènement. La lutte, du reste, continua contre les Khétas à peu près sans interruption jusqu'à la 21e année du règne de Ramsès. À cette époque fut conclu entre les deux peuples un traité dont le texte, brisé en quelques endroits, a été retrouvé à Thèbes et traduit par M. Brugsch. Les monuments n’ont pas encore confirmé les récits d'Hérodote, et encore moins ceux de Diodore sur les grandes expéditions de ce prince ; ce qui est plus certain, c’est l’extension de sa puissance dans la Nubie. M. Lepsius a reconnu à Barkal un temple d'Ammon, construit sous Ramsès le Grand, le seul des Pharaons qui ait porté jusque là son influence.
1384. Erechthée règne en Attique, après un intervalle de temps difficile à préciser depuis Cécrops, qui aurait, suivant la tradition, importé dans cette contrée la civilisation égyptienne.
1380-1300. Fin de la 19e dynastie en Égypte. Maïenphtah ou Meri-en-Phtah (chéri de Phtah), appelé communément Menephta, fils et successeur de Ramsès le Grand. Quelques savants, parmi lesquels M. de Rougé, placent sous le règne de Menephta la sortie d’Égypte des Hébreux avec Moïse. Du reste, l’histoire de l’Égypte jusqu'à la fin de cette dynastie est fort obscure.
1300-1250. 20e dynastie. Ramsès III. Ce prince, qui fit un grand nombre d’expéditions contre les peuples voisins, encouragea aussi beaucoup les arts. L’édifice de Médinet-Abou, œuvre des Thoutmosis, fut accru et orné par lui. La date précise de ce règne est la 1re qui soit directement fournie par un monument. Un fait astronomique signalé par une inscription nous apprend la discordance qui existait alors entre l’année égyptienne et l’année vraie, et l’on a pu conclure rigoureusement que Ramsès III régnait dans les 1res années du xiiie siècle.
1314. Cadmus, d’origine égyptienne ou phénicienne, importe en Grèce l’alphabet phénicien et bâtit la Av. J.-C.
Cadmée qui sera la citadelle de Thèbes. — Vers la même époque, Danaûs fonde ou agrandit Argos.
1300. C’est vers cette époque que commence l’empire assyrien proprement dit, qui s’étendait à la fois sur Ninive et Babylone, et qui dura jusqu'au 8e siècle av. J.-C. Les témoignages d'Hérodote et du Chaldéen Bérose sont d’accord sur ce point, et ont été confirmés par les monuments, qui ne font aucune mention des exploits gigantesques de Ninus et de Sémiramis, si complaisamment racontés par Diodore d’après Ctésias. Ces récits d’ailleurs ne pourraient se concilier avec ce que nous savons aujourd'hui des expéditions dirigées par les rois d’Égypte du côté de l'Euphrate. Il en est de même de cette prétendue succession de rois fainéants avec lesquels les Grecs remplissaient l’intervalle imaginaire de près de 1000 ans, qu’ils supposaient exister entre Sémiramis et Sardanapale.
Il est probable que l’empire assyrien dut son origine à l’affaiblissement des Rotennou, souvent en lutte avec les rois d’Égypte. Il est à croire même que depuis longtemps déjà, sinon toujours, du moins à certaines époques, Ninive avait joui d’une existence indépendante. Nous voyons, en effet, dans les inscriptions égyptiennes, que Thoutmosis III (vers 1600) reçoit les tributs du roi des Rotennou et du roi d'Assur, c’est-à-dire de Ninive. Quoi qu’il en soit, le fondateur du nouvel empire assyrien fut un prince nommé sur les monuments Ninippalloukin. Nous ne possédons presque aucun renseignement sur ce prince et ses successeurs jusqu'au commencement du xiiie siècle. M. Oppert rapporte à l’an 1220 l’existence d’un Téglatphalasar dont il est question dans une longue inscription qui énumère les guerres et les conquêtes de ce prince. Une autre inscription, du temps de Sennachérib, nous apprend que, dans la 2e moitié du xiie siècle, un roi de Babylone enleva des idoles à Téglatphalasar II, roi d'Assyrie, ce qui atteste que Babylone forma plusieurs fois un État séparé.
1300-1000. Fin de la 20e dynastie en Égypte. — 21e dynastie. — Sous les princes de la 20e dynastie, qui régnent après Ramsès III et qui portent tous le nom patronymique de Ramsès, l’Égypte conserve sa prospérité au dedans et sa puissance au dehors. Sous Ramsès IV, les Assyriens payaient encore tribut ainsi que les Aamou, peuple asiatique, que l’on croit de race mongole. Mais avec cette dynastie disparaissent les traces de la domination des rois d’Égypte en Asie, ce qui coïncide avec le développement que prit à cette époque la puissance de Ninive. La 21e dynastie, originaire de Tanis, renferme un prince qui donna sa fille en mariage à Salomon.
1284. Pélops, fils de Tantale, passe de la Phrygie dans la Thessalie, d’où, emmenant avec lui des Achéens Phthiotes, il se rend dans le pays appelé plus tard de son nom Péloponnèse.
1270. Prise de Troie, suivant Larcher, d’après Hérodote (voir 1184).
1262. Naissance d'Hercule à Thèbes.
1226. Expédition des Argonautes, dirigée par Jason, chef des Minyens d'Iolcos ; le poète Orphée, Hercule et peut-être Thésée y prennent part.
1214. Les sept chefs devant Thèbes. Œdipe, le meurtrier de son père Laïus, l’époux de sa mère Jocaste, après s’être crevé les yeux, a abdiqué le titre de roi de Thèbes. — Lutte fratricide de ses fils Ëtéocle et Polynice.
1210. Mort d'Hercule au mont Œta, à l’entrée de la Doride. — Les Héraclides ou descendants d'Hercule sont chassés du Péloponnèse par Eurysthée,
Av. J.-C.
frère du héros. Ils se retirent dans l'Attique, où ils sont accueillis par Thésée.
1209. Prise de Troie, par les Grecs, suivant les marbres de Paros(V. 1184).
1208. Mort d'Eurysthée ; tué par Hyllus, fils d'Hercule. — Le fils de Pélops, Atrée, succède à Eurysthée dans Mycènes et dans Tirynthe.
1204. Hyllus, fils d'Hercule, retourne dans le Péloponnèse sur la foi d’un oracle. Il est tué dans un combat singulier par Echémus, roi des Tégéates. — Les Héraclides jurent de ne pas entrer avant un siècle dans le Péloponnèse et se retirent chez les Doriens.
1201. Agamemnon, fils d'Atrée, lui succède à Mycènes ; son frère Ménélas épouse Hélène, fille de Tyndare ; à la mort de Castor et de Pollux, qui arriva bientôt après, il hérite du royaume de Sparte.
1193. Commencement de la guerre de Troie, entreprise en commun par les Grecs au nom de Ménélas, l’époux d'Hélène, qui a été ravie par Paris, fils de Priam, roi de Troie ; elle a pour chef Agamemnon.
1193-1095. Derniers juges (Jephté, Samson, Héli, Samuel).
1184. Prise de Troie. — Malheurs des héros grecs retournant dans leur patrie.
1176. Égisthe et Clytemnestre sont tués par Oreste, qui ressaisit le trône de son père et règne à Mycènes.
1124. Les Thessaliens ayant envahi l'Hémonie, quils appellent Thessalie, les Thébains ou Cadméens rentrent de l'Hémonie en Béotie, d’où ils avaient été chassés quelque temps auparavant par les Pélasges et les Thraces. — Émigration des Eoliens de la Grèce centrale en Asie Mineure, sous la conduite de Penthilus, fils de l’atride Oreste. Ils y fondent 12 villes réunies en une sorte d’amphictyonie, qui avait pour centre un temple dédié à Apollon Grynien, près du mont Cane ; ces 12 villes étaient : Cyme, Larisse, Néon-Tichos, Temnos, Cilla, Notium, Ægirousa, Pitane, Ægèes, Myrine, Grynia, Smyrne (cette dernière fut prise par les Ioniens en 688).
1122. 3e dynastie chinoise, celle des Tchéou. Wouvang en est le fondateur. Il substitue l’ancienne forme de gouvernement au système féodal.
1104. Retour des Héraclides et établissement des Doriens dans le Péloponnèse. — La race conquérante occupe surtout la Laconie, sous les deux fils d'Aristodémus, Proclès et Eurysthènes, qui commencent à Sparte les deux dynasties des Proclides et des Eurysthénides ; l'Argolide sous Téménus, la Messénie sous Cresphontes. — L’Élide reste en partie aux Étoliens, qui ont accompagné les Doriens. — Les Achéens, conduits par Tisamène, fils d'Oreste, passent de la Laconie dans l’Égialée, dont ils expulsent les Ioniens, qui se retirent dans l'Attique, où ils, sont rejoints par les Eoliens de la Messénie. — L’Égialée prend le nom d'Achaïe. — Bouleversement opéré dans l’état social de la Grèce. — L’influence hellénique remplace définitivement l’influence pélasgique. — Nom d'Hellade donné à la Grèce. — Religion nationale substituée aux cultes locaux. — Établissement de l’esclavage de la glèbe dans les pays où s’établissent les Thessaliens, les Eoliens d'Arné et les Doriens ; de l’esclavage politique dans les contrées où dominent les anciens Hellènes. — Une sorte de moyen âge de 4 siècles commence pour la Grèce européenne, où la civilisation ne se conserve que dans l'Attique et dans quelques villes situées sur le littoral du golfe de Corinthe ou de l'Argolide, c’est-à-dire dans les contrées où dominent les anciens Hellènes, et qui sont en communication avec Asie Av. J.-C.
Mineure, où l’esprit grec doit briller bientôt du plus vif éclat.
1095. Les Hébreux forcent Samuel à leur donner un roi qui juge et qui commande comme chez les autres nations ; il désigne Saül, de la tribu de Benjamin, qui est sacré.
1075. Alétas fonde à Corinthe une dynastie de rois Héraclides.
1071. Samuel choisit David, de la tribu de Juda, âgé de 15 ans, pour succéder à Saül, qui s’est attiré la colère de Dieu en épargnant Agag, roi des Amalécites.
1056. Mort de Saül dans un combat contre les Philistins, sur le mont Gelboë, dans la tribu d'Issachar. Son fils Isboseth dispute la royauté à David.
1049. Mort d'Isboseth. — David est reconnu seul roi d'Israël ; il prendra la forteresse de Sion, et transportera l’arche sainte à Jérusalem.
1045. Les Doriens, conduits par Alétas, roi de Corinthe, et Althéménès, fils de Cisus, roi d'Argos, envahissent Mégare et s’avancent jusque dans l'Attique. — Dévouement de Codrus, dernier roi d'Athènes. — Les Doriens sont contraints de se retirer. — Établissement des archontes perpétuels ; Médon, fils aîné de Codrus, premier archonte.
1044. Émigration des Ioniens réfugiés en Attique, sur la côte occidentale de l'Asie Mineure. Ils sont conduits par un fils de Codrus, Nélée, s’établissent dans, le pays situé au sud de celui qu’occupaient les Éoliens et y forment une confédération de 12 cités : Samos et Chios dans les îles de ce nom, Milet, Myonte, Priène, Ephèse, Colophon, Lébédos, Téos, Erythrées, Clazomène et Phocée. Plusieurs années après, des Doriens d'Argos, d'Epidaure, de Trézène et beaucoup d’anciens habitants de ces villes, sous la conduite des descendants de Téménus et des anciens rois du pays, quittent le Péloponnèse et vont s’établir, les uns dans l’île de Crète, les autres dans la Carie, où ils fondent Halicarnasse et Myndus, d’autres enfin dans l’île de Rhodes et celle de Cos, près de laquelle ils fondent Cnide, sur le continent. Les villes occupées ou fondées par les Doriens formaient une espèce de confédération connue sous le nom d'Hexapole Dorienne, et dont les membres se réunissaient dans un temple consacré à Apollon, sur le promontoire Triopium, voisin de l’île de Cos. Au temps d'Hérodote, les villes Doriennes étaient réduites à 5, par suite de l’exclusion de la ligue qui avait été prononcée contre Halicarnasse. La ligue portait conséquemment à cette époque le nom de Pentapole. Ces 5 villes étaient : Lindus, Jalissus, Camirus, Cos et Cnide.
1016. Mort de David. — Avènement de Salomon, fils de David, et de la femme d'Urie, Bethsabée.
1013. Salomon jette les fondements du temple de Jérusalem, auquel il fait travailler pendant 7 ans.
1006. Dédicace du temple par Salomon. — Ses relations avec Hiram, fils et successeur d'Abibal, premier roi de Tyr.
1000-750. 22e, 23e et 24e dynasties en Égypte.— Le chef de la 22e dynastie est Scheschonk ou Sésac, qui soutient Jéroboam contre Roboam, ainsi que l’atteste un bas-relief de Karnak.
976. Schisme des dix tribus sous Roboam, fils de Salomon : deux royaumes, Juda et Israël. La race de David ne conserve que les tribus de Benjamin et de Juda. Le royaume d'Israël commence avec Jéroboam.
959. Abiam, roi de Juda.
956. Asa, roi de Juda.
955. Nadab, roi d'Israël.
953. Baaza, roi d'Israël.
Av. J.-C.
944. Hésiode, né à Ascra, en Boétie, florissait suivant les marbres de Paros.
931. Ela, roi d'Israël.
930. En Israël, fin de la race de Jéroboam. Zamri règne 7 jours. — Avènement du général Amri, le fondateur de Samarie, capitale d'Israël, rivale politique et religieuse de Jérusalem.
919. Mort d'Amri. L’impie Achab, son fils, lui succède. Il épouse Jézabel, fille du roi de Sidon. — Le prophète Élie.
915. Josaphat, roi de Juda.
908. Homère florissait, suivant les marbres de Paros.
896. En Israël, Ochosias succède à son père Achab.
895. Son frère Joram lui succède.
891. Mort de Josaphat, roi de Juda. — Avènement de son fils Joram, qui avait épousé la sœur du roi d'Israël, l’impie Athalie. — Le prophète Elisée.
884. Mort de Joram, roi de Juda. — Ochosias, son fils, ne règne qu’un an.
En Grèce, les jeux olympiques dont l’institution, en l’honneur de Jupiter, était attribuée à Hercule, à Pisus, ou à Pélops, sont renouvelés dans l’Élide, à Olympie, par Iphitus d'Elée, Cléosthène de Pise et Lycurgme de Lacédémone.
883. En Israël, le général Jéhu, désigné par le prophète Elisée, renverse et tue Joram. — Mort de Jézabel et de 70 princes de Samarie. — Ochosias, de Juda, a reçu une blessure mortelle, en combattant pour son oncle Joram. Athalie, sa mère, lui succède ; elle fait périr les princes de la race royale.
877. Mort d'Athalie, reine de Juda. — Joas, fils d'Ochosias, est fait roi à l’âge de 7 ans, par le grand prêtre Joïada.
866. Législation de Lycurgue à Lacédémone.
860. Didon, sœur de Pygmalion, roi de Tyr, fonde ou agrandit Carthage.
855. Joachaz, roi d'Israël.
839. En Israël, avènement de Joas, petit-fils de Jéhu. — Dernières prophéties d'Elisée.
837. Amasias, roi de Juda.
823. Jéroboam II, roi d'Israël.
808. En Juda, avènement d'Osias ; 52 ans de règne. — En Israël, 3 prophètes, Jonas, Osée et Amos, sous Jéroboam II, 3e descendant de Jéhu.
788. Chute du 1er empire assyrien. — Nous avons dit plus haut que nous ne possédions que très-peu de renseignements sur les commencements de cet empire. Nous sommes plus heureux à partir de la fin du xiie siècle. À cette époque, un certain Bélitaras, intendant des jardins royaux, fonde une nouvelle dynastie, sans doute à la suite d’une révolution de palais. Le nom de Bélitaras, qualifié d’origine de la royauté, a été lu dans une inscription d’un de ses descendants. Parmi ses successeurs, on remarque son fils Salmanasar Ier, fondateur, suivant M. Oppert, du palais N. O. de Nimroud, le plus ancien édifice ninivite dont on ait retrouvé les ruines ; Sardanapale III, le Grand, dont l’histoire est racontée sur une stèle du Musée britannique et dans de nombreuses inscriptions restées en Assyrie ; Salmanasar III, son fils, dont les annales ont été trouvées à Nimroud, sur un obélisque de basalte noir, aujourd'hui à Londres. On y voit que les pays où il a porté ses armes sont la Médie, la Mésopotamie, la Syrie, l'Arménie, la Perse, la Chaldée. Jéhu eut avec lui des rapports d’amitié, peut-être aussi de subordination. L’inscription parle aussi du roi de Syrie, Hazaël et de tributs (ou présents) envoyés par l’Égypte. Le petit-fils de Salmanasar III, Bélochus IV, se vante dans une inscription d’avoir régné « de la grande mer du soleil levant jusqu'à la grande mer du Av. J.-C
soleil couchant, » c'est-à-dire du golfe Persique ou de la mer Caspienne à la mer Méditerranée. Vers 820, Sammouramit ou Sémiramis, la veuve de ce dernier prince, qu'Hérodote place un siècle et demi avant Nitocris, épouse de Nabopolassar, régna seule pendant 17 ans, et accomplit sans doute une partie des travaux et des exploits attribués à la femme du célèbre Ninus. On trouve ensuite un Sardanapale V qui paraît être le même
Av. J.-C.
que le prince que renversèrent Arbacès, gouverneur de Médie et le Chaldéen Bélésis, gouverneur de Babylone. Avec lui finit le 1er empire assyrien.
788-769. Le Chaldéen Phul, surnommé Balazar, ou le terrible (le Bélésis des Grecs), qui mit fin avec Arbacès au 1er empire assyrien, réunit d'abord sous sa domination Babylone et Ninive. — Expédition en Israël au temps de Manaheni, 2e successeur de Jéroboam II.
DEPUIS LES OLYMPIADES JUSQU'A LA MORT DE THEODOSE
776 AVANT JÉSUS-CHRIST. — 395 APRES JÉSUS-CHRIST.
VIIIe siècle avant Jésus-Christ.
Av. J.-C.
776. Olympiade de Corœbus, première où le nom du vainqueur fut inscrit dans les registres publics. Commencement de l'ère des Olympiades.
771-770. Zacharie, fils de Jéroboam II, dernier roi de la dynastie de Jéhu, en Israël. Il est assassiné par Sellum, qui est lui-même, un mois après, défait et tué par Manahem.
770. Manahem, roi d'Israël.
769-727. Règne de Téglatphalasar, qui rend l'indépendance à Ninive et fonde le 2e empire assyrien. — Son expédition contre Manahem, roi d'Israël.
769-747. Bélesis-Phul continue de régner à Babylone après que Téglatphalasar eut rendu à Ninive son indépendance.
760. Établissement des Ephores à Sparte, sous le roi Théopompe, petit-fils de Charilaiis, le neveu de Lycurgue.
759. Phacéia succède en Israël à Manahem.
757. Phacée succède en Israël à Phacéia.
756. En Juda, mort du saint roi Osias et avènement de Joathan. — Apparition d'un nouveau prophète, Isaïe, fils d'Amotz, de la race royale.
Fondation de Trapézus, colonie de Sinope, fondée par des Milésiens et la plus puissante des colonies grecques du Pont-Euxin. lre fondation de Cyzique par des Milésiens.
753. Fondation de Rome par Romulus, qui tue son frère Rémus.
752. Charops, fils d'Eschyle, 1er archonte décennal à Athènes.
750. Développement de la puissance maritime des Milésiens, qui fondent, vers cette époque, un grand nombre de colonies sur les rives du Pont-Euxin et de la Propontide.
750-670. Les rois éthiopiens en Égypte. Dans la seconde moitié du viiie siècle, Sabakon (Schabaka), roi d'Ethiopie, envahit l'Égypte, et, s'il faut en croire Manéthon, fit brûler vif le roi Bocchoris. Ce même Sabakon, le Sua de l'Ecriture, fut appelé par Osée, roi d'Israël, contre les Assyriens. Le 3e roi de cette dynastie, Tharaka, qui marcha contre Sennachérib, lorsque ce prince envahit le royaume de Juda, passe pour avoir accompli de grandes conquêtes en Libye. Les rois éthiopiens forment la 25e dynastie.
749. Enlèvement des Sabines. Les peuples sabins se préparent à la guerre contre Romulus.
Av. J.-C.
748. Bélésis-Phul, roi de Babylone, a pour successeur Nabonassar, dont la date est fixée par l'ère à laquelle il a donné son nom et par la suite des rois de Babylone que nous a conservée l'astronome Ptolémée-.
747. Premier triomphe de Romulus sur les Céniniens et les Antemnates. — lres dépouilles opimes d'Acron, roi des Céniniens, tué par Romulus. — Défaite des Crustuminiens. Les villes de Cénine, d'Antemne et de Grustumérie sont réduites à l'état de colonies romaines.
Prépondérance exercée dans le nord du Péloponnèse par le tyran d'Argos, Phidon, 10e descendant de l'héraclide Téménus. Il fait célébrer dans Elis la 8e fête olympique. — Epidaure et l'île d'Egine lui obéissaient.
745. Abolition de la royauté à Corinthe, après la mort de Télessus, 10 e successeur d'Alétas. République oligarchique. Le pouvoir appartient à 200 citoyens, tous Héraclides, les Bacchiades, qui' ne doivent s'allier qu'entre eux. Un prytane annuel est le chef de l'Etat.
Guerre des Sabins, sous la conduite de T. Tatius, roi de Cures, contre les Romains.
744. Traité de paix par l'entremise des Sabines mariées à Rome, qui réconcilient les deux armées prêtes à combattre. Les deux peuples se réunissent et partagent la royauté entre Roinulus et Tatius ; Rome garde son nom, mais les habitants prennent le nom de Quirites, du nom de Curis ou Cures, capitale des Sabins. — Tatius et Romulus défont les Camériens et réduisent leur ville en colonie romaine.
743. lre guerre de Messénie ; elle dure 20 ans.
741. Le petit-fils d'Osias, Achaz, roi de Juda, attaqué par Phacée, roi d'Israël et par le roi de Syrie, Razin, invoque l'appui du roi d'Assyrie, Téglatphalasar, qui renverse le royaume de Syrie et réduit en servitude une partie des Israélites ; mais il ravage aussi les terres de Juda.
739. Mort de Tatius.
738. Prise de Fidènes par Romulus, qui y envoie une colonie romaine. — 2e défaite des Camériens.
737. Victoire de Romulus sur les Yéiens.
736-712. Callinus d'Ephèse fleurit ; on le regarde comme l'inventeur de l'ancien elegus, ou du poëme pour lequel on se servait du mètre élégiaque. Av. J.-C.
736. Nouvelle victoire de Romulus sur les Véïens.
735. Fondation de Naxos, en Sicile, par des Chalcidiens de l’Eubée, conduits par l’Athénien Théoclès. Chersichrates de Corintne, issu des Héraclides, s’établit dans l’île de Corcyre.
734. Fondation de Syracuse par Archias de Corinthe.
730. Avènement d’Osée, roi d’Israël ; il doit le trône à un meurtre.
Fondation de Trotilus et de Thapsus, en Sicile, par des Doriens de Mégare.
Fondation de Léontium et de Catane par les Chalcidiens de Naxos.
Continuation de la 1re guerre de Messénie. Bataille du mont Ithorne ; combat singulier des rois Euphaës et Théopompe.
728. Le Corinthien Philolaiïs, de la maison des Bacchiades, se retire chez les Thébains, auxquels il donne des lois.
Fondation de Mégare-Hybla entre Léontium et Syracuse, par les Doriens de Thapsus.
727-716. Salmanasar IV, appelé aussi Sargon, le fondateur du fameux palais deKhorsabad, découvert en 1842 par M. Botta, consul de France à Mossoul, et dont les débris furent la première découverte importante faite par l’archéologie sur le sol assyrien. C’est au moyen des nombreuses inscriptions trouvées dans ce palais que l’on a reconstruit le règne de ce prince, l’un des mieux connus de toute l’histoire d’Assyrie. — Prise de Samarie et destruction du royaume d’Israël sous Osée, qui est emmené en captivité avec la plus grande partie de ses sujets dans les pays que Sargon venait de conquérir sur les Mèdes. — Sargon bat à Raphia Sabakon, lui impose un tribut et occupe Azoth et Jamneh. — Siège et prise de Tyr. — Soumission de l’île de Chypre. — Le début de la grande inscription des taureaux à têle humaine, aujourd’hui à Paris, atteste les efforts de Sargon pour recouvrer les conquêtes des anciens rois d’Assyrie.
726. Avènement d’Ezéchias, en Juda. Fondation de Rhégium par des Messéniens Doriens et des Eubéens.
721. Prise de Samarie, par Salmanasar (Sargon), roi d’Assyrie, après 3 ans de siège, et fin du royaume d’Israël sous le roi Osée.
721-709. Règne de Merodach-Bal-Adan, appelé aussi Mardokempad, à Babylone.
Fondation de Sybaris par des Achéens de la Laconie.
717. Les habitants de l’île de Chypre s’affranchissent de la domination des Phéniciens.
716-680. Sennachérib, roi d’Assyrie, successeur de Salmanasar IV ou Sargon. — Invasion en Juda, sous Ezéchias, qui se soumet au tribut. Ce prince fit aussi des expéditions contre les Susiens, les Chaldéens, les nomades de la Mésopotamie, les montagnards de la Médie, les Sidoniens ; puis, Ezéchias ayant fait alliance avec le roi de Babylone, Merodach-Bal-Adan, et le roi d’Égypte, ïnaraka, Sennachérib envahit de nouveau la Judée, mais éprouva alors un grand désastre. Les inscriptions nous le montrent ensuite chassant Merodach de la Chaldée, et faisant venir des marins de la Phénicie pour équiper une flotte sur le golfe Persique et poursuivre les Chaldéens émigrés. Fondation de Myles, en Sicile.
715. Fondation d’Abydos par des Milésiens.
Meurtre de Candaule par Gygès, qui fonde en Lydie la dynastie des Mermnades. Il règne jusqu’en 676. Sous lui commence entre le royaume de Lydie et les colonies grecques de l’Asie Mineure une lutte qui doit se prolonger sous ses successeurs.
Av. J.-C.
714. Avènement du Sabin Numa Pompilius, roi pa> ; cifique et religieux.
710. Fondation de Crotone par des Achéens de la Laconie.
708. Fondation de Tarente par les Parthéniens de Sparte. Fondation de Paros.
Fondation de Thasos, colonie de Paros. Au nombre des colons se trouvait le poëte Archiloque.
700. Déjocès met fin à l’anarchie qui régnait en Médie, donne de sages lois à ses sujets et fonde Ecbatane.
Vers la fin de ce siècle, l’état social de la Grèce européenne commence à prendre quelque fixité. Depuis l’invasion des Héraclides, il n’y avait pas eu, à proprement parler, de gouvernement dans les divers États de la Grèce. Les grands (Πρώτοι, γέροντεζ, ἂριστοι), le peuple ou la masse des guerriers et les rois se disputaient le pouvoir ou opprimaient les populations vaincues. Mais les grands et le peuple finirent par se réunir contre les rois, et à la fin du 8e siècle la royauté était abolie ou limitée par des lois (Sparte) dans presque tous les États de la Grèce. Elle ne se soutint que dans une partie de la Thessalie, en Epire et en Macédoine. Les grands qui, continuellement engagés dans les expéditions militaires, avaient acquis dans l’usage des armes une grande supériorité sur le peuple, vont dominer dans tous les États, et commencer en Grèce ce que quelques auteurs ont appelé le règne de la Chevalerie.
VIIe siècle avant Jésus-Christ.
697. Mort d’Ezéchias. Avènement de son fils Manassès au trône de Juda. Il détruit dans son royaume le culte du vrai Dieu, et fait mettre à mort le prophète Isaïe.
691. Le Grec Glaucus, de Chio, trouve le premier le moyen de souder le fer.
690. Fondation de Géla, en Sicile, par des Rhodiens et des Cretois.
688. Smyrne, prise par les Colophoniens, est admise dans la ligue Ionienne, où elle prend la place de Myunte.
685. Deuxième guerre de Messénie.
683. Créon, 1er archonte annuel à Athènes.
682. Bataille de Dérac entre les Messéniens et les Spartiates. Aristomène, chef des Messéniens, pénètre dans Sparte.
680. Le poëte athénien Tyrtée ranime le courage des Spartiates défaits dans 3 batailles. — Les Messéniens, trahis une première fois par Aristocrate, roi des Arcadiens, sont vaincus à la bataille des Tranchées et se retirent sur le mont Ira.
Institution des courses de chars à quatre chevaux dans les jeux olympiques.
680-647. Assar-Haddon, fils de Sennachérib, déjà établi par son père vice-roi de Babylone, est reconnu roi à Ninive. Ce prince colonisa complètement l’ancien territoire d’Israël et emmena captif le roi de Juda, Manassès, successeur d’Ezéchias. Il fit aussi des expéditions en Phénicie et en Égypte. Nous ne savons presque rien de son Av. J.-C.
fils, Téglatphalasar, qui n’est guère connu que par l’insurrection de Saos-du-Khin à Babylone. — Sardanapale VI, frère de Téglatphalasar, bâtit un palais magnifique et remporta des victoires sur es Susiens, mais ne put ramener sous sa domination Babylone.
676-627. Ardys, fils et successeur de Gygès, règne en Lydie. Sous son règne, les Cimmériens, fuyant devant les Scythes nomades, se jettent sur l'Asie Mineure et s’emparent de Sardes.
675. Le roi de Juda, Manassès, est emmené captif à Babylone par le roi d'Assyrie Assar-Haddon, mais il est rendu à la liberté un an après. 2e fondation de Cyzique par des Mégariens.
674. Fondation de Chalcédoine par les Mégariens.
673. À l’extrémité S. de l'Italie, Locres est fondée par des Locriens de la Grèce centrale.
671. Alcman, originaire de Sardes en Lydie, compose à Sparte des poésies lyriques dans le dialecte dorien.
Tullus Hostilius, 3e roi de Rome, succède à Numa. Il avait été choisi parmi les Romains.
670. Vers cette époque, les Éthiopiens abandonnent l'Egypte, qui est partagée, suivant Hérodote, en 12 principautés alliées, mais indépendantes, avant que Psammétichus de Sais les réunît en un seul Etat.
668. Les Messéniens, assiégés dans Ira depuis 11 ans, sont forcés de se rendre. Trahis une seconde fois par le roi d'Arcadie, Aristocrate, ils échouent dans le projet de surprendre et de détruire Sparte. — Les Messéniens des villes maritimes se réfugient en Elide, se joignent à ceux qu'Aristomène a conduits en Arcadie et vont s’établir en Sicile, où ils s’emparent de Zancle. qu’ils nomment Messane, tandis que les Messéniens, restés en Grèce, sont réduits à la condition des ilotes.
Abolition de la royauté en Arcadie après le supplice du traître Aristocrate.
667. Guerre des Romains et des Albains. Combat des Horaces et des Curiaces. Soumission d'Albe.
665. Les poètes Archiloque, de Paros, et Simonide, d'Amorgos, se servent du vers ïambique pour composer des satires.
Guerre contre les Fidénates et les Véïens. Trahison de Suflétius, chef des Albains. Son supplice. Destruction d'Albe.
664. Fondation d'Acre et d'Enna par les Syracusains. Lutte maritime entre Corinthe et Corcyre, sa colonie.
662. Fondation de Sélymbrie par les Mégariens.
660. Zaleucus et Charondas donnent des lois, le premier aux Locriens d'Italie, le second aux Catanéens.
657. Fondation de Byzance par des Mégariens.
656-634. Phraorte, fils et successeur de Déjocès, agrandit l’empire des Mèdes, mais est vaincu et tué par le roi d'Assyrie, Assourdanii.
655. Olbia, Niconium, Tyras, colonies de Milet sur les côtes septentrionales du Pont-Euxin.
Cypsélus renverse à Corinthe le gouvernement des prytanes, détruit l’oligarchie des Bacchiades et y substitue son autorité. Démarate, l’un des Bacchiades, va s’établir en Étrurie.
652. Guerre de Tullus Hostilius contre les Sabins. Elle dure 2 ans.
650. Avec l’aide de Grecs Ioniens. et de Cariens. Psamméticus dépouille du pouvoir les autres rois ses collègues et commence la 26e dynastie, qui durera jusqu'en 569. Il permet aux Grecs de former un établissement à Péluse et ouvre ainsi l'Egypte au commerce grec. Le même prince fait instruire dans la langue grecque de très-jeunes Égyptiens, et il se forme ainsi une caste d’inter-
Av. J.-C.
prêtes héréditaires pour conserver entre les deux peuples des rapports permanents. — C’est à cette époque que l’on rapporte l’introduction dans les États grecs du papyrus égyptien, ce qui favorisa la composition des écrits en prose.
Guerre de Tullus Hostilius contre les peuples latins qui dépendaient d'Albe.
648. Fondation d'Himère, en Sicile, par les habitants de Zancle.
647. Assourdanii (appelé aussi Chinaladan et Nabuchodonosor), dernier roi de Ninive, s’empare de Babylone. Ce prince, après avoir triomphé de Phraorte, roi de Médie (634), entreprit de soumettre les contrées du Taurus à l'Egypte, mais il échoua devant Béthulie par le courage de Judith.
645. Casmène fondée en Sicile par les Syracusains.
644. Trêve de Tullus avec les Latins. — 2e guerre contre les Sabins.
642. Amon, fils de Manassès, lui succède au trône de Juda.
640. Josias, fils d'Amon, lui succède sous la tutelle de sa mère Idida. — Le prophète Jérémie.
Naissance de Thaïes, originaire de Phénicie, suivant Hérodote.
Mort de Tullus Hostilius. Ancus Martius, 4e roi de Rome, lui succède. Il avait été choisi parmi les Sabins.
Battus, de Lacédémone, s’établit avec des Théréens dans l’île de Platée, sur les côtes de la Cyrénaïque.
638. Guerre d'Ancus Martius contre les Latins. Elle dure 4 ans.
637. Les Théréens se transportent avec Battus à Aziris en Libye et y demeurent 6 ans.
634-594. Cyaxare, fils et successeur de Phraorte, célèbre par l’invasion des Scythes qui restèrent, dit-on, 28 ans en Médie, par la prise de Ninive, à laquelle il prit part après avoir fait massacrer les Scythes, et enfin par une bataille contre les Lydiens, devenue fameuse à cause de l’éclipsé de soleil qui sépara les combattants et les décida à faire la paix.
633. Fondation par les Milésiens de Tomes, et d'Ister à l’embouchure du fleuve de même nom.
631. Battus quitte Aziris et va fonder Cyrène.
630-586. Mimnerme de Colophon, poëte élégiaque
629. 2e fondation de Sinope par des Milésiens.
628. Fondation de Sélinonte par Mégare-Hybla. 2e colonie de Mégariens à Byzance.
627. Fondation de Lipara, dans la petite île de ce nom.
627-615. Sadyatte règne en Lydie.
627-605. Nabopolassar, gouverneur de Babylone, s’unit avec le roi des Mèdes, Cyaxare, dont il fait, épouser la fille à son fils Nabuchodonosor, s’empare de Ninive, où régnait alors Assourdanii, le Chinaladan des Grecs, et met fin au 2e empire assyrien[3]. — Babylone devient alors la capitale du nouvel empire, dit chaldéo-babylonien, et reçoit beaucoup d’embellissements de Nitocris, épouse de Nabopolassar. Les 2 dernières années de son règne, ce prince s’associe son fils Nabuchodonosor.
625. Fondation d’Épidamne ou Dyrrachium par les Corcyréens.
À Corinthe, Cypsélus a pour successeur, dans la tyrannie, son fils Périandre, l’un des 7 sages de la Grèce et le protecteur d'Arion de Méthymne, Av. J,-C.
joueur de lyre et auteur de dithyrambes. Il épousa la fille du tyran d’Épidaure, Proclès, qui lui-même était gendre du tyran d’Arcadie, Aristocrate. Il prendra Èpidaure.
Lois sanguinaires de Dracon, destinées à rétablir la paix dans Athènes que déchiraient les factions.
620. Théagènes, devenu chef de la faction populaire, usuipe la tyrannie à Mégare, après avoir détruit l’oligarchie.
617. Néchao succède à Psamméticus. Il crée en Égypte une grande puissance maritime, fait travailler au canal de communication entre le Nil et la mer Rouge, et charge des navigateurs phéniciens d’exécuter le périple de l’Afrique.
Guerre d’Ancus Martius contre les Véiens. Elle dure 2 ans.
616. Guerre d’Ancus Martius contre les Sabins.
615-558. En Lydie, règne d’Alyatte, qui chassera les Cimmériens de l’Asie Mineure.
615. Avènement de l’Étrusque Tarquin l’Ancien, 5e roi de Rome.
613. Commencement de la guerre de Tarquin contre les Latins.
612. Tentative infructueuse de Cylon à Athènes pour rétablir la royauté. Massacre de ses partisans au pied de l’autel des Euménides.
611-592. Sapho de Lesbos, femme poëte.
609. Josias, roi de Juda, est défait à Mageddo par Néchao, roi d’Égypte, qui entre dans l’Assyrie, s’empare de Carchemis et d’autres places appartenant à Nabopolassar. — Avènement de Joachas, fils de Josias. — Prise de Jérusalem par Néchao, qui emmène en captivité Joachas et lui donne pour successeur son frère Ëiiacim ou Joachim.
608. Naissance de Pythagore, de Samos, qui vécut 98 ans.
Les Léontins sont le premier peuple grec de Sicile qui obéisse à un tyran, Panétius. Stésichore d’Himère, en Sicile, poète lyrique.
606. Nabuchodonosor II, associé par son père au gouvernement, triomphe de Néchao à Circesium, puis attaque le roi de Juda Joachim, parce qu’il avait pris parti pour l’Égypte contre l’Assyrie. Jérusalem se rachète, mais une partie du peuple est emmenée à Babylone. Commencement des 70 ans de captivité. Vains avertissements du prophète Jérémie.
Guerre entre les Mityléniens de Lesbos et Athènes au sujet de plusieurs places de la Troade et du promontoire de Sigée. — Lâcheté du poète lesbien Alcée dans la bataille. Combat singulier de Pittacus contre le général d’Athènes Phrynon ; médiation de Périandre, tyran de Corinthe.
604. 1re guerre sacrée décidée par le conseil amphictyonique contre les Cirrheens de la Phocide, qui ont labouré les champs consacrés à Apollon. Elle durera 10 ans. Solon y prend part.
601. Révolte de Joachim contre Nabuchodonosor II. » Prédictions de Jérémie.
Psamméticus (le Psammis d’Hérodote), fils de Néchao, lui succède en Égypte.
600 Vers cette époque, on commence, aux frais de toute l’Asie, le temple d’Êphèse, consacré à Diane. Commencé d’abord par l’architecte grec Chersiphron, il ne sera achevé que 220 ans après.
1er établissement des Phocéens à Marseille.
Fondation de Périnthe sur la Propontide, probablement par les Samiens.
Abolition de la royauté à Sicyone.
Les Athéniens, sous la conduite de Solon, reprennent Salamine sur les Mégariens.
Destruction de Smyrne par les Lydiens.
Av. J.-C.
Bataille de Sagra : défaite des Crotoniates par les Locriens.
Fin de la guerre de Tarquin l’Ancien contre les Latins.
VIe siècle avant Jésus-Christ.
599. 1re guerre de Tarquin l’Ancien contre les Sabins. Elle dure 2 ans. Fondation de Camarine par les Syracusains
598. 2e prise de Jérusalem par les Babyloniens ; Joachim est mis à mort. Joachim ou Jéchonias, fils de Joachim, lui succède. Nabuchodonosor le fait prisonnier et l’emmène à Babylone avec un grand nombre de captifs, parmi lesquels le célèbre prophète Ezéchiel.
597. Nabuchodonosor établit roi de Judée Mathanias, oncle paternel de Joachim, et change le nom de ce prince en celui de Sédécias.
Bataille entre Alyatte, roi de Lydie, et Cyaxare, roi des Mèdes. Cette bataille est célèbre par l’éclipsé qui sépara les combattants et amena la paix entre les deux pays. Cette éclipse avait été prédite par Thaïes.
Commencement de la guerre des Etrusques contre Tarquin. Elle dure 9 ans.
596. Athènes est purifiée par Épiménide du crime des Alcméonides.
595. Apriès, roi d’Égypte. Il fait la guerre aux Tyriens et leur enlève Sidon. Alcée et Erinna, amie de Sapho, fleurissent.
594. Archontat de Solon ; il donne des lois à Athènes.
589. A Mitylène, dans l’île de Lesbos, Pittacus reçoit le gouvernement pour 10 ans, malgré le poète Alcée.
Invasion de la haute Italie par les Gaulois, sous la conduite de Bellovèse.
587. Destruction du temple de Jérusalem par Nabuchodonosor II. Fin du royaume de Juda. Le roi Sédécias est emmené en captivité à Babylone avec tout le peuple. Derniers chants de Jérémie. Deux prophètes se rendent célèbres durant la captivité, Ezéchiel et Daniel.
Commencement de la seconde guerre des Sabins contre Tarquin ; elle dure 5 ans et se termine par la soumission de ce peuple.
586. Institution des jeux pythiques.
585. Mort de Périandre, tyran de Corinthe.
582. Fondation d’Agrigente par les habitants de Géla.
581. Fin de la puissance des Cypsélides à Corinthe, avec Psamméticus, petit-fils de Périandre. Établissement de l’oligarchie.
580. Pittacus abdique la tyrannie à Mitylène.
579. Fondation de Lipara par des habitants de Cnide.
578. Meurtre de Tarquin l’Ancien par les fils d’Ancus Martius. — Avènement de l’Étrusque Servius Tullius, 6e roi de Rome. Cens ou dénombrement de la cité. Division du peuple en 6 classes, et répartition des citoyens suivant leur fortune ; impôts proportionnels à la fortune et à l’exercice des droits politiques.
572. Fables écrites en grec par Ésope, esclave originaire de Mésymbrie, en Thrace, mais qui resta longtemps à Samos. Av. J.-C.
571. Commencement de la guerre de Servius contre les Etrusques. Elle dure 20 ans.
570. Susarion de Mégare, auquel on fait remonter les premiers essais de la comédie.
Solon visitant l'Asie Mineure est reçu en Lydie par le jeune Crésus. Solon ira en Égypte, en Chypre, etc.
A Agrigente, Phalaris exerce la tyrannie pendant 16 ou 30 ans.
569. Révolte des Egyptiens contre Apriès, qui avait été défait par les Cyrénéens. Fin de la 26 s dynastie. — Avènement d'Amasis. Ce prince épouse une fille de Psamméticus II, attire de Péluse à Memphis la colonie grecque établie par Psamméticus I, et forme un nouvel établissement à Naucratis. Il fonda aussi à Sais un célèbre édifice consacré à la divinité Neith.
566. Les Spartiates triomphent des Arcadiens Tégéates. — Institution des grandes Panathénées, à Athènes, en l’honneur de Minerve. Elles seront célébrées la 3e année de chaque olympiade.
565. A Athènes, factions de Lycurgue, de Mégaclès, de Pisistrate.
564. Fondation d'Alalie dans l’île de Corse par les Phocéens.
563. Fondation d'Amisus par les Phocéens.
562. Fondation d'Héraclée sur le Pont-Euxin.
561. Mort de Nabuchodonosor II. Son fils Evilmérodach rend la liberté à Jéchonias, captif depuis 37 ans. Ce prince est le Balthasar de Daniel. Il fut tué non par les Perses, mais par son beaupère, gendre de Nabuchodonosor et Mède de naissance. Nous voyons dans le livre de Daniel que le meurtrier se nommait Darius, mais il portait à Babylone le nom chaldéen de Nériglissor.
560. Pisistrate s’empare de l’autorité à Athènes en s’appuyant sur la multitude.
559. Astyage, roi de Médie, est renversé par son petit- fils, le Perse Cyrus. Les Perses substituent leur pouvoir à celui des Mèdes.
Mort de Solon à Athènes, après avoir essayé vainement de s’opposer aux projets de Pisistrate. Occupation de la Chersonèse par Miltiade, fils de Cypsélus.
Pisistrate est chassé d'Athènes par Lycurgue et Mégaclès.
558. Avènement de Crésus au trône de Lydie. Sous ce prince la monarchie lydienne comprenait tout le pays entre l'Hellespont, le Pont-Euxin, le fleuve Halys et le mont Taurus, à l’exception de la Lycie.
556. Pisistrate est rappelé à Athènes par Mégaclès, qui l’oppose à Lycurgue.
555-538. Nabonid, roi de Babylone.
552. Pisistrate est chassé de nouveau d'Athènes par Mégaclès, dont il avait épousé et outragé la fille.
547. Mort vers cette époque d'Anaximandre de Milet, disciple de Thaïes. lia construit une sphère et tracé la lre mappemonde connue. C’est à Anaximandre ou à son disciple Anaximène que l’on rapporte le premier emploi des gnomons ou cadrans solaires, empruntés sans doute aux Assyriens.
545. Fondation de Panticapée, d'Odessus, de Théodosie et de Phanagorée sur la côte méridionale du Pont-Euxin par les Milésiens.
544. Prise de Sardes par Cyrus après une victoire remportée sur Crésus dans une vaste plaine découverte au confluent de l'Hyllus et de l'Hermus, en avant de Sardes[4]. Fin de l’empire lydien.
Av. J.-C.
Conquête de l'Asie Mineure par Harpagus (544-536). Les Grecs de Téos et de Phocée préfèrent abandonner leur patrie plutôt que de subir la loi des Perses. Les Téïens passent en Thrace, où ils fondent la ville d'Abdères, et les Phocéens dans l’île de Corse, où ils restent jusqu'en 535.
Combat de 300 Spartiates contre 300 Argiens. Défaite des Argiens. Cession aux Spartiates de Thyrée et de la Cynurie, que les deux peuples se disputaient depuis plusieurs siècles. Théognis de Mégare, poète gnomique.
543. Développement de la puissance de Carthage. Traité conclu avec Cyrène, par lequel elle possède tout le territoire compris entre les Syrtes.
541. Les Carthaginois pénètrent en Sicile, où ils font des conquêtes importantes ;, sous la conduite de Malée, premier suffète connu.
538. Prise de Babylone par Cyrus. Fin du royaume babylonien. — Soumission volontaire des Phéniciens.
536. Édit de Cyrus qui termine la captivité des Juifs à Babylone et leur permet de retourner dans leur patrie. 42,360 Juifs seulement abandonnent Babylone et retournent à Jérusalem, sous la conduite de Jésus, fils de Josedec, et de Zorobabel, fils de Salathiel. — Apogée de la puissance de Cyrus. Nouvelle organisation de l’empire qui est divisé en 120 satrapies.
Pisistrate ressaisit l’autorité à Athènes. État florissant de cette ville sous sa domination.
535. Après une désastreuse bataille navale livrée aux Étrusques et aux Carthaginois, les Phocéens se retirent les uns à Rhégium, les autres à Marseille, qu’ils agrandissent.
A Athènes, premières tragédies de Thespis.
534. Mort de Servius Tullius assassiné par les émissaires de l'Etrusque Tarquin, son gendre.
Avènement de Tarquin le Superbe, 7e roi de Rome.
Les Juifs jettent les fondements du temple de Jérusalem, dont la construction est suspendue 16 ans par les intrigues des Samaritains.
532. Polycrate, allié d'Amasis, s’empare du pouvoir à Samos. Il est contemporain du philosophe Pythagore, de Samos, et du poëte Anacréon, de Téos.
530. Malée est banni.de Carthage pour avoir été défait en Sardaigne, mais il s’attache l’armée et s’empare de Carthage, où il essaye d’établir la tyrannie ; il est renversé peu de temps après.
Mort de Cyrus tué dans une guerre contre les Massagèles ou les Derbices. Cambyse, l’aîné de ses deux fils, lui succède. Le second, Tanaoxare ou Smerdis, obtient en partage le gouvernement de l'Arménie, de la Médie et du pays des Cadusiens.
528. Mort de Pisistrate. Ses fils Hipparque et Hippias qui lui succèdent imitent la modération de leur père, embellissent Athènes, favorisent les sciences et les arts.
526. Mort d'Amasis, roi d’Égypte. Son fils Psamménit lui succède.
525. Conquête de l’Égypte par Cambyse, roi de Perse.
Guerre des Lacédémoniens et de Polycrate de Samos. »
Les poètes Anacréon et Simonide, de Céos, viennent' à Athènes.
522. Mort de Polycrate de Samos, mis en croix par l’ordre d'Orétès, gouverneur de Sardes.
Cambyse échoue dans une expédition contre les Éthiopiens. Ses cruautés en Égypte. Il fait mettre à mort son frère Smerdis. Il meurt à Agbatane, en Syrie. Les Mages s’emparent du pouvoir et placent l’un d’eux sur le trône, le faux Smerdis. Av. J.-C.
521. Complot de sept seigneurs perses contre la faction mède des Mages. Massacre des Mages et de Smerdis. Une fête annuelle fut établie pour célébrer ce massacre, et on l’observait encore au siècle suivant. Élévation au trône de Darius Ier, fils d'Hystaspe : nouvelle dynastie. Ce prince est peut-être le même qui est désigné dans l’Écriture sous le nom d'Assuérus. — L’empire perse est divisé par Darius en vingt satrapies.
520. Les Perses donnent Samos à Syloson, frère de Polycrate.
Hécatée de Milet, le plus ancien historien grec. — Pythagore de Samos s’établit dans la grande Grèce.
519. Les Platéens se placent eux-mêmes sous la protection d'Athènes.
518. Les Juifs encouragés par les prophètes Aggée et Zacharie reprennent la construction du temple. Darius casse l’édit du mage Smerdis, qui s’y était opposé.
515. Miltiade, fils de Cimon, s’affermit dans la Chersonèse.
514. Hipparque est tué par Harmodius et Aristogiton, pendant la fête des grandes Panathénées.
Victoire de Cléomène, roi de Sparte, sur les Argiens ; belle défense d'Argos par Télésilla.
513. Prise de Babylone révoltée par Darius Ier, après un siège de 18 mois. Cet événement n’est qu’un épisode des nombreuses révoltes qui éclatèrent dans l’empire après la chute du faux Smerdis et qui nous ont été révélées par la fameuse inscription de Behisloun.
512. Darius charge le Grec Scylax de parcourir le bassin de l'Indus.
511. Phrynichus, poëte tragique d'Athènes, disciple de Thespis, introduisit le premier sur la scène tragique les sujets contemporains et les personnages de femme. Il fleurit jusque vers l’an 476. On cite parmi ses tragédies : La Prise de Milet.
510. Hippias, haï des Athéniens à cause de sa tyrannie, est chassé et se retire à la cour du roi de Perse.
Conjuration de Cylon de Crotone contre les Pythagoriciens.
509. Destruction de Sybaris par les Crotoniates que commandait le célèbre athlète Milon.
Rivalité de Clisthène et d'Isagoras à Athènes. Clisthène change la constitution de cette ville, porte le nombre des tribus de 4 à 10, celui des sénateurs de 400 à 500, et donne le droit de cité aux habitants des bourgs qu’il met dans les tribus. — Établissement de l’ostracisme.
Siège d'Ardée par Tarquin le Superbe. Attentat de son fils Sextus sur Lucrèce, femme de Tarquin Collatin. Expulsion de Tarquin le Superbe. Abolition du gouvernement monarchique et établissement de la république. Brutus et Tarquin Collatin sont les deux premiers consuls.
Brutus condamne à mort ses fils convaincus d’avoir conspiré pour ouvrir les portes de Rome à Tarquin. Abdication du consul Tarquin Collatin devenu odieux au peuple par son nom et son opposition au supplice de ses neveux, complices des fils de Brutus. Il est remplacé par Valérius Publicola qui fait passer les lois suivantes : 1° la candidature au consulat est rendue libre ; 2° la peine de mort est portée contre celui qui aspirera à la tyrannie ; 3° la faculté de l’appel au peuple est accordée à tout citoyen contre lequel aura été rendu un jugement portant la peine de mort, du fouet ou même d’une simple amende.
Guerre des Romains contre les Véïens et les Tarquiniens alliés de Tarquin. Brutus et Aruns, fils de Tarquin, succombent dans un combat singulier.
Av. J.-C.
1er traité entre les Romains et les Carthaginois. — A la même époque, ces derniers s’emparent de Panorme, en Sicile, et fondent Lilybée.
508. Isagoras, soutenu par Cléomène, roi de Sparte, expulse Clisthène d'Athènes, mais ayant tenté de renverser le Sénat, il est à son tour expulsé.
Expédition de Darius contre les Scythes, au delà du Danube, qu’il passe près de l’embouchure, mais il ne peut atteindre ses ennemis et repasse le Danube sur un pont dont il avait confié la garde aux Grecs qui l’avaient construit.
Seconde guerre pour rétablir Tarquin. Porsenna. Les Romains vaincus au pied du Janicule. Horatius Coclès.
507. Les Athéniens repoussent les efforts des Spartiates, des Béotiens, des Chalcidiens,des Ëginètes, coalisés contre eux, chassent de l'Attique les Spartiates et leur roi Cléomène qui soutenaient Isagoras, défont les Béotiens, se vengent des Chalcidiens, font la conquête de l’île d'Eubée et y envoient une colonie de 4000 hommes.
Mucius Scævola essaye d’assassiner Porsenna, qui traite avec les Romains. Aventure de Clélie.
506. Soumission de Périnthe, d’une partie de la Thrace et des Péoniens par Mégabyse, général de Darius.
Miltiade soumet les Cyclades. Guerre d'Athènes contre les Ëginètes. Construction d’une flotte avec le produit des mines du Laurium, par le conseil de Thémistocle.
505-499. 3e guerre pour rétablir les Tarquins, elle est faite contre les Sabins.
503. Vers cette époque, philosophes célèbres : Heraclite d’Éphèse, de l’école d'Ionie, Parménide d’Élée, disciple de Xénophane de Colophon et maître d'Empédocle et de Zénon d’Élée.
Aristagoras, avec l’appui du satrape Artapherne, tente de rétablir dans Naxos quelques nobles chassés par le parti populaire. Rivalité d' Aristagoras et du Perse Mégabate qui fait échouer l’entreprise. Aristagoras redoutant la colère de Darius se rend indépendant des Perses et fait révolter l'Ionie.
501. Aristagoras sollicite des secours de Sparte et d'Athènes ; repoussé par Cléomène, roi de Sparte, il entraîne dans son parti les Athéniens et les Érétriens qui lui fournissent des navires.
Épicharme, premier poëte comique grec en Sicile.
Vers cette époque, la révolution démocratique qui se préparait depuis longtemps en Grèce s’accomplit enfin. Dans presque toutes les villes de la péninsule, la tyrannie fut abolie et le gouvernement démocratique s’établit, surtout dans les États arcadiens, achéens, ioniens, arnéens, c’est-à-dire dans une partie du Péloponnèse et de la Grèce centrale. L’aristocratie ou l’oligarchie prévalut dans les États doriens et thessaliens, c’est-à-dire dans l’autre partie du Péloponnèse et dans une partie considérable de la Thessalie.
Ve siècle avant Jésus-Christ.
(siècle de Périclès.)
499. Incendie de Sardes par les Ioniens. lre année de la guerre d'Ionie.
498. Eschyle, à 25 ans, commence à faire représenter des tragédies.
4e guerre en faveur de Tarquin. Les Latins sont défaits par T. Lartius, 1er dictateur. Av. J.-C.
497. La plupart des cités grecques de l’Asie Mineure ayant été contraintes de se soumettre aux Perses, Aristagoras s’enfuit en Thrace où il périt au siège d’une ville nommée plus tard Amphipolis.
496. Histiée de Milet, qui avait pris part secrètement à la révolte d’Ionie, tente en vain de prendre le commandement général des troupes de la confédération ; les Milésiens s’y opposent les armes à la main.
Victoire du dictateur A. Postumius, au lac Régille, sur les Latins qui font la paix.
495. 5e guerre pour rétablir les Tarquins. Les Volsques. Les plébéiens, accablés de dettes, refusent de s’enrôler, mais le consul Servilius parvient à les entraîner et bat les Volsques. Appius Claudius, collègue de Servilius, empêche l’exécution des promesses que ce dernier avait faites au peuple.
494. La trahison des Samiens cause la défaite de la flotte ionienne par celle des Perses, près de l’île de Lada. Prise de Milet, dont les habitants sont transportés à l’embouchure du Tigre. — Histiée défait par le Perse Harpage est fait prisonnier et mis à mort.
Victoires des Romains sur les Sabins, les Eques et les Volsques, sous la conduite de Manius Valerius, dictateur. — Mort de Tarquin le Superbe chez le tyran Aristodème, à Cumes.
493. Les plébéiens, mécontents des patriciens qui avaient encore refusé d’exécuter les promesses du dernier dictateur, se retirent sur le mont Sacré. Ménénius Agrippa réconcilie le peuple et le Sénat. Création du tribunat, charge plébéienne, élective, annuelle. Il y aura deux, puis cinq, puis dix tribuns. Veto tribunitien.
Défaite des Volsques par le consul Postumius Cominius ; prise de Corioles ; bravoure du jeune Marcius au siège de cette ville ; il reçoit le surnom de Coriolan.
492. Mardonius, gendre de Darius, reçoit le commandement de forces considérables de terre et de mer, dépose dans toute l’Ionie les tyrans des villes et y établit la démocratie, soumet les Thasiens, perd une partie de sa flotte par une tempête près du mont Athos, puis subjugue une partie de la Macédoine, mais il est surpris par les Bryges, tribu de Thraces, et perd une partie de son armée.
491. Darius envoie en Grèce des hérauts pour demander la soumission de toutes les villes. Athènes et Sparte les mettent à mort. Guerre d’Athènes et d’Egine. Avènement de Gélon, tyran de Géla. Exil de Coriolan, devenu odieux au peuple pour s’être opposé, durant une famine, à ce qu’on diminuât le prix du blé.
490. Datis de Médie et Artaphernes remplacent Mardonius dans le commandement des forces de la Perse. Ils s’emparent d’Erétrie et débarquent en Attique, guidés par le Grec Hippias. — Bataille de Marathon, où, sous la conduite de Miltiade, qui avait abandonné la Chersonèse de Thrace depuis 3 ans, les Athéniens et les Platéens, au nombre de 11000, mettent en fuite plus de 100000 Perses.
Miltiade échoue devant Paros et est condamné à une amende. Crédit de Thémistocle.
488. Guerre des Romains contre les Volsques commandés par Coriolan, qui assiège Rome et ne cède qu’aux prières de sa mère Véturie et de sa femme Volumnie. Théron, tyran d’Agrigente.
487. 2e guerre des Romains contre les Volsques. — Guerre contre les Herniques.
486. Révolte de l’Égypte contre les Perses.
Av. J.-C.
La première loi agraire est présentée par un patricien consulaire, Spurius Cassius. Elle avait pour objet le partage, entre les pauvres, des terres conquises, et appartenant par conséquent à l’État, mais usurpées par les grands. Les riches font précipiter Spurius Cassius du haut de la roche Tarpéienne. — Paix conclue par les Romains avec les Èques, les Volsques et les Herniques.
485. Gélon se rend maître de Syracuse et cède Géla à son frère Hiéron. En Perse, Xerxès succède à son père Darius Ier.
484. Soumission de l’Egypte par les Perses.
Thémistocle, qui avait succédé à Miltiade dans le commandement de la flotte, achève la soumission des îles de la mer Egée et défait les Ëginètes et les Corcyréens. Commencement de la puissance maritime d’Athènes.
483. L’Athénien Aristide le Juste est banni par l’ostracisme.
482-480. Guerre des Romains contre les Étrusques. Bataille de Veïes.
481. Xerxès, excité par Démarate, roi de Sparte, chassé de sa patrie, par les Aleuades, princes de la Thessalie, par les Pisistratides, par Mardonius enfin, se dispose, malgré les conseils de son oncle Artaban, à faire une invasion en Grèce.
480. Xerxès part de Sardes et se dirige vers la Grèce, avec une armée de 3 000 000 d’hommes et une flotte de 1207 galères. — Passage de l’Hellespont. Sacrifices sur les bords du Strymon, en Thrace. Soumission de la plupart des tribus de la Thessalie. Les peuples de la Béotie, à l’exception des habitants de Thespies et de Platée, s’allient avec les Perses. Les Corcyréens et les Argiens, les Cretois, Gélon de Syracuse et les Grecs des îles de la mer Egée refusent leurs secours ; la confédération des Grecs se trouve ainsi réduite aux Athéniens, aux Spartiates, aux Locriens, aux Phocidiens, aux Thespiens, aux Platéens, aux Corinthiens, aux villes de Tégée, de Mantinée, d’Orchomène, et à quelques autres États moins considérables. — Le commandement général est déféré aux Lacédémoniens.
Léonidas, roi de Sparte, avec 7000 hommes, arrête plusieurs jours, au défilé des Thermopyles, l’armée innombrable de Xerxès. — La flotte persane est repoussée par la flotte grecque, près du promontoire d’Artémisium. — Ravages de Xerxès dans la Béotie et dans l’Attique, dont les habitants se réfugient à Trézène, Égine et Salamine.
Bataille de Salamine. La flotte des Grecs, dirigée par Thémistocle, triomphe de la flotte des Perses, qu’elle a attirée dans le détroit formé par l’île de Salamine et l’Attique. — Xerxès prend la fuite, laissant Mardonius en Grèce, avec 300 000 hommes.
Les Carthaginois, alliés de Xerxès, attaquent les Grecs de la Sicile et de l’Italie ; mais Gélon, tyran de Syracuse, s’allie avec Théron, tyran d’Agrigente, et leur fait éprouver, à Himère, une défaite sanglante, le même jour où les Grecs triomphaient à Salamine. Dans le traité conclu avec les Carthaginois, Gélon leur impose pour condition de ne plus immoler de victimes humaines. Vers ce temps florissait à Thèbes le grand poète lyrique Pindare, né en 522.
479. Mardonius est vaincu à Platée, en Béotie, par les Grecs, que commandait le roi de Sparte Pausanias. Dans le même temps, les Perses sont vaincus en Asie même, à Mycale, sur le territoire ionien, en face de l’île de Samos, par l’Athénien Xanthippe, père de Périclès, et par le roi de Sparte, Léothychidès. — Les Athéniens, malgré la retraite des Spartiates et des Péloponnésiens, s’emparent de Sestos et de la Chersonèse de Thrace Av. J.-C.
et rendent la liberté à toutes les cités grecques de l'Asie Mineure.
Mort vers ce temps, en Chine, de Confucius, dont les doctrines constituent encore les croyances religieuses de la classe des lettrés.
478. Les Athéniens, par les conseils de Thémistocle, relèvent leurs murs et fortifient le port du Pirée. — Établissement d'un trésor commun des républiques grecques alliées à Délos.
477. Les Athéniens et les Spartiates s'emparent de Cypre et de Byzance. Pausanias, soupçonné de s'entendre avec les Perses, est dépouillé du commandement de la flotte, et remplacé par Cimon et Aristide, qui avait été rappelé de l'exil après Salamine. Les alliés, malgré les réclamations de Sparte, consentent, pour la première fois, à reconnaître les Athéniens pour chefs de la confédération générale.
Aristide fait rendre un décret par lequel les fonctions les plus élevées, même celles d'Archonte, sont accessibles aux dernières classes du peuple.
Les 306 Fabiens, surpris par les Véiens sur les bords du fleuve Crémère, périssent tous, dit-on, à l'exception d'un seul.
476. Prise d'Éion, en Thrace,pr ès de l'embouchure du Strymon, par Cimon, fils de Miltiade. — Suivant l'ordre de la Pythie, les restes du roi Thésée sont rapportés de l'île de Scyros à Athènes.
Les tribuns accusent le consul Ménénius de n'avoir pas secouru les Fabiens. Il se laisse mourir de faim. C'est peut-être à cette époque qu'il faut rapporter le droit que s'arrogèrent les tribuns de convoquer le peuple.
Éruption de l'Etna, première dont l'histoire fasse mention.
474. Trêve de 40 ans, conclue par les Romains avec les Étrusques de Véies.
Hiéron de Syracuse défend la ville de Cumes contre les Étrusmes, qui sont vaincus dans une bataille, chantée par Pindare.
473. Le tribun Génucius, qui avait accusé devant le peuple les consuls Furius et Manlius au sujet de la loi agraire, est assassiné par les grands.
472. Mort de Théron, tyran d'Agrigente. Son fils Thrasydéus n'exerce pas un an le pouvoir, et les Agrigentins rétablissent le gouvernement républicain.
Eschyle, poète athénien, donne sa tragédie des Perses.
Tribunat de Publilius Voléro, qui demande que les tribuns soient élus dans des comices par tribus. Le Sénat repousse cette demande.
471. Exil de Thémistocle, qui se retire à Argos.
Voléro est réélu, et son collègue Lœtorius ajoute à la proposition de l'année précédente que les édiles plébéiens seront nommés aussi par les tribus, qui pourront désormais connaître des affaires générales de l'État, c'est-à-dire faire des plébiscites. — Consulat d'Appius Claudius. — Lutte sur la place publique entre Laetorius -et Appius. — Le peuple s'empare du Capitale et force le Sénat à accepter la demande des tribuns. — Loi Icilia qui défend d'interrompre un tribun.
Bacchylide d'Iulis, dans l'île de Céos, neveu de Simonide, poète lyrique florissait.
470. Dans une guerre contre les Volsques, les soldats se laissent vaincre en haine d'Appius Claudius, mais le consul Q. Capitolinus triomphe des Êques et rentre à Rome avec le surnom de Père des soldats. — Appius Claudius est accusé devant le peuple par les tribuns ; il se laisse mourir volontairement.
469. Périclès commence à prendre part aux affaires publiques.
Av. J.-C.
1re victoire tragique du poëte athénien Sophocle.
468. Bataille gagnée par Quinctius Capitolinus sur les Volsques ; il s'empare d'Antium, qui donne aux Romains une marine marchande.
467. Mort d'Hiéron, tyran de Syracuse. Son frère Thrasybule lui succède. Au bout d'un an, il est renversé. Syracuse se gouvernera pendant 60 ans en république.
Pausanias, qui entretenait des relations avec les Perses, communique ses projets à Thémistocle, mais sa trahison est découverte et il est condamné à mort. — Thémistocle, accusé d'avoir pris part à la conspiration de Pausanias, quitte Argos et se retire d'abord à Corcyre, puis chez Admète, roi des Molosses. Il passera en Perse où il mourra.
466. Les villes de Carystos et de Naxos, membres de la confédération maritime, qui se sont refusées à remplir les obligations imposées à tous les alliés, sont attaquées, prises et réduites à la condition des villes sujettes des Athéniens.
Double victoire remportée par Cimon sur les Perses, en un seul jour, l'une sur mer, l'autre sur les bords de l'Eurymédon.
465. Révolte de Thasos contre Athènes.
Colonie de 10 000 Athéniens, fondée près de l'embouchure du Strymon, à Amphipolis ; elle est dispersée par les Thraces.
Xerxès est assassiné par Artaban. — Artaxerxès Longue-Main, 3e fils de Xerxès, arrive au trône de Perse. Il reçoit à sa cour Thémistocle.
464. Tremblement de terre à Sparte. — Révolte des ilotes et des Messéniens.
Les Volsques Ecétrans, unis aux Èques, continuent la guerre. — Le consul Furius assiégé dans son camp. — Le Sénat investit alors, pour la première fois, l'autre consul Posthumius d'une puissance dictatoriale par la formule : « Caveat consul, ne quid detrimenti respublica capiat. »
463. Soumission de Thasos par les Athéniens. — Les alliés, fatigués de la guerre, refusent d'y prendre part plus longtemps. Cimon leur laisse leurs matelots et leurs soldats, mais prend leurs galères, augmente leur contribution en argent et les rend ainsi tributaires d'alliés qu'ils étaient.
461. Exil de Cimon, qui avait conduit aux Lacédémoniens un secours que ceux-ci refusent. — Influence croissante de Périclès. Vers cette époque, un décret, proposé par un ami de Périclès. Éphialte, avait diminué la puissance et l'autorité de l'aréopage. — Le trésor des alliés est transporté de Délos à Athènes et sert aux embellissements de cette ville.
Proposition du tribun Térentillus Arsa, qui demande que 10 hommes soient nommés pour rédiger et publier un code de lois.
Confédération des villes Achéennes de la grande Grèce, sous la présidence de Crotone.
460. Inarus, roi de Libye, se met à la tête des Égyptiens, révoltés contre les Perses.
Le Sabin Herdonius s'empare du Capitole, qu'il perd bientôt après. — Q. Caeson, fils de Cincinnatus et chef de l'opposition patricienne, accusé d'avoir pris part à l'entreprise d'Herdonius, est forcé de s'exiler en Étrurie.
458. Cincinnatus, 4e dictateur, vainqueur des Êques.
La 7e année de son règne, le roi de Perse, Artaxerxès Longue-Main permet à Esdras, descendant d'Aaron, d'emmener en Judée tous ceux de sa nation qui étaient restés éloignés de leur patrie.
457. Guerre entre Athènes et Corinthe. — Expédition des Lacédémoniens en Doride, pour établir leur influence dans la Grèce centrale. A leur retour, ils sont arrêtés par les Athéniens, qui avaient occupé les défilés de l'Isthme. — Bataille de Tanagre Av. J.-C.
entre les Athéniens d’un côté, et les Thébains et les Spartiates de l’autre. — Les Spartiates, vainqueurs, rentrent dans le Péloponnèse.
456. Rappel de Cimon, sur la proposition de Périclès. — Victoire des Athéniens sur les Béotiens, près d'Œnophyte. Ils réduisent, sous leur puissance, la Béotie et la Phocide, et détruisent les murs de Tanagre et ceux des villes de la Locride. — Les Éginètes se soumettent aux Athéniens.
455. Inarus est mis en croix. — Fin de la guerre d'Egypte. — Un chef national, Amyrtéus, continue de se maintenir contre les Perses dans la région des marais.
Fin de la 3e guerre de Messénie. — Les Athéniens recueillent les ilotes et les Messéniens fugitifs et les établissent à Naupacte.
Tolmide, général athénien, ravagé la Laconie, enlève Chalcis aux Corinthiens et défait les Sicyoniens, mais les Athéniens échouent dans leur tentative de rétablir sur son trône Oreste, fils d’Échécratide, roi thessalien.
454. Les Athéniens, sous la conduite de Périclès, font une expédition contre les Sicyoniens et tentent, mais vainement, de s’emparer d'Œnea, ville d'Acarnanie. Périclès promène ensuite sa flotte sur toutes les mers voisines, pénètre jusqu'au royaume de Pont et affermit la domination athénienne dans la Chersonèse de Thrace.
Le tribun Icilius obtient que les terres du domaine public sur l'Aventin soient distribuées au peuple. Il fait accepter cette loi par les tribus, force les consuls à la porter au Sénat et obtient même de l’y défendre. De cette innovation sortit le droit pour les tribuns de convoquer le Sénat et d’y parler.
453. Le tribun Siccius Dentatus ayant fait condamner deux consuls à l’amende, le Sénat comprend enfin qu’il faut renoncer à une opposition inutile et accepte la proposition Térentilla. Des commissaires iront recueillir les meilleures lois des Grecs, pour faciliter la réforme de la législation romaine.
452. 1re tragédie du poëte athénien Euripide, né en 480.
Vers cette époque florissait le poëte Cratinus d'Athènes, qui composa 21 comédies et remporta 9 prix.
451. Les Sicules, commandés par Deucétius, tentent, en vain, à la faveur des troubles de Syracuse, de relever leur domination et de chasser les Grecs de la Sicile. — Puissance de Syracuse.
450. Paix de 5 ans conclue entre les Athéniens et les Péloponnésiens, par l’entremise de Cimon.
Le philosophe Anaxagore quitte Athènes, où il a vécu 30 ans et où il a eu pour disciples Euripide, Périclès et Archélaüs, le premier philosophe athénien qui enseigna à Athènes et un des maîtres de Socrate. — Antiphon, orateur athénien, maître de Thucydide, florissait.
A Rome, dix magistrats, tous patriciens, sont investis, par élection, d’un pouvoir illimité pour faire des lois. Toutes les autres magistratures sont suspendues, même le tribunat. Les décemvirs présentent 10 tables de lois, et en même temps ils annoncent que pour compléter le code il y manque encore deux tables. — Nomination de nouveaux décemvirs, parmi lesquels Appius Claudius a l’adresse de se maintenir.
449. Victoires des Athéniens, commandés par Cimon, sur les Phéniciens et les Ciliciens, à Salamine en Chypre, et l’armée du Perse Mégabyze, en Cilicie. — Mort de Cimon, qui avait été blessé au siège de Salamine, après avoir imposé à la Perse le traité qui porte son, nom, et par lequel toutes les villes grecques de l'Asie recouvraient leur li-
Av. J.-C.
berté, et défense était faite à tout navire de guerre perse de naviguer depuis le Pont-Euxin jusqu'aux côtes de la Pamphylie, ni aux troupes du grand roi d’approcher de ces mers, à trois jours de marche.
448. Seconde guerre sacrée. Les Athéniens rétablissent dans l’intendance du temple de Delphes les Phocidiens qui en avaient été dépouillés par les Lacédémoniens.
Les décemvirs publient deux nouvelles tables remplies de lois iniques. Ils se continuent eux-mêmes dans leur dignité. Les Èques et les Sabins attaquent Rome. Les soldats, en haine des décemvirs, se laissent vaincre à dessein. Les décemvirs font périr Siccius Dentatus. Appius Claudius à Rome conçoit une passion funeste pour la jeune Virginie. Virginius enfonce un couteau dans le sein de sa fille pour la soustraire au déshonneur. Soulèvement du peuple à Rome, sous la conduite d'Horatius et de Valérius. Virginius fait révolter les six légions dirigées contre les Eques. Le Sénat envoie des députés au peuple. Demandes de la multitude. Les décemvirs abdiquent. Horatius et Valérius sont nommés consuls et font rendre les lois qui suivent : 1° Défense de jamais créer une magistrature sans appel ; 2° les plébiscites n’auront plus besoin que de la sanction des curies pour devenir des lois générales ; 3° l’inviolabilité tribunitienne est garantie de nouveau ; 4° les sénatus-consultes remis aux édiles plébéiens seront déposés dans le temple de Cérès. Le tribun Duilius fit encore passer cette loi, que le magistrat qui négligerait de tenir les comices à la fin de l’année pour l’élection des tribuns du peuple serait puni des verges et de la hache. Une autre loi, provoquée par le tribun Trébonius, obligea de nommer toujours dix tribuns et défendit la cooptation.
447. Les Béotiens s’affranchissent de la domination des Athéniens, qui sont vaincus à Coronée.
446. L'Eubée tente de secouer le joug des Athéniens Ligue formée contre Athènes par les Mégariens, les Corinthiens, les Sicyoniens, les Êpidauriens et les Lacédémoniens. Invasion des Lacédémoniens dans l'Attique. Les Athéniens, conduits par Périclès, replacent l’île d'Eubée dans leur dépendance et repoussent les Lacédémoniens. Trêve de 30 ans entre Sparte et Athènes.
Défaite des Agrigentins par les Syracusains qui dominent en Sicile.
445. Périclès commence à avoir seul la direction des affaires à Athènes. Exil de Thucydide, l’orateur.
Loi portée par C. Canuléius, tribun du peuple, pour permettre les mariages entre les familles plébéiennes et patriciennes.
Les Juifs, guidés par leur compatriote Néhémie, échanson d'Artaxerxès Longue-Main, relèvent les murailles et les portes de Jérusalem. Le dernier prophète Malachie meurt au milieu du 5e siècle.
444. Création du tribunat militaire, qui remplace le consulat. Les citoyens des deux ordres pourront indistinctement briguer la nouvelle charge.
443. Les habitants de Thurium font la guerre aux Tarentins. Les Athéniens envoient une colonie dans cette ville. L’historien Hérodote et l’orateur Lysias en faisaient partie.
442. Établissement de la censure à Rome.
441. Euripide, poëte athénien, remporte un prix de tragédie.
440. Insurrection de Samos contre Athènes. Le philosophe Mélissus dirige la défense contre les troupes athéniennes commandées par Périclès et le poëte Sophocle.
Démocrite d'Abdére, philosophe, florissait.
437. Colonie de l'Athénien Agnon à Amphipolis. Cornélius Cossus, tribun légionnaire, tue Av. J.-C.
Columnius, foi des Véïens et remporte ainsi les secondes dépouilles ôpimes.
Administration sévère de Néhémie en Judée. Oppression du peuple par les riches. Scission dans le peuple juif. Manassé, chassé de Jérusalem, se retire à Samarie. — Temple élevé à Garizim, rival de celui de Jérusalem.
436. Le poète Cratinus remporte à Athènes un prix de comédie. — État florissant des arts et des lettres à Athènes, sous l’influence de Périclès. — Construction du Parthénon, temple en l’honneur de Minerve, sur les dessins d’Ictinus et de Callicratès ; de l’Odéon consacré aux concours de musique ; des Propylées de la citadelle ou de l’Acrocropole, ouvrage de 5 années, commencé par l’architecte Mnésiclès ; du temple d’Éleusis, commencé par Corœhus, continué par Métagénès. — Travaux du sculpteur Phidias : sa statue colossale de Minerve, dans le Parthénon, et son Jupiter à Olympie, en Élide. — Le frère de Phidias, Panénus, et Polygnote travaillent à orner le Pœcile, à Athènes. — On doit à Polyclète de Sicyone, contemporain et rival de Phidias, la Junon d’Argos et le Canon (κανών), statue modèle des belles formes humaines, qui est sans doute le même que le Doryphore ou porte-lance.
Commencement de la guerre maritime entre Corinthe et sa colonie Corcyre au sujet d’Épidamne, fondé par Corcyre sur la côte de l’Illyrie grecque.
433. Les Athéniens prennent parti pour les Corcyréens contre les Corinthiens.
432. Attaques dirigées contre Périclès : le philosophe Anaxagore, revenu à Athènes, est accusé d’impiété ; le sculpteur Phidias et la courtisane Aspasie, tous deux en rapport avec Périclès, sont traduits en jugement. — Réforme astronomique de l’Athénien Méton, auteur du cycle de 19 ans, qui avait pour objet défaire concorder l’année lunaire avec l’année solaire.
Les Corinthiens font révolter Potidée, colonie de Corinthe, mais alliée d’Athènes. — Une assemblée générale des Péloponnésiens, convoquée à Sparte, déclare que les Athéniens, en prêtant leur appui à Corcyre, ont violé la paix de 30 ans.
431. Tentative manquée des Thébains sur Platée. Commencement de la guerre du Péloponnèse. — Les Lacédémoniens ont pour alliés les habitants d’Ambracie, de Leucade, d’Anactorium ; les Ætoliens, les Phocidiens, les Locriens ; les Béotiens, excepté ceux de Platée, les Mégariens ; tous les peuples du Péloponnèse, excepté les Achéens et les Argiens. — Les Athéniens ont dans leur parti quelques princes de la Thessalie, les Acarnaniens, les habitants de Naupacte dans la Locride, ceux de Platée dans la Béotie, Corcvre, Zacinthe, Céphaléme, les Cyclades, excepté Mélos et Théra, toutes les cités de l’Asie et de l’Hellespont, toutes les villes de la Thrace, excepté Potidée.
1re invasion des Péloponnésiens dans l’Attique sous la conduite du roi de Lacédémone, Archidamus. Ravages des Athéniens sur les côtes du Péloponnèse. — Périclès prononce l’éloge funèbre des guerriers morts dans cette première année de la guerre.
À Rome, les fonctions de censeurs, créées d’abord pour 5 ans, sont réduites à 18 mois. — 1re loi sur la brigue. Les tribuns proscrivent les robes blanches, qui désignaient de loin, à tous les yeux, le candidat patricien.
430. Seconde invasion de l’Attique. — Prise de Potidée par les Athéniens. — Peste d’Athènes.
429. Mort de Périclès. Cléon commence à prendre de l’influence à Athènes.
428. 3e invasion des Péloponnésiens dans l’Attique. — Les villes de l’île de Lesbos, à l’exception de
Av. J.-C.
Méthymne, abandonnent le parti des Athéniens. L’Athénien Pachès assiège Mitylène.
427. 4e invasion de l’Attique. Prise de Mitylène. 1000 Mityléniens sont mis à mort sur la proposition de Cléon, les murailles de la ville sont renversées, les vaisseaux saisis, et toute l’île, moins le territoire de Méthymne, fut divisée en 3000 parts. — Prise et destruction de Platée par les Lacédémoniens. Massacre des 200 Platéens et des 25 Athéniens qui y étaient restés.
Guerre des Léontins et des Syracusains. Les premiers députent à Athènes le célèbre rhéteur Gorgias de Léontium. Une expédition athénienne de 20 galères est dirigée vers la Sicile. — Aristophane donne sa première comédie, les Babyloniens, où il attaquait vivement le démagogue Cléon.
426. Purification de l’île de Délos par les Athéniens. Institution des jeux Déliens. — Brillante campagne du général athénien, Démosthène, dans l’Acarnanie.
425. 5e invasion des Péloponnésiens dans l’Attique sous la conduite d’Agis, roi de Lacédémone. Démosthène, général athénien, occupe et fortifie Pylos, ville de Messénie, d’où il devait inquiéter Sparte. Les Athéniens sont assiégés dans Pylos par les Lacédémoniens, qui, à leur tour, vaincus dans un combat malgré la valeur et les exploits de Brasidas, laissent dans Sphactérie, petite île située devant Pylos, 420 Spartiates, dont plusieurs appartiennent aux premières familles de la république. Cléon porte des secours à Démosthène. Les deux généraux, aidés par les Messéniens de Naupacte, contraignent les 420 Spartiates à se rendre et conduisent dans Pylos les Messéniens réfugiés à Naupacte.
Xerxès II succède à Artaxerxès et est assassiné, deux mois après, par Sogdien, son frère. Sogdien, à son tour, est tué, 7 mois après, par Darius Nothus, autre fils d’Artaxerxès Longue-Main, qui régnera 20 ans.
2e éruption du mont Etna, en Sicile.
424. Les Athéniens, commandés par Nicias, s’emparent de l’île de Cythère. Expédition dirigée par les Lacédémoniens, en Thrace, sous la conduite de Brasidas, dans le but de transporter le théâtre de la guerre loin du Péloponnèse. Brasidas s’empare d’Amphipolis. Thucydide l’historien, qui n’a pu sauver cette ville, occupe Eion. Il est exilé, et se voue dès lors à écrire l’histoire de cette guerre. — Les Athéniens s’emparent de Nisée, port de Mégare, mais échouent dans leur tentative de s’assurer la Béotie. Ils sont vaincus à Délium. Socrate sauve dans cette bataille le jeune Xénophon, son élève, comme il avait déjà sauvé Alcibiade à Potidée.
Aristophane fait représenter sa comédie des Chevaliers, dirigée contre Cléon.
En Sicile, le Syracusain Hennocratès, pour ôter aux Athéniens un prétexte d’intervenir dans les affaires de l’île, opère une pacification générale.
423. Influence croissante d’Alcibiade, fils de Clinias, neveu de Périclès et disciple de Socrate. — Aristophane fait représenter la comédie des Nuées, dans laquelle il attaque Socrate qu’il confond avec les sophistes.
Trêve d’une année entre les Lacédémoniens et les Athéniens. — Les Thébains détruisent les murs de Thespies.
422. Cléon, envoyé en Thrace, s’empare de Torone. — Bataille livrée près d’Amphipolis, où périssent Cléon et Brasidas.
421. Athènes et Sparte concluent, sous la médiation de Nicias et de Plistoanax, roi de Lacédémone, une trêve de 50 ans, convertie peu après en une ligue offensive et défensive entre les deux Av. J.-C.
républiques. Les Athéniens mettent en liberté les prisonniers de Sphactérie. Les Lacédémoniens ordonnent à Cléaridas de restituer Amphipolis aux Athéniens ; mais Cléaridas conserve cette place, sous prétexte qu’il ne pouvait la rendre malgré les Chalcidiens.
420. Alcibiade, voulant rompre la paix, décide les Argiens à s’allier avec Athènes contre les Lacédémoniens qui refusaient toujours de rendre Amphipolis.
La charge de questeurs du trésor, magistrats qui accompagnaient les consuls à l’armée, est rendue accessible aux plébéiens.
419. Les Argiens, poussés par Alcibiade, attaquent Èpidaure, qui est secourue par les Lacédémoniens. Les Athéniens considèrent cet acte des Lacédémoniens comme une infraction à la paix de Nicias. Aristophane fait représenter la com. de la Paix.
418. Victoire remportée par les Lacédémoniens, à Mantinée, sur les Argiens, les Athéniens et leurs alliés du Péloponnèse. Paix et alliance entre Sparte et Argos, où les oligarques obtiennent la prépondérance.
416. Les Athéniens s’emparent de l’île de Mélos, ancienne colonie dorienne, au S.-O. des Cyclades. Toute la population mâle adulte fut massacrée, les femmes et les enfants furent vendus.
415. Les Athéniens, appelés par Égeste contre Sélinonte et poussés par Alcibiade, entreprennent l’expédition de Sicile, malgré la résistance de Nicias. Alcibiade, Nicias et Lamachus partagent le commandement de la flotte, qui était de 300 voiles et qui était chargée de 7000 hommes d’élite. — Tous les Mercures ou Hermès sont renversés à Athènes en une seule nuit. Alcibiade est accusé de ce sacrilège. — Il ne peut obtenir d’être jugé avant le départ ; mais il est bientôt rappelé pour être mis en jugement. Il cherche alors un asile auprès des Spartiates. L’orateur Andocide est inculpé dans la même affaire.
414. Siège de Syracuse par les généraux Athéniens Nicias et Lamachus. Arrivée du Spartiate Gylippe au secours des Syracusains.
Amyrtée de Saïs expulse de l’Egypte les Perses et devient roi de tout le pays.
413. Par les conseils d’Alcibiade, les Lacédémoniens fortifient Décélie, qui dominait les passages entre l’Attique et la Beotie.
Les Athéniens envoient au secours de Nicias le général Démosthène avec une nouvelle flotte. Les deux généraux, après avoir essuyé une défaite près des retranchements, prennent la résolution de lever le siège de Syracuse, mais ils sont poursuivis par l’ennemi, atteints, Démosthène, dans un défilé, Nicias sur les bords de l’Asinarus, réduits à capituler et mis à mort.
En Macédoine, règne brillant d’Archélaüs I, descendant de l’antique Caranus, Héraclide d’Argos et fondateur de la dynastie macédonienne. Il organise une armée régulière, fortifie des villes, ouvre des routes, encourage l’agriculture et les arts. On voit à sa cour le peintre Zeuxis, le musicien Timothée, les poètes Agathon et Euripide.
412. Lesbos, Ghio, Erythrée, Milet, Rhodes abandonnent le parti d’Athènes. Les Lacédémoniens, par l’intermédiaire d’Alcibiade, font alliance avec les Perses.
411. A Athènes, triomphe de la faction oligarchique qui concentre toute l’autorité entre les mains de 400 citoyens, qui exercent dans la ville un odieux despotisme. L’armée de Samos méconnaît leur pouvoir, rappelle Alcibiade et le nomme son généralissime. — Révolte de l’île d’Eubée. Chute des 400. La puissance suprême passe à une as-
AV. J.-C.
semblée de 5000 citoyens, le bannissement d’Alcibiade est révoqué et l’armée se réconcilie avec la ville.
410. Victoire d’Alcibiade, près de Cyzique, sur le chef de la flotte lacédémonienne, Mindarus, qui est tué.
Démêlés de Sélinonte et d’Égeste, en Sicile. Les Égestains emploient l’assistance des Carthaginois et leur donnent entrée dans l’île.
409. Alcibiade s’empare de Cyzique et de Périnthe et réduit Sparte à implorer la paix qu’Athènes refuse.
Influence d’Hermocrate à Syracuse.
Les Carthaginois, commandés par Annibal, prennent Himère et Sélinonte. Le successeur d’Annibal, Himilcon, s’emparera d’Agrigente.
409. Alcibiade prend Chalcédoine, Sélymbrie et Byzance.
407. Cyrus le Jeune est envoyé par son père Darius II Nothus pour prendre le commandement des contrées maritimes de l’Asie Mineure. Il aide les Spartiates contre les Athéniens. — Retour triomphal d’Alcibiade. Il célèbre les grands mystères. Sa disgrâce, après la défaite de son lieutenant Antiochus dans le voisinage d’Éphèse ; son exil volontaire.
Commencement de l’importance maritime et commerciale de Rhodes.
406. Les 10 généraux athéniens, qui avaient remplacé Alcibiade, remportent une victoire, navale près des îles Arginuses sur le général lacédémonien Callicratidas. Les Athéniens condamnent à mort leurs généraux victorieux pour n’avoir pas recueilli les morts et sauvé les équipages des galères désemparées. Socrate seul s’oppose à cette sentence. Des 10 généraux, 6, présents à Athènes, sont mis à mort.
Denys l’Ancien, avec l’aide de l’historien Philistus, s’empare de la tyrannie à Syracuse.
Les Romains occupent Anxur, dans le pays des Volsques. Ils envoient une garnison dans cette place importante, qui commandait à la fois le Pomptinum et le passage du Latium, en Campanie.
405. Victoire remportée à Ægos-Potamos par le Lacédémonien Lysandre, sur la flotte athénienne, commandée par Conon.
Mort de Darius II Nothus. Avènement d’Artaxerxès Mnénion, frère aîné de Cyrus, qui gouvernait l’Asie Mineure.
Commencement du siège de Véies par les Romains. Établissement de la solde militaire.
404. Prise d’Athènes par les Lacédémoniens, conduits par Lysandre. Fin de la guerre du Péloponnèse. — Administration des Trente, imposée à Athènes par les vainqueurs. — Ils font peser pendant 8 mois sur cette ville une affreuse tyrannie. Ils mettent à mort Théramène, l’un d’eux, et font assassiner en Phrygie Alcibiade, par les sicaires de Pharnabaze. Les principaux orateurs d’Athènes, Lysias, Andocide, sont exilés. — Thrasybule, avec quelques Athéniens fugitifs, s’empare de Phylé et bientôt après du Pirée. Bataille de Munychie, où les soldats des Trente sont mis en fuite.
Fin de la 1re guerre de Denys l’Ancien contre les Carthaginois. Traité de paix par lequel Carthage garde Sélinonte, Agrigente et Himère. Géla et Camarine se reconnaissent ses tributaires. — Denys est reconnu comme tyran de Syracuse.
403. Thrasybule renverse les Trente, qui sont remplacés par les Dix. Ceux-ci appellent à leur secours Lysandre, avec une armée de mercenaires. Le roi Pausanias, à la tête d’une autre armée, vient soutenir Thrasybule. Les Dix sont déposés, le Av. J -C.
gouvernement démocratique rétabli et une célèbre amnistie proclamée par Thrasybule.
401. La tragédie de Sophocle : OEdipe à Colone, est mise à la scène par son neveu.
Hégémonie de Sparte. Elle cherche à faire prévaloir dans les différentes villes de la Grèce et de l'Asie Mineure le gouvernement aristocratique.
Expédition du jeune Cyrus avec des mercenaires grecs, contre son frère Artaxerxès. — Bataille de Cunaxa, où Cyrus est tué. — Célèbre retraite des dix mille Grecs, conduits par plusieurs chefs, au nombre desquels fut Xénophon.
400 ? Loi Ovinia, qui permet aux censeurs de choisir les sénateurs dans tous les ordres.
IVe siècle avant Jésus-Christ.
399. Mélitus, mauvais poète tragique, accuse Socrate de ne pas reconnaître les divinités nationales, d’en introduire de nouvelles, et de corrompre la jeunesse. Socrate est traduit devant le tribunal des Héliastes, composé de 556 juges : 281 opinent contre lui, 275 en sa faveur. Il ne lui manquait donc que 3 voix pour obtenir l’égalité des suffrages et pour être absous. L’influence d'Anytus, citoyen puissant, qui s’est réuni à Mélitus, fait triompher l’accusation, et Socrate est condamné à boire la ciguë. — Son disciple Platon quitte Athènes pour 4 ans : il n’y reviendra qu’après avoir visité l'Italie, Cyrène et l'Egypte.
Les Grecs, qui avaient combattu avec Cyrus le Jeune, réduits à 6000, arrivent à Parthénium, ville située sur les confins de la Mysie et de la Lydie, et où finit leur retraite. — Les villes grecques d'Asie, menacées par le satrape Tissapherne, appellent à leur secours les Spartiates, qui leur envoient Thymbron avec 5000 hommes. Thymbron prend à la solde de sa patrie les restes des 10 000, s’empare de Pergame, de Myrine, mais échoue au siège de Larisse égyptienne. Il est remplacé par Dercyllidas.
398. Dercyllidas conclut une trêve avec le satrape d’Éolie Pharnabaze. Il protège les Grecs de la Chersonèse de Thrace par la construction de murailles qui s’étendent d’une mer à l’autre.
L'Histoire des Perses, de Ctésias, médecin d'Artaxerxès Mnémon, Grec de Cnide, finit à l’année 398.
397. Dercyllidas envahit la Carie. Il rencontre dans les plaines du Méandre l’armée de Tissapherne et de Pharnabaze et conclut une trêve avec eux-
En Sicile, première tentative de Denys sur la grande Grèce. A Jérusalem, deux frères, Jonathan et Jésus, se disputent la charge de grand prêtre. Jonathan en reste le maître par le meurtre de son frère. Le gouverneur de Syrie, en punition de ce sacrilège, impose à Jonathan et aux Juifs un tribut auquel ils restent condamnés jusqu'à la fin du règne d'Artaxerxès Mnémon.
396. Expédition d'Agésilas en Asie. Ses démêlés avec Lysandre, qui veut seul commander. Disgrâce de Lysandre. Sa conspiration pour enlever à Agésilas le trône de Sparte ; elle échoue.
En Sicile, seconde guerre de Denys, tyran de Syracuse, contre les Carthaginois.
Av. J.-C.
395. Victoire d'Agésilas sur Tissapherne, dans la plaine de Sardes. Tissapherne, accusé de favoriser les Lacédémoniens, est mis à mort et remplacé par Tithrauste.
Evagoras II, roi de Salamine, tente d’affranchir l’île de Cypre de la domination des Perses, il s’empare, quelque temps après, de Tyr et de plusieurs villes de la Phénicie.
Ligue d'Argos, de Corinthe, de Thèbes et d'Athènes contre Lacédémone, à l’instigation du satrape Tithrauste. — Lysandre est vaincu et tué, sous les murs d'Haliarte, avant d’avoir opéré sa jonction avec le roi de Sparte Pausanias. — Bataille indécise de Némée. Sparte rappelle Agésilas.
Prise de Véies par Camille, dictateur, après un siège de 10 ans.
394. Victoire d'Agésilas à Coronée. — Défaite de Pisandre, qui commande la flotte lacédémonienne,devant Cnide, par l'Athénien Conon et le satrape Pharnabaze.
L'histoire de Théopompe, continuateur de Thucydide, s’arrête à la bataille de Cnide.
Denys, de Syracuse, attaque les villes grecques de l'Italie.
393. Conon, avec l’argent des Perses, relève les murs d'Athènes et fortifie le Pirée.
Aristophane fait représenter la com. de l’Assemblée des femmes, où les femmes athéniennes somment leurs maris de mettre un terme à la guerre.
Prise de Faléries par Camille. Les Falisques se soumettent à Rome.
392. Conon, depuis qu'Athènes a recouvré une partie de sa puissance maritime, devient suspect au grand roi ; il est chargé de fers par le satrape Tiribaze, et meurt peu après de maladie dans l’île de Cypre.
Fin de la seconde guerre de Denys de Syracuse contre les Carthaginois. Denys acquiert Tauroménium.
390. Aristophane fait jouer sa dernière comédie : Plutus.
30 000 Gaulois Sénons entrent en Étrurie, du côté de Clusium, et battent les Romains sur les bords de l'Allia. — Prise de Rome par les Gaulois. Résistance des Romains dans le Capitole durant 7 mois. Courage de Manlius.
389. Heureuse campagne d'Iphicrate sur terre et sur mer dans l'Hellespont.
Les Gaulois, décimés par la famine, font la paix avec les Romains, moyennant une forte rançon. — Camille, naguère exilé et qui s’était retiré à Ardée, chez les Volsques, est rappelé et nommé dictateur. Il se met à la poursuite des Gaulois. — Reconstruction de Rome. Tous les peuples soumis se révoltent.
Denys, de Syracuse, reçoit Platon à sa cour.
388. Antalcidas commande les flottes de Sparte dans les mers de l'Asie Mineure. — L'Athénien Chabrias soutient Evagoras, roi de Salamine, en Cypre, contre les Perses.
387. Artaxerxès II dicte aux Grecs le traité d'Antalcidas. « Les villes grecques d'Asie, ainsi que les îles de Clazomène et de Cypre, demeureront soumises au roi. Les autres villes grecques seront toutes libres, à l’exception des îles d'Imbros, de Lemnos, de Scyros, qui continueront d’appartenir aux Athéniens. Le roi se joindra aux peuples qui accepteront ces conditions pour combattre ceux qui les refuseront. »
Guerre de Sparte contre Mantinée, qui n’a pas renoncé à la suprématie sur les villes d'Arcadie.
Denys de Syracuse s’empare de Rhégium.
386. Les Spartiates contraignent les Thébains à rendre l’indépendance à Platée. Av. J.-C.
Artaxerxès entreprend d’arracher l'Egypte au roi Acoris.
385. Les Spartiates dispersent les habitants de Mantinée dans 4 bourgades.
384. Naissance d'Aristote à Stagire, colonie grecque dans la Chalcidique.
383. Les Spartiates interviennent à Phlionte.
Manlius Capitolinus, accusé de chercher à gagner le peuple pour s’élever à la tyrannie, est jugé et condamné à mort.
Le fleuve Halycus est fixé comme limite entre les possessions de Denys de Syracuse et celles des Carthaginois.
382. Naissance de Démosthène.
Guerre entreprise par les Spartiates contre Olynthe, qui domine sur les villes grecques de la Chalcidique et menace la Macédoine. Les Spartiates sont appuyés par le roi de Macédoine Amyntas II. Phébidas, qui conduisait des troupes devant Olynthe, s’empare par surprise de la Cadmée et de Thèbes.
381. Téleutias, frère du roi de Sparte Agésilas, est tué devant Olynthe.
380. 3e campagne des Spartiates contre Olynthe ; mort du roi Agésipolis.
Evagoras, dans l’île de Cypre, résiste à tous les efforts des Perses.
379. Prise d'Olynthe par le général Spartiate Polybiade. — Des exilés thébains, sous la conduite de Pélopidas et Mellon, rentrent secrètement à Thèbes, mettent à mort les principaux oligarques, appellent le peuple à la liberté, et chassent les Lacédémoniens qui occupaient la Cadmée. La lutte commence entre Thèbes et Sparte. — Alliance des Athéniens et des Thébains.
378. Les Lacédémoniens, commandés par Cléombrote et Agésilas, ravagent la Béotie. — Les Athéniens commencent à regretter leur alliance avec Thèbes, mais la tentative de l’harmoste lacédémonien Sphodrias contre le Pirée les engage à la renouveler. Ils forment une ligue avec plusieurs villes maritimes, et préparent ainsi le rétablissement de leur empire. Chio, Byzance, Rhodes, Mitylène, l'Eubée entrent dans cette ligue. Athènes traite ses alliés avec beaucoup plus de ménagement et renonce désormais à l’usage barbare de confisquer et de distribuer à des colons athéniens (κληρούχοι) les terres de ceux dont elle avait à se plaindre.
377. Nouvelle expédition d'Agésilas en Béotie. — Formation à Thèbes du bataillon sacré,
L'Athénien Iphicrate est chargé de conduire l’armée des Perses contre l'Egypte.
376. Cléombrote, voulant pénétrer en Béotie, est arrêté au passage du Cithéron. Les Lacédémoniens équipent une flotte considérable, et bloquent le Pirée ; ils sont battus par Chabrias entre Naxos et Paros. Phocion parut dans ce combat. Les tribuns C. Licinius Stolon et L. Sextius proposent 3 lois : 1° un des deux consuls sera toujours plébéien ; 2° aucun citoyen ne pourra posséder plus de 500 jugera du domaine public (ager publicus), ni envoyer dans les pâturages de l'Etat plus de 100 têtes de gros bétail et plus de 500 de petit. L’excédant de 500 jugera sera distribué aux citoyens pauvres. Une redevance sera payée pour la jouissance du domaine public et des pâturages : 3° loi sur les dettes : les intérêts payés seront déduits du capital de la dette, 3 années seront laissées pour le remboursement du reste. Dix années de lutte s’écoulent avant que ces lois ne soient acceptées.
375. Eubulus, poëte comique dans le genre de la comédie moyenne.
Les Athéniens, commandés par Timothée, rem-
Av.J.-C.
portent une victoire sur les Lacédémoniens près de Leucade. — Combat de Tégyre, en Béotie, où le bataillon sacré des Thébains décide la victoire sur les Spartiates.
374. Les Thébains subjuguent toutes les villes de la Béotie, détruisent Platée et Thespies, et attaquent la Phocide. — Jason, président (ταγόζ) de la Thessalie, forme des projets de domination sur la Grèce. — Les Athéniens, jaloux de l’accroissement de la puissance thébaine, font la paix avec Lacédémone et ordonnent à Timothée de revenir. Celui-ci, à son retour, s’arrête dans l’île de Zacynthe, qui est en face du Péloponnèse, pour y établir les bannis. Cette circonstance amène le renouvellement de la guerre entre les Athéniens et les Lacédémoniens.
373. Les Athéniens, commandés par Iphicrate, Callistrate et Chabrias, combattent les flottes lacédémoniennes dans les parages de Corcyre. — Timothée, qui avait échoué dans la dernière campagne, est traduit en jugement par Callistrate et Iphicrate.
371. Une assemblée de tous les peuples grecs est convoquée à Sparte pour décider de la paix. Les Spartiates veulent contraindre les Thébains à renoncer à toute suprématie sur les villes de la Béotie ; les Thébains refusent et la guerre continue. — Victoire de Pélopidas et d'Epaminondas sur le roi de Sparte, Cléombrote, à Leuctres, en Béotie. — Les Athéniens proposent alors à toutes les villes grecques de renouveler la paix, dite d'Antaleidas. — La plus grande partie du Péloponnèse profite de l’abaissement des Lacédémoniens pour se soustraire à leur domination. Les Arcadiens se réunissent, fondent Mégalopolis et relèvent Mantinée.
370. Révolution à Tégée ; les partisans de l’aristocratie s’enfuient à Sparte. Agésilas essaye, mais en vain, de les rétablir. — Jason de Phères, qui avait étendu son influence sur une partie de la Macédoine, de l’Illyrie, de l'Epire, et qui se préparait à intervenir dans les affaires de la Grèce, périt assassiné.
369. Les Thébains, sous la conduite d’Épaminondas et à la tête des Béotiens, des Locriens, des Phocidiens, des Eubéens et des Acarnaniens, font une expédition contre le Péloponnèse, où les appellent les Arcadiens, les Argiens et les Eléens. Épaminondas, après avoir ravagé la Laconie et menacé Sparte que sauve Agésilas, rappelle les Messéniens et fonde la ville de Messène sur le mont Ithome. Athènes envoie du secours aux Lacédémoniens. — Épaminondas et Pélopidas, traduits en jugement pour avoir conservé le commandement au delà du terme fixé, sont acquittés. Alexandre de Phères s’empare de la tyrannie. Les Aleuades, chefs de l’aristocratie, implorent l’appui du roi de Macédoine Alexandre II, fils ainé et successeur d'Amyntas II.
368. Denys de Syracuse envoie des secours aux Lacédémoniens. — 2e invasion d’Épaminondas dans le Péloponnèse. — Expédition de Pélopidas en Thessalie contre Alexandre, tyran de Phères, qui le retient quelque temps prisonnier. Pélopidas est délivré par Épaminondas qui, servant comme simple soldat dans l’armée thébaine, est choisi pour lui succéder. — Destruction d'Orchomène par les Thébains.
Mort de Denys de Syracuse. Son fils, Denys le Jeune, lui succède.
367. Les Lacédémoniens, commandés par Archidamus, fils d'Agésilas, remportent sur les Arcadiens à Midée, une victoire qui ne leur coûte pas un seul homme (bataille sans larmes). — Ambassade des Grecs auprès du roi de Perse. Pélopidas en obtient des conditions avantageuses aux Av.J.-C.
Thébains ; mais la plupart des États refusent d’y souscrire.
En Macédoine, après la mort violente du jeune roi Alexandre II, ses deux frères, Perdiccas III et Philippe II, sont placés, par leur mère Eurydice, sous la protection de l’Athénien Iphicrate, et peut-être du Thébain Pélopidas, qui emmène à Thèbes le plus jeune, Philippe. Ce dernier demeurera trois ans chez les Grecs.
En Italie, victoire remportée sur les Gaulois par Camille qui venait d’opérer d’importantes réformes dans l’armure romaine.
366. 3e invasion des Thébains dans le Péloponnèse ; ils s’attachent Sicyone et l’Achaïe. Celle-ci leur échappe peu après.
A Rome, l’assemblée par tribus vote les trois propositions des tribuns CL. Stolon et L. Sextius, et les centuries nomment consul le plébéien L. Sextius. L’assemblée curiate refuse Yimperium, mais l’intervention de Camille la décide à l’accorder, et ce grand homme, en signe de la réconciliation des deux ordres, voue un temple à la Concorde. Aux trois jours de fête des grands jeux célébrés pour les trois anciennes tribus, il en fut ajouté un quatrième pour les plébéiens.
365. La guerre éclate entre les Éléens et les Arcadiens ; ceux-ci envahissent l’Elide, qu’ils ravagent en entier, hormis la capitale.
A Rome, création de deux nouvelles charges curules patriciennes, qui sont comme un démembrement du consulat : 1o la préture, pour l’administration de la justice ; 2o l’édilité curule, pour une partie de la police urbaine, qui avait été laissée jusque-là aux édiles plébéiens, et pour la célébration des fêtes qui exigeaient de grandes dépenses.
364. Les Lacédémoniens prennent le parti des Éléens. La célébration des jeux olympiques est troublée par la guerre. Les Arcadiens défont les Lacédémoniens près de Cromnus.
Une éclipse de soleil effraye les soldats de Pélopidas dans un combat livré près de Cynoscéphales au tyran Alexandre de Phères. Mort de Pélopidas.
363. Philistus, auteur d’une histoire de la Sicile, termine son récit à la cinquième année du règne de Denys le Jeune.
Dissensions intérieures en Arcadie. Il s’y forme un parti nombreux, à la tête duquel est Mantinée, et qui veut se détacher de Thèbes pour s’allier à Lacédémone.
362. 4e invasion des Thébains dans le Péloponnèse. Êpaminondas se rend à Tégée pour appuyer le parti thébain ; le parti opposé, soutenu par les Lacédémoniens et les Athéniens, concentre ses forces à Mantinée. Êpaminondas fait une incursion contre Sparte. Bataille de Mantinée. Mort d’Épaminondas ; retraite des Thébains.
361. Les Grecs, désireux de finir la guerre, concluent entre eux une paix générale, à laquelle les Lacédémoniens refusent seuls d’accéder, pour ne pas reconnaître l’indépendance de la Messénie. — Les villes maritimes de l’empire des Perses forment contre le roi Artaxerxès un soulèvement, auquel prennent part les Grecs d’Asie. — Agésilas, âgé de plus de quatre-vingts ans, va en Égypte au secours de Tachos, chef des insurgés de ce pays, et ensuite de Nectanébis. Il meurt à son retour en Grèce.
Naissance du célèbre sculpteur Praxitèle. — Le philosophe Platon vient pour la troisième fois en Sicile, où il essaye de réconcilier Denys le Jeune et Dion, philosophe, dont le tyran refusait de suivre les avis. Au bout d’un an, il retourne en Grèce, ayant échoué dans sa tentative.
Av. J.-C.
360. La paix est rompue à l’occasion de Mégalopolis : une partie des habitants veulent abandonner cette ville ; les Athéniens, appelés par le parti opposé, les obligent à y demeurer réunis. — Démêlés des Athéniens avec Alexandre, tyran de Phères, et avec les Olynthiens, auxquels Timothée essaye en vain d’enlever Amphipolis.
Pamphyle de Macédoine, peintre estimé, est le maître d’Apelle, né dans l’île de Cos.
Exploit de Manlius Torquatus contre les Gaulois.
359. Philippe II, fils d’Amyntas, se met en possession du trône de Macédoine. Il défait son compétiteur Argée près de Méthone, rend l’indépendance à Amphipolis, qu’il enlève ainsi à l’influence athénienne, conclut la paix avec Athènes, attaque les Péoniens et repousse les Ulyriens. — Le Grec Théopompe commence son histoire avec le règne de Philippe.
Mort d’Alexandre de Phères. D’autres tyrans s’élèvent en Thessalie.
358. Philippe s’empare d’Amphipolis et de Pydna.
357. Les Athéniens reprennent la Chersonèse de Thrace et l’île d’Eubée, mais voient se révolter leurs alliés maritimes, Chio, Cos, Rhodes, Byzance (guerre sociale). Les Athéniens envoient inutilement contre eux Chabrias, Charès, Timothée et Iphicrate.
Les Phocidiens, accusés d’avoir cultivé une partie de la plaine sacrée de Crissa, sont condamnés par les Amphictyons à une amende, qu’ils refusent de payer. Les Amphictyons leur déclarent la guerre. Le chef des Phocidiens est Philomèle. Le décret amphictyonique condamnait aussi les Lacédémoniens pour avoir occupé en pleine paix la citadelle de Thèbes. Les Phocidiens ont contre eux les Béotiens, les Locriens, les Doriens et la plupart des Thessaliens. Ils sont indirectement soutenus par les Athéniens, les Lacédémoniens et les Achéens.
Philippe de Macédoine livre Potidée à Olynthe pour obtenir son alliance.
Mort du philosophe Démocrite d’Abdère, et du médecin Hippocrate de Cos, âgés tous deux de plus de cent ans.
Brillante victoire du dictateur Sulpicius sur les Gaulois, dans les environs de Rome.
Licinius Stolon est condamné pour avoir violé lui-même la loi agraire, qui interdisait, de posséder plus de 500 arpents du domaine public.
Dion le philosophe, banni par Denys le Jeune, part de l’île de Zacynthe, avec une flotte grecque, pour aller délivrer la Sicile de la tyrannie de Denys.
356. Naissance d’Alexandre le Grand, fils de Philippe et d’Olympias d’Epire. — Incendie du temple de Diane à Ephèse par Erostrate.
Denys le Jeune, tyran de Syracuse, attaqué et chassé par Dion, se retire en Italie. — Mort de Philistus, l’historien de la Sicile.
355. Fin de la guerre sociale. Les Athéniens sont forcés de reconnaître l’indépendance des alliés. Corcyre se sépare aussi de leur alliance.
C. Marcius Rutilus, premier dictateur plébéien.
354. Charès fait traduire en jugement les généraux Timothèe et Iphicrate, comme coupables de trahison. Timothée est condamné à une amende de 100 talents. Il quitte Athènes.
353. Philippe de Macédoine entre en Thessalie, où il s’empare de Pagases, qui sert de port à la ville de Phères, sur le golfe Pélasgique ; peu après, il dirige une attaque contre Méthone, en Piérie.
Mort de Dion à Syracuse, où plusieurs ambitieux se disputent le pouvoir.
352. Onomarque, frère de Philomèle, chef des Phocidiens, est appelé en Thessalie au secours de Av. J.-C.
Lycophron, tyran de Phères ; il défait dans deux rencontres les Thessaliens et Philippe leur allié, mais, dans une troisième bataille, il est lui-même vaincu et tué. Son frère Phaylle lui succède. En poursuivant les Phocidiens, Philippe s’avance jusqu’aux Thermopyles, où il est arrêté par l’Athénien Nausiclès. — 1re Philippique de Démosthène, âgé de 30 ans.
351. Guerre dans le Péloponnèse. Les Lacédémoniens attaquent Mégalopolis, qui est secourue par les Thébains.
350. Deux tyrans de l’Eubée, Plutarque d’Erétrie et Callias de Chalcis, gagnés par Philippe, feignent de s’allier avec Athènes, qui leur envoie des troupes commandées par Phocion, mais tous les deux se conduisent en traîtres et, malgré quelques succès, Phocion a de la peine à ramener ses soldats.
349. Guerre d’Olynthe. Les Athéniens envoient des secours à cette ville, attaquée par le roi de Macédoine. Exploits de Valérius Corvus contre les Gaulois.
348. 3e Olynthienne de Démosthène. Les Athéniens décrètent une expédition nationale en faveur d’Olynthe.
347. Prise d’Olynthe par Philippe.
Mort du philosophe Platon. Speusippe lui succède dans la direction de l’Académie.
346. Fin de la guerre sacrée. Les Béotiens, épuisés par dix années d’hostilités continuelles, invoquent le secours de Philippe. Celui-ci endort les Athéniens par un simulacre de paix, traverse rapidement la Thessalie, franchit les Thermopyles et arrive en Phocide avec des forces considérables. Phalécus, successeur de Phaylle, abandonne le pays. Les Phocidiens se soumettent aux conditions que Philippe et le conseil amphictyonique leur imposent. Philippe est reçu membre du conseil amphictyonique, où il possédera les deux voix des Phocidiens, et obtient l’intendance du temple de Delphes.
Denys le jeune rentre dans Syracuse.
345. Les Romains s’emparent de Sora, située à l’extrémité orientale du pays des Volsques, attaquent le pays des Aurunces et touchent à la Campanie.
344. 2e Philippique de Démosthène, qui éveille l’attention des Athéniens sur les intrigues de Philippe dans le Péloponnèse. Ce prince force les Lacedémoniens à reconnaître l’indépendance de Mégalopolis, de Mantinée et de Messène.
Le roi de Ferse Ochus réprime la révolte de l’Egypte.
343. Timoléon, envoyé par les Corinthiens au secours de Syracuse, se rend maître de cette ville et fait partir le tyran Denys le jeune pour Corinthe. Timoléon chassera aussi tous les autres tyrans de la Sicile et repoussera les Carthaginois.
342. Philippe étend son empire du côté de la Thrace, malgré l’habileté de l’Athénien Diopithe.
Naissance du grand poëte comique Ménandre, fils du général Diopithe. — Isocrate, rhéteur athénien, compose à l’âge de 94 ans son discours le Panathénaique. — Aristote devient le maître d’Alexandre.
Les Samnites attaquent les Sidicins et les Capouans. Ces derniers font donation de leur ville et de leur territoire aux Romains, qui prennent alors parti pour les Campaniens contre les Samnites. Victoire du consul Valérius Corvus, près du mont Gaurus.
341. Progrès de Philippe en Thrace. — Discours de Démosthène sur la Chersonèse. — Les Grecs sollicitent l’appui des Perses. — Siège de Périnthe par Philippe.
Av. J.-C.
Révoltes des légionnaires en garnison à Capoue. Ils arrachent au sénat d’importantes concessions.
340. Philippe attaque Byzance, défendue à la fois par les Perses et les Grecs.
Les Latins se soulèvent. Manlius sacrifie son fils à la discipline militaire ; Décius se dévoue. Les Latins sont deux fois vaincus, une première fois à Veséris, une seconde entre Sinuessa et Minturnes. Le Latium et la Campanie se soumettent. 2e traité entre Rome et CarLhage.
339. Les Athéniens contraignent Philippe à lever le siège de Périnthe et de Byzance. Ce prince dirige une expédition contre les Scythes du Danube.
Le dictateur plébéien Publilius Philo fait passer les lois suivantes : 1o les plébiscites seront obligatoires pour les deux ordres ; 2o toute loi présentée à l’acceptation des comices centuriates sera à l’avance approuvée par les curies et le sénat ; 3o on choisira toujours l’un des censeurs parmi les plébéiens ; les deux consuls pourront être de cet ordre.
338. 2e guerre sacrée suscitée par les intrigues d’Eschine contre les Locriens d’Amphissa, accusés d’avoir labouré le champ cyrrhéen consacré à Apollon. Philippe, chargé, de l’exécution de la sentence, s’empare du territoire des Locriens et surprend Elatée, qui lui ouvre l’entrée de la Phocide et de la Béotie. — Les exhortations de Démosthène unissent les Athéniens et les Thébains contre l’ennemi commun. — Victoire de Philippe à Chéronée. Anéantissement de l’indépendance de la Grèce. — Congrès de toute la Grèce à Corinthe, où Philippe est proclamé généralissime des Grecs contre les Perses.
L’eunuque Bagoas fait périr le roi Ochus et tous ses fils, à l’exception du plus jeune, Arsès, quïl place sur le trône.
338-314. Soumission entière et durable des nations des deux Latium (Latins propres, Volsques, Ausones, Aurunces, Campaniens). Par les privilèges qu’elle leur concède aussi bien que par les précautions qu’elle prend contre eux, Rome réduit ces nations à n’avoir plus désormais d’autre volonté, d’autres intérêts, d’autre fortune que les siens. Il ne reste plus dans ces deux contrées à soumettre que le petit canton des Êques.
337. L’orateur Lycurgue fait condamner à mort le général Lysiclès, un de ceux qui commandaient à Chéronée, et fait voter des statues à Eschyle, à Sophocle et à Euripide.
Second mariage de Philippe du vivant d’Olyrnpias. Préparatifs pour la guerre contre la Perse. Mort de Timoléon, le libérateur de la Sicile. Publilius Philo, premier preteur plébéien.
336. Philippe de Macédoine périt victime d’une vengeance particulière. Son fils Alexandre lui succède à l’âge de vingt ans. — Agitation générale produite en Grèce par la mort de Philippe. Alexandre déjoue par son activité les projets de défection. Il convoque une nouvelle assemblée des Grecs à Corinthe, et se fait conférer le titre de généralissime pour la guerre contre les barbares. Mort d’Arsès assassiné par Bagoas. Avènement de Darius III Codoman, arrière-petit-fils de Darius II Nothus.
335. Expédition d’Alexandre contre les Thraces et contre les Illyriens révoltés. Il fait rentrer ces peuples sous sa domination. — Soulèvement des Thébains sur la fausse nouvelle de la mort d’Alexandre. — En peu de jours, celui-ci arrive devant Thèbes, qu’il prend et détruit de fond en comble. Il n’épargne que la citadelle, les temples et la maison du poëte Pindare. Athènes, complice de Thèbes, devait livrer les orateurs, dont les principaux étaient Démosthène et Lycurgue, mais Av. J.-C.
sur l’intercession de l’orateur Démade, Alexandre se contente de l’exil de Charidème.
334. Aristote vient commencer à Athènes l’enseignement philosophique du Lycée.
Alexandre s’embarque pour l'Asie au commencement du printemps et traverse l'Hellespont avec une armée de 35 000 hommes. Il avait laissé à Antipater le gouvernement de la Macédoine. — Bataillé du Granique. — Soumission de la plus grande partie de l'Asie Mineure. Milet et Halicarnasse sont vainement défendues par Memnon le Rhodien, seul général habile de Darius.
333. Memnon entreprend de couper à Alexandre ses communications avec la Grèce. Il s’empare de Ghio et de Lesbos, mais sa mort délivre les Macédoniens d’un adversaire qui aurait pu devenir redoutable. En même temps, les généraux de. Darius engagent Agis, roi de Lacédémone, à faire une diversion en leur faveur, en attaquant les Macédoniens du côté de la Grèce.
Alexandre traverse et subjugue la Pisidie, la Phrygie (nœud gordien) et la Cilicie. — Sa maladie à Tarse ; sa confiance dans son médecin Philippe. — Défaite de Darius à Issus. — Alexandre poursuit son plan de s’emparer des côtes de l’empire perse. Commencement du siège de Tyr.
332. Alexandre le Molosse, roi d'Epire, oncle d'Alexandre le Grand, qui était venu prêter son appui aux Grecs de Tarente contre les Lucaniens et les Samnites, conclut un traité d’alliance avec les Romains.
Prise de Tyr par Alexandre après sept mois de siège ; de Gaza, après deux mois. Suivant Flavius Joseph, Alexandre serait allé à Jérusalem.
331. Fondation d'Alexandrie, au N. 0. des bouches du Nil. Alexandre visite le temple de Jupiter Ammon. — Il revient d'Egypte par la Phénicie, passe l'Euphrate et le Tigre, rencontre Darius dans la plaine de Gaugamèle, à 600 stades de la ville d'Arbèles, en Assyrie, et remporte sur lui une victoire qui lui livre les trois capitales de l’empire, Babylone, Suse et Persépolis.
330. Grande lutte politique et oratoire entre Démosthène et Eschine, au sujet de la couronne que Gtésiphon avait fait décerner à Démosthène en récompense de son dévouement à la patrie. Eschine vaincu se retire à Rhodes. — Philénion, poète de la comédie nouvelle, fleurit à Athènes.
Les Lacédémoniens et leurs alliés d'Achaïe, d'Elide et d'Arcadie, prennent les armes contre les Macédoniens. Antipater arrête ce mouvement en battant Agis près de Mégalopolis.
Alexandre poursuit Darius dans sa fuite à travers la Médie, le pays des Parthes, et jusqu'aux frontières de l'Hyrcanie, où il apprend que ce prince a été assassiné par Bessus, satrape delaBactriane. — Bessus, qui a pris le titre de roi de Perse, est poursuivi par Alexandre à travers l'Hyrcanie et l'Arachosie jusqu'à Bactres, qu’il quitte pour se sauver en Sogdiane. — Alexandre, dans sa marche, fonde plusieurs villes de 'son nom, dont quelques-unes ont obtenu depuis une grande importance. — Mort de Philotas ; assassinat de Parménion.
329. Alexandre franchit l'Oxus et entre dans la Sogdiane en poursuivant Bessus, qui lui est livré par le satrape Spitamène. — Prise de Maracanda, ville royale des Sogdiens. — Fondation d’une Alexandrie sur les bords de l'Iaxarte, après une victoire sur les Scythes.
328. Révolte de la Sogdiane et de la Bactriane, à l’instigation de Spitamène. Alexandre ne se rend maître de ces provinces qu’avec beaucoup de peine. — Il épouse Roxane, fille du Sogdien Oxyartès. — Meurtre de Clitus.
AV. J.-C.
327. Alexandre veut se faire adorer, à la manière des rois de Perse. Mécontentement des Macédoniens. Conspiration et supplice d'Hermolaùs. Le philosophe Callisthène, impliqué dans cette conspiration, est mis à mort. — Expéditions dans les régions montagneuses à l'O. de l'Indus, et passage de ce fleuve.
Première ligue des Samnites, Tarentins, Lucaniens, Vestins contre les Romains. — Siège de Palépolis, en Campanie ? par Publilius Philo, qui s’en empare l’année suivante, avec le titre nouveau de proconsul.
326. Alexandre arrive à l'Hydaspe qu’il franchit, défait le roi Porus et pousse jusqu'à l'Hyphase, où le mécontentement de ses soldats le contraint de s’arrêter. — Ayant regagné l'Hydaspe, il s’embarque sur ce fleuve, qu’il descend jusqu'à sa jonction avec l'Acésines et avec l'Indus ; et, après avoir couru les plus grands dangers, surtout chez les Oxydraques et les Malliens, il arrive à Pattala, près de l’endroit où l'Indus se jette dans l'Océan.
Loi Pœtelia, qui portait défense de retenir dans les fers d’autres individus que ceux qui auraient mérité d’être punis pour un crime ; les condamnés ne pouvaient être détenus que pour le temps de la peine indiqué par la loi. Il n’était plus permis aux créanciers que de saisir les biens ; on leur enleva tout droit sur les personnes.
325. L’armée reprend la route de terre à travers la 1 Gédrosie et la Carmanie jusqu'en Perse, tandis que la flotte, conduite par Néarque, reconnaît les cotes de l'Océan depuis l’embouchure de l'Indus jusqu'au golfe Persique.
Victoires de Papirius Cursor sur les Samnites.
324. On lit aux jeux olympiques un décret d'Alexandre, en vertu duquel tous les exilés étaient autorisés à rentrer dans leur patrie.
Alexandre se rend à Suse, où il est rejoint par Néarque après quatre mois de navigation. Il travaille dès lors à consolider son empire et à établir une fusion entre les Perses et les Macédoniens. Mariages de 10000 Macédoniens ou Grecs avec des femmes indigènes. Admission de 30 000 épigones, l’élite de la jeunesse asiatique, dans les rangs de l’armée grecque. — Mort d’Éphestion.
323. Mort du philosophe Diogène, à Corinthe. — Épicure vient à Athènes, à l’âge de dix-huit ans.
Alexandre reçoit à Babylone des ambassades de la plupart des peuples connus et fait des préparatifs pour de nouvelles conquêtes, lorsqu'il meurt à l’âge de trente-deux ans et dix mois, après onze jours de maladie. Il laisse un frère imbécile, Philippe Arrhidée, un fils posthume, Alexandre Aigus, qui sont déclarés rois par les généraux. Meurtre de Méléagre. Régence de Perdiccas. L’empire d'Alexandre est partagé entre trentequatre généraux. Séleucus n’a que le commandement de la cavalerie. — Révolte des colons grecs dans la haute Asie ; elle est comprimée par Pithon, gouverneur de Médie. En Grèce, Antipater est vaincu et assiégé dans Lamia par Léosthènes.
322. Résistance d'Ariarathe, qui refuse d’abandonner son royaume à Eumène. — Cratère secourt Antipater ; les Grecs sont vaincus à Cranon ; fin de la guerre Lamiaqùe. — Les Athéniens se rendent à discrétion. Antipater leur donne un gouvernement aristocratique, à la tête duquel il met Phocion et réduit le nombre des citoyens à 9 000, en transportant dans la Thrace tous ceux, au nombre de 12 000, dont la fortune est inférieure à 2 000 drachmes. — Mort violente de l’orateur Hypéride, qui avait prononcé l’oraison funèbre de Léosthènes. — Démosthène, pour ne pas tomber entre les mains d'Antipater, s’empoisonne. — Mort Av. J.-C.
d'Aristote, à Chalcis, après avoir enseigné à Athènes près de treize ans, de 335 à 323. — Théophraste lui succède dans son école des Péripatéticiens.
321. Première comédie du poëte Ménandre, la Colère.
Mort de Cratère et de Perdiccas, le premier, en Asie Mineure, en combattant Eumène, dévoué à la famille d'Alexandre, le second, en Égypte, où il est assassiné par ses soldats, au moment où il marchait contre Ptolémée. — Régence d'Antipater. — Nouveau partage de l’empire d'Alexandre à Trisparadisus. Séleucus obtient le gouvernement de la Babylonie.
Les Romains, enfermés aux Fourcbes-Caudines, passent sous le joug. — Perfide conduite du Sénat dans cette occasion. Il lève deux nouvelles armées qu’il confie à Publilius Philo et à Papirius Cursor. Les Romains, vainqueurs dans le Samnium et près de Lucérie, font passer à leur tour sous le joug les Samnites et leur général Pontius Hérennius.
320. Soumission de la Palestine, par Ptolémée, gouverneur d’Égypte. Il établit beaucoup de Juifs à Cyrène, et surtout à Alexandrie.
318. Mort d'Antipater, âgé de plus de quatre-vingts ans. Polysperchon est nommé régent, et Cassandre, fils d'Antipater, chef des gardes. Cassandre se brouille avec Polysperchon et se retire auprès d'Antigone. — Eumène s’échappe de Nora, où il était assiégé par Antigone, et traite avec Polyspercbon. — Polysperchon rend aux villes grecques leur liberté et rétablit à Athènes le gouvernement démocratique. — Alexandre, son fils, entre avec une armée dans l'Attique.
317. Pbocion et les autres chefs du parti aristocratique se réfugient dans le camp du fils de Polyspercbon ; ils sont livrés par lui aux Athéniens qui les condamnent à boire la ciguë. — Peu de temps après, Atbènes tombe au pouvoir de Cassandre qui rétablit dans cette ville le gouvernement aristocratique et en donne la direction à Démétrius de Pbalère.
Olympias fait périr Philippe Arrhidée et sa femme Eurydice. Alexandre Aigus est proclamé seul roi de Macédoine.
Agathocle, fils d’un potier, devient tyran de Syracuse.
316. Cassandre assiège Olympias, mère d'Alexandre, dans Pydna. — Eumène est livré par ses soldats à Antigone qui le fait périr.
Un décret du peuple, présenté par Sophocle, appuyé par Démocharès, neveu de Démosthène, ferme les écoles des philosophes : Théophraste, le chef du Lycée, Xénocrate, le chef de l'Académie, quittent la ville. Ce décret fut abrogé l’année suivante.
315. La Cappadoce redevient indépendante sous Ariaratbe II.
Cassandre prend et tue Olympias. Il relève la ville de Thèbes.
Prépondérance, dans la haute Asie, d'Antigone, qui se débarrasse de Pithon, gouverneur de Médie, et expulse de la Babylonie, Séleucus, qui se retire auprès de Ptolémée.
314. Antigone déclare la guerre à Cassandre. Polysperchon et son fils Alexandre font alliance avec lui contre Ptolémée, Séleucus, Cassandre et Lysimaque. Les deux partis proclament la liberté des villes grecques. — Expédition de Cassandre dans le Péloponnèse ; Alexandre y arrive après lui, mais Cassandre l’attire dans son parti, en lui promettant le gouvernement de cette contrée.
312. Bataille de Gaza. Démétrius, fils d'Antigone, y est défait par Ptolémée et Séleucus. Celui-ci redvient maître de la Babylonie, et reçoit le surnom de Nicator. — Commencement de l’ère des Séleucides. — Conquête du Penjàb et de la vallée" du Gange, par Chandragoupta, qui régnera, après son traité avec Séleucus, sur tout le bassin de l'Indus jusqu'aux Paropamisades.
Appius Claudius, qui se perpétue pendant cinq ans dans la charge de censeur, opère une réforme importante dans l'Etat. Il répand dans toutes les tribus les œrarii (prolétaires), les liberttni (fils d’affranchis) et fait entrer des fils d’affranchis dans -le Sénat. — Le même Appius a construit dans Rome l’aqueduc de son nom, et le premier tracé une voie militaire vers la Campanie, la voie Appienne. 311. Réconciliation entre les généraux d'Alexandre, à l’exception de Séleucus et de Polysperchon. — Cassandre conserve la direction des affaires de la Macédoine ; Lysimaque de la Thrace ; Ptolémée de l’Égypte ; Antigone de l'Asie. La Grèce est déclarée libre. — Cassandre fait mourir Alexandre Aigus et sa mère.
Les Toscans, les Eques, les Ombriens et différents peuples du Samnium se joignent aux Samnites propres pour combattre les Romains. — Fabius Rullianus remporte d’importants avantages d’abord sur les Étrusques seuls, ensuite sur les Etrusques et les Ombriens et traverse la forêt Ciminienne. — Combat de Pérouse. 310. Épicure, âgé de trente-deux ans, expose son système philosophique à Mitylène et à Lampsaque.
Bataille d'Himère ; Agathocle y est défait par Hamilcar, général des Carthaginois. — Siège de Syracuse. — Expédition d'Agathocle en Afrique.
Polysperchon fait venir de Pergame Hercule, fils naturel d'Alexandre et de Barsine ; et, après l’avoir proclamé roi de Macédoine, il marche contre Cassandre.
Papirius Cursor opposé aux Samnites, Fabius aux Étrusques. Papirius vainqueur pour la dernière fois à Longula. — Fabius fait éprouver aux Étrusques, près du lac Vadimon, une défaite dont ils ne se relèvent jamais. Une troisième ligue s’organise alors contre Rome. A la place des Toscans, qui posent momentanément les armes, les Ombriens, les Salentins, plusieurs autres peuples du Samnium se joignent aux Samnites propres. 309. Polysperchon et Cassandre s’entendent pour faire périr le jeune Hercule, fils naturel d'Alexandre, déclaré roi par Polysperchon.
Défaite d'Hamilcar, près de Syracuse. Il est fait prisonnier et mis à mort. 308. Victoire d'Agathocle sur les Carthaginois en Afrique. Il prend le titre de roi.
307. Démétrius Poliorcète, fils d'Antigone, dispute à Cassandre la domination de la Grèce. Il entre dans Athènes, où il renverse le gouvernement aristocratique, établi dix ans auparavant par Cassandre.
Agathocle revient en Sicile.
306. Épicure se fixe à Athènes, où il restera jusqu'à sa mort.
Victoire navale de Démétrius Poliorcète sur Ptolémée devant Cypre. — Antigone prend le titre de roi. Lysimaque, Séleucus, Ptolémée et Cassandre suivent son exemple.
Le fils d’un affranchi, Flavius, ancien greffier du censeur Appius Claudius, publie le calendrier qui renfermait les jours et les heures où on pouvait légalement plaider, et les formules de procédure qui jusqu'alors n’étaient connues que des patriciens.
305. Flavius est nommé édile curule par le peuple. Il consacre un temple à la réconciliation de toutes les classes de la société romaine. Av. J.-C.
Défaite des Samnites à Bovianum. Les Samnites et les Marses confédérés posent momentanément les armes.
304. Siège de Rhodes par Démétrius Poliorcète, qui obtient le surnom de Poliorcète, qui assiège les villes.
Les censeurs Fabius Rullianus, patricien, et Décius Mus, plébéien, concentrent dans les quatre tribus urbaines les affranchis et les prolétaires qu’Appius avait, en 312, répandus même dans les tribus rurales, où leur nombre leur aurait assuré la supériorité sur les riches plébéiens et patriciens.
303. Levée du siège de Rhodes. Démétrius donne aux Rhodiens les machines qu’il avait fait construire contre eux, et il part pour la Grèce avec 330 galères. Il chasse Cassandre de l’Attique, et le poursuit jusqu’aux Thermopyles.
302. Il entre ensuite dans le Péloponnèse, et après s’être rendu maître de Sicyone et de Corinthe, les seules places du pays qui tinssent encore pour Cassandre, il célèbre à Argos ses noces avec Déidamie, fille d’Éacide, puis il se rend à Athènes et s’y livre aux plus infâmes débauches.
À Rome, les charges du sacerdoce deviennent accessibles aux plébéiens. Ces derniers auront quatre places de pontifes, cinq d’augures. Egalité complète des deux ordres.
301. Alliance de Cassandre, Lysimaque, Séleucus et Ptolémée, contre Antigone et Démétrius. Celui-ci va rejoindre son père en Asie, où Lysimaque était déjà avec une nombreuse armée. — Bataille d’Ipsus en Phrygie, gagnée par Séleucus et Lysimaque, sur Antigone et son fils Démétrius Poliorcète. Antigone y est tué à l’âge de quatre-vingt-un ans. Démétrius se sauve avec 9 000 hommes à Ephèse, d’où il passe bientôt après en Grèce. — Partage définitif de la monarchie d’Alexandre en quatre royaumes : Égypte, Syrie, Thrace et Macédoine. Lysimaque ajouta à la Thrace l’Asie antérieure jusqu’au Taurus ; le reste demeura à Séleucus, qui partage avec Ptolémée la domination de l’Orient. Seulement, on donna la Cilicie à Plistarque, frère de Cassandre, qui domine en Europe. La Judée appartient au roi d’Égypte,
300. Loi Porcia, proposée par le tribun P. Porcius Lecca, et qui défendait de lier, de battre de verges et de mettre à mort un citoyen romain.
IIIe siècle avant Jésus-Christ.
300-288. Construction du fameux colosse de Rhodes par les Rhodiens Charès et Lâches.
299. Fondation à Athènes de l’école du Portique par Zenon, de Citium, en Cypre, et peu après de la seconde Académie par Arcésilaüs de Pitane.
4e ligue contre Rome. Les Étrusques font alliance avec les Samnites et les Apuliens.
Sostrate, de Cnide, commence le phare d’Alexandrie.
297. Retour de Démétrius en Grèce. — Mort de Cassandre, roi de Macédoine ; ses fils se disputent le trône.
5e ligue contre Rome, composée des Samnites, des Etrusques, des Ombriens et des Gaulois. Les Romains leur opposent trois armées réparties dans le Samnium, l’Étrurie et l’Ombrie. Bataille gagnée par le consul Fabius sur les Samnites, près de Tiferne. Avantage remporté par le consul
AV. J.-C.
Décius sur les Apuliens, qui voulaient se joindre aux Samnites, à Malévent (Bénévent). — Dévastation des terres du Samnium par les deux consuls pendant cinq mois consécutifs.
296. Démétrius de Phalère est placé à la tête de l’École grecque d’Alexandrie.
Athènes, gouvernée par le tyran Lacharès, est assiégée par Démétrius.
295. Démétrius prend Athènes, puis passe dans le Péloponnèse, ou il menace Sparte. Sur le point de prendre cette ville, il est appelé en Macédoine par Alexandre, fils de Cassandre, contre son, frère Antipater. — Pyrrhus II, fils d’Eacide, roi d’Épire, qui appuyait aussi Alexandre, rétablit ce prince sur son trône et reçoit pour ce service l’Ambracie, l’Acarnanie, l’Amphilochie et la ville maritime de Nymphée.
Dans l’Ombrie, Décius et Fabius défont les Samnites et les Gaulois près de Sentinum. Décius se dévoue.
294. Démétrius arrive en Macédoine. Alexandre, qui n’a plus besoin de son aide, lui tend des embûches, mais Démétrius le fait assassiner et est proclamé roi de Macédoine.
Les trois Lucumonies de Vulsinies, dePérouse et d’Arrétium, obtiennent des Romains une trêve de 40 ans. Les autres Étrusques, ainsi que les Samnites, continuent de lutter contre Rome.
293. Bataille d’Aquilonie gagnée par le fils de Papirius Cursor sur les Samnites, qui perdent 30 000 hommes. La légion de lin ou légion sacrée des Samnites est exterminée.
291. Mort du grand poète comique Ménandre.
290. Les Étoliens, aidés de Pyrrhus, s’emparent de Delphes et de la Phocide. Démétrius fait célébrer à Athènes les jeux pythiques.
Le Samnium et le pays des Sabins sont réduits par Curius Dentatus.
289. Mort du tyran de Syracuse, Agathocle.
288. Démétrius se dispose à reconquérir l’Asie. Ptolémée, Séleucus, Lysimaque et Pyrrhus se liguent contre lui.
287. Lysimaque et Pyrrhus entrent en Macédoine. Démétrius, trahi par ses soldats qui passent à Pyrrhus, s’enfuit et va rejoindre, dans le Péloponnèse, son fils Antigone Gonatas. — Lysimaque et Pyrrhus se partagent la Macédoine.
286. Lysimaque s’empare de toute la Macédoine, dont il se fait proclamer roi. — Démétrius, qui était passé en Asie pour combattre Séleucus, est vaincu et pris en Cilicie. Il restera captif jusqu’à la fin de sa vie.
Dissensions dans Rome au sujet des dettes. Retraite du peuple sur le Janicule. Le dictateur plébéien Hortensius propose les lois suivantes : 1o ce qui sera résolu dans l’assemblée du peuple liera tous les Romains ; 2o le Sénat, avant les Comices, donnera son approbation préalable à tout ce qui pourrait y être statué par le peuple ; 3o la liberté sera rendue à tous les citoyens qui avaient été remis à leurs créanciers ; 4o les jours de marché seront au nombre des jours fastes. Les Plébéiens rentrent dans la ville. Mort d’Hortensius. Ses lois sont soumises aux suffrages par Fabius Rullianus.
285. Ptolémée s’associe son deuxième fils, Ptolémée II (Philadelphe) ; l’aîné, Ptolémée Céraunus, se retire auprès de Lysimaque.
283. Mort de Ptolémée Lagus, surnommé Soter ; son fils, Ptolémée Philadelphe, gouverne seul. C’est à ce prince qu’est due la fondation du Musée et de la Bibliothèque d’Alexandrie. Il fait traduire en grec les livres saints des Hébreux (Version des Septante).
Philétère, gouverneur de Pergame pour Lysimaque, se rend indépendant. Av. J.-C.
Les Sénonais, d’abord vainqueurs des Romains sous les murs d'Arrétium, sont vaincus par Dolabella, et assujettis ainsi que les Boïens.
282. Séleucus déclare la guerre à Lysimaque.
281. Lysimaque est vaincu et tué à Cyropédium en Phrygie par Séleucus, qui réunit la Thrace et la Macédoine à ses autres États. — Première invasion des Gaulois dans la Thrace.
280. Séleucus est assassiné, au milieu d’un sacrifice, par Ptolémée Céraunus, quise fait proclamer roi de Macédoine.
Formation de la ligue Àchéenne.
Pyrrhus, appelé par les habitants de Tarente contre les Romains, vient en Italie. Il remporte sur le consul Valérius Lœvinus la bataille d'Héraclée.
Trois armées gauloises se dirigent vers la Macédoine et la Thrace. Ptolémée Céraunus périt en combattant ces barbares. — Les Macédoniens prennent tour à tour pour rois Méléagre, frère de Céraunus, et Antipater, neveu de Cassandre ; enfin, après une anarchie de trois mois, un noble macédonien, Sosthène, se met à la tête de l’armée et force les Gaulois à évacuer la Macédoine.
Le babylonien Bérose, prêtre de Bélus, compose une histoire de la Chaldée, dont Joseph nous a conservé quelques fragments dans son histoire des Juifs.
Pyrrhus remporte une seconde victoire sur les Romains, à Asculum.
Désastre éprouvé par les Gaulois près de Delphes.
278. Des Gaulois, établis en Thrace, sont appelés par Nicomède en Asie Mineure, et s’emparent de la Phrygie, qui est appelée depuis Galatie, ou Gallo-Grèce.
Antigone Gonatas, le fils de Démétrius Poliorcète, commence à se faire reconnaître par les Macédoniens.
Pyrrhus passe en Sicile. Il défait les Carthaginois, se rend maître de presque toutes les villes de l’île, et proclame son fils Agathocle, roi de Sicile.
275. Pyrrhus repasse en Italie, où il est complètement défait par Curius Dentatus, près de Bénévent, appelée autrefois Malévent.
273. Ptolémée Philadelphie envoie une ambassade au peuple romain pour le féliciter de sa victoire sur Pyrrhus. Pyrrhus envahit de nouveau la Macédoine.
272. Pyrrhus est appelé contre les Spartiates par Cléonyme, qui voulait dépouiller du trône son neveu Aréus. — Mort de Pyrrhus dans une tentative d’usurpation sur Argos.
Lutte soutenue par les Romains contre les Lucaniens, les Samnites et les Bruttiens. — Tarente, quoique appuyée par les Carthaginois, est contrainte d’ouvrir ses portes et d’abattre ses murailles. Les Romains sont maîtres de toute la Grande Grèce, excepté Brundusium.
Vers cette époque fleurit Théocrite de Syracuse, poète bucolique.
271. Punition de la garnison de Rhégium et des esclaves de Yulsinies.
270. Mort du philosophe Épicure, dans l'Attique, à l’âge de 72 ans.
Hiéron II prend le titre de roi de Syracuse, qu’il gouverna pendant 55 ans.
268. L’Égyptien Manéthon, originaire de Sébennyte, garde des archives sacrées dans le temple d'Héliopolis, écrit sous Ptolémée Philadelphe une histoire de l'Egypte, dont les historiens Josèphe, Eusèbe et Georges le Syncelle nous ont conservé quelques fragments.
Antigone Gonatas, roi de Macédoine, s’empare d'Athènes et met garnison au Musée.
267. Les Romains achèvent la conquête de l'Italie méridionale .
Antigone Gonatas soumet Mégare, la Phocide et la Locride.
266. Aréus, roi de Sparte, est défait et tué par les Macédoniens, près de Corinthe.
265. Acrotatus, fils et successeur d'Aréus, éprouve le même sort, dans un combat livré sous les murs de Mégalopolis, à Aristomède, tyran de cette ville.
264. Des combats degladiateurs sont donnés àRome, pour la première fois, sur le forum Boarium, par M. et D. Brutus, pour honorer les mânes de leur père.
Les Mamertins, menacés par Hiéron, roi de Syracuse, livrent Messine aux Romains, qui envoient pour les secourir le consul Appius Claudius. — Commencement de la première guerre punique. Appius Claudius est vainqueur d'Hiéron et des Carthaginois, avec lesquels ce prince avait fait alliance.
263. Eumène succède sur le trône de Pergame à son oncle Philétère. Rivalité intellectuelle d'Eumène et de Ptolémée Philadelphe. Celui-ci défend l’exportation du papyrus. Un Grec apprend aux Pergaméens à écrire sur des peaux préparées (parchemin).
Mort de Zenon, fondateur de la secte stoïcienne.
Hiéron II fait alliance avec les Romains. — Premier cadran solaire apporté de Catane, ville de Sicile, par Valérius Messala.
262. Prise d'Agrigente par les Romains.
261. Antiochus Soter, roi de Syrie, périt en combattant les Gaulois de lAsie Mineure. Son fils Antiochus Théos lui succède.
260. Dans l'Inde, règne Acoka, qui se convertit au bouddhisme et favorise les progrès, dans son empire, de cette religion, fondée par le bouddha Çakyamouni au Xe ou au vi c siècle.
Première victoire navale des Romains, remportée sur les Carthaginois, près de Myles, par le consul Duilius, qui fait usage de crampons de fer, appelés corbeaux. On lui élève à Rome une colonne rostrale. — Tib. Coruncanius, le premier grand pontife plébéien, introduit l’usage de répondre publiquement sur les questions de droit civil.
259. Les Romains dirigent une attaque contre la Corse et la Sardaigne.
258. Mort d’Érasistrate, fameux médecin grec, le premier, dit-on, qui disséqua des corps humains. Il est le chef de l’école des méthodistes, opposée à celle des empiriques.
256. Le poëte Callimaque, de Cyrène, fleurit à Alexandrie.
Les consuls Manlius et Régulus s’embarquent pour l'Afrique avec 330 galères et 150 000 hommes. Les Carthaginois sont vaincus dans une grande bataille navale, en vue du mont Ecnome, près de la côte sud de la Sicile. Les Romains passent en Afrique et prennent Clypea.
255. Un magistrat unique, nommé stratège, est placé à la tête de la ligue achéenne.
Vers cette époque, finit en Chine la dynastie des Tchéou. Elle est remplacée par celle des Thsin, qui donne son nom au pays et dont le chef, Chi-Hoang-Ti, réunit sous son sceptre tout l’empire, partagé jusqu'alors en principautés, et construit la célèbre muraille de la Chine.
Le Spartiate Xanthippe, arrivé par hasard à Carthage, est mis à la tête de l’armée carthaginoise. Défaite et captivité de Régulus en Afrique.
254. Les Romains se rendent maîtres de Panorme.
251. Prise de Sicyone par Aratus et réunion de cette ville à la ligue achéenne. Av. J.-C.
250. Vers cette époque, formation, aux dépens de l'empire des Seleucides, des royaumes de Bactriane et de Parthie. Le premier est fondé par le Grec Théodote, gouverneur en Bactriane pour le roi de Syrie, et le deuxième par Àrsace, d'origine scythique.
249. Désastre du consul Claudius Pulcher, défait sur mer par les Carthaginois, près de Drépane.
247. Hamilcar Barca est mis à la tête des troupes carthaginoises en Sicile. Il s'établit sur le mont Éryx, d'où, pendant 6 années, il tient en échec les Romains.
246. Mort d'Antiochus Théos, roi de Syrie, assassiné par sa femme, Laodice, qu'il avait répudiée. Séleucus II Callinicus lui succède.
245. Aratus est nommé pour la première fois stratège des Achéens.
243. Aratus, stratège des Achéens pour la deuxième fois, délivre Corinthe de la domination macédonienne et la fait entrer dans la ligue achéenne. Agis IV, roi de Lacédémone, médite de rétablir la législation de Lycurgue.
A Rome, outre le préteur de la ville {prœtor urbanus), on crée un second préteur (prœtor peregrinus) pour décider des affaires judiciaires concernant les étrangers et les procès de ces derniers avec les citoyens romains.
241. Victoire du consul Lutatius Catulus, près des îles Ëgates, sur la flotte carthaginoise. Les Carthaginois demandent et obtiennent la paix aux conditions suivantes : aucun des deux peuples ne pourra donner des ordres à l'autre, ni lever des troupes dans ses États. Les Carthaginois céderont aux Romains la partie de la Sicile qui leur appartient, et les îles entre la Sicile et l'Italie ; ils rendront les prisonniers sans rançon et payeront 3 mille talents (18 millions de "notre monnaie) dans l'espace de 10 ans. Fin de la le guerre punique.
241-238. Les Carthaginois cherchent à s'indemniser des pertes qu'ils ont faites pendant la première guerre punique en retranchant une partie de leur paie à leurs mercenaires, qui se révoltent et soutiennent une lutte de trois ans et demi, dite guerre inexpiable.
241. Invasion des Étoliens dans le Péloponnèse ; Aratus marche à leur rencontre avec l'armée des Achéens et de leurs alliés ; puis, renonçant à leur livrer bataille, il les laisse passer et renvoie ses alliés. Parmi ces derniers, était Agis IV avec un corps de troupes lacédémonienhes. — Pendant l'absence d'Agis IV, une révolution éclate à Sparte. Léonidas II, son collègue, qu'il avait fait exiler et remplacer par Cléombrote, gendre de Léonidas, est rappelé et rétabli sur le .trône ; lui-même ; peu après son retour, est mis à mort avec toute sa famille. En lui s'éteint la première maison des rois de Sparte ou des Proclides.
Attale, neveu et successeur d'Eumène, commence à Pergame un règne de 44 ans.
A Rome, la formation de deux .nouvelles tribus porte définitivement leur nombre à 35 (31 de la campagne et 4 de la ville).
Aristophane, de Byzance, grammairien, fleurit à Alexandrie.
240. Livius Andronicus fait représenter des pièces de théâtre à Rome, un an avant la naissance du poète En^jus.
239. Démétrius II succède à son père, Antigone Gonatas, sur le trône de Macédoine.
238. Hamilcar Barca passe en Espagne, avec son fils Annibal, âgé de 9 ans.
Les Romains commencent contre les Boïens et les Ligures de la Gaule Cisalpine, en deçà du Pô, une lutte longue et sanglante.
Av. J.-G.
236. Cléomène III succède, à Sparte, à son père Léonidas. Il a épousé la veuve d'Agis IV et reprendra les projets de ce prince. ■ Soumission de la Corse et de la Sardaigne par deux armées consulaires.
235. Le temple de Janus est fermé pour la deuxième fois (la première fois sous Numa).
Cn. Nasvius compose un poëme épique sur la l rc guerre punique.
232. Le tribun C. Flaminïus propose, par une loi agraire, l'établissement de colonies dans le territoire du Picénum, qui confine au pays des Gaulois Sénons. Le sénat s'y oppose et les disputes se rallument entre les deux ordres. En vain le père de Flaminius arrache son fils de la tribune aux harangues ; la loi passe peu après et les colonies sont établies. Cette circonstance provoque les Boïens à prendre de nouveau les armes.
231. Sp. Carvilius donne le premier l'exemple d'un divorce légal.
229. Progrès de la ligue achéenne, qui embrasse presque tous les peuples de la Grèce centrale et du Péloponnèse. Sparte, la Messénie, l'Ëlide et quelques portions de l'Arcadie restent seules en dehors. — Antigone Doson succède en Macédoine à Démétrius, dont le fils Philippe était trop jeune pour régner.
En Espagne, à la mort d'Asdrubal Barca, son gendre, Amilcar, prend le commandement des forces carthaginoises.
228. Teuta, reine d'IUyrie, fait la paix avec les Romains. Ceux-ci occupent une partie de l'Illyrie, et donnent le gouvernement du reste à Démétrius, de Pharos.avec la tutelle du jeune Pinéus, fils de Teuta. Des députés romains sont envoyés aux Achéens et aux Ëtoliens, pour leur faire part des résultats de cette guerre. Ils sont admis par les Corinthiens aux jeux isthmiques. A Athènes, on les initie aux mystères.
227. Lutte malheureuse soutenue contre Cléomène, roi de Sparte, par Aratus, qui voulait contraindre les Lacédémoniens, les Éléens et une partie des Arcadiens à entrer dans la ligue achéenne.
Traité des limites, par lequel les Carthaginois s'engagent à ne pas étendre leurs conquêtes au delà de l'Ëbre et à respecter tous les alliés des Romains. — Fondation de Carthagène par Asdrubal. — Création de deux nouveaux préteurs pour gouverner : 1° la Sicile, première province romaine ; 2° la Corse et la Sardaigne.
225. Cléomène, vainqueur des Achéens en Arcadie, croit pouvoir exécuter les projets d'Agis IV. Il laisse son armée en Arcadie, court à Sparte avec quelques soldats étrangers, fait égorger les éphores, exile 80 des principaux citoyens, et rétablit les institutions de Lycurgue.
Les Boïens et les Insubriens s'allient ensemble contre les Romains et appellent les Gésates, Gaulois Transalpins, à leur secours. La république met sur pied près de 800 000 soldats. Les Gaulois, vainqueurs près de Clusium, dans un premier combat, d'un préteur et de 50 000 Romains, sont exterminés, près de Télamone, par les consuls Attilius Régulus et iEmilius Papus.
Q. Fabius Pictor. le plus ancien historien romain, a écrit en grec.
Mort de Séleucua II Callinicus roi de Syrie ; avènement de Séleucus III, Céraunus.
224. Cléomène demande à ia ligue achéenne, pour prix de la paix et de son accession à la ligue, le titre de généralissime. Aratus s'y oppose et fait passer un décret par lequel les Achéens nomment Antigone, roi des Macédoniens, généralissime de la ligue et s'engagent à lui livrer l'Acrocorinthe. Tremblement de terre à Rhodes. Le colosse est renversé. Av. J.-C.
223. Antigone Doson, malgré la résistance de Cléomène, prend possession de l'isthme de Corinthe. Succès remportés par le consul C. Flaminius sur les Insubriens, au N. du Pô. 222. Cléomène, vaincu à Sellasie par Antigone, se retire en Egypte. Antigone entre à Sparte en vainqueur, abolit toutes les réformes opérées par Cléomène, suspend la royauté, et donne à la ville un gouverneur béotien, nommé Brachillus. Rappelé en Macédoine par une invasion des lllyriens, il quitte le Péloponnèse, après avoir laissé des garnisons à Orchomène et dans l'Acrocorinthe.
Mort de Ptolémée Ëvergète. Avec son fils, Ptolémée Philopator, commence la décadence de l'empire des Lagides. — Ératosthène, de Cyrène, fleurit à Alexandrie. Il est l'auteur d'un système de géographie, basé sur les mathématiques, qui fit autorité dans les écoles durant quatre siècles.
Sélencus Céraunus, roi de Syrie, qui venait de commencer une guerre contre Attale, roi de Pergame, périt assassiné. Son îrère, Antiochus III, lui succède.
Le consul M. Claudius Marcellus tue Viridomare, roi des Gésates, sous les murs de Clastidium, et remporte la victoire sur ce peuple, auxiliaire des Insubriens. Il offre les troisièmes dépouilles opimes. 221. Conquête de l'Istrie par les Romains. 220. Mort d'Antigone Doson, roi de Macédoine. Avènement du jeune Philippe III, son neveu, âgé de 15 ans.
Les Ëtoliens déclarent la guerre aux Messéniens. Ils débarquent en Achaïe, sous les ordres de Scopas et de Dorimaque, traversent le Péloponnèse, pour se rendre dans la Messénie, qu'ils ravagent complètement, et, à leur retour, défont, près de Caphyes, les Achéens, commandés par Aratus. Sur l'invitation des Achéens, Philippe passe dans le Péloponnèse, convoque à Corinthe les députés de la ligue, et déclare la guerre aux Ëtoliens. Commencement de la guerre dite des deux ligues, qui durera 3 ans.
Guerre entre Byzance et Rhodes. Prusias, roi de Bithynie, se prononce pour la seconde. — Guerre entre Mithridate IV, roi de Pont, et la ville de Sinope. 219. Prise de Sagonte, ville alliée des Romains, par Annibal,, après un siège de 8 mois. Les Romains déclarent la guerre aux Carthaginois.
Les Romains, sur un vain prétexte, attaquent Démétrius, de Pharos, et le forcent à sortir d'Jllyrie. Ils imposent un tribut à la partie de l'Illyrie laissée à Pinéus.
Mort de Cléomène à Alexandrie, dans une émeute qu'il avait provoquée contre son hôte, le roi Ptolémée Philopator. Fin de la seconde maison des rois de Sparte ou des Agides. Les Spartiates massacrent les éphores nommés- sous l'influence d'Antigone Doson, et élisent deux rois : Agésipolis, petit-fils de Cléombrote, et Lycurgue. Ce dernier chasse de Sparte son jeune collègue, avec lequel finit la race des Héraclides. Lycurgue se déclare pour les Ëtoliens contre les Achéens et Philippe de Macédoine.
Archagatus, le premier médecin que les Romains aient eu, arrive du Péloponnèse à Rome, où il reçoit le droit de cité et un traitement de la république. Il est expulsé quelque temps après. 218 Philippe de Macédoine prend Thermus, capitale de l'Etolie, et la ruine.
Attale I er, roi de Pergame, soumet avec l'aide des Gaulois, qu'il a fait venir de la Thrace, les villes de Cyme, Smyrne, Phocée, Téos, Colophon, Lemnos, etc.
Ptolémée IV Philopator et Antiochus III se disputent la Célésyrie ou Syrie creuse.
Av. J.-C.
Annibal entre dans les Gaules, il évite de combattre Scipion et passe les Alpes. P. Cornélius Scipion est défait au Tésin par Annibal, qui franchit le Pô et bat Tib. Sempronius à la Trébie. Le nord de l'Italie se donne à Annibal ; il rassemble jusqu'à 90000 soldats. 217 Défaite d'Antiochus III à Raphia ; il perd la Palestine, la Phénicie et la Cœlésyrie qu'il avait enlevées naguères aux Egyptiens.
Les Ëtoliens demandent la paix ; elle leur est accordée, à condition que chaque peuple gardera les conquêtes qu'il a faites pendant la guerre. Fin de la guerre des deux ligues.
Annibal passe l'Apennin et entre en Etrurie. Il traverse les marais de Clusium. Il défait Flaminius, près du lac Trasimène. Le prodictateur Fabius Maximus pourvoit à la défense de Rome ; sa politique de temporisation lui fait donner le surnom de Cunctator.
La religion de Bouddha pénètre en Chine.
Vers cette époque écrit L. C. Alimentus, qui a raconté aux Romains l'époque d'Annibal.
216 Mort d'Hiéron II, roi de Syracuse. Hiéronyme, son petit-fils et son successeur, se déclare pour les Carthaginois.
Antiochus III lutte contre le rebelle Achéus, qui se défendra deux ans dans la ville de Sardes.
Annibal triomphe à Cannes, en Apulie, des Romains commandés par le consul plébéien Térentius Varron et Paul Emile, qui se fait tuer. — Annibal, battu une 1" fois devant Noie par Marcellus, passe l'hiver à Capoue. Il restera encore 12 ans en Italie. — A Rome, on nomme un dictateur, Junius Péra. Le sénateur Fabius Pictor, historien dont nous n'avons plus les écrits, est envoyé à Delphes afin de consulter l'oracle sur les destins de Rome.
215 Victoire du roi Prusias sur les Galates.
Annibal conclut un traité d'alliance offensive et défensive avec Philippe de Macédoine, qui engage avec lui ses alliés les Grecs. — Il est battu une 2e fois devant Noie par Marcellus.
214 Antiochus essaye, mais vainement, de ramener sous sa domination la Parthie et la Bactriane.
A Syracuse, Hiéronyme est assassiné. Hippocrate et Ëpicyde se mettent à la tête du gouvernement de Syracuse. — Rome déclare la guerre à Syracuse, et bientôt le consul M. Marcellus en commence le siège, qui durera 2 ans.
Annibal est repoussé une 3e fois au siège de Noie. Son lieutenant Hannon est défait près de Bénévent, par Sempronius Gracchus, et perd 16000 hommes. — Loi Oppia, qui défendait aux femmes de porter dans leur parure plus d une demi-once d'or, de se vêtir d'une robe de différentes couleurs, de faire usage de voitures à Rome ou dans d'autres villes, et à un mille de là, si ce n'est à l'occasion d'un sacrifice public.
213 Philippe fait emprisonner Aratus. — Cédantaux instances de Démétrius de Pharos, qui s'est réfugié auprès de lui, il se dispose à aller attaquer les Romains en Italie. Il rassemble 120 galères à 2 rangs de rames et débarque sur la côte d'IUyrie. Il s'empare de la ville d'Oricum et assiège Apollonie. Mais, vaincu par le préteur Valérius Laevinus, près de l'embouchure de J'Aoûs, il est contraint de brûler sa flotte et de regagner par terre la Macédoine.
En Chine, l'empereur Chi-Hoang-Ti fait brûler tous les livres que les lettrés ne purent cacher, à l'exception de ceux qui traitaient de médecine et d'agriculture.
212 Les deux frères, Publius et Cornélius Scipion, qui depuis quatre ans luttaient contre les Espagnols et les Carthaginois, sont vaincus et tués près Av. J.-C.
d'Anitorgis par Asdrubal Earca, Magon et Asdrubal Giscon.
En Sicile, le proconsul Marcellus s’empare de Syracuse, défendue par le génie d'Archirnède qui est tué dans le sac de la ville.
211 Expédition d'Antiochus le Grand contre les Parthes, les Bactriens et l'Inde. Cette guerre durera jusqu'en 205. — Lœvinus conclut avec les Ëtoliens un traité d’alliance offensive et défensive, auquel accèdent bientôt Attale, roi de Pergame, les Messéniens, Pleurate, roi d'Illyrie, et enfin Machanidas, tyran de Sparte.
En Italie, les proconsuls Q. Fulvius Flaccus, Appius Claudius Pulcher s’emparent de Capoue. Annibal se retire dans le Brutium.
Le jeune Cornélius Scipion, fils de Publius, à l’âge de 24 ans, est chargé de conduire la guerre d'Espagne.
210 Le jeune Scipion prend Carthagène en un jour. Il respecte l’épouse d'Allucius et la lui faitrendre.
209 Q. Fabius Maxinius prend Tarente.
208 M. Claudius Marcellus est tué, Crispinus, son collègue, est blessé à mort dans une embuscade que leur tend Annibal entre Venouse et Bantia. Les Achéens appellent Philippe de Macédoine contre Machanidas de Sparte et les Ëtoliens, qui sont appuyés par Attale, roi de Pergame, et par la flotte romaine de Sulpicius.
207 Annibal rappelle toutes les troupes qu’il avait jusqu'alors répandues dans l'Italie pour la disputer aux Romains, et les concentre dans le Brutium et la Lucanie ; d’un autre côté, son frère Asdrubal passe les Alpes à la tête de 52 000 hommes. Le sénat forme deux armées, dont l’une devait combattre Asdrubal dans la Cisalpine, l’autre, Annibal dans le sud de l'Italie. M. Livius commande la 1re, et Cl. Néron la 2e. — Asdrubal perd un temps précieux au blocus de Plaisance. Il est bientôt après vaincu et tué sur les bords du fleuve Métaure, en Ombrie, par les deux consuls qui avaient réuni leurs armées.
Antiochus III le Grand dépouille de la Judée Ptolémée Philopator.
2e bataille de Mantinée. Machanidas y est battu et tué par Philopœmen. — Nabis s’empare, à Sparte, de l’autorité souveraine.
Mortdu philosophe stoïcien Chrysippe, de Cilicie, qui avait remplacé Cléanthe, disciple dé Zenon, dans la direction de l’école du Portique.
206 C. Scipion passe d'Espagne en Afrique pour aller gagner à l’alliance romaine Syphax, roi Numide.
205 Fin de la guerre de Macédoine. Philippe fait la paix avec les Romains.
C. Scipion prépare en Sicile son expédition contre l'Afrique carthaginoise. Il a pour préfet de la flotte son ami Lélius, pour questeur Caton. Il prend Locres vainement défendue par Annibal.
Loi Cincia, qui défendait de recevoir de l’argent et des présents pour plaider une cause.
204 Syphax, roi Numide, qui avait épousé la fille d'Asdrubal Giscon, Sophonisbe, passe de nouveau aux Carthaginois, puis dépouille Massinissa, allié des Romains.
Scipior 1 part de Sicile avec 30 000 légionnaires, 50 galères, 400 vaisseaux de charge. Il prend terre en Afrique au cap le Beau. Il assiège Utique. Asdrubal Giscon et Syphax s’avancent sous les murs de cette ville, chacun avec une armée.
203 Scipion brûle les deux camps d'Asdrubal et de Syphax, qui sont une seconde foisvaincus. — Scipion réduit toutes les villes de la domination carthaginoise, et prend Tunis. — Syphax est vaincu et fait prisonnier par Lélius el Massinissa, qui le livrent à Scipion.
Av. J.-C.
Philippe envoie à Annibal un secours de 4000 Macédoniens, et en même temps il déclare la guerre à Attale Ier et aux Rhodiens qui, dans la dernière guerre, ont fourni des secours aux Romains. Il attaque sans succès Pergame, mais gagne sur les Rhodiens la bataille navale de Ladé.
Annibal quitte l'Italie, 16 ans après avoir commencé la guerre.
202 Ptolémée V Epiphane, aidé de l’étolien Scopas, reprend la Judée aux Syriens.
En Grèce, Nabis essaye en vain de prendre Messène, qui est sauvée par Philopœmen. — Philippe est battu par les Rhodiens et par Attale Ier, et perd une grande partie de sa flotte.
Annibal, débarqué à Leptis, s’avance jusqu'à Zama et demande la paix à Scipion, qui la refuse. — Bataille de Zama, à 120 Ml. A l'O. de Carthage.
A Rome, Sext. Ælius Fœtus Catus publie les Notes ou nouvelles formules de droit : droit JElieti.
En Chine, avènement de la 5e dynastie, celle des Han, qui subsiste jusqu'à l’an 220 après J.-C.
201 Scipion impose la paix aux Carthaginois. Ceux-ci ne conserveront rien hors de l'Afrique, livreront leurs vaisseaux, payeront un tribut, rendront la Numidie à Massinissa et ne pourront plus faire la guerre sans le consentement des Romains.
Mort du poète Naevius, à Utique ; il avait été exiléà cause des traits satiriques qu’il avait lancés contre les grands de Rome, surtout les Métellus.
200 Philippe de Macédoine attaque Athènes et ravage l'Attique. Sur la plainte des Athéniens, les Romains lui déclarent la guerre, dont la direction est confiée au consul P. Sulpicius Galba. — La flotte d'Attale et des Rhodiens, après avoir poursuivi Philippe jusqu'en Macédoine, vient mouiller à Égine. Attale se rend à Athènes, où il est accueilli comme le bienfaiteur des Grecs.
Rome commence contre les Gaulois Cisalpins, qui avaient profité de l’invasion d’Ânnibal pour se rendre indépendants, une guerre qui durera 40 ans.
IIe siècle avant Jésus-Christ.
199 Les Ëtoliens, à l’instigation de leur stratège Damocrite, s’unissent aux Romains contre Philippe de Macédoine.
Le consul Sulpicius parcourt les provinces illyriennes soumises à Philippe, il le bat sur les bords du Lycus, à Athacus, à Octolophe et s’avance jusqu'au cœur de la Macédoine ; mais le manque de troupes suffisantes et de vivres le force de se retirer.
Massinissa enlève aux Carthaginois une nouvelle province.
198 Antiochus III le Grand fait une 2e fois la conquête de la Syrie et de la Phénicie ; mais il traite bientôt avec les tuteurs du jeune Ptolémée V Epiphane, auquel il promet sa fille Cléopâtre avecles provinces enlevées pour dot. Il laisse aux Juifs, qui l’ont secondé dans cette conquête, leurs lois et les exempte du tribut pour 3 ans.
T. Q. Flamininus aborde en Epire, attaque Philippe, qui s’est retranché sur les bords du fleuve Aoüs, le bat en plusieurs rencontres, le chasse de l'Epire, pénètre avec lui dans la Macédoine et va prendre ses quartiers d’hiver dans la Phocide et Av. J.-C.
dans la Locride. — Dans le même temps, la flotte combinée des Romains, des Rhodiens et d'Attale, commandée par L. Quinctius, s'empare de Chalcis et de l'île d'Eubée ; puis elle mouille au port de Cenchrée, où sa présence décide les Achéens à faire alliance avec les Romains.
197 Attale, revenu malade de Thèbes, meurt à Pergame. Eumène II, l'aîné de ses fils, lui succède. Ce prince renouvelle l'alliance de Rome et obtient l'île d'Égine.
Soulèvement de l'Espagne, qui avait été réduite en province romaine et divisée en Espagne citérieure et ultérieure. Commencement d'une guerre qui durera 70 ans.
Les deux consuls Cornélius Cethégus et Minucius Rufus sont chargés de lutter contre les Ligures, les Boiens et les Insnbriens.
Flamininus fait alliance avec Nabis, tyran de Sparte, avec les Béotiens, et livre à Philippe une bataille décisive près des hauteurs appelées Cynoscéphales.
Fin de la 2e guerre de Macédoine. Philippe obtient la paix ; il renonce à toutes ses possessions et à toutes ses alliances dans la Grèce, brûle sa flotte, et s'engage à ne pas tenir armés plus de 500 soldats ; il livre comme otage son fils Démétrius.
196. T. Quinctius Flamininus proclame aux jeux isthmiques la liberté des Grecs. Dès-lors on compte dans la Grèce seize peuples indépendants, dont aucun n'était assez fort pour résister aux Romains.
Antiochus III le Grand tente de s'emparer des villes et des provinces situées sur les côtes de l'Asie Mineure, et pousse jusqu'en Thrace, où il prend Lysimachie
Annibal quitte Carthage, où il a rétabli la paix et la prospérité, et se retire en Syrie auprès d'Antiochus qu'il excite contre les Romains.
195. Flamininus convêque à Corinthe les députés de la Grèce, et fait décréter par l'assemblée, que la guerre sera déclarée à Nabis, pour le contraindre à rendre la liberté à Argos, dont il s'est emparé pendant la guerre de Macédoine, Le tyran, après une vaine résistance, se soumet aux conditions qui lui sont imposées.
A Rome, consulat de M. Porcius Caton et Valérius Flaccus : émeute de femmes pour obtenir l'abrogation de la loi Oppia contre le luxe.
Campagne de Caton dans l'Espagne citérieure. Il soumet les peuples entre les Pyrénées et l'Ébre. — Campagne de P. Manlius chez les Turdétans qui se soumettent (Espagne ultérieure).
194. A la mort d'Eratosthène, la bibliothèque d'Alexandrie est dirigée par Apollonius de Rhodes, disciple du poète Callimaque et auteur du poème des Argonautes.
Continuation de la guerre contre les Gaulois cisalpins. Le proconsul Valérius Flaccus tue aux Insubres et aux Boïens, près de Milan, 10 000 hommes. Les Insubriens se soumettent.
Flamininus rassemble à Corinthe les députés de la Grèce ; il les exhorte à la concorde, et après avoir retiré les garnisons romaines de l'Acrocorinthe, de Chalcis, d'Erétrie, d'Orée et de Démétriade, il s'embarque pour l'Italie avec son armée.
192. Mariage du jeune Ptolémée Epiphane et de la fille d'Antiochus le Grand. La Cœlésyrie et la Judée sont restituées à l'Egypte. — L'inscription en trois langues (hiéroglyphique, égyptien vulgaire et grec)_ qui fut trouvée à Rosette en 1799 et qui donna à Champollion la clef des hiéroglyphes, est rapportée à cette année.
Les Boïens et les Liguriens font un armement général. A Rome on déclare qu'il y a tumulte. — Massinissa enlève aux Carthaginois la contrée d'Emporia.
Av. J.-C.
192. Guerre entre Nabis, tyran de Sparte, et les Achéens, conduits par leur stratège, Philopœmen. Après la mort de Nabis, tué par les Etoliens, Lacédemone, par les conseils de Philopœmen, entre dans la ligue achéenne.
Le Sénat envoie une ambassade en Grèce pour sonder les dispositions des différents peuples, et ordonne au prêteur M. Baebius de passer en Epire avec son armée.
Les Etoliens font alliance avec Antiochus contre les Romains. Antiochus arrive à Démétriade,dont venaient de s'emparer les Etoliens, avec 10000 fantassins, 500 cavaliers et 6 éléphants. Il s'empare de Chalcis et de l'Eubée, soumet presque toute la Thessalie, puis, forcé par les Romains de se retirer, il va passer l'hiver en Eubée, où il célèbre son mariage avec une jeune fille de Chalcis.
Victoire de Tolède, remportée par Q. Fulvius Nobilior sur les Vectons, les Vaccéens et les Celtibériens confédérés (Espagne citérieure).
191. Philopœmen empêche l'exécution du projet du stratège des Achéens, Diophane, qui, conseillé par Flamininus, voulait livrer Sparte aux Romains. — Les Messéniens et les Eléens entrent dans la ligne achéenne qui comprend alors tout le Péloponnèse.
Campagne de P. Cornélius Scipion Nasica contre les Boïens qui se soumettent.
Antiochus se retranche avec son armée aux Thermopyles. Il y est complètement défait par M. Acilius Glabrion, sous lequel servait comme tribun légionnaire, Porcius Caton, ancien consul. La flotte d'Antiochus est détruite par Eumène et C. Livius Saiinator, qui commandait la flotte romaine. Antiochus se retire en Asie avec le peu de forces qui lui restait.
190. Philopœmen s'oppose à ce que l'on admette dans Sparte les bannis que voulaient y faire rentrer Flamininus, commissaire romain, et le consul Acilius Glabrion.
Le consul L.Cornélius Scipion, frère de l'Africain, qui le suit comme lieutenant, conclut une trêve de six mois avec les Etoliens, et passe en Asie, où il remporte sur Antiochus la bataille de Magnésie, qui termine la guerre de Syrie.
189. Philopœmen, stratège des Achéens, fait rentrer lui-même les bannis dans Sparte.
Le consul M. Fulvius Nobilior achève la soumission des Etoliens, qui obtiennent la paix en s'obligeant à payer 100 talents et à n'avoir d'autres amis ni d'autres ennemis que ceux du peuple romain. — Campagne de Cn. Manlius Vulso contre les Galates, alliés d'Antiochus.
À cette époque, fleurit le poète Ennius, qui accompagnait Fulvius Nobilior en Etolie.
188. Les Lacédcmoniens renoncent à l'alliance des Achéens, et envoient prier Fulvius de venir dans le Péloponnèse recevoir la soumission de leur ville ; les Achéens leur déclarent la guerre. Fulvius se rend alors dans le Péloponnèse, convêque une assemblée générale à Elis, et détermine les deux partis à envoyer à Rome des ambassadeurs, parmi lesquels était Lycortas, père de Polybe. — Philopœmen marche contre Lacédémone et se fait livrer les auteurs de la défection qui sont massacrés. Ensuite, les Achéens, réunis à Tégée, arrêtent que les Lacédémoniens détruiront leurs murailles ; qu'ils aboliront les lois de Lycurgue, rappelleront tous les exilés, et banniront les esclaves affranchis par les tyrans et les mercenaires étrangers qui ont servi dans leurs armées.
Traité de paix entre Antiochus et les Romains. Le roi de Syrie abandonne tout ce qu'il avait dans l'Asie Mineure jusqu'au mont Taurus, et s'engage à payer 15 000 talents aux Romains et 477 à Eumène. Le Sénat donne à Eumène la Av. J.-C.
Mysie, les deux Phrygies, la Lydie, l'Ionie, et Lysimachie en Thrace, et aux Rhodiens la Carie et la Lycie. Il rend aussi la liberté à plusieurs villes grecques.
187. Les Achéens envoient au Sénat romain une seconde députation. — Lycortas est envoyé auprès du roi d'Égypte pour renouveler l'alliance qui existait depuis longtemps entre la famille de ce prince et la ligue achéenne.
Campagne des consuls M. Æmilius Lépidus et C. Flamininus contre les Ligures. Ces deux consuls tracent les voies Flaminienne et Emilienne, qui vont, la première de Rome à Ariminum, la deuxième d'Ariminum à Bologne.
Scipion l'Africain et Scipion l'Asiatique, attaqués per les tribuns Pétilius et par Caton, sont contraints, l'un de s'exiler, l'autre de payer une amende.
Antiochus le Grand périt assassiné par ses sujets, parce qu'il avait pillé le temple de Bélus pour payer le tribut que lui avaient imposé les Romains.
186. Un sénatus-consulte interdit à Rome et dans toute l'Italie la célébration des bacchanales. Premiers combats d'athlètes donnés à Rome par Fulvius, le vainqueur des Etoliens.
185. 2e victoire de Tolède, qui coûte 30 000 hommes aux Celtibériens, aux Lusitaniens et aux Ciipétans confédérés (Espagne citérieure), remportée par Calpurnius et Quintius. 184. Lutte d'Eumène, roi de Pergame, et de Prusias, roi de Bithynie. Intervention des Romains.
Censure de Porcius Caton et de son ami, le sévère Valérius Flaccus.
Mort de Plaute.
183. Les Messéniens, à l'instigation de Dinocrate, se séparent de la ligue achéenne, et marchent contre le bourg de Corone. Philopœmen, alors âgé de soixante-dix ans, et malade de la fièvre, court au-devant des Messéniens, mais accablé par des forces supérieures, il est fait prisonnier et conduit à Messène, où il est enfermé dans un cachot et forcé de boire la ciguë. Lycortas venge sur les Messéniens la mort de Philopœmen et fait faire à ce grand homme de magnifiques funérailles.
Pharnace, roi de Pont, s'empare de Sinope. Les Rhodiens et Eumène adressent leurs plaintes au Sénat.
Mort de Scipion l'Africain, retiré à Liternum, en Campanie.
182. Annibal s'empoisonne chez Prusias, roi de Bithynie, qui allait le livrer à l'envoyé romain Flamininus.
181. Avènement, en Égypte, de Ptolémée Philométor, encore enfant.
Ambassades envoyées à Rome par Eumène, Ariarathe, roi de Cappadoce, Pharnace, roi. de Pont, les bannis de Lacédémone, les Achéens.
Loi Orchia, qui limite le nombre des convives et la dépense des festins.
180. Le Sénat fait transporter dans le Samnium 40 000 Ligures avec leurs femmes et leurs enfants, et partage leur territoire entre des colons.
Soumission par Fulvius Flaccus de la Carpétanie (Espagne citérieure).
179. Philippe de Macédoine meurt de douleur d'avoir fait périr son fils innocent, Démétrius, accusé par Persée.
La loi Villia ou Annalis détermine l'âge où on peut arriver aux charges publiques : vingtsept ans pour la questure ; trente-sept pour l'édilité curule ; quarante pour la préture ; quarantetrois pour le consulat.
Vers ce temps, fleurit le poète comique Cæci-
Av. J.-C.
lius, né en Gaule chez les Insubres, ami d'Ennius, et qui avait été esclave comme Plaute.
178. Posthumius tue 40 000 hommes aux Lusitaniens et aux Vaccéens, et les force à se soumettre. Tib. Semp. Gracchus enlève trois cents villes ou bourgades aux Celtibériens, après les avoir vaincus près de Carabis et de Compléga. Il soumet les Celtibériens, et conclut avec eux un traité dont les clauses sont également précises et équitables. Ariarathe V, roi de Cappadoce, livre son fils en otage aux Romains et leur fournit de l'argent dans leur guerre contre Persée ; ce qui lui mérite le titre d'ami et d'allié de Rome,
177. Les Romains, après une campagne de deux années, soumettent définitivement l'Istrie, dont ils exterminent ou vendent une grande partie des habitants. — Campagne de Tib. Semp. Gracchus contre les Sardes révoltés.
175. Campagne des Romains contre les Ligures, dont une partie sont désarmés.
En Syrie, Séleucus Philopator est assassiné par son ministre Héliodore. À ce moment, son fils Démétrius était parti pour l'Italie, où il devait prendre comme otage la place du frère de Séleucus, Antiochus, que leur père y avait envoyé en 186 ; Antiochus, qui regagnait alors la Syrie, est élevé au trône par l'influence du roi de Pergame. Il a reçu le surnom d'Epiphane.
174. Massinissa enlève à Carthage la province de Tysca et soixante-dix villes. Le sénat romain, pour empêcher les Carthaginois de se joindre à Persée, promet de leur faire justice, mais donne au Numide le temps de s'affermir dans sa nouvelle conquête.
173. Antiochus Epiphane renouvelle les traités d'amitié avec les Romains.
172. Eumène, roi de Pergame, vient à Rome se plaindre des empiétements de Persée. Persée le fait assassiner en Grèce ; le sénat déclare la guerre au roi de Macédoine. Eumène, Ariarathe, Massinissa prennent parti pour les Romains ; Prusias, Antiochus Epiphane, Ptolémée Philométor restent neutres. — Persée perd cinq mois à se justifier à Rome et à demander la paix. Pendant ce temps, les commissaires romains entraînent tous les Grecs dans leur parti.
171. Attaque dirigée contre la Cœlésyrie égyptienne par Antiochus Epiphane.
En Judée, règne une sanglante anarchie, depuis l'époque où le vénérable Onias, auparavant dépouillé de ses fonctions de grand-prêtre par un de ses frères, Jason, qui introduisit à Jérusalem les jeux de la Grèce, a succombé sous les coups de son jeune frère Ménélas.
Persée défait dans un combat de cavalerie, non loin du Pénée, le consul Licinius Crassus, qui perd 22 000 hommes. Il demande la paix qui lui est refusée.
170. Les Epirotes embrassent le parti de Persée. Campagne heureuse de ce prince contre le consul A. Hostilius.
169. Guerre de Ptolémée VI Philométor, avec Antiochus Epiphane, qui s'empare de Memphis et du jeune roi. Ptolémée Evergète II, son frère, gouverne à sa place. Après la retraite d'Antiochus, Ptolémée Philométor et Ptolémée Evergète II, demandent des secours aux Achéens. Les partisans des Romains font repousser cette demande, et décider qu'on enverra seulement des ambassadeurs chargés d'engager les rois à faire la paix. — Le bruit de la mort d'Antiochus s'étant répandu en Judée y excite une grande joie ; ce prince s'avance alors en furieux sur Jérusalem, égorge 40 000 Juifs, en réduit un pareil nombre en esclavage, profane le sanctuaire, et Av. J.-C.
enlève du temple tous les objets consacrés au culte du Seigneur.
Persée se rend maître de la plus grande partie de l'Illyrie. Il cherche à attirer dans son parti. Gentius, roi d'une partie de cette contrée, mais il se prive de cet utile allié par son avarice. — Q. Marcius Philippus, successeur d'A. Hostilius, arrive en Thessalie, pénètre en Macédoine par le mont Olympe et se rend maître des défilés de Tempe et des villes voisines.
Caton défend la loi Voconia qui interdisait de nommer une femme pour héritière et de lui laisser des dons plus considérables qu'à son héritier ou à ses héritiers. — Mort du poëte Ennius.
168. Gentius se déclare pour Persée, mais il est fail prisonnier par le préteur Anicius, qui en moins de trente jours s'empare de toute l'illyrie. — Paul Emile arrive en Macédoine et remporte sur Persée la victoire décisive de Pydna. Persée s'enfuil presque seul à Peila, puis à Amphipolis, ou il s'embarque pour Samothrace. Il y est suivi par la flotte romaine, commandée par le préteur Cn. Octavius, auquel il se rend, avec Philippe, son fils aine. — Anicius se rend maître des principales villes de l'Epire, puis divise l'illyrie en trois districts, à chacun desquels il donne un gouvernement particulier, et proclame la liberté des Ulyriens.
Le député de Rome, Popilius Lénas, signifie à Antiochus Epiphane, qui marcbait sur Alexandrie, l'ordre de respecter l'allié du peuple romain. — Antiochus Epiphane se venge de cet affront en ordonnant de nouvelles persécutions contre les Juifs. Il profane le temple de Jérusalem et entre dans le sanctuaire.
À Rome, le censeur Sempronius Gracchus, réunit dans une des quatre tribus urbaines qui ne votent qu'après les autres, les affranchis répandus depuis 304 dans les 4 tribus de la ville.
167. Prusias II, roi de Bithynie, et son fils Nicomède, viennent s’humilier dans le Sénat. — Le Sénat, pour punir Eumène d'être intervenu entre Rome et Persée, lui défend de venir à Rome. Il agit de même à l'égard des Rhodiens, qui avaient aussi offert leur médiation. Il leur enlève la Lycie, la Carie, Caunus, Stratonicée, soulève contre eux tous leurs voisins, et ne les admet de nouveau à son alliance que quand ils sont épuisés.
Caton, envoyé en Afrique, approuve tacitement la conduite de Massinissa. De retour à Rome, il demande sans cesse au Sénat de ruiner Carthage ; son avis, combattu par Scipion Nasica, l'emporte et Rome n'attend plus qu'une occasion d'attaquer son ancienne rivale.
Paul Emile divise la Macédoine en quatre districts indépendants, dont les habitants ne payeront au peuple romain que la moitié du tribut qu'exigeaient les rois ; mais auxquels il est défendu de communiquer entre eux et avec les États voisins. Il ordonne ensuite, sous peine de mort, à tous ceux qui ont rempli quelque charge ou une mission, sous Persée, de quitter la Macédoine et de se rendre en Italie. Un traître vendu aux Romains, Callicrates, alors stratège de la ligue achéenne, est chargé d'exécuter cet ordre et l'accomplit avec une extrême rigueur. — Les principaux citoyens de l'Achaïe, au nombre de plus de mille, accusés d'avoir été, soit ouvertement, soit de cœur, partisans de Persée, reçoivent l'ordre de se rendre en Italie pour y être jugés. Parmi eux, était Polybe, fils de Lycortas, qui deviendra l'ami de Scipion l'Africain. — Paul Emile et Anicius triomphent, le premier, de Persée, le second de Gentius. Ces deux princes sont
Av. J.-C.
envoyés le premier à Albe, où il périt misérablement et le second à Iguvium.
166. En Judée, le prêtre Mathatias prend les armes contre Antiochus Epiphane. Il laisse cinq fils : Jean, Simon, Judas (Machabée), Eléazar, Jonathas. A Rome, Térence fait représenter l’Andrierme.
165 Judas Machabée bat Lysias, général d' Antiochus, et remet les Juifs en possession de la ville et du temple de Jérusalem.
A Rome, représentation de l'Hécyre de Térence.
164 Eumène, roi de Pergame, implore l'appui du sénat romain contre Prusias et les Galates. Mort d'Antiochus Epiphane, roi de Syrie. Il laisse pour héritier un enfant de 9 ans, Antiochus Eupator.
163. Ariarathe V, roi de Cappadoce, renouvelle l'alliance avec le sénat.
Tib. Sempronius Gracchus et M. Juventius Thalna soumettent définitivement les Ligures et les Corses. — Le sénat, pour assurer l'obéissance de la Cisalpine, y avait établi les colonies de Plaisance, Crémone, Bologne, Parme, Modène. Lucques, Aquilée. Il en avait aussi enroyé, dans le même but, à Pollentia, Pisaurum, Saturnie, Gravisca, Pise, dans le Picenum, le pays des Sénonais, la Ligurie, l'Ëtrurie.
Représentation, à Rome, de la comédie de Térence, l’Heautontimorouménos.
162. Le sénat intervient entre Ptolémée Philométor et Ptolémée Ëvergète II ou Physcon, et les décide à un partage ; le plus jeune, Physcon, régnera à Cyrène, l'aîné occupera l'Egypte. Physcon ajoute bientôt à sa part l'île de Cypre.
Scipion Nasica introduit à Rome l'usage des clepsydres ou horloges d'eau.
Mort d'Antiochus Eupator, roi de Syrie. Son jeune fils est mis à mort par Démétrius Soter, fils de Séleucus Philopator, qui s'enfuit de Rome, où il était comme otage depuis 13 ans.
161. Le préteur M. Pomponius, en vertu d'un sénatus-consulte, expulse de Rome les philosophes et les rhéteurs, accusés de corrompre la jeunesse. — Nouvelle loi somptuaire, loi Fannia, contre le luxe de la table. Térence fait représenter l'Eunuque et le Phormion.
160. Judas Machabée recherche l'alliance des Romains. Il succombe peu après en combattant le général syrien Bacchide. Son frère, Jonathas, le remplacera 24 ans.
Mort de Paul Emile. — Térence donne sa comédie des Adelphes.
159. Mort d'Eumène II. Son frère, Attale II, lui succède au trône de Pergame.
157. Le sénat fait rendre son trône à Ariarathe, roi de Cappadoce, dépouillé par une faction qui s'appuyait sur Démétrius, roi de Syrie.
156. Aristarque, le célèbre grammairien, est chargé de l'éducation des fils de Ptolémée Philométor. Guerre entre Prusias, roi de Bithynie, et Attale II Philadelphe. Le premier est soutenu par Mithridate V, roi de Pont, et le deuxième par les Romains.
155. Les Athéniens envoient à Rome comme ambassadeurs, au sujet d'un différend avec les Sicyoniens, trois philosophes : Carnéade, de l'Académie, Diogène, le stoïcien, Critolaûs, le pénpatéticien. Ils initient la jeunesse romaine aux disputes philosophiques de la Grèce.
154. Soumission des Dalmates par les Romains. — Première intervention des Romains dans la Gaule Transalpine, à titre d'alliés de Marseille, qu'ils protègent contre les Oxybiens et les Décéates. — A Rome, fleurit le poëte tragique Pacuvius, ne à Brindes. Il était neveu d'Ennius. Av. J.-C.
153. Les préteurs tyrannisent les Espagnols de la Citérieure, ainsi que les Espagnols de l'Ultérieure. Les Celtibériens se soulèvent.
152. Les Romains reconnaissent pour roi de Syrie l'usurpateur Alexandre Bala, qui se donne pour fils d'Antiochus Ëpiphane. Ce prince s'appuie sur les Juifs.
151. Les exilés grecs, qui étaient à Rome depuis 17 ans, obtiennent, à la demande de Scipion Emilien, fils de Paul Emile et ami de Polybe, la permission de retourner dans leur patrie.
Lutte pénible soutenue par les Romains contre les Espagnols soulevés. La jeunesse romaine refuse de s'enrôler pour l'Espagne ; le jeune Scipion donne alors l'exemple d'aller servir dans ce pays, en s'offrant à partir comme lieutenant des consuls.
150. Les Carthaginois, las de se laisser dépouiller par Massinissa, commencent la guerre qui leur est défendue par les traités conclus avec Rome.
Ptolémée Philométor prononce entre les Juifs et les Samaritains, qui prétendaient que leur temple de Garizim, consacré à Jupiter Hospitalier, devait l'emporter sur celui de Jérusalem. Il donne raison aux Juifs.
Mort du Séleucide Démétrius Soter dans une révolte de ses soldats mercenaires, qui reconnaissent pour roi Alexandre Bala.
En Espagne, le préteur Serv. Galba fait massacrer 30 000 Lusitaniens, auxquels il a accordé une paix perfide.
149. Attale appuie l'usurpation du fils de Prusias, Nicomède, qui arrive au trône de Bithynie par un meurtre.
Mort de Caton. Il avait composé, outre un traité sur l'agriculture, une histoire de Rome divisée en 7 livres et qui contenait de précieux renseignements sur les origines des villes de l'Italie. — Le tribun Calpurnius Pison Frugi fait établir, pour le jugement des crimes de concussion, portés jusqu'alors devant l'assemblée du peuple, un tribunal permanent (quœstio perpétua).
Commencement de la 3e guerre punique. Le sénat romain déclare la guerre aux Carthaginois, comme infracteurs des traités, et envoie contre eux les deux consuls M. Censorinus et M. Manlius. Aidés par une indigne ruse et par leurs partisans à Carthage, les consuls se font livrer toutes les armes du peuple carthaginois, et déclarent ensuite qu'ils veulent détruire Carthage. Les Carthaginois, poussés par le désespoir, organisent alors la défense avec une incroyable énergie. L'armée romaine court trois fois le danger d'être exterminée et n'est sauvée que par les talents de Scipion Emilien, alors tribun des soldats. — Mort de Massinissa, âgé de plus de 90 ans. Son fils, Micipsa, lui succède.
Un aventurier, nommé Andriscus, se fait passer pour un fils naturel de Persée, et est proclamé roi de Macédoine sous le nom de Philippe VI. Il bat le préteur P. Juventius. 148. En Macédoine, Andriscus est battu et fait prisonnier par le préteur Q. Cœcilius Métellus, qui prend le nom de Macédonique.
Le consul Calpurnius Pison continue sans succès le siège de Carthage.
147. Scipion Emilien est élevé au consulat par le peuple avant l'âge, et chargé de la guerre d'Afrique. Il poursuit avec vigueur les opérations du siège. Bientôt il ne reste plus aux Carthaginois que la citadelle et le port. 146. Alexandre Bala, usurpateur du trône de Syrie, et Ptolémée Philométor, qui soutient le prince légitime, Démétrius II, fils de Démétrius Soter, périssent en combattant. — Lutte de 6 années
Av. J.-C.
soutenue par Démétrius II Nicator contre les partisans de la maison Bala et l'ambitieux Diodote Tryphon, Syrien d'Apamée. — Ptolémée Physcon force la veuve de son frère, Cléopâtre, qui était aussi sa sœur, à l'épouser ; il égorge le fils de Philométor et se rend odieux par la licence qu'il permet à ses soldats mercenaires.
Scipion Emilien s'empare du port de Carthage ; et, après une foule de combats particuliers, s'avance jusqu'au pied de la citadelle. 50 000 Carthaginois, réduits aux dernières extrémités, capitulent. Asdrubal se livre lui-même aux Romains. Sa femme s'enferme avec les déserteurs romains dans le temple d'Esculape et se jette avec ses enfants dans un bûcher. Destruction de Carthage. Scipion prend le surnom de second Africain. Formation d'une nouvelle province d'Afrique.
Les querelles perpétuelles des Achéens et des Lacédémoniens amènent une nouvelle intervention romaine. Le sénat déclare la guerre aux Achéens et envoie contre eux le consul Mummius. Métellus le Macédonique, espérant terminer la guerre avant l'arrivée du consul, descend de la Macédoine dans la Grèce centrale. — Le stratège Critolaùs est vaincu par Métellus, près de Scarphée, en Locride, et disparaît dans l'action. Diaaus lui succède, rassemble 14 500 soldats et reçoit de Métellus des propositions qu'il repousse. Il est vaincu par Mummius, successeur de Métellus, près de Leucopétra, à l'isthme de Corinthe, et court à Mégalopolis se donner la mort. Prise et destruction de Corinthe par Mummius. La Grèce est réduite en province sous le nom d'Achaïe.
145. Le consul Q. Fabius Maximus Emilianus, frère de Scipion Emilien, remporte une victoire sur le Lusitanien Viriathe, qui, depuis 4 années, tenait en échec les armées romaines.
144. Diodote Tryphon, qui prétendait au trône de Syrie, fait périr avec ses enfants le chef des Juifs, Jonathas, dont il s'est emparé par trahison. — Le dernier des fils de Mathatias, Simon, est nommé souverain pontife et général par les Juifs. Il expulse de la citadelle de Jérusalem les Syriens. Les Juifs, en reconnaissance de ce bienfait, rendront héréditaire dans sa famille la double autorité qu'il exerce.
143. Établissement, à Rome, de trois tribunaux permanents (quœstiones perpétuæ) pour poursuivre les crimes 1° de majesté ; 2° de brigue ; 3° de péculat, crimes sur lesquels prononçait seule auparavant l'assemblée du peuple.
Campagne du consul Appius Claudius Pulcher contre les Salasses, peuplade des Alpes occidentales.
Ptolémée Physcon s'humilie devant une ambassade romaine conduite par le second Africain, qu'accompagnait le philosophe stoïcien Panétius. Un nouveau Pseudo-Philippe est battu en Macédoine par les Romains. La Macédoine est réduite en province romaine.
142. Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les Celtibères, et du consul Fabius Maximus Servilianus contre le Lusitanien Viriathe.
141. Viriathe enferme le proconsul Fabius Servilianus dans un défilé et conclut la paix à condition de conserver ses conquêtes. — Le consul Q. Pompéius Rufus est forcé de lever, après d'énormes pertes, le siège de Numance. Il conclut avec les Numantins un traité par lequel il leur laisse toutes leurs forces, à condition qu'ils lui feront d'apparentes soumissions. A Rome, il nie ce traité.
140. Q. Servilius Cœpion succède à son frère, Fabius Servilianus, en Lusitanie. Désespérant de vaincre Viriathe, il le fait assassiner dans sa tente par quelques-uns de ses officiers. Av. J.-C.
139. Loi Gabinia, qui établit l'usage du scrutin secret pour l'élection des magistrats. — Le poète tragique Attius, âgé de 30 ans, et Pacuvius, âgé de 80 ans, font représenter chacun, cette année, une tragédie sur la scène romaine.
Campagne malheureuse de M. Popilius contre les Numantins.
138. le roi de Syrie, Démétrius II Nicator, est fait prisonnier par les Parthes, qui le garderont 10 années. Son frère, Antiochus Sidétès, gouverne le royaume.
A Pergame, mort d'Attale II. Avènement d'Attale III.
Les anciens soldats de Viriathe se soumettent à la domination romaine et bâtissent Valence.
137. Loi Cassia, qui établit le scrutin secret pour les jugements publics prononcés, soit par des juges particuliers, soit par le peuple en corps, contre les grands qui seraient accusés d'attentat envers la république, de brigue, de concussion ou de péculat.
Hostilius Mancinus est enfermé avec son armée dans un défilé, où 4000 Numantins reçoivent sa soumission. Par l'entremise de Tibérius Gracchus, il s'engage, au nom du peuple romain, à ne plus attaquer Numance, et abandonne son camp au vainqueur.
136. D. Junius Brutus fait la conquête du pays des Galléciens et' s'avance jusqu'à l'Océan. — Æmilius, successeur de Mancinus, perd 6000 hommes au siège de Pallantia. Le sénat livre Mancinus aux Numantins qui le refusent.
135. Sous l'empereur Hiao-Wou-Ti commence une guerre entre les Chinois et les Hioung-nou, peuple tartare. Les Hioung-nou, repoussés vers l'occident, rejetteront les Yuë-ti ou Scythes sur les Parthes et les Bactriens.-
En Judée, Simon périt par trahison. Il est égorgé avec deux de ses fils par son gendre, le gouverneur de Jéricho. Jean Hyrcan succède au pouvoir de son père. Nouvelle lutte avec le roi de Syrie, Antiochus Sidétès.
134. Les esclaves de la Sicile se soulèvent contre leurs maîtres romains, sous la conduite du Syrien Eunus. Ils s'emparent d'Enna, d'Agrigente, de Tauroménium, de Messine.
Scipion Émilien, le second Africain, est envoyé contre Numance. Sous ses ordres combattent Jugurtha, neveu du roi de Numidie, Micipsa ; Marius, âgé de 23 ans, et le poëte Lucilius, chevalier, âgé de 16 ans.
133. En Sicile, prise de Messine sur les esclaves par le consul Pison.
Attale III, roi de Pergame, lègue ses biens au peuple romain.
Antiochus Sidétès, pour se concilier le peuple romain, envoie de riches présents à Scipion Émilien.
Prise de Numance par Scipion Emilien, après un siège de 15 mois.
Tribunat de Tibérius Gracchus. Il propose une nouvelle loi agraire par laquelle il laisse aux citoyens riches, détenteurs du domaine public, jusqu'à 750 arpents de terre, et leur accorde une indemnité, payée par le trésor public, pour les domaines qu'ils abandonneront. — Les riches gagnent le tribun Octavius, qui oppose son veto aux propositions de Tibérius ; celui-ci fait destituer son collègue par le peuple, et brise ainsi lui-même l'inviolabilité tribunitienne. La loi agraire est votée. Les riches n'en continuent pas moins leur opposition, et lorsque Tibérius demande le tribunat pour l'année suivante, il succombe le jour des comices tribunitiens dans une sédition dirigée par P. Corn. Scipion Nasica.
Av. J.-C.
132. Le consul Rupilius met fin à la guerre des esclaves en Sicile.
131. Aristonic, qui se prétend issu du sang royal de Pergame, réclame le royaume que les Romains s'attribuaient en vertu du testament d'Attale III.
130. Le consul P. Licinius Crassus, premier grand pontife qui ait été commander une armée hors de l'Italie, est envoyé contre Aristonic, qui le défait et le tue à Leucse.
En Judée, Jean Hyrcan s'empare de Sichem sur les Samaritains et détruit le fameux temple de Garizim.
En Égypte, Ptolémée Physcon, devenu odieux par ses crimes et sa tyrannie, est chassé par le peuple d'Alexandrie.
129. Mort d'Ariarathe V, roi de Cappadoce. Son fils Ariarathe VI lui succède.
Lutte des Parthes contre les Scythes ou Yuë-Ti. Aristonic est vaincu parle consulaire Perpenna, qui le fait prisonnier dans la ville de Stratonice. Manius Aquilius achève, par d'odieux moyens, la conquête du royaume de Pergame, qui est réduit en province (province d'Asie). — Les Romains donnent la Phrygie à Mithridate V, roi de Pont, et la Lycaonie avec la Cilicie au roi de Cappadoce Antiochus Sidétès se donne la mort au moment de tomber entre les mains des Parthes. Son frère Démétrius II Nicator, rendu à la liberté, reprend le gouvernement.
Lutte soutenue par le consul Sempronius Tuditanus contre les Japodes.
Caïus Gracchus, Carbon et Fulvius, nommés triumvirs pour l'exécution de la loi agraire, commencent leurs opérations. Ils distribuent une fraction des terres publiques à une partie du peuple. Le Sénat profite des violences et des injustices dont ils se rendent coupables, ou dont on les accuse, pour suspendre leurs pouvoirs et l'exécution de la loi agraire. Le deuxième Africain qui a appuyé cette mesure est trouvé mort dans son lit.
126. Destruction du royaume de Bactriane par les Yuë-Ti ou Scythes. Ce sont les Indo-Scythes des écrivains grecs et romains.
Caïus, frère de Tibérius Gracchus, est envoyé en Sardaigne comme questeur du consul L. Aurélius.
125. Victoire du consul M. Fulvius Flaccus sur les Ligures Transalpins, qui inquiétaient Marseille.
125. Le roi de Syrie Démétrius Nicator est tué par sa femme Cléopâtre, jalouse de Rodogune, qu'il avait épousée chez les Parthes. Cette même Cléopâtre avait eu de Démétrius deux enfants, Séleucus et Antiochus Grypus. Elle fait périr le premier, mais elle est forcée, peu de temps après, de prendre le poison qu'elle a préparé pour donner la mort au second.
123. Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les Baléares.
Premier tribunat de Caïus Gracchus. Il fait passer diverses lois, qui ont pour objet de venger son frère, de flatter le peuple et de miner l'autorité du Sénat. 1° Il défend de poursuivre à l'avenir criminellement un citoyen sans un ordre précis du peuple, et sans un jugement capital rendu préalablement ; il ordonne de poursuivre tout magistrat coupable d'avoir banni un citoyen sans observer les formalités ordinaires de la justice. Il ordonne enfin de n'élever à aucune nouvelle charge un magistrat déposé par le peuple. 2° Il confirme la. loi agraire et assigne annuellement des terres aux citoyens les plus pauvres. Il ordonne de leur vendre tous les mois, au-dessous du prix d'achat, une quantité déterminée de grains. Il affecte à leurs besoins la succession d'Attale. Il établit diverses colonies à leur profit. Av. J.-C.
Il ordonne de ne pas les enrôler avant dix-sept ans et de leur fournir des habillements sans diminution de solde.
122. Fondation d’Aix (Aquææ Sextiæ) dans la Gaule Transalpine par le proconsul C. Sextius Calvinus, vainqueur des Salyens et des Allobroges.
Deuxième tribunat de Caïus Gracchus. Il transfère l’exercice de la justice des sénateurs aux chevaliers, et fait du, corps des chevaliers un troisième ordre dans l’État. Il enlève au Sénat et à l’aristocratie une partie de leur influence dans les comices des centuries, en décidant que les centuries tireraient désormais au sort et qu’elles voteraient à chaque assemblée, selon le rang que leur assignerait le hasard. Il accorde enfin aux Latins et à tous les alliés de l’Italie, le droit de cité et le même droit de suffrage qu’aux citoyens romains. Le Sénat oppose à Caïus un autre tribun M. Drusus, qui propose des lois encore plus démocratiques. Caïus se laisse envoyer par le Sénat en Afrique, pour la fondation d’une colonie à Carthage. Ses ennemis profitent de son absence pour ruiner sa popularité.
1,21. Caïus Gracchus échoue dans la poursuite d’un troisième tribunat. Le consul Opimius, son ennemi mortel, abroge plusieurs de ses lois. Caïus entreprend alors de défendre, par la force des armes, et occupe avec ses partisans le mont Aventin. Caïus et Fulvius se donnent la mort. 3000 de leurs partisans sont massacrés. Toutes les lois de Caïus Gracchus seront successivement abolies ou modifiées.
120. Avènement de Mithridate VI Eupator, surnommé le Grand, dans le royaume de Pont.
119. Marius, né à Arpinum, parvient au tribunat.
118. Mort de Micipsa. Il avait associé, dans le partage de son royaume, à ses fils, Adherbal et Hiempsal, son neveu Jugurtha. Celui-ci tue Hiempsal et dépouille Adherbal, qui implore l’appui du Sénat.
Fondation de Narbonne (Narbo-Marcius) par le consul Q. Marcius Rex.
117. Le Sénat envoie une ambassade en Numidie pour rétablir Adherbal.
114. Campagne malheureuse du consul C. Porcius Caton contre les Scordisques, en Thrace.
113. Les Cimbres et les Teutons, venus des bords de la Baltique, anéantissent l’armée du consul Papirius Carbon, près de Norcia.
112. Jugurtha assiège dans Cirtha, malgré la défense du Sénat, Adherbal, qu’il assassine après avoir pris la ville.
111. Le Sénat envoie contre Jugurtha Calpurmus Bestia et Scaurus. Bestia lui vend la paix.
Après une lutte de trois années, Antiochus Grypus est contraint de partager le trône de Syrie avec son frère utérin, fils d’Antiochus Sidétès, Antiochus le Cyzicénien. Ils régneront ensemble 17 ans.
110. Memmius cite Jugurtha à Rome. Baebius, autre tribun, acheté par Jugurtha, lui ordonne de garder le silence. Jugurtha fait assassiner Massiva, le dernier des héritiers légitimes du trône qu’il puisse craindre. Il sort de Rome. On envoie contre lui le consul P. Albinus qui ne fait rien et est remplacé par son frère, le préteur Aulus.
109. Jean Hyrcan détruit Samarie. Commencement de la rivalité des Pharisiens et des Sadducéens. Secte des Esséniens.
Les Cimbres défont en Gaule le consul Silanus. — Continuation de la lutte des Romains contre les Scordisques.
Le préteur Aulus est contraint par Jugurtha de passer sous le joug et de se retirer avec son armée dans la province romaine d’Afrique. Il est rem-
Av. J.-C.
placé par le consul Q. Caecilius Métellus, qui bat Jugurtha dans plusieurs rencontres.
107. En Judée, Aristobule, fils et successeur de Jean Hyrcan, prend le titre de roi.
En Gaule, le consul L. Cassius Longinus est battu par les Gaulois Tigurins de l’Helvétie.
Marius, lieutenant de Métellus, obtient le consulat et la conduite de la guerre contre Jugurtha. Il a comme questeur le jeune noble, Cornélius Sylla.
106. Le consul Q. Servilius Caepion, appuyé par le grand orateur L. Crassus, fait partager les fonctions judiciaires entre l’ordre équestre et l’ordre sénatorial. Six ans après, le tribun Servilius Glaucia fera attribuer de nouveau les jugements aux seuls chevaliers. Naissance de Cicéron, à Arpinum, et de Pompée. Bocchus, roi de Mauritanie, beau-père de Jugurtha, livre ce dernier à Sylla. Fin de la guerre de Numidie. Marius joint une partie de la Numidie à la province romaine d’Afrique, en accorde une autre partie à Bocchus, et partage le reste entre Mandrestal et Hyempsal, descendants illégitimes de Massinissa.
105-104. Servilius Cæpion et Mallius éprouvent à Orange, en combattant les Cimbres, une défaite où Rome perd 80 000 soldats. Marius, élevé successivement à un 2e et à un 3e consulat, est chargé de commander en Gaule. Il exerce ses soldats dans la Narbonnaise.
103. Mort du poëte satirique Lucilius à Naples. Loi Domitia, qui soumet à l’élection par le peuple les fonctions religieuses données jusque-là par cooptation.
102. 2e guerre des esclaves en Sicile. Ils ont pour chefs Salvius et Athénion le Cilicien.
Marius, consul pour la quatrième fois, défait d’abord les Ambrons, ensuite les Teutons, près d’Aix. Ces deux nations sont exterminées sur le champ de bataille. Marius est salué consul pour la 5e fois.
101. Catulus laisse passer les Alpes aux Cimbres, est chassé par eux des bords de l’Adige, et se retranche sur ceux du Pô. Marius, rappelé de la Narbonnaise à Rome, est déclaré généralissime, et va rejoindre Catulus. Bataille de Verceil livrée aux Cimbres : ils sont.vaincus par Marius, Catulus et Sylla. Leur nation périt dans ce combat.
100. Continuation de la guerre des esclaves en Sicile. — Marius obtient un 6e consulat par l’argent et par les intrigues de L. Apuléius Saturninus. Celui-ci, aidé des soldats de Marius, fait assassiner Aulus Nonnius, un des tribuns désignés pour l’année suivante et se fait élire à sa place dans une assemblée tumultueuse. — Le tribun Saturninus agite Rome par une proposition de loi agraire. Opposition de Métellus le Numidique, qui se retire à Rhodes. Excès de Saturninus. Marius est forcé de l’abandonner. Saturninus assiégé dans le Capitule avec ses partisans, se rend et est massacré avec eux par le peuple, en même temps qu’un autre démagogue, le préteur Glaucia.
Ier siècle avant Jésus-Christ.
99. Le proconsul M. Aquilius met un terme à la guerre des esclaves en Sicile. — Métellus est rappelé d’exil. Marius quitte Rome et se retire en Asie. Av. J.-C.
98. Le célèbre orateur Antoine fait acquitter par son éloquence M. Aquilius, accusé d'avoir pillé la Sicile après la soumission des esclaves révoltés.
Le consul Didius, envoyé dans l'Espagne ultérieure contre les Celtibériens révoltés, emploie 5 ans à pacifier sa province.
97. Un sénatus-consulte défend d'immoler des victimes humaines.
Alexandre Jannée prend et détruit la ville de Gaza.
96. Ptolémée, Apion, roi de la Cyrénaïque, ayant légué ses États au peuple romain, celui-ci impose aux Cyrénéens un léger tribut et leur accorde la liberté.
95. Loi Licinia-Mucia, ayant pour objet d'arrêter les usurpations du droit de citoyen romain.
Séleucus Nicator, fils d'Antiochus Grypus, et Antiochus X Eusèbe, fils d'Antiochus IX, le Cyzicénien, se disputent la Syrie. Depuis ce moment l'histoire des Séleucides n'offre plus qu'un enchaînement de guerres civiles et de querelles de famille sans aucun intérêt pour l'histoire. Les monnaies d'Antiochus IX sont les dernières qui portent les années de l'ère des Séleucides.
93. Les Cappadociens, privés des derniers rejetons de la race royale, détruits par Mithridate, s'adressent pour avoir un roi au Sénat romain, qui leur donne Ariobarzane.
92. Les censeurs M. Domitius Ahénobarbus et Lucius Licinius Crassus tont fermer les écoles des rhéteurs latins.
Les Publicains, pour se venger du vertueux P. Rutilius, lieutenant du proconsul Mucius, qui s'était opposé à leurs exactions en Asie, le font accuser de concussion devant les tribunaux composés de chevaliers, leurs partisans. Rutilius refuse l'appui des orateurs L. Crassus et Marc Antoine, et condamné, il se retire en Asie, où il s'adonne à la philosophie.
Sylla, après sa préture, est chargé de rétablir sur le trône de Cappadoce Ariobarzane, qui venait d'être renversé par le roi d'Arménie, Tigrane, allié du roi de Pont. Il reçoit là une ambassade du roi des Parthes Arsace.
91. Tribunal de M. Livius Drusus qui propose d'établir des colonies sur différents points de l'Italie, de distribuer du blé à bas prix aux citoyens pauvres, d'accorder le droit de cité aux peuples de l'Italie, enfin d'adjoindre aux sénateurs, qui étaient à peine 300, un nombre égal de chevaliers, et de choisir désormais les juges dans l'assemblée ainsi composée. Vive irritation des esprits dans Rome. La ville se partage en deux camps ; les alliés d'un côté, les chevaliers de l'autre. Ceux-ci avaient pour eux l'un des consuls, Marcius Philippus, dont les invectives contre le Sénat amène à la tribune le grand orateur Crassus, qui prononce alors son dernier discours. — Les chevaliers font assassiner Drusus, et imposent au Sénat un décret qui annulait ses lois comme contraires aux prescriptions de la loi Caecilia-Didia, qui statuait que les lois seraient promulguées 3 nundines à l'avance et qu'on ne réunirait pas dans la même loi plusieurs objets distincts. — Loi Varia, proposée par le tribun Varius, qui ordonne des recherches contre tous ceux qui avaient favorisé les alliés et contre tout Italien qui s'immiscerait dans les affaires de Rome.
90. Le refus du droit de cité décide les alliés italiens à prendre les armes contre Rome. Les Marses se mettent à la tête du mouvement, dont le chef fut leur compatriote, Pompédius Silo. Huit peuples, les Picentins, les Vestins, les Marses, les Marrucins, les Péligniens, les Samnites, les Lucaniens et les Apuliens se donnent des otages et concertent un soulèvement général. Ils prennent pour capitale Corfinium, dans le pays des Péligniens, et lui donnent le nom d'Italica. Commencement de la guerre sociale. — Désastre et mort du consul Rutilius, qui périt avec 8000 hommes, sur le Liris. Marius, qui recueille une partie de l'armée vaincue, n'ose et ne veut tenter rien de sérieux contre Pompédius Silo. Le Sénat profite de quelques succès remportés par L. Julius César pour diviser ses ennemis en accordant le droit de cité d'une manière complète aux Latins et aux alliés (les Ombriens et les Étrusques) restés fidèles.
Mithridate dépouille Nicomède III, roi de Bithynie, qui implore l'appui des Romains, tandis que Tigrane d'Arménie chassait Ariobarzane de la Cappadoce. Le Sénat décrète que les deux rois seront rétablis.
89. Les deux consuls, L. Porcius Caton et C. Pompéius Strabo, sont envoyés contre les Italiens. Le premier est tué chez les Marses. — Sylla remporte la brillante victoire de Nole, en Campanie, et s'empare de Bovianum, dans le Samnium, siège des assemblées générales des alliés ; ces succès lui valent le surnom d'heureux (Félix).
88. Mort de Pompédius Silo, dans une rencontre avec le préteur Métellus. Fin de la guerre sociale. La loi Plautia-Papiria, proposée par les tribuns M. Plautius Silvanus et C. Papirius Carbo, accorde le droit de cité à tous les habitants des villes fédérées qui, dans l'espace de 60 jours, viendraient à Rome donner leurs noms au préteur. Les nouveaux citoyens votèrent à Rome dans des tribus séparées, après les autres. En même temps, le consul Cn. Pompéius Strabo fit rendre la loi Ponipeia, par laquelle les villes de la Gaule Cispadane, restées fidèles à la cause de Rome pendant la guerre sociale, obtinrent le droit de cité ; celles de la Gaule Transpadane eurent le droit du Latium, jus Latii ; c'est-à-dire que les villes de la Gaule Cispadane devinrent des municipes, et celles de la Gaule Transpadane des colonies latines. Sylla obtient, avec le consulat, le commandement de la guerre contre Mithridate. Marius lui ravit ce commandement par les satellites du tribun Sulpicius, qui les appelait son anti-sénat et par la dissémination dans les 35 tribus anciennes des Italiens qui venaient d'obtenir le droit de cité. — De son camp de Nole, Sylla marche sur Rome et s'en empare.
Marius et Sulpicius sont déclarés ennemis de l'État. Sulpicius est tué et sa tête attachée aux rostres. Fuite de Marius, d'abord sur les côtes d'Italie à Minturnes, ensuite sur celles d'Afrique à Carthage. — Sylla casse tout ce qu'avait fait Sulpicius, rend au Sénat la proposition des lois et rétablit le vote par centuries ; puis, pour se concilier le peuple, il favorise l'élection de Cornélius Cinna, partisan de Marius, comme consul. Celui-ci a pour collègue Caïus Octavius, dévoué à l'aristocratie.
Mithridate envahit de nouveau la Bithynie et la Cappadoce. Il bat Aquilius, commissaire du Sénat en Asie et s'avance jusque dans la Phrygie, la Carie, la Lydie, qui dépendaient des provinces romaines. Il ordonne aux villes grecques d'Asie de massacrer tous les citoyens romains : 80 000 sont égorgés.
87. Sylla débarque en Grèce avec cinq légions, bat Archélaüs, général de Mithridate, et met le siège devant Athènes, tandis qu'il envoie son questeur Lucullus réunir une flotte sur les côtes de l'Egypte et de la Phénicie, pour préparer le passage en Asie.
A Rome, Cinna renouvelle la loi de Sulpicius concernant les alliés, mais Octavius surprend les Italiens accourus à Rome et en tue 10000. — Cinna, chassé de Rome, se retire chez les alliés et rappelle Marius. — Cinna, Marius, Sertonus et Carbon livrent à Octavius, Métellus Pius et Pompée Av. J.-C.
le père une grande bataille sous les murs de Rome, qui se rend aux démocrates. — Proscriptions ordonnées par Marius. Parmi les victimes sont les orateurs Marc Antoine et Crassus.
Philon, chef de l'académie, quitte Athènes et vient s'établir à Rome. Il fut un des maîtres de Cicéron avec le Rhodien Molon, fameux rhéteur. — Plotius Gallus enseigne le premier à Rome la rhétorique latine.
86. Septième consulat de Marius, qui meurt dix-sept jours après de ses excès de table. Il avait pour collègue Cinna. Valérius Flaccus, qui succède à Marius dans le consulat, se fait envoyer contre Mithridate ; il est tué par un de ses officiers, Fimbria, qui s'empare du commandement. Cinna conserve le consulat les deux années suivantes.
Sylla prend Athènes après un siège de dix mois et l'inonde de sang. — Défaites d'Archélaus, en Béotie, à Chéronée et à Orchomène.
85. Succès de Fimbria, en Asie, sur Mithridate.
84. Cinna, consul pour la quatrième fois, est massacré par ses soldats, laissant à la tête du parti marianiste Carbon, Norbanus et Marius le jeune. Carbon reste seul consul. Sylla conclut avec Mithridate la paix de Dardanum, en Troade, par laquelle Mithridate renonce à l'Asie Mineure, livre 80 vaisseaux, licencie ses marins et paye 2 000 talents. Les Romains imposent à la province d'Asie un tribut de 20 000 talents. — Sylla, à son retour, enlevé d'Athènes la bibliothèque d'Apellicon de Téos, qui renfermait plusieurs ouvrages d'Aristote et de Théophraste, encore inconnus, et les envoie Rome.
83. La Syrie, épuisée par les guerres civiles, se donne au roi d'Arménie Tigrane, sous lequel elle commence à goûter un peu de repos.
Sylla, auquel s'étaient joints Métellus Pius, Crassus le Riche, Pompée le fils, alors âgé de 23 ans, Céthégus, Verres et d'autres consulaires, défait en personne, à Canusium en Apulie, le consul Norbanus ; Pompée triomphe de Carbon, qui cependant rentre dans Rome, où il prend possession du consulat avec le fils de Marius. — Le marianiste Sertorius passe en Espagne.
82. Défaite du jeune Marius à Sacriport, dans le Latium. — Les Samnites marchent sur Rome, sous la conduite de Pontius Télésinus. — Bataille sanglante de la Porte-Colline, gagnée par Sylla. — Le jeune Marius se tue dans Préneste, et Carbon est mis à mort par Pompée. — Proscriptions de Sylla, qui durent plusieurs mois et coûtent la vie à 33 consuls, 7 préteurs, 60 édiles, 200 sénateurs et 150 000 citoyens. — Sylla se fait élire dictateur perpétuel, et s'efforce de rétablir l'ancienne constitution par une série de lois Cornéliennes, qui rendent les jugements au Sénat, restreignent le pouvoir des tribuns, enlèventla cité aux Italiens, etc. Il distribue les terres de ses ennemis à 120 000 légionnaires, fonde la ville de Florence en Étrurie.
81. Le rhéteur latin Otacilius Plotus, maître de Pompée, est le premier fils d'affranchi qui ait écrit une histoire du droit.
80. Les Romains s'emparent de Mitylène, la seule ville d'Asie qui fût restée en hostilité avec eux après la paix avec Mithridate. César fit ses premières armes au siège de cette ville. — Cicéron, âgé de 27 ans, plaide pour Sex. Roscius contre Chrysogonus, affranchi de Sylla. Il part ensuite pour Athènes, où il restera trois années.
79. Sylla abdique la dictature. — Cicéron jouit à Athènes du commerce d'Antiochus, philosophe de l'ancienne académie et de Zenon l'épicurien.
78. Mort de Sylla. — Tentative du consul Eniilius Lépidus pour relever le parti populaire. Lutatius Catulus, son collègue, armé par le Sénat d'un
Av. J.-C.
pouvoir discrétionnaire, le défait, avec.'aide de Pompée, au pont Milvius, près de Rome, et à Cosa, en Étrurie, et le chasse de l'Italie. — Le Sénat envoie contre Sertorius, en Espagne, le fils de Métellus le Numidique. — Cicéron parcourt toute la province d'Asie ; il se lie, à Rhodes, avec Apollonius Molon, rhéteur célèbre, et Posidonius, Syrien d'Apamée, disciple du stoïcien Panétius.
77. Cicéron quitte l'Asie et revient à Rome.
Le proconsul P. Servdius est envoyé contre les pirates. Il les combat durant trois années sur les côtes de Cilicie et de Pamphylie et dans les montagnes de l’Isaurie ; il obtient le surnom d'Isauricus.
76. Pompée, simple chevalier, bien qu'il n'ait encore exercé aucune magistrature élective, obtient des pouvoirs consulaires et est adjoint à Métellus pour combattre Sertorius, auquel Perpenna a amené les débris de l'armée da Lépidus.
65. Questure de Cicéron en Cicile. — Le consul C. Aurélius Cotta restitue aux tribuns, qui en avaient été dépouillés par Sylla, le droit de haranguer le peuple et d'aspirer aux charges.
Antiochus l'Asiatique, petit-fils du roi Séleucide Antiochus le Cyzicénien, vient réclamer à Rome la Syrie que gouverne Tigrane, roi d'Arménie.
74. Nicomède, roi de Bithynie, lègue ses États au peuple romain. Mithridate alors rompt la paix et envahit la Bithynie et l'Asie romaine. — On envoie contre lui les deux consuls L. Licinius Lucullus et M. Aurélius Cotta. — Mithridate bat Cotta, près de Chalcédoine, mais est enveloppé par Lucullus, à Cyzique, sur la Propontide.
73. Troisième guerre des esclaves. Le Thrace Spartacus s'établit sur le mont Vésuve avec 78 de ses compagnons. Tous les esclaves de la Campanie viennent se joindre à lui. Durant deux années, il tient en échec les généraux romains.
72. Les Chinois détruisent l'empire formé au N. E. de la Sogdiane par les Hioung-Nou.
En Espagne, Perpenna fait assassiner dans un repas Sertorius, mais il est vaincu et pris par Pompée, qui le fait mettre à mort.
Lucullus, qui a mis le siège pendant l'hiver devant Amisus, défait à Cabira, sur le haut Halys, Mithridate, qui se retire en Arménie.
71. Le préteur Marcus Crassus le Riche défait et tue Spartacus sur les bords du Silarus en Lucanie. 40 000 esclaves restent sur la place ; 5000 fuyards se rallient ; Pompée, qui revenait d'Espagne, les taille en pièces et se proclame le sauveur de la république. On lui décerne alors le nom de Grand. Prise d'Amisus par Lucullus.
70. Mort d'Alexandra, veuve d'Alexandre Jannée, qui a gouverné pendant neuf ans la Judée, au nom de ses jeunes fils. — Rivalité politique et religieuse des Pharisiens et des Sadducéens, qui s'appuient les premiers sur Hyrcan II, et les seconds sur Aristobule II. La lutte entre les deux frères amènera l'intervention des Romains.
Le tribunat recouvre son antique influence sous le consulat de M. Crassus et Pompée. — Procès de Verres, qui a exercé trois ans la préture en Sicile. Cicéron et Hortensius. — Le préteur L. Aurélius Cotta, oncle de César, propose une loi qui enlève aux sénateurs l'exercice exclusif des fonctions judiciaires, au partage desquelles sont admis les chevaliers et les tribuns du trésor.
69. Lucullus marche contre Tigrane, roi d'Arménie. Il franchit l'Euphrate, bat Tigrane sous les murs de Tigranocerte et s'empare de cette place. — Le dernier Séleucide, Antiochus XIII l'Asiatique, profite de la défaite de Tigrane pour rentrer en Syrie. — Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les pirates dans la mer de Crète. Av. J.-C.
68. Prise de Nisibe par Lucullus.
67. Le peuple charge Pompée, par la loi Gàbinia, de purger la Méditerranée des pirates qui affamaient l'Italie. Pompée termine cette guerre en 3 mois et réduit la Cilicie en province romaine. — Questure de César en Espagne.
Révolte des soldats de Lucullus, qui est contraint d'évacuer l'Arménie. Un plébiscite, provoqué par les partisans de Pompée, donne le consul Acilius Glabrion pour successeur à Lucullus. Mithridate reprend la Cappadoce.
66. Pompée obtient le commandement de la guerre contre Mithridate par la loi Manilia, qui fut soutenue par le préteur Cicéron. — Mithridate, vaincu près des sources de l'Euphrate, se réfugie dans le Bosphore cimmérien, où règne son fils Pharnace. — Tigrane fait sa soumission à Pompée, qui lui laisse son royaume moyennant le payement de 6000 talents. Conquête de la Crète par Métellus.
65. Premier complot de Catilina, dans lequel entrent les jeunes Cn. Pison, Crassus et Jules César. Il échoue par la faute de Crassus. — César se rend populaire en relevant les trophées de Marius aux portes du Capitole.
64. Cicéron, candidat au consulat, l'emporte sur six compétiteurs, au nombre desquels était Catilina. Il a pour collègue Antonius, fils de l'orateur Marc Antoine.
Pompée réduit en province romaine la Syrie et la Phénicie.
63. Ariobarzane cède le trône de Cappadoce à son fils Ariobarzane II. — Pompée intervient, en Judée, pour le roi Hyrcan contre son frère Aristobule ; il prend Jérusalem après un siège de 3 mois. — Mithridate, trahi par son fils Pharnace, se donne la mort. Réduction du royaume de Pont en province romaine. Pharnace conserva le Bosphore. Le roi Galate Déjotarus obtint quelque accroissement de territoire. Un certain Attale et Pyleeménès reçurent une partie de la Paphlagonie. Ariobarzane joignit à la Cappadoce la Sophène et la Gordyène.
A Rome, César obtient à l'élection la charge de grand pontife. — Cicéron combat la loi agraire du tribun Rullus, qui voulait que des commissaires, investis pour 5 ans d'un pouvoir absolu, vendissent toutes les terres du domaine public, et qu'avec l'argent provenant de cette vente on achetât en Italie des champs labourables pour distribuer aux pauvres. Il fit aussi rejeter la proposition d'un autre tribun qui demandait la restitution des biens aux fils des proscrits.
Conjuration de Catilina. L'éloquence et l'activité de Cicéron la font échouer. Naissance d'Auguste.
62. Catilina est vaincu et tué par le proconsul Antonius à Pistoia, en Étrurie. Lutte entre César, préteur, et Caton, tribun du peuple, au sujet des propositions tribunitiennes de Métellus Nepos, ennemi de Cicéron et créature de Pompée. — Tentative de sacrilège et d'adultère du jeune patricien Clodius, dans la maison de César, qui répudie sa femme.
61. Entrée triomphale de Pompée à Rome. Discours de Cicéron pour le poëte Archias.
60. Campagne de César, propréteur, contre les Lusitaniens révoltés. Il revient à Rome et sollicite le consulat. — Premier triumvirat entre César, Pompée et Crassus. César obtient le consulat pour l'année suivante.
59. César consul, malgré l'opposition de son collègue Bibulus et d'une partie de l'aristocratie, gagne le peuple par une loi agraire et les chevaliers en réduisant les fermages de l'Asie. Par la
Av. J.-C.
loi Vatinia, due au tribun Vatinius, il se fit adjuger, pour 5 ans, le gouvernement des deux Gaules (cisalpine et transalpine) et de l'Illyrie ; il fit donner à Pompée celui d'Espagne, et à Crassus celui de Syrie. César épouse Calpurnie, fille de Pison, et donne sa fille Julie en mariage à Pompée. — Naissance de l'historien Tite-Live, à Padoue, dans la Gaule transpadane.
58. Le tribun Clodius, instrument des triumvirs, sous le consulat de Pison et de Gabinius, l'un beau-père et l'autre ami de César, fait exiler Cicéron. — Caton est envoyé dans l'île de Cypre pour en prendre possession.
Campagne de César contre les Helvètes, et contre les Suèves que commande Arioviste.
57. Pompée et le tribun Milon font rappeler Cicéron de l'exil.
Campagne de César contre les Belges.
56. Les Scythes, qui avaient soumis l'Inde après la Bactriane, en sont expulsés par Vicramaditya, roi des rives de l'Indus. Peu après, ils se soumettront aux Chinois.
Caton revient de l'île de Cypre.
Campagne de César contre les peuples maritimes de l'Armorique ; soumission des Vénètes.
55. Les triumvirs renouvellent leur alliance dans une conférence à Lucques, en Etrurie. Crassus et Pompée obtiennent le consulat. — La loi du tribun Tréboniùs leur donne pour 5 ans, à Pompée, la province d'Espagne, qu'il fera administrer par ses lieutenants, à Crassus, la Syrie avec la guerre contre les Parthes ; César est prorogé pour 5 ans dans le gouvernement des Gaules. — Pompée fait décider que les juges seront toujours pris dans les trois classes du sénat, de l'ordre équestre, des tribuns du trésor, mais que l'on choisira les plus riches.
Cicéron compose son De Oratore, en 3 livres — Virgile, né à Mantoue, dans la Gaule transpadane, prend la robe virile.
Campagne de César, au delà du Rhin, contre les Germains Usipètes et Tenchthères. Ire expédition en Bretagne.
En Orient, Gabinius rétablit sur le trône d'Egypte Ptolémée XI Aulètes, chassé l'année précédente par les Alexandrins. Ce prince était le fils naturel de Ptolémée Lathyre. Rome avait refusé longtemps de le reconnaître, en vertu d'un testament réel ou supposé de Ptolémée X, qui faisait les Romains héritiers de ses Etats.
54. Préture de Caton. — Cicéron compose son ouvrage De Republica. 2e expédition de César en Bretagne.
Crassus commence la guerre contre les Parthes.
53. Ligue formée par les Carnutes, les Êburons, les Nerviens et les Trévires, sous la conduite d'Ambiorix et d'Indutiomar. Les Gaulois sont vaincus par César.
Crassus périt à Carrhes. Les Parthes envahissent les provinces de Syrie et de Cilicie.
Mort de Julie, femme de Pompée, fille de César.
52. Soulèvement général des populations gauloises du midi et du centre, provoqué par l'arverne Vercingétorix.
51. Mort de Ptolémée Aulètes, laissant deux fils, Ptolémée XII et Ptolémée XIII, et une fille, la fameuse Cléopâtre, qui épouse Ptolémée XII.
Cicéron, proconsul en Cilicie, remporte quelques succès sur les Parthes.
César s'empare d'Alesia, ville du pays des Mandubiens, près des Édues (Côte-d'Or), où s'était enfermé Vercingétorix.
50. César achève la conquête de la Gaule transalpine. Il organise une légion composée de Av. J.-C.
Gaulois, la légion de l'Alouette, qui portait sur le casque, au lieu de l'aigle romaine, l'alouette, emblème national.
Mésintelligence entre César et Pompée. César gagne le tribun Curion. Décret du sénat qui ordonne à César et à Pompée d'envoyer chacun une légion pour faire la guerre aux Parthes. César en envoie deux que le consul Claudius Marcellus livre à Pompée.
Appius Claudius Pulcher et L. Calpurnius Piso Caesoninus, derniers censeurs nommés par le peuple. — Ils chassent du sénat l'historien Salluste. Mort du célèbre orateur Hortensius.
49. Le sénat assigne un jour à César pour licencier ses troupes. Antoine et Cassius, tribuns du peuple, se déclarent pour César, et viennent le trouver avec Curion. — César franchit le Rubicon et s'empare de Rome, que quitte Pompée qui se retire en Epire avec une partie du sénat et le consulaire Cicéron. — César passe en Espagne, où il combat l'armée pompéienne commandée par Afranius, Pétréius et Térentius Varron, savant grammairien et agronome. Prise de Marseille. — De retour à Rome, César exerce onze jours la dictature. Désigné pour le consulat de l'année suivante, avec Servilius Isauricus, il se rend à Brindes, d'où il passe en Epire. Le droit de cité est accordé aux Transpadans.
48. Pompée ne sait pas mettre à profit les lenteurs et les fautes de César devant Dyrrachium, et passe en Thessalie, où il est vaincu à Pharsale. Il se réfugie en Égypte, où il est mis à mort par l'ordre des ministres du jeune Ptolémée XII. — César arrive en Égypte. Guerre d'Alexandrie ; Ptolémée périt noyé dans le Nil. Cléopâtre est placée sur le trône, avec son jeune frère, Ptolémée XIII, pour mari.
47. L'Iduméen Antipater, ministre du roi Hyrcan II, qui avait aidé César dans la guerre d'Alexandrie, reçoit le titre de procurateur de la Judée. — César quitte l'Égypte et marche contre Pharnace, roi du Bosphore Cinimérien ; il le défait à Zéla et annonce au sénat sa victoire par trois mots célèbres : Veni, vidi, vici. — De retour à Rome, il exerce une deuxième fois la dictature. Cicéron se rapproche de César.
46. Expédition de César en Afrique, où il a à combattre Métehus Scipion, beau-père de Pompée, Caton, Afranius, Pétréius et le roi de Mauritanie, Juba. — Victoire de César à Thapsus. — Caton se donne la mort dans Utique. — César établit Salluste, l'historien, gouverneur de la province d'Afrique, et organise la Numidie en province romaine.
César, de retour à Rome, célèbre quatre triomphes, sur les Gaulois, sur l'Égypte, sur le Pont, sur l'Afrique. Il est nommé, par le sénat, dictateur pour 10 ans. Il a en même temps le titre de consul. Il charge l'astronome alexandrin, Sosigène, de réformer le calendrier romain, qui dès lors s'appela calendrier Julien. — Cicéron, qui venait de prononcer ses fameux discours pour Marcellus et pour Ligarius, compose son Brutus y vel de claris oratoribus.
45. Antipater fait travailler au rétablissement des murs de Jérusalem. Le gouvernement de cette ville est confié à Phasaël, son fils aîné, et celui de la Galilée à Hérode, son second fils.
Expédition de César, en Espagne, contre les fils de Pompée, qu'il défait à Munda. Cnéus Pompée, l'aîné, est tué dans cette bataille. Fin de la guerre civile. Deuxième triomphe de César. Dans les fêtes données à Rome, le poëte mimique Labérius, chevalier romain, est contraint de jouer lui-même sur la scène le mime qu'il a composé. — Cicéron écrit son Orator, et plusieurs autres ouvrages :
Av. J.-C.
De finibus bonorum et malorum ; Academicæ quæstiones.
Loi Julia, qui régularise la situation politique des villes de l'Italie. Elle se trouve citée dans une inscription de Padoue (Orelli, n. 3676) sous le titre de Lex Julia municipalis, et dans le Digeste sous le titre de Lex municipalis. Une table de bronze contenant cette loi fut découverte en 1732, et se trouve maintenant à Naples, dans le musée Bourbon. Elle est connue sous le nom de Table d'Héraclée.
44. Cléopâtre, qui a fait périr son frère, le dernier Ptolémée, pour régner seule, vient à Rome. — Mort d'Antipater, père d'Hérode, empoisonné par Malichus, ministre d'Hyrcan et son rival.
César est créé dictateur pour la vie, consul pour dix ans ; il reçoit le titre héréditaire d'Imperator. Antoine donne au 5e mois, Quintilis, où est né César, le nom de Julius (juillet). César projette de relever Corinthe et Carthage ; il se disposait à marcher contre les Parthes, lorsqu'il périt dans le sénat, à 55 ans, frappé de vingt et un coups de poignard (ides de mars, ou 15 mars), au pied de la statue de Pompée. Parmi les assassins étaient Marcus Junius Brutus, fils adoptif de César, Cassius, beau-frère de Brutus, Trébonius, Tullius Cimber, Casca, Décimus Brutus, Métellus. — Lépide, maître de la cavalerie, et Antoine, consul, empêchent l'abrogation des actes de César ; célébration publique de ses funérailles. Les conjurés sont forcés de quitter Rome, où domine Antoine. — Octave, âgé de 18 ans, vient à Rome pour recueillir la succession de César, son oncle. Antoine le traite avec mépris. Octave flatte Cicéron et se concilie les vétérans de César. Antoine veut dépouiller deux des meurtriers de César des provinces que le dictateur lui-même leur avait données, Junius Brutus, de la Macédoine, Décimus Brutus, de la Gaule cisalpine. — 1re Philippique de Cicéron contre Antoine. Il compose les Tusculanes, le De Natura deorum, le De Senectute, le De Officiis.
43. Colonie romaine établie à Lugdunum, au confluent de la Saône et du Rhône, par Munatius Plancus, orateur, disciple de Cicéron. Antoine assiège Décimus Brutus dans Modène ; le sénat, entraîné par Cicéron, le déclare ennemi public et envoie contre lui les deux consuls C Vibius Pansa et A. Hirtius, avec le jeune Octave, comme propréteur. Antoine est défait à la bataille de Modène, et la mort des deux consuls livre à Octave les légions avec le titre d’Imperator. Octave rentre dans Rome et se fait donner le consulat, malgré le sénat qui commençait à le redouter. — Il se rapproche alors d'Antoine et de Lépide et forme avec eux le 2e triumvirat.
Proscriptions. Mort de Cicéron, sacrifié lâchement par Octave à la haine d'Antoine et de Fulvie.
Après la mort de D. Brutus, qui fut le dernier gouverneur de la Gaule cisalpine, fut rendue la loi Rubria, qui régularisait la situation politique des municipes de cette province. Tandis que les municipes de l'Italie possédaient dans toute son étendue la juridiction criminelle et la juridiction civile, les magistrats des municipes de la Gaule cisalpine n'eurent que la juridiction ordinaire, et encore cette juridiction ne s'exerçait que dans les cas où il ne s'agissait pas de plus de 15 000 sesterces ; dans les grands procès, et dans les affaires extraordinaires, c'était au préteur romain à connaître, en vertu de son imperium. Le texte de cette loi fut découvert, en 1760, dans les ruines de Véleia, et se trouve actuellement dans le musée de Parme. Elle est importante en ce que la condition qu'elle fit aux municipes de la Gaule cisalpine fut à peu près celle des municipes du reste de l'empire. Av. J.-C.
En Judée, Hérode venge la mort de son père, Antipater, en faisant assassiner Malichus.
42. Octave et Antoine marchent en Orient contre les meurtriers de César, Brutus et Cassius, qui à la nouvelle du départ d'Octave et d'Antoine s'avancent jusqu'à Philippes en Macédoine. En deux jours, il s'y donne deux batailles. Le premier jour, Brutus vainquit Octave, mais Cassius fut défait par Antoine, et se donna la mort. Le second jour, Brutus fut mis en déroute et se tua en s'écriant : « Vertu, tu n'es qu'un nom. » Il ne reste plus pour soutenir la lutte contre les triumvirs que les flottes de Marcus et de Sextus Pompée, qui dominent dans la Méditerranée.
Hérode, en Judée, se réconcilie avec Hyrcan, qui lui promet sa fille Mariamne, et défait Antigone, fils d'Alexandre, son rival.
41. Antoine passe en Orient, Octave en Italie, où il distribue aux vétérans les terres qui leur avaient été promises ; les biens du père de Virgile sont épargnés. — L. Antonius, consul, frère du triumvir, à l'instigation de Fulvie, sa belle-sœur, prend la défense des Italiens contre Octave. Celui-ci l'affame dans Pérouse, en Étrurie, et l'obligera à se rendre.
Antoine cite à son tribunal, en Cilicie, la reine d'Égypte, Cléopatre, accusée de favoriser le parti républicain vaincu à Philippes, et se prend de passion pour elle. — Hérode se concilie la faveur d'Antoine qui le nomme tétrarque avec son frère Phasaël, mais il est forcé par Pacorus, roi des Parthes, de quitter Jérusalem.
40. Mort de Fulvie. Octave essaye de gagner Sextus Pompée en épousant Scribonia, sœur de Scribonius Libo, beau-père de Sextus. — Alliance de Sextus avec Antoine. Celui-ci vient assiéger Blindes, pendant que Sextus faisait une descente en Italie. Paix de Brindes entre Octave et Antoine conclue par la médiation de L. Cocceius Nerva, d'Asinius Follion et de Mécène. Partage du monde romain. Antoine a l'Orient, Octave l'Occident ; l'Italie reste indivise ; l'Afrique est donnée à Lépide. Enfin Antoine épouse Octavie, sœur d'Octave.
Les Parthes, guidés par Labiénus, ancien lieutenant de César, envahissent la Syrie. Ils font prisonnier Hyrcan et mettent à sa place Antigone. Hérode vient à Rome implorer le secours d'Octave et d'Antoine, et obtient par un décret du sénat le royaume de Judée.
39. Paix de Misène, conclue entre les triumvirs et Sextus Pompée.
Succès de P. Ventidius, lieutenant d'Antoine, sur les Parthes, qu'il chasse de la Syrie.
38. Sosius, lieutenant d'Antoine, détruit en Judée le parti d'Antigone, qui est vaincu, assiégé dans Jérusalem et mis à mort. Hérode, devenu roi de Judée, épouse Mariamne, fille d'Hyrcan, et commence un règne de 40 ans, souillé par des crimes.
Octave répudie Scribonia, qui lui a donné Julie, et enlève à Tibérius Claudius Néron, Livie, mère de Tibère depuis 4 ans, et enceinte de Drusus. — Rupture entre Octave et -Sextus Pompée ; guerre de Sicile. — Mécène recommande Horace à Octave.
Nouveaux succès de Ventidius sur les Parthes. Antoine lui permet de venir triompher à Rome.
37. Entrevue à Tarente d'Antoine et d'Octave, qui se concertent pour combattre Sextus Pompée et pour renouveler le triumvirat. Ils se continuent pour 5 ans dans cette magistrature ; le nom de Lépide est conservé dans l'alliance.
Agrippa, lieutenant d'Octave, consul, lutte contre les Germains.
36. Guerre entre Octave et Sextus Pompée. Lépide
Av. J.-C.
s'empare d'une grande partie de la Sicile. Victoires d'Agrippa sur Sextus Pompée à Myles et à Nauloque. — Démêlés d'Octave et de Lépide au sujet de la Sicile, que celui-ci prétendait garder. Octave gagne les troupes du triumvir, qui est dépouillé de sa dignité et réduit à la charge de souverain pontife.
Antoine fait périr le roi de Cappadoce, Ariarathe VII, et le remplace par Archélaus, petit-fils du général Archélaus que Mithridate avait envoyé en Grèce contre Sylla. — Son expédition malheureuse contre les Parthes. Il revient passer l'hiver auprès de Cléopatre, avec laquelle il commence en Égypte la vie inimitable.
35. Campagne d'Octave contre les Japodes, les Dalmates et les Pannoniens, pendant que ses lieutenants luttent contre les Salasses dans les Alpes occidentales.
34. Mort de l'historien Salluste.
Antoine s'empare par trahison d'Artavasde, roi d'Arménie, le fait charger de chaînes et l'envoie à Alexandrie. Il donne ses États aux enfants de Cléopatre.
33. Edilité d'Agrippa, marquée par de grands travaux : restauration des aqueducs et de la Cloaca maxima ; construction de trois portiques et de la bibliothèque d'Octavie.
Nouvelle expédition d'Antoine contre les Parthes ; il ne dépasse pas la Médie.
32. Antoine envoie en Égypte la bibliothèque de Pergame qui renfermait 200 000 volumes. Il rompt avec le gouvernement de Rome et avec Octave en célébrant à Alexandrie ses triomphes pour ses prétendues victoires sur les Parthes, en partageant aux enfants de Cléopatre les provinces romaines de l'Orient, enfin en répudiant publiquement Octavie.
Octave lit dans le sénat le testament d'Antoine, qui est déclaré ennemi public.
31. Bataille d'Actium : défaite d'Antoine, trahi par Cléopatre. — Mécène gouverne Rome en l'absence d'Octave. — Octave répare les maux causés en Grèce par la présence des armées d'Antoine et établit des colonies militaires en Macédoine. De retour en Italie, il apaise une révolte des vétérans, puis retourne en Orient et apparaît à Samos 30 jours après son départ. Dans cette île et à Rhodes, il règle le sort des monarques de l'Asie. Il confirme à Hérode le titre de roi de Judée.
30. Octave passe en Égypte. Antoine, trompé par Cléopatre, se tue à 53 ans. Cléopatre, désespérant de séduire Octave, se donne la mort, à l'âge de 39 ans. Réduction de l'Égypte en province romaine. Octave nommé pour la gouverner le poëte Gallus, simple chevalier romain, avec le titre de préfet et des attributions purement militaires. La juridiction civile appartenait à d'autres magistrats. Un décret interdit à tout sénateur romain l'entrée de cette province, sans la permission expresse du sénat.
Avant de quitter l'Égypte, Octave fonde Nicopolis à l'endroit où il a vaincu Antoine, et établit les jeux Actiaques. Il passe ensuite en Asie, où il fait cesser les exactions dont elle est victime. — Conjuration du fils de Lépide. — Honneurs rendus par le sénat à Octave. On établit des jeux quinquennaux en son honneur. L'anniversaire de sa naissance sera consacré par des prières publiques, et la tribu, dans laquelle il votait, fut appelée Julia. Le jour de la naissance d'Antoine fut déclaré néfaste et ses statues furent renversées. La puissance tribunitienne est donnée a Octave avec le droit de protéger tous les citoyens qui l'imploraient, et de voter en faveur de l'accusé dans les causes criminelles. Octave, qui était Av. J.-C.
encore en Asie, refusa probablement la puissance tribunitienne et défendit qu'on lui élevât des temples à Rome et en Italie, mais il autorisa l'apothéose de J. César.
29. Retour d'Octave en Italie. Son triple triomphe : pour la, guerre contre lesDalmates, pour Actinm, pour l'Égypte. Le temple de Janus est fermé. Octave se continue 9 ans de suite dans le consulat (de l'année 31 à l'année 23). — Il est décoré du titre & ; Imper ator. Ce titre placé, non comme autrefois après, mais avant le nom propre, fait de lui un Empereur et de la république un Empire.
Denys d'Halicarnasse, auteur des Antiquités romaines, prépare les éléments de son ouvrage qu'il écrira en grec.
28. Hérode fait périr sa femme Mariamne, sa bellemère et les deux fils qu'il a eus de Mariamne. César Octave, consul avec Agrippa, fait faire le dénombrement de tous les citoyens de Rome et de tous les sujets de l'empire. — Remplissant les fonctions de censeurs, ils réforment le sénat, l'ordre équestre, les lois et les mœurs. Agrippa fait inscrire, comme censeur, Octave à la tête de la nouvelle liste des sénateurs et le fait proclamer prince du sénat, ce qui lui conférait le droit d'opiner le premier, c'est-à-dire d'entraîner à son avis l'assemblée. — Octave règle que deux anciens préteurs seront chargés, chaque année, de la surveillance du trésor public. Distinction dès lors établie entre le fisc et l'serarium.
27. Octave feint d'abdiquer. Il accepte l'autorité pour 10 ans. Partage des provinces entre l'empereur et le sénat. Octave se réserve celles où résident les légions. Création de la garde prétorienne. Plancus fait donner à Octave le surnom d'Auguste. Sa maison, située sur le mont Palatin, est ornée de lauriers et d'une couronne de chêne pour rappeler qu'il était le perpétuel vainqueur des ennemis de Rome et le sauveur de tous les citoyens. Sextus Pacuvius, tribun, fera décréter que le mois de Sextilis sera désormais nommé Augustus (août). Il visite la Gaule, où quelques mouvements des Aquitains avaient été comprimés par Valérius Messala Corvinus, protecteur du poëte élégiaque Tibulle. — Auguste conserve la division de la Gaule en quatre parties, la Narbonnaise, l'Aquitaine, la Celtique et la Belgique, mais il recule les limites de l'Aquitaine, de la- Garonne à la Loire, et donne à la Celtique le nom de Lugdunaise.
26. Cornélius Gallus, qui s'est rendu coupable d'exactions en Égypte, est rappelé ; accusé dans le sénat, condamné, dépouillé de ses biens, il se donne la mort † — À cette époque fi. Properce et Tibulle.
25. Tandis que ses lieutenants luttent contre les Salasses dans les Alpes, Auguste dirige une expédition contre les Astures et les Cantabres. — Le temple de Janus est fermé pour la deuxième fois depuis la bataille d'Actium. — Messala Corvinus, premier préfet de la ville (Præfectus urbi).
24. Campagne du chevalier iElius Gallus, gouverneur d'Égypte, contre les peuples de l'Arabie Sabéenne, dite Heureuse. — A, cette époque, le géographe Strabon visitait l'Égypte. Virgile, déjà connu par ses Églogues et ses Géorgiques, commence l'Enéide.
23. Après une grave maladie dont il fut atteint en Espagne, Auguste se démet du consulat en faveur de L. Sextius, partisan de Brutus. Le sénat accorde à Auguste la puissance tribuni tienne et le pouvoir proconsulaire pour toute sa vie, la prééminence sur tous les gouverneurs de provinces, et le privilège de proposer une affaire dans chaque assemblée du sénat, lors même qu'il ne serait
Av. J.-C.
pas décoré de la pourpre consulaire. Il ne se fait pas élire consul pendant 17 ans. Il perd son neveu et son gendre Marcellus, âgé de 20 ans, qu'Octavie avait eu d'un premier mariage avant d'épouser Antoine.
22. Conspirations de Fannius Cépion et de Muréna contre la vie d'Auguste. — Plancus et Paulus Lépidus, deux anciens proscrits, sont les derniers censeurs.
Victoire de Caïus Pétronius, préfet d'Égypte, sur Candace, reine d'Ethiopie.
21. Auguste visite la Grèce ; il passe l'hiver à Samos pour régler les affaires de l'Asie.
20. Naissance de Caïus, fils d'Agrippa, et de Julie, fille d'Auguste et veuve de Marcellus. Auguste reste en Asie et passe encore l'hiver à Samos. Il charge le fils de sa femme Livie, Tibère, âgé de 22 ans, d'établir en Arménie un roi dévoué aux Romains, Tigrane, frère et ennemi d'Artabaze. Il accroît le territoire du roi de Cappadoce, Archélaûs, qui règne encore 37 ans. — Les Parthes rendent à Auguste les aigles et les étendards pris sur Crassus.
19. Mort de Virgile à Brindes. Il sera enseveli près de Naples. — Troubles à Rome pour l'élection d'un 2e consul. Auguste prive le peuple de nommer le 2e consul et revêt de la pourpre Q. Lucrétius Vespillo, ancien proscrit. Auguste prend le titre de Préfet des moeurs et de consul à vie. Agrippa achève la soumission des Cantabres.
18. Auguste se fait renouveler l'exercice du pouvoir pour 5 ans, après lesquels il le prendra encore pour cinq, puis pour dix encore, de façon à conserver constamment le pouvoir, sans choquer ouvertement les opinions républicaines des Romains. Il associe Agrippa à la dignité tribunitienne. — Loi Julia contre le célibat. — Mort du poëte Tibulle.
17. Auguste et Agrippa font célébrer avec beaucoup de magnificence les jeux séculaires pour lesquels Horace a composé son Carmen sæculare. — Auguste adopte les deux fils d'Agrippa et de Julie, Lucius et Caïus.
Auguste visite la Gaule. Fondation d'Augustodunum. — Agrippa est reçu par le roi de Judée Hérode, qui a pour principal conseiller Nicolas de Damas, écrivain polygraphe.
15. Campagne des fils de Livie, Tibère et Drusus, contre les peuples de la Rhétie, au nord des Alpes.
13. 1er consulat de Tibère. — Lutte de Drusus contre les Germains sur le Rhin.
12. Mort d'Agrippa, à l'âge de 51 ans, laissant deux fils, Caïus et Lucius César. — Après la mort de Lépide, l'ancien triumvir, Auguste prend le titre de grand pontife.
Les Gaulois élèvent près de Lyon un autel à Auguste comme à un dieu. — Expédition de Drusus contre les Germains. Il s'avance jusque dans l'île des Bataves et ravage le territoire des Sicambres.
11. A Rome, dédicace du temple de Marcellus. — Mort d'Octavie, sœur d'Auguste. — Drusus s'avance jusqu'au Weser, en Germanie. — Son frère Tibère, qui vient d'épouser la veuve de Marcellus et d'Agrippa, Julie, fille d'Auguste, lutte contre les Dalmates et les Pannoniens.
10. Auguste confie au savant grammairien Hygin la direction de la bibliothèque Palatine. — Expédition de Tibère contre les Dalmates. — Victoire de Drusus sur les Cattes. — Naissance de Claude, fils de Drusus, le jour où fut faite la dédicace de j l'autel élevé à Lyon en l'honneur d'Auguste par : les Gaulois. Av. J.-C.
9. Drusus s'avance en Germanie jusqu'à l'Elbe. Il meurt au milieu de ses soldats, à l'âge de 30 ans.
8. Auguste feint une deuxième fois d'abdiquer. Le pouvoir lui est remis pour 10 ans. — Mort de Mécène. — Mort d'Horace.
Tibère remplace son frère Drusus sur le Rhin. — Réduction de la Pannonie.
7. Triomphe de Tibère pour ses victoires sur les Germains. Son 2e consulat.
Denys d'Halicarnasse publie ses Antiquités romaines.
6. Tibère, qui vient de recevoir la puissance tribunitienne pour 5 ans, est jaloux de la faveur dont jouissent les deux fils d'Agrippa, nommés princes de la jeunesse, et quitte l'Italie. Il restera 7 ans à Rhodes.
5. Auguste donne la toge virile à l'aîné de ses petits-fils, Caïus César. — 12e consulat d'Auguste, après un intervalle de 17 ans
3. Loi Furia-Caninia, qui réglait les affranchissements valides sur le nombre d'esclaves ; en tout cas, les affranchissements ne pouvaient excéder le nombre 100.
2. 13e consulat d'Auguste ; son petit-fils Lucius César prend la robe virile. — Le sénat et le peuple romain décernent à Auguste le titre de Père de Patrie. — Auguste bannit sa fille Julie, à cause de ses débauches. — Vers cette époque, division entre deux citoyens obscurs du commandement des gardes prétoriennes qu'Auguste avait jusqu'alors exercé lui-même.
1. Auguste envoie en Orient son petit-fils, Caïus César, pour comprimer les factions de l'Arménie. Paix universelle. 1er dénombrement fait en Judée par Varus, gouverneur de cette province, dénombrement qui, ordonné trois ans auparavant, n'avait pu s'exécuter dans la Judée avant qu'elle eût prêté à Auguste serment de fidélité, serment qu'Hérode fit prêter cette année à ses sujets. — Marie et Joseph se rendent à Bethléem pour se faire inscrire sur les registres de la province. Naissance de Jésus-Christ, le 25 décembre de cette année.
Ier siècle après Jésus-Christ.
Ap.J.-C.
1. Circoncision du fils de Marie, qui reçoit le nom de Jésus (sauveur). — Adoration des Mages. — Présentation au temple. — Massacre des innocents. — Joseph emmène Jésus et sa mère en Égypte.
Mort du roi Hérode. Ses fils, Archélaüs, Hérode Antipas et Philippe, se partagent ses États. Archélaus se rend à Rome pour faire confirmer ce partage par Auguste. — Joseph ramène Jésus et Marie en Judée, et va s'établir à Nazareth.
2. Mort inopinée de Lucius César, second fils d'Agrippa et de Julie. — Tibère obtient de rentrer à Rome, mais il continue d'y vivre en disgrâce.
3. Auguste se fait renouveler ses pouvoirs pour dix ans.
4. Mort de Caïus César, fils aîné d'Agrippa et de Julie, dans une ville de Lycie, à son retour d'Arménie. Auguste adopte Tibère et Agrippa Posthumus, 3e fils d'Agrippa, à la condition que Tibère adoptera Germanicus, fils de M. Cl. Drusus et d'Antonia.
Conspiration de Cinna. — Les Germains menacent la frontière romaine. Tibère est envoyé contre eux. Sous ses ordres était l'historien Velléius Paterculus, qui fera de suite huit campagnes en Germanie.
Ap. J.-C.
Mort d'Asinius Pollion, à l'âge de 80 ans. Orateur et poëte, il a été célébré par Virgile et Horace.
Loi Ælia Sentia défendant d'accorder le droit de cité à tout esclave ayant subi des peines infamantes, même après qu'il aurait été affranchi par son maître.
5. Insurrection contre Rome des Dalmates et des Pannoniens. — A Rome, tremblement de terre, inondation du Tibre, éclipse de soleil, famine.
6. Création de l'impôt du vingtième sur les héritages (lex vicesimæ hereditatum et legatorum). Le produit de cet impôt était consacré à l'entretien des troupes. — Tibère, qui se disposait à marcher contre les Marcomans, tourne ses forces contre les Pannoniens et les Dalmates révoltés. Cette guerre, qui dura 3 ans, occupa 15 légions romaines. Germanicus César s'y distingue.
Auguste, sous le prétexte de mettre un terme au despotisme d'Archélaùs en Judée, le dépouille de ses États, la Samarie, la Judée et l'Idumée, qu'il réunit à la Syrie romaine.
7. Disgrâce et exil d'Agrippa Posthumus dans l'île de Planasie.
8. Soumission de la Pannonie. La guerre continue en Dalmatie.
9. Auguste exile sa petite-fille Julie dans l'île de Tremiti, dans l'Adriatique, et le poète Ovide à Tomes, dans la petite Scythie, sur le littoral du Pont-Euxin. — Mort de Drusus, frère de Tibère.
Loi Pappia-Poppæa, rendue d'après le désir d'Auguste, pour donner plus de force et d'extension à la loi Julia contre les célibataires.
Soumission de la Dalmatie. — Désastre de Quintilius Varus, qui périt avec 3 légions, 3 corps d'auxiliaires, 6 cohortes, sous les coups d'Arminius, chef des Chérusques, dans la forêt de Teutberg, près de la Lippe, où il s'est engagé malgré les avertissements de Ségeste, allié de Rome, dont Arminius a ravi la fille.
10. Tibère est envoyé en Germanie, où Germanicus vient le joindre. Aucune bataille n'est livrée ; on parcourt seulement les pays voisins du Rhin. — Auguste associe Tibère à toutes les prérogatives impériales.
11. Mort de Messala Corvinus, orateur, personnage consulaire, à l'âge de 72 ans, l'un des derniers représentants du parti républicain.
12. Jésus dispute avec les docteurs dans le temple à Jérusalem.
Loi contre les libelles. Leurs auteurs sont déclarés coupables du crime de lèse-majesté. Germanicus contient les Germains. — Naissance de Caïus. Caligula, fils de Germanicus et d'Agrippine.
13. Auguste, pour la 5e fois, se fait renouveler ses pouvoirs pour 10 ans ; il associe de nouveau Tibère à la puissance tribunitienne, et autorise son fils Drusus à être désigné pour le consulat de la troisième année à venir, bien qu'il n'ait pas encore rempli la charge de préteur.
14. Auguste s'associe Tibère en qualité de censeur et fait faire pour la 3e fois le dénombrement de l'empire. C'est dans les dernières années du règne d'Auguste que le conseil du prince (consistorium principis) prend une plus grande importance, au point qu'il efface presque le sénat.
Mort d'Auguste à Nole, en Campanie, à l'âge de 76 ans. Tibère, qui se rendait à l'armée d’Illyrie, est averti par Livie, sa mère. Le peuple apprend en même temps la mort d'Auguste et l'avènement de Tibère.
Le corps d'Auguste rapporté à Rome fut enseveli dans le tombeau qu'il s'était élevé.
Tibère fait assassiner Agrippa Posthumus. — Ap. J.-C.
Apothéose d'Auguste. — Suppression définitive des comices populaires. Désormais les sénatus-consultes remplacent les plébiscites.
Révolte des légions de Pannonie. Tibère envoie son fils Drusus pour l’apaiser. — Révolte des légions de Germanie. Elles offrent l’empire à Germanicus. Générosité de ce prince, qui refuse au péril de ses jours. Il parvient à rétablir l’ordre et profite des bonnes dispositions des troupes pour aller attaquer les Germains.
15. Germanicus poursuit la guerre ; les derniers devoirs sont rendus à Varus et à ses légions sur le champ de bataille de Teutberg. — Défaite d'Arminius ; sa femme est prise ; Inguiomer, oncle d'Arminius et allié des Romains, se déclare contre eux. — Succès de Cécina, lieutenant de Germanicus.
Tibère, jaloux de la gloire de Germanicus, cherche à se concilier l’affection populaire.
16. Germanicus pénètre jusqu'aux rives du Weser ; il défait dans la grande bataille d'Idistavisus, Arminius et Inguiomer. — Nouvelle défaite d'Arminius. — L’armée romaine revient par mer, horrible tempête, perte d’une partie des troupes.
— Tibère rappelle Germanicus et laisse la Germanie en proie à la rivalité de Maroboduus et d'Arminius.
17. Triomphe de Germanicus à Rome. Tibère l’envoie en Orient.
Archélaüs, roi de Cappadoce depuis cinquante ans, est attiré à Rome, puis cité comme criminel ; il meurt de douleur et ses États sont réduits en province romaine. — La Comagène est gouvernée par un préteur. — Douze villes d'Asie sont renversées par un grand tremblement de terre. — Soulèvement de Tacfarinas en Numidie. — Mort d'Ovide à Tomes. — Mort de Tite Live à Padoue.
18. Germanicus règle les affaires d'Arménie et de Cappadoce. — Ses démêlés avec Pison, gouverneur de Syrie. — Il renouvelle l’alliance avec les Parthes. — Séjan, préfet des cohortes prétoriennes, les rassemble toutes dans un camp près de Rome.
19. Germanicus visite l'Egypte. — Drusus sème la discorde en Germanie ; Maroboduus, chassé par les Suèves, vient vivre à Ravenne. — Catualda, roi des Goths riverains de la Vistule, implore Drusus, qui l’envoie à Fréjus.
Arminius est assassiné par ses propres parents. — Germanicus meurt à Antioche, empoisonné, suivant le bruit public, par Pison et Plancine. — Consternation qui se répand à Rome. — Décret du sénat, pour abolir les cérémonies des Juifs et des Égyptiens. — Loi Julia Norbana, par laquelle les esclaves affranchis per epistolam interamicos, ou par d’autres formes encore moins solennelles, ne furent plus admis aux droits des citoyens romains, mais seulement à ceux des Latins envoyés dans les colonies ; d’où vient la dénomination de Latini juniani ou simplement Latini.
20. Agrippine rapporte d'Orient les cendres de Germanicus et demande vengeance à Tibère. — Édit de l’empereur pour comprimer la douleur publique. Pison est accusé, il meurt pendant le procès.
21. Nouvelle révolte de Tacfarinas. — Révolte des Gaulois sous J. Florus de Trêves et J. Sacrovir d'Autun.
22. Tacfarinas déclare à Tibère une guerre éternelle. Il est défait par Blaesus, dernier particulier salué Imperator. — Moït de Junie, nièce de Caton, sœur de Brutus et veuve de Cassius.
23. Faveur de Séjan. Il fait empoisonner Drusus, fils de Tibère, qui ne le soupçonne pas et laisse cette mort sans vengeance.
24. Tacfarinas est défait et tué par P. Dolabella, qui termine ainsi la longue guerre d'Afrique.
Ap. J.-c.
25. Séjan demande en mariage Livie, veuve de Drusus et sœur de Germanicus ; Tibère refuse à son favori. — Condamnation à mort d'Aulus Cremutius Cordus, accusé d’avoir loué Brutus et Cassius dans une histoire qu’il avait composée.
26. Discorde ouverte dans la famille impériale. —
— Agrippine, veuve de Germanicus, demande un mari pour protéger ses enfants. — Séjan l’anime contre Tibère.
Ponce Pilate est nommé gouverneur de la Judée. Soulèvement de la Thrace.
27. Séjan, pour augmenter son crédit, détermine Tibère à se décharger sur lui des soins de l’empire et à se retirer à Caprée. — Tibère se plonge dans la débauche. — Un amphithéâtre s’écroule à Fidènes pendant une représentation. 50 000 personnes sont écrasées ou mutilées.
28. Révolte des Frisons. — Agrippine, fille de Germanicus, depuis mère de Néron, épouse Cn. Domitius Néron.
Mort de Julie, petite-fille d'Auguste.
29. Mort de Livie ou Julia Augusta, mère de Tibère.
30. Jean, retiré dans le désert, commence à baptiser et à prêcher.
Jésus est baptisé par Jean.
Agrippine, veuve de Germanicus, est reléguée dans l’île Pandataria, et Néron, son fils aîné, dans l’île Pontia. — Ce prince meurt cette année.
31. Jean est mis en prison par Hérode-Antipas. Tibère, instruit d’une conspiration formée contre lui par Séjan, le dénonce au sénat, qui le condamne à mort. — Macron lui succède.
Livie ou Livilla, veuve de Drusus, meurt de faim par ordre de Tibère.
32. Décollation de Jean-Baptiste.
33. Drusus, fils de Germanicus, et Agrippine sa mère, ne pouvant supporter les mauvais traitements de Tibère, se laissent mourir de faim.
Tibère marie Drusille et Julie, filles de Germanicus, la première à L. Cassius Longinus, et l’autre à M. Vinicius.
Jésus-Christ est mis en croix pour le salut du genre humain. Sa résurrection ;
Les apôtres reçoivent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. — Ils commencent à prêcher l'Evangile (Εύαγγέλιον, bonne nouvelle).
Etienne, premier martyr.
34. Le 2e fils d'Hérode, Philippe, qui administrait le N. O. de la Judée, meurt sans enfants ; Tibère réunit ses États à la Syrie. Un seul des héritiers d'Hérode, Antipas, conserve la Galilée et la Pérée, au delà du Jourdain. Il fonde en l’honneur de Tibère la ville de Tibériade.
35. Tibère donne un roi aux Parthes, mécontents d'Artaban. — Ce roi meurt en route. — Tiridate est nommé à sa place. — Conversion de saint Paul.
36. Artatan chasse Tiridate et remonte sur le trône. L’apôtre Pierre fonde l’église d'Antioche.
37. Hérode-Agrippa, petit-fils d'Hérode le Grand par Aristobule, et qui vivait à Rome, avec Bérénice, sa mère, depuis 37 ans, retourne en Judée ; il en revient peu de temps après et est mis en prison par Tibère.
Mort de Tibère. — Avènement de Caïus Caligula, dernier fils de Germanicus et d'Agrippine.
— Il met en liberté Hérode-Agrippa, fils d'Aristobule, et lui donne la Galilée, avec le titre de roi.
La Comagène est rendue à Antiochus, avec une partie de la Cilicie.
Caligula fonde une Académie (athénée) à Lyon et y institue des prix d’éloquence grecque et latine et de poésie ; les vaincus devront effacer avec TEMPS ANCIENS. 119
Ap. J.-C.
leur langue leur œuvre, sinon ils seront jetés dans le Rhône.
Traité de paix conclu avec Artaban, roi des Parthes.
Caligula donne à Tibère, fils de Drusus, l'ordre de se tuer.
Mort d'Antonia, fille de Marc Antoine, bellesœur de Tibère et mère de Germanicus et de Claude. — Naissance de Néron.
38. Tyrannie et folie de Caligula. — Il fait mourir Macron et dissipe les 2700 millions de sesterces (559 419 750 francs) amassés par Tibère.
Il se fait adorer, on lui élève des autels dans l'empire. — Horrible persécution des Juifs à Alexandrie.
39. Caligula fait construire sur la mer, entre Baïes et Pouzzoles, un pont de bateaux couverts de terre.
Il imagine de faire une expédition en Gaule ; il passe le Rhin et annonce à Rome des succès imaginaires.
Hérode-Antipas va à Rome ; il est exilé à Lyon et sa tétrarchie est donnée à Hérode-Agrippa.
40. Caligula simule deux expéditions, l'une eu Germanie, l'autre en Bretagne. Il fait ramasser des coquillages à ses soldats et revient triompher à Rome.
Désordres en Judée et à Alexandrie. — Ambassades d' A pion et de Philon à Rome.
41. Caligula est tué par Chéréas.
Avènement de T. Claude, fils de Drusus et frère de Germanicus.
Origine du Donativum ou droit d'avènement.
Claude nomme Hérode-Agrippa roi de Judée, et donne la Chalcide à son frère Hérode, époux de Bérénice, fille d'Hérode-Agrippa.
Le Bosphore Cimmérien est donné à un descendant de Mithridate.
Naissance de Titus, fils de Vespasien. — Claude rappelle ses deux nièces, Agrippine et Julie, de l'île Pontia, où Caïus les avait reléguées, et leur rend leurs biens. — Jalousie de Messaline contre Julie, qui est renvoyée en exil. — Sénèque est enveloppé dans sa disgrâce et relégué en Corse.
42. Grande famine à Rome. — Camillus Scribonianus tente mais inutilement de soulever la province de Dalmatie. — Cruautés de Messaline. — Construction du port d'Ostie. — Tentative de dessèchement du lac Fucin.
Succès de Suétonius Paulinus et de H. Géta en Afrique. La Mauritanie, désormais soumise, est divisée en deux provinces, la Césarienne et la Tingitane, que gouverneront deux chevaliers romains.
Agrippa s'efforce de gagner l'affection des Juifs. — Il fait décapiter l'apôtre Jacques, frère de Jean l'évangéliste, et fait mettre en prison Pierre, qui est délivré miraculeusement.
Dispersion des apôtres dans les différentes parties de l'univers.
Saint Pierre va en Italie, et, suivant une tradition recueillie par Eusèbe et saint Jérôme, établit à Rome le siège de l'Église catholique ou universelle.
43. La Lycie est ajoutée à la province de Pamphylie. — Claude proscrit, en Gaule, le culte des druides, et fait commencer par Aulus Plautius la conquête de la Grande-Bretagne, foyer du druidisme.
Pomponius Mêla compose, à cette époque, son ouvrage de géographie intitulé : De situ orbis.
44. Mort d'Agrippa, roi de Judée.
Succès de Plautius en Bretagne ; les pays que baigne la Tamise sont déclarés province romaine. Vespasien défail les Bretons et prend l'île de Wight.
Ap. J.-C.
45. Lois de Claude en faveur des esclaves ; il abolit le droit de vie et de mort des maîtres.
46. Conquête de la Médie Atropatène par les Parthes. — La Thrace est réduite en province romaine.
47. Titus délivre son père Vespasien, enveloppé par les Bretons. — Les Chérusques demandent un roi à Claude, qui leur envoie un neveu d'Arminius. Révolte des Germains ; D. Corbulon les soumet. — Aul. Plautius est remplacé, en Bretagne, par P. Ostorius Scapula. — Sixième célébration des jeux séculaires.
48. Claude, ou plutôt Narcisse, fait mourir Messaline et Silius qu'elle avait épousé. — Messaline laissait à Claude Britannicus et Octavie.
Mort d'Hérode, roi de Chalcide.
49. Claude épouse Agrippine, fille de Germanicus et mère de Néron. — Les Juifs sont bannis de Rome. Suétone (Vit. Claud. cap. 25) les confond avec les chrétiens. — Octavie, fille de Claude, est fiancée à Néron.
Les Parthes demandent à Claude un roi du sang de Phraate. — Claude donne la Chalcide à Hérode, fils d'Agrippa.
50. Le premier concile est tenu à Jérusalem, par Paul, Barnabe, Jean, Jacques, et Pierre qui présida.
L'affranchi Parlas détermine Claude à adopter Néron, au détriment de Britannicus, son propre fils. — Sénèque, rappelé de Corse l'année précédente, est chargé de l'éducation de Néron.
Agrippine envoie une colonie de vétérans dans la ville des Ubiens, où elle était née, ville qui s'appela dès lors Colonia Agrippina (Cologne).
Caractacus, chef breton, forme une ligue formidable. — Saint Paul à Athènes.
51. Ostorius Scapula défait les Brigantes, attaque les Silures, bat complètement Caractacus, qu'on lui livre et qu'il envoie à Rome.
Les Parthes envahissent l'Arménie, alors en guerre contre Rhadamiste, fils du roi d'Ibérie.
Burrhus est mis à la tête des prétoriens par les soins d'Agrippine. — Claude persécute avec violence les druides.
52. On décerne à l'indigne Pallas les ornements de la préture. — Révolte des Juifs. — Quadratus la réprime.
Paul prêche le christianisme dans l'aréopage, à Athènes. — Claude augmente les États d'Hérode le Jeune.
53. Néron, âgé de 16 ans, épouse Octavie, fille de Claude.
54. Mort de Claude, âgé de 64 ans. — Burrhus présente Néron aux prétoriens, et, pour la seconde fois, le Donativum fait un empereur.
Crédit d'Agrippine, mère de Néron ; elle fait mourir Junius Silanus, proconsul d'Asie, et l'affranchi Narcisse. — Aristobule, fils d'Hérode, reçoit la Petite-Arménie.
Corbulon chasse les Parthes de l'Arménie.
55. Vologèse, roi des Parthes, traite avec Corbulon. — Néron fait empoisonner Britannicus, fils de Claude. — Agrippine est réduite à une condition privée.
56. Néron commence sa vie de débauches.
57. Loi par laquelle non-seulement les esclaves, mais encore les affranchis d'un maître assassine sont mis à mort.
58. Guerre entre les Romains et les Parthes, au sujet de l'Arménie. — Corbulon brûle la vide d'Artaxata. — Néron enlève Poppée à Othon, qu'il envoie gouverner la Lusitanie. — Incursions des Frisons. — Ligue des Ansibanens ; elle est detruite. 120 CHRONOLOGIE. — TABLES.
Ap. J.-C.
59. Néron fait poignarder sa mère Agrippine par Anicétus, et, dès lors, se livre sans contrainte à toutes ses passions. — Les Juifs font jeter saint Faul en prison.
60. Corbulon prend Tigranocerte et soumet à Rome toute l'Arménie, dont le gouvernement est donné à Tigrane, petit-fils d'Archelaiis, dernier roi de Cappadoce. — Saint Paul est conduit à Rome.
61. Revers des Romains en Bretagne ; formidable insurrection excitée par la reine Boadicée. Suétonius Paulinus répare tout par une grande .victoire sur 80000 Bretons. — Loi Petronia sur les esclaves.
Saint Jacques le Mineur, premier évêque de Jérusalem, est lapidé. — Arrivée de saint Paul à Rome.
62. Burrhus meurt empoisonné. — Sénèque quitte la cour. — La vertueuse Octavie est répudiée. — Le bouffon Tigellinus est préfet du prétoire. — Mort du poëte satirique Perse.
Vologèse, roi des Partbes, fait tous ses efforts pour rétablir son frère Tiridate en Arménie ; Corbulon secourt Tigrane ; son lieutenant C. Paetus est vaincu par Vologèse.
63. Tiridate est vaincu par Corbulon et conduit dans le camp des Romains, où il met sa couronne aux pieds de la statue de Néron. — Saint Paul est mis en liberté et continue ses prédications.
64. Deux incendies détruisent dix quartiers de Rome. — Néron accuse les chrétiens. — Première persécution.
65. Conspiration de Pison. Elle est découverte. — Mort de Pison, du poëte Lucain et de Sénèque.— Néron tue d'un coup de pied Poppée, qui était enceinte. — .Révolte des Juifs, provoquée par la tyrannie de Gessius Florus, gouverneur de la Ju-
. dée. — Saint Paul revient à Rome.
66. Tiridate vient à Rome recevoir le ^diadème de Néron. — L'Arménie est regardée dès lors comme une province romaine. — Le temple de Janus est ferme.
Saint Paul est décapité et saint Pierre mis en croix, la tête en bas, suivant son désir.
Réduction du Pont Polémoniaque et des Alpes Cottiennes en province romaine.
Les Juifs révoltés choisissent pour chef Josèphe l'historien. — Néron envoie contre eux Vespasien, qui se fait accompagner de son fils Titus. — Voyage de Néron en Grèce.
Les sénateurs Paetus Thraséas etBaréa Soranus, censeurs du gouvernement et des crimes de Néron, sont condamnés à mort par le sénat.
67. Vespasien défait les Juifs en Galilée ; Josèphe, captif, prédit à Vespasien sa future grandeur. — Titus soumet la Galilée. — Simon le Magicien rend Rome témoin de ses impostures.
L'ordre de mourir est envoyé par Néron à l'illustre Corbulon, qui revenait de vaincre les Parthes. — Néron revient à Rome.
68. Révolte de Vindex en Gaule et de Galba en Espagne. Vindex, vaincu par Virginius Rufus, est réduit à se tuer. Néron, abandonné par le préfet du prétoire Nymphidius, et condamné par le sénat, se fait tuer en disant : « Quel grand artiste le monde va perdre ! » Il est le dernier des empereurs appartenant par adoption à la famille de César.
Avènement de Galba. C'est le premier prince élu par les légions hors de l'Italie. Il a 72 ans.
69. Galba défait les légions de Germanie. — Othon, Vitellius et Vespasien sont successivement proclamés par les légions. — Othon s'empare de l'empire et fait mourir Galba et Pison, que Galba venait d'adopter. — Il est vaincu à Bédriac par Valens et Cécina, lieutenants de Vitellius, et se donne la mort — Valens et Cécina sont vaincus,
Ap. J.-C.
à Crémone, par Antonius Primus, qui arrive sous les murs de Rome. — Bataille sanglante. — Défaite des prétoriens. — Mort de Vitellius. — Vespasien est proclamé Auguste et son jeune fils Domitien, César.
Révolte de Civilis, descendant des anciens rois bataves, et du Lingon Sabinus. — La prophétesse Velléda. — Empire gaulois. — Invasion des Daces ; ils sont défaits. — Incendie du Capitule.
70. Arrivée de Vespasien à Rome. Il réprime la révolte de Sabinus. — Dévouement d'Éponine. — Pétilius Céréalis oblige Civilis à traiter, mais les Bataves ne sont plus sujets, mais seulement alliés de Rome. — Destruction de Jérusalem par Titus, après un siège de 7 mois qui coûta la vie à 600 000 Juifs.
71. Triomphe de Titus et de Vespasien. — Le temple de Janus est fermé, le temple de la Paix commencé et le Capitule rebâti.
72. Le peuple asiatique des Alains se jette sur l'empire des Parthes et dévaste la Médie et l'Arménie. Le roi Vologèse implore l'appui des Romains.
73. Rhodes, Samos et les autres îles voisines sont unies en une même province, appelée la province des Iles ou des Cyclades, dont la ville de Rhodes fut la métropole.
75. Helvidius Priscus, sénateur et philosophe stoïcien, est banni, puis condamné à mort. Les philosophes sont chassés de Rome.
76. Naissance d'Hadrien.
77. Pline l'ancien adresse à Titus son Histoire de la nature.
78. Cn. Jul. Agricola gouverne la Bretagne.
79. Julius Sabinus, de Langres, caché depuis 9 ans, est découvert et condamné à mort ; sa femme Eponine veut partager son sort.
Mort de Vespasien. — Avènement de Titus. — Première éruption connue du Vésuve, qui engloutit Herculanum et Pompéi ; le naturaliste Pline l'ancien périt dans cette catastrophe. — Seconde campagne d'Agricola en Bretagne.
80. Agricola soumet les Bretons et joint les embouchures de la Clyde et du Forth par une ligne de forteresses.
Titus achève le Colisée ; les Romains l'appellent les Délices du genre humain. Incendie du Capitole et d'une partie de Rome.
81 . Mort de Titus. — Avènement de son frère Donatien. — Quatrième campagne d'Agricola en Bretagne.
82. Domitien fait quelques ravages sur les terres des Cattes (Hesse).
83. Conquêtes d'Agricola en Bretagne.
84. Agricola défait les Calédoniens commandés par Galgacus et fait le tour de la Bretagne avec sa flotte.
85 Domitien rappelle Agricola. Les Sarmates et les Suèves se jettent sur la Pannonie et défont les Romains.
86- Institution des jeux Capitolins. Les Daces quittent leur pays au nord du bas Danube, pour se jeter' sur la province romaine de Mésie. Domitien commence tontre eux une guerre qui durera 4 ans et finira par une paix honteuse pour les Romains.
92. Les Hiong-Nou ou Huns se divisent en deux branches : une partie reste, au N. E. de la Sogdiane, tributaire de la Chine ; les autres marchent vers l'Occident.
93. Mort d'Agricola.
94. Domitien fait périr Sénécion, Helvidius et Rusticus, chasse de Rome et de l'Italie tous les philosophes et relègue Nerva à Tarente. — Dion TEMPS ANCIENS. 121
Ap. J.-C.
Chrysostome se retire chez les barbares, et le stoïcien Épictète en Épire. — Quintilien compose vers ce temps ses 12 livres sur la Rhétorique.
95. 2e persécution contre les chrétiens à l'occasion de la capitation établie pour la reconstruction du temple de Jupiter Çapitolin qu'ils refusaient de payer. Saint Jean l'Évangéliste est plongé à Rome dans l'huile bouillante, et ensuite relégué dans l'île de Pathmos, au S. 0. de Samos, où il compose son Apocalypse.
96. Domitien, le dernier des douze Césars, périt assassiné par sa femme Domitia Longina, fille de Corbulon, et ses principaux officiers, au moment où il se disposait à les immoler. Avènement de Nerva. Il rappelle les bannis, supprime les accusations de lèse-majesté et défend d'accuser les chrétiens. — Mort du célèbre thaumaturge Apollonius de Tyane.
97. Nerva adopte Trajan, gouverneur de la basse Germanie. — Consulat de l'historien Tacite. — Soulèvement des Prétoriens, qui contraignent Nerva à leur abandonner les meurtriers de Domitien, qu'ils massacrent.
98. Mort de Nerva (janvier). Trajan prend l'empire à Cologne et demeure sur les bords du Rhin et du
Danube. — Tacite écrit son livre sur les mœurs des Germains, et peut-être aussi la Vie d'Agricola.
99. Trajan vient à Rome. Il y entre à pied. Il accepte les titres de Père de la Patrie, de grand pontife et d'Optimus. Il donne à Plotine, sa femme, et à Marcienne, sa sœur, le titre d'Auguste. — Punition des délateurs. — Origine des Institutions alimentaires en faveur des enfants pauvres, de naissance libre, qui étaient entretenus aux frais de l'État pour servir un jour soit dans les armées, soit dans d'autres emplois.
100. Les Lombards quittent les bords de l'Elbe et se dirigent vers le midi de la Germanie. — Mouvements des Vandales, des Saxons, des Thuringiens et des Suèves. — Pline le Jeune inaugure son consulat par le célèbre panégyrique de Trajan.
Mort de l'apôtre saint Jean à Ephèse, où il est revenu après la mort de Domitien. C'est là qu'il a composé son Evangile.
IIe siècle après Jésus-Christ.
Règne des Antonins. — Age d'or de l'empire.
101. Décébale, roi des Daces, qui avait assujetti les Romains à un tribut, est vaincu par Trajan et réduit à demander la paix.
Vers cette époque, le général Pan-Tchao, qui a soumis toutes les provinces à l'occident de la Chine se dispose à attaquer l'empire romain ; les Parthes l'en détournent.
103. Fondation du port de Centumcellee (CivitaVecchia) . — Pline le Jeune est nommé gouverneur du Pont et de la Bithynie.
104. Alliance de Décébale avec les Parthes. — Il soulève les peuples voisins de la Dacie contre les Romains. — Lettre de Pline à Trajan au sujet des chrétiens. Trajan lui répond qu'il ne faut point rechercher les chrétiens, mais que s'ils sont accusés en justice, il faut les punir.
105. Seconde expédition de Trajan contre Décébale. — Il jette un pont sur le Danube et pénètre en Dacie. Décébale, vaincu vers la fin de l'année, se donne la mort ; son pays est réduit en province romaine. — Soumission de l'Arabie Pétrée, par Cornélius Palma.
Origine de la secte religieuse des Gnostiques. 105. Troisième persécution. 107. Trajan, parti d'Italie au mois d'octobre de l'an-
Ap. J.-C.
née précédente, fait son entrée à Antioche au commencement de cette année. Saint Ignace, troisième évêque d'Antioche, est livré aux bêtes à Rome. Réduction de l'Arménie en province romaine. — Trajan donne un roi à l'Albanie, et commence la guerre contre les Parthes.
108. Trajan achève la conquête de l'Arabie Pétrée, commencée par Cornél. Palma 3 ans auparavant. — Il s'empare de Nisibe et d'autres places de la Mésopotamie, ce qui lui fait donner le nom de Parthique, et conclut un traité avec Chosroès, roi des Parthes.
111. Les Suèves et plusieurs autres peuplades du midi de la Germanie forment la confédération des Allemans entre le Rhin, le Mein et le Danube.
114. Érection de la colonne Trajane, sur l'emplacement d'une montagne de 144 pieds, qui est aplanie au niveau du sol. Le fût de la colonne porte un bas-relief, continué en spirale, qui représente tous les faits de la guerre contre les Daces, avec 2500 figures hautes chacune de deux pieds.
115. Tfajan, irrité contre les Parthes qui ont disposé sans son consentement du royaume d'Arménie, entreprend contre eux une deuxième expédition. Il prend Ctésiphon, Séleucie, Suze, et réduit en provinces romaines l'Assyrie et la Mésopotamie.
116. Trajan s'embarque sur le Tigre et visite le golfe Persique. Il soumet quelques villes de l'Arabie. — Révolte des Juifs dans, toutes les provinces de l'empire, surtout en Egypte, à Cyrène et en Chypre. Ils massacrent 200 000 hommes en Egypte et 250 000 en Chypre. — Barbaries inouïes.
En Mésopotamie, Lusius Quiétus défait les Juifs en bataille rangée, apaise la révolte des pays récemment conquis et saccage Edesse.
Marcius Turbo défait les Juifs de Cyrène, qui ne furent pas complètement réprimés. — Trajan donne un roi aux Parthes, il choisit Parthamaspate.
Fondation du port d'Ancône.
Les Scythes ou Yue-Ti, établis au nord de l'Oxus, s'affranchissent de la domination des Chinois. Bientôt ils s'étendront jusqu'à l'Oxus.
117. Trajan fait une expédition en Arabie. — Il assiège Atra sans succès. — Il tombe malade, et, laissant l'armée à Adrien, il se met en route pour l'Italie. — A cette nouvelle, tous les peuples' nouvellement soumis se révoltent. — Les Parthes chassent Parthamaspate et rappellent leur ancien roi Chosroës.
Trajan meurt à Sélinonte (Trajanopolis) .
Avènement d'Adrien, cousin et pupille de Trajan. — Il conclut la paix avec les Parthes, et leur restitue la Mésopotamie et l'Assyrie ; il permet aux Arméniens de se choisir un roi. — L'Euphrate redevient la limite de l'empire. — Il fait couper le pont jeté sur le Danube par Trajan.
118. Adrien arrive d'Orient à Rome par l'Illyrie.
119. Les Sarmates et les Roxolans font une incursion en lUyrie. — Adrien les repousse. — Il fait périr quatre consulaires accusés d'avoir conspiré contre lui. — Il commence à parcourir les provinces pour réformer les abus.
120. Adrien visite les Gaules, il passe en Germanie. *
121. Adrien en Bretagne ; il fait construire un mur de 30 lieues de long, de la baie de Solway à l'embouchure de la Tyne, pour arrêter les incursions des Calédoniens ; revient en Gaule, et fait bâtir à Nîmes un magnifique palais en l'honneur de Plotine, veuve de Trajan. — Il visite l'Espagne.
Naissance de Marc Aurèle.
123. Adrien va en Orient ; il a une conférence avec le roi des Parthes. 122 CHRONOLOGIE. TABLES.
Ap. J.-C
125- Adrien passe l'hiver à Athènes et se fait initier aux mystères d'Eleusis.
126. Adrien revient à Rome par la Sicile. — Quadratus et Aristide font une apologie des chrétiens.
129. Tremblement de terre qui engloutit Nicomédie, Césarée et Nicée.
Adrien se rend en Afrique.
130. Adrien visite de nouveau l'Orient. — Il reçoit magnifiquement les ambassadeurs d'un grand nombre de rois étrangers. — Il va en Egypte.
131. Publication de l'édit perpétuel, rédigé par le jurisconsulte Salvius Julianus, pour servir de règle aux préteurs, dont les édits avaient jusqu'alors varié chaque année. Quelques savants pensent que les dispositions contenues dans l'édit de Salvius Julianus furent étendues aux provinces. L'édit perpétuel peut donc être regardé comme la tentative la plus importante avant Justinien pour introduire de l'unité et de la fixité dans la législation romaine v
132. Adrien en Egypte ; il y perd le célèbre Antinous ; il le déifie. w
Adrien fait relever les murs de Jérusalem, y met une colonie romaine et la ville prend le nom d'/Elia Capitolina.
133. Révolte des Juifs, sous la conduite de Barcochebas (le Fils de l'Étoile) .
Tinnius Rufus combat les Juifs. — 11 en massacre un nombre prodigieux.
134. Julius Sévérus est rappelé de Bretagne pour combattre les Juifs. — Les Juifs prennent jElia Capitolina (Jérusalem). — Sévérus reprend /Elia, qu'il réduit en cendres. — Les Alains ou Massagetes se jettent sur la Médie, l'Arménie et la Cappadoce. Ils sont repoussés par l'historien Flavius Arrianus, gouverneur de la Cappadoce. — Commencement de l'hérésie de Marcion.
135. Prise de Bétheren, place forte près de Jérusalem, après un long siège. — Victoire des Romains ; Barcochébas est pris. — Des Juifs sont transplantés en Espagne.
Adrien, qui résidait depuis plusieurs années à Athènes, achève le temple de Jupiter Olympien, commencé, selon Philostrate, 560 ans auparavant.
Adrien rentre à Rome ; il y reçoit une ambassade de Vologèse, roi d'Arménie, "qui se plaignait de Pharasniane, roi dTbérie.
Adrien adopte Commodus Vérus, qui prend le nom d'iElius Vérus César. — Travaux astronomiques et géographiques de Ptolémée.
136. Adrien fait construire sa magnifique villa de Tibur (Tivoli). — Fin de la guerre des Juifs, durant laquelle 580 000 furent massacrés. Ceux qui survécurent furent pour la plupart vendus au même prix que les chevaux à la foire célèbre de Térébinthe, les autres à Gaza.
137. Adrien défend aux Juifs sous peine de mort d'entrer à Jérusalem. Dispersion totale des Juifs. La colonie romaine d'^Elia Capitolina est rétablie.
138. Vérus César meurt au commencement de l'année. — Adrien adopte T. Antonin,. auquel il fait adopter M. Aurelius Vérus et L. Vérus, fils de Verus César.
Adrien meurt à Baïes. — Ses cendres sont placées dans un vaste mausolée de marbre deParos, qu'il avait fait construire de son vivant ; il fut appelé alors le môle d'Adrien ; c'est aujourd'hui le château Saint-Ange, situé à l'est de Rome.
139. Antonin donne des rois aux Lazes, aux Arméniens et aux Quades.
Marc Aurèle épouse Faustina, fille d'Antonin. 141. Le célèbre astronome Ptolémée fait, le 2 février, sa dernière observation astronomique.
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143. Consulat de T. Claud. Atticus Hérodes, éloquent orateur, précepteur de M. Aurèle et de L. Vérus.
144. Révolte des Bri gantes en Bretagne.— Elle est apaisée par Loi. Urbicus, qui fait élever le mur Antonin de la baie deForth à la baie de la Clyde, en réparant celui d'Agricola.
146. Incursions des Alains ; ils sont repoussés.
147. Vers cette époque florissait l'historien Appien. 152. Saint Justin publie sa première apologie et la
présente à l'empereur Antonin qui écrit en Asie pour défendre de persécuter les chrétiens. — Il écrit également en Grèce.
161. Mort d'Antonin le Pieux. — Avènement de Marc Aurèle âgé de quarante ans ; Lucius Vérus est son collègue.
162. Vologèse, roi des Parthes, déclare la guerre aux Romains. — Il ravage la Syrie et la Cappadoce. — Vérus est envoyé pour le combattre ; Priscus, Avidius Cassius, Fronton, Tatien, commandent les troupes. — Ils remportent plusieurs victoires en Arménie, en Syrie, en Médie. — Invasion des Cattes en Germanie et des Chauques en Belgique. — Révoltes en Bretagne.
163. L'Arménie est subjuguée, et Bohème, chassé par Vologèse, est replacé sur le trône. Vers ce temps, commence la 4e persécution contre les chrétiens.
165. Avidius Cassius fait essuyer à Vologèse une grande défaite ; il s'empare de Ctésiphon, d'Édesse, de Babylone. — La ville de Séleucie ouvre ses portes ; Cassius la détruit. — Vologèse demande la paix et cède aux Romains la Mésopotamie et l'Adiabène. Les Marcomans attaquent les frontières de l'empire, après s'être alliés avec les Quades, les Suèves, les Sarmates, les Roxolans, les Alains et les Vandales.
166. Terrible peste qui ravage toutes les provinces ; elle est suivie d'une famine et de tremblements de terre.
Commencement de la guerre des Marcomans. — Les deux empereurs se rendent à Aquilée.
Marc Aurèle établit des relations directes avec les Chinois pour le commerce de la soie, que Rome ne recevait auparavant que par l'intermédiaire des Perses.
Martyre de saint Poly carpe à Smyrne.
167. La plupart des peuples de la confédération formée par les Marcomans repassent le Danube et envoient des députés à Marc Aurèle.
Martyre à Rome de saint Justin, auteur de deux Apologies en faveur des chrétiens, dont l'une est présentée à Marc-Aurèle.
168. Victoire des Romains sur les Marcomans, les Suèves, les Quades et les Sarmates.
169. Mort de Lucius Vérus.
170. Les Marcomans battent les Romains dans deux rencontres ; ils assiègent Aquilée. — Consternation à Rome. — On enrôle des esclaves et des gladiateurs. — On vend pendant deux mois les objets de luxe du palais impérial. — Les Marcomans s'emparent de laPannonie et ravagent la Grèce. — Ils sont forcés d'abandonner la Pannonie et de repasser le Danube.
Troubles en Egypte ; Avidius Cassius les apaise. — Les Maures envahissent l'Espagne ; ils sont repoussés.
171. Victoires de Marc Aurèle sur les Marcomans.
174. Marc Aurèle porte la guerre au delà du Danube ; il se laisse envelopper par les Marcomans et les Quades ; pluie miraculeuse due aux prières de la légion Mélitine ou Fulminante.
175. Les Marcomans sont contraints de demander la paix, ainsi que les Quades. — Ils la violent peu TEMPS ANCIENS. 123
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après, mais Marc Aurèle les défait complètement.
— Les Marcomans se soumettent, ainsi que leurs alliés, sauf les Quades qui restent en armes.
Révolte d'Avidius Cassius, gouverneur de Syrie ; il se fait proclamer empereur, sur le faux bruit de la mort de Marc Aurèle. — Il périt trois mois après de la main d'un de ses soldats, pendant que Marc Aurèle marchait contre lui.
A cette époque écrivait Pausanias, auteur d'un Voyage en Grèce, qui renferme une foule de détails précieux pour la géographie et l'histoire artistique de la Grèce.
176. Marc Aurèle se rend en Orient avec Faustine et son fils Commode. — Mort de Faustine. — Marc Aurèle fait Commode imperator et triomphe avec lui.
177. Les Marcomans et les peuples de Germanie leurs alliés reprennent les armes. — Violence de la quatrième persécution. Martyre de saint Photin, premier évêque de Lyon, et de sainte Blandine.
Destruction de Smyrne par un tremblement de terre. Le célèbre sophiste Aristide, qui avait ouvert à Smyrne une école de rhétorique, écrit à Marc-Aurèle, qui rétablit cette ville.
179. Victoires de Marc Aurèle sur les Marcomans.— Hérésie des Montanistes.
180. Marc Aurèle meurt au milieu de la guerre ou à Sirmium sur la Save, ou à Vindobona sur le Danube. — Son fils Commode lui succède. — Il vend la paix aux Marcomans ; il revient à Rome, où il s'abandonne à tous les excès. — Les Goths des bords de la Baltique sont établis sur la mer Noire et au nord du Danube (Capitol. Vu'. Max. 1 et 4).
181. Les mystères d'Isis s'introduisent à Rome. — Commode s'y fait initier.
Incendie du temple de Sérapis à Alexandrie. Saint Pantène porte le christianisme aux Indes.
183. Les Calédoniens franchissent le mur d'Adrien et ravagent la Bretagne. Ulp. Marcellus les repousse. — Conspiration contre Commode ; elle est découverte. — Exil et mort de Lucille, sœur de Commode. — Haine de ce prince contre le sénat.
— Il exile, puis fait assassiner Crispina sa femme.
184. Défaite des Calédoniens.
186. Pérennis, ministre de l'empereur, est accusé de conspiration. — Il est mis à mort par les soldats.
— Cléandre lui succède.
Les légions' de Bretagne se révoltent ; elles offrent l'empire à Pertinax, qui refuse. — Cl. Albinus bat les Frisons.
Commode combat dans le cirque avec les gladiateurs. — Révolte de Maternus en Gaule et en Espagne. — Pescennius Niger et Sévère le combattent.
187. Maternus a la hardiesse de se rendre seul à Rome pour tuer Commode. — Il est découvert et
. tué. — Incendie du Capitale. 189. Le peuple de Rome se soulève contre Cléandre.
— Commode apaise le tumulte en faisant mettre à mort son ministre.
191. Incendie du temple de la Paix, du temple de Vesta et d'une portion de Rome.
192. Echec essuyé par les Romains de la part des Sarrasins, dont l'histoire parle pour la première fois (Mi. Spart., Vit. Peso. Niger, cap. vu).
Folies de Commode. — Jeux magnifiques à Rome. — Lsetus, Électus et Marcia conspirent contre Commode, qui est empoisonné, puis étranglé par un athlète nommé Narcisse.
Fin du principat et des Antonins. — Le despotisme militaire commence.
193. Pertinax est proclamé empereur par les prétoriens. — Il meurt assassiné, après un règne de trois mois. — Les prétoriens mettent l'empire à l'encan. — Sulpicianus, beau-p ; re de Pertinax, etDidius Julianus, jurisconsulte distingué, se pré-
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sentent. — Il est adjugé au second, au prix de 6250 drachmes pour chaque soldat. — Méconten tement du peuple et des provinces. — Les légions d'Orient proclament Pescennius Niger, celles d'Illyrie Septime Sévère, celles de Bretagne Clodius Albinus. — Septime Sévère se dirige sur Rome.
— Le sénat fait décapiter Didius Julianus. Sévère fait tuer les meurtriers de Pertinax et
casse les prétoriens. — Réorganisation des cohortes prétoriennes, d'après un système nouveau.
Sévère fait déclarer Cl. Albinus César ; il marche contre Niger.
Vers cette époque, Athénée compose un ouvrage rempli de renseignements curieux, intitulé Deipnosophistse ou les sophistes à table.
194. Sévère charge un lieutenant de faire le siège de Byzance et passe en Asie. — Niger est vaincu dans trois batailles, à Cyzique, à Nicée, à Issus ; atteint par les cavaliers de Sévère, il est tué près de l'Euphrate. Ses partisans sont proscrits et Antioche dépouillée de ses privilèges.
195. Sévère passe l'Euphrate, soumet l'Adiabène et l'Osrhoëne qui avaient secoué le joug ; il fait une expédition en Arabie.
196. Prise de Byzance, après ur siège de trois ans.
— Sa destruction complète. — Les lieutenants de Sévère, Lœtus et Probus, font des conquêtes en Mésopotamie.
Ambassade envoyée par Sévère à C. Albinus en Bretagne. — Ce dernier accuse les ambassadeurs d'avoir voulu l'assassiner et se fait proclamer empereur.
Sévère revient d'Orient en Italie. — Albinus passe en Gaule.
Bassien Caracalla, fils de Sévère, est nommé César.
197. Sévère passe les Alpes. — Bataille de Lyon. — Défaite et mort d'Albinus. — Cruautés de Sévère contre les partisans d'Albinus. — Quarante et une familles sénatoriales sont proscrites, et les honneurs divins sont décernés à Commode. — Sévère part avec ses deux fils Caracalla et Géta. — Les Parthes, qui avaient envahi la Mésopotamie, se retirent.
Vers ce temps commence à Rome la 5e persécution contre les chrétiens.
198. Sévère s'empare de Séleucie, de Babylone et de Ctésiphon. — Il abandonne ses conquêtes et revient en Syrie. — Abazare, roi de l'Osrohëne, se soumet. — Caracalla est associé à l'empire.
199. Sévère fait tuer Leetus, auquel il devait la plupart de ses victoires. — Il assiège en vain la ville d'Atra, qui avait favorisé Niger.
IIIe siècle après Jésus-Christ.
201. Sévère parcourt la Palestine et l'Egypte. Vers ce temps, Tertullien écrit son Apologétique.
Le médecin Gallien.
202. Faveur de Plautien. — Martyre de saint Irénée, second évêque de Lyon.
203. Caracalla épouse Fulvia Plautille, fille de Plautien. — Retour de Sévère à Rome.
204. Conspiration de Plautien ; il est massacré. — Plautilla est exilée.
Oppien écrit vers ce temps son poëme sur la pêche.
207. Ravages des Calédoniens en Bretagne. 124 CHRONOLOGIE. — TABLES.
Ap. J.-C.
208. Sévère passe en Bretagne avec ses fils ; soumission de plusieurs tribus.
209. Sévère pénètre jusqu'au nord de l'Ile, mais il perd dans cette expédition 50000 hommes.
210. Construction du mur de Septime Sévère entre le Forth et la Clyde.
Sévère tombe malade à Eboracum (York). — Caracalla attente à la vie de son père.
211. Conspiration de Caracalla. — Mort de Sévère. Avènement de Caracalla et de Géta. — Caracalla
traite avec les Calédoniens, et fait tuer Plautilh sa femme. — Haine mutuelle des deux empereurs.
— Première proposition de partager l'empire. — Caracalla tente de tuer Géta.
212. Caracalla fait massacrer Géti dans les bras de sa mère. — Ses largesses extravagantes pour gagner les prétoriens. — Il fait massacrer près de 20 000 partisans de Géta et le célèbre jurisconsulte Papinien, qui refusait de composer une apologie du meurtre de Géta. — Profusions inouïes.
— Monnaie de cuivre et de plomb couverte d'une feuille d'argent pour les dépenses de l'empire. — L'or et l'argent sont donnés aux Barbares pour les contenir. — Faveur d'Épagathe.
Le droit de cité romaine est accordé à tous les habitants de l'ompire nés libres. Cette concession avait un but moins politique que fiscal. Elle avait pour objet de faire payer par les provinciaux certains impôts que les citoyens romains avaient seuls payés jusqu'alors.
213. Caracalla abhorré à Rome passe en Gaule. — Massacres.
214- Caracalla revient à Rome. — La confédération des Allemans (Usipiens, Bucinobantes, Tenchtères, Cattes et débris des Suèves), dont l'histoire parle pour la première fois, fait des incursions sur les frontières. — Caracalla marche contre les Allemans et achète leur prétendue soumission.
215. Caracalla remporte quelques succès sur les Daces et les Goths ; il passe en Asie. C'est la première fois que l'histoire fait mention des Goths et les identifie avec les Gètes (Spart., Vit CaracaU., cap. x).
216. Caracalla attaque les Parthes sans succès. — Ses troupes sont défaites en Arménie.
Il se rend à Alexandrie et ordonne un massacre général des habitants.
Expédition contre Artaban, roi des Parthes. — Ravage de la Médie.
217. Caracalla meurt assassiné sur la route d'Édesse à Carrhes, par ordre du préfet du prétoire Macrin, qui est proclamé empereur. — Julia Domma, mère de Caracalla, se donne la mort.
Diadumène, fils de Macrin, reçoit le titre de César. — „ Julia Mœsa, sœur de Julia Domma, est exilée à Emèse.
218. Artaban défait Macrin près de Nisibe et lui vend la paix.
Macrin reconnaît Tiridate roi d'Arménie.
Julia Mœsi présente aux légions de Syrie Avitus Bassien, prêtre du dieu Héliogabale, et son petit-fils par sa fille Soœmias, et le fait proclamer empereur sous le nom d'Antonin.
Les prétoriens engagent pour Macrin le combat d'Inimae ; la victoire est longtemps indécise. — Fuite de Macrin. — Intrépidité de Soœmias de Bassien et de son gouverneur Gannys. — Les prétoriens reconnaissent Bassien Héliogabale. — Macrin et son fils sont massacrés.
219. Débauches monstrueuses d'Héliogabale. Il fait tuer Gannys. Il arrive à Rome, institue un sénat de femmes, qui doit délibérer sur les modes et sur les questions d'étiquette. — Profanation de tous les temples. — Célébration du mariage du dieu Ëlagabal avec la déesse As tarte.
Ap. J.-C.
220. Le 25e roi de la famille Han, Hien-Ti, est renversé et remplacé par Thao-lie-Wang, qui fonde la sixième dynastie. Cette dynastie, Tchéou-Han, ne donne que deux empereurs. Démembrement de la Chine en trois royaumes.
221. Héliogabale adopte Alexien, son cousin, qui prend le nom d'Alexandre Sévère, et le nomme César ; mais bientôt il essaye de l'empoisonner. — Révolte des prétoriens. — Héliogabale conserve la vie à force de largesses.
222. Héliogabale essaye de tuer Alexandre Sévère. — Nouvelle révolte des prétoriens. — Héliogabale et sa mère sont massacrés. — Alexandre Sévère proclamé empereur. Il favorise les chrétiens par l'influence de sa mère, Mamea, sœur de Soœmias.
223. Lois et réformes d'Alexandre Sévère.
226. Artaban, dernier roi des Parthes ou dernier des Arsacides, est vaincu dans trois batailles et tué par Artaxerxès, fils de Sassan, qui fonde la seconde monarchie persane et la dynastie des Sassanides, et rétablit exclusivement la religion de Zoroastre ou des Mages. — Artaxerxès -ravage la Mésopotamie ; il est arrêté devant la ville d'Atra.
228. Les prétoriens se soulèvent pour un motif léger et massacrent leur préfet, le célèbre jurisconsulte D. TJlpien, aux pieds même de l'empereur.
Révolte des légions de Mésopotamie et de Syrie.
— Expédition d'Alexandre Sévère contre les Germains. — Expéditions de F. Celsus en Mauritanie et de J. Palmatus en Arménie.
Origène est fait prêtre à Césarée, en Palestine.
229. L'historien Dion Cassius, gouverneur de Pannonie, y rétablit la discipline militaire. A son retour, les prétoriens demandent sa tête à l'empereur, qui le nomme consul.
231. Artaxerxès, roi des Perses, s'avance jusqu'aux frontières de la Syrie et déclare la guerre aux Romains. — Fondation de l'école de Béryte pour l'étude du droit romain.
232. Artaxerxès met le siège devant Nisibe et ravage la Cappadoce.
Alexandre Sévère reçoit à Antioche une ambassade hautaine d'Artaxerxès ; il garde les ambassadeurs et les envoie en Phrygie.
Une légion se mutine ; intrépidité d'Alexandre Sévère ; la légion est licenciée.
233. Alexandre Sévère remporte une grande victoire sur les Perses et met les frontières de la Mésopotamie en sûreté. — On apprend' que les Allemans sont entrés sur les terres de l'empire.
234. Retour d'Alexandre à Rome. — Son triomphe.
— Il se rend en Gaule pour arrêter les incursions des Allemans.
235. Alexandre s'avance jusqu'aux bords du Rhin.
— Le Goth Maximin excite les légions mécontentes d'une sévère discipline et massacre Alexandre Sévère, près de Mayence. — Avènement de Maximin.
Sixième persécution.
Prétendue conspiration du sénateur Magnus ; il est mis à mort avec 4000 complices. — Maximin remporte quelques succès sur les Allemans.
236. Maximin fait une expédition contre les Daces et les Sarmates.
237. L'Afrique se révolte. — Le proconsul Gordien est proclamé empereur, quoique âgé de 80 ans ; il associe à l'empire son fils Yitalien. — Le sénat reconnaît les deux Gordiens et met l'Italie en état de défense.
Les deux Gordiens sont vaincus près de Carthage et mis à mort par Capelîianus, gouverneur de la Mauritanie. — Maximin part de Sirmium. Ap. J.-C.
Le sénat proclame deux autres empereurs, Max. Pupien et D. Cœl. Balbin, et est forcé par le peuple de leur associer comme César le petitfils du vieux Gordien, enfant de 13 ans.
238. Maximin franchit les Alpes Juliennes. — Résistance d'Aquilée. — Sédition de l'armée, découragée par la disette ; Maximin et son fils sont massacrés.
Les Carpi ravagent la Mésie ; les Goths et les Perses menacent les frontières.
Les prétoriens, mécontents d'avoir des empereurs élus par le sénat, égorgent Maxime et Balbin et proclament le jeune Gordien III. Sapor I er succède à Artaxerxès.
240. Révolte de Sabinien en Afrique ; elle est réprimée.
241. Gordien III épouse F. Sabina Tranquillina, fille de Misithée, son précepteur, qu'il nomme préfet du prétoire. — Administration ferme de Misithée.
L'histoire fait pour la première fois (Vopiscus, Vit.Aureliani, cap. vu) mention des Francs ; confédération de peuples entre l'Yssel, l'Escaut, le Rhin et le Mein (Usipiens, Tenchtères, Sicambres, Bructères, Ansibares, Marses, Tubantes, Chamaves, Angrivariens, Cattes et deux autres tribus qui avaient passé le Rhin, dès l'an 200, celle des Saliens, entre l'Escaut et la Meuse, celle des Ripuaires, près de Cologne).
Aurélien, alors tribun de la 6e légion gauloise, bat les Francs près de Mayence.
242. Sapor I", roi des Perses, s'empare de la Mésopotamie et ravage la Syrie.
Gordien fait ouvrir le temple de Janus (c'est probablement la dernière fois qu'on a suivi cet ' antique usage) et part pour l'Orient.
En traversant la Mésie, il défait les Goths et les Sarmates ; en ïhrace, les Alains le mettent en danger.
Les Perses sont battus et Sapor abandonne Antioche, Nisibe, Carrhes, dont il s'était emparé. — Gordien pénètre jusqu'à Ctésiphon.
243. Mort subite de Misithée. L'Arabe Philippe lui succède dans ses fonctions de préfet du prétoire.
244. Gordien remporte une nouvelle victoire sur Sapor. — Philippe excite le mécontentement de l'armée et fait tuer Gordien III au delà de l'Euphrate. Philippe est proclamé empereur ; il déclare son fils César. — Philippe était, dit-on, chrétien. Il conclut la paix avec les Perses et leur cède la Mésopotamie.
Philippe arrive à Rome. — Plotin, philosophe néoplatonicien, né en 205 à Nicopolis (haute Egypte), disciple d'Ammonius Saccas, se fixe à Rome et y ouvre une école de philosophie, où afflua bientôt un immense concours.
245. Philippe repousse les Carpi de la Mésie et les oblige à repasser le Danube.
249. Soulèvement des provinces d'Orient. — Jotapien est proclamé empereur ; il est tué et sa mort met fin aux troubles.
Révolte des légions de Mésie et de Pannonie. Le sénateur Décius, envoyé pour réprimer la sédition, est proclamé empereur par les troupes. Philippe marche contre Décius ; il est vaincu et tué près de Vérone.
Sous Philippe, la religion chrétienne avait fait de grands progrès.
Avènement de Décius ; il déclare son fils César.
250. Septième persécution, une des plus violentes ; le pape Fabien fut la première victime. — Puis Babylas, évêque d'Antioche, et Alexandre, évêque de Jérusalem.
Cniva, roi des Goths, passe le Danube, ravage la Mésie. — Gallus le repousse. Les Goths assiègent Nicopolis. — Décius envoie
Ap. J.-C. son fils en Mésie. Les Goths sont rejetés au delà de l'Hémus ; ils fondent de nouveau sur la Thrace, défont complètement les Romains et ravagent tout le pays.
251. Décius défait les Goths en Pannonie et en Dacie. — Les barbares, réduits aux extrémités, offrent de se retirer aux conditions les plus onéreuses. — Décius refuse tout accommodement. — Les Goths, poussés au désespoir, livrent un combat terrible. — Décius et son fils sont défaits et tués avec un grand nombre de Romains. Gallus, proclamé empereur par les débris des légions, déclare son fils Volusien César, et adopte Hostilien, second fils de Décius. — Le sénat confirme l'élection. — Gallus fait une paix honteuse avec les Goths et promet de leur payer un tribut annuel.
Novatien, antipape. — Origine du schisme des Novatiens ou Féliciens.
Paul, jeune Egyptien, se retire dans les déserts et y fonde la vie monastique ou des anachorètes.
252. Gallus renouvelle les édits de Décius contre les chrétiens. — Martyre de saint Corneille.
Peste venue d'Ethiopie qui se répand dans tout l'empire. — Famine et sécheresse. Toutes les frontières sont menacées. Les Goths, les Carpi, les Burgundes se jettent sur la Mésie et sur la Pannonie ; les Scythes ravagent l'Asie ; les Perses entrent en Syrie et s'emparent d'Antioche.
253. Émilien défait les barbares en Mésie et se fait proclamer empereur. — Gallus et Volusien marchent contre Emilien ; leurs troupes les massacrent à trente-deux milles de Rome et reconnaissent Emilien.
Les légions de Gaule, que Valérien amenait au secours de Gallus, proclament leur général empereur. — Émilien est massacré à Spolète par ses soldats.
Valérien est reconnu empereur ; il s'assecie son fils Gallien.
254. Gallien remporte une victoire sur les Allemans. — Les Goths envahissent la Thrace et la Macédoine, assiègent Thessalonique. — Épouvante des Grecs. — Les murs d'Athènes, en ruines depuis Sylla, sont relevés. — L'isthme de Corinthe est fermé.
256. Les Allemans et les Hérules entrent en Italie, puis les Francs ; Gallien les repousse.
Posthumus bat les Francs qui dévastent la G'aule.
257. Huitième persécution. — Martyre de saint Cyprien, évêque de Carthage.
Aurélien, à la tête des légions dTllyrie et de Thrace, chasse les Goths, les poursuit au delà du Danube et ravage leur pays.
Probus bat les Quades et les Sarmates.
258. Les Goths, repoussés de Thrace, s'emparent du royaume du Bosphore, pillent les côtes du PontEuxin, saccagent Trébizonde, Chalcédoine, Nicée et Apamée.
Valérien va en Orient pour arrêter les progrès des Perses qui s'étaient emparés de l'Arménie et d'une portion de la Syrie. — Cyriades est proclamé empereur à Antioche par Odenat.
259. Valérien commence une campagne brillante et recouvre Antioche.
260. Valérien, attiré dans une position difficile par la trahison de Marcien, est fait prisonnier par Sapor, qui ravage avec cruauté la Syrie, la Cilicie et la Cappadoce.
Les Sarmates envahissent l'Illyrie, les Goths la Pannonie ; les Allemans et les Francs, pousses par les Vandales, les Alains et les Bourguignons, se jettent sur la Gaule et l'Italie.
Gallien, qui était en Gaule, accourt en Italie et chasse les Francs. Ap. J.-C.
Époque des trente Tyrans. On peut regarder Cyriades comme le premier.
Martyre de saint Denys et de ses compagnons en Gaule.
Régillien, gouverneur de Mésie, chasse les Goths et les Sarmates de la Pannonie. — Ingenuus se fait proclamer empereur en Illyrie. — Gallien le défait à Mursa et punit cruellement ses partisans.
La Mésie proclame empereur Régillien, Dace de naissance et descendant du célèbre Décébale.
Labiénus Posthumus, gouverneur des Gaules, est reconnu empereur par la Gaule, l'Espagne et la Bretagne.
Balista, ayant réuni les débris de l’armée de Valérien, marche contre les Perses, les bat en Cilicie et en Lycaonie. — Balista avait été secondé par Odenat de Palmyre, d’abord allié de Sapor, mais irrité depuis de son mépris.
Odenat et Balista contraignent Sapor à passer l'Euphrate.
Odenat prend le titre de roi de Palmyre.
Le christianisme commence à être prêché aux Goths. — Gallien arrête la 8e persécution.
261. Odenat entre en Mésopotamie, bat Sapor près de Ctésiphon et assiège cette ville.
Régillien est tué par ses soldats. — Macrien prend la pourpre en Égypte et Valens en Achaïe. — Macrien envoie Pison contre Valens.
Pison se fait lui-même proclamer empereur en Thessalie.
Les légions de Rhétie proclament Auréolus.
Valens et Pison sont massacrés par les soldats.
Auréolus passe en Italie et se rend maître de Milan. — Gallien propose à Auréolus le partage de la puissance impériale.
Les Goths ravagent la Bithynie et pillent Nicomédie.
262. Les Goths envahissent la Macédoine, assiègent Thessalonique. — Effroi des Grecs. — Macrien arrive en Grèce ; il bat les barbares et marche sur l'Italie ; il est défait et tué en Illyrie par Auréolus.
Une autre bande de Goths avait passé l'Hellespont et ravageait l'Asie Mineure. — Pillage d’Éphèse et de Chalcédoine.
Balista se fait proclamer empereur à Ëmèse.
Emilien prend la pourpre en Égypte.
Gallien entre en Gaule avec Auréolus et Claude, depuis empereur ; Posthumus défait Gallien, puis est défait lui-même. — Auréolus n’achève pas sa victoire.
263. Gallien passe en Orient et massacre les habitants de Byzance.
Sempronius Saturninus prend le titre d’empereur, peut-être dans le Pont ?
Emilien est défait et tué, en Égypte, par Théodore, lieutenant de Gallien.
Siège du Bruchium (quartier d'Alexandrie renfermant le musée et la bibliothèque, réduite à 400000 volumes depuis l’incendie du temps de J. César) ; il est réduit par la famine.
264. Gallien associe Odenat à l’empire ; le titre d'Auguste est donné à Zénobie, sa femme. — L’usurpateur Balista est tué.
Gallien marche contre Posthumus, mais n’obtient pas de succès.
264. Posthumus associe à l’empire Victorinus.
Les Francs passent en Espagne par mer, pillent un grand nombre de villes, saccagent Tarragone et ravagent l'Espagne pendant douze ans. — Quelques Francs passent même en Afrique.
Dynastie chinoise des Tsin. — Elle dure 150 ans.
— C’est la 7e.
265. Soulèvement des Isauriens en Asie Mineure ; leur chef Trébellianus prend le titre d’empereur.
— Il est défait et tué. — Les Isauriens restent indépendants.
Ap. J.-C.
Cornélius Celsus prend la pourpre en Afrique, — Il est bientôt massacré.
Posthumus rejette les Francs au delà du Rhin, délivre la Gaule des barbares et y ramène la paix.
266. Odenat défait Sapor, assiège et prend Ctésiphon.
Les Goths entrent en Asie par le Pont-Euxin, ravagent la Lydie, la Bithynie, la Phrygie, la Cappadoce et la Galatie.
267. Odenat vole au secours de l'Asie Mineure. — Les Goths chargés de butin se rembarquent à Héraclée. — Odenat meurt à Emèse.
Zénobie, reine de l'Orient et impératrice. — Elle défait Héraclien, envoyé en Orient par Gallien, jaloux des succès d'Odenat.
Ælianus prend le titre d'Empereur à Mayence. — Posthumus le bat et prend Mayence ; mais ayant refusé à ses soldats le pillage de cette ville, il est massacré avec son fils, après avoir régné sept ans en Gaule.
Lollien dispute l’empire à Victorinus, associé de Posthumus. — Il est tué par ses soldats, et Victorinus l’esté seul maître de la Gaule.
Victorinus est assassiné ; son fils lui succède ; mais les Gaulois donnent le titre d'Empereur à Marius, simple armurier, qui est tué trois jours après.
Le sénateur Tétricus est proclamé empereur. — Puissance de Victoria, la mère des légions, mère de Victorinus ; elle avait disposé de l’empire depuis la mort de Posthumus.
Les Goths et les Hérules font une troisième expédition maritime, ravagent la Bithynie, le Pont, assiègent Byzance, traversent le Bosphore, pillent Cyzique, les îles de la mer Egée, descendent dans l'Attique, pillent Athènes, Corinthe, Sparte, Argos, mais ils sont défaits par l’orateur Dexippe ; dévastation générale de la Grèce jusqu'à l'Epire pendant près de deux ans.
Gallien accourt en Illyrie, taille les barbares en pièces ; le chef des Hérules se rend ; il est revêtu de la dignité consulaire, et son armée se met au service de l’empire.
268. Auréolus aspire seul à l’empire. — Gallien passe en Italie, le défait et l’enferme dans Milan. — Gallien est tué dans une fausse alarme.
Claude est proclamé empereur par les meurtriers de Gallien ; Auréolus est défait, pris et tué. Les Allemans et les Suèves envahissent l'Italie ; Claude les bat près du lac de Garda.
Mort de Victoria.
269. Claude II défait 300 000 Goths près de Naïssus ; il poursuit les débris de leur armée jusque dans les montagnes de l'Hémus et submerge 2000 de leurs vaisseaux.
Zénobie fait la conquête de l’Égypte et détruit le Bruchium.
270. Claude II meurt de la peste à Sirmium ; on lui rend des honneurs extraordinaires. C’est le dernier empereur qui ait pris sur les médailles le titre de souverain pontife et de tribun du peuple.
Avènement d'Aurélien, élu par les légions du Danube.
Quintilien, frère de Claude, prend la pourpre à Aquilée ; il se tue dix-sept jours après.
Aurélien termine la guerre avec les Goths par une grande victoire et un traité. Les Allemans défaits en Vindélicie veulent traiter avec Aurélien, qui leur coupait la retraite. — L’empereur refuse tout accommodement ; les Allemans réduits au désespoir franchissent les Alpes et se jettent sur l'Italie.
271. Aurélien atteint les Allemans à Plaisance, il est mis en fuite ; les barbares marchent sur Rome, Aurélien les attaque et les défait à Fano, puis près de Plaisance, et les extermine à Pavie. Ap. J.-C.
Aurélien repousse les Vandales au delà du Danube et en incorpore 2000 dans son armée. ' Antoine se retire dans les déserts de la Thébaïde et devient le patriarche des Cénobites. Aurélien fait fortifier Rome. 272- Aurélien marche contre Zénobie, qu'il défait à Antioche et à Émèse. Siège de Palmyre.
273. Prise de Palmyre. Captivité de Zénobie. Mort au milieu des supplices de son ministre Longin, que l'on croit être l'auteur du traité du Sublime.
Révolte de Palmyre. — Elle est détruite. Ses ruines magnifiques.
Révolte de Firmus en Egypte ; il prend le titre d'empereur, Aurélien le défait et le tue.
Aurélien revient en Europe, passe en Gaule, invité secrètement par Tétricus, qui ne pouvait supporter les insultes de ses troupes. — Bataille de Châlons-sur-Marne, défection de Tétricus, défaite des Gaulois. — Succès sur les Francs.
Triomphe d' Aurélien à Rome. — Administration d' Aurélien, ses réformes.
9e persécution.
274. Il cède la Dacie trajane aux Goths et forme la Dacie aurélienne, dont la capitale fut Sardica.
Naissance de Constantin à Naïssus. Son père Constance défait les Allemans à Windisch. — Probus repousse les Francs ; les prisonniers obtiennent des terres en Gaule.
275. Origine de l'hérésie des Manichéens. Aurélien entreprend une expédition contre les
Perses. Il meurt assassiné près de Byzance par Mnesthée, son secrétaire, accusé de concussion ; Mnesthée est massacré par les soldats. Pendant huit mois, l'élection d'un empereur est renvoyée. des légions au sénat et du sénat aux légions. Grand calme dans tout l'empire. Enfin le sénat proclame Tacite, âgé de 75 ans.
Les Francs, les Bourguignons, les Vandales envahissent la Gaule, et les Goths l'Italie. Les Alains, qu' Aurélien avait engagés à le seconder contre les Perses, entrent en Asie par la Colchide.
276. Expédition de Tacite contre les Alains. Il meurt assassiné. Son frère Florien prend la pourpre. A la nouvelle de la proclamation de Probus il se donne la mort.
277. Probus punit les meurtriers d'Aurélien ; il délivre la Gaule des Bourguignons, des Vandales et des Francs ; il passe le Rhin, poursuit les barbares jusqu'à l'Elbe et impose aux Francs un tribut de 16000 hommes, qui serviront dans les légions. Une grande partie des prisonniers est reléguée sur les côtes du Pont-Euxin. Des Vandales et des Burgundes sont transportés en Bretagne.
278. Probus arrache la Rhétie aux Sarmates et aux Goths ; il force les Isauriens dans leurs montatagnes.
279. Il passe en Illyrie, soumet les Goths, donne des terres aux Bastarnes. Puis il dompte les Blemmyes qui infestaient l'Egypte ; les prisonniers causent à Rome une étrange surprise par leur figure.
Les Francs, relégués sur le Pont-Euxin, forment le projet audacieux de revenir dans leur patrie ; ils s'emparent de quelques vaisseaux, pillent les côtes d'Asie, de la Grèce et de l'Afrique, saccagent Syracuse, franchissent le détroit de Gibraltar, ravagent les côtes d'Espagne et de Gaule et débarquent aux bouches du Rhin.
Varanes II, roi des Perses, envoie des ambassadeurs à Probus.
Julius Saturninus est proclamé empereur à Alexandrie. — Il est vaincu et tué au siège d'Apamée.
Ap. J.-C.
Les Gép*ides et les Vandales reçoivent des terres en Thrace.
280. Révoltes de Proclus en Gaule et de Bonosusen Espagne. — Proclus est proclamé empereur à Cologne ; il est vaincu par Probus et livré par les Francs. — Bonosus livre plusieurs batailles à Probus ; il est défait et tué.
281. Rétablissement de la tranquillité dans tout l'empire ; Probus emploie ses troupes à planter des vignes en Gaule, en Espagne, en Pannonie et en Mésie, et permet aux Bretons (Angleterre) de cultiver leurs vignes, ce qui leur avait été défendu par Domitien.
282. Les soldats employés à des travaux publics se révoltent et massacrent Probus à Sirmium.
Carus, préfet du prétoire, est proclamé par les légions. — Il donne le titre de César à ses fils Carin et Numérien. — Les Sarmates menacent lTllyrie. Carus les met en déroute. — Son expédition en Orient, Numérien l'accompagne et Carin est envoyé en Gaule.
283. Défaite de Varanes II, roi des Perses ; Carus soumet la Mésopotamie, s'empare de Séleucie et de Ctésiphon ; il allait poursuivre ses conquêtes lorsqu'il périt au milieu d'un orage, près du Tigre.
Numérien est salué empereur. — Carin était déjà associé à l'empire. 284 Le préfet du prétoire Aper assassine Numérien pendant son retour en Europe. Dioclétien, comte ou commandant des domestiques ou gardes du palais (cornes domesticorum. — Charge dont l'histoire fait mention pour la première fois en 253), est proclamé par les légions à Chalcédoine. — Il tue lui-même Aper.
Les Perses reprennent la Mésopotamie.
Ere de Dioclétien ou des Martyrs ; elle commence le 29 août 284 de l'ère vulgaire ou 1 er thoth des Égyptiens. — Les chrétiens d'Abyssinie comptent de cette ère leurs années de grâce.
285. Dioclétien passe en Illyrie ; il est battu par Carin à Margus, sur le Danube-, dans la haute Mésie. — Carin meurt assassiné. — Dioclétien reste seul maître de l'empire ; il repousse les Allemans de la Gaule ; ses lieutenants battent lessBretons. — Les Perses menacent les frontières.
286. Dioclétien retourne en Orient ; il associe à l'empire Maximien Hercule, en apprenant,1e soulèvement des Bagaudes en Gaule, sous P. Elien et S. Amandus, qui se font proclamer empereurs.
Maximien défait les Bagaudes, près de Paris, à Saint-Maur. — II fait massacrer la légion Thébéenne, qui était chrétienne.
Varanes II rend ses conquêtes à Dioclétien, qui va combattre les Sarrasins.
287. Dioclétien revient en Pannonie.
Les Allemans, les Burgundes et les Hérules passent le Rhin ; Maximien les met en déroute.
Carausius, à la tête d'une flotte, bat près de Boulogne les Francs et les Saxons, qui commen. cent à infester les mers, puis défait sur terre plusieurs tribus des Francs. .
Carausius n'ayant pas voulu partager le butin, Maximien marche contre lui. Carausius passe en Bretagne et prend le titre d'Empereur. — : Les Francs le reconnaissent, s'emparent de l'Ile des Bataves et pénètrent en Belgique.
288. Les Allemans et les Burgundes font une irruption en Gaule. — Maximien les repousse, passe le Rhin et ravage la Germanie. — Les rois ou chefs Francs, Atec et Genobald, les premiers que nomme l'histoire, demandent la paix. Dioclétien pénètre en Germanie par la Rhétie.
289. Cl. Mamertin prononce à Trêves le panégyrique de Maximien Hercule.
Carausius disperse la flotte de Maximien, qui Ap. J.-C.
cède l'Angleterre à l'usurpateur et ^ui laisse le titre d'Empereur.
Dioclétien remporte une grande victoire sur les Sarmates et les Quades, et passe en Orient pour combattre les Perses.
290. Dioclétien remporte quelques avantages sur les Sarrasins, regagne l'iilyrie, puis l'Italie. — Les deux empereurs passent ensemble plusieurs jours à Milan.
291 . Maximien donne à des tribus des Francs»des terres incultes dans la Gaule, entre la Somme, l'Aisne, la Meuse, laSambre et l'Escaut, à charge de service militaire. Ces terres furent appelées Létiques, et ceux qui les cultivaient Lètes (Leti), à cause du bénéfice dont ils jouissaient.
La guerre s'allume entre les barbares ; les Goths attaquent les Bourguignons, qui sont soutenus par les Alains ; puis les Vandales et lès Gépides.
En Afrique, les Blemmyes ont une guerre sanglante avec les Éthiopiens.
La guerre civile divise les Maures. — Hormisdas se révolte en Perse contre son frère Varanes II.
292. Les Perses entrent en Mésopotamie et menacent la Syrie.
L'empire court les plus grands dangers sur toutes ses frontières.
Cinq nations forment une ligue en Afrique et ravagent les frontières.
Aurélius Julianus est proclamé empereur en Italie, et Achillée à Alexandrie^ en Egypte.
Les deux empereurs Dioclétien et Maximien nomment chacun un César pour leur alléger le fardeau de l'empire. — Dioclétien choisit Maximin Galérius, et Maximien Constance Chlore.
L'empire est divisé en quatre parties : Dioclétien gouverne l'Orient, Maximien l'Italie et l'Afrique, Galère la Grèce, la Thrace et l'Illyrie, Constance Chlore la Gaule, la Bretagne, l'Espagne.
Etablissement de la Tétrarchie. — Entière déférence est due à Dioclétien.
L'usurpateur Julianus était passé en Afrique ; il est soutenu par les Cinq Nations, mais Maximien le défait et le force à se tuer.
Constance s'empare de Boulogne, et Carausius ne peut plus recevoir de secours de la part des Francs. — Galérius fait défricher le pays situé entre le Danube et la Drave.
293. Carausius est assassiné par Àllectus, son ministre, qui lui succède.
Constance attaque les Francs, les chasse de la Batavie et en transporte un très-grand nombre dans l'intérieur de la Gaule, les obligeant à cultiver la terre. .
Constance ravage la Germanie et bâtit des forts sur les frontières. — Il rétablit Autun entièrement ruiné en 269 par Tétricus et par les Bagaudes.
294. Des forteresses sont construites sur les bords du Danube, dans le pays des Sarmates, et entre la Drave et la Save.
295. Galérius réduit complètement les Carpi. — Ils sont transplantés en Pannonie.
296. Constance, après 3 ans de préparatifs, descend en Bretagne. — Allectus est défait et tué. — La Bretagne est reconquise.,
Dioclétien recouvre l'Egypte sur Achillée qui est vaincu sans peine ; il exerce sa cruauté sur les partisans d' Achillée, détruit les villes de Coptos et de Busiris, cède aux Nobates (Nubiens) les pays au delà de la cataracte du Nil, à condition de défendre l'Egypte contre les Blemmyes.
Narsès, roi des Perses, envahit l'Arménie et la Mésopotamie. — Dioclétien se retire en Egypte et appelle Galérius en Syrie.
Ap. J.-C.
297 Galérius est défait par les Perses entre Callinique et Carrhes. — 11 se rend auprès de Dioclétien qui le reçoit avec mépris. Il se met à la tête d'une nouvelle armée, entre en Arménie, s'avance jusqu'à Nisibe et gagne une grande victoire sur Narsès. — Traité de paix ; les Perses cèdent, outre la Mésopotamie, 5 provinces, l'Intérène, la Sophène, l'Arzacène, la Carduène et la Zabdicène. ■ Tiridate est replacé sur le trône d'Arménie. — Le Tigre devient limite de l'empire.
298. Les quatre empereurs fortifient les frontières de l'empire en élevant une ligne de châteaux forts et de camps retranchés.
299. Les Marcomans et les Bastarnes sont défaits, on en transporte dans diverses provinces.
IVe siècle après Jésus-Christ.
Organisation monarchique de l'empire romain. — La Tétrarchie. — ioe et dernière persécution générale contre les chrétiens. — Le christianisme devient la religion dominante dans l'empire. — Fondation de Constantinople. — L'invasion des barbares commence. — Partage définitif de l'empire après Théodose. — De nombreuses hérésies divisent le christianisme.— Savants et éloquents écrits des Pères de l'Église grecque et de l'Église latine. — Décadence de la philosophie païenne.
301. Constance défait les AlLmans à Langres, et en tue 60000.
302. Cherté excessive des vivres dans l'empire. — Ëdit de Dioclétien à ce sujet.
303. Ëdit de Nicomédie. Dixième persécution. — Incendie du palais impérial de Nicomédie attribué aux chrétiens. Cette persécution, la plus sanglante de toutes, dura de 303 à 313. — Quelques soldats de Séleucie proclament empereur leur chef Eugène ; ils sont défaits. — Dioclétien et Maximien avec les deux Césars Constance et Galérius viennent triompher à Rome. — Dioclétien tombe malade à Ravenne.
304. Dioclétien se fait conduire à Nicomédie. — Galérius vient le forcer à abdiquer.
305. Dioclétien abdique à Nicomédie et Maximien à Milan. — Constance et Galère sont proclamés Augustes. — Sévère et Maximin Daïa sont déclarés Césars. — Maximien se retire en Lucanie, et Dioclétien près de Salone. — Constance remporte de nouveaux succès sur les Francs.
306. Constantin s'échappe de Nicomédie, où le retenait l'ombrageux Galère. — Il va rejoindre son père en Gaule. — Expédition de Constance en Bretagne. — Les Pietés sont battus ; c'est pour la première fois que l'histoire parle de ce peuple. — Constance meurt à Eboracum (York). — Constantin est proclamé Auguste par les légions. — Irruption des Francs ; Constantin les défait et prend deux de leurs rois Ascaric et Gaisus, qu'il garde pour être livrés aux bêtes dans le cirque de Trêves. — Passage du Rhin, ravage du pays des Bructères. — Institution des hidi francici en mémoire de ces succès. — Galère n'accorde à Constantin que le titre de César et fait proclamer Sévère Auguste. — Révolte de Maxence, fils de Maximien, à Rome. — Il prend le titre d'Auguste. — Maximien reprend la pourpre.
307. Sévère quitte Milan et marche sur Rome ; une grande partie de ses troupes l'abandonne, il se retire dans Ravenne. — Sévère est défait et pris par Maximien, qui le fait mettre à mort près de Rome. — Maximien passe en Gaule et fait épouser sa fille Fausta à Constantin qu'il déclare Auguste. Galère passe en Italie. — Maxence le repousse. — Maximien cherche à renverser son fils. — Chassé de Rome, il engage Dioclétien à reprendre la pourpre. — Galère donne le titre d'Auguste à Licinius. Ap. J.-C.
308. En Orient, Maximin se fait proclamer Auguste ; Galère le reconnaît. — Six Augustes : Constantin, Maxence, Maximien en Occident ; Galère, Licinius et Maximin Daïa en Orient ; Maximien retourne en Gaule auprès de Constantin. — Il dépose la pourpre pour la seconde fois. — Constantin bat les Francs sur les bords du Rhin. — Maximien se fait proclamer à Arles. — Constantin le fait prisonnier et le traite avec humanité. Les légions d'Afrique proclament empereur leur chef Alexandre.
309. Eumène prononce à Trêves le panégyrique de Constantin.
310. Maximien conspire contre son gendre Constantin.
— Il est réduit à s'étrangler. — Horrible maladie de Galère. — Toute la Confédération des Francs entreprend d'envahir la Gaule sur divers points à la fois. — Constantin les met en déroute.
311. Galère arrête la persécution. — Il meurt en Dacie. — Maximien accourt de l'Orient pour passer en Europe ; Licinius marche contre lui. — Accommodement : Galère garde l'Orient et laisse l'Europe à Licinius. — Les lieutenants de Maxence triomphent en Afrique de l'usurpateur Alexandre.
— Carthage, alors très-florissante, est réduite en cendres et la province ravagée. — Cruautés de Maxence à Rome. — Lutte sanglante entre les soldats et le peuple. — Maxence déclare la guerre à Constantin.
312. Constantin passe les Alpes à la tête de 40000 hommes et se déclare publiquement chrétien, après avoir aperçu dans le ciel, suivant Eusèbe, une croix lumineuse avec cette inscription : hoc signo vinces. — Défaite des troupes ae Maxence à Turin et à Vérone. — Constantin marche sur Rome, Maxence est défait près du pont Milvius. — 11 se noie dans le Tibre. — Abolition de la garde prétorienne. — A son triomphe, Constantin refuse de monter au Capitule et substitue le labarum à l'ancien étendard de l'empire. — Donat, évêque des Cases-Noires, en Numidie, attaque l'élection épiscopale de Cécilien à Carthage, comme ayant été faite par des traditeurs ' ; il entraîne 70 évêques, et fait procéder à une nouvelle ' élection : c'est de là que vient le schisme des donatistes . — Origine du cycle de lTndiction, ou période de 15 ans.
313. Édit de Milan en faveur des chrétiens. — Maximin, qui avait renouvelé la persécution en Orient, donne un rescrit de tolérance, à la demande de Constantin. — Licinius épouse à Milan Constantia, sœur de Constantin. — Mort de Dioclétien. — Nouvelle- invasion des Francs ; Constantin les repousse et ravage le pays au delà du Rhin ; tous les prisonniers sont livrés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Trêves. — Licinius est attaqué en Illyrie par Maximin. — Maximin rassemble ses forces en Orient et repasse en Europe ; il est vaincu près d'Andrinople par Licinius. — Licinius fait publier, à INicomédie, redit de Milan, et poursuit Maximin qui s'empoisonne à Tarse et meurt peu après d'une horrible maladie. — Licinius fait mettre à mort tous les p.arents et 'tous les partisans de Maximin.
314. Constantin convoque à Arles un concile général des évêques d'Occident pour apaiser les troubles des Donatistes et reconnaître la validité du baptême donné hors de l'Église catholique. Le droit d'intervention du saint-siége est proclamé dans ce concile. — Licinius favorise la conspiration de Bassien contre Constantin. — Vaincu à Cibalis en Pannonie et à Mardie en Thrace, Licinius
1. On donnait ce nom aux chrétiens accusés d'avoir livré les saintes Écritures pendant la persécution.
Ap. J.-C.
cède à Constantin sept provinces. La paix dura huit ans entre les deux empereurs.
315. Constantin abolit le supplice de la croix. — 11 visite lTllyrie, la Grèce et la Dacie.
316. Constantin parcourt la Gaule. — Loi qui permet ■ à tout le monde d'affranchir ses esclaves dans
l'église, en présence du peuple chrétien et des évêques ou des prêtres, ce qui n'avait pu avoir lieu que devant les préteurs.
317. Constantin et Licinius créent trois Césars : Crispus, Constantin, fils du premier, et Licinius, fils du second.
318. Loi par laquelle Constantin établit la juridiction épiscopale pour les affaires civiles.
319. Loi contre les aruspices. — Arius, prêtre d'Alexandrie, commence à troubler l'Église par ses doctrines hérétiques ; il nie l'unité de substance divine entre les trois personnes de la Trinité, et soutient que la nature du Christ est, non de la même substance que Dieu, mais d'une substance analogue. — Naissance de saint Martin de Tours.
320. Abolition de la loi Papia-Poppsea et de toutes les autres lois contre le célibat. — Crispus, fils de Constantin, bat les Francs.
321. Loi qui prescrit le repos du dimanche . ; — Autre loi qui permet à chacun de laisser à l'Église ce qu'il voudra de son bien.
322. Constantin remporte trois victoires sur les Sarmates, les Goths et les Carpes, passe le Danube, et tue Rausimond, roi des Sarmates. — Célébration des Jeux sarmates. — Nouvelle invasion des Goths : Constantin les poursuit jusque dans les États de Licinius, qui s'en offense comme d'une violation des traités.
323. Seconde guerre civile entre Licinius et Constantin. Licinius, vaincu à Andrinople par Constantin, traite après la défaite de sa flotte par Crispus. Licinius rompt aussitôt le traité ; il est complètement battu à Chalcédoine. Martinien, qu'il avait créé César, est massacré par les vainqueurs.
Constantin relègue Licinius à Thessalonique, et bientôt après le fait étrangler.
Constantin reste seul maître de l'empire. — 11 fait fermer la plupart des temples païens.
324. Changements introduits par Constantin dans la Constitution de l'empire ; séparation des pouvoirs civil et militaire ; nouveau système financier ; nouvelle organisation de l'armée.
325. 2e concile œcuménique de Nicée ; Constantin y assiste. Ce concile présidé, au nom du pape Silvestre, par l'évêque de Cordoue, Osius, assisté de deux prêtres, condamne l'hérésie d'Arius, fixe le dogme catholique par le Symbole dit de Nicée, ainsi que la discipline ecclésiastique dans vingt canons, enfin décide que la Pàque sera célébrée toujours le dimanche qui suit immédiatement le 14e jour delà lune après l'équinoxe du printemps.
Constantin défend par un édit les combats de gladiateurs.
326. Mort tragique de Crispus et de Fausta, femme de Constantin.
328. Guerre contre les Goths. — Construction d'un pont sur le Danube.
329. Constantin agrandit Byzance. — Il passe presque toute l'année sur les bords du Danube.
330. Inauguration de la ville de Constantinople le 11 mai. Elle est déclarée capitale de l'Orient. — Établissement de l'impôt nommé Chrysargyre.
A la mort de saint Alexandre, évêque d'Alexandrie, saint Athanase, un des plus influents docteurs du concile de Nicée lui succède.
331. Naissance de saint Jérôme. — Depuis 331, Ap. J.-C.
pendant 30 années, le siège de la grande église d'Antioche sera occupé par des ariens.
332. Constantin soutient les Sarmates contre les Goths. Son fils, Constantin, en fait pétir plus de 100 000. — Le fils du roi des Goths, Ariane, est envoyé à Rome comme otage.
333. La peste et la famine dépeuplent la Thrace, la Cilicie et la Syrie.
Constantin reçoit des ambassadeurs blemmyes, indiens, éthiopiens et perses.
334. Les Goths ravagent les pays des Sarmates. — Les Sarmates, réduits aux dernières extrémités, arment leurs esclaves et battent les Goths. — Les esclaves se révoltent et chassent les Sarmales qui reçoivent de Constantin des terres en Thrace, en Macédoine et même en Italie. — Les esclaves révoltés prennent le nom de Limigantes.
Dans le concile de Césarée en Palestine, les ariens attaquent avec acharnement saint Athanase, évêque d Alexandrie.
335. Constantin favorise les ariens et exile dans les Gaules le célèbre Athanase, évêque d'Alexandrie. — Partage du gouvernement de l’empire entre le fils et les neveux de Constantin.
336. Mort de l’hérésiarque Arius.
337. Hostilités des Perses ; ils traitent à l’approche de Constantin.
Constantin tombe malade ; il reçoit le baptême des mains d'Eusèbe, évêque de Nicomédie. Mort de Constantin ; il est enterré à Constantinople. Partage de l’empire entre les fils de Constantin ; Constantin II obtient la préfecture des Gaules ; Constant, l'Italie, l'Illyrie occidentale et l'Afrique ; Constance, la Thrace et l'Orient. — Massacre des frères et des neveux de Constantin, à l’exception de Julien et Gallus.
Jules Ier, pape, célèbre par sa magnifique défense d'Athanase au concile de Rome, tenu 5 ans après.
338. Sapor II, roi de Perse, protège en Arménie la faction idolâtre qui chasse l’héritier de Tiridate. Constance oblige Sapor à abandonner le siège de Nisibe. Saint Athanase est rappelé à Alexandrie.
340. Constantin II, mécontent de son partage, réclame à son frère Constant une partie de l'Italie. — Il est vaincu et tué près d'Aquilée. — Constant reste seul maître de l'Occident. — Persécution suscitée en Perse par les Mages contre les chrétiens ; elle dure 40 ans.
341. Les Francs ravagent la Gaule ; Constant remporte une victoire douteuse.
342. Soumission des Francs ; ils reçoivent des chefs du choix de Constant.
Loi sévère contre toute sorte d’idolâtrie. — Constance fortifie Amida sur le Tigre.
343. Constance passe en Bretagne pour arrêter les incursions des Pietés et des Calédoniens.
344. Constance remporte quelques succès sur les Perses.
345. Tremblement de terre qui renverse douze villes de Campanie. — Les Perses s’emparent de l'Adiabène.
346. Constance fait creuser un port à l’embouchure de l'Oronte et rebâtit Séleucie . Second siège de Nisibe par Sapor, il est repoussé.
347. Concile de Sardique, enDardanie, au N. de la Macédoine, composé presque en nombre égal d’évêques d'Occident et d’évêques d'Orient ; saint Athanase y est défendu contre les ariens.
348. Constant et Constance rappellent les évêques exilés sous Constantin par l’influence des ariens. — Bataille sanglante de Singare entre les Romains et les Perses ; les premiers restent maîtres du champ de bataille.
Ap. J.-C.
349. Le sophiste Libanius fait à Nicomédie le panégyrique de Constance et de Constant.
350. Troisième siège de Nisibe. — Pertes énormes des Perses. — La famine et la peste ravagent leur camp. — Ils lèvent le siège de la ville.
Au commencement de l’année, Magnence s’était fait proclamer empereur à Autun et avait envoyé Gaison assassiner Constant au pied des Pyrénées.
Magnence fait déclarer Césars ses deux frères Désiderius et Décentius.
A la nouvelle de la mort de Constant, Vétrannion prend la pourpre en Pannonie, et Popilius Népotien à Rome qu’il remplit de carnage. — Népotien est défait et tué par les troupes de Magnence. Constance part d'Antioche à la tête d’une puissante armée. — Cependant arrivé à Sardique, il feint de reconnaître Vétrannion, qui vient joindre son armée à celle de Constance. — Vétrannion est déposé par les soldats et relégué en Bithynie.
351. Les Perses font quelques incursions. — Constance crée César son cousin Gallus et l’envoie en Orient repousser les Perses.
Constance excite les Francs et les Saxons à envahir la Gaule. — Magnence envoie son frère Décentius sur les bords du Rhin. — Décentius est défait par les barbares.
Magnence, à la tête d’une armée composée surtout de barbares, entre en Pannonie. Prise et destruction de Sciscia sur les bords de la Save. — Siège de Mursa sur la Drave. Bataille de Mursa ; défaite de Magnence ; Constance achète chèrement la victoire.
352. Constance entre en Italie, prend Aquilée, mais est battu près de Pavie par Magnence, qui ne put profiter de cet avantage, ses troupes l’ayant abandonné.
Constance est maître de l'Italie. — L'Afrique, la Sicile, l'Espagne le reconnaissent empereur ; une partie des Gaules se déclare en sa faveur.
Magnence envoie un assassin pour tuer Gallus en Orient et soulève les Juifs.
Gallus ravage la Palestine et détruit plusieurs villes. — Désordres des Juifs en Gaule.
353. Les lieutenants de Constance défont Magnence dans le Dauphiné et le réduisent à se tuer à Lyon. — Constance passe en Gaule et fait mettre à mort un grand nombre de partisans de Magnence. — Il persécute les chrétiens orthodoxes et assemble un concile arien à Arles qui condamne Athanase.
Ravages des barbares en Gaule et des Isauriens en Pamphylie. — Gallus repousse les Isauriens. — Ses cruautés en Syrie.
354. Constance marche contre les Allemans. — Il conclut un traité avec eux.
Gallus excite, par ses cruautés, une révolte à Antioche. — Constance le rappelle en Italie. — Il le fait arrêter à Petavium (Norique) et mettre à mort près de Pola, en Istrie. Constance reste ainsi seul maître de tout l’empire romain.
355. Constance convoque un concile à Milan et relègue le pape Libère en Thrace parce qu’il refuse de condamner Athanase.
Constance envoie ses lieutenants contre les Allemans qui sont défaits.
Intrigues du consul Arbétion pour perdre Sylvain, chef des Francs alliés de l’empire. Sylvain est obligé de se faire proclamer empereur. — Constance reconnaît son innocence trop tard. — Sylvain est assassiné à Cologne par des soldats gagnés par Constance. — Les Francs, les Saxons et les Allemans se jettent sur la Gaule. — Pillage de Cologne. — Les Quades et les Sarmates ravagent la Pannonie. Ap. J.-C.
355. Les Perses envahissent la Mésopotamie et l'Arménie.
Constance crée César son cousin Julien, frère de Gallus, et le nomme gouverneur des Gaules. — Julien épouse Hélène, sœur de Constance, quitte Milan et va passer l'hiver à Vienne, en Gaule.
356. Les Francs assiègent Autun. — Julien les attaque, les bat près d'Auxerre et près de Troyes. — Les Allemans sont défaits près de Strasbourg, et Julien reprend Cologne, dont il relève les murailles ; — il passe ensuite en Rhétie pour soutenir Constance, qui faisait la guerre aux Allemans.
Athanase, d'Alexandrie, et Hilaire, évêque de Poitiers, sont exilés.
357. Julien est assiégé par les Francs et les Allemans dans ses quartiers d'hiver de Sens.
Constance fait un voyage à Rome ; il triomphe de Magnence. — 11 admire pour la première fois l'ancienne capitale de l'empire. — Lois rigoureuses contre les magiciens et les devins. — Combats de gladiateurs défendus.
Les Suèves envahissent la Rhétie, les Quades et les Sarmates la Mésie, et les Perses la Mésopota. mie.
Les Allemans pénètrent jusqu'à Lyon, Julien les taille en pièces et relève les murs de Saverne. Chnodomar et six autres chefs allemans se liguent et passent le Rhin. — Julien remporte sur eux une grande victoire près d'Argentoratum (Strasbourg). — Chnodomar est pris et envoyé à Constance. — Julien ravage le pays le long du Mein, repasse le Rhin, bat quelques Francs qui ravageaient le pays de Reims et vient prendre ses quartiers d'hiver à Lutèce, désigné pour la première fois comme château fortifié des Parisii, déjà par J. César.
358. Constance reçoit à Sirmium une ambassade de Sapor II, qui réclame avec menace l'Arménie et la Mésopotamie.
Il rétablit en corps de nation les Sarmates, chassés 24 ans auparavant par les Limigantes. — Les Limigantes sont taillés en pièces ou noyés dans la Theiss.
Libère est pape de nouveau.
Un tremblement de terre renverse Nicomédie et un grand nombre de villes dans le Pont et dans la Macédoine.
Les Francs Saliens, établis aux bouches de l'Escaut, et les Chamaves, aux bouches du Rhin, sont un obstacle aux approvisionnements de blé que la Bretagne envoyait en Gaule pac le Rhin. — Julien marche contre les Francs Saliens ; surpris, ils s'engagent à défendre les frontières et à fournir un corps de troupes. — Réduction des Cha-' maves. — La navigation du Rhin est libre. — Les Allemans des bords du Necker sont soumis.
359. Les Limigantes reprennent les armes ; on les extermine.
Les Isaures recommencent leurs courses. — Sapor II passe le Tigre, les Romains s'enferment dans Amide. — Sortie héroïque des Gaulois. — Prise d'Amide par Sapor, après avoir perdu 3000C hommes.
Conciles de Rimini et de Séleucie. — L'empereur Constance envoie à Rimini une formule arienne, que le pape et quelques évêques refusent d'accepter. A Séleucie, le débat s'engage entre les ariens purs et les semi-ariens. Saint Hilaire, évêque de Poitiers, alors exilé en Orient, défend à Séleucie le dogme catholique.
4e campagne de Julien contre les Allemans, au delà du Rhin. — Soumission des Attuariens. — Création de la charge de préfet de Constantinople.
360. Sapor II rentre en Mésopotamie, prend Singara et Bezabde sur le Tigre.
Ap. J.-C.
Constance cherche à enrôler des barbares, part pour la Syrie, apprend à Césarée, en Cappadoce, que Julien, a été proclamé empereur, et parcourt
la Mésopotamie sans* rien faire d'important.
Dédicace de l'église Sainte-Sophie, à Constantinople.
Julien envoie Lupicin contre les Pietés et les Calédoniens, distingués pour la première fois par le nom de Scots. — Julien reçoit, de Constance l'ordre d'envoyer en Orient une partie de ses troupes. — Il s'y soumet, mais les légions le proclament empereur.
361. Julien se dirige sur l'Italie ; il bat les Allemans dans la Rhétie, divise son armée en plusieurs corps, traverse rapidement la Germanie, entre en triomphe à Sirmium, s'empare des défilés de Succi, entre l'Illyrie et la Thrace, et reçoit à Naïssus la nouvelle de la mort de Constance .
Sapor II tente de repasser le Tigre. — Constance se rend à Edesse ; ses lieutenants repoussent les Perses. — Constance prend le chemin de l'Occident ; il meurt à Mopsucrène, en Cilicie.
Julien, maître de l'empire, donnera Sallustius la charge de préfet du prétoire. — Édit de tolérance universelle. Tous les évèques bannis pour l'orthodoxie sont rappelés. Julien interdit les écoles profanes aux chrétiens, s'entoure de philosophes et rouvre les temples des faux dieux. Dans ses ouvrages, il poursuit de ses sarcasmes le christianisme.
362. Julien part de Constantinople pour se rendre à Antioche. — Préparatifs de la guerre contre les Perses. — Tremblement de terre. — Famine et peste.
363. Vains efforts de Julien pour relever le temple" de Jérusalem. Prodiges.
Julien écrit son Misopogon contre les habitants d' Antioche. — Il part d'Antioche, traverse la Mésopotamie à la tête de 63 000 hommes, ravage l'Assyrie, attend en vain des secours du roi chrétien d'Arménie, remonte le Tigre, bat les Perses près de Ctésiphon, passe le Tigre, traverse des contrées ravagées par l'ordre de Sapor. — Murmures de l'armée égarée par les guides ; Julien est forcé à la retraite ; harcelé par Sapor, il bat les Perses à Maronga et tombe mortellement blessé dans une seconde victoire ; il n'avait alors que 32 ans. — Sallustius refuse l'empire.
Jovien, chrétien et chef des protecteurs, est proclamé empereur. — Il conclut la paix avec Sapor, cède Nisibe, les cinq provinces transtigritanes et la suprématie sur l'Arménie et ITbérie.
— Le christianisme redevient la religion dominante. — Jovien se prononce contre les ariens et rappelle Athanase. — Lucillien, beau-père de Jovien, est massacré, à Reims, par le corps des Bataves enrôlés dans l'armée.
364. Jovien meurt en Bithynie, après un règne de 8 mois. — Sallustius refuse de nouveau l'empire.
— Valentinien I er est proclamé à Nicée ; il s'associe son frère Valens et lui donne la préfecture d'Orient, se réservant les autres. — Valens établit sa résidence à Constantinople et Valentinien à Milan. — Les barbares menacent les frontières, les Allemans la Gaule et la Rhétie, les Quades la Pannonie, les Pietés et les Scots la Bretagne, et les Maures l'Afrique. — Iniquités et cruautés de Romanus, gouverneur d'Afrique.
365. Le sophiste Thémistius fait à Constantinople le panégyrique de Valens.
Révolte de Procope, parent de Julien ; il est proclamé empereur à Constantinople ; il s'empare de Cyzique et de Nicée.
Les deux empereurs établissent les fonctions de defensor dans les municipes. Le magistrat, investi de ce titre, avait pour mission de défendre le Ap. J.-C.
peuple et surtout les pauvres, contre les exactions des officiers impériaux.
366. Procope est défait et décapité en'Phrygie. — Révolte de Marcellus, parent de Procope ; il s'empire de Chalcédoine, mais est défait et tué. — Valentinien I er passe l'hiver à Paris, pour surveiller de plus près les frontières de la Gaule etde la Bretagne. — Ses troupes sont mises, en déroute par les Allemans. — Jovin répare cette défaite par une grande victoire près de Metz.
367. Valentinien tombe malade à Reims, rétabli, il s'associe son fils Gratien.
Mayence est saccagée par les Allemans. — Les Pietés et les Scots pillent la Bretagne. — Le comte Théodose remplace Jovin à la tête des troupes et repousse les barbares en Bretagne. — Valentinien passe l'hiver à Trêves. — Théodose accourt de Bretagne rejeter au delà duRhin, les Francs et les Saxons. — Une 5e province romaine est créée en Bretagne, la Valentia.
Les Goths, que Procope avait appelés pour le soutenir, sont taillés en pièces ;leur roi, Athanaric, envoie des députes à Valens. — Soulèvement des Isauriens.
L'évêque arien de Constantinople baptise l'empereur Valens, qui s'engage à maintenir l'arianisme.
368. Nicée et plusieurs villes de l'Hellespont sont renversées par un tremblement déterre.
Valentinien remporte une grande victoire sur les Allemans, vers les sources du Necker, et dissipe quelques Francs aux environs de Cologne.
369. Valentinien couvre de forteresses les bords du Rhinjusqu a son embouchure ; les Allemans s'opposent à ces travaux. — Valentinien les contient en restant à Manheim.
Valens franchit le Danube, et défait complètement Athanaric, roi des Goths Thervinges. — Athanaric demande la paix, et, pour la première fois, les Romains la vendent aux barbares, au lieu de l'acheter.
370. Valens favorise les ariens et fait mettre à mort 80 prêtres orthodoxes. — Les Saxons commettent d'horribles ravages en Gaule- Sévérus les taille en pièces près de Cologne. — 80 000 Bourguignons paraissent sur les bords du Rhin. — Le comte Théodose fait une expédition contre les Allemans ; les prisonniers sont envoyés sur les rives du Pô.
371. Campagne de Théodose contre les Maures.
372. Valens se rend à Antioche pour veiller aux mouvements des Perses. — Sapor s'empare du roi d'Arménie par trahison et le fait tuer, puis chasse le roi d'Ibérie de ses États. — Valens envoie une armée contre Sapor, et s'avance lui-même jusqu'au Tigre. — Révolte de Firmus en Afrique.
373. Les Perses sont défaits. — Firmus ravage la province d'Afrique et la Mauritanie, s'empare de Césarée (Alger) et de Rucata. — Le comte Théodose, alors à la tète des Légions de Pannonie, est envoyé en Afrique. — Défaite des alliés de Fir-, mus. — Pillage de Césarée. —Firmus feint de se soumettre. —Théodose taille les Maures en pièces. — Firmus se réfugie dans les montagnes. — Victoire de Théodose., — Firmus s'étrangle. — Soumission des Maures.
374. Valens persécute les philosophes, les magiciens et les astrologues ; les ouvrages qui traitaient de magie et leurs possesseurs sont brûlés. — Saint Chrysostome, alors enfant, courut des dangers pour sa vie pendant ■ cette cruelle persécution. — On fait mourir tous ceux dont les noms commençaient par Théod.
Valens attire le roi d'Arménie à Tarse et le fait lâchement assassiner. — Réclamations de Sapor ;
Ap.J.-C.
Valens entre en accommodement à la nouvelle des invasions des Goths. Les Quades et lesSarinates envahissent lTllyrie.
— Le roi des Quades demande à traiter ; les Romains le massacrent. — Les Quades défont deux légions romaines. — Théodose, dans la suite empereur, bat les Sarmates en Mésie.
375. Valentinien se rend en Illyrie, passe le Danube, ravage le pays des Quades et se dispose à marcher contre les Sarmates, lorsqu'en recevant une députation il meurt d'apoplexie ; ses deux fils, Gratien et Valentinien II, lui succèdent. — Gratien prend les Gaules, l'Espagne et laBretagne ; Valentinienll l'Italie, lTllyrie et l'Afrique.
Les Huns, jusqu'alors inconnus en Europe, subjuguent les Alains, qui habitent les bords du Tanaïs, et envahissent les terres des Ostrogoths, qui se retirent dans le pays entre le Borysthène et le Danube.
376. Le comte Théodose est mis à mort par le défiant Valens. ou, selon d'autres, par Gratien. — Son fils se retire en Espagne.
Valens accorde aux Visigoths des terres en Thrace, à la condition de servir dans les armées romaines. '
L'évêque goth Ulphilas, qui avait été le chef de l'ambassade envoyée par les Visigoths à Valens, embrassa alors l'arianisme et répandit cette doctrine chez ses compatriotes.
377. L'avarice cruelle du comte Lupicin pousse les Visigohts à la révolte. — Leurs juges Fritigern et Ablavivus appellent à leur secours les Ostrogoths et les Alains. — Les généraux romains, Lupicin et Trajan, sont défaits dans deux batailles. — Les Goths sont battus dans une troisième rencontre.
738. Les Goths ravagent la Thrace et la Thessalie, bloquent Constantinople quelquesjours. — Valens marche contre eux et appelle à son secours Gratien, qui fut retardé par une attaque des Allemans qu'il battit près d'Argentaria (Colmar). — Bataille d'Andrinople. — Défaite complète des Romains ; Valens est brûlé dans une chaumière.
Gratien dirige ses forces sur lTllyrie ; 40 000 Germains passent le Rhin et ravagent la Gaule ; Gratien rappelle ses troupes qui, ayant à leur tête Narmien et Mellebaude, roi des Francs, remportent une grande victoire à Argentaria. — Il accourt au secours de Valens, qui livre la bataille d'Andrinople avant son arrivée.
Gratien rappelle le jeune Théodose, qui bat les Sarmates. — La persécution des ariens contre les orthodoxes est arrêtée ; les évêques bannis sont rappelés ; les donatistes condamnés.
Saint Grégoire, de Naziance, qui avait étudié dans les écoles d'Alexandrie, de Césarée et d'Athènes, est élu évêque de Constantinople.
379. Gratien s'associe Théodose, avec le titre d'Auguste, et lui donne l'empire d'Orient. — Édit contre les hérétiques. — Gratien repasse en Gaule.
— Théodose chasse les Goths, les Alains et les Huns, qui, depuis une année, étaient répandus dans la Dacie, lTllyrie et la Thrace, puis vient prendre ses quartiers d'hiver à Thessalonique. — Ariaxercès succède à Sapor II.
380. Maladie de Théodose ; il se fait baptiser. — Célèbre édit de Thessalonique, par lequel tous les suiets de l'empire doivent adhérer à la foi de l'Eglise de Rome. — Nombreuses réformes.
Fritigern fait une irruption en Pannonie, à la tête des Visigoths. — Théodose le met en déroute.
Le pape saint Damase institue le premier des vicaires du saint-siége dans les provinces éloignées de Rome ; le vicaire était comme le chef de tous les évêques de son vicariat.
381. Les églises des ariens sont fermées et on les Ap. J.-C.
chasse de Constantinople. — Athanaric, chassé par une faction des Goths, se réfugie à Constantinople ; il y meurt peu après. Théodose lui fait faire de magnifiques obsèques et s'attache ainsi les principaux chefs des Goths. — Le 3e concile œcuménique, assemblé à Constantinople et présidé par saint Grégoire, condamne tous les hérétiques. Peu après, saint Grégoire, déchu du trône de Constantinople, se retire à Naziance. Ce concile avait accordé aux patriarches de Constantinople les premiers honneurs après l'évêque de Rome.
Les Scyri et les Huns ravagent la Macédoine ; ils sont défaits par Théodose. — Séjour de saint Jérôme à Rome.
382. Les barbares font une irruption en Italie ; Gratien les repousse. — Théodose donne aux Goths des terres en Mésie et en Thrace. — Gratien fait abattre définitivement l'autel de la Victoire, qui touchait à la salle du sénat, à Rome. En même temps, il supprime tous les privilèges et tous les revenus attachés aux temples païens, et les attribue au trésor public. Le sénat lui fait présenter, à ce sujet, une requête par l'orateur Symmaque.
383. Révolte de Maxime en Bretagne ; il est proclamé empereur, passe en Gaule et défait l'armée de Gratien qui se sauve à Lyon, où il meurt assassiné. — Maxime donne le titre d'Auguste à son jeune fils Victor et fait tuer Mellobaude, ancien chef franc, qui commandait les troupes de Gratien. — La Bretagne est livrée aux incursions des Pietés et des Scots. — Théodose reconnaît l'usurpateur Maxime, à condition de ne pas inquiéter Valentinien II ; il venait de déclarer son fils Arcadius Auguste.
384. Théodose fait de nouvelles lois pour abolir définitivement le paganisme, et fait fermer tous les temples de l'Orient et de l'Egypte. — Libanius compose alors sa célèbre harangue en faveur des temples païens. — Loi qui permet à tous les chrétiens d'affranchir leurs esclaves.
Sapor III, roi de Perse depuis un an, envoie une ambassade solennelle à Théodose. — Naissance d'Honorius. . — Symmaque est nommé préfet de Rome. — Saint Augustin professe à Milan.
L'empereur Maxime condamne à mort Priscillien, avec quelques-uns de ses sectateurs. C'est la première fois que l'autorité impériale sévit au nom de l'orthodoxie.
386. Théodose remporte une victoire sur les Ostrogoths. — Il épouse Galla, sœur de Valentinien II.
387. Révolte d'Antioche ; les statues de l'empereur sont brisées. — Irritation de Théodose, qui sévit d'abord avee cruauté, puis accorde un pardon général, grâce à l'intervention de Flavien, évêque d'Antioche, des ermites de Syrie et de saint Jean Chrysostome qui a\ait prononcé au milieu de la consternation des habitants de cette ville quelques-unes de ses admirables homélies.
Maxime passe les Alpes et marche contre Valentinien II qui se réfugie d'abord àAquilée, puis à Thessalonique, implorant le secours de Théodose. — Maxime fait la conquête d'une grande partie de l'Italie.
388. Maxime est reconnu empereur à Rome. — Théodose marche contre lui à la tête d'une armée composée surtout de Goths, de Huns et d'Alains ; il traverse la Pannonie, défait un lieutenant de
Ap. J.-C.
l'usurpateur en passant la Save, remporte une seconde victoire sur Marcellin, frère de Maxime ; celui-ci s'enferme dans Aquilée. — Aquilée est prise et Maxime décapité.
Valentinien II obtient de Théodose tout l'empire d'Occident.
Désordres causés à Constantinople par les ariens ; l'évêque de cette ville périt dans les flammes ; Théodose leur pardonne à la demande d'Arcadius.
389. Théodose va à Rome avec Valentinien II et Honorius. — L. Pacatus Drépanus prononce à cette occasion le panégyrique de Théodose. — Théodose fait tous ses efforts pour abolir le paganisme à Rome. — Après une expédition assez heureuse contre les Francs, Valentinien II traite avec leurs chefs Marcomir et Suénon.
Troubles à Alexandrie entre les païens et les chrétiens. — Théodose fait détruire complètement le temple de Sérapis et un grand nombre de temples de l'Egypte et d'autres provinces de l'empire.
390. Émeute populaire à Thessalonique ; Théodose envoie des troupes qui surprennent les habitants assemblés aux jeux du cirque et en massacrent près de 7000 en 3 heures.
Saint Ambroise excommunie Théodose qui expie sa faute.
391. Loi contre les apostats. — Théodose revient à Constantinople.
392. Symmaque, à la tête d'unedéputation des principales familles de Rome, demande à Valentinien qu'on rende aux temples et à la religion païenne ses privilèges. — Refus de l'empereur.
Le Franc Arbogast, général de l'armée de Valentinien II, fait assassiner ce prince à Vienne dans la Gaule et règne sous le nom du rhéteur Eugène qu'il fait proclamer empereur ; l'Occident le reconnaît, excepté la province d'Afrique.
Il paraît par une loi de Théodose de cette année que les églises jouissaient déjà du droit d'asile.
393. Honorius, second fils de Théodose, est déclaré . Auguste. — Préparatifs de Théodose pour faire la
guerre à Eugène. — Arbogast passe le Rhin près de Cologne, ravage le pays des Bructères, des Chamaves, des Ansivariens et des Cattes. — Eugène autorise le paganisme à Rome. — Les anciens sacrifices sont renouvelés.
394. Théodose quitte sa capitale, force les passages des Alpes et rencontre l'armée d'Eugène au nord d' Aquilée. — Les troupes de Théodose, composées surtout de Goths, d'Arméniens, d'Ibériens et de Sarrasins, commandées par Stilicon, Gaïnas et Aîaric, si célèbre plus tard, taillent en pièces l'armée d'Eugène et â'Arbogast. — Celui-ci se donne la mort et Eugène est massacré par ses propres soldats, aux pieds de Théodose.
Théodose déclare Honorius empereur d'Occident et lui donne Stilicon pour ministre.
Les jeux olympiques cessent d'être célébrés. Il est probable qu'on cessa alors de compter par olympiades. Dans l'Eglise on ne se sert que de l'ère de l'indiction.
395. Mort de Théodose le Grand à Milan. — Saint Ambroise prononce son oraison funèbre.
C'est avec cette année que Ton s'accorde à terminer l'histoire des temps anciens. Nous joindrons donc les 5 dernières années de ce siècle au siècle suivant avec lequel commence le moyen âge.
MOYEN AGE
DE LA MORT DE THÉODOSE A LA PRISE DE CONSTANTINOPLE.
395-1453 APRÈS JÉSUS-CHRIST.
IVe siècle après Jésus-Christ.
Ap. J.-C.
395. Partage définitif de l’empire. — Arcadius, fils aîné de Théodose, obtient l'Orient et règne à C. P. ; Honorius obtient l'Occident et réside à Milan. — Rivalité de leurs ministres Rnfin et Stilicon. — Stilicon fait assassiner Rufin par le Goth Gainas. — Eutrope lui succède.
Les deux consuls de cette année furent deuxfrères, Anicius Olybrius et Anicius Probinus, et c’est pour célébrer leur consulat que Claudien composa son premier poëme latin.
396. Alaric, roi des Visigoths, envahit la Grèce et ravage la Macédoine et la Thessalie. — Destruction du temple d'Eleusis et fin des mystères.
Saint Augustin, évêque d'Hippone.
397. Alaric, attaqué par Stilicon, se réfugie avec son armée en Épire.
Gildon, gouverneur d'Afrique, est condamné par le sénat de Rome pour ses exactions. Mort de saint Ambroise, archevêque de Milan.
398. Alaric est déclaré, par la cour d'Orient, maître général de l'Illyrie orientale et roi des Visigoths.
Guerre d'Afrique. — Défaite et mort de Gildon. Anastase, pape.
Saint Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople.
399. Chute d'Eutrope. — Le Goth Gaïnas lui succède.
400. Gaïnas, devenu odieux au peuple de C. P. par les exactions de ses soldats, s’enfuit chez Uldin, chef des Huns, qui le fait décapiter.
Mort de saint Martin, évêque de Tours. Ve invasion d' Alaric en Italie. Il était accompagné de Radagaise, chef hun.
402. Avènement du pape Innocent Ier . — 2e invasion d Alaric en Italie.
403. Alaric est vaincu à Pollentia par Stilicon. Il retourne en Illyrie.
L'impératrice Eudoxie persécute saint Jean Chrysostome, qui s’est élevé dans ses prédications contre le luxe et les vices de la cour.
404. Martyre de saint Télémaque, lapidé dans l’arène où il s’était précipité pour séparer les combattants. Honorius abolit les combats de gladiateurs. — Il fixe le lieu de sa résidence à Ravenne.
Saint Jean Chrysostome élève encore en chaire la voix contre Eudoxie.
Il est exilé dans la petite Arménie. Le pape Innocent Ier prend en vain sa défense. — Mort d'Eudoxie.
406. Radagaise pénètre en Italie à la tête de 100 000 barbares appartenant à une multitude de peuples différents. Il est vaincu par Stilicon à Florence. Destruction de son armée.
Les Vandales, les Suèves, les Alains et les Bourguignons passent le Rhin, malgré les Francs Ripuaires, et ravagent la Gaule pendant 3 ans.
407 Saint Jean Chrysostome est transféré de la petite Arménie vers le Pont-Euxin. Il meurt en route à Comana, en Cappadoce, par suite des mauvais traitements des soldats qui le conduisaient.
Révolte de l’armée de Bretagne. — Constantin,
Ap. J.-C.
un simple soldat, est reconnu empereur en Bretagne et en Gaule.
Les Bourguignons s’établissent dans la 1re Germanie.
408. Avènement de Théodose II, fils d' Arcadius ; il n’était âgé que de 7 ans et 4 mois ; jusqu'en 414 le gouvernement de l’empire fut remis aux mains d'Anthémius, préfet d'Orient.
Constantin fait César son fils Constant qui était moine et l’envoie en Espagne.
Stilicon, accusé de trahison, est mis à mort à Ravenne, avec Eucher, son fils ; Olympus lui succède.
Les mercenaires de Stilicon pour venger leur maître appellent en Italie Alaric. — 1er siège de Rome par les Visigoths.
409. Constantin est reconnu par Honorius qui implore son appui contre Alaric. — 2e siège de Rome par les Visigoths. — Attale, proclamé empereur par Alaric, est bientôt dépouillé par ce chef.
Gérontius, lieutenant de Constantin, lui enlève l'Espagne. — Constantin se venge en poussant sur l'Espagne les Vandales, les Suèves, les Alains, qui passent les Pyrénées et commettent les plus horribles ravages dans cette contrée. Les Vandales se fixent dans la Bétique qui reçoit le nom d'Andalousie ; les Alains en Lusitanie ; les Suèves en Galice.
Vers la fin de cette année Honorius écrit aux Bretons pour leur mander « d’avoir à se garder eux-mêmes. » La Bretagne se rend alors indépendante, ainsi que l'Armorique. Le siège de l’administration de la préfecture des Gaules fut alors transféré de Trêves à Arles.
410. Alaric pour la 3e fois assiège Rome, la prend par la trahison des esclaves, la pille, mais épargne les habitants. — Il se dispose à passer en Sicile et de là en Afrique, mais il meurt à Cosenza et est enterré dans le lit du Busentin. — Son beau-frère Ataulphe lui succède.
Il conclut la paix avec les Romains et se dispose à passer en Gaule.
Fondation du célèbre monastère de l’île de Lérins par saint Honorât.
411. Gérontius assiège Constantin dans Arles, mais à l’arrivée de Constance, général d'Honorius, il est abandonné de ses soldats et forcé de s’enfuir en Espagne où il se donne la mort. — Constantin pris dans Arles par Constance est décapité en Italie.
Jovin, riche Gallo-Romain, se fait proclamer empereur à Mayence et s’associe son frère Sébastien.
412. Ataulphe quitte l'Italie avec les Visigoths et entre en Gaule où il occupe la l re Narbonnaise.
413. Les Bourguignons, s’étant alliés à Jovin, viennent sous la conduite de Gondicaire s’élablir sur les bords du Rhône.
Ataulphe, à l’instigation de Placidie, sœur d'Honorius. se rapproche de plus en plus de ce prince et déclare la guerre à Jovin et à son frère Sébastien. Il surprend ce dernier dans Narbonne Ap.J.-C.
et lui fait trancher la tête, poursuit ensuite Jovin, le force dans la ville de Valence et le fait exécuter.
Ataulphe se brouille de nouveau avec Honorius. Il assiège Marseille et est repoussé par le comte Boniface, mais il s'empare de Narbonne et de Toulouse.
Révolte et défaite d'Héraclien, gouverneur d'Afrique.
414. Ataulphe se réconcilie de nouveau avec Honorius et épouse Placide, sœur d'Honorius.
Anthémius remet le gouvernement de l'empire d'Orient à la sœur de Théodose II, Pulchérie, âgée de 16 ans. Elle est nommée Auguste.
Constance, général d'Honorius, contraint Ataulphe à quitter Narbonne et à se retirer en Espagne. — Ataulphe avant d'abandonner la Gaule, pille Bordeaux.
415. Ataulphe est assassiné à Barcelone avec ses . enfants. Sigéric lui succède. Il est massacré, après
7 jours de règne, et remplacé par Wallia, beaufrère d'Ataulphe. — L'hérésiarque breton Pelage est cité au concile de Diospolis, en Judée, pour sa doctrine sur la grâce et la prédestination. L'évêque de Jérusalem, qui n'ose le condamner, est sévèrement blâmé par saint Augustin et par le pape Innocent.
416. Wallia fait la paix avec Honorius et rend Placidie, qui épouse l'année suivante Constance, général d'Honorius. — Condamnation de Pelage par le concile de Carthage.
417. "Wallia défait les Vandales Silinges et bat les Alains.
Avènement du pape Zozime qui chasse les pélagiens de Rome.
418. Les Alains affaiblis se soumettent volontairement aux Vandales.
Honorius cède à "Wallia toute l'Aquitaine, depuis Toulouse jusqu'à l'océan Atlantique. La ville de Toulouse devient alors la capitale de l'empire des Visigoths.
Avènement du pape Boniface I ar . 419- Mort de "Wallia. Théodoric 1er lui succède.
420. Honorius s'associe Constance, son beau-frère.
— Mort d'Yesdegerd, roi des Perses. Son successeur Varanès V déclare la guerre à Théodose IL
— Mort de saint Jérôme.
C'est en cette année que l'on fait commencer d'ordinaire le règne de Pharamond, premier roi des Francs en Gaule.
421. Théodose II épouse Eudoxie, fille du philosophe Léonce.
422. Conclusion de la paix entre les Perses et les Romains. Castinus, général d'Honorius, est vaincu par les Vandales et s'enfuit à Taragone.
Avènement du pape Célestin Ie .
423. Mort d'Honorius. Son secrétaire Jean se fait proclamer empereur. — Théodose II refuse de le reconnaître.
425. Chute de Jean. Valentinien III, fils de Placidie, empereur d'Occident, sous la tutelle de Placidie.
Aétius force Théodoric, roi des Visigoths, à lever le siège d'Arles.
427. Le rival d' Aétius, Boniface, gouverneur d'Afrique, est proclamé ennemi public par Placidie.
Théodose II accueille une partie des Ostrogoths qui passent de Pannonie en Thrace.
428. Genséric, roi des Vandales, défait les Suèves dans les plaines de Mérida.
Aétius défend le nord de la Gaule contre Clodion, chef des Francs Saliens, qui réside à Dispargum.
Le comte Boniface livre l'Afrique aux Vandales, qui s'y établissent sous la conduite de Genséric.
Ap. J.-C.
Nestonus, prêtre de l'église d'Antioche, après avoir été moine, est nommé, par Théodose II évêque de Constantinople. Peu après, il prêché une nouvelle hérésie : « Ce n'est pas le Verbe mais le Christ adopté par le Verbe, qui est né dé" Marie. »
430. Boniface, réconcilié avec Placidie qui avait reconnu son innocence, essaye en vain a'arrêter les Vandales qui mettent le siège devant Hippone. — Mort de saint Augustin.
431. Prise et destruction d'Hippone par les Vandales.
Concile d'Éphèse, 4e concile œcuménique. On y condamne surtout l'hérésie de Nestorius.
432. Placidie nomme Boniface maître de la milice, à la place d'Aétius, et lui donne le titre de Patrice. — Lutte de Boniface et d'Aétius. Le 1er périt dans un combat. — Aétius se retire quelque temps chez les Huns, puis se réconcilie avec Valentinien III.
Avènement du pape Sixte III.
433. Attila succède à son oncle Rugilas avec son frère Bléda. Aétius lui abandonne la Pannonie par un traité formel. — A la tète des Huns réunis aux Alains, aux Ostrogoths et aux Gépides, Attila ravage la Thrace et la Macédoine, et force Théodose II à lui payer un tribut annuel de 700 livres d'or.
434. Honoria, sœur de Valentinien III, chassée de la cour à cause de sa conduite déréglée, se retire chez Attila, roi des Huns, lui offre sa main et l'excite à attaquer l'empire d'Occident.
435. Valentinien III fait la paix avec Genséric. Il lui cède la Byzacène et une partie de la Numidie.
Victoire d'Aétius sur les Bourguignons dont le roi, Gondicaire, périt peu après sous les coups des Huns d'Aétius, et a pour successeur son fils Gondioc.
436. Nestorius, patriarche de Constantinople, est relégué dans la Thébaïde.
437. Valentinien III épouse Eudoxie, fille de Théodose IL II cède à ce prince l'Illyrie occidentale, qui comprenait les deux Pannonies, la Dalmatie et les deux Noriques.
Théodoric, roi des Visigoths, assiège inutilement la ville de Narbonne. Il est repoussé par Litorius, lieutenant d'Aétius, qui commandait un corps de Huns.
438. Publication du Code Théodosien, le premier corps de lois qu'ait eu l'empire romain, avec la Confirmation de l'autorité souveraine.
439. Genséric s'empare de Carthage en pleine paix, la livre au pillage et y fixe sa résidence.
Théodoric repousse de devant Toulouse Litorius, chef des Huns qu'Aétius avait retenus au service de l'empire ; Litorius, fait prisonnier, est mis à mort. — Théodoric fait la paix avec les Romains, qui laissent aux Visigoths la Novempopulanie ou 3e Aquitaine.
440. Les Vandales, débarqués en Sicile, assiègent Palerme. Les empereurs d'Orient et d'Occident se réunissent contre eux. — Théodose II envoie une flotte de 1100 vaisseaux. Genséric la retient par des négociations habiles dans les parages de la Sicile, jusqu'à ce que les Perses envahissent l'empire d'Orient. — Il conclut une paix avantageuse avec Théodose que menaçait Attila.
Avènement du pape saint Léon le Grand.
441. Attila impose à Théodose une paix honteuse.
442. Attila et Bléda ravagent la Thrace et l'Illyrie. 444. Attila tue son frère Bléda.
Mort de saint Cyrille, évêque d'Alexandrie, célèbre par sa longue rivalité avec Jean, patriarche d'Antioche. On lui reproche aussi d'avoir laisse 136 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. massacrer, en 415, par le peuple d'Alexandrie, la telle et sage Hypatia, qui enseignait publique- ment la philosophie. 445. Clodion s'empare de Tournai, de Cambrai, et s'avance jusqu'à la Somme. Décret de Valentinien III où la primauté de l'Eglise de Rome est reconnue dans le sens le plus étendu. Déjà les canons 3, 4 et 5 du concile de Sardique avaient ordonné que dans toutes les causes qui concernaient des évêques il y aurait appel de la sentence synodale à la décision de l'évêque de Rome. L'empereur des Song fait corriger le calendrier chinois. 446. Les Bretons, attaqués par les Pietés et les Scots, implorent inutilement le secours d'Aétius. Ils choisissent pour roi Vortigern, qui appelle les Angles et les Saxons. 447. Attila recommence la guerre contre l'empe- reur d'Orient et s'avance jusqu'aux Thermo- pyles. 448. Théodose II demande la paix à Attila, qui lui impose un tribut de 2100 livres d'or. Mort de Clodion. — Mérovée lui succède. 449. Les Angles et les Saxons abordent en Bretagne sous la conduite d'Hengist et d'Horsa. — Ils bat- tent les Pietés et les Scots près de Stamfort, et reçoivent pour récompense l'île de Thanet. Théodose II forme le projet de faire assassiner Attila. — Ambassade envoyée à Attila, dont fai- sait partie le GrecPriscus, dont le récit est un des plus précieux monuments de l'état de l'empire et des barbares au milieu du v e siècle. — Attila dé- couvre le complot, mais n'en tire pas vengeance. — Concile connu sous le nom de brigandage d'Éphèse. Il approuve l'hérésiarque Eutychèse, qui prétendait qu'il n'y avait qu'une nature en Jésus- Christ, la nature divine, par laquelle avait été ab- sorbée la nature humaine. 450. Hengist et Horsa reçoivent des renforts. — Ils font la paix avec les Calédoniens et se tournent contre les Bretons. Mort de Théodose II. — Sa sœur Pulchérie épouse Marcien et le fait reconnaître empereur d'Orient. Attila, détourné de C. P. par la fermeté de Mar- cien, tourne ses armes contre l'empire d'Occi- dent. 451 . Attila passe le Rhin, ravage la Gaule et s'avance jusqu'à Orléans, qui est délivré par Aétius. Il est vaincu dans sa retraite, aux Champs catalauni- ques, près de Méry-sur-Seine, par les armées réunies d'Aétius, de Théodoric I er , roi des Visi- goths et de Mérovée, roi des Francs Saliens. — Mort^ de Théodoric I er . Son fils Thorismond lui succède. — Les fils de Théodoric avaient eu pour maître de grammaire et d'éloquence le rhéteur gaulois Avitus. 5 e concile général de Chalcédoine, où confor- mément à la lettre du pape Léon le Grand , l'héré- sie d'Eutychès est condamnée. Le 9 e canon de ce concile offre la première trace d'une loi positive, statuant qu'un prêtre ne pouvait, sans commettre un sacrilège, sortir du clergé après s'être voué par l'ordination au service de l'Église. 452. Attila ravage le nord de l'Italie. — Destruction d'Aquilée. — Fondation de Venise. — Fermeté du pape saint Léon. — Attila se retire. 453. Mort d'Attila. Ellac, l'aîné de ses fils, lui suc- cède. — Ardaric, roi des Gépides, se soulève. Une grande bataille est livrée en Pannonie. — Mort d'Ellac. — Destruction de l'empire des Huns. Thorismond, roi des Visigoths, est assassiné par son père, qui lui succède sous le nom de Théodoric II. Ap. J.-C. 454. Aétius est tué par Valentinien III. — Son suc- cesseur Egidius exerce dans la Gaule une autorité indépendante. Les Gépides et les Ostrogoths forment des États indépendants. 455. Valentinien III est tué par le sénateur Maxime qu'il avait outragé. — Maxime s'empare de la pourpre et force Eudoxie, veuve de Valentinien III, à l'épouser. — Eudoxie appelle Genséric pour ven- ger la mort de Valentinien III. — Prise et pillage de Rome par les Vandales. — Mort de Maxime. — Le roi des Visigoths, Théodoric II, fait empereur le rhéteur xVvitus, son ancien précepteur, que Maxime lui avait envoyé pour implorer son se- cours. Fondation du royaume de Kent par Hengist. Kenterbury fut la capitale. 456. Théodoric II s'empare de la plus grande partie de l'Espagne, du consentement d'Avitus. — 11 fait mourir Richiaire, roi des Suèves. Avitus nomme général de ses armées Ricimer, issu de la famille royale des Suèves. — Ricimer, hat la flotte de Genséric. — Il fait déposer Avitus et lui donne pour successeur Majorien. Avitus a eu pour gendre et pour panégyriste le poëte gau- lois Sidoine Apollinaire. 457. Mort de Marcien, empereur d'Orient. Léon I"', Thrace de naissance, lui succède. Mort d'Avitus à Brioude. Théodoric II, roi des Visigoths, s'empare de Mérida, en Espagne. 458. Mort de Mérovée, roi des Francs Saliens. — Avènement de son fils Childéric. Majorien défait la flotte des Vandales sur les côtes de la Campanie. 459,j Défaite de Théodoric II, devant Arles, par le comte yEgidius. Le roi des Visigoths renouvelle alors le traité de paix avec Majorien. 460. Childéric est exilé par les Francs, à cause de ses débauches. Il se retire en Thuringe. iEgidius gouverne les Francs Saliens pendant son exil. Majorien se prépare à attaquer les Vandales en Afrique. Sa flotte est brûlée dans le port de Car- thagène. — Genséric demande la paix. 461. Majorien est déposé et mis à mort par ordre de Ricimer, qui élève à sa place Sévère. Avènement du pape Hilaire I er . Théodoric, fils de Théodemir, l'un des 3 chefs des Ostrogoths établis en Pannonie, est envoyé à Cônstantmople, comme otage, à l'âge de 8 ans. 462. Genséric dévaste de nouveau les côtes de l'Italie. La ville de Narbonne est livrée à Théodoric II par le comte Agrippinus. 463. Le comte ^Egidius, maître de la milice ro- maine dans les Gaules, remporte une grande vic- toire sur Théodoric II, près d'Orléans. 464. Les Vandales sont chassés de la Sicile par le comte Marcellus. Grande victoire des Goths sur les Allemans ou . Suèves du haut Danube. Le comte ./Egidius périt empoisonné. Son fils Syagrius lui succède. — Il exerce dans la Gaule romaine, une autorité indépendante. — Rappel de Childéric, roi des Francs Saliens. 465. Mort de l'empereur Sévère. L'Occident reste 2 ans sans empereur. 466. Naissance de Clovis, fils de Childéric et de Basine, fille du roi de Thuringe. Euric s'empare de Pampelune. Théodoric II meurt assassiné par son frère Euric, qui lui succède. 467. Anthémius est proclamé empereur par Ricimer. 468. Basiliscus, beau-frère de Léon I e1 ', se laisse battre par Genséric. — Il est appelé à Constanti- nople et exilé. MOYEN AGE 137 Ap.J.-G. Avènement du pape Simplice I er . Mort du roi des Bourguignons., Gondioc. Ses 4 fils Gondebaud, Godégisèle, Chilpéric et Gon- demar se partagent ses États. 471. 1" révolte de Ricimer contre Anthémius. 472. 2 e révolte de Ricimer. Il s'empare de Rome, dépose Anthémius, qu'il fait bientôt mourir et lui donne pour successeur le sénateur Olybrius, qui meurt après un règne de 7 mois. Mort de Ricimer. Sidoine Apollinaire est nommé évêque de Cler- mont. Euric, roi des Visigoths, soumet les peuples de la l re Aquitaine et plusieurs autres provinces envi- ronnantes. 473. Glycérius se fait proclamer empereur à Ba- venne". Euric pousse ses conquêtes jusqu'au Rhône et jusqu'à la Loire. 474. Glycérius est vaincu par Julius Népos, qui lui succède. Mort de Léon I er , empereur d'Orient. Son petit- fils, Léon II, lui succède, sous la tutelle de son père Zenon. — Léon II meurt après un règne de 10 mois. Zenon, son père, lui succède. Euric attaque l'Auvergne. Belle défense de Clermontpar Ecdicius, fils de l'empereur Avi tus, que soutenaient les Bourguignons. 477. Basiliscus dispute l'empire d'Orient à Zenon, qui se retire en Isaurie. Julius Népos, par l'entremise de S. Épiphane de Pavie, fait la paix avec Euric, auquel il aban- donne l'Auvergne. Julius Népos est chassé de Ravenne par Oreste, successeur de Ricimer, qui proclame son fils Ro- mulus Augustulus. Théodoric succède à son père Théodemir dans le gouvernement du peuple des Goths. — Un in- cendie détruit, àConstantinople, le Jupiter Olym- pien de Phidias et une célèbre Vénus du statuaire. Praxitèle. 476. Zenon retourne à Constantinople et fait mourir Basiliscus. Les mercenaires barbares au service de l'em- pire d'Occident, se révoltent, sur le refus du pa- trice Oreste de leur livrer le tiers des terres de l'Italie. Odoacre, peut-être de la nation des Hé- rules, se met à leur tète, renverse Oreste, qui est mis à mort, dépose Augustule, prend le titre de roi d'Italie et rixe sa résidence à Ravenne. — Fin de l'empire romain d'Occident. — Odoacre cède la Sicile aux Vandales, renvoie les ornements impé- riaux à l'empereur Zenon et demande le titre de patrice. 477. Mort de Genséric. — Son fils Hunériç lui suc- cède. — Il persécute les catholiques. Euric, roi des Visigoths, s'empare de toute l'Espagne, à l'exception de la Galice, où les Suèves se maintiennent encore pendant un siècle. 478. Les Ostrogoths, opposés à Zenon, poussent leurs ravages jusqu'à Thessalonique. 479. Kao-Ti ou Siao-Tao-Ching, qui a assassiné les deux derniers princes de la dynastie Song, fonde en Chine la 9 e dynastie, celle de Tsi, qui dure peu de temps. 480. Euric s'empare d'Arles, de Marseille et de toute la Provence, qui lui est cédée par Odoacre. Naissance de saint Benoît, à Nursia, dans la Sabine, près de Spolète., Le nom de Scots ou Écossais l'emporte généra- lement vers le temps du roi Kennet II. 481. Mort de Childéric à Tournai. — Avènement de Clovis. Théodoric réunit sous sa domination toutes les tribus des Ostrogoths. Ap.J.-C. 483. Félix II, pape. L'empereur Zenon fait venir Théodoric à C. P., le nomme capitaine de ses gardes et le désigne consul pour l'année suivante, en reconnaissance de l'avoir délivré de l'usurpateur Basiliscus. 484. Alaric II succède à Euric roi des Visigoths. 486. Victoire de Soissons remportée par Clovis sur Syagrius. — Soumission de toutes les provinces occupées par les Romains en Gaule. 487. Théodoric conclut avec Zenon un traité am- bigu et se prépare à conquérir l'Italie sur Odoacre. 488. Théodoric accueille les Rugiens chassés par Odoacre, enlève en passant Sirmium aux Gé- pides et entre en Italie. Mort de Sidoine Apollinaire. 489. Odoacre est vaincu aux batailles de Vérone et d'Aquilée. 490. Odoacre reprend l'avantage. — Théodoric se retire à Pavie. Alaric II, roi des Visigoths, envoie des secours à ce prince. — Odoacre, vaincu dans un 3 e combat, se retire à Ravenne, où il est as- siégé. 491. Victoire de Clovis sur les Tongres, auxquels il impose un tribut. Gondebaut, devenu roi de presque tous les pays occupés par les Bourguignons, après avoir fait périr ses deux frères, Chilpéric et Gondemar, em- brasse l'arianisme. Son peuple suit son exemple. Mort de Zenon, empereur d'Orient. — Anastase épouse sa veuve et lui succède. Fondation du royaume de Sussex par Ma. 492. Gélase I er , pape. 493. Clovis épouse Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Bourguignons. Capitulation de Ravenne, après un siège de 3 ans. — Odoacre est assassiné dans un festin. — Ses troupes sont massacrées dans toute l'Italie. Formation du royaume des Ostrogoths, qui com- prendra l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, le Nori- que, la Pannonie et les deux Rhéties. 496. Clovis bat les Allemands à Tolbiac et se fait chrétien. — Il reçoit, le jour de Noël, le baptême des mains de saint Rémi, évêque de Reims : 3000 de ses compagnons se font catholiques avec lui . Anastase II, pape. 497. Conséquences de la conversion de Clovis. — Soumission volontaire de la confédération des Ar- moriques. — Les habitants de l'est et du midi de la Gaule, opprimés par les Bourguignons et les Visigoths ariens, attendent' leur délivrance des Francs catholiques. — Lettre du pape Anastase à Clovis. — Une sœur de Clovis, Audéflède, épouse Théodoric, roi des Ostrogoths. — Rédaction ou révision de la loi salique, présentée à l'assemblée générale des Francs. Thrasimond, roi des Vandales, suspend la per- sécution contre les catholiques. 498. Symmaque pape. — L'empereur Anastase con- firme à Théodoric le titre de roi d'Italie, la dignité de patrice et lui restitue les couronnes et les ob- jets précieux ayant appartenu aux empereurs d'Occident et qu Odoacre avait renvoyés à Con- stantinople. 499. Les Bulgares ravagent la Thrace. — Anastase les éloigne par des présents, — Cassiodore, âge d'environ 30 ans, est créé préfet du Prétoire d'Italie. 500. Théodoric vient à Rome pour la premièrefois. 11 y fait son entrée avec une pompe presque égale à celle des anciens triomphes. Il rend ensuite un élit composé de 154 articles, pour servir aux ju- gements des affaires communes aux Romanis et aux Goths. C'est le premier exemple d'une collée- Ap. J.-C.
tion de lois postérieure à la destruction de l'empire romain.
Clovis, à l'instigation de Clotilde, dont le roi des Bourguignons avait tué le père, Chilpéric, déclare la guerre à Gondebaud. — Après cette guerre, terminée la même année par le traité d'Avignon, Gondebaud fait périr son 3e frère, Godégisèle, qui avait pris parti pour Clovis.
VIe siècle après Jésus-Christ.
Accroissement du royaume des Francs. — Chute de la monarchie des Ostrogoths d'Italie. — Invasion des Lombards. — État florissant de l'empire d'Orient sous Justinien.
502. Cabadès, roi des Perses, déclare la guerre à Anastase et s'empare d'Amida en Mésopotamie.
La loi des Bourguignons, appelée aussi loi Gomoette, du nom de Gondebaud, son auteur, est publiée à l'assemblée d'Arnbérieux. Sigismond, fils de Gondebaud, en publia une édition plus complète en 517. De tous les codes barbares, c'est celui qui contient le plus de lois romaines.
503. Cabadès ravage la Mésopotamie jusqu'aux confins de la Syrie.
504. Théodoric, désireux d'empêcher la guerre entre Alaric II et Clovis, ménage aux deux rois une entrevue près d'Amboisc dans une île de la Loire. — Saint. Césairc, évèque d'Arles, est exilé à Bordeaux par Alaric.
505. Fin de la guerre des Perses. — Loi d'Anastase d'après laquelle il était défendu « de recevoir personne à aucune charge pu office, à moins qu'il n'ait juré sur les saints Évangiles qu'il est chrétien et orthodoxe. »
506. Alaric II fait publier dans ses États la loi des Visigoths, rédigée par deux jurisconsultes, l'un Goth, l'autre Romain, chargés de fondre ensemble les usages nationaux et le code théodosien. On appelle ce travail le Bréviaire ou l'Abrégé d'Anianus, parce qu'il est signé par le chancelier du roi, qui portait ce nom.
507. Clovis triomphe des Visigoths à Vouglé,prèsde Poitiers, tue le roi Alaric II, et s'empare de tout le pays compris entre la Loire et les Pyrénées, h l'exception de la Septimanie (Languedoc) et de la Provence. — Gésalic, fils naturel d'Alaric II, est élu roi des Visigoths, mais a à combattre Théodoric, roi des Ostrogoths, qui veut faire reconnaître son petit-fils Amalaric. — Anastase fait faire la longue muraille qui porte son nom pour défendre les environs de Constantinople contre les incursions des barbares.
508. Clovis s'empare de Toulouse et pille les trésors ci' Alaric II. — Théodoric, roi des Ostrogoths, après avoir essayé de faire attaquer les Francs par les Hérules et les Thuringiens, envoie son général Ibbas contre Clovis, dont le fils Thierry est forcé de lever le siège d'Arles après avoir perdu 30 000 soldats.
Anastase fait ravager les côtes de l'Italie et envoie les ornements impériaux à Clovis, qui fixe sa résidence à Paris.
510. Clovis étend encore ses possessions en faisant assassiner les autres rois francs. — Il force à le reconnaître pour roi les Bretons qui, à partir de cette époque, n'eurent plus que des comtes au lieu de rois.
Théodoric règne sur l'Italie, la Provence, le Languedoc et l'Espagne jusqu'à la majorité d'Amalaric, son petit-fils. — Consulat de Boèce.
511. Concile d'Orléans convoqué par Clovis. — Le droit d'asile y est assuré aux églises. — Mort de ce prince. — La monarchie des Francs est partagée entre ses quatre fils : Childebert, Clodomir,
Ap. J.-C.
Clotaire et Thierry. Ils résident à Paris, à Orléans, à Soissons et à Metz.
Gésalic est défait et tué par les Ostrogoths. — Théodoric rétablit à Arles le siège de la préfecture des Gaules. 512. Anastase élève au siège patriarcal d'Antioche le plus ardent ennemi de la foi catholique, Sévère, qui pendant six ans sera la terreur de l'Église d'Orient.
514. Anastase protège les partisans d'Eutychès. — Sédition à Constantinople dans laquelle périssent 10000 hommes. — Rivalité de Vitalien et d'Anastase, qui se réconcilie bientôt avec lui
Hormisdas Ier, pape.
515. Thierry envoie son fils Théodebert contre les Danois qui étaient venus par la Meuse fondre sur les Gaules. — Théodebert défait ces barbares et tue leur roi Clochilaïc.
516. Fondation du royaume deWessex par Cerdic.
517. Mort de Gondebaud, roi des Bourguignons. — Son fils Sigismond lui succède.
Les Gètes ravagent l'Illyrie, la Macédoine, la Thessalie et l'Epire.
518. Mort de l'empereur d'Orient Anastase. — Justin Ier, de Thrace, lui succède. Il était zélé catholique.
520. Célèbre victoire de Badon-Hill remportée par Arthur, prince de Caerléon, sur les Saxons.
Les Lombards expulsent les Hérules du Rugiland, où les avait établis Odoacre.
521. Les peuples de la Colchide adoptent le christianisme.
522. Fondation pieuse de la reine Clotilde à Paris, en faveur de Saint-Germain-l'Auxerrois.
523. Mort de Thrasamond, roi des Vandales. — Hildéric, son neveu, lui succède. Il se montre favorable aux catholiques. — Les trois fils de Clotilde, Childebert, Clodomir et Clotaire, attaquent Sigismond, roi des Bourguignons, qui est vaincu et livré à Clodomir ; celui-ci le fait jeter dans un puits avec sa femme et ses enfants.
Jean Ier, pape.
L'empereur Justin exile les manichéens.
524. Clodomir, uni à Thierry, poursuit la guerre en Bourgogne contre Gondemar, frère de Sigismond. Il est tué à Véseronce. — Clotilde se charge de l'éducation de ses trois fils.
Hermanfried règne sur toute la Thuringe après la mort de ses deux frères Bertaire et Baderic. — Il refuse de livrer à Thierry le territoire qu'il lui avait promis pour prix de son secours.
L'empereur Justin persécute les ariens.
Théodoric mécontent sévit contre les catholiques d'Italie. Peu après, il fait mourir Boèce et Symmaque sur des accusations fausses d'intelligence avec l'empereur Justin. On leur prêtait aussi le dessein de rétablir la république.
525. Justin, empereur d'Orient, s'associe son neveu Justinien.
526. Cabadès, roi des Perses, recommence la guerre en Orient. — Justin envoie contre lui son général Bélisaire, qui pénètre jusqu'au cœur de la Perse.
Fondation du royaume d'Essex par Erkinv/en.
Mort de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths. Amalaric, son petit-fils, né d'Alaric U, est reconnu pour roi par les Visigoths. — Un autre petit-fils, Athalaric, âgé de 11 ans, règne en Italie sous la tutelle de sa mère Amalasonthe et de Cassiodore.
Félix III, pape.
Tremblement de terre à. Antioche (mai) ; les secousses se renouvellent un an entier.
527. Mort de Justin Ier . — Son neveu Justinien lui succède. — Les Lombards passent le Danube et s'établissent en Pannonie, du consentement de Justinien, qui les soutient contre les Gépides. Ap. J.-C.
528. Un nouveau tremblement de terre qui dure une heure achève de détruire Antioche (voy. 526).
Victoire de Bélisaire sur les Perses.
Saint Benoît de Nursia, le restaurateur de la vie monastique en Occident, fonde le célèbre monastère du mont Cassin.
Thierry, de concert avec Clotaire, son frère, envahit le royaume de Thuringe, mais craignant ensuite que Clotaire ne veuille partager la conquête de la Thuringe avec lui, il tente inutilement de le faire assassiner.
Childebert et Clotaire égorgent les fils de Clodomir, Théodoalde et Gonthaire, et se partagent son royaume, dont ne reçoit rien Thierry, leur frêne aîné, qui n'est pas né, comme eux, de Clotilde. — Clodoalde, 3° fils de Clodomir, échappé à ce massacre, est honoré par l'Eglise sous le nom de saint Cloud.
529. Publication du code de Justinien, rédigé par 10 légistes sous la direction de Tribonien.
L'école néo-platonicienne d'Athènes est fermée.
530. Deux moines apportent des Indes ou de la Chine des œufs de vers à soie qu'ils font éclore en Europe.
Hildéric, roi des Vandales, est renversé du trône par Gélimer, qui persécute les catholiques.
Childebert tente de s'emparer de l'Auvergne pendant que Thierry est occupé en Thuringe.
531. Thierry ayant achevé de subjuguer le royaume de Thuringe fait précipiter Hermanfried du haut des murailles de Tolbiac.
Childebert envahit la Septimanie et passe les Pyrénées pour soustraire sa sœur, Clotilde, aux mauvais traitements de son époux hérétique, Amalaric. — Les Goths massacrent leur roi à Barcelone, et rendent la fille de Clovis.
Theudis, que Théodoric avait fait gouverneur d'Espagne et tuteur d'Amalaric, est reconnu roi des Visigoths.
Mort du roi de Perse Cabadès, qui a pour successeur Chosroès.
532. Conjuration de la famille d'Anastase en faveur d'Hypatius, son neveu, contre Justinien. Rivalité des factions des Verts et -des Bleus à Constantinople. — Sédition Nika, qui coûte la vie à 30 000 personnes. — Théodora et Bélisaire sauvent Justinien par leur courage.
Thierry reprend Clermont que Childebert lui avait enlevé en Auvergne.
533. Thierry fait alliance avec Childebert pour se prémunir contre le ressentiment de Clotaire qu'il avait voulu assassiner, mais se brouille bientôt après avec lui.
Théodebert, fils et successeur de Thierry, entreprend une expédition contre les Visigoths et recouvre sur eux le Rouergue, le Gévaudan, le Vêlai et l'Albigeois, qu'ils avaient envahis.
Justinien fait sommer Gélimer de remettre en liberté Hildéric. Sur son refus, il lui déclare la guerre après avoir conclu la paix avec les Perses, auxquels il consent à payer un tribut.
Publication des Pandectes ou Digeste et des Institutes de Justinien.
Jean II, pape.
534. Athalaric, roi des Ostrogoths, meurt épuisé par la débauche. — Sa mère Amalasonthe épouse son cousin Théodat, qu'elle méprise, mais qu'elle espère dominer.
Conquête définitive de la Bourgogne par Childebert et Clotaire sur Gondemar.
Bélisaire débarque en Afrique, remporte une victoire sur Ammatas, frère de Gélimer à Tricaméron, s'empare de Carthage, et défait, dans une 2e bataille, Zano, qui avait amené à Gélimer des troupes de Sardaigne.
2e édition du Code de Justinien, auquel sont
Ap. J.-C.
ajoutées les lois postérieures au 1er. C'est cette révision qui a seule subsisté, et que nous avons aujourd'hui entre les mains.
Fl. Théod. Paulinus Junior, dernier consul d'Occident.
535. Gélimer poursuivi jusque dans les montagnes de la Mauritanie se rend à Bélisaire et orne à Constantinople le triomphe de son vainqueur. — Fin de la domination des Vandales en Afrique. Cette province est réunie à l'empire d'Orient. Théodat fait mourir Amalasonthe et fournit ainsi un prétexte à Justinien pour lui déclarer la guerre. Les rois francs s'unissent à Justinien contre les Ostrogoths.
Agapit, pape.
536. Bélisaire passe d'Afrique en Sicile et s'empare de Palerme. — Il débarque en Italie et prend Naples et Rhégium. — Les Ostrogoths déposent Théodat et élèvent Vitigès sur le pavois. — Vitigès détache les Francs de l'alliance de Justinien en leur cédant la Provence, mais Bélisaire s'empare de Rome et de presque toute l'Italie.
Sylvère Ier, pape.
537. Vitigès assiège Rome, défendue par Bélisaire. — Dédicace solennelle de la nouvelle église de Sainte-Sophie, à Constantinople. C'est le chef-d'œuvre de l'art byzantin.
Vigile Ier, pape.
538. Vitigès est forcé de lever le siège de Rome. — ; Il se retire à Ravenne et engage Chosroès, roi de Perse, à recommencer la guerre contre Justinien.
Les ruonophysites, qui ne reconnaissent en Jésus-Christ qu'une seule nature, commencent à être appelés en Égypte Jacobites, du nom de Jacques Zanzale, dit Baradée, qui se qualifiait parmi eux d'évêque universel.
539. Théodebert, fils de Thierry, roi d'Austrasie, s'avance rapidement, en Italie, jusqu'à Gênes. Il bat successivement les Grecs et les Goths, malgré l'alliance qu'il avait faite avec ces deux peuples, mais est forcé par la famine et la peste à se retirer.
Justinien confirme l'abandon de la Provence, fait aux Francs par Vitigès. — Siège de Ravenne par Bélisaire.
Cassiodore, auquel Vitigès avait conservé le titre de secrétaire, se retire dans son château de Vivier, près de Squillaci, capitale de l'Àbruzze et sa patrie. Il le convertit en un monastère, auquel il assura tous ses biens, et s'y fit moine, il y avait rassemblé une riche bibliothèque, des maîtres habiles dans les différentes sciences, et oh sait qu'une des principales occupations des moines fut de faire des copies des ouvrages des anciens.
540. Capitulation de Ravenne. — Vitigès se rend prisonnier et est envoyé à Constantinople, où il devient patrice et consul.
Justinien, jaloux de Bélisaire, le rappelle et l'envoie défendre les frontières de l'Orient contre les Perses.
Udibald est élu roi par les Goths, du Pô.
541. Udibald est tué dans un festin. — Élection et mort d'Éraric. — Totila lui succède ; il profite de l'absence de Bélisaire pour rétablir les affaires des Goths en Italie.
Succès de Chosroès en Orient. Il prend et détruit Antioche. — Justinien demande la paix et paye un nouveau tribut.
Fl. Basiiius Junior, consul en Orient. C'est le dernier particulier qui ait été consul.
542. Bélisaire oblige Chosroès à repasser l'Euphrate.
Les Bavarois passent sous la domination des Francs. — Childebert et Clotaire se réunissent pour attaquer les Visigoths d'Espagne. Après Ap. J.-C.
avoir pris Pampelune, Calahorra et quelques autres villes, ils assiègent Saragosse, puis se retirent, après avoir perdu une partie de leur armée, emportant avec eux les reliques de saint Vincent, en l’honneur duquel ils font construire, l'année suivante, à Paris, l'Église de saint Vincent.
Totila bat une armée romaine sur les bords du Pô et s'empare de Florence.
543. Totila s'empare de la Campanie et de la Pouille. — Il assiège et prend Naples.
Mort de saint Benoit de Nursia.
544. Totila se dispose à mettre le siège devant Rome. — Justinien envoie contre lui Bélisaire.
Chosroès est forcé de lever le siège d'Edesse.
545. Totila s'empare de Tibur et massacre les habitants.
546. Il prend Rome sous les yeux de Bélisaire, renverse le tiers de ses murs et brûle le Capitole.
Bucelin, général de Théodebert, pénètre en Italie.
547. Les Grecs battent les Goths en Lucanie. — Bélisaire se rend maître de Tarente, de Spolète et reprend Rome, dont il relève les murailles. — Totila vient l'y assiéger. Il est forcé à la retraite par Bélisaire.
Bucelin passe en Sicile, où il fait de grands progrès. — Totila demande la paix à Théodebert.
Les Angles, conduits par Idda et ses douze fils, débarquent à Flamborough, et, malgré la glorieuse résisance du Breton Urien, s'emparent de tout le pays situé entre l'Humber et le Forth.
548. Mort de Théodebert, roi d'Austrasie, qui se disposait à aller assiéger Constantinople, pour se venger de Justinien, qui avait pris le titre de Francisque. — son fils Théodebalde lui succède.
Totila reprend l'avantage sur les Grecs, qu'il défait dans plusieurs combats. Bélisaire est rappelé à Constantinople.
549. Totila se rend maître de Rome pour la deuxième fois.
Théodégisil, roi des Visigotbs, est assassiné dans un festin, un an après avoir succédé à Theudismont, assassiné dans son palais de Barcelone.
Agila, qui lui succède, persécute les catholiques.
550. Le Slave Leck s'établit entre l'Oder et la Vistule, et fonde les villes de Gnezne et de Poznan (Posen). Ses descendants gouverneront le pays durant 300 ans, avec le titre de ducs.
Les Tchèques chassent les Marcomans du pays des anciens Boïens, et prennent le nom de Bohémiens. — Fondation de Prague.
551. Totila équipe une flotte de 300 navires, ravage Corcyre, et fait la conquête de la Sicile, de la Corse et de la Sardaigne. Toute l'Italie se soumet aux Goths après la défaite des Grecs, commandés par Germanus.
Justinien propose inutilement à Théodebalde, roi d'Austrasie, de s'allier avec lui contre Totila.
Expédition des comtes Bucelin et Lheutaris en Italie. Elle est sans résultat.
Le roi des Suèves, Cariaric, renonce à l'arianisme et se fait catholique.
552. Narsès est envoyé par Justinien contre Totila. — Il bat les Goths sur mer, leur enlève la Sicile et débarque en Italie. — Défaite et mort de Totila à la journée de Tagines. — Teias lui succède.
553. Teias est vaincu et tué par Narsès, dans une grande bataille livrée au pied du Vésuve. — Fin de la domination des Ostrogoths en Italie. — Cette contrée est gouvernée par des exarques qui résident à Ravenne. — Aligern, frère de Teias,
Ap.J.-C.
continue à se défendre pendant une année dans la ville de Cumes, et ne cède qu'après avoir vu la moitié des remparts tomber dans un gouffre.
6e concile œcuménique, tenu à Constantinople.
554. Narsès s'empare de Vérone et de Brescia, où les Goths s'étaient maintenus. — Les débris de cette nation quittent l'Italie, où se joignent à Bucelin et à Lheutaris, les lieutenants de Théodebalde, roi d'Austrasie, qui s'avancent jusqu'à Otrante. Bucelin est vaincu par Narsès, près de Capoue. Leutharis meurt de la peste.
Athanagild, roi des Visigoths, établit sa résidence à Tolède, sur le Tage , qui devient la capitale du royaume.
La Colchide dont une partie de la population est chrétienne, est pendant 8 ans le théâtre de la guerre entre les Perses et les Grecs.
555. Avènement du pape Pelage Ier.
Mort de Théodebalde. Ses États passent à son grand-oncle, Clotaire Ier.
Défaite de Clotaire Ier, par les Saxons.
556. Traité entre les Grecs et les Perses, au sujet de la Lazyque.
Chramme, fils naturel de Clotaire, révolté contre son père, est soutenu par Childebert, qui lui fournit des secours. Vers ce temps , Childebert et Clotaire publient une rédaction de la loi salique.
558. Childebert meurt sans laisser d'héritiers. — Clotaire Ier réunit toute la monarchie des Francs et établit sa résidence à Paris.
Justinien engage les Avares à s'établir dans la Dacie, pour les opposer aux Gépides et aux Lombards.
559. Des Bulgares et des Slaves entrent en Thrace, sont vaincus par Bélisaire, et reçoivent une somme pour s'éloigner.
Mort d'Idda. Division de son royaume en deux parties : royaume de Bernicie et royaume de Deïre.
560. Chramme se retire auprès de Conobre, comte de Bretagne. Il est vaincu par Clotaire et brûlé avec sa femme et ses enfants.
Jean III, pape.
561. Mort de Clotaire. La monarchie des Francs est partagée entre ses fils : Carîbert obtient le royaume d'Aquitaine et règne à Paris ; Gontran, le royaume de Bourgogne, capitale Châlons-sur-Saône ; Chilpéric, la Neustrie, capitale Soissons ; Sigebert, l'Austrasie, capitale Metz.
562. Mort de Cassiodore.
Victoire de Sigebert sur les Avares. Chilpéric envahit ses États et prend Reims.
564. Sigebert bat Chilpéric et reprend les places que ce prince lui avait enlevées.
565. Mort de Bélisaire, en disgrâce depuis 5 ans. — Mort de Justinien, sans enfants. Son neveu, Justin II lui succède. L'historien du règne de Justinien est Procope, secrétaire de Bélisaire.
Les Suèves, gouvernés par Théodemir, embrassent la religion catholique.
566. Sigebert épouse Brunehaut, fille d'Athanagild, roi des Visigoths.
Justin le Jeune transporte aux empereurs le nom et la dignité de consul.
Le royaume des Gépides est détruit par les Lombards et les Avares réunis. — Les Avares s'établissent en Pannonie. — Alboin, chef des Lombards, alors veuf de Clothswinde, fille de Clotaire Ier, épouse Rosamonde, fille de Cunimond, roi des Gépides, tué dans le combat.
567. Mort de Caribert, roi d'Aquitaine. Ses trois frères se partagent son royaume. Ce partage, accompli sans aucun souci des convenances géographiques, fut la cause principale de la guerre Ap.J.-C.
qui éclata bientôt après entre les trois rois. —
Paris fut laissé indivis entre les trois frères, qui
s'interdirent, par un serment prêté sur les reli-
ques, le droit d'y pénétrer seuls.
Chilpéric épouse Galsuinthe, sœur de Brune-
haut.
Disgrâce et mort de Narsès, gouverneur de
l'Italie grecque depuis 14 ans. Il meurt, à Rome,
avant d'avoir pu s'embarquer pour Constanti-
nople.
668. Sigebert est battu et fait prisonnier par les
Avares, dont le chef lui rend bientôt après la
liberté.
Mort de Galsuinthe. Chilpéric épouse Frédé-
gonde.
Longin, successeur de Narsès, s'établit à Ra-
venne. Il prend le titre d'exarque. Il supprime
les consulaires , les correcteurs , les présidents et
les légats, qui, sous ces différents noms, gouver-
naient les provinces et les grandes villes, établit
en leur place des ducs, pour le commandement
des troupes et l'administration des finances, et
nomme d'autres magistrats pour rendre sous eux
la justice.
Les Lombards, sous la conduite d'Alboin, pé-
nètrent en Italie. Ils occupent presque toute la
. Vénétie.
Mort d'Athanagilde , roi des Visigoths. Les Vi-
sigotlis de la Gaule et ceux d'Espagne se divisent
sur l'élection de son successeur. Le gouverneur
de Septimanie, élu par les premiers, fixe sa rési-
dence à Narbonne; il s'associe son frère, Léovi-
gild, qui gouvernera l'Espagne.
569. Prise de Milan par Alboin. Siège de Pavie.
L'Egypte se partage en deux camps religieux,
les catholiques et les jacobites, ayant chacun leur
patriarche. Ce schisme durera plusieurs siècles.
570- Les Perses s'emparent de Dara et ravagent
toute la Syrie.
Naissance de Mahomet.
Guerre entre Gontran et Sigebert, au sujet
d'Arles.
572. Invasion des Lombards en Provence. Ils sont
repoussés par Mummolus, général de Gontran.
Prise de Pavie par les Lombards. Alboin y éta-
blit sa résidence. Ses principaux compagnons
reçoivent chacun une ' portion de la terre con-
quise, prennent le titre de ducs et forment ainsi
une aristocratie militaire.
Fondation du royaume d'Est-Anglie par Offa.
Léovigilde, par la mort de son frère, devient
seul roi des Visigoths de Gaule et d'Espagne.
573. Alboin est assassiné à l'instigation de sa
femme Rosamonde, fille du roi des Gépides. Les
ducs lombards et les autres chefs de la nation
s'assemblent à Pavie et déclarent roi l'un d'eux,
nommé Cleph, en lui présentant une pique.
Sigebert arme contre Chilpéric, à la sollicita-
tion de Brunehaut , sa femme , pour venger la
mort de Galsuinthe, sœur de cette princesse.
Théodebert, 2 e fils de Chilpéric, s'empare de
plusieurs villes de la Neustrie, met à contribu-
tion la Touraine, le Poitou, le Limousin, le
Querci, ravage l'Aquitaine, et pille les monas-
tères de ces contrées.
Les Avares pénètrent en Germanie et dévastent
la Thuringe.
Saint Grégoire est nommé évêque de Tours;
c'est le premier chroniqueur des Francs chrétiens.
574. Chilpéric et Sigebert, sous la médiation de
Gontran, se réconcilient.
575. 2 e guerre entre Chilpéric et Sigebert. Ce
dernier s'empare de presque tout le royaume de
son frère, qu'il assiège dans Tournai. — Sigebert
est assassiné par ordre de Frédégonde. — Son
fils, Childebert II, alors âgé de 5 ans, est pro-
Ap.J.-C.
clamé roi d'Austrasie. — Gogon, 1 er maire du
palais.
576. Brunehaut, prisonnière à Rouen, épouse Mè-
rovée, fils de Chilpéric. — Ce prince fait tonsurer
son fils.
Mérovée est assassiné par ordre de Frédégonde.
— Brunehaut retourne en Austrasie.
Le patrice Mummolus défait complètement les
Lombards, qui faisaient de fréquentes invasions
dans le royaume de Bourgogne.
Après Cleph, roi des Lombards, mort assassiné,
les Lombards sont gouvernés, pendant 10 ans, par
36 ducs.
Justinien, général de Justin II, défait Chosroès
et poursuit ce prince jusque dans ses Etats.
577. Chilpéric, à l'instigation de Frédégonde, fait
déposer, dans un concile à Paris, l'archevêque de
Rouen Prétextât, qui avait béni le mariage de
Mérovée avec Brunehaut. Grégoire, évêque de
Tours, essaye en vain de s'opposer aux desseins
de Chilpéric. — Gontran, qui n'a pas de fils,
adopte par la lance son neveu Childebert, qui
cependant s'unira à Chilpéric pour dépouiller
Gontran.
578. Mort de Justin II. — Son gendre, Tibère II,
est déclaré empereur.
Pelage II , pape .
579. Chosroès, roi des Perses, meurt après un règne
de 47 ans. — Son fils, Hormisdas III, lui suc-
cède. — Il continue, sans succès, la guerre contre
l'empereur d'Orient.
580. Léovigilde, roi des Visigoths, apaise une ré-
volte des Cantabres, défait les Vascons et bâtit
Vittoria pour les tenir en respect. — Il fait
épouser à son fils Hermenegilde Ingonde, fille
de Sigebert d'Austrasie, qui convertit son mari
au catholicisme. — Persécution dirigée par Léo-
vigilde, arien, contre les catholiques.
581. Le général Maurice, vainqueur des Perses, est
proclamé César.
Chilpéric s'allie, contre Gontran, avec Childe-
bert, dont le lieutenant s'empare de Marseille.
582. Mort de Tibère II. Maurice lui succède.
Gontran Boson, en Austrasie, le patrice Mum-
molus, en Bourgogne, et le duc Didier, en Neus-
trie, conspirent pour proclamer roi Gondovald,
fils naturel de Clotaire, qui était alors à Constan-
tinople. Gontran Boson va le chercher et l'amène
à Marseille. Ce prince reste dans une île adja-
cente à la Provence jusqu'à la mort de Chilpéric.
Une guerre, qui durera 2 ans, s'engage entre
Léovigild, roi des Visigoths, et son fils, Herme-
negilde, qui, pour échapper aux persécutions
religieuses, fait cause commune avec des re-
belles.
583. Chilpéric, battu à Melun par Gontran, fait la
paix avec ce prince.
584. Chilpéric II est assassiné à Chelles. — Clo-
taire II, son fils, âgé de 4 mois, lui succède sous
la tutelle de Frédégonde, qui fait alliance avec
Gontran,»roi de Bourgogne, contre Brunehaut et
Childebert II, roi d'Austrasie.
Autharis, fils de Cleph, est élu roi des Lom-
bards. — Fin du gouvernement des 36 ducs.
Fond, du roy. de Mercie par Crida. — Herme-
negilde, fils de Léovigilde, roi des Visigoths, est
trahi et pris ; il subit le martyre à Tarragone ;
sa femme a le même sort.
585. Léovigilde fait la conquête du royaume des
Suèves, alors gouvernés par Andica. Tous les peu-
ples germains établis en Espagne sont soumis au
même prince.
Concile de Mâcon qui enjoint, sous peine d'ex-
communication, de payer la dîme ecclésiastique.
Ap. J.-C.
586. Mort de Léovigild, roi des Visigoths. — Son fils Récarède lui succède.
Gondovald, fils naturel de Clotaire Ier, tente de renverser Clotaire II ; mais Gontran et Childebert ayant réuni leurs forces, le défont et le mettent à mort.
Frédégonde fait assassiner Prétextat, évêque de Rouen, aux pieds des autels.
587. Victoire signalée d'Autharis sur les Grecs.
Récarède adopte ouvertement la religion catholique. Son exemple est suivi par la nation des Visigoths.
Gontran, Childebert et Brunehaut concluent, de concert avec les seigneurs, à Andelot, le célèbre traité qui, après avoir assuré au roi d'Austrasie la succession du roi de Bourgogne, laissait aux Leudes la possession des bénéfices qu'ils avaient reçus de la libéralité des rois précédents jusqu'à la mort du roi Clotaire Ier, et y rétablissait ceux qui en avaient été privés, sauf infraction aux conditions établies.
588. Le patriarche de Constantinople, Jean le Jeûneur, prend le titre de patriarche œcuménique, malgré les plaintes du pape.
589. Autharis bat l'armée de Childebert II qui s'était joint aux Grecs pour l'attaquer.
Les Visigoths s'emparent de Carcassonne et restent maîtres de toute la Septimanie (Languedoc) jusqu'à l'invasion des Sarrasins.
Révolte de Bahram contre Hormisdas III.
590. Mort d'Autharis à Pavie.
Hormisdas III est emprisonné par Bahram. Son fils Chosroès II s'enfuit auprès de l'empereur Maurice.
Grégoire le Grand, pape.
Ethelfrid réunit les pays de Bernicie et de Deïre et fonde le royaume de Northumbrie, capitale, York.
591. Théodelinde, fille d'un roi de Bavière et veuve d'Autharis, épouse Agilulf, duc de Turin, qui est proclamé roi des Lombards.
L'empereur Maurice rétablit Chosroès II sur le trône de Perse. — Mort de Bahram.
592. Expédition de Gontran contre Waroc, duc de Bretagne.
Saint Colomban, moine irlandais, fonde le monastère de Luxeuil.
593. Mort de Gontran, roi de Bourgogne. — Childebert II, roi d'Austrasie, hérite de son royaume. Il tente de s'emparer des États de Clotaire, mais ses troupes sont battues à Droissy, dans le Soissonnais.
Les Avares pénètrent jusque sous les murs de Constantinople. — Ils sont vaincus par Priscus, général de Maurice, chassés de la Thrace et refoulés au delà du Danube.
Agilulf, roi des Lombards, vient assiéger Rome, mais se retire bientôt après, soit qu'il y ait été forcé par la résistance des Romains, soit qu'il ait cédé aux prières de Grégoire le Grand.
594. Victoire de Childebert II sur les Varnes, peuple de la Germanie.
596. Mort de Childebert II. Ses États sont partagés entre ses 2 fils : Thierry II règne sur la Bourgogne, Théodebert II sur l'Austrasie.
Victoire de Clotaire II à Leucofao sur les Austrasiens, dirigés par Brunehaut.
597. Saint Augustin, envoyé par le pape saint Grégoire le Grand, prêche la foi dans le pays de Kent, alors gouverné par saint Ethelbert. Ce prince, qui avait épousé une femme chrétienne, Berthe, fille de Caribert, roi des Francs, se convertit.
Mort de Frédégonde.
Ap. J.-C.
Influence croissante de Brunehaut. — Elle règne sous le nom de ses 2 petits-fils.
598. Les grands d'Austrasie, jaloux du crédit de Brunehaut, engagent Théodebert II à l'exiler.
599. Brunehaut se retire à la cour de Thierry II, roi de Bourgogne.
Saint Grégoire le Grand réforme l'office de l'Église romaine.
L'école de chant, dit grégorien, fondée par lui, a subsisté pendant des siècles.
600. Clotaire II, roi de Neustrie, est vaincu près de Dormeuil par les troupes réunies de Théodebert II et de Thierry II.
Le khan des Avares fait égorger 12 000 prisonniers grecs que l'empereur Maurice refusait de racheter.
VIIe siècle après Jésus-Christ.
601. Le khan des Avares ravage la Dalmatie.
Mort de Récarède, roi des Visigoths. Il avait rendu héréditaire, mais en les renfermant dans des limites précises, les pouvoirs de ducs, de comtes, de gouverneurs de places fortes. Il a pour successeur son fils Liuva II.
602. Maurice s'étant obstiné à vouloir que l'armée séjournât au delà du Danube, pour la faire vivre aux dépens de l'ennemi, elle se révolte et proclame le centurion Phocas qui marche sur C. P., s'en empare et fait massacrer Maurice avec toute sa famille.
Agilulf, roi des Lombards, cédant aux conseils de sa femme catholique Théodelinde, et du pape Grégoire le Grand, renonce à l'arianisme.
603. Liuva II, roi des Visigoths, est détrôné par Viteric qui essaye de rétablir l'arianisme.
Chosroès II déclare la guerre à Phocas sous prétexte de venger la mort de Maurice, son bienfaiteur. Cette guerre durera 18 ans et sera heureuse pour les Perses.
604. Chosroès II défait l'armée de Phocas et ravage les provinces d'Orient.
Sabinien, pape.
605. Narsès, général de Phocas, accusé d'intelligences avec Chosroès II, est attiré à C. P. et brûlé vif.
Brunehaut excite en vain à la guerre les leudes de Bourgogne contre l'Austrasie. Son favori, le maire du palais de Bourgogne, Protadius, est égorgé dans la tente même de Thierry.
606. Conspiration contre Phocas. — Elle est dénoncée par Anastase.
Boniface III, pape.
607. Phocas donne sa fille à Priscus et lui confie le commandement de l'armée. — Nouvelles victoires de Chosroès.
608. Priscus engage Héraclius, fils du gouverneur d'Afrique, à se révolter contre Phocas. — Chosroès ravage la Mésopotamie et la Syrie.
Les Visigoths, les Lombards, les Neustriens, auxquels se joint le roi d'Austrasie, Théodebert, se liguent contre Thierry, roi de Bourgogne, auprès duquel s'est retirée Brunehaut, qui gouverne en son nom. — Thierry et Brunehaut font lapider saint Didier, évèque de Vienne, qui leur reproche leurs crimes.
609. Démêlés de saint Colomban avec Thierry II et Brunehaut. Il est chassé de son monastère de Luxeuil.
610. Les Perses dévastent la Cappadoce, l'Arménie, MOYEN AGE. 143 Ap. J.-C. la Galatie, la Paphlagonie, et s'avancent jusqu'à Chalcédoine. Phocas est renversé par Héraclius, qui le fait mourir dans les supplices. — Avènement de la dynastie Héraclienne. Saint Colomban se retire chez Clotaire, puis chez Théodebert II, roi d'Austrasie. Il prêche le chistianisme aux peuplades qui habitaient autour du lac de Genève et commence ainsi la tâche de conversion que devaient continuer les moines ir- landais et plus tard les moines anglo-saxons en Germanie. Mahomet, âgé de 40 ans, se déclare prophète et commence à prêcher à la Mecque. 611. Guerre entre Thierry II, roi de Bourgogne, et Théodebert II, roi d'Austrasie. 612. Théodebert II est vaincu aux batailles de Toul et de Tolbiac, fait prisonnier et mis à mort par ordre de Brunehaut. Thierry II réunit les royau- mes de Bourgogne et d'Austrasie. Saint Colomban, craignant la vengeance de Thierry vainqueur, passe en Italie où il est ac- cueilli par Agilulf, roi des Lombards, qui l'emploie à convertir les ariens et où il fonde le mona- stère de Bobbio. Sisebut, roi des Visigoths. 613. Thierry II meurt au milieu des préparatifs d'une guerre contre Clotaire II. Brunehaut cherche à conserver la Bourgogne et l'Austrasie à ses arrière-petits-fils, mais Clo- taire gagne les grands d'Austrasie, et bientôt la trahison de Warnachaire et la défection des Bourguignons livrent cette reine au fils de Fré- dégonde. — Elle est torturée pendant 3 jours et expire dans les plus affreux supplices. — Clo- taire II réunit toute la monarchie des Francs. — La charge de maire du palais est déclarée ina- movible. 614. Héraclius demande la paix à Chosroès et ne peut l'obtenir. — Les Perses s'emparent de Césa- rée et de Damas. Deusdedit, pape. 615. Les Perses s'emparent de Jérusalem et empor- tent le bois de la vraie croix. Ils pénètrent en Egypte, prennent Alexandrie et menacent Car- tilage. Adaloald, fils d'Agilulph et de Théodelinde, succède à son père, sous la tutelle de sa mère. Concile de Paris. Les évêques, au nombre de 79, proclament solennellement la liberté des élections ecclésiastiques, et décrètent qu'à la mort d'un évêque, celui qui devait être ordonné à sa place par le métropolitain et les comprovin- ciaux serait élu gratuitement par le clergé et par le peuple. Dans la même assemblée, on décida l'abolition générale des impôts directs inventés •par Brunehaut et que les juges ou comtes se- raient toujours pris entre les propriétaires du pays même où s'exerçait la juridiction. Cette der- nière mesure fit faire" un pas immense à l'aristo- cratie. 617. Héraclius demande de nouveau la paix à Chos- roès sans recevoir de réponse favorable. Boniface V, pape. Clotaire exempte les Lombards du tribut de 12000 sols qu'ils payaient chaque année au fisc de Bourgogne, et conclut une alliance avec eux. 618. Les Avares, alliés des Perses, pillent les envi- rons de C. P. 619. Les Perses s'avancent de nouveau jusqu'à Chalcédoine. Révolte de l'exarque de Ravenne, Eleuthère, contre Héraclius. 620. Héraclius achète la paix des Avares et les prend à sa solde. 621. Avènement de Suintila au trône des Visigoths. Ap. J.-C. — Il bat les Vascons qui avaient envahi la Tarra- gonaise. 622. Clotaire II donne l'Austrasie à son fils Dago- bert qui s'y rend avec Pépin dit le Vieux ou de Landen et saint Arnoul, évêque de Metz, dont les familles, unies par des mariages, formeront la maison d'Héristal. Après la mort de son oncle Abou-Taleb, chef politique ^et religieux de la Mecque, Mahomet, condamné à mort par le nouveau chérif Abou- Sophian, se retire à Yatreb, ville rivale de la Mecque, au N.E., qui prendra le nom de Médine (Médinath-al-Nabi, la ville du Prophète); cette fuite- ou Hégire devient l'ère des mahométans. Héraclius débarque une armée sur les côtes de la Cilicie et défait les Perses à Issus. Il se rend de C. P. à Trébizonde, pénètre jusqu'au cœur de la Perse, et venge la profanation du saint sé- pulcre par la ruine d'Urmia, patrie de Zoroastre. 623. Héraclius s'avance en Médie et pénètre jusqu'à Ispahan. — Prise de Salban (Sarvah) . Suintila expulse les Grecs de l'Espagne. 624. L'armée grecque franchit les montagnes des Curdes, passe le Tigre et s'avance jusque sous les murs d'Amida. Mahomet remporte sur les Koreischites la vic- toire de Beder. 625. Mahomet est vaincu à la journée d'Ohud. Honorius I er , pape. Ariwald, gendre d'Agilulph, s'empare du trône des Lombards sur Adaloald. 626. Constantinople attaquée de nouveau par les Perses et les Avares réunis est défendue par le patrice Bonosus. Victoire d'Héraclius. Les Antes ou Slaves de la mer Noire se révol- tent contre les Avares et s'établissent, avec la permission d'Héraclius, dans l'Hlyrie. Développement de l'hérésie des monothélites qui ne veulent reconnaître qu'une seule volonté dans le fils de Dieu fait homme; elle est favorisée par le patriarche de Constantinople Sergius, par Cyrus, évêque de Phasis en Colchide, et par l'empereur. 627. Héraclius défait Chosroès sur les ruines de Ninive, pille les villes de l'Assyrie et s'empare des trésors du roi de Perse. Ed_win, le roi de Northumberland, conseillé par sa femme, fille du roi chrétien de Kent, se fait baptiser par le missionnaire Paulin, qui devient évêque d'York. 628. Révolte de Siroès contre Chosroès son père. Mort de Chosroès. Siroès conclut la paix avec Héraclius. Retour triomphal de ce prince. Il rapporte à Jérusalem le bois de la vraie croix. Mort de Clotaire II, roi des Francs. — Partage de ses États entre ses 2 fils. Dagobert règne sur l'Austrasie, la Neustrie et la Bourgogne. Saint Arnoul et Pépin de Landen sont chargés de la direction des affaires. 629. Mahomet fait la guerre aux Juifs de Khaïbar. 630. Dagobert cède à son frère, Caribert, le Tou- lousain, le Querci, l'Angoumois, le Périgord. — 11 fait reviser les lois des Francs Saliens, des Francs Ripuaires, des Alamans et des Bavarois. 1" rédaction de capitulaires. Mahomet s'empare de la Mecque. L'empereur Héraclius donne le siège patriar- cal d'Alexandrie à l'évêque de Phasis, Cyrus, que le patriarche de Constantinople Sergius, avait rallié au monothélisme. Le. patriarche des jaco- bites ou monophysites d'Egypte quitte Alexan- drie et se retire dans la Thébaïde. 631. Héraclius reçoit à Edem les ambassadeurs do 144 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-c Dagobert et des souverains de l'Inde. Il ne s'oc- cupe plus que de controverses religieuses. Suintila, roi des Visigotbs, est déposé par Si- senand qui lui succède, avec le concours de Da- gobert. Mort de Caribert. Dagobert réunit ses Etats aux siens. Guerre de Dagobert I er contre Samon, roi des Venèdes ou Esclavons. Mahomet se prépare à faire la guerre aux Grecs. 632. Mort de Mahomet à Médine. Sa veuve Ayesha fait proclamer calife son propre père, Aboubekr, à l'exclusion d'Ali, gendre de Mahomet. Commen- cement de la guerre sainte. — Amrou est envoyé en Egypte , Obéidah et Caled en Syrie . une 3 e armée est destinée à agir contre les Perses. Prise de Bostra par Caled. Dagobert établit son fils Sigebert roi d'Aus- trasie, et confie le gouvernement du royaume à l'évêque Cuuibert et au duc Adalgise. 633- Siège de Damas par Caled et Obéidah. — Belle défense de Thomas, gendre d'Héraclius. — Vic- toire des Arabes à Aiznadin. Le 5 e concile de Tolède appuie l'usurpation du roi Sisenand, et transporte de la nation aux évê- ques et aux grands l'élection des rois. Il ordonne aussi que toutes les églises catholiques des Visi- goths se serviront de la même liturgie. Le for- mulaire usité, connu anciennement sous le nom à'Isidorien, parce qu'on le regardait comme l'ou- vrage d'Isidore de Séville, appelé ensuite Office gothique ou Mozambique, mot corrompu de celui de Mixtarabes, nom donné depuis le viii c siècle aux chrétiens vivant au milieu des Arabes. 634. Beprise du siège de Damas. — Prise de cette ville. — Soumission d'Émèse et d'Héliopolis (Baalbeck). — Omar est proclamé calife à Damas, après la mort d'Abouhekr. 636. Guerre de Dagobert contre les Gascons, qui sont vaincus. — Le Breton Judicaël vient lui rendre hommage. Défaite des Grecs à la bataille d'Yermouk (Hié- romax), près du lac de Tibériade. — Siège et prise de Jérusalem. — Conquête d'Alep, d'An- tioche, de Césarée. — Soumission définitive de la Syrie. — Victoire de Cadésie, remportée sur les Perses. — Soumission de l'Assyrie. — Fondation de Bassora, au-dessous du confluent du Tigre et de l'Euphrate, à 14 kilomètres du golfe Persique. Cette ville deviendra le centre du commerce de l'Orient. Rotharis, duc de Brescia, est proclamé roi des Lombards, après avoir épousé la veuve d'Àrhvald. Suintila, fils et successeur de Sisenand, règne sur les Visigoths. 637. Prise de Ctésiphon. — Les trésors du roi de Perse sont pillés par les Arabes. — Fondation de Koufah, sur la rive occidentale de l'Euphrate. 638. Mort de Dagobert 1 er . — Son fils Clovis II, sous la tutelle d'Éga et de sa mère Nanthilde, lui succède dans les royaumes de Bourgogne et de Neustrie. Sigebert II, sous la tutelle de Pépin le Vieux, règne sur l'Austrasie. — Commencement des rois fainéants. Amrou pénètre en Egypte. Il est soutenu par les Cophtes ou Jacobites. Un concile de Constantinople confirme YEcthèse de l'empereur Héraclius, rédigée par le patriarche Sergius; elle admet deux natures en Jésus-Christ, mais défend de dire qu'il y ait aussi deux volontés ou deux opérations. 639." Amrou s'empare de Memphis et assiège Alexan- drie. Mort de Pépin de Landen, maire d'Austrasie. Son fils Grimoald lui succède Ap. J.-G. 640. Continuation du siège d'Alexandrie. Prise de cette ville. Incendie des débris de la bibliothèque. — Héraclius publie l'ecthèse pour faire triompher le monothélisme. Séverin, pape. Il meurt la même année. Jean IV lui succède. Mort d'Éga, maire de la Neustrie et de la Bour- gogne. — Erchinoald lui succède. 641. Tentative inutile des Grecs pour reprendre Alexandrie. Toute l'Egypte se soumet aux Arabes. — Rétablissement du célèbre canal de Kolzouni (Clyma). — Amrou pénètre en Afrique jusqu'au pays de Barca et s'empare de Tripoli. — Mort d'Héraclius. Constantin III, son fils, lui succède. Il meurt la même année et est remplacé par son fils Héracléonas. Rotharis, roi des Lombards, fait la conquête de toutes les places qui restaient aux' Grecs de- puis les Alpes cottiennes jusqu'à Lune en Toscane. Chindaswinthe est élu roi des Visigoths. Il s'associera son fils Réceswinth, en 649. 642. Chindaswinthe, roi des Visigoths. Déposition d'Héracléonas. Constant II lui suc- cède. Les Arabes remportent sur les Perses la victoire de Néhavend (victoire des victoires). La Susiane, la Médie, le Khorasan, la Mésopotamie, l'Armé- nie orientale se soumettent aux Arabes. Théodore, pape. Il est le premier pape qui ait été qualifié de souverain pontife. Flaochat est élu maire de Bourgogne. Mort de la reine Nanthilde, mère de Clovis II. 643. Diète de Pavie, où Rotharis publie le code Lombard. 644. Omar périt assassiné , dans la mosquée de Médine, par un esclave perse. Othman lui suc- cède. 645. Reprise d'Alexandrie par Manuel, général de Constant II. Il est chassé par Amrou qui fait de nouvelles conquêtes en Afrique. 647. Abdallah et Saïd achèvent la soumission du Khorasan. 648. Moaviah, gouverneur de Syrie, fait la conquête de la moitié de l'île de Chypre. Le patriarche de Constantinople obtient de l'empereur Constant II, le Type qui devait mettre un terme aux luttes religieuses, mais qui ne fu£ qu'un prétexte de persécution contre les ortho- doxes qui combattaient l'hérésie. 649. Martin I er , pape. Dans le concile de Latran, il condamne toutes les hérésies, surtout celle des monothélites avec YEcthèse d'Héraclius et le Type de Constant II. 650. Mort de Sigebert II, roi d'Austrasie. Grimoald, maire du palais, relègue dans un monastère d'outre-mer l'héritier légitime et proclame roi son propre fils, mais il est bientôt renversé et Clovis II réunit les 3 royaumes, dont Erchinoald administre les 3 mairies. 651. Prise de Rhodes par Moaviah, qui fait briser le fameux colosse de bronze. — l re descente des Sarrasins en Sicile. 652. Par la mort d'Yesdegerd III, retiré à la fron- tière de la Chine, les Arabes deviennent maîtres de tout l'empire des Sassanides. Mort de Rotharis, roi des Lombards. Son fils Rodoald, qui lui succède, est assassiné la même année. Il aura pour successeur Aribert, fils de Gondoald, lequel était frère de Théodelinde. Ari- bert était catholique. 653. Les Jacobites ou Monophysites, protégés par les Arabes, deviennent maîtres de toutes les églises de l'Egypte. L'empereur Constant II, pour se venger du pape Martin I er , qui a condamné ses erreurs, le MOYEN AGE. 145 Ap. J.-C. fait conduire à Constantinople , où il mourra par suite des mauvais traitements qu'il aura à subir. Mort de Chindaswinthe, qui a réformé le code visigothique , auquel sont soumis indistincte- ment les sujets germains et romains. Son fils Réceswinthe, associé à la royauté depuis 649, s'engage pour lui et pour ses successeurs à ne lever d'impôts que du consentement de la nation ; le roi ne possède plus que le pouvoir exécutif, sous le contrôle des conciles nationaux, tenus à Tolède. 654. Eugène I er , pape. 656. Le calife Othman périt assassiné dans une sédition à Médine. Ali, cousin et gendre du pro- phète, lui succède , malgré l'opposition d'Ayescha, fille d'Aboubekr. Ayescha arme contre Ali Zobéïr et Telha, qui sont défaits et tués, près de Bas- sora, à la journée du Chameau. Moaviah et Amrou se rangent aussi parmi les ennemis d'Ali. Mort de Clovis II. Erchinoald laisse la royauté indivise entre les 3 fils de ce prince, GlotairellI, Childéric II et Thierry III, et gouverne l'État de concert avec la reine-mère Bathilde. 657. Vitalien, pape. 658- 1 er siège de G. P. par les Arabes. 659. L'Austrasie se sépare de la Neustrie. — Chil- déric II, sous la tutelle de Wulfoald, la gou- verne. Ébroïn succède à Erchinoald en Neustrie. Le roi de Mercie, marié à une fille du roi de Eent, se fait chrétien. 660. Continuation de la guerre civile chez les Arabes. — Ali périt assassiné. — Son fils Hassan est proclamé calife à Koufah. Il marche contre Moaviah. Mais, abandonné par ses troupes, il abdique et se retire à Médine. — Moaviah reste seul calife. Il fonde la dynastie des Ommiades qui réside à Damas. 661. Pertharit et Godebert, tous deux fils d'Aribert, se partagent les États de leur père, mais se brouillent bientôt après. — Godebert appelle Gri- moald, duc de Bénevent, qui l'assassine et force Pertharit à se réfugier chez les Avares. Le roi de Sussex , vaincu par le roi de Mercie, est obligé de se faire baptiser. 662. Grimoald est proclamé roi des Lombards. Mort d'Amrou, gouverneur de l'Egypte. 663. Pertharit vient se mettre entre les mains de Grimoald, qui le traite avec magnificence; mais, l'année suivante, devenu suspect, il se retire en France. Victoire de Grimoald sur les troupes de l'em- pereur Constantin II, à Formies. 664. La reine Bathilde se retire à l'abbaye de Chelles. 665. Pertharit revient en Italie, à la tête des troupes de Clotaire III, mais est complètement défait à Asti. 668. Constant, empereur d'Orient, est assassiné en Sicile, après avoir pillé Rome, la Sicile, etc. Constantin IV lui succède. 669. Les Sarrasins s'emparent de la Corse et de la Sardaigne, et pillent Syracuse. 670. Mort de Clçtaire III, roi de Bourgogne et de Neustrie. — Ébroïn fait proclamer son 2 e frère Thierry III, au préjudice de Childéric II, et tra- vaille à abattre l'aristocratie en Neustrie. 11 nomme , pour gouverner les provinces , des hommes qui n'y avaient aucune possession, con- trairement à l'article du concile de Paris (614), qui était si favorable au développement de l'aris- tocratie. — Révolte des grands. — Ébroïn et Thierry III sont enfermés dans un couvent, le l 01 àLuxeuil, le 2 e à Saint-Denis. — Childéric II prend pour ministre saint Léger, évêque d'Autun. Ap. J.-C. Le musulman Oucba ou Akbé fonde, à quelque distance de Carthage, la ville de Kaïroan, dans une position très-avantageuse pour le commerce. 671. Yésid, fils de Moaviah, reçoit l'ordre d'assiéger C. P. Il passe l'hiver avec sa flotte à Smyrne et à Cyzique. Pertharit, après la mort de Grimoald, recouvre le trône de Lombardie. 672. Les Arabes font la conquête de la Cilicie et de la Lycie. — 2 e siège de C. P. Le feu grégeois, récemment inventé par un Syrien, détruit un grand nombre de vaisseaux arabes. "Wamba succède à Réceswinthe, roi des Visi- goths. C'est le premier roi sacré par l'archevêque de Tolède. Adéodat, pape. 673. Les Arabes sont forcés de lever le siège de C. P. — Leur flotte est brûlée dans le port de Cyzique par le feu grégeois. Childéric III traite avec hauteur les grands de la Neustrie et fait enfermer saint Léger à Luxeuil, mais périt assassiné. — Ébroïn sort de son cou- vent et se réconcilie avec saint Léger, dont le parti replace sur le trône Thierry III. — En Aus- trasie, les hommes libres rappellent de l'Irlande Dagobert II, fils de Sigebert II. Guerre de "Wamba , roi des Visigoths, contre le duc Paul, qui s'était fait élire roi à Narbonne. Le duc Paul est forcé de se soumettre. 674. Ébroïn se brouille de nouveau avec saint Léger et se retire en Austrasie, où il forme, avec l'appui de Dagobert II, une armée populaire. — Il triomphe des grands et se rend maître de Thierry III, qu'il reconnaît. 675. Les Arabes tentent un débarquement en Es- pagne. Leur flotte est vaincue et détruite par Wamba. 676. Les généraux de l'empereur Constantin IV et les Maronites ou Mardaïtes obtiennent des succès sur les Arabes. Donus, pape. 677. Mort d'Ayescha, veuve de Mahomet. 678. Ébroïn persécute le parti des grands en Neus- trie et en Bourgogne. Il fait périr saint Léger, comme coupable de régicide envers Childéric II. — Dagobert II est vaincu et massacré par les grands d'Austrasie, qui reconnaissent pour chefs Martin, fils de saint Chlodulfe, et Pépin d'Hé- ristal, fils d'Anségise et de la fille de Pépin l'an- cien. Après avoir inutilement assiégé C. P., pendant 7 années consécutives, le calife Moaviah conclut une trêve de 30 ans avec l'empereur d'Orient et s'engage à lui payer tribut. Agathon, pape. 679. Constantin Pogonat abandonne les 2 Mésies aux Bulgares, qui donnent leur nom au pays et seront, pendant plusieurs siècles, la terreur de Constantinople. 680. Mort de Moaviah. La dignité de calife, élective jusqu'alors, devient héréditaire dans la famille des Ommiades. — Avènement d'Yésid, fils de Moaviah. — Soulèvement d'Hossein , fils d'Ali. Il est vaincu et tué près de Koufah. — Révolte des villes saintes, Médine et la Mecque; la Mecque sera possédée pendant 12 ans par Abdallah, fils de Zo- béir; révolte de l'Egypte et de la Perse. Wamba, roi des Visigoths, est forcé, par la per- fidie d'Ervige et de l'archevêque de Tolède, de se retirer dans un monastère. — Ervige lui succède. 7 e concile œcuménique ou 3 e de C. P. Ce Con- cile, tenu de novembre 680 à septembre S81, condamne les dogmes des Monothélites auxquels renoncent alors une partie des Grecs de l'Egypte, 10 Ap. J.-C.
qui n'a plus qu'une secte d'hérétiques, celle des Jacobites.
L'Eglise romaine est affranchie par l'empereur du tribut qu'elle devait à l'ordination de chaque pape, mais l'empereur se réserve le droit de confirmer les papes élus.
Akbé fait adopter le mahométisme aux Maures d'Afrique.
Bataille de Loixi, où les grands, secourus par les Austrasiens, sont défaits par Ébroïn.
681. Mort d'Ébroïn, assassiné par un ennemi. — Warato lui succède.
682. Léon II, pape.
683. Abdallah, fils de Zobéir, est proclamé calife en Arabie. — Prise et pillage de Médine par les troupes d'Yésid. — Siège de la Mecque. — Mort d'Yésid. — Son fils Moaviah II est proclamé calife à Damas. Il abdique par scrupule religieux.
684. Abdallah, reconnu calife en Arabie, en Égyple et en Perse, donne l'ordre d'exterminer tous les Ommiades. — Les Ommiades s'enfuient à Damas et proclament Merwan, le plus distingué de la famille.
Benoît II, pape.
686. Merwan s'empare de l'Egypte sur Abdérame, lieutenant dAbdallah. — Soulèvement des habitants de Koufah en faveur de la famille d'Ali. — Leur chef, Soliman , est vaincu par Merwan. — Mort du calife Merwan. — Son fils Abdal-Mélik lui succède. — Jean IV, pape.
686. Conon, pape.
Berthaire, successeur de Warato, ruine le parti populaire qu'il dirige. Cunibert, fils de Pertharit, roi des Lombards, lui succède.
687. Défaite du parti populaire à Testry, par Pépin, les Austrasiens et les grands. Pépin règne sur les 3 royaumes deNeustrie, d'Austrasie et de Bourgogne sous le nom de Thierry III.
L'Irlandais S. Kilian baptise le duc austrasien Gezbert. Il périt assassiné bientôt après. Sergius Ier, pape.
688. Zobéir passe en Afrique par ordre du calife Abdal-Mélik. Il reprend aux Grecs la ville de Kairoan et menace Carthage. Mais il est bientôt vaincu et tué par les troupes de Justinien II. Abdal-Mélik invite à une conférence Amrou qui aspire au califat, et le tue de sa main.
689. Les Grecs envahissent la Syrie. Abdal-Mélik, obligé de partager ses forces pour agir contre Abdallah en Arabie, et contra Mosab, fils d'Adallah dans l'Irak, est réduit à payer tribut à Justinien II, qui de son côté s'engage à réprimer les incursions dés Maronites sur les terres du calife.
Pépin d'Héristal bat Ratbod, chef des Frisons, et le rend tributaire.
Un roi de Wessex va recevoir à Rome le baptême des mains du pape Sergius.
690. Willibrod est envoyé par Pépin en Frise pour y prêcher l'Évangile. Ordonné depuis évêque par le pape Sergius, il établit son siège àUtrecht.
Justinien II rompt la paix avec les Sarrasins. Il est vaincu par Abdal-Mélik et forcé de lui céder l'Arménie. Défaite de Mosab. Sa tête est portée à Abdal-Mélik qui s'empare de Koufah et de tout l'Irak.
Cunibert, roi des Lombards, dépouillé par Alachis, duc de Trente et de Brescia, le bat sur les bords de l'Adda et recouvre son royaume.
691. Abdal-Mélik, vainqueur en Orient, envoie son général Hégiash contre Abdallah. Le calife est assiégé dans la Mecque.
Mort de Thierry III. Pépin d'Héristal continue de régner sous le nom de Clovis III, fils de Thierry.
Ap. J.-C.
692. Prise de la Mecque. Mort d'Abdallah. Toute l'Arabie se soumet à Abdal-Mélik.
693. Hégiash est nommé gouverneur de l'Irak et du Khorassan.
695. Abdal-Mélik fait frapper la lre monnaie arabique avec cette légende : Dieu est le Seigneur. Les Arabes avaient employé jusqu'alors la monnaie des Grecs et celle des Perses.
Mort de Clovis III. Pépin d'Héristal continue de régner sous le nom de Childebert III, frère de Clovis, auquel il donne pour maire du Palais, en Neustrie, Grimoald, son fils.
Justinien II excite par sa cruauté la haine générale. Il est détrôné par le patrice Léonce qui lui succède.
696. Sisebut, roi des Visigoths, bat une flotte arabe.
697. Hassan, gouverneur d'Egypte, fait la conquête de presque tout le Nord de l'Afrique. Les Grecs ne conservaient plus qu'Hippone, quand le patrice Jean, envoyé de Constantinople, reprend Carthage.
Paul-Luc- Anafesto, premier doge de Venise.
698. Prise et destruction de Carthage par les Arabes. L'armée grecque, craignant la sévérité de l'empereur Léonce, proclame Absimare, général de la cavalerie, qui se rend à C. P. et relègue Léonce dans un couvent. Il règne sous le nom de Tibire III.
700. Mort de Cunibert, roi des Lombards. Son fils, Luitbert, lui succède sous la tutelle d'Ansprand.
VIIIe siècle après Jésus-Christ.
La dynastie des Abbassides remplace celle des Ommiades. État florissant de l'empire des Arabes. — Haroun-al-Raschid. — Commencement du califat de Cordoue. — Chute des Mérovingiens. —Pépin le Bref et Charlemagne. — Commencement de la puissance temporelle des papes. — Réveil des études en Occident.
701-Egiza, roi des Visigoths, meurt après un règne de 13 ans. Son fils Witiza lui succède.
Jean VI, pape.
702. Justinien II, menacé de la mort, s'enfuit chez Terbilis, Khan des Bulgares, qui lui donne des troupes.
704. Mort d'Hégiash, gouverneur de l'Irak.
705. Justinien II surprend Constantinople avec l'aide des Bulgares. Il fait exécuter Tibère et ses principaux partisans.
Le calife Abdal-Mélik meurt à Damas. Son fils Walid lui succède.
Jean VII, pape.
706. Hassan, gouverneur d'Egypte et d'Afrique, est vaincu par Cahina, reine des Maures.
707. Catibah, gouverneur du Khorasan, passe le fleuve Gihon et s'empare du Kharisme et de la Transoxiane.
Prise de Samarcande. D'autres armées arabes pénètrent dans le bassin de l'Indus, et, sur les affluents de l'E., dans le Moultan et le Lahore.
Musa-ben-Nosséir soumet le N. de l'Afrique et s'empare de Tanger sur les Visigoths. Les Maures embrassent l'islamisme.
708. Justinien II fait la guerre aux Bulgares. Il est vaincu par Terbilis.
Constantin, pape.
709. Justinien II fait massacrer les habitants de la Chersonèse Taurique qui avaient voulu la livrer à Tibère au temps de son exil.
710. Un parti puissant expulse Witiza, roi des Visigoths, et place sur le trône Rodrigue, fils du duc Théodefred, à qui Witiza avait fait crever les yeux. Les fils de Witiza, Eba et Sisebut, leur oncle Oppas, archevêque de Tolède et le comte Julien Ap. J.-C.
gouverneur de Ceuta, sur la côte d'Afrique, conspirent contre le nouveau roi et appellent Musa émir d'Afrique.
711. Tarik, lieutenant de Musa, débarque en Espagne et s'empare de Calpé qui reçoit le nom de Gibraltar.
Bataille de Xérès. Défaite et mort de Rodrigue, dernier roi des Visigoths. Tarik et Musa parcourent toute l'Espagne. Fin de la monarchie des Visigoths. Les montagnes des Asturies servent de refuge à tous ceux qui ne veulent pas accepter la domination musulmane.
Justinien II est décapité par ordre de son général Bardanes qui lui succède. Fin de la dynastie des Héraclides.
Mort de Ghildebert III. Son fils, Dagobert III, lui succède.
712. Liutprand, fils d'Ansprand, roi des Lombards.
713. L'empereur d'Orient, Philippique Bardanes, est renversé par son secrétaire Anthémius qui règne sous le nom d'Anastase II.
Prise de Tolède par les Arabes après un long siège.
714. Mort de Pépin d'Héristal, duc et prince des Francs. Sa veuve, Plectrude, essaye de gouverner comme tutrice de son petit-fils Théodoald, fils de Grimoald, assassiné quelque temps auparavant, et fait enfermer à Cologne Charles Martel, fils de Pépin d'Héristal et d'Alpaïde.
Prise d'Antioche de Pisidie par les Sarrasins.
715. Musa passe les Pyrénées et s'avance jusqu'à Carcassonne. Rappelé par le calife Walid, il laisse le gouvernement de l'Espagne à son fils Abdélasis. Les chrétiens acceptent la domination musulmane, conservant, moyennant un tribut, leurs biens et le libre exercice de leur culte. Sages règlements publiés par Abdélasis. Mort du calife Walid. Son frère Soliman lui succède. Disgrâce de Musa.
Grégoire II, pape. — Un traité du premier doge de Venise avec le roi des Lombards, Liutprand, fixe les limites des deux États.
Les Francs, las du gouvernement de Plectrude, se soulèvent en Neustrie, choisissent Ragenfroy pour maire du palais, s'allient avec Ratbod, duc des Frisons, et délivrent Charles Martel. Mort de Dagobert III. Chilpéric II lui succède, pendant que Charles Martel se faisait proclamer duc d'Austrasie.
716. Une révolte de la flotte force Anastase II à s'enfuir chez les Bulgares. Victoire de Charles Martel à Amblef sur Chilpéric II et Ragenfroy.
717. Le nouvel empereur Théodose abdique. Léon III l'Isaurien, proclamé empereur par les soldats et couronné à C. P., lui succède. Commencement de la dynastie Isaurienne. Soliman, général du calife Soliman, assiège G. P. par terre et par mer pendant 13 mois.
Victoire de Vincy remportée par Charles Martel sur Chilpéric II et Ragenfroy. Il proclame roi un certain Clotaire, issu, à ce qu'on croit, de la race mérovingienne.
718. Le feu grégeois détruit la flotte des Arabes. Les Grecs, soutenus par les Bulgares, les forcent à lever le siège de C. P.
Abdélasis épouse Egilone, veuve du roi Rodrigue. Ses soldats le massacrent et envoient sa tête à Damas. Son père, Musa, en meurt de douleur. Alahor lui succède. Il établit sa résidence à Cordoue.
Pelage est élu roi des Asturies par les chrétiens réfugiés dans les montagnes.
Mort du calife Soliman. Son cousin Omar II lui succède.
Ap.. J.-C.
Charles Martel ravage la Saxe, pénètre jusqu'au Weser et subjugue tout le pays.
719. Alahor s'empare de Narbonne. Vaincu par Pelage, il est rappelé.
Victoire de Charles Martel remportée à Soissons sur Chilpéric II, Ragenfroy et Eudes, duc d'Aquitaine. Mort de Clotaire.
Saint Boniface, moine anglo-saxon, l'apôtre de l'Allemagne, commence en Thuringe la grande œuvre de conversion des peuplades idolâtres de la Germanie.
720. Le calife Omar II est empoisonné par les Ommiades pour avoir voulu réconcilier les partisans d'Omar et d'Ali.
Avènement du calife Yésid II.
Les Sarrasins assiègent Toulouse.
Saint Boniface passe de la Thuringe dans la Frise où il s'associe saint Willibrod, 1 er évêque d'Utrecht.
Charles Martel fait la paix avec Eudes, qui lui remet le roi Chilpéric qui meurt peu de temps après. Thierry IV le remplace dans les 3 royaumes.
721. Eudes, duc d'Aquitaine, défend Toulouse contre les Arabes commandés par Zama, successeur d'Alahor ; Zama est tué et remplacé par Ambiza.
722. Pelage s'empare de Gijon, d'Astorga et de Léon.
Saint Boniface va prêcher la foi dans la Hesse.
724. Mort du calife Yésid II. Son frère, Hescham, lui succède.
725. Ambiza se rend maître de tout le pays, depuis Carcassonne jusqu'à Nîmes. Il est battu par Eudes et meurt cette même année.
Fin du royaume, de Sussex qu'Ina, roi de Wessex, réunit à ses États. Ce même prince va visiter à Rome le pape Grégoire II et fonde dans cette ville le collège des Anglais. Peu après, il se fait moine.
726. L'empereur Léon III défend le culte des images dans tout l'empire. Résistance du patriarche de Constantinople, Germain, qui après 4 ans de lutte renonce à son siège.
Protestation du pape Grégoire IL L'empereur essaye de faire assassiner le pape, mais le peuple de Rome se soulève, tue les assassins et force à se retirer l'exarque de Ravenne qui s'avançait sur Rome.
727. Charles Martel attaque les Saxons.
728. Venise, les villes de la Pentapole, Ravenne, se déclarent pour le pape. Pierre, duc de Rome, est chassé ; le pape commence à exercer dans le duché une autorité temporelle. Liutprand, roi des Lombards, met àprofit ces troubles pour conquérir la plus grande partie de l'exarchat, et cède quelques villes à Grégoire II. Celui-ci, bien qu'ayant failli être victime d'une nouvelle tentative d'assassinat, emploie toute son autorité à apaiser les troubles et à maintenir les peuples dans la fidélité qu'ils doivent à l'empereur de Constantinople.
729. Abdérame est nommé gouverneur d'Espagne. Les Grecs recouvrent la plupart des places que Liutprand leur avait enlevées, puis font alliance avec lui contre le pape qui détourne ce danger par ses prières.
731. Eudes, duc d'Aquitaine, qui avait rompu avec Charles, est battu par ce prince. Abdérame prend les armes contre Munuza, gouverneur de Celtibérie, qui, allié à Eudes d'Aquitaine, voulait se rendre indépendant, et le force à se donner la mort.
Grégoire III, pape. Il défendra avec le même courage que son prédécesseur les. droits de l'Église contre la cour de Constantinople. Il est Ap J.-C.
le dernier pape dont l’élection ait été confirmée par l’exarque, au nom de l’empereur de Constantinople.
732. Les Arabes d’Espagne, commandés par Abdérame, pénètrent en France, prennent Bordeaux, Saintes, Poitiers, et s’avancent jusqu’à Sens. Ils sont vaincus par les troupes réunies de Charles Martel et d’Eudes, duc d’Aquitaine, près de Poitiers. Abdérame périt dans cette bataille.
Saint Boniface reçoit du pape Grégoire III le pallium avec la dignité de métropolitain, l’autorité de légat du saint-siége et la permission d’ériger des évêchés.
733. Abdal-Mélik, successeur d’Abdérame, essaye de pénétrer en France. Il est repoussé.
Charles Martel tue Poppon, duc des Frisons. Léon l’Isaurien, pour se venger de la résistance du pape, s’empare des terres que l’Église de Rome possédait depuis longtemps dans la Sicile et dans la Calabre, et qui furent désormais perdues pour elle.
735. Mort d’Eudes, duc d’Aquitaine. Il laisse le comté de Poitiers à Hatton, et la lre et la 2e Aquitaine à Hunald. Ce dernier fut forcé de rendre hommage à Charles Martel.
737. Mort de Thierry IV. Charles Martel laisse le trône vacant pendant 5 années. Il essaye de comprimer l’esprit d’indépendance des leudes et des évêques de la Bourgogne méridionale et de la Provence qui se montraient favorables aux Sarrasins ; il saccage Avignon et incendie les arènes de Nîmes. Mort de Pelage, 1er roi des Asturies. Son fils Favila lui succède.
738. Charles Martel dompte les Saxons, situés au-dessous du confluent de la Lippe et du Rhin, et les force à payer tribut ainsi que les Frisons.
Fondation des 3 nouveaux évèchés de Saltzbourg, Frisingue et Ratisbonne en Bavière par saint Boniface.
739. Charles Martel achève la réduction de la Provence par la prise de Marseille.
Mort de Favila, 2e roi des Asturies. Son gendre, Alphonse Ier lui succède.
740. Liutprand, roi des Lombards, envahit le duché de Rome pour se venger du pape qui avait appuyé la révolte du duc de Spolète.
741. Grégoire III, pressé par les Lombards et n’attendant aucun secours de Constantinople, envoie à Charles Martel des députés chargés de lui présenter un décret par lequel le Sénat et le peuple de Rome déclaraient qu’ils cessaient d’obéir à l’empereur pour se mettre sous la protection de Charles et qu’ils lui déféraient la dignité de Patrice des Romains, c’est-à-dire de souverain de Rome.
Mort de Charles Martel, de Grégoire III et de Léon l’Isaurien. Carloman et Pépin, fils de Charles Martel, se partagent ses États. Pépin règne sur la Neustrie, la Bourgogne et la Provence ; Carloman sur l’Austrasie, l’Alémanie et la Thuringe. Leur frère, Grippon, n’obtint que quelques petites provinces.
Saint Boniface fonde l’évêché de Burabourg pour la Hesse, de Wurzbourg pour la Franconie, de Eichstadt dans le Palatinat de Bavière.
Constantin V, dit Copronyme, succède à Léon l’Isaurien.
Le pape Zacharie, successeur de Grégoire III, fait la paix avec Liutprand, qui lui fait donation de plusieurs territoires importants.
742. Grippon excite les grands à se soulever contre ses deux frères, ce qui porte, ces derniers à placer sur le trône Childéric III. Ils battent Hunald, duc d’Aquitaine.
Av. J.-C.
Naissance de Charlemagne au château d’Ingelheim, près de Mayence.
Alphonse I, le Catholique, enlève aux Arabes la meilleure partie de la Galice.
743. Yésid, petit-fils d’Hossein et arrière-petit-fils d’Ali, se révolte contre Hescham. Il est vaincu et tué près de Koufah. — Mort du calife Hescham. — Son neveu Walid II lui succède. — Il se fait détester à cause de ses débauches.
Artabasde, beau-frère de Constantin V, favorise à C. P. le culte des images. Il se fait proclamer pendant l’absence de l’empereur, qui combat les Arabes, mais il est bientôt vaincu.
Concile de Leptines, dans le Hainaut, convoqué par Carloman et présidé par saint Boniface. Ce concile réforme la discipline ecclésiastique, reconnaît la règle de saint Benoît pour les moines, et permet aux princes de disposer, à titre de bénéfices précaires, d’une partie des biens de l’Eglise, pour récompenser les soldats qui combattent les Sarrasins, les Saxons et les Bretons ; cependant l’Eglise conserve sur ces terres le droit de propriété.
Le pape Zacharie intervient entre Liutprand et l’exarque Eutychius, et préserve Ravenne et la Pentapole de la domination lombarde.
744. Le calife Walid II périt assassiné. Yésid III et Ibrahim se succèdent rapidement sur le trône des califes. — Avènement de Merwan. — Les descendants d’Ali reparaissent dans le Khorasan et refusent de reconnaître Merwan. Ils sont soutenus par les habitants de l’Irak.
Fondation du célèbre monastère de Fulde par Sturme, disciple de saint Boniface.
Concile de Soissons, assemblé par Pépin et présidé par saint Boniface, qui continue l’œuvre de celui de Leptines.
Mort de Liutprand, roi des Lombards. Son neveu Hilprant lui succède, mais, au bout de 7 mois, les grands le déposent et proclament roi Ratchis, duc de Frioul.
745. Pépin et Carloman forcent les Alémans, les Bavarois et une partie des Saxons à se soumettre.
Saint Boniface est fait archevêque de Mayence. — Hunald se retire dans un couvent et laisse son duché à Guaifer, son fils.
746. Ibrahim, chef des Alides, est fait prisonnier par les partisans de Merwan dans un pèlerinage à la Mecque. Il meurt empoisonné après avoir désigné pour son successeur son frère Aboul-Abbas ; Abdallah, leur oncle, se met à la tête des partisans de sa famille, et force Merwan de s’enfuir en Égypte.
Constantin V profite de la désunion des Arabes pour envahir la Syrie.
Les Slaves voisins du Danube envahissent la Macédoine et le Péloponnèse, où leur race se conserve durant plusieurs siècles.
747. Carloman se retire dans le couvent du mont Cassin. — Pépin, son frère, hérite de ses possessions.
Alphonse, roi des Asturies, chasse les Arabes des provinces de Galice, de Léon et de Castille.
Grippon soulève les Saxons et les Alémans contre Pépin. Il se rend maître de la Bavière.
749. Pépin défait Grippon et reste seul maître de toute la monarchie des Francs.
Le calife Merwan est vaincu par Aboul-Abbas à Mossoul.
Ratchis, roi des Lombards, assiège Pérouse, ville du duché de Rome. Le pape le décide à abdiquer, et ce prince se retire au mont Cassin. — Son frère Astolphe lui succède.
750. Le calife Merwan est mis à mort dans une mosquée en Égypte. — Fin de la dynastie des Ommiades. Aboul-Abbas est reconnu calife et devientCHRONOLOGIE. — TABLES. Ap.J.-C. clamé roi d'Italie. Il reçoit la couronne de fer à Monza. Les empereurs grecs ne conservent en Italie que le thème de Lombardie, c'est-à-dire Naples, Melfi, Gaëte et une partie de l'ancienne Calabre. 775. Révolte des Saxons. Ils reprennent Ehres- bourg et massacrent la garnison franque. — Charlemagne les force à repasser le Weser et reçoit la soumission des Ostphaliens. Mort de Constantin Copronyme. — Son fils Léon IV lui succède. Mort du calife Almanzor. Son fils Mahadi lui succède. 776. Adalgise, fils de Didier, roi des Lombards, revient de Constantinople en Italie. Il est vaincu par Charlemagne. Révolte des Saxons. Charle- magne les bat et reçoit leur soumission aux bords de la Lippe. 777. Assemblée de Paderborn. Les principaux chefs saxons reçoivent le baptême. — "Witikind se re- tire en Danemark. Ebn-El-Arabi et Abiathar implorent la protec- tion de Charlemagne contre le calife Abdérame, qui les a dépouillés des gouvernements de Sara- gosse et d'Huesca. 778. Expédition de Charlemagne en Espagne. — Défaite des Sarrasins. — Fondation des marches de Gothie et de Gascogne. — L'arrière-garde de l'armée de Charlemagne, commandée par le cé- lèbre Roland, est détruite à Roncevaux par Loup II, duc de Gascogne, petit-fils d'Hunald. 779. Charlemagne ordonne par un capitulaire que tout propriétaire de terre payera la dîme ecclé- siastique, sans excepter les domaines de la cou- ronne. 780. Nouvelle révolte et défaite des Saxons. Charle- magne distribue leur pays aux prêtres et aux abbés chargés de les instruire et de les baptiser. — Fonda- tion des évèchés de Minden, Halberstadt, Verden, Paderborn, Munster. 781 . Charlemagne fait sacrer par Adrien I er ses deux fils, Pépin et Louis, rois d'Italie et d'Aquitaine. Ils sont âgés, l'un de 4 ans, l'autre de 3. 782. Révolte des Saxons, excitée par Witikind. Ils mettent en déroute les Francs au pied du mont Sonnethal, près du Weser. — Charlemagne, pour se venger, fait massacrer 4500 Saxons à Verden. — Soulèvement général des Saxons. 783. Les Saxons sont vaincus de nouveau dans deux grandes batailles. 784. Le pape Adrien envoie à Charlemagne les mosaïques et les marbres dont les murailles et les planchers du palais de Ravenne étaient re- vêtus, et que ce prince avait demandés pour orner la nouvelle ville d'Aix-la-Chapelle. — Char- lemagne envoie en Italie un commissaire nommé Garaman, chargé de mettre un terme au com- merce honteux des Vénitiens, qui achetaient des esclaves chrétiens pour les vendre aux infi- dèles. 785. Soumission volontaire de Witikind. Il reçoit le baptême. La plupart des Saxons imitent son exemple. La Saxe devient une province de l'em- pire des Francs. 786. Mort du calife Mahadi. — Son fils, Haroun-al- Raschid, lui succède à l'âge de 22 ans. Il a pour femme Zobéide et pour ministre Giafar, de la famille des Barmécides. L'émir Abdérame, débarrassé de ses derniers adversaires, parcourt une partie de l'Espagne. Fondation de mosquées dans plusieurs villes. Abdérame trace lui-même le plan de celle de Cordoue, sur le modèle de la mosquée de Damas. — Des pièces semblables à celles que les califes Ap.J.-C. ommiades faisaient frapper autrefois à Damas sont fabriquéesà l'hôtel des monnaies de Cordoue. 787- Expédition de Charlemagne contre Arigise, duc de Bénévent, qui se reconnaît vassal du roi d'Italie. — Charlemagne agrandit le territoire du saint-siége. — Il célèbre la Pâque à Rome, puis revient dans ses Etats, emmenant des grammai- riens, des calculateurs, des chantres, pour réta- blir les études; lettre aux évêques et aux abbés pour la fondation d'écoles. Il est secondé, dans cette œuvre de régénération intellectuelle, par .l'Anglo-Saxon Alcuin, qu'il avait déjà rencontré à Parme en 780, et qui, cette fois, consent à le suivre. Conspiration de Tassillon , duc de Bavière, beau- frère d' Arigise. 2 e concile de Nicée, composé de 377 évêques. L'hérésie des Iconoclastes y fut anathématisée et le culte des saintes images expliqué et rétabli dans l'Église. Egbert, issu du premier roi de Wessex, Cerdic, est banni du royaume par un usurpateur, Brithrik. Il se retire auprès de Charlemagne. 788. Tassillon est condamné à mort à la diète d'In- gelheim. Charlemagne le relègue dans un cou- vent et fait gouverner la Bavière par des comtes. L'impératrice Irène attaque l'Italie pour se venger du refus que Charles avait fait de marier sa fille Rotrude au jeune Constantin, empereur. L'armée des Grecs, commandée par le fils du roi Didier, est entièrement défaite par les généraux de Charlemagne; Adalgise est pris et mis à mort, ou périt; selon d'autres, sur le champ de ba- taille. Edris-ben-Edris fonde la dynastie des Edris- sites dans la Mauritanie. — Fez devient sa capi- tale. Mort d' Abdérame, calife de Cordoue. Son fils, Hescham I 01 ', lui succède. 789. Charlemagne soumet les Wilzes, qui habitaient entre l'Elbe et l'Oder. — Un capitulaire prescrit d'établir des écoles sur le territoire de chaque évêché et de chaque abbaye; on y enseignera la grammaire, le calcul et la musique. Mort d'Hildebrand, dernier duc de Spolète, de la nation des Lombards. — Charlemagne donne son duché au Franc Winigise. Constantin V, devenu majeur, veut secouer l'autorité de sa mère, qui le fait emprisonner. 790. Constantin V sort de captivité et exile sa mère. Ambassade de Charlemagne au calife Haroun- al-Raschid. 791. Ambassade du calife Haroun-al-Raschid , qui envoie à Charlemagne les clefs du Saint-Sépulcre. Grande victoire remportée sur Issem, roi de Cordoue , par Bermude I er , roi des Asturies ; 60000 Maures restent sur le champ de bataille. Charlemagne porte la guerre en Pannonie, bat les Avares, les repousse jusqu'au delà du Raab, dont les rives deviennent les limites de ,1'empire des Francs. Conspiration de Pépin le Rossu, fils naturel de Charlemagne. Il est enfermé dans le monastère de Pruym, dans les Ardennes. Révolte des Saxons. Ils massacrent les Francs, près des bouches de l'Elbe, chassent leurs mis- sionnaires, brûlent les églises et retournent au paganisme. Charlemagne châtie les rebelles. Publication des livres Carolins, où les évêques , francs, comprenant mal la décision du concile tenu à Nicée en 787, où il avait été décidé que les images des saints devaient recevoir une ado- ration honoraire opposée à l'adoration de latrie, qui n'appartient qu'à Dieu seul, condamnent à la fois l'erreur des Iconoclastes et la décision de ce concile.
IXe siècle après Jésus-Christ.
L’assemblée d’Aix-la-Chapelle étend à toutes les provinces l’institution des Missi Dominici, envoyés royaux chargés de surveiller toutes les parties de l’empire. — Célèbre capitulaire de Villis, renfermant des renseignements curieux sur les revenus de Charlemagne, qui consistent principalement dans les produits de ses fermes et de ses métairies.
Haroun-al-Raschid extermine la famille des
Barméeides.CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Construction de l'église de Saint-Jacques de Compostelle. 809. Mort du calife Haroun-il-Raschid. — Amin, son fils aîné, lui succède. Le 2 e concile d'Aix-la-Chapelle adopte le sen- timent de l'Église d'Espagne, qui faisait procéder le Saint-Esprit à la fois du Père et du Fils, et qui ajoutait le mot filioqne au symbole de Nicée. Cette addition, toujours combattue par les Grecs, ne fut acceptée en Italie qu'en 1055, au concile de Florence. Guerre de Nicéphore contre les Bulgares. 810. Godefried, roi de Danemark, remonte la Mo- selle avec 200 navires. Il est repoussé par Char- lemagne. Son neveu, Fleming, lui succède. Abdérame, fils d'Al-Hakem, roi de Cordoue, soumet Huesca et Saragosse. Traité de paix conclu entre Charlemagne et Al-Hakem. Le roi d'Italie, Pépin, s'empare, sur les Véni- tiens, de Brendolo, de Chiozza, de Pellestiïne et de Malamocco, mais ne peut prendre l'île de Rialto. Il meurt peu après, à l'âge de 34 ans. Comme il ne laissait point d'enfants légitimes, Charlemagne reste seul roi d'Italie. 811. Fleming, roi de Danemark, conclut la paix avec Charlemagne. X'Eyder devient la limite des deux Etats. Les Frisons, qui s'étaient unis aux Danois, sont privés par Charlemagne du droit de succession. Charlemagne conclut la paix avec le calife de Cordoue. L'Èbre est fixé comme limite des deux États. Les Bulgares, après une horrible dévastation de leur pays, implorent inutilement la paix; mais bientôt après ils exterminent l'empereur Nicéphore, avec son armée. Staurace, son fils, essaye de lui succéder, mais est renversé par son beau-frère, Michel Curopalate. Mort de Charles, fils aîné et héritier présomp- tif de Charlemagne. Le doge de Venise, Angelo Particiaco, transfère son siège de l'île de Malamocco, presque entière- ment ruinée dans la dernière guerre contre Pé- pin, à Rialto, et y fait bâtir un palais qui sub- sista durant plusieurs siècles. 812. Michel I er fait la paix avec les Bulgares et envoie une ambassade à Charlemagne. Celui-ci ratifie le traité fait avec Nicéphore et ratifié par Michel. Par ce traité, Charlemagne rend les îles vénitiennes à l'empereur grec, qui est toujours le souverain nominal de Venise, et qui même confère le titre de consuls aux doges. Bernard, fils naturel de Pépin, est déclaré roi d'Italie. 813. Charlemagne fait couronner son fils Louis et se l'associe dans l'assemblée d'Aix-la-Chapelle. Le concile de Tours prescrit au clergé de prê- cher en langue tudesque. aussi bien qu'en latin et en langue romane vulgaire. Michel I er recommence la guerre avec les Bul^ gares. Il est vaincu et abdique. Un de ses offi- ciers, Léon V l'Arménien, lui succède. Amin, calife de Bagdad, est vaincu et mis à mort par son frère, Almamon, qui lui succède. 814. Charlemagne meurt à Aix-la-Chapelle. Il a eu pour historien Ëginhard, qui fut peut-être son gendre. — Louis le Pieux (le Débonnaire), son fils, lui succède. Il s'attache les Saxons et les Frisons en leur rendant le droit de succession, que Charlemagne leur avait ôté. — Il se plaint de ce que le pape Léon III ait puni les auteurs d'une conspiration sans en référer à l'empereur, patrice de Rome. Taher est chargé par le calife Almamon d'apaiser les révoltes qui s'étaient élevées en Orient. Ap. J.-G. 815. Les Vénitiens enlèvent d'Alexandrie et trans- portent dans leur ville les reliques de saint Marc, que la république adopte pour patron. 816. Louis le Pieux est couronné empereur, à Reims, par le pape Etienne IV. Un concile, tenu à Rome, reconnaît que le pape, élu par les évêques et le clergé, doit être consa- cré devant les députés de l'empereur. Léon V, empereur d'Orient, repousse les Bul- gares. 817. Louis le Pieux associe son fils Lothaire à l'empire. Il donne à Pépin l'Aquitaine, à Louis le Germanique la Bavière. Mécontentement et révolte de Bernard, fils de Pépin, roi d'Italie. Il est fait prisonnier et con- damné à perdre les yeux. Concile d'Aix-la-Chapelle, où Louis le Pieux travaille, avec le concours de Benoît d'Aniane, à établir l'uniformité dans les monastères des États francs, qu'on soumet universellement à la règle de saint Benoît. Pascal I er , pape, qui se fait ordonner sans at- tendre le consentement de l'empereur. Celui-ci lui laisse néanmoins le gouvernement de la ville et du duché de Rome, en gardant la souverai- neté. 818. Mort d'Irmengarde, l re femme de Louis le Pieux. Révolte de Cordoue, comprimée par Al-Hakem. 819. Louis le Pieux épouse Judith, fille de "Welf, comte de Bavière. Fin des royaumes d'Essex et de Kent, qu'Eg- bert, roi de Wessex, réunit à ses États. 820. Les Normands ravagent les côtes de France, entre les embouchures de la Seine et de la Ga- ronne. Michel le Bègue, officier de Léon V, conspire contre la vie de ce prince , qui le condamne à être brûlé vif. Ses complices poignardent Léon V. Avènement de Michel le Bègue. Taher, ayant obtenu du calife Almamon le gouvernement du Khorasan, le convertit en une souveraineté dont il transmet la possession à ses descendants. Il commence la dynastie des Tahé- riens. 821. Michel le Bègue s'associe son fils Théophile. 822. Louis le Pieux se soumet à une pénitence pu- blique à Attigny, pour expier la mort de Bernard, son neveu. Mort d'Al-Hakem, calife de Cordoue. Son fils Abdérame II lui succède. Louis le Pieux envoie son fils Lothaire com- mander en Italie. 823. Lothaire est couronné empereur à Rome par le pape Pascal. — Naissance de Charles le Chauve, fils de Louis le Débonnaire et de Judith. Thomas, esclave fugitif, se fait passer pour Constantin V, fils d'Irène. Soutenu par les Arabes, il assiège Constantinople. Il est vaincu, puis livré par les habitants d'Andrinople, où il se défendit pendant 5 mois, à Michel le Bègue qui le fait mutiler. 824. Michel le Bègue envoie une ambassade à Louis le Pieux au sujet des Iconoclastes. Eugène II, pape. Vers cette époque, des Sarrasins d'Espagne forcés de quitter Cordoue à la suite d'une sédition et qui s'étaient retirés à Alexandrie s'emparent de l'île de Crête sur les Grecs et y fondent Can- die, qui donnera son nom à toute l'île. 825. Capitulaire de Louis le Pieux sur les obligations des MissiDominici. 826. Hériolt, roi d'une partie du Jutland, vient recevoir à Mayence le baptême avec sa famille et ses compagnons d'armes. Ses sujets mécontents MOYEN AGE. 153 Ap. J.-C. refusent de le reconnaître, et il est obligé de se fixer avec ses partisans dans le comté de Rhius- tri (Rustringen) , canton de l'Ost-Frise , que Louis le Pieux lui donna pour asile. Saint Anschaire et saint Autbert, tous 2 moi- nes de Corbie, accompagnent Hériolt dans cette contrée et y forment l'école des missionnaires qui devaient prêcber le christianisme aux Normands. 827. Egbert le Grand, roi des 4 royaumes saxons, étend sa suprématie sur les 3 royaumes des An- gles : ils payent tribut, mais conservent des rois particuliers. L'abbé Anségise compose le premier recueil des Capitulaires de Charlemagne, y compris ceux de Louis le Débonnaire. Avènement du pape Valentin, et de son succes- seur Grégoire IV. 828. Euphémius , général du patrice Photin, gou- verneur de Sicile, que celui-ci avait chargé de diriger une attaque contre les Aglabites d'Afri- que, se révolte, se fait proclamer empereur, puis, menacé par un rival, appelle les Aglabites d'Afri- que qui s'empareront peu à peu de toute la Sicile. Révolte de Mérida comprimée par Abdérame II. 829. Mort de Michel le Bègue. Son fils Théophile lui succède sous la régence de sa mère Théodore. Saint Anschaire prêche le christianisme en Suède. Louis le Pieux assemble une diète à "Worms et donne à son 4 e fils Charles le Chauve l'Alé- manie et la Rhétie avec une partie de la Bour- gogne. Mécontentement de ses autres fils. 830. Saint Anschaire est nommé archevêque de Hambourg et légat du jape pour tout le N. de l'Europe. Les fils de Louis le Pieux, Lothaiffe, Louis et Pépin, se révoltent, s'avancent jusqu'à Verberie, font enfermer leur père à Soissons, et Judith leur belle-mère à Poitiers. L'empereur, soutenu par le clergé, est rétabli au mois d'octobre de la même année, dans une assemblée tenue à Nimè- gue. Le calife Almamon déclare la guerre à l'empe- reur Théophile, qui avait refusé de laisser partir pour Bagdad le savant archevêque de Thessalo- nique mandé par le calife. 831. Les Gascons de la Navarre secouent le joug des Francs sous le comte Aznar. Ils s'allient tantôt avec le roi des Asturies, tantôt avec les Arabes. Le gouverneur de la Catalogne se rend indépendant de Louis le Pieux. Louis le Pieux retire Judith de son couvent. Il renvoie ses fils dans leurs provinces. Les chefs de la dernière révolte sont condamnés à moi t. Louis se contente de les exiler. 832. Pépin, de retour en Aquitaine, prépare une nouvelle révolte contre son père qui le fait arrê- ter. Il est délivré par ses partisans. Les Arabes s'emparent de toute la Cilicie. 833. Louis le Pieux donne l'Aquitaine à son 4 e fils Charles. — Nouvelle révolte de Lothaire,de Louis et de Pépin. — Ils réunissent leurs troupes dans la haute Alsace. Avec le secours du pape Gré- goire IV, ils s'emparent de la personne de leur père qui est abandonné par ses troupes au champ du Mensonge. Conduit à Soissons, il est soumis à une pénitence publique, dégradé, déposé, comme coupable des calamités publiques. Lothaire reprend le titre d'empereur que lui donnait l'acte de partage de l'empire de 817. Le calife Almamon meurt à Tarse, en Cilicie. Cette même année, il avait fait exécuter la mesure de deux degrés du méridien au désert de Sand- jar entre Racca et Palmyre, pour servir à !a dé- termination de la grandeur de la terre. Ap. J.-C. Sous le règne de son frère et successeur Motas- sem les Turcs commencèrent à entrer au service des califes. 834. Louis et Pépin, irrités de la hauteur de Lo- thaire, se liguent contre lui. — Louis le Pieux est rétabli dans une assemblée d'évêques tenue à Saint-Denis. Il pardonne à Lothaire qui re- tourne en Italie. 835. Mort d'Alphome le Chaste. — Ramire I 81 ' lui succède. Diète de Thionville. Tout ce qui avait été dé- crété contre Louis le Pieux est déclaré nul. Le calife Motassem fonde sur le Tigre, à îQ kilomètres de Bagdad, la ville de Samarah ou Sermenrai, dont il fera sa capitale. — Prise de Palerme par les Sarrasins après un siège de 5 ans. 836. Baldimer, roi des Bulgares, renvoie sans ran- çon les prisonniers grecs. Abdérame II s'empare après un siège de 3 ans de Tolède révoltée. 837. Assemblée d'Aix-la-Chapelle où l'empereur donne à Charles la meilleure partie de la France, à l'instigation de Judith. L'empereur Théophile marche en personne contre les Arabes. Il s'avance jusqu'à Sozopetia et Mélitène, dévastant tout sur son passage. Les pirates normands s'établissent dans l'île de "Walcheren, d'où ils remontent l'Escaut, la Meuse et le Wahal. 838. Descente des Normands en France, par la Loire, sous la conduire d'Hastings, qui pille Tours. Mort d'Egbert le Grand, roi d'Angleterre. Ethelwulf lui succède. Les Normands commen- cent à faire des descentes en Angleterre. Les Sarrasins surprennent et pillent Marseille. L'empereur Théophile est forcé à la retraite par les troupes de Motassem qui brûlent Amo- rium et Ancyre. 839. 3° partage de l'empire des Francs entre Lo- thaire et Charles. Louis n'obtient que la Ba- vière. Révolte des fils de Pépin en Aquitaine. Elle est réprimée. Révolte de Louis le Germa- nique. 840. Louis le Pieux marche contie Louis le Ger- manique, le bat et meurt bientôt après de dou- leur, dans une île du Rhin près de Mayence. Charles le Chauve, fils de Judith, est reconnu roi de France. Il fait alliance avec Louis le Ger- manique contre Lothaire qui réclame tout l'hé- ritage de Charlemagne et contre les fils de Pépin. Les Normands profitent de ces dissensions. Ils remontent la Seine jusqu'à Rouen, sous la con- duite d'Oger le Danois. 841. Charles le Chauve et Louis le Germanique gagnent sur Lothaire et Pépin, leur neveu, la mémorable victoire de Fontanet (aujourd'hui Fontaines, petit bourg de l'Auxerrois, à 28 kilo- mètres S. 0. d'Auxerre). 842. Charles et Louis renouvellent solennellement leur alliance à Strasbourg. Les serments qu'ils prononcent en présence de leurs troupes sont les plus anciens monuments de la langue française et de la langue allemande. Avènement de la dynastie de Piast au trône de Pologne. Mort de l'empereur d'Orient Théophile. Son fils Michel III, l'Ivrogne, lui succède à l'âge de 6 ans, sous la tutelle de sa mère Théodora. — Rétablissement du culte des images. Extinction de l'hérésie des iconoclastes qui avait trouble l'empire pendant plus de 120 ans. Mort du calife Motassem. Son fils Watek-Billan lui succède. 154 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 843. Persécutions dirigées par l'impératrice Théo- dora contre les Manichéens. Traité de Verdun. Partage définitif de l'empire de Charlemagne. Lothaire obtient avec le titre d'empereur l'Italie, toutes les provinces com- prises entre le Rhône, la Saône, la Meuse et l'Escaut à l'O., le Rhin et les Alpes à l'E. Char- les le Chauve obtient la France limitée par le Rhône, la Saône, la Meuse et l'Escaut; Louis, l'Allemagne, limitée à l'E. par le Rhin et les Alpes. L'Aquitaine est toujours à Pépin II. Les Normands remontent la Loire et pillent Nantes. Réunion des 5 principautés de Galles par Roderic le Grand. 844. Charles le Chauve fait périr Bernard, que l'on croyait son père, pendant le siège de Toulouse. Ses troupes sont vaincues près d'Angoulème par Pépin II. Vaines sommations adressées par Charles, Lothaire et Louis le Germanique à Pépin II et à Nomenoé, roi des Bretons. Les Normands s'avancent jusqu'aux portes de Paris. Charles achète leur retraite. Ramire, fils d'Alphonse le chaste, roi des Astu- ries, refuse de payer aux Sarrasins le tribut de 300 jeunes filles. L'empereur de C. P. Michel propose à Abdérame II, calife ommiade d'Espagne, de faire alliance avec lui contre le calife abbasside d'Orient. Les Normands font une descente en Galice, saccagent Lisbonne et défont les Maures dans trois batailles. 845. Nouveaux ravages des Normands. Ils pillent Paris que tous ses habitants abandonnent. Ex- trême misère des paysans asservis et désarmés. Charles le Chauve détache le Poitou, la Sain- tonge et l'Angoumois du royaume de Pépin II et les donne à Raynulf, qui devient le premier duc d'Aquitaine. Les Maures prennent, pillent et brûlent la ville de Léon. — Séville est pillée par les Normands. • L'impératrice Théodora fait massacrer 100 000 Manichéens d'Arménie. 846. Les Sarrasins s'avancent jusqu'aux portes de Rome, pillent les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul et mettent en fuite une armée envoyée contre eux par Louis, fils aîné de Lothaire et roi d'Italie. Ramire défait l'armée d'Abdérame II, et occupe Calahorra sur l'Èbre. Les Normands occupent l'île de Noirmoutiers, en face de la côte de Vendée. Ordonnance rendue par Charles le Chauve qui commet^ chaque évêque pour faire la fonction à'envoyé royal dans son diocèse. Les comtes s'opposent à ce règlement, et dès lors chaque seigneur commença à rendre sa justice souve- raine, et à ne permettre pas même que ses juge- ments fussent portés par appel à la justice du roi. 847. Traité d'alliance conclu à Mersen entre les fils de Louis le Pieux. Dans la même assemblée furent rendues 2 ordonnances, dont l'une permettait au vassal de choisir tel seigneur qu'il voudrait, l'autre le dispensait de fournir des secours au roi, excepté en cas de guerre générale. 848. Le pape Léon IV fait réparer les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul dévastées par les Arabes, et pour préserver la ville d'une nouvelle at- taque il fait entourer de murailles le bourg de Saint-Pierre. Ce quartier a été appelé de son nom, cité Léonine. Ce travail durera 4 années. Un concile tenu à Mayence et présidé par Raban Maur, évêque et savant docteur, condamne . A doctrine de Gothescalc sur la double prédesti- nation des élus et des réprouvés. Ap. J.-C. 849. Pépin II, qui se maintient toujours en Aqui- taine, contre Charles le Chauve, fait alliance avec les Normands et les Sarrasins. Mort de Nomenoé, roi des Bretons. Son fils Hérispoé lui succède malgré l'opposition de Charles le Chauve. 850. Charles le Chauve et Lothaire accordent à Godefried, fils d'Hériolt, un établissement dans le pays dont il avait fait la conquête, dans le N. de la Gaule. 851. Investiture de la Bretagne accordée à Hérispoé, fils et successeur de Nomenoé. Abdérame II gagne une bataille sanglante sur Ordogno, roi des Asturies, qui fortifie alors Léon et Astorga. 852. Pépin II est dépouillé pour la 2 e fois de l'Aquitaine par Charles le Chauve qui le fait en- fermer dans l'abbaye de Soissons. Le droit d'hé- rédité est accordé par le roi au comte de Toulouse, Raymond. Trahison de Sanche de Gascogne. Lothaire associe son fils Louis II à l'empire. Prise de Barcelone par Abdoul-Kerim, général d'Abdérame II, qui meurt cette année. Moham- med I er lui succède. 853. Les Normands conduits par le célèbre Hastings ravagent les bords de la Loire. Prise et pillage de Tours. Mousa, Goth de naissance, chrétien renégat et gouverneur de Saragosse, se déclare souverain de Celtibérie. 854. Les Normands saccagent Angers. La couronne d'Aquitaine est offerte au 2 e fils de Louis le Germanique. Pépin II s'échappe de son couvent et rentre en Aquitaina. L'empereur d'Orient Michel gouverne seul, après l'abdication de Théodora, sa mère. Il est dirigé par Bardas, frère de Théodora et compagnon de ses débauches. 855. Mort de l'empereur Lothaire. Partage de sa succession entre ses trois fils. Louis II obtient l'Italie avec le titre d'empereur; Charles, la Provence et la Bourgogne ; Lothaire, les provinces désignées depuis sous le nom de Lorraine. Charles le Chauve donne son second fils Charles pour roi aux Aquitains. Ethelwulf, après de brillantes victoires sur les Danois, entreprend de visiter la ville de Rome. Accompagné d'une suite brillante et de son fils Alfred, il visite les églises des Gaules les plus renommées, est reçu somptueusement par Charles le Chauve et fait "à Rome un séjour d'un an. Mort du pape Léon IV. Il a pour successeur Benoît III qui est le 1 er pape qui ait pris le titre de vicaire de saint Pierre, titre remplacé au xiu e siècle par celui de vicaire de Jésus-Christ. 856. Conférences d'Orbe entre Louis II, empereur d'Italie, Lothaire, roi de Lorraine, et Charles, roi de Provence. Entrée des Normands à Paris, pillage de cette ville. Étendue des ravages des Normands jusqu'à Orléans, Bourges et Clermont. Les Francs de Neustrie et d'Aquitaine recourent à Louis le Ger- manique. Anéantissement presque complet de la classe libre ; misère des villes, esclavage des campagnes. La féodalité prend chaque jour de nouveaux déve- loppements au milieu des calamités. Mariage de Judith, fille de Charles le Chauve, avec Ethelwulf, roi d'Angleterre. 857. Le césar Bardas, oncle de Michel III, dit l'Ivrogne, fait enfermer dans un monastère l'im- pératrice Théodora, mère de l'empereur, chasse de Constantinople le patriarche saiut Ignace qui lui MOYEN AGE. 155 Ap. J.-C. a refusé, pour cause d'mceste, la communion, et lui donne pour successeur le célèbre Photius. Garcie Ximénez succède à son père Garcie dans la Navarre, dont il est le 1 er roi. De nombreux châteaux forts s'élèvent en France, malgré la défense de Charles le Chauve qui est obligé de faire des concessions . à ses grands feudataires. 858. Les seigneurs adressent une nouvelle invitation à Louis le Germanique. Charles le Chauve ne peut défendre Paris contre les Normands. Il rachète l'abbé de saint-Denis et marche à la ren- contre de Louis, puis il s'enfuit de son armée et abandonne le royaume à son compétiteur. Nicolas I er , pape. Soumission de Tolède révoltée contre Moham- med I er . 859. Louis le Germanique, menacé à l'E. par les Slaves, renonce au trône de France, et se récon- cilie bientôtaprèsavec Charlesle Chauve à Coblentz. 860. Nicolas I er désavoue l'élection de Photius comme Patriarche de C. P. Les Scandinaves reconnaissent la forme insu- laire de l'Islande (terre de glace); elle n'est colo- nisée qu'en 874 par le Norvégien Ingolf. 861. Création du duché de France en faveur de Robert le Fort, bisaïeul de Hugues Capet, qui avait déjà reçu en 850 la marche Angevine. Navigation" des Scandinaves vers l'archipel des îles Féroé, au N. 0. des Shetland et des Orcades. 862. Baudouin Bras de Fer épouse Judith, fille de Charles le Chauve, veuve du roi d'Angleterre Ethelwulf. Il est créé comte de Flandre. Lothaire, roi de Lorraine, frère de l'empereur Louis II, répudie sa femme légitime Thietberge, et épouse publiquement sa concubine Waldrade. Nicolas I er prend parti pour Thietberge, que Lothaire sera forcé de rappeler en 865. Ordogno I er s'empare de Salamanque, située au S. du Douro. Les Slaves de Novogorod, menacés par leurs voisins de même race qu'eux, appellent à leur secours les Varègues ou Normands qui occupaient la côte de l'Ingrie sur la Baltique, où ils exer- çaient la piraterie. Trois frères, Rurik, Sinéous et Trouver , conduisent l'expédition des Varègues et s'établissent aux environs du lac Ilmen, où ils fondent chacun une ville. A Bagdad, les esclaves turcs qui forment la garde des califes, disposent du trône pour la première fois en faveur d'un petit-fils de Motassem, qu'ils renversent bientôt après. 863. Mort de Charles, roi de Provence ; ses frères Louis II et Lothaire partagent son royaume. 864- Édit de Pistes par lequel Charles le Chauve ordonne la démolition des châteaux forts. Cet édit n'est pas exécuté. Les chrétiens d'Espagne persécutés sont aban- donnés de Charles le Chauve qui traite avec Mohammed I er et lui cède Barcelone, Girone et Urgel. 865. Pépin II, roi d'Aquitaine, est livré à Charles le Chauve, dont le fils Charles le remplace dans cette province. Rurik s'empare de Novogorod et y établit sa résidence. Ses sujets perdent le nom de Slaves et ne sont plus connus que sous celui de Russes — Ses frères Oskhold et Dir forment un établis- sement à Kiev, d'où ils menacent Constantinople. Bogoris, chef des Bulgares, demande au pape Nicolas I er des évêques et des prêtres. Le patriar- che de Constantinople envoie aussi des clercs qui feront chasser les prêtres romains, en sorte que les églises bulgares relèveront de Constantinople. Mort de saint Anschaire. apôtre du Danemark et de la Suède. Ap. J.-C. 866. Honteux traité conclu par Charles avec les Normands. Imposition sur tout le royaume pour payer un tribut à ces barbares. — Robert le Fort périt en les combattant à Brissarthe, près du Mans. Son fils Eudes lui succède dans le duché de France et dans la marche d'Anjou. Ethelred I er , roi d'Angleterre. Ravages exercés par les Danois sous son règne. L'empereur d'Orient Michel III, l'Ivrogne, fait assassiner son oncle, le césar Bardas, par Basile le Macédonien, d'origine arménienne, qu'il associe à l'empire. Mort d'Ordogno, roi des Asturies. Alphonse III, dit le Grand, lui succède. 867. Mort du pape Nicolas I er . Adrien II lui succède. Lambert, duc de Spolète, sous prétexte que le successeur de Nicolas I er avait été ordonné sans le consentement de l'empereur, occupe Rome et la traite comme une place emportée d'assaut. L'empereur Louis II est battu devant Bari par les Sarrasins. Basile lé Macédonien fait assassiner Michel III, l'Ivrogne, et s'empare du trône. Il appuie d'abord Ignace contre Photius. 868. Les Normands en France, et les Sarrasins en Italie continuent leurs ravages. — L'empereur Louis II commence le siège de la ville de Bari, occupée par les Sarrasins. Ce siège durera 3 ans. 869. Mort de Lothaire, roi de Lorraine. — Charles le Chauve se fait couronner roi de Lorraine à Metz, par l'archevêque de Reims. Hincmar, malgré les réclamations de l'empereur Louis II, alors occupé au siège de Bari. L'empereur d'Orient Basile le Macédonien en- voie des secours à Louis II contre les Sarrasins. Pendant que Louis II presse le siège de Bari par terre, une flotte grecque de 200 voiles vient as- siéger cette ville par mer. 9° concile général, tenu à C. P sous Adrien II et l'empereur Basile. Photius y fut déposé et anathématisé et saint Ignace rétabli. Les légats, après le concile, tinrent avec les Grecs une con- férence, pour savoir à quelle juridiction, celle de l'Église romaine ou celle de l'Église de C. P, de- vait ressortir la nouvelle Église de Bulgarie. Les Grecs- décidèrent en leur propre faveur et l'em- portèrent, malgré la réclamation des légats. La hauteur avec laquelle ces derniers soutinrent la prééminence du siège de Rome, comme ils avaient déjà fait dans le concile, ne fit qu'ac- croître l'éloignement des 2 Eglises l'une pour l'autre. 870. Louis le Germanique dispute la Lorraine à Charles le Chauve, qui la partage avec lui, par le traité de Mersen, qui donne à la France la Meuse pour limite. La Lorraine, dès ce moment, devint une source de guerres perpétuelles entre les Gallo-Francs et les Allemands d'outre-Rhin. — Les troupes de Charles le Chauve occupent la Provence, dont Lothaire avait obtenu une portion en 863- Résistance de Gérard de Roussillon, comte de Provence, qui défendait ces pays au nom de l'empereur Louis IL Ottfried, moine et instituteur au couvent de Weissembourg, en Alsace, est le premier poète ou versificateur connu des Allemands. Son Har- monie des S. Evangiles est écrite en strophes de quatre vers. 871. L'empereur Louis II est fait prisonnier dans son palais par le duc de Bénévent, qu'il avait se- couru contre les Sarrasins, mais que commen- çaient à effrayer les progrès des Francs. Il est ensuite rendu à la liberté. , Alfred le Grand succède à Ethelred, roi d An- gleterre. Il défend ce royaume contre les Danois, qui occupent tout le pays des Anyles. 156 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 872. Louis le Germanique rend à Louis II une partie de la Lorraine. Jean VIII, pape. 873. Charles le Chauve achète la retraite des Nor- mands. La France est un peu moins tourmentée par ces barbares. Charles le Chauve fait emprisonner son fils Carloman, révolté contre lui. Malgré les prières d'Hincmar, archevêque de Reims, et les lettres hautaines du pape Adrien II, il lui fait arracher les yeux. Yakoud, fils de Sonar, fonde dans le Khorasan la dynastie des Soffarides, qui remplace celle des Tahériens. Elle régna 30 ans sur le Ségestan, le Tabristan et le Khorasan. 874. Les Sorabes sont repoussés par Louis le Ger- manique. Alphonse le Grand fait éprouver une grande défaite aux Tolédains, près de la rivière d'Or- bedo. 875. Mort de l'empereur Louis II. Charles le Chauve réclame son héritage. 11 envahit l'Italie, force à la retraite les fils de Louis le Germanique et se fait couronner empereur à Rome par le pape Jean VIII. — Louis le Germanique reprend alors sa part de la Lotharingie, et la veuve de Louis II, Angilberge, aidera son gendre Boson à se faire roi de Provence. 876. 2 e couronnement de Charles le Chauve à Pon- tyon. L'Italie est de nouveau dévastée par les Sarrasins, et la France par les Normands. Mort de Louis le Germanique. Charles le Chauve réclame ses États. Il est vaincu près d'Andernach par Louis de Saxe, fils de Louis le Germanique. La Germanie reste indépendante et forme 3 royaumes partagés entre les fils de Louis : 1° royaume de Bavière à Carloman l'aîné; 2° royaume de Saxe à Louis; 3" royaume de Souabe à Charles le Gros. Prise de Rouen par les Normands. Prise de Coïrnbre par Alphonse III. 877. La faiblesse de Charles le Chauve augmente avec l'extension de sa domination. Il est appelé par le pape en Italie pour s'opposer aux Sarrasins. Avant d'entreprendre cette expédition, ,il tient à Quierci-sur-Oise une grande assemblée, où il pu- blie ce fameux capitulaire, d'où l'on peut dater la révolution féodale : oc 1° Si quelqu'un de nos fidèles, saisi d'amour pour Dieu, veut renoncer au siècle, et s'il a un fils ou tel autre parent capable de servir la chose publique, qu'il soit libre de lui transmettre ses bénéfices et honneurs comme il lui plaira; 2° si un comte de ce royaume vient à mourir, nous voulons que les plus proches parents du défunt, les autres officiers du comté et les évêques du diocèse pourvoient à son administra- tion, jusqu'à ce que nous ayons pu confier à son fils les honneurs dont il était revêtu. » Charles le Chauve passe en Italie, rencontre à Pavie le pape, et confère avec lui; mais apprenant l'arrivée de Carloman, roi de Bavière, avec une armée considérable, pour réclamer ses droits sur l'Italie, il reprend la route de France, et meurt à Brios, village situé en deçà du mont Cenis. Louis le Bègue, fils de" Charles le Chauve, lui succède. L'autorité de ce prince ne s'étend ni sur l'Italie ni sur la Lorraine. — Alain le Grand la secoue en Bretagne, et Sanche Mitarra en Gas- cogne. — Son cousin Carloman, fils aîné de Louis le Germanique, lui dispute l'Italie. Alfred le Grand, après avoir livré jusqu'à 7 ba- tailles aux Danois, est forcé de prendre la fuite, et de se tenir caché dans la cabane d'un berger pendant toute une année. 878. Alfred, roi d'Angleterre, ayant appris la défaite des Danois à Kinwith, sort de sa retraite, va re- Ap.J.-C. connaître lui-même le camp ennemi, où il entre déguisé en ménestrel, lève une armée, et par une seule bataille recouvre son royaume; puis, après avoir conclu avec Gurthorm, chef danois, un traité qui établit ce dernier roi d'Estanglie, comme vassal, il fait creuser, pour prévenir de nouvelles irruptions des Danois, un large fossé, qui s'étend depuis les marais situés au N. jusqu'à la rivière d'Ouse. Les Sarrasins contraignent le pape Jean VIII à leur payer tribut. — Violences dans Rome d'Adal- bert, duc de Toscane, et de Lambert, duc de Spo- lète, partisans de Carloman de Bavière. Jean VIII s'enfuit en Fiance, où il couronne le roi Louis le Bègue, qui l'avait été l'année précédente par Hincmar, de Eeims; ce prince se réconcilie avec son cousin, Louis de Saxe. Les Sarrasins achèventla conquête de la Sicile par la prise et la destruction de Syracuse. Ils renver- sent les fortifications de toutes les villes, excepté de Païenne, dont ils font leur place d'armes. 879. Louis le Bègue se met en marche pour aller châtier la révolte de Bernard, marquis de Septi- manie. Il est arrêté par la mort à Compiègne. — Avènement de ses 2 fils Louis III et Carloman — Ambition de Boson, beau-frère de Charles le Chauve, qui se fait élire roi d'Arles ou de Pro- vence dans une assemblée d'évêques tenue à Mantaille. Le pape Jean VI II demande et obtientdes secours de l'empereur Basile le Macédonien contre les Sarrasins , qui ravagent l'Italie. Sur la demande de l'empereur Basile, Jean VIII reconnaît Photius comme patriarche de Constan- tinople. — Jean VIII autorise saint Méthodius, apôtre des Moraves et des Slaves, à employer la langue esclavone pour la célébration de l'office divin. Fondation en Egypte de la dynastie des Toulo- nides par Ahmed, fils de Toulon, gouverneur de cette contrée. 880. Louis et Carloman cèdent à Louis de Saxe, 2 e fils de Louis le Germanique, la partie de la Lorraine qu'ils tenaient de Charles le Chauve et de Louis le Bègue. Assemblée de Gondreville, où Carloman, Louis III et Charles le Gros, roi de Souabe, s'allient contre les Normands et Boson, roi de Provence, qui est vaincu, mais non soumis. Mort de Carloman, roi de Bavière. La Bavière est réunie à la Saxe. Un fils bâtard de Carloman, Arnoul, a la Carinthie. — Charles le Gros est couronné roi d'Italie. 881- Charles le Gros vient prendre à Rome la cou- ronne impériale. Louis III gagne sur les Normands une grande bataille à Jaucourt en Vimeu, dans le bassin de la Somme. Cette victoire a été célébrée par un chant national. 882. Louis III meurt à Saint-Denis, sans laisser d'enfants; Carloman règne seul sur toute la France. — Charles le Gros succède à son frère Louis dans le royaume de Saxe. Les Normands s'emparent de Trêves qu'ils ré- duisent en cendre. Ils saccagent Liège, Cologne et plusieurs autres villes. Charles le Gros achète leur retraite par un tribut honteux et par la ces- sion de la Frise occidentale, à Godefroy, qui em- brasse le christianisme. — Conversion du chef normand Hastings, qui reçoit le comté de Char- tres. Mort d'Hincmar, archevêque de Reims. Les princes varègues de Kiev, Dir et Oskhold, qui s'étaient fait baptiser, sont assassinés par Oleg, tuteur du fils de Rurik, Igor. Oleg occupe Kiev, qui devient le siège de la domination russe. MOYEN AGE. 157 Ap. J.-C. 884. Carloman, roi de France, meurt à la chasse, blessé par un sanglier. Charles le Gros, lui suc- cède, au préjudice de Charles le Simple, fils posthume de Louis le Bègue, et réunit ainsi entre ses mains tout l'empire de Charlemagne. Adrien III, pape. 885. Charles le Gros fait difficulté de reconnaître le pape Etienne V, successeur d'Adrien III, parce qu'on n'a pas attendu son consentement pour la consécration de l'élu. 886. Les Normands, conduits par Godefroy et Sige- froy, assiègent Paris pendant une année. Ni l'em- pereur ni les nobles ne songent à secourir cette ville. Elle est défendue courageusement par Eudes, comte de Paris, et l'évêque Gozlin. Charles le Gros s'approche enfin de Paris, mais sans oser combattre. Honteux traité par lequel il écarte les Normands. Ces barbares font traîner leurs barques par terre, au-dessus de la ville, les remettent à l'eau, et, continuant à remonter la Seine, ils entrent dans l'Yonne et vont dévaster la Bourgogne. Mort de Basile le Macédonien. Son fils Léon VI lui succède. Il chasse Photius du siège patriarcal de Constantinople. Il a composé un traité de tac- tique. 887. Mort du roi Boson. Honte de Charles le Gros. A la diète de Kirckheim, il accuse son chance- lier et sa femme. Les grands indignés le dépo- sent solennellement à la diète de Tribur et lui substituent Arnoul, son neveu, dans le royaume de Germanie. Eudes, comte de Paris, fils de Robert le Fort (v. 866), est élu roi de France. 888. Charles le Gros meurt sans enfants dans une île du Rhin. Partage définitif de son empire; anarchie. Arnoul règne sur la Germanie et la Bavière ; Eudes sur la France occidentale et l'A- quitaine. Louis, fils de Boson, règne sur le royaume d'Arles ou de Provence. Rodolphe, fils de Conrad, fonde le royaume de la Bourgogne transjurane. Guy, duc de Spolète, et Bérenger, duc de Frioul, tous deux issus du sang de Char- lemagne par les femmes, se disputent l'Italie. Raynulf, comte de Poitiers, et un grand nombre d'autres seigneurs se rendent indépendants. Or- ganisation de la société féodale. Résistance qu'elle oppose aux Normands; la population commence à s'accroître. Les Normands sont deux fois repoussés de Paris. 889. Vers cette époque, 20 pirates Sarrasins partis d'Espagne sont poussés par la tempête dans le golfe de Grimaud et surprennent le village de Fraxinet, aujourd'hui la Garde-Fraisnet (Var). Ils y forment un établissement qui, pendant près d'un siècle, sera la terreur du midi de la France et du nord de l'Italie. Bérenger rend hommage à Arnoul pour l'Italie, où il reçoit le premier la couronne de fer de Lombardle. 890. Siméon, roi des Bulgares, commence contre l'empire grec une guerre qui durera trois années. Guy, vainqueur de Bérenger à la bataille de la Trébie, se fait couronner roi d'Italie. Vers cette époque, les Hongrois ou Madgyars, comme ils s'appelaient du nom d'une de leurs tribus, passent des régions du Volga dans celles de la Theiss et du Danube, sous la conduite d'Ar- pad, fils d'Almus. A peine sont-ils établis dans ces contrées qu' Arnoul, roi de Germanie, s'en sert pour ébranler l'empire des Moraves fondé par Swiatopolk. Eudes n'ose pas chasser les Normands des bords de l'Oise qu'ils ravagent. Fin du royaume, d'Estanglie, qu'Edouard le Vieux réunit à ses États. Ap. J.-C. 891. Victoire des Normands sur les troupes de Lor- raine, près Maestricht. Arnoul, roi de Germanie , remporte sur eux une grande victoire à Louvain sur la Dyle. Guy détrône Bérenger. Il est couronné roi d'Italie et empereur par le pape Etienne V, avec- son fils Lambert qu'il s'associe. 892. Eudes, roi de France, bat les Normands et est cependant forcé de leur accorder des conditions avantageuses pour les engager à la retraite. Le comte Waltgaire se révolte contre lui. 893. Déclin du pouvoir d'Eudes. Les mécontents lui opposent Charles le Simple. L'incapacité de ce prince le fait bientôt abandonner de ses parti- sans. 894. Eudes marche contre Charles le Simple, qui s'enfuit à Worms et implore le secours d'Arnou 1 qui lui envoie quelques troupes. Mort de Guy, roi d'Italie. Son fils Lambert lui succède. Borziwoi, duc de Bohême, reçoit le christia- nisme ; il est baptisé par l'évêque de Moravie, Méthodius. 895. Arnoul somme Charles et Eudes de compa- raître devant lui à la diète de Worms. Il donne la couronne de Lorraine à son fils naturel Zwen- tibold. — Il descend en Italie, appelé parle pape Formose contre le jeune Lambert, fils de Guy de Spolète. Il passe les fêtes de Noël à Lucques, où Bérenger vient le trouver. Arnoul retient Béren- ger prisonnier et le dépouille de ses Etats. Le duché de Frioul est donné au comte Waltfred et celui de Milan ou de Lombardie au comte de Maginfred. 896. Arnoul s'empare de Rome et se fait couronner empereur par le pape Formose, mais son échec devant Spolète et la maladie le décident à quitter l'Italie. — Bérenger recouvre ses Etats et fait la paix avec l'empereur Lambert. — Le pape Etienne VI fait le procès à la mémoire de For- mose ; il l'exhume, revêt le cadavre d'habits laïcs et lui fait couper la tête et les trois doigts de la main avec lesquels il a béni le peuple. Mais il est bientôt lui-même renversé et périt dans un cachot. A partir de cette époque et pendant plus d'un siècle l'élection des papes, livrée aux capri- ces de la populace et aux violences de l'aristo- cratie romaine, se décida parfois les armes à la main, et les candidats durent la tiare, moins à leurs vertus qu'à leur force et à leur audace. Le roi Eudes laisse à son rival, Charles le Sim- ple, les pays qui sont à l'E. de la Seine et de la Marne. 898. Mort d'Eudes qui laisse la couronne de France à Charles le Simple. Les grands se fortifient de plus en plus dans leurs châteaux pour résister aux Normands, aux Hongrois et aux Sarrasins. Ces 3 peuples barbares se rencontrent dans la Bourgogne transjurane. Ravages des Sarrasins en Provence. Mort de Lambert, roi titulaire d'Italie. En l'ab- sence d' Arnoul, Bérenger se fortifie dans l'Italie du N. et aspire à l'empire. 899. Mort d'Arnoul. Son fils Louis IV, dit l'Enfant, lui succède. Berthe, fille de Lothaire, roi de Lorraine, et de Waldrade, conçoit le dessein d'élever à l'empire Adalbert II, duc et marquis de Toscane, son mari, mais celui-ci est battu et fait prisonnier par Lambert, qui meurt peu après d'une chute de cheval, sans laisser d'héritier. Bérenger est seul roi en Italie; il rend la liberté au marquis de Toscane. Les généraux du calife abbasside essayent en vain d'arrêter les progrès des Karmates, secte de fanatiques qui ravagent l'Arabie et l'Irak-Arabi. 158 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 900. Louis, fils de Boson, roi de Provence, vient disputer la couronne d'Italie à Bérenger. Celui-ci, secondé par Adalbert, duc de Toscane, s'avance à la rencontre de Louis, qui, désespérant du suc- cès de son entreprise, traite secrètement avec celui qu'il venait détrôner et s'engage, par un serment solennel à ne plus revenir en Italie. — Les Hongrois font éprouver à Bérenger une grande défaite sur les bords de la, Brenta, et ra- vagent toute la Lombardie. — Louis de Provence met à profit la situation de Bérenger pour violer son serment et revenir en Italie, où, après quel- ques succès, il se rend maître de toute la Lom- bardie et se fait élire roi. Zwentibold, fils naturel d'Arnoul, roi de Lor- raine, périt dans un combat sur les bords de la Meuse, contre ses sujets révoltés, et son royaume est réuni à celui de Germanie. Charles le Simple est reconnu dans l'Aquitaine et dans la Septimanie.
Xe siècle après Jésus-Christ.
Décadence du califat de Bagdad qui subit de nouveaux et importants démembrements. — Les Fatimites en Egypte. — Fin de la dynastie carlovingienne. — Avènement des Capétiens. — Renouvellement de l'empire d'Occident par Othon le Grand. — Décadence du califat de Cor- doue après la mort d'Almanzor. — Le système féodal arrive à son apogée. — Influence croissante du clergé à la faveur de l'ignorance générale qui envahit alors tous les esprits. 901. Mort du roi saxon Alfred. Sa race conserve le trône au sud ; les Danois gardent au nord le pays des Angles. Louis de Provence reçoit à Rome la couronne impériale des mains de Benoît IV. Bérenger se réfugie en Bavière auprès du jeune roi Louis, fils d'Arnoul. 902. En Orient, le patriarche de Constantinople, Nicolas, engage avec l'empereur Léon VI le Phi- losophe, au sujet du quatrième mariage de ce prince qu'il ne veut pas reconnaître pour légi- time, une lutte courageuse qui durera 9 années. L'empereur Louis repasse en Provence au com- mencement de cette année. Bérenger rentre alors en Italie et recouvre toute la Lombardie. La dynastie des Samanides remplace dans le Khorasan et en Perse celle des Sofiarides. 904. La comtesse Théodora Glicérium, mère de la célèbre Marozzie, décide l'élection de Sergius III en mettant des gens armés sur tous les points de la ville propres à l'attaque ou à la défense. Elle domine le saint-siége pendant sa vie. 80 000 Russes, portés sur 2000 barques, for- cent le port de Constantinople et ravagent les environs de la ville. Léon VI le Philosophe achète leur retraite. La ville de Thessalonique est prise et saccagée par des pirates sarrasins, que commandait un renégat grec de Tripoli. 905. Divers princes et surtout Adalbert, duc- de Toscane, effrayés de l'accroissement que prenait la puissance de Bérenger, rappellent en Italie Louis de Provence, qui s'empare d'abord de toute la Lombardie, mais ensuite est surpris, dans Vérone par Bérenger,, qui. lui fait crever les yeux. 906. Invasion des Hongrois en Italie ; ils soumet- tent Bérenger à un tribut. Ils attaquent les îles vénitiennes de Malamocco et de Rialto , mais sont battus par le doge Pietro Tribuno. Les Normands prennent Rouen, occupent tout le Cotentin et ravagent le Maine, la Picardie et la Champagne. 907. La dynastie des Tang, qui a gouverné la Chine pendant près de 3 siècles, est remplacée Ap. J.-C. par la 14 e dynastie Héou-li-ang. De 907 à 960, se succèdent rapidement 5 dynasties. Extension toujours croissante de la secte des Karmates en Orient. Mort d'Arpad, chef des Hongrois. Son fils Sol- tan pénètre en Bavière et remporte la victoire d'Augsbourg, qui coûte la vie au duc Léopold. 909. Bouchard, landgrave de Thuringe, périt en combattant les Hongrois. L'empereur Louis IV donne la Thuringe à Othon, duc de Saxe. En Italie, par la permission de Bérenger, les évêques, les abbés, les comtes, enfin tous les pos- sesseurs de fiefs fortifient leurs villes et leurs châteaux pour se mettre à l'abri des incursions des barbares. En Afrique, le sectaire Obeidollah, qui préten- dait descendre d'Ali et de Fatime et qui se fait passer pour le mahadi ou directeur des fidèles, qui, selon le Coran, devait être le 12 e et dernier iman, dont la venue ne précédera que de bien peu la fin du monde, renverse les Aglabites et les Edrissites et fonde la dynastie des Ismaéliens ou Fatimites. '910. Alphonse III, le Grand, roi d'Oviédo, renonce au trône, et partage son royaume entre ses deux fils; le second eut la Galice avec la portion de la Lusitanie enlevée aux Maures. Fondation par Guillaume d'Aquitaine de la cé- lèbre abbaye de Cluny en Bourgogne; la règle monastique de saint Benoît réformée y est établie. 911. Léon VI, dit le Philosophe, sur le point de mourir, rappelle le patriarche de Constantinople, Nicolas. Mort de Louis IV l'Enfant, fils d'Arnoul, der- nier rejeton carlovingien en Germanie. Traité de Saint-Clair-sur-Epte par lequel Char- les le Simple cède à Rollon, chef des Normands, la partie de la Neustrie qu'il occupe, entre la Bresle à l'E. et la Couesnon à l'O. Il lui donne de plus sa fille Gisèle en mariage, à condition qu'd embrassera le christianisme. 912. Rollon reçoit le baptême. Ses donations aux églises. Il divise toute la Normandie en fiefs et y établit une police régulière. Conrad I er , comte de Franconie, petit-fils par sa mère du roi Arnoul, est élu roi de Germanie. — La Lorraine se sépare de la Germanie et se donne à Charles le Simple. En Espagne, les chrétiens élèvent des fortifi- cations sur toute la ligne du Douro. Le père des deux rois d'Oviédo, Alphonse III le Grand, malgré son abdication, commande avec succès les armées contre les Maures. — Avènement d'Abdérame III au califat.de Cordoue. Constantin Porphyrogénète, âgé de 7 ans, suc- cède à son père Léon le Philosophe, sous la tutelle de sa mère. 913. Le fatimite d'Afrique, Abou-Obéidollah, prend Barca dans la Cyénaïque et pénètre en Egypte où il occupe quelque temps Alexandrie. Mort du varègue Oleg qui a pour successeur Igor, fils de Rurik. Les Bohémiens et les Hongrois envahissent la Bavière, mais sont repoussés. 914. Jean X, archevêque de. Ravenne, est élu pape par le créait de Théodora, mère de la célèbre Ma- rozzie, qui épousa Albéric,, duc de Spolète et mar- quis de Camerino. Mort de Garcie I er , roi des Asturies. Son frère Ordogno II transporte le siège du gouvernement à Léon, et prend le titre de roi de Léon, qu'il trans- met à ses successeurs. Le roi bulgare Siméon s'empare d'Andrinople. 915. Les Hongrois ravagent la Saxe et pillent Ham- bourg. MOYEN AGE. 159 Ap. J.-C. 916. Le pape Jean X sacre Bérenger empereur, à condition qu'il conduira son armée contre les Sarrasins; il se met lui-même à la tête de cette expédition, qui détruisit le repaire du Garigliano. Conrad, roi de Germanie, assiège et prend la ville de Ratisbonne qu'il donne à son frère Eber- hardt, avec le ducbé de Bavière. Ordogno II, roi de Léon, remporte une grande victoire sur les Maures. 917. Mort de Rollon, 1 er duc de Normandie. Guil- laume I e , son fils, lui succède. Les Hongrois dévastent la Franconie, la Thu- ringe, la Saxe, et pénètrent jusqu'en Lorraine. Les Bulgares, sous la conduite de leur roi Si- ruéon, assiègent C. P. Les habitants, dirigés par Léon Pbocas, les forcent à la retraite. 918. Conrad, roi de Germanie, est blessé mortelle- ment en combattant les Hongrois. 11 avait désigné, en mourant, comme le plus capable de lui suc- céder, son ancien ennemi, Henri, duc de Saxe. Celui-ci fut élu et reçut les insignes de la royauté au milieu d'une partie de chasse, d'où lui vint le surnom d'Oiseleur. Henri I er l'Oiseleur commence la maison royale de Saxe. 919. Constantin VII donne le titre d'empereur à Ro- manus, son beau-père , qui s'empare de toute l'au- torité, pendant que son gendre se livre tout en- tier à son goût pour les lettres et l'histoire. Igor, chef des Russes établis à Novogorod et à Kiev, ne peut arrêter l'invasion des Petchénègues et traite avec eux. 920. Giselbert, duc de Lorraine, mécontent de ce que, contre ses droits, Charles le Simple avait mis un évêque à Tongres, s'unit à Henri l'Oiseleur, qui déclare la guerre à Charles le Simple. Cette guerre sera terminée par le traité de Bonn, qui laisse la Lorraine à la France. 921. Charles le Simple est abandonné de tous ses vassaux sous prétexte des vexations de son favori Haganon. Hérivée, archevêque de Reims, lui reste seul fidèle. Garcie de Navarre et le roi de Léon, Ordogno II, sont complètement battus à Yal-de-Junquera par le calife Abdérame III, qui franchit les Pyrénées et s'avance jusqu'à Toulouse. Au retour, son ar- mée chargée de butin est taillée en pièces par le père de Garcie, Sanche, sorti de son monastère. Adalbert, marquis d'Ivrée et gendre de Béren- ger, et Lambert, archevêque de Milan, appellent en Italie, contre Bérenger, Rodolphe, roi de la Bour- gogne transjurane, qui se fait couronner roi d'Italie par Lambert. 922. Robert, frère d'Eudes et son héritier dans le comté de Paris et dans le duché de France, est élu roi par les nobles contre Charles le Simple, qui perd la ville de Laon, dernière place carlo- vingienne. . 923. Ravages exercés dans la Macédoine et la Thrace par le Bulgare Siméon, qui cède cependant aux prières du patriarche et de l'empereur. Bobert de France est proclamé roi de France. 11 est surpris et tué près de Soissons par les gens de Charles le Simple. — Raoul de Bourgogne, gendre de Robert, est proclamé roi. — Charles, trahi dans une entrevue, tombe dans les mains d'Héribert, comte de Vermandois, qui l'enferme à Péronne. — Les Lorrains se donnent à Henri l'Oiseleur et se séparent définitivement de la France. Le roi d'Italie Bérenger est vaincu à Fiorenzola par Rodolphe, roi de la Bourgogne transjurane, qui repasse presque aussitôt après les Alpes. Mort du célèbre médecin musulman Razi, au- teur de plusieurs ouvrages qui ont servi longtemps de base à l'enseignement, même en Europe. Ap. J.-C. 924. Bérenger, roi d'Italie, appelle à son secours les Hongrois contre Rodolphe II, roi de la Bour- gogne transjurane. Ils saccagent Pavie, Cré- mone, etc., et passent de là en France où ils sont battus par Raoul de Bourgogne, roi de France. — Bérenger est assassiné à Vérone. — Le pape Jean X se défait d'Albéric, duc et mar- quis de Spolète, et premier mari de la célèbre Marozzie, mais celle-ci s'empare du château Saint-Ange et domine dans Rome. Avènement d'Athelstan, qui prendra le premier le titre de roi d'Angleterre. Les' Petchénègues sont vaincus par les Russes, qui les empêchent de franchir la limite dé leur empire. 925. Henri l'Oiseleur fonde les margraviats de Brandebourg, de Misnie et de Lusace. Il fait en- tourer de murailles la plupart des villes de ses Etats. Héribert de Vermandois fait élire archevêque de Reims son fils Hugues, à peine âgé de 5 ans, pour jouir des domaines de ce grand siège. 926. Hugues, marquis de Provence, que Berthe, duchesse de Toscane, avait eu de Thibaut, comte d'Arles, son premier mari, est appelé en Italie contre Rodolphe de Bourgogne par le pape Jean X, opprimé dans Rome par Marozzie et Gui, duc de Toscane, son second mari. Hugues est couronné à Milan. Rodolphe se retire sans combattre. 927. Héribert, comte de Vermandois, veut aider Charles le Simple à recouvrer son royaume. Le roi Raoul lui donne le comté de Laon. Charles le Simple est enfermé de nouveau dans le château de Péronne. Le Bulgare Siméon meurt de chagrin d'avoir été vaincu par les Croates. Son successeur Pierre fait la paix avec l'empire grec. 928. Léon VI succède au pape Jean X, que Gui et Marozzie, sa femme, t'ont jeter en prison et étrangler. 929. Mort de Charles le Simple dans le château de Péronne. Les grands se soumettent à Raoul, qui reprend à. Héribert, comte de Vermandois, tout ce qu'il lui avait cédé. Après la mort de Léon VI, Etienne VII, homme obscur, protégé par Marozzie, est proclamé pape. Le général des Karniates, Abou-Taher, entre dans la Mecque, pille le temple de la Caaba et égorge les pèlerins. 930- Le calife Moktader, qui a été déjà deux fois dé- posé et deux fois rétabli, ne peut empêcher les Karmates de ravager le territoire de Bagdad. Raoul de Bourgogne est reconnu pour roi de France par les Aquitains, qu'il délivre des ravages des Normands. Henri l'Oiseleur force le Bohémien Wenceslas à s,e reconnaître son vassal. — Il marie son fils' Othon, âgé de 18 ans, à la fille du roi d'Angle- terre Athelstan, petit-fils d'Alfred le Grand. 93,1. Raoul assiège dans la ville de Reims Héribert de Vermandois, qui se soumet. — Raoul fait élire archevêque de Reims, à la place du fils d'Héribert, Artaud, moine de Saint-Reini. La perte du siège de Reims, à cause des vastes do- maines et des nombreuses places fortes qui dépen- daient de l'évêché, porta un grand coup au comte de Vermandois, qui ne se soutint que par l'appui des Allemands contre Raoul et Hugues le Grand, comte de Paris, fils de Robert et neveu du roi Eudes. Hugues, roi d'Italie, s'associe son fils Lothaire et se rend à Rome dans le dessein de se faire couronner empereur. 932. Ramire II, roi de Léon, enlève Madrid aux Musulmans. Hugues épouse la célèbre Marozzie, veuve de 160 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Gui, duc de Toscane, alors toute-puissante aans Rome. — Albéric, fils de Marozzie, maltraité par Hugues, soulève contre lui toute la ville , le force à retourner en Lombardie, et jette en prison sa mère et son frère le pape Jean XI. Commencements de la dynastie des Bouides, qui enlève le Fars et l'Irak-Adjemi aux Sama- nides. — Le calife Moktader est renversé par le général qui a sauvé l'Egypte de la domination des Fatimites. Celui-ci sera peu après assassiné par le successeur de Moktader, le calife Kader. 933. Les Italiens, mécontents de Hugues, rappellent Rodolphe, roi de la Bourgogne transjurane, mais Hugues les prévient en faisant un accommode- ment avec ce prince auquel il cède la Bourgogne cisjurane, en échange de quoi Rodolphe lui trans- porte tous ses droits sur l'Italie. Fondation du royaume d'Arles, formé de la réunion des deux Bourgognes transjurane et cisjurane. Grande victoire d'Henri l'Oiseleur sur les Hon- grois, à Mersebourg, en Saxe. Henri fit peindre, probablement par des Byzantins, la bataille sur les murs de son appartement , dans le château de Mersebourg. Les habitants de la paroisse de Keus- chberg, près de Mersebourg, la célèbrent annuel- lement. 935. Mort du premier fatimite d'Afrique, Abou- Obéïdollah, à Mahadia, ville qu'il avait fondée pris de Kaïroan, au sud de l'ancienne Carthage. Le calife Ràdi Billah, pressé de tous côtés par les usurpateurs qui avaient démembré l'empire musulman, crée Abubecre Mohammed, fils de Rayek, Emir al Omra ou Emir des Emirs, ce qui signifie commandant des commandants. Ce premier ministre eut l'administration de toutes les affaires militaires et le maniement des finances, d'une manière plus absolue qu'aucun visir. Il of- ficiait même pour le calife dans la grande mos- quée de Bagdad, et son nom était cité dans le service divin par tout l'empire. A cette époque, le califat était à peu près réduit à la ville de Bagdad et à ses dépendances. Il est vrai que dans l'origine les chefs des diverses parties de l'empire parurent révérer le nom du calife, qui était publié dans toutes les mosquées et gravé sur les monnaies. Mais leur vénération diminua peu à peu, et bientôt ils ne regardèrent plus le calife que comme le grand Iman, ou souverain pontife de la religion musulmane, qui n'avait d'autre fonction que de faire la prière publique et des discours au peuple dans la grande mosquée de Bagdad. 936. Mort d'Henri I er l'Oiseleur, au moment où il allait passer en Italie. Les seigneurs allemands nomment pour son successeur son second fils Othon,âgé de 24 ans. L'aîné Tancmar se révolte. L'idolâtrie est rétablie en Bohême par le duc Boleslas, meurtrier de son frère. Hugues d'Arles, malgré le mariage d'une de ses filles avec Albéric, fils de Marozzie, ne peut en- trer dans Rome. Mort du roi de France, Raoul de Bourgogne. Hugues le Grand, duc de France, jaloux d'Héri- bert, comte de Vermandois, qui s'appuyait sur les Allemands, rappelle d'Angleterre Louis d'Outre- mer, fils de Charles le Simple, et le fait nommer roi. Louis cède à Hugues le duché de Bourgogne, laissé vacant par la mort du roi Raoul. 937. Les Hongrois poussent leurs incursions jusque dans le Berry. Abdérame III achève la construction d'un ma- gnifique palais dans la ville nouvelle de Zahra, à 5 milles au sud de Cordoue. 938. Othon I er , roi de Germanie, déclare la guerre au duc de Bohême Boleslas, qui persécute les chrétiens. Ap. J.-C. Grande victoire d'Athelstan, roi d'Angleterre, sur les Danois et leurs alliés à Brunanburgh. Ramire II, roi de Léon, aidé des Navarrais, remporte sur Abdérame III, à Simancas, une éclatante victoire qui coûte, dit-on, 80 000 hommes aux musulmans. 939. Henri le Querelleur, frère puîné d'Othon I er soulève la Saxe et prend le titre de roi. Il est se- condé par le duc de Lorraine, Giselbert, l'arche- vêque de Mayence, et Éberhard,duc de Franconie. Les insurgés reçoivent l'appui de Louis d'Outre- mer, qui passe" la Meuse et s'avance jus]u'en Alsace. Othon fut délivré de tous ses ennemis par la victoire d'Andernac. Eberhard y perdit la vie, Giselbert se noya dans le Rhin en fuyant, et Henri le Querelleur s'humilia aux pieds de son père avec ses principaux partisans, parmi lesquels était Gontran, le riche comte d'Alsace, tige des illustres maisons de Habsbourg et de Lorraine. Henri le Querelleur fut fait peu après duc de Lor- raine. 940. Les Sarrasins établis à Fraxinet occupent le bourg de Saint-Maurice, en Valais. Ils comman- dent de là les passages des Alpes, et dépouillent tous ceux qui osent les franchir. La dignité d'Émir-al-Omra à Bagdad est remplie par le Turc Yahcam. Depuis cette époque, les Turcs ne permettront pas que cette dignité soit accordée à une personne qui ne soit pas de leur race. 941. Les Sarrasins de Sicile s'emparent d'Agrigente et transportent beaucoup de Siciliens en Afrique. Louis d'Outremer, vaincu par Hugues le Grand et par le comte de Vermandois , perd la ville de Laon et se réfugie en Aquitaine. 942. Le roi d'Italie, Hugues d'Arles, secondé par une flotte grecque que lui avait envoyée l'empe- reur de Constantinople, son beau-frère, attaque vigoureusement les Sarrasins de Fraxinet; mais ayant appris que Bérenger, marquis d'Ivree, pe- tit-fils par sa mère de l'empereur Bérenger, son rival à la couronne d'Italie, qui s'était enfui en Allemagne, se disposait à venir lui disputer le trône, il renvoie la flotte grecque et rend aux in- fidèles la position qu'ils occupaient, à condition que s'établissant au point le plus élevé du pas- sage du grand Saint-Bernard et dans les princi- paux cols des Alpes, ils fermeraient le passage de l'Italie à Bérenger. 944. Les Hongrois ravagent la Lombardie et se font payer un tribut par le roi Hugues. Igor, chef des Russes, fait alliance avec les Petchénègues et impose un tribut à Constantin Porphyrogénète. 945. Bérenger, marquis d'Ivrée, appuyé par les Al- lemands, enlève la couronne d'Italie à Hugues d'Arles. Le fils d'Hugues, Lothaire, conserve le ti- tre de roi sans aucun pouvoir. Mort du Russe Igor. 'Son fils, Swiatoslaw, lui succède sous la tutelle de sa mère Olga. Othon I er , roi de Germanie, donne le duché de Bavière à son frère Henri le Querelleur, qui est remplacé dans le duché de Lorraine par Con- rad le Sage, auquel deux ans après Othon donne sa fille Liutgarde en mariage. Malcolm I er , roi d'Ecosse, soutient Edmond I", frère et successeur d'Athelstan, contre ses sujets rebelles, et obtient en retour le pays de Cumber- land, comme fief de l'Angleterre. C'est la pre- mière trace des rapports féodaux qui ont subsisté entre les deux pays. 946. Othon I er , roi de Germanie, force Hugues le Grand à rendre la liberté à Louis d'Outremer, dont il s'était emparé dans une expédition faite en commun entre eux contre la Normandie. Hugues le Grand n'avait cédé aux injonctions du roi de Germanie que quand le roi de France MOYEN AGE. 161 Ap. J.-C. lui eut livré la ville de Laon, la seule place qui lui restât. 947. Othon I er , roi de Germanie, fait désigner par les princes pour lui succéder son fils aîné, Lu- dolph,. âgé de treize ans, qui, l'année suivante, est élu duc de Souabe, à la mort d'Hermann dont il avait épousé la fille.— Il oblige Hugues le Grand, dans une entrevue sur le Chier, de faire une trêve avec Louis d'Outremer. Lotbaire, roi titulaire d'Italie, fils d'Hugues, épouse Adélaïde, fille de Rodolphe II, roi des deux Bourgognes. La reine Olga fonde en Russie la ville de Pskof, au sud du lac du même nom. Assan-Ben-Ali reçoit d'Almanzor, calife d'Afri- que, la Sicile en fief souverain. 948. Louis IV d'Outremer vient se plaindre au con- cile d'Ingelheim des attentats de Hugues le Grand contre ses droits et -de l'usurpation de ses do- maines. Il offre de se défendre des inculpations d'incapacité portées contre lui , soit par le juge- ment du roi Othon, soit par un combat singu- lier. Hugues fut excommunié, mais n'en con- tinua pas moins la guerre. 949. Nouvelle excommunication lancée contre Hugues par un synode assemblé à Trêves. Hugues n'y donne aucune attention. Déclin du pouvoir de de l'Eglise au x c siècle. 950. La paix est rétablie entre Louis et Hugues par l'entremise de Conrad, duede Lorraine. — Louis, qui a. recouvré la ville de Laon, s'associe son fils aîné Lothaire. Othon le Grand, roi de Germanie, soumet Boleslas, duc de Bohême, le rend tributaire et le force à laisser la religion chrétienne pénétrer dans ses Etats. — Il donne à son fils Ludolph, âgé de 16 ans, le duché de Souabe. Lothaire, fils d'Hugues, roi d'Italie, meurt, à ce que Ton croit, empoisonné par Bérenger, mar- quis dTvrée, qui s'empare de la couronne. 951. Adélaïde, veuve de Lothaire, implore l'appui d'Othon le Grand contre Bérenger qui veut la contraindre à épouser son fils Adalbert. — Othon passe en Italie, est proclamé roi dans Pavie et épouse Adélaïde. Expédition de Louis en Auvergne pour réduire les seigneurs révoltés contre Guillaume Tête-d'E- toupes, qu'il leur avait donné pour comte. — Sa mûre Odgive s'échappe de Laon pour se remarier au comte de Verrnandois. 952. Othon rend ses Etats à Bérenger, à condition de les tenir en fief de la couronne de Germanie. 953. Ludolph, fils d'Othon I er , duc de Souabe, avec l'aide de Conrad duc de Franconie et de Lorraine, son beau-frère, attaque son oncle, Henri le Querelleur, duc de Bavière. Othon I er appuie ce dernier. 954. Mort de Louis IV d'Outremer. Son fils Lothaire est couronné, avec l'appui de Hugues le Grand, à l'âge de 15 ans. — Ravages exercés par les Hongrois dans la Lorraine, la Champagne et le duché de Bourgogne. 955. Lothaire donne les duchés de Bourgogne et d'Aquitaine à Hugues le Grand, auquel il doit le trône. Hugues n'e peut réussir à s'emparer de l'Aquitaine. Grande victoire remportée par Othon le Grand sur les Hongrois près d'Augsbourg, en Bavière. Ces barbares ne referont plus d'invasion. — Fin de la guerre civile en Allemagne. Othon ôte la Souabe à son fils et la restitue à Burchard III, de l'ancienne maison ducale. Il enlève aussi la Lorraine à Conrad, et la donne à son frère Bruno, archevêque de Cologne. Ap. J.-C. 956. Othon envoie en Italie son fils Ludolph ré- concilié avec lui au secours d'Albert Azzon, mar- quis d'Est, attaqué par Bérenger qui est dépouillé de ses Etats. Mort de Hugues le Grand. Hugues Capet, son fils aîné, lui succède dans la plus grande partie de ses Etats (duché de France, comté de Paris, abbayes de Saint-Germain des Prés, de Saint- Denis, de Saint-Martin de Tours). Octavien, fils du patrice Albéric, petit-fils de Marozzie, qui avait succédé depuis deux ans à la dignité et à l'autorité de son père, s'empare du saint-siége sous le nom de Jean XII. 957. Mort de Ludolph. Bérenger recouvre ses États. Lothaire, roi de France , réduit presque à la ville de Laon, ne prend aucune part aux guerres des grands vassaux entre eux. Gouvernement de Gerberge et d'Hedwige, sœurs d'Othon le Grand, veuves de Lothaire et de Hugues le Grand. 958. Protection accordée par saint Bruno, arche- vêque de Cologne, et Othon le Grand aux ré- gentes de France. 959. L'empereur d'Orient, Constantin Porphyrogé- nète, est empoisonné par son fils Romanus, dit le jeune, qui lui succède. L'archevêque de Cologne, Bruno, duc de Lor- raine, divise cette province en deux parties, en haute et basse Lorraine, se réserve la dernière et donne le gouvernement de la première, dite aussi Mosellane, à Frédéric comte de Bar, qui fut le premier duc de la haute Lorraine. 960. Don Sanche I er , dit le Gros , est rétabli par Abdérame II sur le trône de Léon, dont il avait été renversé par Ordogno le Mauvais, fils d'Alphonse IV. En Allemagne, découverte des mines d'argent de Hartz, les plus riches de l'Europe. Commencement en Chine de la 19 e dynastie des Song, qui durera 300 ans. 961. Lothaire essaye vainement de s'emparer de la Normandie sur Richard sans Peur. Othon le Grand, appelé par le pape Jean XII contre Bérenger, passe en Italie, dépose Bérenger et est couronné roi d'Italie, à Milan. Alp. Tekin, né à Gazna et sorti de la nation des Turcs Hoëikes, secoue le joug des Samanides et fonde l'empire des Gaznévides, qui devait s'é- tendre depuis la mer Caspienne jusqu'au Gange supérieur. Nicéphore Phocas, général de l'empereur Ro- main II, enlève aux Sarrasins l'île de Candie. Mort du calife de Cordoue Abdérame III, après un règne de 50 ans. Son fils aîné Al-Hakkem II lui succède. 962. Othon I er et Adélaïde reçoivent la couronne impériale, à Rome, des mains du pape Jean XII. Dès lors le diadème de Charlemagne devient in- séparable de la-royauté germanique. Intrigues de Thibaut le Tricheur, comte de Chartres et de Blois. Il réussit à brouiller Lo- thaire avec Richard sans Peur, duc de Nor- mandie. 963. Richard sans Peur remonte la Seine avec une armée de Danois et impose la paix à Lothaire. Othon le Grand fait déposer Jean XII qui tra- vaillait à faire revenir Bérenger, et fait élire à sa place Léon VIII. Les Romains lui prêtent un nouveau serment de fidélité, par lequel ils s'en- gagent en même temps à ne plus élire de pape et à ne plus en permettre la consécration sans son consentement. Romanus II, empereur d'Orient, est empoisonné par sa femme Théophano, qui épouse Nicéphore Phocas et le fait monter sur le trône au préju- dice de ses propres enfants. 162 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 964. Après le départ d'Othon, Jean XII soulève les Romains et fait déposer Léon VIII; il meurt quelque temps après. — Election de Benoit V par les Romains. Il est fait prisonnier par Othon qui rétablit Léon VIII. Minorité des princes aquitains, Guillaume Fi er- à-Bras, fils de Guillaume Tête-d'Eloupes, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine; de Guillaume Taille fer III, comte de Toulouse; de Raymond III, comte de Rouergue. — Pouvoir naissant des comtes et vicomtes de Narbonne, de Béziers, de Carcassonne, de la Marche, de Périgord, dlAn- goulême. Tentative malheureuse de Nicéphore Phocas pour enlever la Sicile aux musulmans. 965. Lothaire, roi de France, attaque Arnoul, comte de Flandre. Grande victoire remportée sur les Sarrasins en Cilicie, par Jean Zimiscès, général de Nicéphore Phocas, dans le lieu appelé depuis la Colline de sang. Les Khozares, maîtres de toute la côte N. E. du Pont-Euxin, et qui avaient étendu leur do- mination sur les Slaves des bords du Volga et de l'Oka, sont vaincus et dispersés par le Russe Swiatoslaw. 966. Mort de Flodoard, chanoine de l'église de Reims, auteur d'une Histoire de Véglise de Reims et d'une chronique de France de 919 à 966, ou- vrages remplis de documents précieux pour cette époque. Lothaire épouse Emma, fille de Lothaire, roi d'Italie, et de la reine Adélaïde. Nicéphore Phocas expulse les Sarrasins de la Cilicie et leur reprend l'île de Chypre, mais il est arrêté devant Antioche, dont le patrice Burzès ^empare quelque temps après. Harald Blaatand, roi de Danemark, vaincu par Othon le Grand, embrasse le christianisme ainsi que la plus grande partie de ses sujets. Micislas I er , duc de Pologne, se fait chrétien à la sollicitation de son épouse, fille de Boles- las I er , duc de Bohême. A la même époque, la Silésie a pour apôtre un prêtre romain, appelé Geofroy, qui fut le premier évêque de Smogra, évêché transporté ensuite à Breslau. 967. Mort de Sanche I er , roi de Léon. Son fils Ra- mire III lui succède sous la tutelle de sa mère. Avènement de Boleslas II, en Bohême. Le christianisme devient dans ce pays la religion dominante. 968. Ambassade de Liutprand à C. P. Il est chargé de demander pour le fils d'Othon I er la main de Théophanie, fille de Romain II. — Refus de Ni- céphore Phocas. Fondation de l'archevêché de Magdebourg par Othon le Grand. Nicéphore Phocas s'avance jusqu'à Nisibe, qu'il attaque sans succès, ravage la Mésopotamie, et repasse l'Euphrate, après avoir fait trembler le calife dans Bagdad. 969. Conquête de l'Egypte par le mahadi fatimite d'Afrique, qui prend alors le titre de calife. Le nom de Moez est substitué à celui du calife de Bagdad dans les prières publiques, et on y ajoute celui d'Ali, l'époux de Fatime. — Fondation du Caire. L'impératrice Théophano soupçonne Nicéphore Phocas de vouloir faire mutiler les deux jeunes princes Basile et Constantin qu'elle avait eus de Romain II. Elle le fait mourir et place sur le trône Jean Zimiscès qui la relègue en Arménie et s'associe Basile et Constantin. 971. Les Russes, les Bulgares et les Turcs menacent C. P. Ils sont vaincus par Bardas, général de Jean Zimiscès, et forcés de- demander la paix. Ap. J.-C. 972. Zimiscès envoie Théophanie, fille de l'empe- reur Romain II, à Othon, qui lui fait épouser son fils. Destruction définitive de la station des Sarra- sins à Fraxinet par Guillaume, comte de Pro- vence, surnommé le Père de la Patrie. Parmi les chefs qui avaient secondé Guillaume dans cette entreprise et qu'il récompensa par le don de terres considérables, il faut citer Gibelin de Gri- maldi et Boniface de Castellane. 973. Mort d'Othon le Grand. Son fils Othon II lui succède. Crescentius, fils de la fameuse Théo- dora, prend le titre de consul et soulève les Ro- mains contre les Allemands. Le Russe Swiatoslaw est vaincu et tué par les Petchénègues. Ses Etats sont partagés entre ses 3 fils. Dans un concile tenu à Latran, saint Ulric, évo- que d'Augsbourg, est reconnu saint. C'est le pre- mier exemple d'une canonisation solennelle. 974. Le pape Benoît VI, créature de l'empereur, est étranglé dans le château Saint-Ange. — Boni- face VII s'empare du saint-siége, mais est expulsé un mois après par les Romains. Il est remplacé par Donus II. Succès des musulmans d'Espagne en Afrique; le dernier prince de la dynastie des Edrissites est conduit prisonnier à Cordoue. 975. Benoit VII, pape. 976. Mort de- l'empereur d'Orient Jean Zimiscès. — Basile et Constantin, fils de Romain II, régnent seuls et conservent le pouvoir pendant 50 ans. Bardas Sclerus , après une vaine tentative pour renverser Basile et Constantin, s'enfuit en Perse. 977. Othon II bat le duc de Bohême, Boleslas II, qui avait embrassé le parti de Henri, duc de Ba- vière, qui aspirait à l'empire. Othon II crée duc de basse Lorraine, Charles, frère de Lothaire, roi de France, à condition qu'il lui prêtera foi et hommage. 978. Lothaire, mécontent de ce que le roi de Ger- manie considérait la Lorraine comme un fief de l'empire, fait une expédition dans ce pays, se fait prêter serment par les grands réunis à Metz, sur- prend Othon II à Aix-la-Chapelle et fait tourner du côté de la France les aigles placées sur le haut du palais de cette ville. Les Allemands le forcent bientôt à la retraite et viennent chanter l'Alléluia sous les murs de Paris. Les Français proposent un duel entre les 2 rois; les Allemands s'y refusent. Mahomet Almanzor, régent du califat de Cor- doue, obtient des avantages signalés sur les chrétiens. Mort d'Edouard II, dit le Martyr, roi d'Angle- terre. — Ethelred 11, son frère, lui succède. Sous son règne, les Danois commencent à faire des invasions fréquentes en Angleterre. 979. Pelegrin, évêque de Passau, rend compte dans une lettre au pape Benoît VII des succès des missionnaires qu'il avait envoyés en Hongrie. 980. Paix entre Lothaire et Othon II. Le premier renonce volontairement, en faveur de son frère Charles, à tout droit sur le duché de Lorraine, et consent à ce que ce prince prête foi et hom- mage au roi de Germanie, comme possesseur d'un fief mouvant de la couronne de Germanie. Le Russe Wladimir, 3 e fils de Swiatoslaw, réunit entre ses mains toutes les possessions russes. 981. Othon II fait massacrer au Vatican les chefs de la noblesse et de la bourgeoisie d'Italie, qu'il avait attirés à un repas de réconciliation, ce qui lui valut le surnom de Sanguinaire. MOYEN AGE. 163 Ap. J.-C. 982. Les Slaves et les Bohèmes, en l'absence d'Othon II ; ravagent le Brandebourg, la Saxe et la Misnie. L'armée d'Othon II est taillée en pièces à Basantello, dans l'Italie méridionale, par les Grecs et les Sarrasins réunis. Mort de Ramire .III, roi de Léon. Son oncle, Bermude II, lui succède. Saint Bernard de Menthon, archidiacre d'Aoste, fonde l'hospice du mont Saint-Bernard. L'Islandais Eric Rauda ou le Rouge, est le premier qui se soit établi dans le Groenland (Terre-Verte) . 983. Othon II meurt à Rome. Son fils, Othon III, lui succède à l'âge de 3 ans. — Lothaire, roi de France, profite de la minorité de ce prince pour s'emparer de Verdun. 984. L'antipape Boniface VII fait mourir le pape Jean XIV. Mort de la célèbre religieuse Hroswitha, abbesse de Gandersheim, qui composa en latin plusieurs récits remarquables , en vers et en prose , et des comédies religieuses. 985. Voyage de Lothaire en Aquitaine. — Mariage de son fils Louis avec Blanche, fille d'un comte . du Midi. Le Scandinave Biarke Herjullson découvre pour la première fois la côte d'un nouveau continent, au N. 0. de l'Europe. 986. Mort du roi Lothaire. Avènement de son fils Louis V, dit le Fainéant. Celui-ci se brouille avec sa mère Emma, accusée de mauvaises mœurs. 987. Charles, duc de basse Lorraine, fait prison- niers la reine Emma et son amant. — Mort de Louis V qu'on dit empoisonné par sa femme Blanche. Fin de la dynastie carlovingienne en France. Hugues Capet, fils de Hugues le Grand, est élu roi par ses vassaux dans l'assemblée de Noyon. Il établit sa résidence à Paris et cède la Bourgogne à son frère Henri. — Protestation impuissante de Charles de Lorraine. Le patrice Crescentius s'empare pour quelque temps de l'autorité souveraine à Rome en chas- sant le pape Jean XV. 988. Charles s'empare de Laon et de Reims, à l'aide de l'archevêque Arnold, son neveu. Inaction de Hugues Capet. L'empereur de Constantinople, Basile, prend Pérévaslaw, capitale des Bulgares. Mort de saint Dunstan, archevêque de Cantor- béry, restaurateur des lettres et de la vie mo- nastique en Angleterre. Théophanie, mère d'Othon III, se rend en Ita- lie où elle fait des actes d'autorité souveraine. Wladimir I er , grand -duc de Russie, se fait . chrétien et épouse Anne, sœur des empereurs grecs, Basile et Constantin. — Il s'empare* de presque toute la Chersonèse Taurique. 990. Hugues Capet fait la guerre à Guillaume Bras-de-Fer, comte de Poitiers. Il assiège inuti- lement la ville de Laon. Soulèvement du peuple de Milan contre son évêque. L'année suivante un soulèvement pareil eut lieu à Crémone, aussi contre l'évèque. Ces deux faits sont le prélude des efforts par lesquels les villes d'Italie arriveront plus tard à la liberté. 991. Charles, surpris en trahison par l'évèque de Laon, est livré à Hugues Capet. Sa captivité à Orléans, avec sa femme, ses enfants et son ne- veu. — La race carlovingienne s'éteint. Avènement de Suénon, fils d'Harold, roi de Danemark . Hugues Capet, n'ayant pu obtenir du pape Jean XV la condamnation d'Arnold, archevêque de Reims, qui avait pris parti pour Charles de J Ap. J.-C. Lorraine, assemble dans le monastère de Saint- Baie, à quelques lieues de Reims, un concile, présidé par Séguin , archevêque ' de Sens , qui prononce la déposition d'Arnold et nomme à sa place le célèbre Gerbert, né à Aurillac , en Au- vergne, qui avait eu pour disciples Othon II et Robert, fils de Hugues Capet. Il avait étudié les sciences chez les Arabes de Cordoue ; on lui at- tribue l'invention d'une horloge à balancier et l'introduction en Europe des chiffres arabes. 994. Mort de Conrad le Pacifique, roi d'Arles et de Bourgogne transjurane, après un règne de 57 ans. — Avènement de son fils aîné, Rodolphe III, surnommé le lâche ou le fainéant. 994. Les Danois et les Norvégiens, conduits par leurs rois Suénon et Olaùs, débarquent en An- gleterre, où ils font un butin considérable. 995. Mahomet Almanzor, régent du califat de Cor- doue, envahit le royaume de Léon. Olaùs I e1 ', roi de Norvège, entreprend ae con- vertir ses sujets. 996. Mort de Hugues Capet. Avènement de son fils Robert. Othon III est couronné empereur, à Rome, par le pape Grégoire V, son parent. 11 bannit de la ville l'agitateur Crescentius. Il reçoit ensuite à Milan la couronne de fer. Almanzor emporte d'assaut la ville de Léon, qu'il détruit de fond en comble. Geïsa, duc des Hongrois, est baptisé le jour de la fête de saint Etienne, avec son fils Waïc, qui garda le nom de ce saint, par saint Adalbert, évêque de Prague. 997. Soulèvement des paysans de Normandie contre leurs seigneurs. Martyre de saint Adalbert, évêque de Prague, apôtre de la Prusse. Etienne I er succède, en Hongrie, à Geisa I er , son père. Il travaille à répandre le christianisme parmi ses sujets. Le doge Pierre Orséolo, après une expédition heureuse sur le littoral dalmate, prend le titre de duc de Dalmatie. 998. Le roi de Navarre, Garcie II, dit le Trembleur, le roi de Léon, Bermude II, et le comte de Cas- tille remportent une éclatante victoire sur Alman- zor, à Calatagnosor, au S. 0. de Soria, vers les sources du Douro. Vaincu pour la première fois, après plus de cinquante batailles livrées aux chrétiens, Almanzor se laisse mourir de faim. Après lui, commence la décadence du califat de Cordoue. Othon III rétablit dans Rome le pape Grégoire V, chassé par Crescentius. Celui-ci est assiégé dans le château Saint-Ange, fait prisonnier et mis à mort. Arnold est rétabli sur le siège de Reims, qu'oc- cupait alors Gerbert, qui reçoit d'Othon III l'ar- chevêché de Ravenne. Robert le Pieux, roi de France, est excommunié par le pape Grégoire V pour avoir épousé Berthe, sa cousine, veuve d'Eudes I er , comte de Blois. Robert répudie Berthe et épouse Constance, iille du comte de Toulouse, Guillaume Taillefer III. 999. Les Bohémiens adoptent les lettres latines et la liturgie latine. Othon III, qui le premier fit reconnaître la suze- raineté de l'empire aux Polonais, érige en mé- tropole l'église de Gnesne, au N. 0. de la Grande- Pologne. — Il fait éleverau pontificat l'archevc pue de Ravenne, Gerbert, qui prend le nom de Syl- vestre II. C'est le premier Français qui ait occupé la chaire de saint Pierre. La puissance des Gaznévides atteint son apogée sous Mahmoud, qui établira sa résidence à Balkh
XIe siècle après Jesus-Christ.
165 Ap. J.-C. Olaf II, le Saint, continue de répandre le chris- tianisme en Norvège. S. Etienne, roi de Hongrie, donne à sa na- tion un code civil, divisé en 55 chapitres et connu sous le nom de Decretum S. Stephani. 1017. Hérésie des Manichéens, découverte en France et étouffée par le roi Robert. La mort d'Edmond Côte de Fer, fils d'Ethelred II, et ,1e mariage de Canut le Grand avec la veuve d'Ethelred, Emma, assurent aux Danofs la pos- session de l'Angleterre. Le prince de Novogorod, fils de Wladimir, laroslaw, contraint son oncle, l'ambitieux Swia- topolk, à se retirer en Pologne. Des Normands, sous prétexte de pèlerinage, arrivent en Italie en plus grand nombre que l'année précédente, et se mettent au service de Mélo, contre les Grecs, qu'ils battent dans plu- sieurs rencontres. 1018. Le traité de Boleslas-Chrobri avec Henri II d'Allemagne affranchit la Pologne de l'hommage féodal envers l'empire. — Le même Boleslas ré- tablit en Russie son gendre, Swiatopolk, et ob- tient en retour la Russie Rouge. 1019. Les Normands, alliés de Mélo, après cinq affaires où ils avaient été vainqueurs, sont enfin défaits par les Grecs, et Mélo s'enfuit en Alle- magne, où il meurt l'année suivante. Les Nor- mands passent alors au service de Pandulf II, prince de Capoue, et de Waimaire III, prince de Salerne. Eudes II réunit la Champagne aux comtés de Blois et de Chartres. Commencement de la gran- deur de la maison de Champagne. Pèlerinage du roi Robert le Pieux à Rome. Soumission définitive des Bulgares par l'empe- reur Basile II, qui forme de leur pays une pro- vince nouvelle. Les Bulgares, transportés au delà du Danube, sont remplacés par des Turcs Patzi- naces ou Petchénègues. En Russie, laroslaw triomphe enfin de son oncle Swiatopolk, mais continue à lutter contre ses neveux et ses frères. 1020. Cinq frères normands, Godefroi Drengot, Asclittin, Rainulf, Osmond et Rodolphe, condui- sent %n Italie un certain nombre de leurs com- patriotes, et vendent leurs services tour à tour aux Grecs, aux Lombards et aux républiques maritimes indépendantes. 1021. L'empereur Henri II arrête les envahisse- ments des Grecs dans l'Italie méridionale. Mort du 3 e calife fatimite Hakkem, célèbre par ses folies et ses cruautés; il s'était fait passer pour Dieu. Abdélasis se rend indépendant à Valence. 1022. En présence du roi Robert et de la reine Constance, le concile d'Orléans condamne au supplice du feu treize manichéens. 1023. Conférence entre Henri II, empereur d'Alle- magne et Robert, roi de France, à Ivoy, sur le Chier, aux frontières de la Champagne et du Luxembourg. Le pape Benoît VIII fait venir à Rome le cé- lèbre musicien Gui, moine d'Arezzo, qui a in- venté les lignes de la gamme et les six notes : a ut, ré, mi, fa, sol, la, » destinées à tenir lieu des points et des lettres dont on faisait usage en musique. La note si a été ajoutée à l'octave par un savant du xvi e siècle. Aboulcasim se rend indépendant à Séville. 1024. Mort de l'empereur Henri IL Fin de la dy- nastie des empereurs saxons. — Avènement de Conrad et de la dynastie franconienne. Les seigneurs italiens offrent leur couronne au roi de France Robert et à Guillaume IV, Ap. J.-C. duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, qui la re- fusent. 1025. Mort de Basile II, empereur d'Orient, après 50 ans de règne. Son frère Constantin VIII règne seul. Le roi d'Allemagne, Conrad II, met le duc de Souabe, qui s'était révolté, au ban de la Diète, et le dépouille de son domaine. 1026. Ismaël se rend indépendant à Tolède. Conrad II, après avoir fait reconnaître, comme roi d'Allemagne, son fils âgé de 9 ans, passe en Italie, où il reçoit, à Monza, la couronne de Lombardie. 1027. Conrad II est couronné empereur à Rome par le pape Jean XIX, en présence de Canut, roi d'Angleterre, et de Rodolphe III, roi d'Arles. Alphonse V, roi de Léon, porte la guerre contre les Maures, au S. O. du Bouro, jusqu'à Viseu; il est tué au siège de cette place. Mort du fils aine du roi Robert. Imbécillité de son 2° fils. Il fait couronner le 3 e , Henri, malgré les intrigues de sa femme Constance en faveur de son 2° fils Robert. Pandulf IV, prince de Capoue, aidé des Nor- mands, se rend maître de Naples, dont le duc Sergius III est obligé de prendre la fuite. 1028. Sanche III dit le Grand, roi de Navarre, de- puis l'an 1000, unit la Castille à la Navarre. Constantin VIII, empereur de C. P., meurt en désignant pour son successeur Romain Argyre, dont la femme Zoé, fille de Constantin, occupera le monde de ses adultères et de ses crimes jusqu'à 72 ans. Le roi Canut le Grand comprime une révolte des Danois et enlève la Norvège au roi Olaf, qui. se réfugie en Russie. 1029. Sergius III, duc de Naples, recouvre ses États, avec l'aide de ces mêmes Normands qui avaient aidé Pandulf à l'en chasser. 11 crée comte leur chef Rainulf, lui fait épouser une de ses parentes et lui donne un grand et fertile territoire entre Naples et Capoue, où les Normands fondent la ville d'Aversa, sur les ruines de l'ancienne Atella. 1030. Mort de Mahmoud, le premier gaznévide du Khorasan; son fils Masoud lui succède. 1031. Mort du roi Robert. Henri I er lui succède, malgré l'opposition de la reine Constance. — Le duc des Normands, Robert le Magnifique, l'affermit sur le trône. L'empereur de C. P. Romain chasse les Sarrasins de la Syrie. Kaïem, calife de Bagdad, protège les savants, entre autres le célèbre Avicenne, qui s'appliqua d'abord à la dialectique et puisa dans Aristote la théorie du syllogisme. La physique du philosophe grec lui donna le goût de la médecine, à laquelle il consacra plusieurs écrits, qui, pendant tout le moyen âge, firent loi dans les écoles d'Italie et de France. Démembrement général du califat. Chaque grande cité a son souverain particulier, qui exerce un pouvoir héréditaire. Tolède, Séville, Gre- nade, Murcie, Saragosse, etc., forment autant de royaumes. 1032. Henri I er cède le duché de Bourgogne à son frère Robert, chef des ducs de Bourgogne de la l re race, et récompense son allié, le duc de Nor- mandie, en lui donnant le Vexin français. Le pouvoir monarchique des doges est restreint à l'élection de Dominique Flabenigo. 1033. Mort de Rodolphe III, roi des deux Bourgogne?, qui formaient le royaume d'Arles. L'empereur Conrad prend possession des deux Bourgognes, à titre de donataire du dernier roi, malgré l'opposition d'Eudes II, comte de Cham-
167 Ap. J.-C qui reçoit la seigneurie d'Ascoli, mais ils ne lui reconnaissent aucun droit de suzeraineté : chacun fut souverain dans la terre qu'il reçut. L'empereur Henri III enlève aux Hongrois le pays situé entre les rivières d'Ens et de Leith, appelé depuis la basse Autriche. 1044. Henri III publie de sages règlements pour maintenir la paix en Allemagne. En Angleterre, Edouard le Confesseur donne à ses peuples les lois communes. Il épouse Edithe, fille du comte Godwin. Ferdinand I er , roi de Léon et de Castille, em- porte d'assaut Viseu et enlève aux Maures La- ruégo, sur le bas Douro, qu'on regardait comme imprenable. 1045. Coïmbre, au S. 0. de Viseu, sur le bas Mon- dégo, ouvre ses portes à Ferdinand 1 er , roi de Léon et de Castille. Godschalk, arrière-petit-fils de Miécislas, prince des Obotrites, fonde le royaume des Vénèdes et de Slavonie, et répand le christianisme dans ces contrées. 1046. Henri III le Noir passe en Italie. Il réunit dans la plaine de Roncaglia, près de Plaisance, tous les feudataires de la couronne avec leurs ar- rière-vassaux. Il tient ensuite à Sutri un concile où Grégoire VI renonce de lui-même au ponti- ficat. Il est conduit en Allemagne, où il est ac- compagné par le célèbre moine Hildebrand. Henri III se rend à Rome, où Swidger, évêque de Bamberg, élu pape sous le nom de Clément II, le couronne empereur. En Espagne, Ferdinand I er s'efforce, en portant ses armes vers le centre et vers l'est de l'Espagne musulmane, de dégager entièrement la vieille Castille. 1047. Concile de Latran, où sont rendus les décrets les plus rigoureux contre la simonie, et où il est ordonné o qu'à l'avenir ce ne sera qu'au gré de l'empereur que l'Eglise de Rome sera pourvuo d'évêque. » Henri III restitue la principauté de Capoue à Pandulfe, qui neuf ans auparavant en avait été dépouillé par Conrad II; Waimaire IV demeure prince de Salerne et d'Amalfi. Il confirme à Dro- gon, seigneur normand, comte de Venouse, frère et successeur de Guillaume, le titre de comte de Pouille, et à Rainulfe, le titre de comte d'Aversa. Suénon III, fils d'Esthrith, sœur de Canut le Grand, fonde dans le Danemark la dynastie des EsthrithideS; qui durera jusqu'au milieu du xv e siècle. 1048. Henri III donne le duché de la haute Lor- raine à Gérard d'Alsace, tige de la maison de Lorraine, qui monta sur le trône impérial en 1745. — Godefroi le Barbu, duc de la basse Lor- raine, fils de Godeftxn I er , à qui Conrad avait permis de réunir les deux Lorraines, proteste contre cette décision de Henri III et est appuyé par Baudouin, comte de Flandre. Guillaume , duc de Normandie, fait la guerre à Geoffroi-Martel, comte d'Anjou. Ferdinand I er , roi de Léon et de Castille, rend tributaire le roi musulman de Tolède. 1049. Le pape Léon IX, conseillé par le moine Hil- debrand, commence la réforme du clergé. Il pré- side tour à tour des conciles à Rome (avril), à Reims (octobre), à Mayence (novembre), pour ré-, primer la simonie et le mariage des prêtres. Ferdinand I er , roi de Castille et de Léon, rend tributaire le roi musulman de Saragosse. 1050. Naissance d'Henri, fils de Henri III, plus tard empereur sous le nom de Henri IV. Abdallah-ben-Yazim jette dans le N. de l'Afrique les fondements de l'empire des Almoravidcs. Ap. J.-C. 1051. Le roi de France Henri I" épouse Anne fille d'Iaroslaw, prince de Russie. Les Grecs font assassiner le chef des Normands Drogon, qui est remplacé par son frère Umfroy dans la principauté de Pouille et dans le comman- dement militaire. 1052. L'empereur Henri III, allié des Polonais, contraint le roi de Bohême Brzétislas à l'hommage et au tribut. 1053. Les Normands battentl'armée du pape Léon IX et le font prisonnier à Civitella. 1053. Le fils atné du comte Godwin, Harold, hérite de sa puissance, et sait se concilier la faveur du roi Edouard et du peuple anglo-saxon. Le pape Léon IX réunit contre les Normands de la Pouille les Grecs et les Allemands, mais il est vaincu et fait prisonnier à Civitella, au nord de Lucérie, par les Normands que commandent Um- froy et son frère consanguin Robert Guiscard. Le patriarche de Constantinople, Michel, dit Cé- rulaire, se déclare contre l'Eglise romaine et re- fuse de se conformer à certains usages du rit latin. 1054. Constantin Monomaque est renversé par la sœur de Zoé, Théodora, qui gouverne sagement l'empire pendant près de deux années. Avec elle devait s'éteindre définitivement la maison macé- donienne qui avait commencé en 867 avec Basile. Le patriarche Michel persiste dans son oppo- sition. Il est excommunié par Léon IX; il en- traîne dans son parti le peuple et le clergé. C'est l'origine du schisme qui depuis a séparé les Grecs de l'Eglise latine. Henri I er . roi de France, est battu par Guil- laume le Bâtard à la rude affaire de Mortemer. Un traité signé à Rouen terminera cette guerre. Edouard III le Confesseur soutient Malcolm,. fils de Duncan, roi d'Ecosse, contre l'usurpateur Macbeth, qui fut vaincu à la bataille de Lan- fanan. Le pape Léon IX, prisonnier des Normands, leur accorde, comme fief relevant du saint-siége, tous les pays qu'ils pourront conquérir en Ca- labre et en Sicile. Il meurt peu après à Rome. 1055. Henri 1", roi de France, réunit au domaine royal le comté de Sens après la mort du comte Renaud II. Après la mort de Léon IX, les Romains de- mandent un pape à l'empereur. L'influence du moine Hildebrand, alors sous-diacre, fait désigner un évêque de Bavière, Victor II. Mort du grand-duc de Russie Iaroslaw, qui a publié de sages lois sous le nom de Vérités pisses, établi des écoles gratuites et travaillé à répandre parmi ses sujets les meilleurs ouvrages de la Grèce. Concile de Tours, où il est défendu à Ferdinand, roi de Castille, qui avait pris le titre d'empereur, sous peine d'excommunication, de s'arroger le titre impérial et de rien faire qui pût porter at- teinte aux droits et prérogatives d'un empereur romain. 1056. Mort de l'empereur Henri III le Noir. Son fils Henri IV, âgé de 6 ans, lui succède sous la tu- telle de sa mère, Agnès d'Aquitaine. 1057. Isaac Comnène, d'une ancienne famille oiigi- naire de Borne, est proclamé empereur par son armée, en Asie. , A la mortd'Umfroy, Robert Guiscard, son irere, prend possession du comté normand de Pouille. La mort d'un neveu laisse sans héritier Edouard le Confesseur qui est sans^enfant. Harold, fils de Godwin, aspire alors au trône. 1058. En Surde, Stcnkill, porté au trône par les Goths, commence la dynastie des Stenkill qui du- rera jusqu'en 1129, 168 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Robert Guiscard, qui, avec l'aide de son frère Roger, a conquis toute la Calabre, est reconnu par les autres seigneurs normands duc de Pouille et de Calabre. Hildebrand, archidiacre, fait élire pape l'évèque de Florence sous le nom de Nicolas II. Le Turc Seldjoucide Togrul-Beg, qui a renversé la dynastie des Bouides, force le calife de Bagdad Kaiem, à le revêtir de la dignité d'Emir-Al-Om- rah. Il prendra aussi le titre de sultan. 1059. Nicolas II rend un décret qui ordonne qu'à l'avenir et aussi longtemps qu'on trouvera parmi le clergé de Rome des sujets dignes d'être élevés au saint-siége, on les préférera au clergé des au- tres églises. L'élection des papes sera faite par les cardinaux prêtres et par les cardinaux évêques du territoire romain; le reste du clergé et le peuple donneront ensuite leur consentement ;• sauf toujours les droits de l'empereur. Robert Guiscard va trouver à Florence le pape Nicolas II, qui lui confirme le titre de duc de Pouille et de Calabre, que lui avaient donné l'an- née précédente les seigneurs normands, et y ajoute la Sicile, qui était à conquérir. Isaac Comnène abdique en faveur de Constan- tin X, Ducas, et se retire dans un monastère. 1060. Mort de Henri I er . Son fils Philippe I er lui succède sous la tutelle de la reine, sa mère, Anne, fille d'Iaroslnw, Constantin de Cartilage ou l'Africain, après avoir étudié 39 ans à Bagdad les sciences gram- maticales, naturelles et exactes des Arabes, et principalement les mathématiques et la médecine, vient, vers cette époque, se fixer au mont Cassin, où il s'occupa à faire connaître aux Occidentaux la médecine d'Hippocrate aussi bien que celle des Arabes. C'est de cette époque que date la cé- lébrité de l'école de médecine établie dans la ville de Salerne. 1061. Roger, frère de Robert, forme, de concert avec lui, le dessein de subjuguer la Sicile, pénètre dans cette île et s'empare de Messine avec 150 ca- valiers. L'évèque de Lucques, qu'Hildebrand, devenu cardinal, a fait élire pape sous le nom d'Alexan- dre II, a pour compétiteur l'évèque de Parme, qui est soutenu par les Allemands. Apparition des Polovtsi, d'origine tartare, qui remplacent les Petchénègues dont l'histoire ne fait plus mention. 1062. Mariage d'Anne de Russie avec Raoul, comte de Crespy et de Valois. — Baudouin V, comte de Flandre, la remplace dans l'administration du royaume. Henri IV est enlevé à sa mère Agnès par Han- non, archevêque de Cologne, et Adalbert, arche- vêque de Brème, qui s'emparent de la régence et se rendent odieux par leur despotisme et par leurs actes de simonie. 1063. Mort de Togrul-Beg, chef des Turcs Seldjou- cides de Perse et de Syrie. — Son neveu Alp- Arslan lui succède. Le calife lui donne l'investi- ture de toutes les charges et dignités dont son pré- décesseur avait été revêtu, et t'honore de plus du titre d'Adhad-dedin ou d'Ezzeddm, qui signifie le protecteur de la religion musulmane. 1064. Pèlerinage de 7000 chevaliers armés en Pa- lestine. Les deux frères Robert Guiscard et Roger atta- quent pour la première fois la ville de Palerme, qui résistera 8 ans. 1065. Mort de Ferdinand I er , 1"' roi de Castille et de Léon. Ses Etats sont partagés entre ses 3 fils. Sanche, l'aîné, obtient la Castille ; Alphonse VI le royaume de Léon et d'Oviédo, et Garcie la Galice et les récentes conquêtes en Portugal. Ap. J.-C. Grande expédition contre les musulmans entre- prise par Sanche-Ramirez, roi d'Aragon, avec l'aide du duc d'Aquitaine, du duc de Bourgogne, du comte d'Urgel; il enlève aux infidèles la place de Balbastro dont il fait une ville épiscopale. Guillaume, duc de Normandie, projette la con- quête de l'Angleterre. — Harold, fils de Godwin, est poussé par une tempête sur les terres de Guy, comte de Ponthieu, qui le livre à Guillaume. Ce- lui-ci se fait accompagner par Harold dans une expédition contre Conon, duc de Bretagne. Au re- tour, Harold prête sur des reliques, à son insu, le serment d'aider Guillaume à obtenir le royaume d'Angleterre après la mort d'Edouard. 1066. Mort d'Edouard le Confesseur. Harold, recom- mandé par Edouard mourant au choix des sei- gneurs saxons, est proclamé roi d'Angleterre. Alexandre II, sous l'inspiration du cardinal Hilde- brand, excommunie Harold et envoie à Guillaume un étendard bénit. Harold défait et tue près d'York son frère Tostig et le roi de Norvège. 3 jours après, débarquement de Guillaume sur les côtes d'Angleterre. Victoire d'Hastings (14 octo- bre). Mort d'Harold. Guillaume est couronné roi à Londres. Introduction de la langue française et du système féodal en Angleterre. ■*- Dépossession méthodique des Anglais. Partage des dépouilles entre les Normands. 1067. Retour de Guillaume en Normandie. Révolte des Anglais. Guillaume revient en Angleterre. Siège et prise d'Exeter. Fuite des chefs anglais vers le nord. 1068. Eudoxie, veuve de Constantin Ducas, donne sa main et le trône à Romain Diogène, qui com- bat les Turcs Seldjoucides. Foulques le Réchin, comte d'Anjou, cède à Phi- lippe I er le Gàtinais. Le roi d'Ecosse Malcolm soutient sans succès les princes Morkar et Edwin, chefs des Anglo-Saxons, contre Guillaume le Conquérant. 1069. Saint Pierre Damien est envoyé en France et en Allemagne, pour défendre la simonie et réfor- mer le clergé. 11 empêche l'empereur Henri IV de répudier Berthe, sa femme. Suénon, roi de Danemark, envoie une expédi- tion sur les côtes de l'Angleterre. Tous les enne- mis de Guillaume se joignent aux Danois et les aident à s'emparer d'York, que reprennent peu après les Normands. 1070. Guelfe ou Welf, de la maison d'Esté, reçoit de l'empereur Henri IV le duché de Bavière. Sanche II, roi de Castille, dépouille son frère Alphonse du royaume de Léon, et le contraint de se faire moine. Celui-ci se retire auprès du roi de Tolède. 1071. Richilde, veuve de Baudouin VI, comte de Flandre, est dépouillée par Robert le Frison. Elle implore le secours de Philippe I e qui est vaincu par Robert à la bataille de Cassel. Pacification de la Flandre. Mariage de Philippe I<"'avec Berthe de Hollande. Usages de Barcelone donnés à la Catalogne par Raymond Bérenger, comte de Provence et de Bar- celone. Sanche II de Castille dépouille du royaume de Galice son autre frère, qui trouve un refuge au- près du roi musulman de Séville. Romain Diogène est fait prisonnier par Alp- Arslan, successeur de Togrul-Beg. Il est ensuite rendu à la liberté, mais il ne retourne au milieu de ses sujets que pour périr dans les supplices. Roger et Robert Guiscard s'emparent de Bari sur les Grecs, et de Catane sur les Sarrasins, et assiègent Palerme par terre et par mer. 1072. Après la prise de Palerme, Roger I 01 ' prend le titre de comte de Sicile. MOYEN AGE. 169 Ap. J.-C. En Espagne, Sanche II de Castille, qui a dé- pouillé ses frères des royaumes de Léon et de Galice, veut traiter de même ses sœurs, mais il est tué en trahison au siège de Zamora. Ses deux frères recouvrent alors leurs Etats. Al- phonse VI, roi de Léon, est reconnu en Castille. En Angleterre, le dernier champion de l'indé- pendance anglaise, Héréward, le héros du Camp de refuge, dans les marais de File d'Ely, fait la paix avec Guillaume qui lui restitue son patrimoine. Mort du Seldjoucide Alp-Arslan. Il a pour suc- cesseur son fils Malek-Shab , auquel le calife Kayem accorde la qualité d'Emir-al-Mouménin, c'est-à-dire de commandant des Fidèles, réservée jusqu'alors aux seuls califes. 1073. Mort du pape Alexandre II. Election de Gré- goire VII (avril), qui diffère son ordination jusqu'à la confirmation de Henri IV (juin) . Grégoire VII est le dernier pape dont le décret d'élection ait été soumis à la sanction impériale. Insurrection des Saxons et des Thuringiens con- tre l'empereur Henri IV. La ville du Mans s'érige en commune. Robert, fils aîné de Guillaume le Conquérant, réclame, les armes à la main, la Normandie que son père lui avait promise. 1074- Le sultan Malek-Shah, successeur d'Alp- Arslan, cède l'Anatolie à Soliman, arrière-petit- fils de Séldjouk, qui commence la dynastie des Seldjoucides de Roum ou d'Iconium. Soliman établit sa résidence à Nicée. Grégoire VII, qui songeait alors à la réunion de l'Eglise grecque et de l'Eglise romaine, exhorte tous les fidèles à défendre l'empire d'Orient contre les Turcs. Concile tenu à Rome, où Grégoire re- nouvelle les décrets de ses prédécesseurs contre la simonie et le mariage des prêtres. Défense est faite aux prélats de recevoir l'investiture de la main des laïques. A l'occasion d'un tumulte qui eut lieu cette année à Cologne, 600 des plus riches négociants quittèrent cette ville. 1075. Henri IV remporte une grande victoire sur les Saxons, près de TUnstrutt. Le prince de Kiev et de Novogorod,. dépouillé par ses frères, met sa couronne sous la protection du saint-siége. Grégoire VII reconnaît le droit héréditaire et transmissible du prince de Kiev à la souveraineté de la Russie, à la condition du serment de fidélité envers le chef de l'Eglise ro- maine. 1076. Assemblée ecclésiastique à Worms dans la- quelle Henri IV fait déposer Grégoire VII, qui le pressait de faire exécuter les décrets des conciles. — Grégoire VII répond à cette mesure en excom- muniant Henri IV et en déliant ses sujets du serment de fidélité. La comtesse Mathilde, après la mort de sa mère Béatrix, entre en possession des immenses do- maines de son père, Boniface le Pieux : Modène, Reggio, Mantoue, Ferrare, Crémone et Canossa, terres allodiales ; marquisat et duché de Toscane, fief d'empire. Un lieutenant du Turc Seldjoucide Malek-Shah enlève au fatimite d'Egypte Damas, et pille à son retour Jérusalem. 1077. L'empereur Henri IV s'humilie à Canossa devant le pape. Il passe trois jours, pieds nus et revêtu d'une simple tunique de laine, dans les fossés de la place. Le pape lui accorde une abso- lution conditionnelle (janvier.) — Les seigneurs d'Allemagne réunis à Forcheim en Franconie élisent à la place de Henri IV le duc de Souabe, Rodolphe (mars). Grégoire VII, d'abord contraire à Rodolphe, approuve ensuite son élection. — La grande comtesse Mathilde fait au saint-siège Ap. J.-C. une donation de tous ses biens sans distinction des alleux et des fiefs relevant de l'empire. Robert Guiscard enlève Salerne à son beau-frère le prince lombard Gisulfe. — Mort de Pandulfe Vl' dernier prince de Bénévent. Robert Guiscard partage la principauté avec le pape ; le 1« eut la ville et le 2 e le territoire. Alphonse VI, roi de Castille et de Léon, consent à -payer au saint-siége un tribut annuel, dont ses successeurs s'affranchiront. Le duc de Pologne Boleslas II le Hardi s'affran- chit de la domination de l'empereur d'Allemagne et prend le titre de roi. Nestor, moine de Kiev, compose sa Chronique, le plus ancien monument de l'histoire russe. — C'est aussi à cette année que se termine l'ouvrage de Lambert d'Aschaffenbourg, moine de Hirsch- feld, qui a raconté les événements compris entre les années 1039 et 1077. 1078. Guerre en Allemagne entre Henri IV et Rodolphe de Souabe. Guillaume le Conquérant fait construire la tour de Londres, pour contenir les Anglo-Saxons. Il envoie contre Malcolm, roi d'Ecosse, qui refusait l'hommage, son fils aîné Robert, qui, pour tenir en respect les Écossais, fonde sur la Tyne la ville de Newcastle. 1079. Grandes observations astronomiques ordon- nées par Malek-Schah-Dgélaleddin, réformation du calendrier persan et établissement d'une nou- velle ère datant du 14 mars 1079 et dite ère Dgélaléenne. Dans un concile tenu à Rome, Grégoire VII introduit un nouveau serment que les évêques devaient lui prêter et dont le principal objet était non pas seulement l'obéissance canonique, mais la foi et l'hommage que le pape s'appropriait à lui seul. Combat singulier de Robert de Normandie contre Guillaume, son père, devant le château de Gerberoy, dans le Beauvoisis sur les confins de la Normandie. Réconciliation momentanée du père et du fils. S. Ladislas, roi de Hongrie, fait la conquête de l'Esclavonie, située entre la Save et la Drave. 1080. Élection de l'anti-pape Guibert. — Rodolphe de Souabe périt à la bataille de Wolsksheim en Thuringe de la main de Godèfroy de Bouillon, qui portait la bannière impériale. — Rappro- chement entre Robert Guiscard et Grégoire VII, qui veut l'opposer à Henri IV. En Angleterre, Guillaume fait commencer le relevé des terres, des forêts, en un mot de toutes les richesses agricoles de l'Angleterre dans le grand terrier du royaume (Dooms day Book, livre du jugement) , destiné à répartir méthodique- ment les taxes rigoureuses qui pesaient sur les Anglais. Mariage de la fille de Robert I er , duc de Bour- gogne, avec le roi de Léon et de Castille. Canut IV le saint, roi de Danemark, fait la conquête de la Livonie, où il répand la foi. Boleslas le Hardi, roi de Pologne, ayant tué Stanislas, évêque de Cracovie, qui l'avait excom- munié, Grégoire VII dépose ce prince , délie ses sujets du serment de fidélité et défend aux évêques de Pologne de couronner désormais un roi sans le consentement exprès du pape. 1081. Henri IV passe en Italie, où il assiège Rome. — Grégoire renouvelle contre ce prince la sen- tence d'excommunication. — Les rebelles alle- mands proclament roi Hermann de Luxembourg. Grégoire VII exige de ce prince un serment formel d'hommage et de vasselage. Alexis 1 er Comnène, neveu d'Isaac qui a régne en 1057, devient empereur de Constantinople. 170 CHRONOLOGIE. Ap. J.-C. Il a à combattre contre Robert Guiscard, qui s'empare de Corfou, de Butrinto, de Valona dans l'Illyrie. Il défend en personne pendant plusieurs mois la ville de Durazzo. 1083. Bohémond, fils de Robert Guiscard, bat deux fois les troupes d'Alexis Comnène. Jl échoue devant Larisse. 1084. Prise de Rome par Henri IV, qui s'y fait sacrer empereur par l'anti-pape Guibert. Grégoire VII, assiégé dans le château Saint- Ange, est secouru par Robert Guiscard. Fondation de l'ordre des Chartreux , par saint Bruno. 1085. Prise de Tolède par Alphonse VI. Les princes musulmans d'Espagne, effrayés des progrès des chrétiens, appellent à leur secours Yousouf, sou- verain des Almoravides d'Afrique. Grégoire VJI meurt à Salerne. Il est le premier qui ait prescrit que le nom de pape ne serait porté que par l'évêque de Rome. — Mort de Robert Guiscard dans l'île de Céphalénic, dans la guerre contre l'empire grec. Partage de ses Etats entre ses fils Bohémond et Roger Bursa et son frère Roger de Sicile. Le 1 er a la principauté de Tarente, Otrante et Gallipoli ; le 2° est duc de Calabre et de Pouille ; le 3° conserve la moitié de la Calabre. Mort de Soliman, sultan d'Iconium. Son empire est partagé entre les gouverneurs de provinces ; sept ans d'anarchie. 1086. Grande victoire remportée à Zallaka sur Alphonse VI par Yousouf avec une armée com- posée de Berbères, de Nègres et de toutes les tribus qui errent dans les vallées de l'Atlas. Canut IV, roi de Danemark, périt assassiné pour avoir voulu établir la dîme ecclésiastique. Sa veuve, fille de Robert le Frison, comte de Flandre, retourne en Flandre avec son fils. Guillaume le Conquérant opère un changement essentiel dans le système féodal introduit sur le continent. Il se fit prêter l'hommage lige non- seulement par les vassaux de la couronne, mais aussi par les arrière- vassaux, qui devinrent ainsi immédiatement dépendants du roi, tandis que partout ailleurs ils étaient sous les ordres de leurs seigneurs. 1087. Guerre entre Philippe 1 er et Guillaume le Conquérant au sujet du Vexin français. Mort de Guillaume à Rouen après lïncendie°de Nantes. Il laisse la Normandie à son fils aîné, Robert, et l'An- gleterre à Guillaume le Roux, son second fils. Celui-ci aura pour conseiller son ancien précep- teur, l'Italien Lanfranc, devenu primat et arche- vêque de Cantorbéry. Peu de temps avant sa mort, Guillaume le Conquérant avait fait une loi qui accrut d'une manière exorbitante l'autorité des évêques d'Angleterre. Il défendit d'appeler des affaires ecclésiastiques aux tribunaux civils, et ordonna l'établissement par les évêques de tri- bunaux ecclésiastiques. Ladislas I er , roi de Hongrie, réunit à ses États la Croatie, comme héritier de sa sœur, veuve du dernier roi. 1088. L'Alrnoravide Yousouf, qui était retourné en Afrique, est rappelé contre Alphonse VI, mais ne fait rien d'important. Mort de l'anti-césar Hermann de Lunembourg. 1089. Beauvais, ville épiscopale, s'érige en com- mune. 1090. 3 e expédition en Espagne de l'almoravide Yousouf qui ravage le territoire de Tolède et détrône le roi musulman de Grenade. Alphonse VI, roi de Léon et de Castille, sub- stitue, par les conseils d'un abbé français, légat du saint-siége, le rit gallican, qui était celui — TABLES, Ap. J.-C. de l'Eglise romaine, au rit tolétain ou mozara- bique. — Mariage d'Urraque, fille d'Alphonse VI et de Constance, née dans la Bourgogne ducale, et de Raymond, de la maison comtale de Bour- gogne. Philippe I er , roi de France, prend le parti de Robert Courte-Heuse contre son frère, Guillaume II le Roux. Henri IV ravage les terres de la comtesse Ma- thilde, alliée de l'Église, qui vient de se remarier avec VVelf, le fils du duc de Bavière, petit-fils du marquis d'Esté. 1091. L'Alrnoravide Yousouf prend Séville et pour- suit la conquête de l'Espagne musulmane. Par décision du concile de Léon, Alphonse VI fait renoncer ses sujets à l'usage des caractères gothiques pour les caractères latins. Les Moza- rabes gardent l'écriture et la langue gothiques. Ladislas, roi de Hongrie, dont la sœur avait épousé DimitrySuinimir, l'un des derniers rois de la Croatie et Dalmatie, s'empare de la meilleure partie de la Croatie à la sollicitation des grands du royaume. Naissance dans les montagnes de l'Irak-Persique de la célèbre secte des Assassins, dont le chef sera appelé le Vieux de la montagne. 1092. Résistance du royaume de Valence à l'invasion almoravide, avec l'aide des chrétiens de Castille. Rodrigue Diaz de Bivar, dit le Cid, à la tête des troupes d'Alphonse, défend Valence qui ne suc- combe que par la trahison. Philippe I er , roi de France, enlève et épouse Bertrade, femme de Foulques le Réchin, comte d'Anjou, après avoir répudié Berthe de Hol- lande. Concile de Soissons, où est condamnée l'hérésie de Roscelin qui soutenait que les universaux ou idées générales n'étaient que des noms. 11 appli- quait cette doctrine au mystère de la trinite. Kilidge-Arslan, fils aîné du sultan Soliman, réunit entre ses mains l'Etat seldjoucide d'Iconium. 1093. Conquête par les Almoravides du royaume musulman de Badajoz. Conrad, fils d'Henri IV, se révolte contre son père et se fait couronner roi d'Italie à Milan. Il est appuyé par la comtesse Mathilde, sa tante, et par le pape, auquel il promet de renoncer aux investitures ecclésiastiques. Anselme, Italien, abbé du Bec en Normandie, est élevé à l'archevêché de Cantorbéry. Mort du Turc Seldjoucide Malek-Schah. Après lui, l'empire des Seldjoucides sera divisé en quatre dynasties. La branche aînée restera mai- tresse de la Perse ; celle de Kerman régnera aux bords de l'océan Indien, celle des Atabecks domi- nera en Syrie, et les sultans de Roum resteront maîtres de l'Asie Mineure. 1094- Le Cid établit sa résidence à Valence dont il s'est emparé avec l'aide de toute la noblesse chrétienne. Un évêché y est établi. ■Pierre l'Ermite, natif d'Amiens, fait un pèleri- nage en Palestine, où il est vivement ému à la vue des souffrances qu'endurent les chrétiens. 1095. Welf, fils du duc de Bavière, divorce d'avec la comtesse Mathilde et abandonne le parti pon- t tifical. Alphonse VI, roi de Castille, donne la main de sa fille naturelle Thérèse, avec la possession des pays entre le bas Minho et le bas Douro, et de tout ce qu'il pourrait conquérir sur les Maures au S. O., à Henri, de la maison ducale de Bour- gogne. Mort du roi de Hongrie Ladislas 1 er le Saint, au moment où il se disposait à aller combattre les infidèles en Asie. Concile de Plaisance, où le pape Urbain II re- MOYEN AGE. 171 Ap. J.-C. nouvelle les décrets contre la simonie et le ma- riage des prêtres et reçoit les ambassadeurs grecs qui viennent implorer les peuples le d'Occident contre les infidèles (mars). — Concile de Cler- mont, présidé par Urbain II; Philippe I er y est de nouveau excommunié pour son mariage adul- tère, et la l ,e croisade y est prêchée par Urbain II et Pierre l'Ermite. 1096. Les premières bandes de croisés, conduites séparément par Gauthier Sans-Avoir, gentil- homme français, par Pierre l'Ermite, et par Go- descalc, prêtre du Palatinat, sont exterminées en Hongrie ou dans d'Asie Mineure. — Dans le mois d'août, départ de Godefroy de Bouillon, duc de la basse Lorraine, et de Baudouin du Bourg, son parent, avec les Frisons et les Lorrains. — Peu après, départ des pèlerins armés de la Flandre, de l'Angleterre , du milieu et du nord de la France sous la conduite de Hugues le Grand, comte de Vermandois, frère de Philippe I er , d'Etienne, comte de Blois et de Chartres, de Robert Courte-Heuse, duc de Normandie, d'Eu- stache, comte de Boulogne, père de Godefroy de Bouillon. Les Normands de la Pouille sous la conduite de Bohémond , prince de Tarente, et de Tancrède, son parent, se joignent à cette armée devant Amalfi. Enfin vers la fin de novembre, les croisés des pays situés entre l'embouchure de la Garonne et celle du Var partent sous la conduite de Raymond, duc de Narbonne, et comte de Pro- vence, de Toulouse et de Rouergue. Cette armée traversa la Lombardie pour se rendre en Dalrnatie. Le rendez-vous général,était à Constantinople. Le vizir du calife d'Egypte enlève aux Turcs Ortok-ides la ville de Jérusalem, qu'ils avaient replacée sous la suzeraineté nominale des califes de Badgad. . Alexis Commène obtient des principaux chefs des croisés l'hommage féodal de leurs conquêtes futures; et, après avoir reçu leur serment, il s'empresse de les transporter sur la côte d'Asie. — Prise de Nicée, où le sultan seldjoucide d'Ico- nium, Kilidge-Arslan, avait enfermé sa famille et ses trésors. Les Grecs sont remis en possession de cette ville. — Défaite des musulmans à Do- rylée, en Phrygie. — Baudouin, frère de Gode- froy de Bouillon, appelé par les habitants d'Edesse, ose traverser, à la tête de 80 cavaliers, une vaste étendue de pays pour se jeter dans cette ville, dont la souveraineté lui fut déférée. Philippe I er consent à renvoyer Bertrade de Montfort, et est relevé de son excommunication. 1098. Prise d'Antioche par les croisés, après sept mois de siège. Cette ville reste en toute propriété au Normand Bohémond, dont les descendants y régnent jusqu'en 1268. — Les troupes envoyées de Bagdad sous Kerbogath, général du Turc Bar- biarok, arrivent trop tard; unies à celles de Da- mas et d'Alep, elles sont taillées en pièces, près d'Antioche. L'empereur Henri IV fait mettre au ban de l'Empire son fils rebelle Conrad, et désigner pour successeur son second fils, Henri, âgé de 17 ans. Saint Robert de Champagne, fondateur de l'abbaye de Molême, établit le couvent bénédictin de Cîteaux, en Bourgogne. L'empereur Henri IV investit Humbert II, sei- gneur de la Tarentaise, des marches de Suze et de Turin. C'est là l'origine de la principauté de Savoie-Piémont. Roger I er , comte de Sicile, passe avec le pape Urbain II un concordat, par lequel il obtient pour lui et tous ses successeurs la qualité et les prérogatives de légat^né du sainl-siége, ce qui donna lieu depuis à l'établissement du fameux tribunal de la monarchie de Sicile. Ap. J.-C. . 1099- Mort du Cid à Valence, qui est défendue con- tre les Almoravides par la veuve du Cid et Henri de Bourgogne. Les croisés arrivent le 7 juin devant Jérusalem, qu'ils assiègent pendant 39 jours. Prise de Jéru- salem (15 juillet). La soumission de la Palestine est assurée par la victoire de Godefroy de Bouil- lon, à Ascalon, sur deux cent mille musulmans envoyés trop tard par le calife fatimite d'Egypte au secours de Jérusalem. Godefroi est élu roi de Jérusalem. Il organisa la société féodale de l'O- rient, dont les Assises, rédigées en français, se- ront le code. L'exécution des lois fut remise à trois juridictions : la cour du roi, celle du vi- comte de Jérusalem, et le tribunal syrien pour juger les indigènes. Les grands vassaux sont : le prince d'Antioche, le comte de Tripoli en Phé- nicie (1109), le comte d'Edesse, où est déjà établi Baudouin, frère de Godefroy. Le roi ne relève que du pape, dont le légat Daymbert, ar- chevêque de Pise, reçoit le siège patriarcal de Jérusalem. Philippe I e1 ' associe son fils Louis à la royauté. 1100. Mort de Guillaume II le Roux. Son frère, Henri I 01 ' Beau-Clerc ou le Savant, lui succède. Ce prince s'attache à se concilier la population anglo-saxonne. Mort de Godefroy de Bouillon, roi de Jérusa- lem. On choisit pour lui. succéder son frère Bau- douin I er , qui renonce au comté d'Edesse. — Ce comté passe à son cousin Baudouin du Bourg, qui le laisse à son tour à Josselin de Courtenay. — Création de l'ordre religieux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem par Gérard d'Avesnes, originaire du Hainaut. Publication par l'École de Salerne d'un célèbre ouvrage de médecine, recueil d'aphorismes en vers latins, dédié à Robert, fils de Guillaume le Conquérant, qui, au retour de la croisade, avait été soigné par le médecin de l'Ecole d'une bles- sure empoisonnée. Eudes-Harpin, vicomte de Bourges, se dispo- sant à partir pour la terre sainte avec le duc d'Aquitaine, vend à Philippe I e1 ' sa vicomte 60000 sous d'or.
XIIe siècle après Jésus-Christ.
Fin de la querelle des investitures. — Développement de la révolution communale en France. — Avènement de la maison des Plantagenets en Angleterre. — Lutte de Henri II Plantagenet et de Thomas Becket. — Com- mencement de la querelle des Guelfes et des Gibelins. — Rôle national de la papauté qui défend l'indépen- dance de l'Italie contre les empereurs dAllemagne. — Continuation de la lutte des princes chrétiens contre les Maures. — Origine des Cortès. — Deuxième et troi- sième croisades.- Continuation de la lutte des réalistes et des nominaux. — Grandes figures d Abailard et de saint Bernard. — Origine des romans de chevalerie. — Grands travaux dAverroès de Cordoue , qui étudie Galien et commente Aristote. 1101. Mort de Conrad, fils rebelle d'Henri IV. Louis, fils de Philippe I er , protège les églises contre les seigneurs de Montmorency et d'autres barons. Guerre entre Henri I", roi d'Angleterre et son frère Robert duc de Normandie, au sujet du trône d'Angleterre, qui venait d'être enlevé à Robert, pour la deuxième fois. Saint Anselme, archevê- que de Cantorbéry, ménagea entre eux une ré- conciliation. Robert renonça à ses prétentions sur l'Angleterre, et Henri lui abandonna les châ- teaux qu'il possédait en Normandie, se réservant seulement celui de Domfront. Le sultan seldjoucide dTconium, Kilidge Ars-
lan arrête à l'entrée de l'Asie Mineure trois années173 Ap. J.-C. 1112. Le concile de Latran déclare la nullité du privilège arraché par la force au souverain pon- tife, et Gui, archevêque de Vienne et légat du saint-siége, fait excommunier son seigneur su- zerain par un synode tenu dans sa ville métro- politaine. Guerre entre les époux divorcés ; la reine de Castille et le roi d'Aragon. Le comte de Portugal périt en marchant au secours d'Urraque, sa belle- sœur. 1113. Pascal II confirme les statuts de l'ordre reli- gieux et militaire, fondé par Gérard, l'an 1100, sous le nom d'Hôpital de Saint-Jean de Jérusa- lem. Les maîtres de l'ordre seront élus par les frères. Mort de Swiatopolk II, à Kiev. Sous son règne, le commerce de la Russie est passé entre les mains des juifs. Il a pour successeur le fils de . Wséwolod I er , Wladimir, de la branche ducale établie à Péréïaslaw depuis 1066. Ce prince ne sauve de la mort les juifs, devenus odieux au peuple, qu'en les bannissant à perpétuité. 1114. La défection du comte d'Anjou, qu'Henri I er se concilia, en lui demandant la main de sa fille pour le prince héréditaire de l'Angleterre, et celle de Thibaut, comte de Meaux et de Chartres, ef- frayent Louis le Gros et l'amènent à conclure la paix de Gisors. Mariage de Henri V avec Mathilde, fille de Henri I er , âgée de 10 ans. Un concile casse le mariage d'Urraque et d'Al- Shonse. UFraque administre la Castille au nom e son fils mineur. Fondation de l'abbaye de Clairvaux par saint Bernard, dans la vallée d Absinthe, en Cham- pagne. 1115. Mort de la comtesse Mathilde. Henri V ré- clame toute la succession, soit comme seigneur direct, soit comme héritier allodial, et en prend possession. Henri V rétablit le duché de Franconie en fa- veur de son neveu Conrad de Hohenstaufen, frère du duc de Souabe. 1116. La lutte recommence entre Henri V et Pas- cal II, qui, dans un concile tenu au Latran, con- damne le privilège qu'il a accordé en 1111. Établissement de la commune de Soissons. La captivité de Guillaume II, comte de Nevers et d'Auxerre, arbitrairement détenu par un vassal de Henri, devient l'occasion d'une nouvelle rup- ture entre Henri I er et Louis le Gros. 1117. Pascal II s'enfuit de Rome à l'approche d'Henri V, qui se fait couronner pour la seconde fois par Maurice Bourdin, archevêque de Braga. Louis le Gros abat la citadelle et met fin à la tyrannie des sires d'Enguerrand de Coucy. 1118. Louis VI s'assure l'alliance de Foulques d'An- jou, en lui rendant la charge de grand sénéchal. — Soulèvement des seigneurs normands en fa- veur de Guillaume Cliton. Mort de Baudouin P r , roi de Jérusalem. Bau- douin du Bourg, comte d'Édesse, lui succède. Neuf chevaliers, que le hasard avait réunis en Palestine, fondent une confrérie qui devint l'ori- gine de l'ordre des templiers. Un seigneur de la maison des comtes de Champagne, Hugues de Payens, ainsi nommé d'une terre située dans les environs de Troyes , en fut le premier grand maître. Baudouin II leur accorda une aile de son palais, que l'on disait avoir fait partie de l'ancien temple de Salomon. De là ils furent appelés frères de la milice du Temple, Templiers. Le concile de Troyes, tenu en 1 1 28, approuva l'insti- tut, lui donna une règle rédigée par saint Ber- nard, et ordonna que les Templiers porteraient Ap. J.-C. l'habit blanc, sur lequel Eugène TV leur permit en 1146, d'attacher une croix rouge. } Alphonse le Batailleur assiège et prend Sara- gosse, que les Almoravides ne peuvent secourir à temps, et dont il fait sa capitale. Mort de Pascal II. Son successeur, Gélase II, continue la lutte avec Henri V qui, conseillé par le célèbre jurisconsulte Irnerius, fait élire pape et confirmer par le peuple Maurice Bourdin, qui prit le nom de Grégoire VIII. 1119. Henri I" se réconcilie avec Foulques d'An- jou, et défait Louis VI à Brenneville. Trois com- battants seulement furent tués dans cette jour- née, qui fut plutôt un tournois qu'une bataille. Gélase II meurt en France, à Cluny. Les car- dinaux qui l'avaient accompagné nomment à sa place Guy, archevêque de Vienne, qui prit le nom de Calixte II. — Concile de Reims, où Ca- lixte. II excommunie l'empereur Henri V, et fait des canons contre la simonie et le mariage des prêtres, et pour la trêve de Dieu. — A Gisors, Calixte II réconcilie Henri I er et Louis le Gros, mais il ne peut faire accepter à Henri les décrets contre les investitures. 1 120. Le pape Calixte II rentre en triomphe à Rome, après avoir fait déposer l'antipape Bourdin. Guillaume, seul fils légitime de Henri I er , roi d'Angleterre, périt dans un naufrage. Premières lettres royales de committimus (12 avril) : par ces lettres, le roi permet à l'abbé de Tiron de^ se soustraire à ses juges ordinaires et de faire évoquer sa cause par-devant le tribu- nal royal. Jean Comnène, fils et successeur d'Alexis I er , aura à lutter contre les Turcs Seldjoucides, les Turcs Patzinaces ou Petchénègues, et contre, les Serviens. 1121. Louis le Gros intervient entre le comte d'Au- vergne, Guillaume VI, et l'évêque de Clermont, et contraindra deux fois le premier à faire sa sou- mission. Sédition à Cordoue, à cause des excès des troupes almoravides. — En Afrique, dans la pro- vince de Sous, première révolte dAl-Mahdy, qui doit fonder, sur la ruine des Almoravides, la dy- nastie des Almohades. Un évêque, Éric, passe du Groenland dans le Vinland, pour prêcher la foi à ses compatriotes, encore païens. 1122. Concordat de Worms, entre le pape Calixte II et l'empereur Henri V. Celui-ci renonce à l'in- vestiture par la crosse et l'anneau, accorde aux Églises le droit d'élire librement et de consacrer leurs prélats, et promet de rendre et faire rendre à l'Église de Rome les possessions et les droits régaliens qui lui avaient été enlevés depuis l'ori- gine de la contestation. Le pape consent que les évêques et les abbés d'Allemagne soient élus en présence de l'empereur. Concile de Soissons, où le Traité sur la Tri- nité, d'Abailard, est condamné comme hérétique. Abailard est obligé de le brûler de sa main. Élection de l'abbé Suger à Saint-Denis. 1123. Concile général, le premier tenu en Occi- dent, à Latran, près de Rome ; il confirme^ les principales décisions des autres conciles géné- raux. Assemblée des barons normands à la croix de saint Leufroi, en faveur de Guillaume Cliton. A la demande de Baudouin II, roi de Jérusa- lem, le doge Dominique Micheli conduit une flotte considérable en Palestine : première victoire près de Jaffa. — Baudouin II tombe dans une em- buscade que lui avait dressée l'ortokide Balak, sultan d'Alep. Eus tache Grenier, seigneur de Ce- 174 CHRONOLOGIE. — TABLES. ft.p J.-C. sarée et de Sidon, et connétable du royaume, est nommé régent. Il meurt peu après et est rem- placé dans les deux charges par Guillaume de BuriSj seigneur de Tibériade. 1124. Le roi d'Angleterre appelle en France son gendre, l'empereur Henri V. Louis le Gros op- pose à l'invasion germanique le plus formidable armement qui eût été encore commandé par un prince de la 3 e race. Il convoque ses vassaux et les milices communales, appelées pour la pre- mière fois sous Y oriflamme, bannière nationale, au cri de Mont-Joie Saint-Denis, et force l'em- pereur à repasser le Rhin. Avec l'assistance de Dominico Michaeli, doge de Venise, les chrétiens entreprennent le siège de Tyr. — Avant de commencer le siège, les chré- tiens avaient conclu avec la république de Venise le traité de Saint-Jean-d'Acre, qui met entre les mains des Vénitiens le commerce du Levant. • — Baudouin II recouvre la liberté. Conversion d'un chef slave de la Poméranic. 11 fonde un évêché à Julia ou Wallin, qui devint une des principales villes de commerce du Nord. 1125. Mort d'Henri V, empereur d'Allemagne . Extinc- tion de la maison de Franconie. Election de Lo- thaire, duc de Saxe, qui avait pour concurrents, Conrad, duc de Franconie, et Frédéric, duc de Souabe, neveux d'Henri V, par sa sœur Agnès; Léopold, margrave d'Autriche, qui avait épousé la sœur de Henri V, et Charles le Bon, comte de Flandre. Le comte de Blois, qui possédait déjà le comté de Chartres et de Brie, devient comte de Cham- pagne. Fin de la contestation entre le comte de Bar- celone et celui de Toulouse, au sujet de la suc- cession des comtes ou marquis de Provence, dont la famille s'était éteinte vers 1108. Le comte de Barcelone eut la Provence méridionale, le comte de Toulouse l'occidentale. La Durance faisait la limite. Avignon et les autres endroits situés sur les deux bords de cette rivière furent partagés entre les deux comtes. Depuis cette époque, on donna plus particulièrement la qualité de mar- quisat à la partie qu'obtint le comte de Toulouse, et celle de comté à la partie qui échut à celui de Barcelone. 1126. Alphonse, roi d'Aragon, entreprend contre les Almoravides une expédition qui lui vaut le sur- nom de Batailleur. — Alphonse Raymond VII, âgé de 20 ans, commence à régner en Castille, après la mort de sa mère Urraque. Lutte entre le prince des Vandales et son on- cle, le roi de Danemark, qui est appuyé par le duc de Slesvig, roi des Obotrites. — Destruction de Lubeck par le prince slave de Rugen, qui fonde une ville de son nom, Ratzebourg. Sobieslas, 5° fils de Wratislas, met fin à la guerre civile qui durait en Bohême depuis 26 ans, et reçoit l'investiture de ce pays du roi de Ger- manie, Lothaire II. Lothaire II donne son duché de Saxe à Henri le Superbe, fils de Henri le Noir et duc de Bavière. L'année suivante, il lui fera épouser sa fille Gertrude. 1127. Henri I er , roi d'Angleterre, fait reconnaître pour son héritière sa fille Mathilde, veuve d'Henri V, empereur d'Allemagne. L'empereur Lothaire confère le vicariat ou le gouvernement du royaume de Bourgogne à Con- rad, duc de Zaringue, qui prit le titre de régent de Bourgogne. Louis le Gros accorde à Guillaume Cliton, qu'il n'a pu faire rentrer dans son héritage de Nor- mandie, la main de sa belle-sœur, et lui donne pour apanage Chaurnont, Pontoise et le Vexin, et bientôt après le comté de Flandre, dont le comte Ap. J.-C. Charles le Bon, venait d'être assassiné, mais ce comté fut contesté par Thierry d'Alsace à Guil- laume qui périt l'année suivante. Prise de Corne par les Milanais après une guerre de 10 ans. Mort de Guillaume, duc de Pouille et de Ca- labre, petit-fils de Robert Guiscard. Roger II, grand .comte de Calabre et de Sicile, et le pape Honorius II se disputent son héritage. Les lieutenants des sultans turcs, appelés Ata- becks ou pères du peuple, forment des dynasties indépendantes dans l'Irak-Arabi, dans l'Ader-baïd- jan en Médie, dans le Fârsistan en Perse, et dans le Laristan sur les côtes du golfe Persique. Zen- ghi devient Atabek de Mossoul; il dépendra du Turc Seldjoucide, qui domine dans l'Iran . 1128. Roger II contraint Honorius II à lui donner l'investiture des duchés de Pouille et de Calabre, et même de celui de Naples, qui appartient encore aux Grecs. Conrad de Hohenstaufen, revenu de la Pales- tine, se fait couronner roi des Romains à Monza, puis à Milan. Il est excommunié par le pape Honorius II. Mariage d'Alphonse VIII, roi de Castille et de dona Bérengère, fille de Raymond IV, comte de Barcelone. Zenghi, atabek de Mossoul, s'empare d'Alep. 1129. Mariage de Mathilde, fille du roi d'Angleterre, Henri 1 er , avecGeoffroy Plantagenet, comte d'Anjou. 1130. Mort d'Honorius II (février). Le lendemain, avant qu'on sût qu'Honorius n'existait plus, 16 cardinaux nomment Innocent II. Les autres cardinaux, qui faisaient la majorité, choisissent Anaclet IL Le premier, qui est forcé de quitter Rome et de se retirer en France, est reconnu par Louis le Gros, Lothaire II d'Allemagne et Henri I 61 ", roi d'Angleterre. — Anaclet II, pour se faire un appui, signe une bulle par laquelle il conférait à Roger II la dignité de roi de Sicile et l'investissait tant de la Sicile, de la Pouille, de la Calabre et de Salerne qu'il possédait déjà, que de la principauté normande de Capoue, où régnait encore Richard II, et du duché de Naples, qui avait ses ducs particuliers sous la souveraineté des empereurs grecs. Le concile d'Étampes, entraîné par l'autorité de Suger et l'éloquence de saint Bernard, abbé de Clairvaux, reconnaît Innocent II pour légitime pontife. Grégoire de Bechada, chevalier tourangeau, chante, en runes françaises, les exploits des pre- miers croisés. Le pape Calixte II approuve la règle donnée par Raymond du Puy, gentilhomme du Dauphiné et successeur de Gérard, aux Hospitaliers, qui portèrent dès lors le nom de Chevaliers de l'Hô- pital de saint Jean de Jérusalem. Raymond du Puy est le premier qui ait pris le titre de grand maître. 1131. Entrevue du pape Innocent II et de l'empe- reur Lothaire à Liège, en présence de saint Ber- nard. Philippe, fils aîné de Louis le Gros, meurt d'une chute de cheval. Louis fait couronner son second fils, Louis VII, par Innocent II , pendant le concile de Reims. Mort de Baudouin II, roi de Jérusalem. Foulques d'Anjou, son gendre, lui succède. Le comte de Portugal, Alphonse, est reconnu indépendant de la couronne de Castille. Le légat du pape obtient du comte un tribut pour le saint- siége. Le duc grec de Naples se reconnaît vassal de Roger de Sicile. Meurtre du duc de Slesvig, loides Obotrites, par Ap. J.-C. le roi danois Nicolas. — Guerre sanglante dans laquelle intervient le roi de Germanie.
L’atabek de Mossoul et d’Alep, Zenghi, vainqueur de Bohémond II, prince d’Antioche, est battu par le calife de Bagdad, sur les bords du Tigre.
1132. Lothaire II passe en Italie et met en fuite Conrad de Franconie, son rival.
Le calife de Bagdad échoue devant Mossoul, place forte de Zenglii.
1133. Lothaire II conduit Innocent II à Borne, mais sans pouvoir en chasser son rival Anaclet. Comme celui-ci occupait la basilique de Saint-Pierre et le château Saint-Ange, Innocent II couronne Lothaire dans l’église de Latran. Lothaire jure de défendre l’Église et de conserver les biens du saint-siége. Il donne au duc de Bavière, de la maison d’Esté, Henri le Superbe, son gendre, le comté de Spolète et le duché de Toscane, mais s’engage à payer au pape un tribut.
1134. Alphonse I er, roi de Navarre et d’Aragon, est vaincu par les Almoravides à Fraga ; il en meurt de chagrin. L’Aragon et la Navarre, réunis depuis 1076 ; se séparent : un frère d’Alphonse, abandonne le cloître, pour régner en Aragon ; la Navarre choisit un roi dans la dynastie nationale d’Aznar. Les deux princes trouvent un appui contre les Almoravides dans le roi de Castille qui, en retour, exige d’eux l’hommage. »
L’empereur Lothaire confère le margraviat de la Saxe septentrionale, devenu vacant par la mort de Conrad de Plôtzke, en Italie, à Albert de Ballenstadt, surnommé l’Ours, qui était déjà margrave de Soltwedel, ou la Vieille-Marche, et comte d’Ascanie. Ce fut cet Albert qui posa les fondements de l’électorat de Brandebourg, car il fit des conquêtes sur les Wénèdes fixés à l’E. de l’Elbe, et les réunit à la Marche saxonne ; dès 1144, il était appelé margrave de Brandebourg.
Le roi de Danemark, Nicolas, est massacré par les habitants du Slesvig, où il était venu chercher asile.
1135. En Allemagne, Frédéric et Conrad de Souabe se réconcilient avec Lothaire II. — Le duc de Pologne fait hommage à Lothaire II, à Mersebourg, pour la Poméranie orientale et lui paye tribut. Mort du roi d’Angleterre Henri I er. Etienne, comte de Blois et de Boulogne, petit-fils de Guillaume le Conquérant par sa mère, s’empare de sa succession au détriment de Matbilde, fille de Henri I", qui est soutenue par son oncle David, roi d’Ecosse.
Un frère du duc de Slesvig, Eric, s’empare du Danemark ; il défait les Vandales et les contraint d’embrasser le christianisme.
Alphonse-Raymond VII, roi de Léon et de Castille, suzerain de la Navarre et de l'Aragon, se fait couronner empereur d’Espagne, par l’archevêque de Tolède.
1136. Lothaire, après avoir tenu à Wiirtzbourg une diète, se met en marche, à la prière d’Innocent II, pour abattre complètement le parti d’Anaclet qui commençait à se relever, et réduire les villes rebelles à l’empire. Il traverse en conquérant toute la Lombardie, la Romagne, la Marche d’Ancône et le duché de Spolète.
Sigurd, qui se donnait pour fils du roi Magnus III, constate sa naissance par l’épreuve du l’eu, suivant un usage admis dans ces contrées, et muni de l’attestation de 5 évêques du Danemark, il passe en Norvège, où il assassine le roi Harald V, son prétendu père, et envahit le trône. Un usage constant so"umit depuis à cette ép’reuveles prétendants à la couronne.
Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou, de Maine et de Touraine, aliène par ses cruautés la Normandie qu’il revendiquait au nom de Mathilde,son épouse.
Ap. J.-C. Guillaume X, duc d’Aquitaine, partant pour le pèlerinage de saint Jacques de Compostelle. offre à Louis le Gros sa fille et unique héritière,’Elconore de Guyenne, comme épouse de Louis VII.
Abailard commence à enseigner sur la montagne Sainte-Geneviève.
1137. Lothaire, continuant sa marche en Italie, passe dans la Pouille, y combat le roi normand Roger, ramène ensuite le pape dans Rome et meurt au village de Bretten, près de Trente, en retournant en Allemagne.
Mariage de Louis le Jeune, âgé de 17 ans, avec Éléonore d’Aquitaine. — Mort de Louis le Gros. Son fils Louis VII, le Jeune, lui succède.
Abdication de Ramire II, dit le Moine, roi d’Aragon. 11 laisse une fille âgée de de 2 ans, sous le nom de laquelle régnera le comte de Barcelone.
Mort du duc grec de Naples ; Roger II occupe sa principauté. — Prise d’Amalfi par les Pisans, qui combattaient pour Lothaire IL On découvrit alors dans Amalfi un manuscrit du Digeste, de Justinien, dont plusieurs parties étaient déjà commentées depuis quelques années à l’école de droit de Bologne par Irnevius.
L’empereur grec, Jean Comnène, attaque comme usurpateur Raymond, fils du comte de Poitiers, qui avait succédé l’année précédente au Normand Bohémond II dans la principauté latine d’Antioche. 11 s’empare d’Antioche, mais la perd bientôt après.— L’atabek Zenghi s’empare des forteresses du comte de Tripoli.
Anarchie de sept années dans le Danemark après l’assassinat du roi Eric.
1138. Conrad, fils de Frédéric de Hohenstaufen et d’Agnès, fille de l’empereur Henri IV, duc de Souabe, seigneur de Wiblingen (d’où par corruption Gibelin), est élu empereur dans une diète tenue à Coblentz, puis couronné à Aix-la-Chapelle par Théodouin, légat du saint-siége. — Henri le Superbe, duc de Saxe et de Bavière, neveu de Guelfe II, proteste contre cette élection, est mis au ban de l’empire, puis dépouillé de ses Etats. — Conrad dispose du duché de Saxe en faveur d’Albert I er l’Ours, margrave de Saxe ou de Brandebourg, et du duché de Bavière en faveur de Léopold IV, margrave d’Autriche, son frère utérin. Origine de la longue lutte des Guelfes et des Gibelins.
Lutte sanglante entre le duc de Pologne Boleslas III et le grand-prince de Kiev. — Boleslas, vaincu pour la première fois après 46 batailles, meurt de chagrin. Il partage ses Etats entre quatre de ses fils.
En Angleterre, une guerre qui durera plusieurs années, s’engage entre le parti d’Etienne et celui de Mathilde. David, roi d’Ecosse, qui soutient cette dernière, est vaincu à la mémorable journée de l’Étendard, mais obtient cependant d’Etienne le comté de Northumberland pour son fils Henri.
Mort de l’antipape Anaclet.
Vers cette époque, Geoffroy de Moumouth, bénédictin gallois, compose son Histoire des rois de Bretagne (Historia regum Britanniae), d’après un très-ancien livre écrit dans la langue de l’Armorique et contenant un recueil des plus vieilles traditions de ce pays.
1139. Mathilde passe en Angleterre où son frère naturel, le comte de Glocester, rallie à son parti la plus grande portion de la noblesse.
Mort de Henri le Superbe. Sa veuve Gertrude, fille de l’empereur Lothaire II, se charge de la tutelle de son fils, Henri, surnommé le Lion. Les Etats de Saxe chassent Albert l’Ours et conservent ce duché au jeune Henri.
Second concile de Latran, 11 e concile 176 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. nique, composé de près de 2000 prélats. Innocent II y excommunie Roger H, roi de Sicile, et condamne l'hérésie d'Arnaud de Brescia, qui se retire à Zurich, où il continue ses prédications. Le pape Innocent II, fait prisonnier par Roger II, est obligé de lui confirmer le titre de roi. Victoire d'Ourique remportée par Alphonse Henriquez, comte de Portugal, sur cinq rois maures. Il est proclamé roi de Portugal. 1140. Guelfe III, frère de Henri le Superbe, et tu- teur de Henri le Lion, son neveu, s'efforce de re- conquérir pour son pupille la Bavière que l'em- pereur Conrad avait donnée à Léopold d'Autriche La diète de Worms le met au ban de I empire. Il livre alors à l'empereur la bataille de Weinsberg et la perd. C'est à cette bataille que furent pris pour la première fois les noms de Guelfes et de Gibelins, cris de guerre adoptés par les deux partis. Abailard, condamné au concile de Sens par saint Bernard, se retire dans le monastère de Cluny. H meurt deux ans après. Saccagée une troisième fois par le prince slave de Rugen, Lubeck se relève ; elle fait alors partie de la Wagrie, récemment acquise par Adolphe II, comte de Holstein. 1141. Guerre de Louis VII contre le comte de Tou- louse. Abandonné par ses vassaux, il assiège en vain Toulouse et se brouille avec Thibaut, comte de Champagne, qui avait refusé de l'accompagner en Languedoc. Le comte de Glocester fait prisonnier dans une bataille livrée près de Lincoln Etienne de Blois, qui est enfermé à Bristol. — Concile de Winches- ter; déposition d'Etienne*; Mathilde est proclamée reine. Son gouvernement despotique mécontente la noblesse. — Victoire de Guillaume d'Ypres, bâtard de Flandre, sur Robert, comte de Glocester, qui est fait prisonnier, puis échangé contre Etienne de Blois, qui recouvre ainsi sa liberté. Concile de Westminster, où l'évêque de Win- chester, légat du pape, excommunie les partisans de Mathilde ; Etienne se remet en possession de la plus grande partie du royaume. 1142. Louis VII, secondé par le comte de Verman- dois, auquel il a fait épouser la sœur d'Ëléonore , envahit les terres de Thibaut de Champagne, s'em- pare de Vitry, et fait périr dans les flammes 1300 personnes qui se sont réfugiées dans une église. Le jeune Henri le Lion, âgé de 13 ans, renonce à la Bavière qui est donnée à Henri Jochsammer- gott, frère utérin de l'empereur Conrad, et frère germain de Léopold d'Autriche, mort l'année précédente; Conrad fait épouser à ce prince la veuve de Henri le Superbe. Henri le Lion conserve le duché de Saxe, que lui rend le margrave de Brandebourg, Albert I er l'Ours, qui obtient en retour que son margraviat soit érigé en mou- vance directe de l'empire, sans aucune dépen- dance du duché de Saxe. Un roi converti des Slaves et des Vandales idolâtres lui transmet par testament le pays entre le bas Elbe et le bas Oder. 1143. Mort de l'empereur d'Orient, Jean Comnène. Manuel son fils, lui succède. Manuel épouse Berthe de Salzbach, sœur de l'épouse de l'empe- reur Conrad, et fait alliance avec ce dernier contre Roger II, roi des Deux-Siciles. Les Romains révoltés contre Innocent II pro- clament la république et établissent un sénat de 56 membres, présidé par un patrice; Jordan, ne- veu d'Anaclet II, fut élevé à cette dignité. Défaite d'Etienne de Blois à Wilton par le comte de Glocester. Les Etats de Portugal, assemblés à Lamégo, sur le bas Douro , reconnaissent à Alphonse Henri- quez le titre de roi. Ap. J.-C. En Hongrie, le roi Geisa II établit à l'E. de ses Etats des colonies de Saxons, qui défrichè- rent le sol et bâtirent 7 ou 8 villes, entre autres Hermanstadt, ainsi nommée en mémoire d'un citoyen de Nuremberg et qui devint la capitale du pays. 1144. Louis VII, poursuivi par les remords, depuis l'incendie de Vitry, sollicite l'indulgence de la cour de Rome, et demande, par la médiation de Célestin II, sa réconciliation avec Thibaut. — As- semblée de Bourges, où il fait vœu d'aller en terre sainte. Son ministre Suger s'oppose à ce dessein. Le roi consulte saint Bernard. Celui-ci ne veut pas prononcer sans le pape. Eugène III approuve la résolution de Louis VII et charge saint Bernard de prêcher la croisade. Lettre du sénat romain à l'empereur Conrad III. Lucius II, pape. Mort de Foulques, roi de Jérusalem. Son fils, Baudouin III, lui succède, sous la tutelle de sa mère Mélisende. — L'atabek Zenghi, après un siège de 28 jours, s'empare de la ville d'Edesse sur Joscelin de Courtenay. Partage de la «monarchie normande entre Geoffroi Plantagenet, époux de Mathilde, et Etienne. Le pape Lucius II essaye de renverser le sénat romain, mais il périt dans une sédition. Le cardinal Pierre-Bernard de Pise, moine de l'ordre de Cîteaux, abbé de Saint-Anastase, et dis- ciple de saint Bernard, succède à Lucius sous le nom d'Eugène III. Il est forcé de sortir de Rome, où rentre Arnaud de Brescia, qui essaye de réta- blir à Rome la liberté et le gouvernement répu- blicain. — Réconciliation d'Eugène 111 et du peu- ple romain. Le pape laisse subsister le sénat, mais abolit le nouveau Patriciat, rétablit la préfecture de Rome, et reçoit du peuple romain le serment d'obéissance et de fidélité. 1146. Assemblée à Vézelay en Bourgogne, où saint Bernard prêche la croisade qui est adoptée avec enthousiasme. — Assemblée de Clermont, où on offre le commandement de l'armée à saint Ber- nard qui le refuse. Prédication de saint Bernard, en Allemagne, où il protège les juifs. L'empereur Conrad prend la croix. Les Almohades occupent Fez, qui leur est li- vrée par trahison. Leur chef, Abd-el-Moumen . envoie en Espagne 30 000 hommes, dont dix mille cavaliers. Algéziras, Tarifa et Xérès font leur soumission. Maroc reste encore aux Almoravides. Grande expédition de Roger II contre l'empire grec. Il prend Corfou et saccage Céphalonie, Co- rinthe, Thèbes, Athènes, Négrepont, etc. Immense butin. Introduction en Sicile de la culture des cannes à sucre et de l'art de faire des étoffes do soie. Le pape Eugène III est forcé de quitter Rome et de se réfugier en France. L'atabek Zenghi est assassiné par son esclave. Ses Etats sont partagés entre ses deux fils; l'aîné eut l'atabekiat de Mossoul; le second, Noureddiu. eut celui d'Alep. Joscelin de Courtenay reprend Edesse, mais Noureddin s'en rend maître de nou- veau au bout de 6 jours, la détruit de fond en comble et réduit en esclavage tous les habitants qui, au nombre de 16000, avaient survécu au carnage. Otton, évêque de Freisingen, frère utérin de l'empereur Conrad, finit à cette année l'histoire de son temps. Mort du comte de Glocester, le meilleur défen- seur de Mathilde, qui quitte l'Angleterre l'année suivante. 1147. Conrad, avant de partir pour la croisade, frit élire son fils aîné roi des Romains. 11 dirige S3 MOYEN AGE. 177 Ap. J.-C. marche à travers la Hongrie. Louis VII part quel- que temps après avec sa femme Eléonore. L'ad- ministration du royaume a été laissée à l'abbé Suger. Les Français traversent l'Allemagne, la Hongrie et Constantinople. En Espagne, les Almohades s'emparent de Sé- ville. — Alphonse Henriquez occupe Lisbonne, qui deviendra plus tard la capitale du Portugal. Expédition heureuse de Roger II contre Tripoli, repaire de pirates qui infestaient la Méditerranée. 1148. Le pape lance l'interdit sur l'Angleterre, parce que le roi Etienne a refusé de laisser partir pour le concile de Reims 5 prélats anglais que le pape avait désigaés. Prise de Cordoue par les Almohades. — Prise d'Almeria, sur les Almohades, par les princes chrétiens aidés des Génois et des Pisans. Au retour de cette expédition, la flotte génoise aide le comte de Barcelone à s'emparer de Tortose, presqu'à l'embouchure de l'Ebre. Louis VII, qui vient de recueillir Conrad avec les débris de son armée, et qui, comme lui, a éprouvé la perfidie des Grecs, bat les Turcs sur les bords du Méandre, mais perd une partie de son armée à Laodicée. Un simple chevalier se charge de conduire l'armée jusqu'à Sattalie. Les gentils- hommes abandonnent en cet endroit les roturiers et s'embarquent pour Antioche. Destruction du reste de l'armée à Sattalie. — Brouillerie de Louis VII avec Raymond d'Antioche et la reine Eléonore. — Les croisés entreprennent le siège de Damas et y échouent. — Départ de Conrad III. Louis VII ne partit que l'année suivante après avoir célébré à Jérusalem la fête de Pâques. 1149. Les Almohades s'emparent d'Alger, de Tunis et de Mahadia. L'empereur Manuel Comnène reprend Corfou sur Roger II de Sicile, qui incendie les faubourgs de Constantinople. Noureddin attaque la principauté d'Antioche et livre bataille à Raymond de Poitiers, qui périt. Louis VII investit du duché de Normandie le fils de Mathilde et de Geoffroy Plantagenet, Henri, âgé de 16 ans. 1150. La Suède, depuis longtemps divisée entre deux peuples, les Suéars ou Suédois proprement dits et les Goths, se choisit un roi unique, Eric IX, l'élu des Suédois, qui aura pour succes- seur son compétiteur, Charles, l'élu des Goths. Leurs descendants occuperont le trône alternative- ment jusqu'en 1251. 1151. Raymond-Bérenger, comte de Barcelone, ré- gent d'Aragon, célèbre son mariage avec la reine Pétronille, âgée de 16 ans, qui lui est fiancée de- puis quatorze ans. Pétronille était fille de Ra- _mire II et d'Agnès, fille de Guillaume II, duc d'Aquitaine. Mort de Geoffroy Plantagenet. Son fils Henri lui succède dans le comté d'Anjou, de Maine et de Touraine. Il était déjà duc de Normandie par cession de sa mère, et il devint duc de Guyenne et de Poitou en 1152 par son mariage avec Eléo- nore d'Aquitaine. — Mort de l'abbé Suger. Gratien de Chiusi, bénédictin, qui peut être re- gardé comme le véritable auteur du droit canon, compose un système complet de cette branche de jurisprudence qu'il intitule : Concordance entre les canons, mais qui est plus connu sous le titre de : Décret de Gratien. C'est une compila- tion des textes de l'Ecriture sainte, des canons des apôtres, des décisions des conciles, des lettres décrétales des papes, des extraits des Pères, fa- vorables à la puissance spirituelle et temporelle des papes. 1152. Le concile de Beaugency prononce le divorce d'Eléonore de Guyenne avec Louis VII. Deux Ap. J.-C. mois après, Eléonore épouse Henri Plantagenet et lui apporte en dot l'Aquitaine, le Poitou, la Saintonge, le Limousin, l'Angoumois, le Périgord la Marche, la Guyenne et la Gascogne. Le roi de Suède Sverker, dit le Vieux, à la diète de Lindkoping, fait accorder le denier de saint Pierre au pape. Mort de l'empereur Conrad III. Il a pour suc- cesseur Frédéric Barberousse, fils de Frédéric II de Hohenstaufen, dit le Louche, duc de Souabe, et de Judith de Welf-Este, fille de Henri le Noir, duc de Saxe et de Bavière, et neveu de Con- rad III. Les califes de Bagdad profitent de l'affaiblisse- ment des Seldjoucides, se rendent indépendants et s'approprient l'Irak- Arabi. 1153. Baudouin III enlève aux Fatimites, après un siège de 7 mois, l'importante forteresse d'Ascalon, surnommée par les orientaux la Fiancée de la Syrie. Mort du pape Eugène III. Conrad, Romain, évêque de Sabine, lui succède sous le nom d'A- nastase IV. Diète de Constance tenue par Frédéric Barbe- rousse. Plaintes des habitants de Lodi, de Pavie et de Crémone contre les Milanais. Frédéric I er rétablit son cousin germain, Henri le Lion, dans les duchés de Saxe et Bavière. Il donne à son oncle, Welf d'Esté, frère de Henri le Superbe, en dédommagement de la Bavière, l'investiture de la Marche de Toscane, des biens allodiaux de la comtesse Mathilde, et du duché de Spolète. Henri Jochsammergott, qui venait de perdre la Bavière, qu'il possédait depuis 1142, resta possesseur, en vertu d'une transaction de 1156, du duché d'Au- triche, qui précédemment avait fait partie de la Bavière. Henri Jochsammergott établit sa rési- dence à Vienne. Mort de saint Bernard. — Progrès de la secte des Vaudois, dont le chef Henri est un disciple de Pierre de Bruys, brûlé vif en 1 1 47 par les ha- bitants de Saint-Gilles (Gard) . Henri Plantagenet, profitant du mécontente- ment général qui se manifestait, contre le roi Etienne, passe en Angleterre, où Etienne consent à une transaction qui fut conclue à Winchester. Le trône resta à Etienne ; mais il adopta Henri, le déclara son successeur, et lui fit prêter serment par son fils Guillaume et tous les grands. Un descendant de la famille des Edrissites, élève des écoles de Cordoue, né à Ceuta, le shérif Al-Edrisi, rédige, à la cour du roi Roger II de Si- cile, les Bécréations géographiques, pour donner l'explication d'un globe terrestre en argent, que ce prince avait fait fabriquer et qui pesait 800 marcs. 1154. l re expédition de Frédéric Barberousse en Italie. Diète de Roncaglia. Guerre contre les Mila- nais. Mort de Roger II, roi de Sicile. Son fils, Guil- laume I er , lui succède, mais n'est pas reconnu par le nouveau pape Adrien IV, qui excite contre lui Frédéric Barberousse. - Mort d'Etienne, roi d'Angleterre. Henri II Plan- tagenet lui succède. Jouri ou George, fils de Wladimir II, prince de Kiev . fonde sur le territoire de Suzdal la ville de Wladimir; il commence la dynastie des grands princes de Wladimir. Moskou, sur la Moskowa, date de son règne. Éric, roi de Suède, fait la conquête de la Fin- lande idolâtre, et y envoie des missionnaires avec l'archevêque d'Upsal. L'atabek d'Alep et de Mossoul, Noureddin, at- tribuant à la négligence ou à la connivence du prince de Damas la chute d'Ascalon, s'empare de ses Etats. 12 178 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 1 1 55. Frédéric'Barberou9se se fait couronner à Rome par le pape Adrien IV , auquel il livre Arnaud de Brescia, que le préfet de la ville fait pendre et brûler; ses cendres sont jetées dans le Tibre. — Combat sous les murs de Rome, où se distingue Henri le Lion. Frédéric retourne en Allemagne. Maître Wace, clerc de Caen, né dans l'île de Jersey, compose une longue histoire, en vers de huit syllabes, où il raconte les faits et gestes des rois de la Grande-Bretagne, presque depuis la ruine de Troie, jusqu'à l'an de Jésus-Christ 6S0, et en outre une seconde histoire en vers, où sont consignés les règnes des ducs de Normandie jus- qu'à la 16 e année de Henri II. La première de ces deux chroniques rimées qui a pour titre le Brut, contient l'histoire d'Arthur de Bretagne et de ses chevaliers connus sous le nom de chevaliers de l-a Table ronde. Les sultans Gaznévides sont attaqués par Alaëd- dm-al-Houssain, fils de Houssain-al-Gauri, qui ren- verse leur État et fonde la dynastie des Gaurides, qui subsista jusqu'en 1208. 1156. Waldemar I er , fils posthume de saint Kanut, qui avait hérité de son père, assassiné en 1131, le duché de Slesvig et le royaume des Obotrites, étant attaqué par le roi de Danemark, prend le titre de roi. Par un traité passé entre l'empereur Frédéric I er et Berthold IV , fils de Conrad, la régence ou vi- cariat du royaume de Bourgogne est restreinte à la Suisse. Frédéric revendique dans les autres provinces les droits de l'empire que ses prédé- cesseurs avaient négligés. Il se fit couronner à Arles, en 1178. 1157. Frédéric Barberousse passe l'Oder et ravage la Grande-Pologne. — Il tient à Besançon une diète du royaume de Bourgogne. Il y reçoit une lettre où le pape Adrien IV lui rappelle" qu'il a reçu l'empire du saint-siége à titre de beneficium, expression ambiguë, qui pouvait s'entendre d'un bienfait ou d'une obligation féodale. A la mort du roi Suénon III, que ses cruautés ont rendu odieux, "Waldemar I er , roi du Slesvig, envahit tout le Danemark. André I er , fils de Jouri, prince de Suzdal, ayant pris le titre de grand duc et fixé sa rési- dence à "Wladiinir sur la rivière de Kliazma, il en résulte une espèce de schisme politique , dont les suites furent funestes pour la Russie; le grand duché de Kiovie, avec les principautés qui en re- levaient, se détacha insensiblement du corps de l'empire, et finit par devenir la proie des Lithua- niens et des Polonais. Prise d'Almeria et de Grenade par les Almoha- des sur les Almoravides. — Mort d'Alphonse- Raymond VII ; les. royaumes de Castille et de Léon sont de nouveau partagés entre ses deux fils, Sanche III et Ferdinand II, qui obtiennent, le premier, la Castille, et le. deuxième, le royaume de Léon. 1158. Lé comte de Holstein cède au duc de Saxe, son suzerain, la ville de Lubeck, incendiée de- puis deux ans. Henri le Lion, qui l'a fait rebâtir, y appelle des peuples du nord en leur promettant la liberté du commerce. Deuxième expédition de Frédéric Barberousse en Italie. Il rebâtit Lodi et assiège Milan. 2 G diète de Roncaglia. Frédéric y appelle quatre célèbres docteurs en droit, disciples d'Irnerfus, savoir : Bulgarus de Bologne, Martino Gosia de Crémone, Hugues et Jacques, tous les deux surnommés; di Porta Ravegnana. Réunis aux juges de la Lom- bardie, ces jurisconsultes prononcèrent que tous les droits régaliens appartenaient à l'empereur. Les Templiers ne se sentant pas assez forts pour défendre contre les Maures le poste 'de Ca- Ap. J.-C. latrava, situé dans la Sierra Morena, l'offrent au ■roi Sanche III de Castille, qui institue l'ordre de Calatrava, le plus ancien de l'Espagne, et qui se dévoue à la guerre contre les Maures. Quelques marchands deBremen allant à "Wisby. en Gothland, sont jetés par la tempête sur la côte où tombe la Duna, se mettent en relation avec les habitants et cherchent à introduire le christia- nisme parmi eux. 1159. Guerre entre le roi d'Angleterre Henri II et Louis VII, à cause de la suzeraineté sur le comté de Toulouse, réclamée par Henri II. Frédéric I er continue la guerre contre les Mila- nais et entreprend le siège de Crème. Belle résis- tance des Crémasques. ■ Mort d'Adrien IV. Ce pape est le premier qui ait mis en usage les mandats, et les lettres apo- stoliques par lesquelles le souverain pontife enjoint à celui qui a des bénifices à conférer de donner la préférence, pour la première vacance, au nom contenu dans le mandat. Le premier aussi, il a dispensé les ecclésiastiques de l'obligation de ré- sidence dans le bénéfice et leur a permis de pos- séder plusieurs bénéfices à la fois. Alexandre III et Victor III se disputent la tiare. Frédéric, favo- rable à Victor III, est excommunié par Alexan- dre III qui, ne pouvant] se maintenir en Italie, passe en France au commencement de 1162. 1160. Conclusion de la paix entre Louis VII et Henri II. — Louis se marie pour la 3 e fois avec Alix, fille de Thibaut le Grand, sœur des trois comtes de Blois, de Champagne et de Sancerre, et nièce d'Etienne, dernier roi d'Angleterre. Continuation de la guerre en Italie. Combat de Cassano, favorable aux Milanais. Vers cette époque, écrivait le moine Théodoric, le plus ancien annaliste de la Norvège. 1161. Frédéric Barberousse brûle les moissons des Milanais et entreprend le blocus de leur ville. L'anglo-saxon Thomas Becket, chancelier de Henri II, est élevé à la dignité d'archevêque de Cantorbéry. L'almohade Abd-el-Moumen met pour la pre- mière fois le pied sur la terre d'Espagne, que ses généraux ont soumise. — Ferdinand II, roi de Léon, confirme l'institution récente de l'ordre re- ligieux et militaire de Saint-Jacques, établi sous la règle de saint Augustin, et qui avait pour objet de défendre contre les attaques des Maures les pè- lerins de Saint-Jacques de Compostelle. 1162. Prise et destruction de Milan par Frédéric Barberousse. Terreur de tous les Italiens. — Fré- déric, voulant se concilier les Génois dont la ma- rine lui était nécessaire contre les Normands de Si- cile, leur rend, par un diplôme daté de Pavie, les régales et tous les droits, dont il prétendait dé- pouiller les autres villes d'Italie. Puissance du ,roi d'Angleterre, Henri IL Ses démêlés avec l'Église. Thomas Becket, devenu archevêque de Cantorbéry, rompt avec ce prince dont il avait été jusqu'alors l'ami. Alphonse II, fils de Raymond Bérenger, réunit le comté de Barcelone au royaume d'Aragon. — Le roi de Portugal régularise rétablissement d'un ordre religieux militaire, fondé par des particu- liers. Il tirera son nom d'Avis, devenu en 1181 le siège de l'ordre. Le roi de Suède, Éric IX le saint, périt assas- siné.La Suède lui doit la révision du code cYUp- land, collection de vieilles lois propres à la pro- vince dont Upsal était la capitale. 1163. Frédéric I er fait démolir les murailles de Tor- tone. 11 fait avec les Pisans un traité, par lequel ils s'obligent à armer 70 galères contre les Nor- mands de Sicile. Concile de Tours, présidé par Alexandre H, où MOYEN AGE. 179 Ap. J.-C. assistent avec une apparente cordialité, Henri II et Louis VII. L'hérésie des Albigeois y est solen- nellement condamnée ; défense y est faite aux moines, sous la menace d'anathèrue, de se livrer à l'étude des sciences profanes. Maurice de Sully, évèque de Paris, pose les fon- dations de l'église Notre-Dame de Paris, en pré- sence du pape Alexandre II. La ville d'Uclès, entre Tolède et Cuença, est cé- dée aux chevaliers du Temple. — Yousoûf, second fils d'Abd-el-Moumen, est proclamé calife, sui- vant la volonté de son père. 1164. Mort du pape Victor IV. Le cardinal Gui de Crème lui succède, sous le nom de Pascal III. — Vérone, Vicence, Padoue, Trévise et les autres villes de la marche de Vérone forment une confé- dération pour secouer le joug impérial. — 3 e expé- dition de Frédéric I er en Italie; Il est obligé de se retirer devant les troupes des confédérés. Thomas Becket refuse designer les articles de Cla- rendon, qui détruisaient les privilèges de l'Église. 11 est accueilli en France par Louis VII et par le pape Alexandre III, qu'il vit à Sens. Le roi Magnus V, dit Erlingson, voulant se con- cilier la faveur des évêques et écarter des préten- dants, dont le droit pouvait être plus fondé que le sien, prend le parti d'introduire le sacre et le couronnement. Il «tatue aussi que les évêques, les abbés et les grands officiers de la couronne, con- jointement avec 12 élus de chaque diocèse, choi- siraient le roi sous la direction de l'archevêque de Drontheim. 1165- Frédéric 1 er tient à Wurzbourg une diète, où vinrent "des ambassadeurs d'Henri II, roi d'Angle- terre, et où Pascal III est reconnu pour pape lé- gitime. — Alexandre III rentre dans Rome. 1666. Mort de Guillaume le Mauvais, roi des Deux- Siciles. Il a pour successeur Guillaume II, âgé de 12 ans, sous la tutelle de sa mère, une Navarraise, qui s'entoure d'étrangers, principalement de Fran- çais. 4° expédition de Frédéric I er en Italie. Henri II, roi d'Angleterre, fait épouser à son fils Geoffroy l'héritière de Bretagne, et acquiert ce duché. Otton de Plaisance ouvre à Montpellier la pre- mière école de droit. 1167- Frédéric s'empare de Rome et y installe Pas- cal III, qui le couronne empereur. — Formation au monastère de Puntido, entre Milan etBergame, de la célèbre Ligne lombarde. Les Milanais dis- persés et les villes de Vérone, Vicence , Trévise, Padoue, Crémone, Brescia, Bergame, Mantoue, Ferrare, Bologne, Modène, Reggio, Parme et Plaisance y entrèrent. Les confédérés s'engagèrent à défendre leur liberté contre l'empereur et ses officiers, sauf la fidélité qu'ils lui devaient, et à ramener les Milanais dans leur ville. Peu après, Milan fut rebâtie et fortifiée. La ville de Lodi fut forcée d'accéder à la ligue lombarde. Le roi d'Aragon, comte de Barcelone, enlève au comle de Toulouse la Provence, sur laquelle il possède un droit de famille. Le différend durera 18 ans. 1168. Des maladies épidémiques se répandent dans l'armée de Frédéric I er , qui s'échappe secrètement de l'Italie avec une trentaine d'hommes. — Puis- sance de la ligue lombarde. — Construction d'une ville qui est appelée Alexandrie, en l'honneur du pape Alexandre III, le célèbre propugnateur de la liberté italienne. — Mort de Pascal III. Le parti impérial nomme à sa place Jean, abbé de Strume en Hongrie, qui prend le nom deCalixtelII. Vvaldemar I er , roi de Danemark , rend les princes de Rugen tributaires et feudataires de sa cou- Ap. J.-C. ronne; il détruit l'idole des Rugiens nommée Suantewit. Expédition du roi de Jérusalem, Amaury, con- tre l'Egypte. SacdeBelbéis, à l'entrée de l'Egypte par les Hospitaliers. 1169. Paix de Montmirail entre Henri II d'Angle- terre et Louis VII. Le monarque anglais cède à son fils aîné Henri, surnommé Court-Mantel, l'Anjou et le Maine; à Richard son secondais, le duché d'Aquitaine ; le troisième, Geoffroy , obtient la Bretagne en arrière-fief. Ces trois princes font hommage au roi de France. — Entrevue de Tho- mas Becket et d'Henri II, qui refuse de lui donner le baiser de paix. En Castille, les communes commencent à être représentées dans l'assemblée nationale des Cer- tes, où siégeaient les évêques et les nobles. Les communes de l'Aragon ont déjà ce droit depuis 1130. Après l'émir de l'atabek Noureddin, Sirkouk, le neveu, de ce dernier, Saladin, fils d'Ayoub, défend l'Egypte au nom des Fatimites contre les attaques du roi de Jérusalem et de l'empereur grec. 1170. Conférence d'Amboise où a lieu entre Henri II et Thomas Becket une feinte réconciliation, parla médiation de Louis VII et d'Alexandre III. — Nouvelle rupture; Becket est assassiné devant l'autel à Cantorbéry. Prise de Gaza par Saladin. 1171. Henri II commence la conquête de l'Irlande. Guerre entre les Vénitiens et l'empire grec. — — Etienne III, roi de Hongrie, enlève aux Véni- tiens Zara, Trau et Spalatro. — Le doge recouvre ces deux dernières places et va combattre les Grecs, mais ramène sur ses vaisseaux la peste à Venise, — Création de la banque de Venise, la plus ancienne de l'Europe. Les Danois détruisent Julia, principal port des Vénèdes allemands. Mort du dernier calife fatimite Ahmed. Saladin commence la maison des Ayoubites, qui ne pren- dront que le titre de sultans : il obéit encore de nom à Noureddin. 1172. Henri II se réconcilie avec l'Eglise. Le roi d'Aragon hérite du Roussillon. 1173. Canonisation de Thomas de Cantorbéry par le pape Alexandre III, qui attribue exclusivement à la cour de Rome le droit de canonisation. Les trois fils de Henri II, Henri, Richard et Geoffroy, secrètement excités par leur mère Eléo- nore, se révoltent contre leur père. Eléonore est arrêtée, au moment où elle aliait se réunira eux, et livrée à son époux, qui la condamne à une dure captivité. — Louis VII accueille les fils de Henri II ; les présente aux grands de son royaume, et jure de les défendre contre leur père. Les comtes de Flandre, de Boulogne et de Blois, et le roi d'Ecosse se joignent à Louis VII. Mort de l'atabek Noureddin. L'ayoubite Saladin garde l'Egypte avec le titre de sultan. Peu après il s'empare de Damas sur un enfant de onze ans, fils de Noureddin. 1174. 5 e expédition de Frédéric Barberousse en Italie. Il entreprend le siège d'Alexandrie. Pénitence publique d'Henri II au tombeau de Thomas Becket.— Défaite à Alnwick de Guillaume, roi d'Ecosse, qui tombe au pouvoir des Anglais. — Henri H et Louis VII font la paix dans une entrevue qu'ils ont entre Tours et Amboise. — Paix entre Henri II et Guillaume d'Ecosse, signée à Falaise. Guillaume se reconnaît homme-lige du roi d'Angleterre et lui cède les châteaux de Rox- burgh, Berwick, Jedburgh, Edimburgh et Stir- ling. — Henri II abolit le droit de varech, cou- 180 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C tume barbare qui adjugeait au fisc les biens des naufragés. Raymond, comte de Provence, en accordant aux Génois le commerce exclusif de la Provence, leur cède en même temps Marseille, Monaco et tous les ports situés entre le château de Torbia et Narbonne. 1175. Frédéric I er est forcé de lever le siège d'A- lexandrie. — Médiateur entre Gênes et Pise, il leur partage l'île de Sardaigne : Gênes reçoit les territoires du sud et du sud-ouest. 1176. Une nouvelle armée arrive d'Allemagne au secours de Frédéric. — Défection d'Henri le Lion. — Victoire décisive des Milanais sur Frédéric à Legnano, au N. 0. de Milan. Frédéric envoie des ambassadeurs à Alexandre III pour traiter de la paix. Vers cette époque, création en Espagne de l'ordre religieux militaire d'Alcantara. 1177. Eotrevue de Frédéric I er avec le pape Alexandre III, à Venise. Le 23 juillet, il fut conclu entre l'empereur, le pape, le roi de Sicile et les villes de la Lombardie un traité portant qu'il y au- rait paix entre l'empereur et le pape, une trêve de 15 ans entre l'empereur et le roi de Sicile, et de 6 ans entre l'empereur et les villes de la Lom- bardie. Frédéric reconnut Alexandre III comme pape; l'antipape reçut une abbaye; la jouissance des biens allodiaux de la comtesse Matbilde fut abandonnée pour 15 ans à l'empereur. 1178. Frédéric I er se fait couronner roi des deux Bourgognes, à Arles et à Vienne. La régence de la Suisse resta entre les mains des ducs de Za- ringue, qui bâtirent les villes de Fribourg (1178) et de Berne (1191). A l'extinction des Zaringue en 1218, la Suisse devint province immédiate de l'empire. 11 79. Pèlerinage de Louis VII au tombeau de saint Thomas Becket de Cantorbéry pour obtenir la guérison de son fils Philippe. — Deux mois après, Louis VII fait sacrer Philippe, et rend un éditqui assure aux archevêques de Reims le privilège de sacrer les rois de France. 3 e concile de Latran, 12 e concile œcuménique; afin de prévenir les élections schismatiques, le concile décrète que pour être pape légitime, il faudrait avoir réuni les suffrages des deux tiers des cardinaux, et que l'Eglise de Rome n'ayant pas de supérieur, il n'existait pas de juge qui pût prononcer dans une élection litigieuse. Il est aussi déclaré que les hérétiques qui avaient fait des progrès dans l'Albigeois et dans le territoire de Toulouse, sous les dénominations de Cathares, Patarins, etc., seraient excommuniés et exclus de la société du commerce des chrétiens. 1180. Mort de Louis VII. Avènement de Philippe- Auguste, âgé de 15 ans. Par son union avec Isa- belle de Hainaut, issue du Carlovingien Charles de Lorraine, Philippe confond les prétentions des deux dynasties. Isabelle reçoit l'Artois pour dot. Philippe s'unit à Philippe d'Alsace, comte de Flandre, régent de France, contre la reine sa mère et ses quatre oncles, les comtes de Blois, de Champagne, de Sancerre et l'archevêque de Reims, et rejette leur tutelle. — Ordonnance par laquelle Philippe affranchit de toute servitude corporelle les habitants d'Orléans et des en- virons. Henri le Lion, à la défection duquel Frédéric I er attribuait le mauvais succès de son expédition en Italie, est mis au ban de l'empire, et dépouillé de tous ses Etats. Le duché de Bavière, moins Ratis- bonne, qui fut déclarée ville impériale, la Styrie, la Carinthie, la Carniole, le Tyrol et l'Istrie, ainsi que tous les évêchés qui devinrent immédiats, Ap. J.-C. furent donnés à Othon de Wittelsbach. Le duché' de Saxe, qui s'étendait depuis la Poméranie jus- qu'au Rhin, fut également démembré. Une grande partie fut donnée, sous le nom de duché de Saxe, à Bernard, fils d'Albert l'Ours, premier margrave de Brandebourg de la maison Ascanienne. Une partie de la Westphalie fut érigée en duché en faveur de l'archevêque de Cologne, qui avait secondé les projets de l'empereur contre les Guelfes. 1181. Frédéric I e déclare princes d'empire les deux frères Bogislas et Casimir, ducs de la Poméranie orientale, qui ne reconnaissent plus l'autorité du duc de Saxe. — Presbislas II, prince de Mecklem- bourg, maintient aussi son immédiateté sous le titre de seigneur de Mecklembourg. — Le Hols- tein, qui jusqu'alors avait relevé du duché de Saxe, devient fief immédiat. — Le roi de Dane- marck, Waldemar I er , se joint à l'empereur pour enlever à Henri le Lion la ville de Lubeck, qui est déclarée ville immédiate. Le roi de Hongrie Bêla établit, vers cette époque, au-dessous du comte palatin, officier suprême dont les fonctions embrassaient les affaires civiles et les affaires militaires, des chefs particuliers entre lesquels fut partagée l'administration de la Hon- grie divisée en comtés. — La ville de Zara en Dalmatie secoue le joug de Venise et se donne à la Hongrie. 1182- Henri le Lion fait sa soumission à Frédéric I" à la diète d'Erfurt. Il conserve des terres qui for- mèrent par la suite l'électorat de Hanovre et le duché de Brunswick, et il est la souche des rois d'Angleterre d'aujourd'hui. Mort de "Waldemar I €r , roi de Danemark, sur- nommé le Grand. On lui attribue la fondation de Dantzick et les commencements de Copenhague. Avènement de son fils Canut VI. En Orient, Saladin, sultan d'Egypte et de Damas, s'empare d'Edesse, mais ne réussit point à prendre Alep et Mossoul , qui restent à la fa- mille de Noureddin. 1183. Traité de Constance entre Frédéric I er , le pape et les villes lombardes, qui assure la liberté de ces dernières. Révolte des fils de Henri II, surtout de l'aîné, Henri Court- Mantel, excité par Bertrand de Born, seigneur de Hautefort dans le Limousin, trou- badour célèbre. Commencement de la guerre entre Philippe-Au- guste et Philippe, comte de Flandre, au sujet de la possession du Vermandoiset de l'Amiénois, que le roi de France réclamait comme étant le plus proche héritier d'Elisabeth de Vermandois, femme du comte de Flandre, morte sans enfant. — A Paris, première construction de deux corps de halles couvertes. Saladin s'empare d'Amida, en Mésopotamie, et se fait céder Alep. Canut VI, roi de Danemark, met dans sa dé- pendance les princes de Poméranie, et bientôt ' après ceux de Mecklembourg. 1184. Victoire d'Alphonse Henriquez, roi de Portu- gal, sur Yousouf, chef des Almohades, à Santa- rem. — Yousouf, blessé mortellement, a peu après pour successeur Yacoub. Le pape Lucius III, bien qu'appuyé par Frédé- ric I er , est forcé de sortir de Rome. — Concile de Vérone, où sont excommuniés les Romains; les Cathares, les Patarins et les Vaudois 3ont me- nacés de peines spirituelles et de peines tempo- relles. Philippe-Auguste défend la paix publique contre les Brabançons et les routiers, avec le secours des milices communales confédérées (association des Capuchons). — Pavage de la ville de Paris; un MOYEN AGE. 181 Ap. J.-C. riche particulier, Gérard de Poissy, y conlribue pour 11000 marcs d'argent. On commence aussi à entourer de murs le parc de Vincennes, forte- resse près de la résidence royale. — Les communes d'Autun, de Châlon et de Beaune en Bourgogne, de Crespy en Laonnais, reçoivent du roi la con- firmation de leurs chartes. Grande expédition du prince de Wladimir contre les Bulgares du Volga. 1185. Fin de la guerre entre Philippe- Auguste et le comte de Flandre. Celui-ci livre au roi la ville d'Amiens et le Vermandois, à l'exception de Pé- ronne et de Saint-Quentin, et se reconnaît à ge- noux vassal du roi de France. Mort d'Alphonse Henriquez, roi de Portugal, âgé de plus de 90 ans. Avènement de son fils Sanche. Mariage du roi de Hongrie Bêla III avec une sœur de Philippe-Auguste. 1186. Le fils de l'empereur d'Allemagne, Henri, âgé de 21 ans, épouse Constance, fille du roi Ro- ger II, qui doit succéder à son neveu, Guil- laume II, qui n'a pas d'enfants. Geoffroy, duc de Bretagne, fils de Henri II d'An- gleterre, est tué à Paris dans un tournoi. — Con- testation entre les rois de France et d'Angleterre au sujet de la garde noble de sa veuve, qui met au monde, au commencement de 1 année sui- vante, un fils nommé Arthur, qui fut duc de Bre- tagne. Révolte des Bulgares contre les Grecs. Ils fon- dent un royaume qui durera jusqu'en 1396. Gui de Lusignan, beau-frère de Baudouin IV, devient roi de Jérusalem. 1187. Philippe-Auguste favorise la formation des communes d'Arras, de Saint-Omer, d'Hesdin, de Doulens en Artois, de Dijon en Bourgogne, et peu après de Montreuil et de Pontoise. Canut VI, roi de Danemark, contraint les ducs de Poméranie occidentale et les deux ducs de Mecklembourg à se reconnaître ses vassaux. — Suend Aageson, le plus ancien annaliste du Da- nemark, compose un abrégé de l'histoire de ce royaume. Saladin remporte sur Guy de Lusignan la vic- toire de Tibériade. Guy de Lusignan, le grand- maître du Temple , Guillaume le Vieux, marquis de Mon tf errât, sont faits prisonniers; Renaud de Châtillon et un grand nombre de chevaliers de l'Hôpital et du Temple sont égorgés après la ba- taille; la sainte croix tombe au pouvoir des infi- dèles. — Saladin s'empare de Ptolémaïs, assiège Tyr, qui est défendue par le fils du marquis de Montferrat, Conrad, qui vient de débarquer en Palestine, s'empare d'Ascalon et entre par capi- tulation dans Jérusalem. Le pape Urbain III meurt à Ferrare le 19 oc- tobre, en se rendant à Venise afin d'y faire équi- per une flotte pour transporter les croisés. Le pape Grégoire VIII, son successeur, se rend à Pise afin d'y réconcilier les Pisans et les Génois, dont les marines allaient devenir nécessaires pour la croi- sade. Il meurt le 27 novembre. Clément III lui succède. 1188. Guillaume, archevêque de Tyr, fait prendre la croix aux rois de France, d'Angleterre et d'Al- lemagne. — Dîme saladine en France. — Révolte de Richard Cœur-de-Lion, appuyée par Philippe- Auguste, et qui empêche le roi d'Angleterre de partir pour la croisade. — Raymond III, comte de Tripoli, n'ayant pas d'enfants, laisse son comté aux princes d'Antioche qui le conservèrent jus- qu'en 1289. Fin de la république romaine établie 45 ans auparavant, à la suite d'une transaction entre le pape Clément III et le sénat romain. Ap. J.-C. 1189. Mort de Guillaume II, roi des Deux-Siciles Les Siciliens proclament roi Tancrède, comte dé Lecce, qu'on fait passer pour le fils naturel de Roger, frère aîné du roi défunt. Paix delaColombière entre Philippe-Auguste et Henri II, qui meurt peu après de chagrin en voyant le nom de son 4 e fils, Jean sans Terre, en tête de la liste des vassaux infidèles. Croisade de Frédéric Barberousse. 1190. Frédéric Barberousse se noie dans le fleuve Sélef, en Cilicie (juin) . — Avènement de son fils aîné, Henri VI, déjà roi des Deux-Siciles par sa femme Constance. Testament de Philippe-Auguste , où ce prince règle l'administration judiciaire et financière du royaume avant de partir pour la croisade. On y trouve l'institution des baillis royaux comme juges établis au-dessus des prévôts. — Construction des murs de clôture et des portes de Paris. Armoiries de la ville de Paris, déterminées par le roi : nef d'argent, fleur de lis d'or. — Philippe-Auguste s'embarque à Gênes et Richard à Marseille. Les deux rois se brouillent en Sicile. Fondation de l'ordre de chevalerie religieux et militaire connu sous le nom d'Ordre teutonique, par Frédéric de Souabe, arrivé en Palestine avec les restes de l'armée de son père, Frédéric Bar- berousse. Cet ordre eut pour premier grand- maître Henri Walpot de Bassenheim, et fut con- firmé par le pape Célestin III l'année suivante. Gênes, gouvernée jusqu'alors par des consuls, se donne un podestat étranger pour réprimer les factions et mettre un frein à l'ambition des nobles. 1191. Henri VI d'Allemagne est couronné empereur par le pape Célestin III. Il se dirige ensuite vers l'Italie méridionale et s'empare de presque toutes les villes, excepté Naples, qu'il assiège, mais les maladies qui se répandent dans son armée le forcent de retourner en Allemagne. Philippe-Auguste acquiert l'Artois comme dot de sa femme. Destruction de Tusculum par les Romains. Richard Cœur-de-Lion enlève l'île de Chypre à un Comnène. Prise de Saint- Jean-d' Acre par les croisés. Nouvelle rupture entre Philippe et Ri- chard. Philippe revient en France. Contestations entre Conrad de Montferrat et Guy de Lusignan pour le titre de roi de Jérusalem. Philippe-Auguste, à son retour de la croisade, supprime la dignité de sénéchal qui était vacante depuis la mort de Thibaut de Blois. La charte de Magnus V de Norwége (v. 1164), au lieu de remédier aux troubles, n'avait fait que les augmenter par la nouvelle influence qu'elle donnait au clergé. Le roi Suerrer, ayant voulu réprimer l'ambition de l'archevêque de Drontheim, fut excommunié et déposé par le pape Célestin, et plus tard (1198) par le pape Inno- cent III. Il se maintint cependant sur le trône. ■ 1192. Richard Cœur-de-Lion donne le royaume de Chypre à Guy de Lusignan. Conrad de Montferrat conserve seul alors le titre de roi de Jérusalem. — Assassinat de Conrad par les émissaires du Vieux de la Montagne. Par le mariage de sa veuve, le titre de roi de Jérusalem passe dans la maison de Champagne. — Boniface, frère de Conrad, lui suc- cède dans le marquisat de Montferrat. — Trêve conclue par Richard avec Saladin; son départ de la Palestine. Les chrétiens conservent Saint-Jean d'Acre, Jaffa et Arsouf. Un moine de Segeberg, dans le Holstein, nommé Mainard, entreprend de prêcher la foi dans la Livonie, dont il est le 1 er evêque. 1193. Pendant la captivité de Richard, qui, à son retour de la croisade, est tombé entre les mains 182 CHRONOLOGIE. — • TABLES. Ap. J.-C. du duc d'Autriche, qui l'a livré à l'empereur Henri VI, Philippe-Auguste se fait un instrument' de l'ambition de Jean sans Terre qui aspire au trône d'Angleterre. Il envahit la Normandie, mal- gré les menaces du pape, mais échoue devant Rouen. — Mariage (août) et bientôt après divorce de Philippe-Auguste avec Ingeburge de Dane- mark, sœur de Canut VI, qui forme appel à Rome. Mort de Saladin à Damas, à l'âge de 57 ans. Partage de ses Etats entre ses 3 fils : 1° sultanie de Damas avec Jérusalem, Baalbek et Bostra; 2° sultanie d'Egypte; 3° sultanie d'Alep. 3 194. Mort de Tancrède, que la mort de son fils aîné Roger avait plongé dans la plus vive douleur. Guillaume III, son second fils, est aisément dé- pouillé par Henri, qui se fait couronner à Pa- ïenne, mais se rend odieux aux Siciliens par ses barbaries. Richard Cœur-de-Lion,qui a recouvré la liberté, trouve un appui contre Philippe-Auguste chez les grands vassaux de France (les comtes de Flandre, de Boulogne, de Champagne), alarmés des progrès de la royauté. — Combat de Fréteval, près de Blois, où Philippe-Auguste perd avec son bagage les titres de la couronne qui en faisaient partie ; .de là création du dépôt des archives à Paris (5 juillet). 1195. Mort de Welf d'Esté; le marquisat de Toscane et les biens de la comtesse Mathilde, qu'il a pos- sédés 38 ans, sont donnés par l'empereur à son frère Philippe. Grande défaite d'Alphonse VIII, roi de Castille, à Alarcos, par l'almohade Yacoub. 1196. Révolte des Siciliens; nouvelles cruautés de Henri VI. Mariage de Philippe-Auguste avec Agnès, fille du duc de Méranie. 1197. Henri VI donne le duché de Souabe à son frère Philippe. — Il meurt à Messine. Frédéric, son fils, lui succède, à l'âge de 3 ans, dans ses domaines héréditaires. Il a pour tutrice en Sicile la reine Constance, sa mère. Philippe de Souabe gouverne l'Allemagne. Mariage de Bérengère, fille du roi de Castille, avec le roi de Léon. Ce mariage est désapprouvé par la cour de Rome, à cause de la parenté des époux. La guerre recommence entre Richard Cœur-de- Lion et Philippe-Auguste. Mort du roi titulaire de Jérusalem, Henri de Champagne. Amaury II de Lusignan, roi de Chypre, qui a épousé la veuve de Henri, Isabelle, prend le titre de roi de Jérusalem. 1198. Le duc de Bohême, Prémislas, reçoit à la diète de Mayence, de Philippe de Souabe, le titre de roi qu'il transmet à ses successeurs., Philippe-Auguste permet aux juifs de rentrer en France, moyennant des sommes considérables qui lui étaient nécessaires pour la guerre contre l'Angleterre. Mort du pape Célestin III; C'est sous son règne que prévalut dans les Eglises d'Occident la cou- tume de donner la communion aux laïques sous la seule espèce du pain, ainsi que cela avait lieu dans l'Eglise de Jérusalem. — Avènement d'In- nocent III, de la famille des comtes de Segnia, âgé de 37 ans. Il profite de la vacance de l'em- pire pour donner lui seul au préfet de Rome l'investiture de sa charge. Depuis plus d'un siè- cle, ce magistrat dépendait en même temps de l'empereur et du pape. 11 recevait l'investiture du premier, et prêtait serment à tous les deux. Il dépouille l'allemand Markvvald, principal conseil- ler de Henri VI, de la Marche d'Ancône et du duché de Spolète. Il favorise en Toscane la con- Ap. J.-C. fédération de Lucques, Florence, Pistoïa.etc. Pisc demeure fidèle à la famille d'Henri VI. 11 essaye, mais en vain, de faire rentrer sous sa puis- sance l'exarchat de Ravenne, et recouvre quel- ques parties de la succession de la comtesse Ma- thilde. 11 se remet en possession de la plus grande partie des Etats de l'Eglise, envahie par le der- nier empereur et par quelques nobles, et intro- duit dans l'administration des finances un ordre inconnu jusqu'alors. Othon de Brunswick, fils de Henri le Lion, chef des Welfs, soutenu par Innocent III, dispute la couronne impériale à Philippe de Souabe. Mort de la reine Constance à Païenne; son tes- tament donne la régence à Innocent III, qui dé- fend énergiquement les droits de son pupille; il oppose à l'allemand Markwald un chevalier français, Gauthier de Brienne. 1199. Mort de l'almohade Yacoub. Il a pour succes- seur Mohammed-el-Naser. — Mort, à Maroc, du célèbre Averroès, natif de Cordoue, qui embrassa, dans ses études, la médecine, la philosophie, la science du droit, les mathématiques, la poésie. Le plus important de ses travanx est une traduction des oeuvres d'Aristote, qui commence dès lors à régner dans les écoles de l'Occident. Trêve entre Philippe-Auguste et Richard. — Mort de Richard, au siège de Châlus dans le Li- mousin. Son frère Jean sans Terre lui succède, au détriment du fils de Geoffroy, Arthur, qui est reconnu dans la Bretagne, le Maine, l'Anjou et la Touraine.. 1200. En Danemark, le comte de Holstein est con- traint de céder aux Danois le Ditmarse, situé à l'O. du Holstein, et la place importante de Rends- bourg, sur la frontière du Slesvig. Le légat du pape, dans une assemblée tenue à Vienne en Dauphiné, met le royaume de France en interdit. Philippe est contraint de reprendre Ingeburge. — Mariage du fils du roi, Louis, âgé de moins de 14 ans, avec Blanche de Castille. — Ordonnance royale qui constitue l'Université de Paris. Le roi de Suède, Sverker, affranchit les biens du clergé de toutes charges et impositions, et augmente beaucoup l'influence des évêques en leur accordant l'entrée dans le sénat.
XIIIe siècle après Jésus-Christ.
Fin des croisades. — Pontificat d'Innocent III. — Fonda- tion de l'empire français à Constantinople. — Accrois- sement du pouvoir royal sous saint Louis. — Naissance du gouvernement représentatif, en Angleterre, sous Henri III. — Etablissement de la maison d'Anjou dans le royaume de Kaples. — Avènement de la maison de Habsbourg à l'empire d'Allemagne. — La querelle des Guelfes et des Gibelins se change en une lutte entre les nobles et les plébéiens en Italie. — Commencement de la plupart des maisons particulières dans cette contrée (Torriani, etc.) — Puissance des mamelucks d'Egypte.— Décadence des Turcs seldjoucides. — Invasions des Mongols. . — Commencement de la puissance des Turcs ottomans. — Prépondérance des princes chrétiens en Espagne depuis la défaite des Almohades à Tolosa. — Grand développement philosophique et scientifique avec Albert le Grand, saint Bonaventure, saint Thomas d'Aquin, Vincent "de Beauvais, Roger Bacon, etc. — Progrès de la géographie (Marco Polo). — Etat floris- sant des lettres et des arts dans la plupart des pays de l'Europe (la divine Comédie du Dante, le roman de la Rose, l'épopée des Nibelungen, la Sainte-Chapelle, de Paris, un des chefs-d'œuvre de l'art ogival). 1201. Les prédications de Foulques de Neuilly en- traînent les Français à la 4 e croisade. Boniface, marquis de Montfêrrat, et le comte de Flandre, Baudouin, envoient à Venise pour demander des vaisseaux. Innocent III envoie en Allemagne un légat qui MOYEN AGE. 183 Ap. J.-C. déclare Othon IV roi légitimement élu et excom- munie Philippe de Souabe et ses adhérents. Le 3 e évèque de Livonie, Albert, fonde la ville de Riga, où il transfère le siège de son évêché, qui devint dans la suite archevêché et métropole de toute la Prusse et la Livonie. Il créa aussi l'ordre des chevaliers de ia milice du Christ ou porte-glaive, et lui céda le tiers des conquêtes qu'il venait de faire. Canut VI, roi de Danemark , se rend maître de Hambourg et de Lubeck , et soumet tout le Holstein dont il chasse les comtes. — Mort d'Ab- salon, archevêque de Lunden, qui a eu pour se- crétaire Saxon le grammairien, auteur d'une Histoire du Danemark en latin, composée en grande partie d'après les traditions populaires, les chants des Scaldes, les sagas islandaises. 1202. Les croisés, conduits par le doge ©andolo, as- siègent Zara pour le compte des Vénitiens, et s'en emparent après 14 mois de siège. Ils passent l'hiver en Dahnatie. Mécontentement et menaces d'Innocent in. Philippe-Auguste prend parti pour Arthur de Bretagne, qui est fait prisonnier par le roi Jean. Emeric, roi de Hongrie, défait Etienne, prince de Servie ou Rascie, et oblige le frère et le suc- cesseur de ce prince à se reconnaître vassal du royaume de Hongrie. Il prit dès lors le titre de roi de Servie. Mort de Canut VI le Pieux, roi de Danemark, qui avait travaillé à civiliser son peuple. Son frère "Waldemar II est couronné à Lunden. Il se fait reconnaître à Lubeck, roi des Vandales ou Slaves, et seigneur de Nordalbingie. Publication, vers cette époque, de la bible de Guyot de Provins, où l'on trouve une description de la boussole, désignée sous le nom de manète (magnèse , aimant) . Léonard de Pise emprunte aux Arabes et répand le premier en Occident les connaissances algébri- ques. 1203. Meurtre d'Arthur, duc de Bretagne, par Jean sans Terre. — Ce dernier, vassal de Philippe- Augusie , est cité devant la cour des pairs; il refuse de comparaître et est condamné à perdre tous ses fiefs de l'ouest et du centre , la Norman- die, l'Anjou, le Maine, la Touraine, le Poitou et une partie de l'Auvergne, qui rentreront dans le domaine royal, sauf la Bretagne, donnée à la sœur d'Arthur , épouse de Pierre de Dreux , arrière-petit-fils de Louis le Gros. Waldemar II, roi de Danemark, rend la Norvège tributaire. — Le duc de Holstein, prisonnier depuis 2 ans, recouvre la liberté en renonçant à son duché. Le jeune fils de l'empereur Isaac l'Ange, dé- pouillé du trône par son frère Alexis Comnène, vient à Zara implorer l'assistance des croisés, qui le prennent sous leur protection et se dirigent sur Constantinople, dont ils s'emparent et où ils rétablissent Isaac. Grande victoire du Mongol Thémoudgin (Tchin- gis-Khan) sur Oung-Khan, chef de la horde des Kéraïtes, qui fait sa soumission. Leur réduction entraîne l'année suivante celle des Naïmans et de plusieurs autres hordes mongoles. 1204. Philippe- Auguste fait la conquête de la Nor- mandie et du Poitou. Inaction honteuse du roi Jean. Les Grecs déposent Isaac l'Ange et proclament Alexis Ducas, surnommé Murzuphle. — Prise de Constantinople par les croisés. Election, de Bau- douin, comte de Flandre, I e ' empereur latin. Les Vénitiens obtiennent le quart de l'empire et le droit d'élire le patriarche latin de Constantinople. Pierre II, roi d'Aragon, épouse Marie,, fille et Ap. J.-C. héritière de Guillaume VIII , dernier seigneur de Montpellier. Ce fut ainsi que la seigneurie de Mont- pellier entra dans la maison d'Aragon. Il va se faire couronner à Rome par Innocent III, auquel il promet pour lui et pour ses successeurs un tri- but annuel. Il est le premier roi d'Aragon qui ait été couronné. Prémislas de Bohême abandonne le parti de Philippe de Souabe pour celui d'Othon IV de Brunswick, d'où lui est venu son surnom d'Ottocar. Innocent III lui confirme le titre de roi. Pré- mislas se réconciliera avec Philippe de Souabe l'année suivante. 1205. Philippe-Auguste enlève aux Anglais la Tou- raine, l'Anjou, le Maine, le Poitou. Les légats du Saint-Siège Raoul et Pierre de Castelnau contraignent, par leurs menaces, le comte de Toulouse, Raymond VI, à prendre l'en- gagement de chasser de ses Etats les hérétiques. Le doge Henri Dandolo meurt à Constantinople, à l'âge de 90 ans. Il est remplacé dans le gouver- nement des possessions vénitiennes en Orient par un podestat et quatre provéditeurs. 1206. Victoire de Philippe de Souabe sur Othon de Brunswick, qui s'enfuit en Angleterre; il se ré- concilie avec le pape. , L'empereur de Constantinople, Baudouin I er , est fait prisonnier par Joannice, roi des Bulgares, qui cause sa mort. Le. frère de Baudouin, Henri I er , a à lutter contre les Bulgares et le grec Théodore Lascaris, qui a pris le titre d'empereur à Nicée. Jean sans Terre tente de recouvrer ses provinces d'outre-mer , il débarque à La Rochelle ; sac de la ville d'Angers. Jean retombe ensuite dans son irré- solution accoutumée et retourne en Angleterre. — Démêlés du pape Innocent III et de Jean sans Terre, qui refuse d'accepter, pour le siège de Can- torbéry, Etienne de Langton, ancien chancelier de l'Université de Paris, désigné par Innocent III. Saint Dominique, sous-prieur de l'église d'Osma, en Espagne, entreprend, conjointement avec Diego d'Azebez, évèque de cette ville, la mission, contre les hérétiques du Languedoc. Le Mongol Thémoudgin, en présence des chefs de cent tribus nomades qu'il a vaincues, prend, à Caracorum, le titre de tchingis-khan (chef des chefs) et commence la conquête de l'Asie. 1207. Innocent III reconnaît Philippe de Souabe comme empereur. — Alliance d'Othon de Bruns- wick avec Jean sans Terre. Les Vénitiens prennent possession de l'île de . Candie, sur laquelle le marquis Boniface de Mont- ferrat leur avait cédé ses droits. Célèbre tournois ou combat poétique, sous la présidence de Hermann, landgrave de Thuringe, et de son épouse, Sophie de Bavière, au château de Wartbourg, entre 6 des plus illustres chanteurs d'amour. Wolfram d'Eschilbach mérita la palme. Un de ses rivaux était Henri d'Ofterding, que l'on regarde comme l'auteur de l'épopée des Nibe- lungen. 1208. Philippe de Souabe est assassiné à Bamberg par Othon de Wittelsbach. —Son rival Othon IV est universellement reconnu empereur. Raymond VI, comte de- Toulouse, fait, dit-on, assassiner le légat du pape, Pierre de Castelnau. Il est excommunié. Une croisade est prêchée contre lui par les moines de Cîteaux. Croisade des Albi- geois. _ innocent III établit dans le Languedoc une mission perpétuelle de prédicateurs, dont saint Dominique fut déclaré le chef. C'est ce qui donna naissance à l'ordre des frères prêcheurs, qui fut confirmé en 1216 par Honorius III. Jean sans Terre refusant toujoursde reconnaîtra Etienne de Langton pour archevêque de Cantor- béry, Innocent III met l'Angleterre en interdit. 184 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Fondation de l'Université de Palencia, au S. E. de Léon. Le roi y attire des savants d'Italie et de France. Tchingis-Khan soumet les Turcs orientaux. 1209. Othon IV, pour s'assurer l'appui d'Innocent III, signe à Spire un acte portant entre autres que les appels en cour de Rome auraient lieu librement, et qu'il abandonnerait au pape les terres de la com- tesse Mathilde, la marche d'Ancône, l'exarchat de Ravenne et la Pentapole. Au mois de juin de la même année, Othon IV se fiança à Wurzbourg avec Béatrix, 4 e fille de Philipp°e de Souabe. — Couronnement d'Othon IV à Rome par Inno- cent III, avec lequel il se brouille aussitôt après. Fondation de Stralsund par Waldemar II, roi de Danemark. Les Almohades enlèvent aux Almoravides les Baléares, leur dernière possession. Raymond de Toulouse se soumet aux conditions que lui impose le concile de Saint-Gilles. Après avoir reçu l'absolution de l'Eglise, on lui accorda, comme une faveur, de prendre part à la croisade que ie pape avait fait prêcher contre ses sujets hérétiques. Plusieurs seigneurs du nord, le duc de Bourgogne, le comte de Nevers, le comte de Saint-Pol, le comte de Montfort, Simon, des évè- ques et des abbés font partie de l'armée, dont le commandement suprême fut confié à Arnaud, abbé de Cîteaux et légat du Saint-Siège. — Sac de Béziers. Prise de Carcassonne. 1210. Innocent III excommunie Othon IV, qui pré- tend à la couronne des Deux-Siciles, et qui refuse de rendre au saint-siége les terres allodiales de la comtesse Mathilde. — Othon IV investit de la marche d'Ancône le marquis Azzon VI d'Esté. Raymond VI de Toulouse, fatigué des exigences de Simon de Montfort et du légat du pape, qui poursuivaient de leur fanatisme implacable un grand nombre de ses sujets réconciliés avec l'Église, se rend à Rome pour plaider leur cause au tribunal d'Innocent III. 11 est favorablement accueilli et autorisé à prouver devant un concile provincial qu'il était innocent des crimes qui lui otaient imputés. Il n'en est pas moins excommu- nié à son retour par le légat du pape. Concile de Paris, présidé par le cardinal Robert de Courçon, qui condamne au feu les livres de métaphysique d'Aristote, traduits en latin, avec défense de les transcrire ou de les lire, sous peine d'excommunication . Waldemar II, roi de Danemark, soumet une partie de la Prusse ou la petite Poméranie et la Samlande. Jean de Brienne épouse Marie, fille de Conrad de Montferrat et de la reine Isabelle, et est pro- clamé roi de Jérusalem. 1211. Innocent III délie les sujets de Jean sans Terre du serment de fidélité. — Il fait élire de nouveau roi des Romains Frédéric II, âgé de 17 ans; le clergé appuie ce dernier, en haine d'Othon IV, qui a violé ses immunités. La guerre recommence entre Raymond de Tou- louse et les croisés. — Soumission du Quercy par Simon de Montfort. Résistance héroïque de Lavaur. Premier siège de Toulouse. André, roi de Hongrie, profite des méconten- tements du peuple de Halicz contre les princes russes ses souverains, pour faire valoir les droits que son père Bêla III lui avait transmis sur cette principauté. Il en prend possession pour Coloman, son fils puîné, qu'il fait couronner roi de Halicz ou de Galitie par l'archevêque de Strigonie. C'est depuis cette époque que les rois de Hongrie prirent les titres de rois de Galitie et de Lodo merie. 1212. Retour d'Othon IV en Allemagne, où il fait Ap. J.-C. célébrer son mariage avec Béatrix, qui meurt quatre jours après. — Innocent III oppose à Othon IV Frédéric II, son pupille. Celui-ci prend possession de son patrimoine en Allemagne, re- nouvelle à Vaucouleurs l'alliance que son oncle Philippe de Souabe avait conclue avec le roi de France contre Jean Sans Terre et Othon IV, et se rend à Mayence, où la plupart des princes lui rendent hommage comme à leur roi. Une foule d'enfants se croisent en France et en Allemagne pour aller conquérir Jérusalem. Plu- sieurs bandes de ces jeunes fanatiques passent les Alpes et arrivent en Italie, où la plupart meurent de fatigue et de misère; près de 30000 d'entre eux prirent la route de Marseille et devinrent la proie des marchands d'esclaves qui, après leur avoir promis un trajet gratuit en Palestine, les vendi- rent aux Arabes d'Afrique. Innocent III déclare Jean sans Terre déchu du trône. Grande défaite des Almohades à Las Navas de Tolosa par les rois d'Aragon, de Castille et de Navarre. 1213. Préparatifs de Philippe-Auguste pour envahir l'Angleterre. Jean sans Terre se réconcilie avec le saint-siége. Il se rend vassal d'Innocent III, tant pour le royaume d'Angleterre que pour l'Irlande, et s'engage à lui payer annuellement, outre le denier de Saint-Pierre, un tribut annuel de mille marcs d'argent. Cet usage fut aboli sous Edouard III par une résolution du Parlement prise en 1366. — Philippe-Auguste attaque le comte de Flandre, allié de Jean sans Terre, Incendie de Dam et de Lille. Alix, fille de Guy de Thouars et de Constance, veuve de Geoffroi Plantagenet, épouse Pierre de Mauclerc, comte de Dreux, arrière-petit-fils de Louis VI le Gros. Le duché de Bretagne devient ainsi l'apanage d'une branche de la maison capé- tienne de France. Défaite de Raymond VI, comte de Toulouse, et de son allié Pierre II, roi d'Aragon, à la bataille de Muret, par Simon de Montfort. Mort du roi d'Aragon, qui laisse pour lui succéder un enfant de 5 ans, Jayme ou Jacques I er . Par une bulle d'or que le pape Innocent III fait signer à Frédéric à Égra, ce prince remet le Saint- Siège en possession des biens allodiaux de la com- tesse Mathilde, et rétablit les appels en cour de Rome. 1214. Ligue du roi d'Angleterre, de l'empereur déchu Othon IV de Brunswick, son neveu, des comtes de Flandre et de Boulogne contre Philippe- Auguste. — Grande victoire remportée par Philippe-Auguste sur ses ennemis à Bouvines, entre Lille et Tournai, où les milices communales combattent à côté des chevaliers. — Jean sans Terre, pendant cette ba- taille, est repoussé du Poitou par Louis, fils de Philippe. Frédéric II accorde à Waldemar II, roi de Da- nemark, la confirmation de toutes les conquêtes faites parles danois depuis l'Elbe jusqu'à la Duna. — Lepalatinat du Rhin passe à la maison de Wil- telsbach. Alphonse IX, roi de Castille, institue l'ordre militaire d'Alcantara, en mémoire de la prise d'Alcantara par les Maures. 1215. Frédéric II se fait couronner à Aix la Chapelle par Sigefroi d'Eppenstein, archevêque de Mayence. Innocent III confirme cette élection. Les barons et les évêques contraignent Jean sans Terre à signer la grande charte des libertés (19 juin). Elle est déclarée nulle par le pape. Les barons anglais offrent la couronne à Louis, fils de Philippe-Augu ste . Le cardinal Robert de Courçon, oubliant les or- MOYEN AGE. 185 Ap. J.-C. dres formels du pape, donne, dans le concile de Montpellier, à Simon de Montfort les domaines du comte de Toulouse et tout le pays enlevé aux hé- rétiques. L'Université de Paris reçoit ses premiers statuts du roi Philippe-Auguste et d'Innocent III (août). Consécration de la magnifique cathédrale de Reims. Création d'un ordre monastique nouveau par le moine italien François d'Assise. — Eccelin, sei- gneur de Romano, de Vicence et de Trévise, se retire dans un monastère, après avoir partagé ses États entre ses fils Eccelin le Féroce et Albéric, qui ne reçoit que Trévise. Un abbe d'Olive, nommé Christian, s'érige en apôtre des Prussiens et est nommé, par le pape Innocent III, premier évêque de Prusse. On lui attribue la première chronique de Prusse, qui n'est point parvenue jusqu'à nous. 13 e concile général, 4 e tenu à Latran, qui se compose de plus de400personnes, tant patriarches qu'archevêques etévêques, et de plus de 800 abbés et prieurs. L'ouverture a lieu le 1 1 novembre. Pour faire disparaître toute obscurité dans l'interpréta- tion du sacrement de l'eucharistie altéré par les Albigeois et les Vaudois, le concile adopte le terme de transsubstantiation. La confession sacramen- telle est rendue obligatoire au moins à Pâques. L'usage du mariage, qui s'était maintenu chez les clercs inférieurs, est réprimé. Tout seigneur qui , averti par l'Église, ne purge pas sa terre d'héréti- ques après un an, sera déclaré déchu; ses vassaux seront déliés du serment de fidélité. — Simon de Montfort est reconnu souverain de l'Albigeois, mais le marquisat de Provence est réservé pour le fils de Raymond VI. Prise de Pékin par Tchin gis-Khan. 1216. Louis, fils de Philippe-Auguste, brave l'ex- communication et passe en Angleterre, où il est proclamé roi, mais la mort de Jean sans Terre réconcilie les Anglais avec la famille des Planta- genets. Henri III, fils de Jean sans Terre, lui succède à l'âge de 9 ans. Mort du pape Innocent III. Honorius III lui succède. Il approuve l'établissement de l'ordre de Saint-Dominique. Mort d'Henri I er , empereur de Constantinople. Son beau-frère, Pierre de Courtenai, comte d'Au- xerre, est élu à sa place. 1217. Le fils de Philippe -Auguste, vaincu à Lincoln, traite avec Henri III et quitte l'Angleterre. — Charte dite des Forêts, qui avait pour objet de prévenir l'extension illégitime des forêts de la couronne d'Angleterre. Soulèvement de la France méridionale en fa- veur de Raymond VI qui. rentre dans Toulouse, passe au fil de l'épée la garnison qui tient pour Montfort, et rétablit son autorité dans la ville. Haquin V, roi de Norvège, conclut le premier traité d'amitié et de commerce avec l'Angleterre. Mort d'Henri I er , roi de Castille. Il a pour suc- cesseur son neveu Ferdinand III, fils du roi de Léon Alphonse IX et de Bérengère de Castille. Croisade entreprise par André, roi de Hongrie, qui est contraint par Honorius III d'accomplir un vœu de son frère. Les ducs de Bavière et d'Au- triche, les rois de Jérusalem et de Chypre feront partie de l'expédition. André II a recours aux Vénitiens pour obtenir des vaisseaux. Tchingis-Khan pénètre dans l'empire musul- man du Kharisme, qui embrassait le Turkestan, la Transoxiane, le Kharisme, la Perse et s'éten- dait jusqu'à l'Irak-Arabi et jusqu'aux Indes. De 1217 à 1224, des ingénieurs et des mécaniciens chinois présidèrent au siège des grandes villes : Otrar sur le Sihoun ; Boukhara , Samarcande , Ap. J.-C. Hérat, Mérou, Nishapour dans le Khorasan , Balk et Candahar. 1218. Mort d'Othon IV, au château de Hartzbourg, après avoir reçu sur son lit de mort l'absolution par l'évêque de Hildesheim. Frédéric II est uni- versellement reconnu comme empereur. Mort de Berthold IV, dernier duc de la puis- sante maison de Zaringue qui possédait la plus grande partie de la Suisse. Cette dernière contrée devient alors province immédiate de l'empire. Simon de Montfort est tué au siège de Toulouse (juin). Son fils Amaury succède à ses préten- tions. Une bulle d'Honorius III interdit l'enseigne- ment du droit civil dans l'Université de Paris. L'étude du droit canonique est seule permise. André II, roi de Hongrie, étant tombé malade, renonce à la croisade et quitte la Palestine, mal- gré l'excommunication dont le menace le patriar- che de Jérusalem. Guillaume, comte de Hollande, amène aux croisés un renfort composé de Frisons et d'habitants de Cologne, qui venaient d'aider Alphonse II, roi de Portugal, à gagner la bataille d'Alcazar, sur les Maures. 1219. Prise de Damiette par les croisés. Le légat Pelage et les Templiers rejettent les conditions de paix avantageuses qui leur sont offertes. Waldemar II, roi de Danemark, soumet l'Estho- nie et l'île d'Œsel; c'est dans cette expédition que paraît pour la première fois la fameuse bannière deDanebrog. Fondation delà ville de Revel. Wal- demaravaitéquippé pour cette expédition une flotte de 14 voiles qui portait plus de 60000 hommes. 1220. Frédéric reçoit à Rome d'Honorius III la couronne impériale. Vers cette époque, les princes russes repren- nent sur les Hongrois la principauté de Halicz. 1221. Reprise de Damiette par le sultan d'Egypte. Les croisés évacuent l'Egypte. 1222. Mort de Raymond VI. Amaury de Montfort offre de céder les conquêtes de son père à Phi- lippe-Auguste. Mort de Théodore Lascaris, empereur grec de Nicée; son gendre et successeur Jean Ducas Vatace agrandit sa principauté aux dépens des Latins ainsi que des princes grecs établis à Tré- bisonde. Les nobles et le clergé obtiennent d'André II, roi de Hongrie, la bulle d'or, base de la constitu- tion vicieuse qui depuis a régi la Hongrie. Les biens du clergé et de la noblesse y furent déclarés exempts de taxes et de logement des gens de guerre ; les nobles obtinrent l'hérédité des biens royaux qu'ils avaient reçus en récompense de leurs services; ils furent déchargés de l'obligation de servir hors du pays, à leurs frais, dans les expé- ditions militaires, et on leur accorda même le droit de résistance, au cas que le roi enfreignît un article de ce décret. 1223. Mort de Philippe-Auguste. Avènement de Louis VIII. Création de la célèbre université de Salaman- que par le roi de Léon, Alphonse IX. En Danemark, Henri, comte de Schwerin, voulant se venger d'un outrage qu'il prétendait en avoir reçu, retient prisonnier pendant 3 ans "Waldemar fi, au château de Schwerin. Tous les ennemis du Danemark prennent les armes et se rendent indépendants. 1224. Louis VIII enlève aux Anglais Niort, Saint- Jean-d'Angely, la Rochelle, le Limousin et le Pé- rigord, mais suspend cette guerre pour recueillir l'héritage d' Amaury de Montfort qui lui cède ses droits sur Toulouse. — Arrêt important qui iden- tifie la cour du roi avec la cour des pairs. Depuis cette époque, la cour du roi, qu'on appela bien- 186 CHRONOLOGIE. — TABLES- Ap. J.-C. tôt parlement, jugea souverainement tous les procès qui s'élevèrent entre les grands vassaux. Frédéric II bâtit des châteaux forts dans le midi de l'Italie, et fonde l'université de Naples, où il attire de tous les pays des savants par la promesse d'émoluments considérables. — Il achève la soumission des Arabes qui s'étaient maintenus dans les montagnes du centre de la Sicile. Il en transporte 20 000 dans les plaines de la Capita- nate et leur abandonne la ville de Nocéra, ville déserte depuis longtemps, que l'on a distinguée depuis des autres du même nom par le surnom de Pagani, qu'elle a pris de seigneurs ainsi nom- més, issus d'une ancienne famille, de laquelle était le célèbre comte de Pagan. Les Mongols, qui ravagent la Russie méridio- nale pendant 3 ans, sont arrêtés surtout par le prince d'Halictz, dans le bassin du Dnieper. 1225. Frédéric célèbre son union avec Yolande, fille unique de Jean de Brienne et de Marie de Montferrat, héritière du royaume de Jérusalem des droits de sa mère. Il prend aussitôt le titre d'un royaume qu'un vœu solennel l'engageait à conquérir, mais demande au pape Honorius III un délai jusqu'en 1227. Raymond VII de Toulouse et Amaury de Mont- fort exposent leurs prétentions devant le concile de Bourges. Raymond est condamné. Une croi- sade sera dirigée contre lui par le roi de France. 1226. Le concile national de Paris excommunie Raymond VII et confirme les droits que Louis VIII a acquis d'Amaury de Montfort. — Expédition de Louis VIII dans le Languedoc. Il s'empare d'Avi- gnon, établit les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne et meurt de maladie en Auvergne, à Montpensier. Sa veuve, Blanche de Castille ; prend la régence au nom de son fils Louis IX. âgé de 11 ans. Les villes lombardes renouvellent leur ligue contre Frédéric II , qui s'en venge en supprimant l'école de Bologne et en ordonnant aux écoliers d'aller étudier à celle de Naples, qu'il avait fondée deux ans auparavant. Conrad, duc de Masovie, de la maison des Piasts, cherche à s'assurer contre les Prussiens idolâtres la protection des chevaliers de l'ordre Teutonique, auxquels il cède la ville de Culm et tout ce qu'ils pourraient conquérir sur les in- fidèles. Cet arrangement fut confirmé par Fré- déric II. Ces religieux prirent possession de leurs nouveaux domaines en 1230 et engagèrent dès. lors avec les Prussiens une guerre qui dura 53 ans. 1227. Ligue des barons contre Blanche de Castille. Thibaut, comte de Champagne, lui fait hommage. — Traité de Vendôme entre Blanche de Castille et les grands vassaux. — Mécontentement de Phi- lippe-Hurepel , frère de Louis VIII, qui essaye d'enlever le roi qui se rendait d'Orléans à Paris. Blanche et son fils sont sauvés par le dévouement des Parisiens. Frédéric II se prépare à partir pour la croisade. Il est arrêté par la maladie. — Le pape Gré- goire IX l'excommunie. La maison de Wittelsbach réunit les deux grands fiefs du Palatinat du Rhin et de la Ba- vière. Ordonnance de Jayme I er d'Aragon , qui défen- dait à tout vaisseau étranger de prendre à Barce- lone un chargement pour le Levant, aussi long- temps qu'il s'y trouverait un vaisseau national sans chargement. "Waldemar II, roi de Danemark, ayant recouvré la liberté, fait ses efforts pour reconquérir ses- Etats, mais il est défait à la Bornhoved, à quel- que distance.de Segeberg, dans le Holstein, et Ap. J.-C. perd toutes ses conquêtes sur la côte méridionale de la Baltique. Prise de Ning-Hia, capitale du royaume de Tangout par Tchingis-Khan. Fin de la dynastie des Hia, qui avait duré 200 ans. Tchingis-Khan se disposait à attaquer l'empire des Niutchés lorsqu'il mourut. L'empire Mongol s'étendait sur un espace immense depuis le Dnieper à l'ouest jusqu'aux régions les ptus orientales de la Chine. Quatre de ses fils se forment des royaumes. Oktaï prend la dignité de grand khan, qui donne la suprématie ; ses successeurs résideront en Chine. Les descendants de l'aîné des quatre fils, Touschi, gardent la Russie méridionale et en forment l'empire du Kaptschak (horde d'or). Un autre, Zagataï, eut la Tartarie, la Kalmoukie, le Thibet et l'Inde. 1228. Blanche de Castille poursuit la conquête de l'Albigeois, malgré les intrigues des grands. Cruautés de Raymond VIL Frédéric II excommunié part pour la Terre- Sainte (août) et arrive à Saint-Jean d'Acre (sep- tembre). Là il trouve des légats pontificaux qui défendent aux chrétiens du Levant de lui obéir. Grégoire IX prêche contre lui une croisade pour le dépouiller du royaume des Deux-Siciles ; il en confie le commandement à Jean de Brienne, beau-père de Frédéric II. 1229- Traité de Paris qui met fin à la guerre des Albigeois, fait triompher le catholicisme sur l'hé- résie et soumet la nationalité provençale à la na- tionalité française. Par ce traité, Raymond VII, comte de Toulouse, cède à la France les diocèses de Carcassonne, de Narbonne, deBéziers, d'Agde, de Maguelonne, de Nîmes, d'Uzès, de Viviers, le Razès, le Velay, le Gévaudan, le comté de Lo- dève, l'Albigeois situé à la droite du Tarn, et la terre du Maréchal, située dans le diocèse de Mire- poix. Il ne garde que le comté de Toulouse, l'Agé- nois, le Rouergue, le Quercy, sauf Cahors, et la partie de l'Albigeois située à la gauche du Tarn, à condition que ces provinces formeraient la dot de Jeanne, sa fille, destinée à Alphonse, quatrième fils de Louis VIII. Le marquisat de Provence ou comtat Venaissin fut cédé au pape, qui en donna la garde au roi de France. — Concile de Toulouse, qui établit l'inquisition pour la recherche des hé- rétiques; les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament sont interdits aux laïques. Frédéric II conclut le 18 février avec le sultan d'Egypte une trêve de 10 ans, en vertu de laquelle Jérusalem, Bethléem, Nazareth, Rama et tout le pays situé entre Saint-Jean- d'Acre, Tyr, Sidonet Jérusalem furent abandonnés aux chrétiens. Ceux-ci s'engagèrent à conserver les mosquées qu'ils trouveraient, et à laisser venir les musul- mans aux lieux saints qu'ils vénèrent aussi bien que les chrétiens. Toutefois les musulmans de- vaient y paraître sans armes et ne pouvaient demeurer dans Jérusalem. Le 17 mars, Frédéric fait son entrée dans Jérusalem et se couronne roi. •*- Dans le même temps, le titulaire, Jean de Brienne, son beau-père, est désigné pour gou- verner l'empire latin de Constantinople, au nom de Baudouin II de Courtenai, âgé de 12 ans. — Frédéric II s'embarque le 17 mai pour aller dé- fendre ses possessions italiennes. Le pape Grégoire IX réserve les élections épis- copales aux seuls chanoines d'églises cathédrales et en exclut formellement le clergé et le peuple. Institution à Venise de la Quarautie civile qui juge en matière civile de tous les appels; la Qua- rante crimineUe existait déjà. — Le comte de Provence enlève Nice aux Génois. — Mort d'Ac- cursej disciple d'Azzon, célèbre iurisconsulte de l'école de Bologne, MOYEN AGE. 187 Ap. J.-C. 1230. Frédéric II est absous par Grégoire IX, qui fait comprendre la ligue lombarde dans la paix de San Germano, conclue avec ce prince. Expédition dirigée par Blanche de Castille con- tre Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, qui appelle en France Henri III, roi d'Angleterre. Progrès des princes chrétiens en Espagne. Le roi d'Aragon commence a occuper les îles Baléares. — Le roi de Castille, Ferdinand III, qui réunit définitivement le royaume de Léon à celui de Cas- tille, à la mort de son père Alphonse IX de Léon, s'avance jusqu'à Jaën, au sud du Tage. Les Lithuaniens se rendent indépendants des Russes, sous Ringold, qui prend le premier le titre . de grand-duc. — Toute la Courlande reçoit le baptême et se rend tributaire de l'ordre de Livonie. 1231 . Une trêve de trois ans est conclue à Saint-Au- bin du Cormier entre Blanche de Castille, le roi d'Angleterre Henri III et le duc de Bretagne. Dans une diète tenue à Melfi, Frédéric II publie un nouveau code ou recueil de constitutions, ré- digé par son chancelier Pierre des Vignes et des- tiné à ses possessions héréditaires en Italie. Par cette Constitution, Frédéric accorde à des députés des villes le droit de siéger avec les prélats et les barons dons le parlement, et établit des lois mari- times. En Angleterre, le Poitevin Pierre des Roches supplante Hubert du Bourg, auprès d'Henri III. Des étrangers dirigent toutes les affaires. Fondation de la ville de Thorn, sur la Vistule, par les chevaliers Teutons. 1232. Oktaï, grand khan des Mongols, s'allie avec les empereurs de la dynastie des Song, qui ré- gnaient dans la partie méridionale de la Chine, et attaque l'empire des Niutehés. 1233. Création de l'Université de Toulouse. Le roi d'Angleterre Henri III éloigne de son conseil les étrangers, sur les remontrances d'Ed- mond, archevêque de Cantorbéry, qui était appuyé par toute la noblesse. Les Vénitiens envoient une flotte pour défendre Constantinople contre Jean Vatace, empereur grec de Nicée, qui est battu par Jean de Brienne. Le roi de Castille s'avance jusqu'à Xérès. Le pape fait prêcher une croisade pour la conquête de Valence sur les Maures. Grégoire IX organise formellement le tribunal de l'inquisition, en déchargeant les évêques de l'obligation de rechercher et de punir les héréti- ques, qu'il confie, le 12 avril, aux frères prê- cheurs. En conséquence, Gautier de Marnis, évê- que de Tournay, légat du pape, établit deux inquisiteurs à 'Toulouse, et ensuite dans toutes les villes, où les Jacobins ou Dominicains avaient des couvents. Hermann de Salza, grand maître de l'ordre teutonique, donne à la Prusse ses premières lois. Les chevaliers colonisent Culm et Marienwerder, sur la Vistule. Oktaï s'empare de Kai-fong-fou, où les empe- reurs de Kin avaient transféré leur résidence, de- puis la perte de Yen-king (Pékin). 1234. Mariage de saint Louis aveG Marguerite de Provence. — Paix définitive avec le duc de Breta- gne, qui termine les guerres féodales de la ré- gence. — Thibaut IV, comte de Champagne, qui succède à son oncle Sanche VII dans le royaume de Navarre, vend à saint Louis les comtés de Blois, Sancerre, Chartres et la vicomte de Chà- teaudun. Le fils aîné de Frédéric II, Henri, se révolte en Allemagne ; il fait alliance avec les villes Lom- bardes. Il s'humilie peu après devant son père, qui le fait ensuite arrêter et conduire au château de San Felice en Pouille, où il mourut en 1242. Ap. J.-C. Grégoire IX se brouille avec les Romains qui lui refusaient le droit de condamner un citoyen à l'exil et exigeaient que le pape leur payât la rétri- bution que l'Eglise devait de temps immémorial à k ville. Il est obligé de sortir de Rome et se re- tire à Pérouse. Le sénateur Lucas Savalli conçoit l'idée de former en Toscane et dans la moyenne Italie une confédération qui devait mettre fin à la domination du pape dans ces contrées. Frédéric craignant que la nouvelle confédération ne devînt plus redoutable que le pape lui-même, se rap- proche de ce dernier, et lui fournit les moyens de rentrer dans Rome. — Le pape, sur la de- mande de l'empereur et celle de saint Louis, rend le comtat Venaissin au comte Raymond, qui en reçut cette année l'investiture de l'empereur. Le pape n'en rentra en possession que par une nouvelle cession que lui en fit, en 1274, Philippe le Hardi, héritier des droits de son frère Alphonse, comte de Toulouse. Une tribu des anciens Frisons, qui, sous le nom de Stedinger, avaient conservé un régime entiè- rement démocratique, refuse de payer la dîme au Clergé. Grégoire IX fait prêcher contre eux une croisade. Ils sont battus, et en partie exterminés, à la journée d'Altenesch. L'empereur Cheou-su, forcé par les Mongols dans Ja ville de Juning-fou, sa dernière retraite, se donne la mort. Avec lui finit la dynastie des Kin ou des Niutehés. 1235. Otton l'Enfant reçoit de l'empereur Frédéric II l'investiture de toutes les terres de Brunswick et de Lunefjourg, érigées en duché sous le nom de Brunswick. — Paix publique de Mayence. Prise d'Ubeda, au N. E. de Jaeïi, par Ferdi- nand III, roi de Castille et de Léon. Le pape Grégoire IX charge son chapelain Raymond de Pennafort de rassembler et rédiger en ordre de matières toutes les décisions de ses prédécesseurs, ainsi que les siennes, en étendant à l'usage commun ce qui n'avait été établi que pour un lieu et pour des cas particuliers. Il pu- blie ce recueil sous le nom de Décrétâtes, avec ordre de s'en servir dans les tribunaux, ainsi que dans les écoles. Prédication d'une nouvelle croisade. Thibaut, roi de Navarre, Pierre Mauclerc de Dreux, duc de Bretagne^ le connétable Amaury de Montfort, les comtes de Nevers et de Bar, etc., prennent la croix. 1236. Guerre entre Frédéric II et les villes lombardes. Eccelin, tyran de Padoue, de Vérone et de Vi- cence, chef du parti impérial, se rend célèbre par ses cruautés. A vingt et un ans accomplis, saint Louis est déclaré majeur (25 avril). Henri III, roi d'Angleterre, épouse Éléonore, fille de Raymond-Bérenger V, comte de Pro- vence, et sœur de la reine de France. — Troubles occasionnés par les comtes de Savoie, frères d'Ëléonore. Ferdinand III, roi de Castille, enlève aux Arabes la ville de Cordoue. Six cent mille Mongols, conduits par Batou- Khan, neveu d'Oktaï, épouvantent la Russie par leurs dévastations; ils se fixent sur le Volga in- férieur. 1237. Victoire de Frédéric II sur les Milanais à Corte Nuova. Le caroccio tombe au pouvoir du vainqueur, qui l'envoie à Rome, où il fut placé dans le Capitole. Mort de Jean de Brienne. Baudouin II de Cour- tenai se trouvait alors en Flandre, sollicitant des secours contre les Grecs. Les chevaliers de Livonie, se trouvant trop faibles pour lutter contre les habitants payens de 188 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. ce pays, s'unissent à l'ordre Teutonique, qui éta- blit depuis des généraux en Livonie, sous le nom de Heermeister. 1238. La couronne d'épines de Jésus-Christ, achetée des Vénitiens qui l'avaient enlevée de Constanti- nople, est reçue solennellement par saint Louis ; elle sera déposée dans la Sainte-Chapelle, l'un des chefs-d'œuvre de l'art gothique. Jayme I", roi d'Aragon, enlève Valence aux Maures. L'empereur Frédéric II érige le pays de Chablais et d'Aoste en duchés, en faveur du comte de Sa- voie Amédée IV. — Il échoue dans le siège de Brescia. En Hollande, formation du bassin maritime du Zuyderzée, par suite de l'union des eaux de la mer avec celles du lac Flévo. 1239. Frédéric II est excommunié par Grégoire IX, mécontent de ce que l'île de Sardaigne, sur la- quelle le saint siège élevait des prétentions, avait été donnée par l'empereur à son fils naturel Enzio. — L'empereur chasse de ses États des Deux- Siciles tous les frères prêcheurs et mineurs, qui n'étaient pas nés dans le pays, s'empare du Mont- Cassin, rappelle de Rome tous ses sujets et met de nouvelles impositions sur les ecclésiastiques. — Saint Louis envoie des ambassadeurs à Rome, pour adoucir Grégoire IX en faveur de Frédéric. Grégoire IX reste inébranlable et fait prêcher une croisade contre Frédéric. Le roi de Navarre assemble à Lyon les croisés (v. 1235), mais ceux-ci reçoivent une bulle du pape, qui, leur annonçant ses nouvelles difficul- tés avec Frédéric II, leur ordonne de se séparer. Quelques-uns obéissent, mais d'autres, parmi les- quels le roi de Navarre, persistent dans leur projet. — Défaite des croisés à Gaza, où Amaury de Montfort est tué et le comte de Bar fait pri- sonnier. — Jérusalem, qui, depuis 11 ans, avait été au pouvoir des chrétiens, passe de nouveau sous la domination des Turcs. Alix, du consentement de Jean de Dreux, son époux, partant pour la terre sainte, vend le comté de Màcon à saint Louis pour la somme de 10000 livres et 1 000 livres de pension viagère. 1240. Réunion au domaine royal du comté du Perche à la mort de Guillaume, évêque de Chàlons- sur-Marne, dernier héritier mâle des anciens comtes du Perche. Richard, comte de Cornouailles, frère d'Henri III d'Angleterre, arrive en Palestine et conclut avec le sultan de Damas un arrangement par lequel les villes de Jérusalem, Ascalon et Tibériade sont rendues aux chrétiens. Frédéric II menace le pape jusque dans Rome; Grégoire IX engage dans une croisade contre l'empereur tous les partisans de la liberté en Italie. — Frédéric prend Ravenne et assiège Faenza. — Grégoire de Montelungo, légat du pape en Lombardie, engage les Bolonais, les Véni- tiens et le marquis d'Esté à réunir leurs efforts contre le vieux gibelin Torelli Salinguerra, qui est fait prisonnier et meurt en captivité à Venise. Les Mongols saccagent Kiev et ravagent la Po- logne. 1241. Succès de Frédéric II en Italie. Il s'empare de Faenza et de Bénévent, tandis que la flotte de Sicile et de Pise, ville gibeline, battait à la hau- teur de l'île de Méloria, près de Livourne, des vaisseaux génois qui portaient un grand nombre de cardinaux et d'évêques français, convoqués à Rome pour un concile. — Mort de Grégoire IX. Vacance du saint-siége pendant deux ans. Mort de Waldemar II, roi de Danemark, sur- nommé le Victorieux. De toutes ses conquêtes, il ne lui restait que l'île de Rugen et Revel en Estho- Ap. J.-C % nie. Éric IV, l'aîné de ses 4 fils, lui succède; les 3 autres obtiennent chacun un apanage sous la suzeraineté de la couronne de Danemark; Abel, le Slesvig; Kanut, la Blékingie; Christophe, le Halland. Une guerre de 8 années va s'engager entre eux et leur aîné. Invasion des Mongols en Hongrie, sous la con- duite de Batou-Khan. Bataille de Mudhi, où les Mongols font un carnage effroyable des Hongrois. Le roi Bêla III se retire dans les îles de la Dal- matie. — Une autre armée de Tartares pénètre par l'Arménie dans la sultanie des Turcs seldjou- cides d'Iconium, qui sont forcés de payer tribut au grand khan. Association de Hambourg et de Lubeck. Origine de la ligue Hanséatique. Elle s'accrut successi- vement, au point que le nombre des villes confé- dérées se monta à 80, et qu'elles jouèrent pendant quelque temps le rôle de puissance dominante dans le nord. Alexandre, fils du grand-duc de Russie Jaroslaw Wsewolodowitsch, remporte, près de la Newa, sur les chevaliers de Livonie une grande victoire qui lui vaut le surnom de Newski. 1242. L'ambitieuse Isabelle, femme d'Hugues de Lusignan, comte de la Marche, forme en secret, contre Louis IX, une ligue avec le roi d'Angle- terre son fils, le comte de Toulouse et les rois d'Aragon, de Castille et de Navarre. Hugues de Lusignan refuse de rendre l'hommage à Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis. Henri III est vaincu par saint Louis à Taillebourg et à Saintes. Dévastations commises en Syrie par les Kha- l'ismes ou Khorasmiens, chassés par les Mongols des rives de la mer Caspienne. 1243. Election de Sinibaldo Fieschi, qui prend le nom d'Innocent IV. Il était de la maison des comtes de Lavagne, génoise, mais gibeline, parce qu'elle tenait des fiefs impériaux, et domiciliée à Parme, ville dévouée à l'empereur. Les Mongols évacuent la Hongrie, où rentre Bêla IV. — Guerre des Hongrois contre l'Au- triche. Division de la Prusse en 4 diocèses catholiques. Culm, Poméranie, Warmie, Sambie. Réconciliation de saint Louis et d'Henri III d'Angleterre. Le premier contraint les seigneurs qui possédaient en même temps des fiefs de la couronne de France et des fiefs de la couronne d'Angleterre d'opter entre les deux monarques. 1244. Thaddée de Sessa et Pierre des Vignes vont à Rome pour traiter de la paix au nom de. Fré- déric II. Innocent IV feint d'accepter les propo- sitions de Frédéric II, puis s'enfuit de Rome et se rend à Lyon, où il convoque un concile pour l'année suivante. Le sultan d'Egypte engage les Khorasmiens à faire la guerre au sultan de Damas et aux chré- tiens de la Palestine. — Prise de Jérusalem par les Khorasmiens. Destruction du saint Sépulcre. Les chrétiens, réunis aux sultans de Damas et d'Émèse, sont complètement battus près de Gaza. — Maladie de saint Louis. Il prend la croix. État florissant du royaume de Grenade sous le gouvernement de Ben-al-Ahmar. 1245. Saint Louis renouvelle la Quarantaine-le-Roi , dont on attribue la première pensée à Philippe- Auguste. — Il intervient inutilement entre Fré- déric II et Innocent IV. — Réunion à Lyon du 14° concile général. Frédéric II est excommunié et déposé. Baudouin II et les patriarches latins de Constantinople et d'Antioche obtiennent du con- cile une promesse de secours. — Transports de colère de Frédéric II en apprenant la décision du concile. Sa lettre à tous les princes chrétiens pour se justifier des accusations dirigées contre lui. MOYEN AGE. 189 Ap. J.-G. Ferdinand III de Castille contraint le roi de Grenade à lui abandonner Jaën et à se reconnaître son vassal. Insurrection en Portugal, motivée par la con- duite scandaleuse et le mauvais gouvernement de Sanche II. Innocent IV excommunie le roi et donne la régence à son frère. Les chevaliers teutons reçoivent du saint-siége un tiers de la Sémigalle et "deux tiers de la Cour- lande ; le reste est donné aux évêques. Frédéric II attribue aux chevaliers, comme fiefs de l'empire, la Livonie, la Courlande, la Samogitie, sans s'oc- cuper du droit de suprématie de l'archevêque de Riga. Innocent IV envoie chez les Mongols des mis- sionnaires. L'un d'eux, Jean du Plan de Carpin, est reçu à Caracorum par le grand khan, Gaiouk, fils d'Ôktaï. La relation de son voyage, que nous avons encore, contient une foule de détails cu- rieux. La sultanie de Damas est réunie à celle d'Egypte. 1246. Henri Raspon, landgrave de Thuringe, est élu roi des Romains à Wurzbourg par les archevêques de Mayence, de Cologne, de Trêves, de Strasbourg, de Metz et de Spire. Le pape lui fait remettre 25 000 marcs d'argent pris sur les fonds que l'Angleterre lui avait fournis. Charles, frère de saint Louis, épouse Béatrix, qui doit hériter de la Provence. 11 reçoit du roi les comtés du Maine et d'Anjou. 1247. Henri de Thuringe, battu par Conrad, meurt de chagrin. Cet Henri était issu de Charles de Lorraine. Avec lui se serait éteinte la ligne fran- çaise de la maison Carlovingienne, s'il n'en avait survécu une branche collatérale dans la maison des comtes de Hohustein, qui descendait de Bé- renger de Sangerhausen, fils cadet de Louis le Barbu, premier landgrave de Thuringe, et de Cécile de Sangerhausen, comme Henri de Thuringe des- cendait de Louis le Sauteur, leur fils aîné. — Une longue guerre s'engage alors entre les margraves de Misnie et les ducs de Brabant, qui partagèrent enfin entre eux le Landgraviat de Thuringe en 1264. Un cadet de Brabant, Henri, surnommé l'Enfant, devient le fondateur de la maison de Hesse. — Le pape fait élire roi des romains Guil- laume, comte de Hollande. Frédéric II met le siège devant Parme, toute dévouée au Pape. Création de la Confédération Rhénane, qui avait pour objet de mettre un terme aux vexations exercées par les seigneurs envers les négociants. Saint Louis fait creuser le port d'Aigues-Mortes sur la Méditerranée et accorde d'importants privi- lèges aux habitants. Haquin V, roi de Norvège, se fait couronner en grande pompe, par un Cardinal Légat, qu'Inno- cent IV lui députa. Le Légat, en abolissant l'épreuve du feu, affermit l'immunité ecclésias- tique et se fit payer de grosses sommes d'ar- gent. 1248. Heureuse attaque des Parmesans qui tuent à Frédéric II près de deux mille hommes,- parmi lesquels Thaddée de Sessa, le défenseur de Frédéric au concile de Lyon. Les Parmesans font un butin considérable. Le Carrocio de Crémone, appelé Berthe, est pris et conduit en triomphe à Parme. Ferdinand III de Castille, avec le concours du roi maure de Grenade, enlève Se ville à un prince almohade, après un siège de quinze mois. Départ de saint Louis pour la croisade. Il s'em- barque au port d'Aigues-Mortes et passe l'hiver dans l'île de Chypre. Mort de Gaiouk, fils et successeur d'Oktaï, au moment où il faisait des préparatifs pour une nou- velle expédition en Europe. Mangou, fils de Touli Ap. J.-C. et petit-fils de Tchingis-Khan est élu grand khan à la mort de Gaiouk. 1249. Victoire de Guillaume de Hollande sur Conrad fils de Frédéric II. Condamnation de Pierre des Vignes, secrétaire et chancelier de Frédéric, qui l'accusait d'avoir voulu l'empoisonner. — Enzio, fils naturel de Frédéric II, tombe au pouvoir des Bolonais, qui le gardent captif durant 23 ans, jusqu'à sa mort. Mort de Raymond VII, comte de Toulouse ; son gendre Alphonse, comte de Poitiers, lui succède. Saint Louis aborde en Egypte, près de Damiette, qui n'est pas défendue parle sultan Nodgemeddin, qui meurt au Caire. Nodgemeddin avait établi pour sa garde la milice des Mameluks, esclaves turcs, originaires de la Circassie. 1250.Marchede saint Louis versle Caire. Le comted' Ar- tois est tué au combat désastreux de la Massoure, où périt aussi Fakreddin, lieutenant du sultan Almohadan. Le gros de l'armée, surpris par l'inon- dation du Nil et moissonné par la contagion, est enveloppé par les Musulmans. Louis est fait pri- sonnier. — La milice des Mameluks se révolte et massacre Almohadan, dernier sultan de la race d'Ayoub. Elle se donne pour chef Ibegh, qui rend la liberté à saint Louis moyennant une forte rançon et recouvre Damiette. Louis s'engage à ne rien entreprendre contre Jérusalem. — Damas se sé- pare de l'Egypte et se donne au sultan d'Alep. Frédéric II meurt à Fiorenzuola, dans la Pouille, sans avoir été réconcilié avec l'Église. — En Alle- magne, la lutte continue entre Conrad, fils de Frédéric II, et Guillaume, comte de Hollande. — Innocent IV publie une nouvelle croisade contre le fils de Frédéric et travaille à soulever contre lui la Pouille et la Sicile. Mainfroy, prince de Tarente, fils naturel de Frédéric II, qui, en vertu du testa- ment de son père, était régent du royaume de Sicile durant l'absence du roi Conrad, fait rentrer dans le devoir plusieurs places et met le siège devant Naples. Origine de la république de Florence. Les Flo- rentins se choisissent douze magistrats qu'ils nom- ment anciens et les tirent des différents quartiers dans lesquels ils avaient partagé la ville. 2 juges furent en même temps élus, pour administrer la justice, l'un appelé Capitaine du peuple, l'autre appelé Podestat. Formation d'une milice bour- geoise. Mort du roi de Suède Eric XI, dit le Bègue, à qui on attribue la fondation de l'université d'Upsal. 1251. Blanche de Castille réprime le soulèvement des Pastoureaux. Conrad, fils de Frédéric II, se rend en Italie. Il reste trois mois dans l'Italie du nord sans rien faire d'important, et passe dans le royaume des Deux-Siciles au commencement de Tannée sui- vante. En Suède, la postérité de saint Eric s'etant éteinte, Birger, guerrier renommé, fit élire son fils Waldemar, encore en bas âge, prit la tutelle de l'état et commença la dynastie des Folkun- giens. 11 est le fondateur de Stockholm. 1252. Saint Louis visite et fortifie les places de la Palestine ; il tente de réconcilier les ordres rivaux du Temple et de l'Hôpital. La nouvelle de la mort de sa mère, Blanche de Castille, le décide a revenir en Europe. — Le roi chrétien d'Arménie, Alton, se rend auprès du grand khan des Mongols Mangou, qui se fait baptiser avec les principaux de sa nation et promet de le secourir contre les musulmans. Mangou envoie son frère Houlagou contre les Bathéniens ou Assassins de Perse. Mort de Ferdinand III le saint, roi de Castille , 190 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J--C. Il a commencé a réunir en un corps les lois royales de Castille et a fait traduire en langue vulgaire les lois suivies par les Maures à Cordoue. Il a pour successeur Alphonse X le sage et l'astro- logue. 1253. Mort de Thibaut, comte de Champagne et roi de Navarre, qui s'est rendu célèbre par son talent comme trouvère. Robert Sorbon, conseiller de saint Louis, fonde la Sorbonne pour servir au logement et à l'instruction de quelques maîtres et de quelques élèves pauvres. Guillaume de Rubruk, cordelier, est envoyé par saint Louis au grand khan Mangou, pour le con- vertir au christianisme et en obtenir des secours contre les musulmans de l'Asie. Sa relation qui a pour titre : Itinerarium fratris WiUelmi de Ru- oruck, de ordine frairvm minorum, anno 1253, ad partes orientales , a beaucoup contribué à rectifier et à étendre les connaissances géogra- phiques des Européens sur l'Asie. 1254 Mort de Conrad IV, fils de Frédéric II. Guil- laume de Hollande, seul empereur, propose à la diète de Francfort de sages règlements sur la paix publique. — Mainfroy, fils naturel de Frédéric II, défend les Etats normands d'Italie, héritage du fils de Conrad, Conradin, âgé de deux ans, contre les prétentions ambitieuses d'Jnno- cent IV, qui voulait disposer du royaume des Deux-Siciles comme d'un bien du saint-siége. Il se met à la tète des Sarrasins de Nocera avec lesquels il disperse près de Foggia un corps de troupes papales. Innocent IV en meurt de chagrin. Alexandre IV, successeur d'Innocent IV, prêche une croisade contre le tyran de Padoue, Eccelin de Romano. Les Castillans, avec l'appui du roi de Grenade, enlèvent aux Almohades Xérès, Arcos et Sidonia. Ordonnance de saint Louis pour la réformation des mœurs et de la justice. En Angleterre, Henri III réunit un parlement pour obtenir une aide extraordinaire ; il y appelle comme représentants de la noblesse inférieure., deux chevaliers élus dans chaque comté. 1255. Guillaume de Hollande, dans une assemblée tenue à Oppenheim , confirme une ligue formée pour leur sûreté entre les villes des environs du Rhin et de la Westphalie ainsi que quelques princes voisins, ligue devenue célèbre sous le nom de Confédération rhénane. Les chevaliers de l'ordre Teutonique fondent la ville de Kœnigsberg (mont du roi), qui reçoit son nom en mémoire de l'aide donnée aux chevaliers par le roi de Rohême Ottokar II (Prémislas), qui s'était croisé l'année précédente, et parce qu'elle fut bâtie sur une colline, celle de Twangste. 1256. Azzon d'Esté s'unit aux Lombards contre Eccelin. Les confédérés italiens s'emparent de Padoue. Horrible vengeance d'Eccelin qui fait égorger douze mille Padouans qui servaient dans son armée. — Bonacurse; capitaine du peuple de Bologne, propose à ses concitoyens la loi de l'affranchissement et la fait passer. Tous ceux qui avaient des serfs étaient obligés de les présenter devant le Podestat ou le Capitaine du peuple, qui les affranchissait moyennant- une certaine taxe que la république payait aux maîtres. Saint Louis admet les députés des villes à déli- bérer avec les nobles sur les impositions. Le mongol Houlagou, frère du grand Khan Mangou, met fin à la domination des Assassins en Perse. 1257. Double élection à l'empire de Richard de Cornouailles et d'Alphonse X de Castille. La l re mention du nombre septénaire des électeurs se Ap. J.-G. trouve dans : une lettre du pape Urbain IV écrite cette année au sujet de cette élection. — La plu- part des villes de la Suisse se mettent sous la protection de Rodolphe de Habsbourg. Saint Louis rend à Saint-Germain-.en-Laye une ordonnance qui prohibe entièrement les guerres privées, qui entraînaient des incendies et la per- turbation du labourage. A Milan, Martin, chef de la faction délia Torre (de la Tour), avec l'aide du peuple, s'empare du pouvoir; abaissement de la famille noble des Vis- conti. — A Gênes, l'insurrection fait capitaine du peuple Guillaume Boccanegra; son pouvoir durera 10 ans; le podestat lui est subordonné; il est assisté d'un conseil démocratique de 32 membres. Les Arabes emploient, dit-on, la poudre à canon au siège de Niebla, en Espagne. 1258. Mainfroy se fait couronner roi de Sicile à Païenne. La mère et l'oncle du jeune Conradin, fils de Conrad IV, protestent contre cette usur- pation. Les Vénitiens et les Génois se disputent la possession de l'église de Saint-Salas dans la ville d'Acre en Syrie. Le pape Alexandre IV parvient à réconcilier momentanément les deux républiques. Traité de Corbeil conclu entre saint Louis et le roi d'Aragon. La Catalogne et le Roussillon de- meurent à Jayme 1 er en toute suzeraineté ; il con- tinue à tenir la seigneurie de Montpellier en fief de la couronne de France, et il renonce à tous les autres fiefs qu'il possédait ou sur lesquels il for- mait des prétentions dans l'Auvergne et le Lan- guedoc. Henri III, roi d'Angleterre, déterminé à faire ■ une paix solide avec saint Louis, qui était résolu à restituer les provinces acquises sous ses prédé- cesseurs, envoie des plénipotentiaires avec les- quels le roi de France arrêta les articles prélimi- naires qui furent approuvés par Henri dans un voyage qu'il fit à Paris la même année. Simon de Montfort, comte de Leicester, soup- çonné de trahison par Henri III, se révol'e contre lui, gagne à son parti les barons anglais, force le roi à convoquer à Oxford une assemblés qui est la première à laquelle ait été donné officiellement le nom de parlement, et lui arrache les conces- sions connues sous le nom de Statuts ou Provi- sions d'Oxford, qui remettent en vigueur les libertés de l'Église et la grande charte, et excluent des emplois les étrangers. Prise de Bagdad par le Mongol Houlagou sur Mostasem, dernier calife Abbasside, qui est mis à mort. Houlagou s'avance jusqu'en Syrie où Damas est prise, et jusqu'au détroit de Constantinople. I 1259. Les conventions de Paris entre Henri III et saint Louis sont ratifiées à Abbeville, où les deux rois.s'étaient rendus. Par ce traité l'Anjou , la Tou- raine, la Normandie et le Poitou restèrent à la. France, et les autres terres enlevées au roi Jean furent cédées à l'Angleterre pour être tenues sous la suzeraineté de France. Henri III,- étant revenu à Paris, y fait hommage-lige et serment de fidélité pour les provinces d'outre-Loire qu'on lui avait laissées. Mort de Thécdore Lascaris, empereur de Nicée. Avènement de son fils Jean, âgé de 6 ans,. Michel Paléologue se fait déclarer régent. Milan, Ferrare, Mantoue, Bologne, Crémonft réunissent leurs forces sous la conduite du mar- quis Obert Pallavicini et du marquis d'Esté contre . Eccelin qui est battu et fait prisonnier au pas- sage de l'Adda à Soncino. Eccelin meurt des sui- tes de ses blessures. — A Milan, la seigneurie est donnée pour 5 ans à Obert Pallavicini, sur la pro- position de Martin délia Torre, qui espérait go. > verner sous son nom. MOYEN AGE 191 Ap. J.-C. Hugues de Revel, 18 e successeur de Gérard, fondateur de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, obtient le premier le titre de grand- maître, qui lui est conféré par Innocent IV. Mort du grand khan Mangou. Démembrement de l'empire gengiskhanide : un de ses frères , Kublaï, désigné par les principaux de la nation pour lui succéder, commence la dynastie impé- riale des Tartares orientaux; un autre, Houlagou, reçoit les régions occidentales, et devient la tige de la dynastie persane des Mongols : il règne de- puis le Khorasan, au sud-est de la mer Caspienne, jusqu'au pays de Roum, en Asie mineure. Mort de Mathieu Paris, moine bénédictin de Saint- Alban, auteur des Chronica majora qui sont une des sources les plus considérables de l'histoire d'Angleterre depuis Guillaume le Con- quérant. 1260. Fondation à Paris de l'hôpital des Quinze- Vingts, d"abord pour trois cents gentilshommes à qui les Sarrasins avaient crevé les yeux. — Estienne Boileau, prévôt de Paris, fait rédiger les statuts des corporations marchandes de cette ville. Les Siennois ayant reçu chez eux les Gibelins bannis de Florence, les Florentins leur déclarent la guerre. — Les Siennois avec l'appui de Main- froy triomphent de leurs ennemis. — Des députés de Sienne, d'Arezzo, de Pise et des autres prin- cipales villes gibelines, réunis au château d'Em- poli, proposent de détruire Florence. Le Florentin Farinata de Gli Uberti, podestat de Sienne, les fait renoncer à ce projet. Alphonse X de Castille ordonne d'écrire en lan- gue vulgaire tous les actes'publics. La rédaction d'un code civil pour la monarchie Castillane est achevée. Ce travail se compose d'une collection de lois et de coutumes , ainsi que de décrets de conciles qui avaient été successivement promul- gués. Comme la collection est divisée en sept parties, on la nomme Las sietePartidas. Les Mongols s'emparent d'Alep et mettent fin à la dernière sultanie ayoubite de Syrie. Ils sont . combattus par Bibars-Bondochar qui renverse son maître, le sultan d'Egypte, et a à lutter à la fois contre les Mongols, les chrétiens et les émirs indépendants. Alexandre, natif de Bernai, compose vers cette époque le premier poëme français de longue haleine, la Vie d'Alexandre, pleine" d'allusions aux événements de la cour de 1 hilippe-Auguste. Mort de Guillaume de Lorris, qui commença le fameux poëme allégorique connu sous le nom de Roman de la Rose. 1261. Henri III d'Angleterre, délié de son serment par le pape, n'observe plus les statuts d'Oxford. Ordonnance de saint Louis pour interdire dans ses domaines l'usage du -duel judiciaire. Michel Paléologue, avec l'aide des Génois, s'em- pare de Constantinople. Fin de l'empire latin. Mort du pape Alexandre IV. Le Français Ur- bain IV lui succède. 1262. Saint Louis admet, comme il avait déjà fait en 1256, quelques bourgeois dans le conseil des barons. — Ordonnance royale en vertu de laquelle la monnaie de la couronne sera reçue dans tout le royaume, tandis que celle des "quatre-vingts seigneurs qui jouissaient alors du droit de frap- per monnaie n'aura pas cours hors de leurs terres. Mariage de Don Pèdre, fils aîné du roi d'Ara- gon, avec Constancs, fille de Mainfroy, roi des Deux-Siciles. — Le frère de Pèdre, Jayme, est créé roi de Majorque avec les seigneuries de Bous- sijlon et de Montpellier. A Gênes, le capitaine du peuple Boccanegra Ap. J.-C est renversé et le podestat rétabli dans son an- cienne autorité. — Les Génois se font céder par Michel Paléologue le faubourg de Péra à Constan- tinople. Le roi de^ Bohême, .Prémislas-Ottocar II, quoi- que divorcé, obtient, au nom de sa femme, de l'empereur Richard de Cornouailles, l'investiture de l'Autriche et de la Styrie; il y joint, par rachat, la Carinthie, la Carniole et l'Istrie. 1263. Guerre civile en Angleterre. Le comte de Leicester, chef des barons révoltés, occupe Lon- dres. Urbain IV lance l'interdit sur la ville de Milan, qui refuse de reconnaître le noble Otton Visconti, nommé par le pape archevêque de cette ville contre le gré du peuple. — Il offre la couronne de Naples et de Sicile à Charles d'Anjou, frère de saint Louis. Il contribue à le faire nommer séna- teur de Rome. Mort du grand-duc de Russie Alexandre Newski. Il est honoré en Russie comme un saint, et, à ce titre, il est le patron d'un ordre institué en 1715 par Catherine I. 1264. Sentence arbitrale de saint Louis dans le débat d'Henri III avec les seigneurs. Elle est sans ré- sultat et la guerre continue. Henri III est battu et fait prisonnier à Lewes, dans le comté de Sus- sex. Gouvernement despotique de Leicester, qui établit dans tout le royaume, sous le nom de conservateurs de la paix, des officiers investis du pouvoir le plus arbitraire . Convocation d'un par- lement où sont admis, à côté des barons, deux chevaliers par comté et deux bourgeois des prin- cipales villes et bourgs. C'est ici la première appa- rition générale des députés des villes et bourgs dans l'assemblée de la nation. En retour des subsides fournis pour la guerre contre les Maures, la noblesse d'Aragon obtient du roi l'exemption de l'impôt sur le bétail, l'exten- sion de l'autorité du grand justicier, et la posses- sion exclusive des charges militaires. Mort du dominicain Vincent de Beauvais ; au- teur du Quadruple miroir, espèce d'encyclopédie où sont résumées toutes les connaissances de l'époque. 1265. Le prince Edouard, fils de Henri III, se met à la tête des barons que Leicester s'était aliénés par son despotisme ; Leicester est vaincu et tué avec son fils aîné Henri et ses principaux partisans à la bataille d'Evesham, dans le comté de Worces- ter. Avec lui son parti succombe complètement. Clément IV succède à Urbain IV. Il presse l'ar- rivée en Italie de Charles d'Anjou qui entre en triomphe à Rome le 14 de mai. Charles est dé- claré roi des Deux-Siciles parle pape, auquel il prête d'avance le serment de fidélité et d'hom- mage-lige. Fin de la guerre entre le margrave de Misnie et Sophie de Brabant qui lui disputait une par- tie de l'héritage de Henri Raspon, landgrave de Thuringe, son oncle. Henri l'Enfant, fils de So- phie, obtient toutes les possessions des land- graves de Thuringe en Hesse et devient la tige de la maison de Hesse qui prit rang parmi les prin- ces germaniques en 1292. Le sultan d'Egypte Bibars échoue devant Saint- Jean-d Acre, mais détruit Tyr et ravage les terres de Tripoli. 1266. Mainfroy est vaincu et tué près de Bénévent par Charles d'Anjou. Charles entre en triomphe à Naples avec la reine Béatrix, mais se fait bien- tôt détester par ses exactions. Bulle de Clément IV, qui attribue au pape le droit, pour tous les pays chré f iens, non-seule- ment de disposer des bénéfices ecclésiastiques lorsqu'ils sont vacants, mais encore de les assu- 192 CHRONOLOGIE. -— TABLES. àp. J.-C. rer à qui bon lui semble avant qu'ils viennent à vaquer. C'est là l'origine des réserves expecta- tives. Alphonse X, roi de Castille , rend tributaire et vassal le royaume de Murcie, qui lui est disputé par le roi d'Aragon qui possède Valence au nord de Murcie. Le sultan Bibars enlève aux chrétiens de Syrie Césarée, Arsouf et Saphad. Magnus VII, roi de Norvège, cède au roi d'Ecosse pour un cens annuel de cent marcs d'argent l'île de Man et toutes les Hébrides, en se réservant les îles Orcades et Schetland. 1267. Florence, déchirée par les rivalités des Guel- fes et des Gibelins, se donne pour 10 ans à Charles d'Anjou, que le pape nomme vicaire en Toscane. — Les Gibelins ont recours à Conradin, fils du roi Conrad, qui passe en Italie avec une armée d'environ 10000 hommes. L'empereur Michel Paléologue,pour relever les études grecques, fonde deux écoles à Constanti- nople, l'une pour la grammaire, l'autre pour les hautes sciences. — Baudouin II de Courtenai abandonne ses droits sur l'empire grec à Charles d'Anjou. 1268. Victoire de Charles d'Anjou sur Conradin à Tagliacozzo, au N. O. du lac Fucin. — Conradin, âgé de 16 ans, périt sur l'échafaud à Naples avec son ami le jeune Frédéric de Bade, qu'Ottocar II de Bohême a dépouillé de l'héritage d'Autriche. Avec Conradin finit la maison de Souabe. Les comtes de Maurienne, qui possédaient le Piémont et la Savoie, prennent le titre de comtes de Savoie. Le sultan d'Egypte enlève aux chrétiens Jaffa et Antioche. La guerre maritime recommence entre Venise . et Gênes. Le pape, saint Louis et Charles d'Anjou essaient en vain de les réconcilier. 1269. Pragmatique sanction de saint Louis qui avait pour but de mettre un terme à quelques exactions dont profitait la cour de Rome el de ré- tablir l'ancienne discipline pour la nomination des évêques et des abbés; les chanoines et les moines recouvraient le droit d'élection, dont la papauté avait voulu les priver. Les patrons, c'est-à-dire ceux qui avaient fondé ou doté les églises et les monastères, nommaient, suivant leurs anciens privilèges, les titulaires des bénéfices. Charles d'Anjou s'empare de Nocera défendue longtemps par les Sarrasins, en détruit complè- tement les fortifications et les murailles et dis- perse les Sarrasins dans diverses provinces. Le chef mérinide de Fez s'empare de Maroc sur le dernier roi de la dynastie des Almohades. Hugues III le grand , roi de Chypre, prend le titre de roi de Jérusalem et se fait couronner à Tyr. 1270. Saint Louis publie ses Établissements , sorte de code divisé en deux parties : l'une qui dérive des lois romaines et ecclésiastiques ; l'autre du droit coutumier . La supériorité du roi , qui ne relève que de Dieu, y est proclamée, mais en même temps les droits des barons sont reconnus. Si le roi, y est-il dit, refuse de rendre bonne justice à ses vassaux, ceux-ci pourront poursuivre leur droit contre lui par les armes. Seconde croisade de saint Louis. Les sugges- tions intéressées du roi de Sicile, dont les sujets avaient beaucoup à souffrir des attaques des pirates africains, et l'espoir de convertir le roi de Tunis, le décident à faire voile pour l'Afrique. L'armée française débarque sur les ruines de Carthage et met le siège devant Tunis. Le saint roi est emporté par la peste. Charles d'Anjou conclut avec Mohammed Mostanser un traité utile aux marchands de la Sicile. — Le prince Ap J.-C. anglais Edouard, qui s'était croisé avec saint Louis, se rend en Syrie où il obtiendra une trêve de Bibars. Paix entre les Génois et les Vénitiens. — A Gênes, rivalité sanglante entre le parti gibelin des Doria et des Spinola, qui se font proclamer capitaines de la liberté, et le parti des Grimaldi et des Fieschi. 1271. Richard de Cornouailles, roi des Romains, meurt en Angleterre. Anarchie en Allemagne. Le roi de Bohême, Ottocar II, refuse la couronne que lui offrent les princes allemands. Philippe II, dit le Hardi, fils et successeur de saint Louis, réunit au domaine de la couronne le comté de Toulouse, vacant par la mort de son oncle, Alphonse de Poitiers. Le parlement rejeta les prétentions de Charles d'Anjou qui demandait le partage du domaine d'Alphonse de Poitiers entre ses agnats, et consacra par cette décision le principe du retour des apanages à la couronne. Le Vénitien Marco Polo part pour le pays des Mongols orientaux avec son père qui avait déjà visité le grand khan Kublaï. Il parcourt l'Asie pendant 26 ans. Sa relation, écrite originairement en français suivant le comte Baldelli-Boni, fit ftire dé grands progrès à la géographie de l'Asie orientale. 1272. Mort de Henri III, roi d'Angleterre. Edouard 1 er qui était encore en Palestine, est reconnu roi. En France, Philippe le Hardi confère le premier des lettres de noblesse à son argentier, Raoul l'orfèvre. A Gênes, les Guelfes exilés, les Fieschi et les Grimaldi, implorent l'appui de Charles d'Anjou. 1273. Rodolphe, comte de Habsbourg et landgrave d'Alsace, âgé de 55 ans, est élu empereur d'Alle- magne. En exécution du traité de Paris de 1229, le comtat Venaissin est abandonné au pape Gré- goire X. Ligue du marquis de Monferrat, de Pavie, d'Asti, de Gênes contre Charles d'Anjou, malgré une excommunication lancée par le pape contre les confédérés. Magnus VII, fils et successeur de Haquin, fait un accommodement avec le clergé, qui renonce au droit d'élection qu'il réclamait en vertu de la charte du roi Magnus V, aussi longtemps qu'il existerait un héritier légitime. 1274. Edouard 1 er , roi d'Angleterre, commence la conquête du pays de Galles. Grégoire X reconnaît l'empereur Rodolphe, qui confirme au saint-siége la possession de l'exar. chat de Ravenne, de la marche d'Ancône et du duché de Spolète. 15 e concile général tenu à Lyon, sous la pré- sidence de Grégoire X. Albert le Grand y assiste. Saint Thomas d'Aquin meurt avant d'y arriver. Saint Bonaventure meurt durant le concile. La réunion de l'Église grecque et de l'Eglise latine s'y fait de la manière la plus solennelle, par l'influence de Michel Paléologue, qui redou- tait la nouvelle croisade que ce concile devait au- toriser, et l'ambition de Charles d'Anjou. Cette réunion ne devait durer que peu de temps. Le 'i concile reçoit aussi des ambassadeurs du khan des Mongols occidentaux, Abaka, fils d'Houlagou, chargés de faire un traité avec le pape et avec les princes chrétiens contre le sultan d'Egypte, Bibars. Mort du fils de Baudouin II, empereur latin déchu, Philippe , qui a conservé le titre d'empe- pereur de Constantinople : le titre passe au roi Charles d'Anjou, son parent. Un moine de Saint-Denis présente à Philippe le Hardi les Grandes chroniques de France ou Chroniques de Saint-Denis. MOYEN AGE. 193 Ap. J.-C. 1275. Crédit de Pierre de la Brosse, barbier et favori de Philippe III; mécontentement de la noblesse. Le roi de Grenade Mohammed II livre à Yacoub, roi mérinide de Fez et de Maroc, les ports de Tarifa et d'Algéziras, pour obtenir son appui con- tre les chrétiens. Après la mort de l'infant de Cas- tille, Ferdinand de Lacerda, fils aîné d'Alphonse X, Sanche, frère de Ferdinand, âgé de 18 ans, arrête l'invasion des Mérinides. — En Navarre, Henri le Gros, fils de Thibaut II (V), n'ayant laissé qu'une fille âgée de 3 ans, Philippe le Hardi prend cette princesse sous sa protection et fait occuper le pays par une armée sous le commandement de Robert d'Artois. La jeune princesse sera fiancée au fils du roi, Philippe le Bel. Rodolphe de Habsbourg somme le roi de Bohème Ottocar II, de lui rendre hommage et de renoncer à l'héritage d'Autriche, fief d'empire dont il s'est emparé ; Ottocar II refuse ; un arrêt de proscription est rendu contre lui par la diète d'Augsbourg. 1276. Mort de Jayme I er , roi d'Aragon, après avoir régné 63 ans. Son fils aîné, Pierre III, lui suc- cède. — Philippe le Hardi réclame auprès du roi de Castille Alphonse X, en faveur des infants de Lacerda, que les cortès de Ségovie venaient d'exclure de la couronne. La guerre éclate entre l'oncle maternel de ces jeunes princes et leur aïeul paternel, mais elle sera sans résultat. Les nobles font juger et condamner à mort Pierre de la Brosse, chambellan du roi, ancien chirurgien de saint Louis. Il était accusé d'avoir attribué à la seconde femme du roi, Marie de Brabant, l'empoisonnement du prince royal, né d'un premier mariage. Le parti des Torriani succombe à Milan où Othon Visconti est reçu comme archevêque et comme seigneur. — Rodolphe de Habsbourg donne l'in- vestiture impériale au seigneur de r'errare, mar- quis d'Esté. 1277. L'empereur Michel Paléologue, pour obtenir l'appui des Occidentaux , se décide après de lon- gues controverses à signer l'acte d'union des deux Églises. Il envoie au pape une profession de foi et le serment d'obéissance. Cette conduite excite le mécontentement de ses sujets. Le sultan d'Egypte, Bibars, remporte une grande victoire sur les Mongols en Syrie, entre Emèse et Damas. 1278. Ottocar II, roi de Bohême, est vaincu et tué à la bataille de Markfeld, près de Vienne, par Rodolphe de Habsbourg. Les duchés d'Autriche, de Styrie, de Carinthie et de Carniole, enlevés au royaume de Bohême, furent déclarés vacants et dévolus à l'empire. Rodolphe en conféra l'in- vestiture à ses deux fils Albert et Rodolphe, à Augsbourg, en 1282. Albert, depuis empereur, devint la tige de la maison Habsbourg- Autriche. 1279. L'empire des Song, qui occupait tout le midi de la Chine, est entièrement détruit par Kublai- Khan, qui réunit alors toute la Chine sous sa domination. 1280. Le comte de Savoie établit sa résidence à Turin, dans le Piémont, sur le Pô- Construction de la forteresse de Marienbourg sur la Vistule par les chevaliers teutons. Mort du pape Nicolas III, de la famille romaine des Ursins. Il avait retiré à Charles d'Anjou la dignité de sénateur de Rome. 1281. Jean de Procida, médecin de Mainfroy, excite contre Charles d'Anjou Pierre III, roi d'Aragon, gendre de Mainfroy, et Michel Paléologue, empe - reur de Constantinople. — Le Français Martin IV, qui arrive à la papauté avec l'appui de Charles d'Anjou, rend à ce prince la dignité de sénateur Ap. J.-C. de Rome, et excommunie l'empereur Michel à l'instigation de Charles d'Anjou qui rêvait la con- quête de Constantinople, avec l'aide des Vé- nitiens. Le grand khan Kublaï dirige contre le Japon une expédition, qui échoue par suite d'une tem- pête. — Conquête par les Mongols des contrées de Corée, de Tonquin, de Cochinchine, de Pégu et de Bengale. 1282. Soulèvement du peuple de Palerme contre les Français. Massacre des Vêpres siciliennes (30 mars)". Pierre III d'Aragon est couronné roi à Palerme et occupe Messine. Il est excommunié par Martin IV, qui offre la couronne d'Aragon au second fils de Philippe le Hardi, Charles de Valois. En Castille, guerre entre Alphonse X et son second fils don Sanche ; le premier fait alliance avec le roi de Maroc, le second avec le roi de Grenade. Andronic II, qui succède à son père Michel Paléologue sur le trône de Constantinople, fait cesser l'union religieuse avec les Latins. Constitution de la seigneurie de Florence: les représentants des arts et métiers les plus influents, appelés majeurs, nomment des prieurs. 1283. Défaite et mort de Léolyn, chef des Gallois, par Edouard I", roi d'Angleterre. Philippe de Beaumanoir rédige les Coutumes et usages de Beauvaisis. Les nobles arrachent à Pierre d'Aragon le grand privilège de 1283, par lequel le droit des états de consentir la guerre et les impositions fut définitivement reconnu. 1284. David, frère du Gallois Léolyn, est trahi et livré à Edouard I tr . Soumission du pays de Galles. Edouard I 6r a durant cette guerre un fils, qui reçoit le titre de prince de Galles, titre qu'a toujours porté depuis l'héritier du trône. Mort d'Alphonse X, roi de Castille. Son fils, qui s'était réconcilié avec lui, Sanche IV, lui suc- cède avec l'assentiment de la nation. Grande victoire navale remportée par les Génois sur les Pisans dans les eaux de Méloria, près de Livourne. L'amiral aragonais Roger de Loria, vainqueur dans une bataille navale devant Naples , fait pri- sonnier le fils de Charles d'Anjou. — Révolte des Napolitains cruellement réprimée par Charles d'Anjou, 1285. Mort de Philippe le Hardi au retour d'une expédition en Aragon, à Perpignan, dans le Rous- sillon, à l'âge de 40 ans. Avènement de Philippe le Bel, qui a épousé la reine de Navarre. Mort du roi d'Aragon, Pierre III. Son fils aîné lui succède en Aragon ; le second en Sicile. Mort de Charles d'Anjou. Son fils, bien que tou- jours au pouvoir des' Aragonais . est reconnu roi par les Napolitains, sous le nom de Charles III. 1286. Honorius IV" confirme l'ordre religieux des Carmes, originaire du mont Carmel, en Syrie. On trouve dans les anciens statuts de la ville de Ferrare de cette année un article qui ordonne au Podestat de tenir la main à la conservation d'une bible, en deux volumes in-folio, qui ap- partenait à la fabrique de l'évêché. Mort d'Abulfarage, auteur d'une chronique uni- verselle en syriaque, traduite par lui-même en latin. 1287. Alphonse III, roi d'Aragon, signe à Saragosse deux lois qu'on nomme Privilèges de l'Union. Par l'un de ces privilèges, le roi s'engageait à convoquer les cortès à Saragosse tous les ans. Un lieutenant du sultan d'Egypte s'empare de Laodicée, qui restait seule avec Tripoli au dernier 13 194 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. descendant des princes normands d'Antioche , Bohémond VII, qui meurt peu de temps après. 1288. Le roi d'Aragon, pour empêcher Sanche de Castille d'unir ses forces à celles de la France, rend la liberté aux deux infants de Lacerda, qui étaient ses prisonniers, et proclame l'aîné, Al- phonse, roi de Castille. Edmond I er , roi d'Angle- terre, reconnaît ce prince, qui était petit-fils de saint Louis, tandis que Philippe IV, le Bel, se disposait à le combattre. Le roi d'Aragon obtient du roi de Naples, Charles II le Boiteux, son prisonnier, la renon- ciation à la couronne de Sicile et lui rend la li- berté. Modène demande à être gouvernée par le mar- quis d'Esté, seigneur de Ferrare. Le comte Ugolin de la Gherardesea est enfermé dans la Tour de la faim par l'archevêque de Pise, Roger. Prise de Tripoli par le sultan d'Egypte. Les Latins ne conservent en Orient que Saint-Jean- d'Acre, Tyr et Sidon. 1289. Charles II, roi de Naples, est couronné à Rieti par le pape Nicolas IV, roi de Sicile, de Pouille et de Jérusalem. Wenceslas IV, roi de Bohême, renonce à ses prétentions sur l'Autriche et sur la Syrie, et épouse une fille de l'empereur Rodolphe de Habs- bourg. Mort du doge Jean Dandolo. Il a pour succes- seur Pierre Gradenigo. Établissement à Venise du tribunal de l'inquisition par une bulle ponti- ficale. 1290. Le roi de Hongrie, Ladislas, périt assassiné Sar les Cumans. Il a pour successeur' André III it le Vénitien, né d'Etienne, fils posthume du roi André II et d'une Vénitienne, Morosini. Reggio se donne au marquis d'Esté, qui était déjà seigneur de Ferrare et de Modène. Guillaume V de Montferrat, après un règne de 36 ans, est fait prisonnier par ses sujets révoltés d'Alexandrie, qui le tiennent enfermé dans une cage de fer pendant 5 mois jusqu'à sa mort. Son fils, Jean I er , lui succède, à l'âge de 16 ans. 1291. Mort de Marguerite d'Ecosse, la vierge de Norvège. Edouard P 1 ', roi d'Angleterre, pris pour arbitre entre Jean Baillol et Robert Bruce, les deux prin- cipaux prétendants, se fait d'abord reconnaître suzerain du royaume. Le roi Charles de Naples, les ambassadeurs du roi d'Aragon, ceux du roi d' ngleterre, si- gnent, après de longues conférences, àTarascon, un traité par lequel Alphonse III fut réconcilié avec l'Église et reconnu roi d'Aragon; le roi de Naples céda à Charles de Valois, pour le dédom- mager du royaume d'Aragon, qui lui avait été donné par le pape, les provinces d'Anjou et du Maine. Charles de Naples obtint de Philippe la seigneurie de la moitié de la ville d'Avignon, qu'il devait posséder en commun avec le roi de France. — Mort du roi d'Aragon, sans enfants. Le roi de Sicile, son frère, Jayme II d'Aragon, lui succède, et ne cède que l'administration de la Sicile à son frère Frédéric. ^ Le sultan d'Egypte, Kalil-Ascraf, enlève aux chrétiens, après un siège de 5 semaines, la ville de Saint-Jean-d'Acre. Fin de la domination d,es Latins dans la Terre-Sainte. Les ordres de l'Hô- pital et du Temple prennent pour chef-lieu la ville de Limisso, dans l'île de Chypre. 1292. Mort de l'empereur Rodolphe de Habsbourg. Après un interrègne de plusieurs mois, le collège des électeurs préfère au fils de Rodolphe le comte de Nassau, qui n'avait pour lui que son obscurité et son impuissance. Ap. J.;C. Edouard 1 er désigne pour le trône d'Ecosse Jean Baillol, qui lui prête serment de fidélité. Une rixe de deux matelots anglais et normand, à Bayonne, provoque la guerre entre la France et l'Angleterre. Prise de Tarifa sur le roi de Maroc Yousouf, par Sanche IV, roi de Castille. 1293. Edouard I or , roi d'Angleterre, est cité devant la cour des Pairs. 1294. Sur le refus d'Edouard I ev de comparaître en personne, la cour des Pairs prononce la confisca- tion de laGuienne, et le connétable de Nesles re- çoit l'ordre de se saisir des places fortes de ce duché. Le roi d'Angleterre sera appuyé par l'em- pereur Adolphe de Nassau et par le comte de Flandre, Gui de Dampierre, dont Philippe retenait la fille en otage. Le roi ,d e France fera alliance avec Jean Baillol, roi d'Ecosse. Le pape Célestin IV abdique au bout de 5 mois] le roi de Naples fait élire Benoît Caïetan, Boni- face VIII. Loi somptuaire de Philippe le Bel, fixant la dépense que les grands pouvaient faire pour leur table et leur garde-robe, et l'état que chacun de- vait tenir, selon son rang. Chute du dernier sultan turc Seldjoucide d'Ico- nium, vaincu par un émir rebelle. Les Mongols de Perse dominent alors à Iconium ou Rouin. Les émirs, qui relevaient du sultan, forment 10 principautés turques indépendantes. Le plus célèbre, Othman, a donné son nom aux Turcs ottomans. Mort du grand khan Kublaï. Les chefs de la dynastie mongole de Chine n'exerceront plus qu'une suprématie nominale sur les autres em- pires mongols : 1° du Zagataï, dans la haute Asie centrale ; 2° de la Perse, qui comprenait l'Asie occidentale ; 3° du Kaptschak russe. Mort du cordelier anglais Roger Bacon, l'homme le plus savant de son siècle. On lui attribue l'in- vention de la poudre à canon, celle des verres grossissants, du télescope, etc. Son principal ou- vrage est VOpus majus, qu'il adressa au pape Clément IV. 1295. Edouard I er , engagé dans sa lutte avec la France, convoque à Westminster le parlement le plus complet qu'ait encore vu l'Angleterre. On y comptait 49 comtes ou barons, 2 chevaliers par comté et 2 bourgeois par bourg. 120 villes ou bourgs furent représentés. A dater de cette époque, on doit considérer le parlement comme définiti- vement fondé. IL fut convoqué au moins 11 fois dans les 12 dernières aimées du règne d'E- douard I e1 '. Traité d'Anagni entre Charles II de Naples et Jayme II, roi d'Aragon. Le roi d'Aragon épouse une fille de Charles II de Naples et s'engage à restituer la Sicile; mais son frère Frédéric refuse de se conformer à cette décision. Mort d'Othon Visconti, âgé de 97 ans, arche- vêque et seigneur de Milan, vicaire général en Lombardie. Matteo, son neveu, aura comme lui la dignité de seigneur. Mort du Florentin Brunetto Latini , auteur du Trésor, manuel général d'études, qu'il écrivit ou traduisit en français « pour deux resons; l'une que nous sommes en France; l'autre, parce que la parleure est plus délitableetplus commune à toutes gens. » 1296. Bulle clericis îaicos, publiée par Boniface VIII, pour protéger les propriétés du clergé contre les exactions de Philippe le Bel. Il y est défendu aux clercs de payer aucun subside aux princes sans l'autorisation du saint-siége. — Ordonnance de Philippe contre la sortie des espèces. — Bulle i MOYEN AGE. 19! Ap. J -C. ineffabilis, qui reproche à Philippe le Bel la ruine du commerce. Les Siciliens proclament roi l'infant don Fré- déric. 1297. Ligue de 4 électeurs contre Adolphe de Nassau en faveur d'Albert d'Autriche. En Ecosse, Baillol est vaincu par Edouard I er , qui le fait enfermer à la Tour de Londres, emporte le sceptre et la couronne d'Ecosse et brûle les ar- chives nationales. Victoire de Robert, comte d'Artois, sur les Fla- mands, près de Furnes. Trêve de 2 ans entre la France, la Flandre et l'Angle terre. — Canonisation de saint Louis par Boniface VIII. Lutte entre la maison puissante des Colonna et Boniface VIII, qui fait publier contre eux une croisade. Etablissement du Livre d'or ou registre de la noblesse vénitienne, sous le doge P. Gradenigo. 1298. Insurrection générale en Ecosse, où Wallace est proclamé régent. — Victoire d'Edouard I or sur les, Écossais à Falkirk. Élu empereur, Albert d'Autriche bat et tue son rival à Gœlheirn, près de Worms. Boniface VIII refuse de reconnaître Albert et s'arroge le titre de vicaire général de l'empire. Le roi d'Aragon restitue, moyennant l'hommage, le royaume de Majorque à son grand-oncle Jayme, qui possède aussi Montpellier sous la suzeraineté de la France. — Le roi d'Aragon fait aussi alliance avec son beau-père Charles II de Naples contre son frère Frédéric, le roi de Sicile. Grande victoire navale des Génois sur les Véni- tiens, dont l'amiral est tué. Mort de Jacques de Varagine , dominicain, né à Varaggio, sur la côte de Gênes, qui a composé la Légende dorée, espèce de Vie des saints, qui est remplie de fables incroyables. 1299. Albert d'Autriche et Philippe le Bel ont une conférence à Vaucouleurs, près de la Meuse, pour régler les limites des deux Etats. , Traité de Montreuil , entre Edouard I er et Philippe le Bel, par la médiation de Boniface VIII. Philippe conserve ses conquêtes en Aquitaine. Sa sœur Marguerite épouse Edouard, et sa fille Isa- belle, alors âgée de 7 ans, fut fiancée au fils de ce prince, âgé de 13 ans. Les Pisans signent un traité par lequel ils cè- dent aux Génois tout ce qui leur reste en Sardaigne et en Corse. 1300. Établissement par Boniface VIII du célèbre Jubilé universel, qui attire une foule immense de pèlerins. D'après les conseils de Charles de Valois, qui ve- nait d'obtenir un avantage près de Courtray, sur Robert de Béthune, le comte de Flandre se livre à la discrétion de Philippe le Bel , qui le jette dans les fers et réunit son comté à la couronne. En Hongrie, un parti hostile à André III le Vé- nitien, qui n'a pas d'enfants, met en avant le fils de l'ancien prétendant Charles Martel, Charobert, âgé de 8 ans. Les Polonais renversent leur roi Wladislas IV Loketek et donnent la couronne au roi de Bohême Wenceslas IV. Dante Alighieri, né à Florence, achève le poëme de la Divine comédie. Vers cette époque, Roger Manesse, de Zurich, rassemble les chants épars des Minnesinger.
XIVe siècle après Jésus-Christ.
Extension du pouvoir royal en France sous Philippe le Bel. — Rivalité de Boniface VIII et de Philippe le Bel. — Translation du saint-siége à Avignon. — Commence- ment du grand schisme d'Occident. — Commencement delà guerre de cent ans entre la France et l'Angleterre. Désastres de Crecy et de Poitiers réparés par Charles V. — Règnes malheureux de Charles VI en France et de Richard II en Angleterre. — Prédications hérétiques de PAnglais_ Wiclef, précurseur des réformateurs et des sehismatiques des siècles suivants. — Anarchie dans le royaume de Naples. — Rivalité de Venise et de Gênes. — Indépendance de la Suisse. — Bulle d'or de l'empe- reur Charles IV. —Progrès de la puissance ottomane, en Europe. — Résistance valeureuse des populations serbes. — Commencement des conquêtes de Tamerlan. — Union des trois royaumes du Nord signée à Calmar. — Origines du théâtre moderne (drames sacrés, ou miracles et mystères en l'honneur de Jésus- Christ, de la Vierge et des saints.) Ap. J.-C. 1301. Boniface VIII cite en justice Albert d'Autriche, pour le meurtre de son prédécesseur, évoque à lui le jugement entre les prétendants au trône ' de Hongrie, protège les infants de Lacerda con- tre le roi de Castille et soutient les Écossais contre le roi d'Angleterre. La mouvance de la vicomte de Narbonne, éga- lement réclamée par l'archevêque de cette ville et par le roi, donne occasion au renouvellement des anciennes querelles entre Boniface VIII et Philippe le Bel. — Bernard de. Saisset, que Bo- niface VIII avait nommé évêque de Pamiers contre la volonté de Philippe le Bel, est envoyé comme légat à la cour de France pour terminer ce différend et plusieurs autres qui s'étaient élevés dans le même temps. — L'évêque de Pamiers offense Philippe le Bel qui le fait arrêter. — Bulle Ausculta fili, où Boniface VIII, tout en rappelant à Philippe le Bel son affection pour le royaume de France , pour lui-même et pour sa famille, l'avertit du danger auquel il s'exposerait en persistant à lutter contre l'Église. Par une autre bulle datée du même jour (5 déc), il con- voque à Rome tous les archevêques, évêques, députés des chapitres , des cathédrales, et docteurs du royaume de France, afin de délibérer avec eux sur les moyens de mettre des bornes à l'autorité des princes sur l'Église et sur les peuples. Boniface VIII pousse Charles de Valois contre Frédéric de Sicile et lui fait espérer l'empire grec, au nom de sa femme Catherine de Courtenai, petite-fille de Baudouin, empereur titulaire de Constantinople. Rivalité des Blancs et des Noirs, ou des Gibelins et des Guelfes à Florence. Charles de Valois est envoyé dans cette ville comme médiateur par Boniface VIII. Charles donne le pouvoir à la faction Noire ou Guelfe. Mort d'André III, roi de Hongrie, dernier re- jeton mâle du sang d'Arpad. Les nobles magyars, pour ne pas recevoir de la main de Boniface VIII un roi angevin Charles Robert, ou Charobert, petit-fils de Charles II dit le Boiteux, roi de Naples, et de Marie, fille d'Élienne V, roi de Hongrie, offrent la couronne au roi de Bohême, Wenceslas IV, arrière-petit-fils de Bêla IV, qui leur envoie son fils, déjà fiancé à Elisabeth, fille d'André III. 1302. Philippe le Bel fait brûler la bulle du pape dans le parlement et convoque pour la première fois les états généraux, où siègent des députés des trois ordres, du clergé, de la noblesse et des villes (10 avril). — Assemblée ecclésiastique tenue à Rome (10 octobre). Bulle unam sanctam, où. il est établi que la puissance temporelle est nécessai- rement soumise à la puissance spirituelle. Jacques de Châtillon, que Philippe le Bel avait fait gouverneur de la Flandre, opprime cette pro- vince. Soulèvement de Bruges. Massacre des Français. — Les Français, commandés par Robert d'Artois, périssent par leur imprudence dans les marais de Courtrai. — Philippe le Bel s'avance vers la Flandre avec des forces considérables; mais les deux armées restent en présence à 196 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Douai et laissent passer la saison sans com- battse. Embarras financiers de Philippe le Bel qui a recours à l'imposition du cinquième sur tous les revenus de ses sujets et à l'altération des mon- naies. Matteo Visconti est vaincu par le marquis de Montferrat. Les Torriani rentrent à Milan. — Charles II de Naples est contraint, malgré l'aide de Charles de Valois, de reconnaître l'indépendance de la Sicile ; il conserve cependant le titre de roi de Sicile ; Frédéric prend celui de roi de Trinacrie. Cette année, ou en 1320, Flavio Gioia d'Amalfi invente ou perfectionne la boussole. 1303. Boniface VIII se réconcilie avec Albert d'Au- triche, et le reconnaît pour roi des Romains. Il s'attache Charles II de Naples, et confirme la paix de Sicile. Philippe le Bel fait la paix avec Edouard I er . Le premier^abandonne les Écossais, le second les Flamands. Edouard recouvre ses possessions d'Aqui- taine. — Assemblée des évêques et des barons au Louvre en présence de Philippe le Bel. Le légiste Guillaume de Nogaret présente une requête contre Boniface VIII, où il demande qu'un concile gé- néral soit convoqué pour prononcer sa déposition (mars). — Nouvelle requête présentée par le lé- giste Guillaume du Plessis. — Boniface VIII lance 5 bulles contre Philippe le Bel. Celui-ci fait partir secrètement pour l'Italie Guillaume de Nogaret, qui, avec Sciarra Colonna, outrage le pape dans le palais de sa ville natale, Anagni. Boniface VIII, délivré par les habitants , retourne à Rome (7 sept. ) , où il meurt le 11 octobre. Election de Benoit XL Ordonnance de Philippe le Bel, en vertu de laquelle deux fois par an , pendant deux mois , le Parlement tiendra session de justice à Paris, la cour de l'Échiquier à Rouen, l'assemblée des grands jours à Troyes. Influence toujours crois- sante des légistes dans le Parlement. Andronic II, empereur de Constantinople, prend à son service un corps de Catalans, com- mandé par le célèbre Roger de Flor. 1304. Benoît XI annulle les bulles d'excommuni- cation lancées contre Philippe le Bel, mais refuse d'absoudre Guillaume de Nogaret. Il meurt em- poisonné. Vacance du saint-siége pendant 11 mois. Bataille acharnée de Mons en Puelle; défaite des Flamands. Philippe traitera l'année suivante avec les Flamands, et reconnaîtra leur indépen- dance. Fondation à Paris du collège de Navarre et de Champagne par la reineTle France et de Navarre, Jeanne. Les Polonais, à la mort de Wenceslas IV de Bohême, rappellent leur prince national, Wla- dislas Loketek, duc de Cujavie. 1305. Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, est élu^ pape sous le nom de Clément V et cou- ronné à Lyon. Il transportera le siège apostolique à Avignon. Edouard I" d'Angleterre s'empare par trahison de Wallace, le chef des révoltés écossais depuis 7 ans, et le fait mettre à mort. Le traité de Campillo met fin à la guerre civile en Castille. — Le roi d'Aragon obtient la limite de la Ségura et l'importante ville d'Alicante. Alphonse de Lacerda reçoit un apanage consi- dérable, et son frère Ferdinand la rente d'un in- fant de Castille. — Mort de Jeanne de Navarre ; Louis le Hutin se fait couronner roi de Navarre à Pampelune. Vers cette époque Jean de Meung achève le poëme allégorique de Guillaume de Lorris , le Roman de la Rose. Ap. J.-C. 306., Robert Bruce échappé de Londres soulève l'Ecosse. Edouard I er fait périr trois frères de Bruce. Dans une sédition, provoquée par l'altération des monnaies, Philippe le Bel trouve un asile dans la maison des Templiers. Mort de Wenceslas V, roi de Bohême, qui ne laisse pas d'héritier. Le duc de Carinthie et Albert d'Autriche se disputent ce pays. Prise et destruction de Pistoie par les Floren- tins. 1307. Mort d'Edouard I er , roi d'Angleterre. Son fils Edouard II lui succède. 11 renonce à la guerre d'Ecosse. Le 13 octobre, le grand maître des Templiers, Jacques Molay, et tous les chevaliers présents à Paris furent arrêtés dans leur palais du Temple. Le même jour, les mêmes arrestations eurent lieu dans toute la France. Clément V, dans une en- trevue qu'il eut à Poitiers avec Philippe le Bel, s'engagea à faire approuver cet acte par le concile général qui devait bientôt être convoqué. Les mesures tyranniques de l'empereur Albert provoquent l'insurrection helvétique dirigée par les chefs des trois cantons de Schwitz, d'Uri et d'Unterwalden, WernerStauffacher, Walter Furst et Arnold de Melchthal, qui prêtent serment pour la défense de la liberté dans la plaine de Grutli, au canton de Schwitz. L'insurrection éclata le 1 er janvier de l'année suivante. Tous les avoyers sont chassés. Le tyran Gessler est tué. Légende de Guillaume Tell. 1308. Albert I er marche contre les Suisses. Il est assassiné sur les bords de la Reuss par son neveu Jean le Parricide. Prétentions de Charles de Valois au Irône im- périal. Election de Henri VII de la maison de Luxembourg. Bulle de Boniface VIII contre les Templiers ; convocation d'un concile à Vienne. États de Tours qui approuvent la condamnation des Templiers. Mort d'Azzon VIII, marquis d'Esté. Guerre entre son fils naturel et ses frères. Ceux-ci sont soutenus par le pape qui exige la reconnaissance du droit du saint-siége sur Ferrare. Les Vénitiens appuient le bâtard d'Azzon. État florissant du Portugal sous le roi Denis. L'Université de Lisbonne est transférée à Coïmbre. 1309. Institution à Paris d'une commission spéciale pour juger les Templiers. Diète de Spire où l'on distingue clairement pour la première fois les 3 collèges politiques 1° des électeurs ; 2° des princes ; 3° des villes. Mort de Charles II, roi de Naples. Son 3 e fils Robert lui succède. Il reçoit du pape le vicariat de Ferrare. Le pape Clément V fixe sa résidence à Avi- gnon. Le roi de Castille Ferdinand IV s'empare de Gibraltar. Le grand maître de l'ordre Teutonique s'établit à Marienbourg, qui devient la capitale de la Prusse. 1310. Conquête de l'île de Rhodes par les Hospita- liers, sous la conduite de leur grand maître Foul- ques de Villaret. Ils porteront dès lors le nom de chevaliers de Rhodes. Expédition de Henri Vil en Italie. Il est reçu à Milan, où il réconcilie momentanément les Vis- conti et les la Torre. — Il établit roi, en Bohême, son fils Jean de Luxembourg, qui épouse la veuve de Wenceslas IV. Première exécution à Paris de la sentence pro- noncée contre 56 chevaliers du Temple, qui sont brûlés comme relaps. L'introduction à Venise de l'aristocratie héré- MOYEN AGE. 197 Ap. J.-C. ditaire en 1297 avait excité le mécontentement de tous ceux dont les familles se trouvaient exclues du gouvernement par la nouvelle loi. De là plu- sieurs séditions, dont la plus célèbre fut celle de Tiépolo, qui eut lieu cette année. Les deux partis se livrent bataille dans Venise. Tiépolo a le dessous. On nomme alors une commission de 10 membres, pour informer contre les com- plices secrets de la conjuration. Cette commission, qui ne devait être que momentanée, fut déclarée ensuite perpétuelle et devint, sous le nom de Conseil des dix, le plus redoutable appui de l'aris- tocratie. Le woivode de Transylvanie restitue à Cbarles Robert les ornements royaux , parmi lesquels était la couronne de saint Etienne. Charles Robert se fait alors couronner pour la 4 e fois à Stulhweis- senbourg, et dès lors toute la nation hongroise reconnaît ce jeune prince pour son roi. 1311. 16 e concile général à Vienne, où assistèrent plus de 300 évêques et un grand nombre de pré- lats inférieurs, d'abbés et de prieurs. Philippe le Bel abandonne ses poursuites contre la mémoire de Boniface VIII. Henri VII reçoit à Milan la couronne de fer. Il pacifie Gênes et confirme le titre de vicaire im- périal en Lombardie à Matteo Visconti, qui re- couvre la seigneurie de Milan. Le grand maître de l'ordre Teutonique prend possession de Dantzig, qui devint un des princi- paux entrepôts de commerce de la mer Baltique. 1312. Couronnement de Henri VII à Rome. Résis- tance des Florentins à l'empereur. -Les nobles d'Angleterre, qui ont fait trancher la tête au favori d'Edouard II, Gaveston, obtien- nent amnistie. Au mépris de la volonté du Concile, qui avait déclaré ne pas pouvoir condamner les Templiers sans les entendre, Clément V délibère. en consis- toire secret avec quelques cardinaux et prélats, et là, de sa seule autorité, il abolit l'ordre entier par provision et non par sentence. Philippe le Bel s'approprie la plus grande partie des biens des Templiers, le reste est attribué aux chevaliers de Rhodes. — Les différends qui s'étaient élevés entre l'archevêque et les citoyens de la ville de Lyon engagèrent ces derniers à se mettre sous la protection de Philippe le Bel, qui obligea l'arche- vêque Pierre de Savoie à lui abandonner la sei- gneurie de la ville et ses dépendances par traité signé à Vienne. Lyon fit dès lors partie du do- maine royal. Mort de Ferdinand IV, roi de Castille. Son fils Alphonse XI lui succède à l'âge de 2 ans. 1313. Florence, menacée par Henri VII, donne pour 5 ans la seigneurie à Robert, roi de Naples. — Henri II meurt en Toscane, en marchant contre Robert. Interrègne impérial. 1314. Supplice du grand maître des Templiers, Jac- ques de Molay; il est brûlé à Paris (11 mars). — Etats généraux tenus à Paris, qui confirment l'impôt de la gabelle, créé sous Philippe le Bel. Mort de Clément V à Roquemaure et de Phi- lippe IV à Fontainebleau. — Avènement de Louis X, dit le Hutin. Crédit de Charles de Valois. Guerre entre Robert de Naples et Frédéric de Sicile. Double élection de Louis V de Bavière et de Frédéric d'Autriche. Une lutte de 8 années s'en- gage entre eux. , Victoire des Écossais à Bannock-Burn sur Edouard II, roi d'Angleterre. Ils recouvrent leur indépendance. Don Pedro et don Juan, son oncle et son grand- oncle, sont nommés régents en Castille pour Al- phonse XI. Ap. J.-C. 1315. L'aristocratie féodale poursuit avec fureur les conseillers de Philippe le Bel. Pierre de Latilly, évêque de Châlons-sur-Marne, perd les sceaux qui sont donnés à Etienne de Maruges, chambellan de Charles de Valois. Raoul de Prêles subit la torture et ses biens sont confisqués. — Enguerrand de Marigny, l'un des plus ardents instigateurs du procès intenté aux Templiers et l'auteur des or- donnances fiscales de Philippe le Bel, est pendu aux fourches patibulaires de Montfaucon, qu'il avait lui-même fait élever. Enfin, Louis fait étouffer Marguerite de Bourgogne, prisonnière au château Gaillard, pour pouvoir contracter un nou- veau mariage avec Clémence de Hongrie. Louis le Hutin offre aux serfs du domaine royal de leur vendre la liberté. Il vend aux juifs, bannis sous Philippe le Bel, le droit de rentrer en France. Restrictions apportées au droit d'aubaine, en vertu duquel l'Etat héritait de ,tous les étrangers qui mouraient en France. — Édit royal de Vincennes, qui rend aux villes et aux seigneurs la plupart des privilèges que leur avait enlevés Philippe le Bel. Défaite de Léopold, duc d'Autriche, 3° fils d'Albert, près de Morgarten, montagne de Schwitz, par les hommes d'Uri, de Schwitz et d'Unter- walden. Les trois cantons forment entre eux une confédération perpétuelle , sans se séparer de l'empire. 1316. Mort de Louis le Hutin. Jeanne, sa fille, con- serve seulement la couronne de Navarre. Nais- sance d'un fils posthume de Louis X, Jean, qui ne vit que 5jours. 1" application de la loi salique. Philippe le Long, 2 e fils de Philippe le Bel, arrive au, trône. Election de Jean XXII, qui se fait couronner à Lyon. Castruccio Castracani, noble gibelin de Luc- ques, est nommé seigneur dans sa patrie pour un an; il se perpétuera dans le pouvoir. Révolte de Stralsund contre le prince slave de l'île de Rugen. Stralsund est soutenue par le mar- grave de Brandebourg et le duc slave de Pomé- ranie, Wratislas; le prince de Rugen a pour lui les rois de Danemark, de -Suède, de Pologne et de Hongrie, le grand prince de Russie, les ducs de Mecklembourg et de Saxe-Lauenbourg , enfin les comtes de Holstein et de Schvérin. 1317. Sacre et couronnement de Philippe Vie Long, à Reims. Les États généraux déclarent que les filles sont exclues de la couronne par les lois et la coutume (2 février). Philippe le Long, oubliant la grande querelle de son père contre la cour de Rome, s'abandonne aux conseilsdu pape Jean XXII, qui soumet à sa censure l'Université de Paris, érige l'évêché de Toulouse en archevêché, et éta- blit de nouveaux sièges dans 8 villes de la France méridionale. Le despotisme de Robert de Naples provoque une révolte à Ferrare, qui reconnaît les princes légitimes de la maison d'Esté. 1318. Philippe le Long acquiert la Navarre, la Cham- pagne et la Brie, moyennant une indemnité donnée à Jeanne, fille de Louis X, et sous la condition que cette princesse rentrerait en pos- session de ces provinces, s'il n'avait pas d'héritier mâle. — Plusieurs ordonnances régularisent l'or- ganisation du conseil d'État (conseil étroit ou ■ grand conseil) . L'époque de ses réunions est fixée, ainsi que la matière de ses délibérations. Jean XXII excommunie Matteo Visconti, sei- gneur de Milan, pour son attachement à la cause de Louis de Bavière. — Guerre entre Visconti et les Génois, qui donnent à Robert de Naples la seigneurie de leur ville pour 10 ans. 1319. Edouard II continue mollement la guerre 198 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J--C. contre Robert Bruce, roi d'Ecosse. Crédit de Hu- gues Spencer. Don Pedro et don Juarc, régents de Castille, périssent tous deux le 26 juin, devant Grenade, dans une bataille contre les Maures (journée des infants) . Frère Bernard Guidonis et frère Jean deBeaune, inquisiteurs de l'hérésie dans le royaume de France par V autorité apostolique , tiennent à Toulouse ce qu'on appelait alors un sermon pu- blic (auto-da-fé en Espagne), et dans lequel plu- sieurs personnes, accusées de sorcellerie ou d'hé- résie, sont condamnées., soit à porter la croix, soit à être emprisonnées, soit à être brûlées vives. — Cruelles persécutions dirigées contre les sorciers, les lépreux, les béguins ou fratricelles. — Plusieurs ordonnances déterminent la compo- sition du parlement, la police des séances, l'ordre des procédures, les devoirs des avocats, huis- siers, etc. Brescia. pour échapper à_ la domination tyran- nique de Cane délia Scala, se donne à Robert de Naples. Gédimin, grand-duc de Lithuanie, commence contre les princes russes une lutte qui aboutira à la destruction du grand-duché de Kiovie. Il s'éta- blira à Troki et fondera Vilna , qui sera le siège des grands-ducs. 1320. Nouvelle invasion des Pastoureaux dans le Languedoc. Leurs cruautés contre les juifs. Ils sont exterminés par les sénéchaux de Beaucaire et de Carcassonne. Une ordonnance étend la surveillance de la Chambre des Comptes à tous les officiers royaux qui, à un titre quelconque, avaient le manie- ment des deniers publics. Premiers essais d'orga- nisation financière. Le margraviat de Brandebourg devient vacant par la mort de Henri le Jeune, dernier descen- dant direct d'Albert l'Ours. En Toscane, guerre entre les Florentins et le seigneur de Lucques Castruccio Castracani. Pendant sa lutte contre les chevaliers teutons, Wladislas Loketek prend le titre de roi et se fait sacrer à Cracovie, du consentement des États et avec l'autorisation de Jean XXII. A partir de cette époque, les souverains de la Pologne ont toujours eu la dignité royale. 1321. Horribles procédures contre les lépreux, ac- cusés d'avoir empoisonné les eaux du royaume. — Maladie du roi, dans le temps où il ordonne des supplices. — Ordonnance prescrivant « qu'il n'y ait dans toute la France qu'une seule mesure pour le vin et le blé, ainsi que pour toutes les denrées et qu'une seule monnaie. » Les barons anglais, mécontents de. la faveur dont jouissait Hugues Spencer auprès d'Edouard II, se révoltent; le Parlement, assemblé à West- minster, rend un arrêt contre le favori, qui est banni. Excommunication lancée par Jean XXII contre Matteo Visconti, allié de l'empereur. — Mort du grand poëte, le Dante, gibelin de Florence. Projet de croisade du vénitien Martin Sanudo pour arracher au sultan d'Egypte le commerce des Indes. Il donne en même temps une carte de l'Asie orientale. 1322. Mort de Philippe V. Seconde application de la loi salique. Avènement de Charles IV, dit le Bel. Persécu- tion dirigée contre les financiers lombards. Matteo Visconti, âgé de 72 ans, abdique la sei- gneurie de Milan en faveur de son fils aîné Ga- léas, et meurt. — Galéas, contraint peu après de sortir de Milan, y rentre avec le secours des Alle- mands et s'y maintient malgré l'opposition du Ap. J.-C. légat du pape. — La ville de Plaisance, par suite des intrigues de Jean XXII, se donne pour la pre- mière fois au saint-siége. En Angleterre, Edouard II triomphe des barons et fait périr leur chef le comte de Lancastre. — Expédition malheureuse contre les Ecossais. Bataille de Muhldorf, où Frédéric d'Autriche est vaincu et fait prisonnier par Louis de Bavière, son compétiteur à. l'empire. Le roi de Bohême, Jean, qui a contribué à cette victoire, reçoit en récompense la haute Lusace. 1323. Jourdain de Lille, neveu de Jean XXII, sei- gneur de Casaubon en Gascogne, qui s'était souillé de crimes atroces, est condamné par le parlement de Paris : il fut traîné à la queue d'un cheval et pendu. — Abolition de la commune de Laon. Institution des jeux floraux par Clémence Isaure. Louis V de Bavière confère le margraviat de Brandebourg, fief vacant depuis 3 années, à son fils aîné Louis, encore enfant. — l' c sentence de Jean XXII contre Louis de Bavière. 1324. Louis V de Bavière oppose à une nouvelle excommunication de Jean XXII les décisions de la diète germanique de Ratisbonne, des univer- sités de Bologne et de Paris, des plus célèbres jurisconsultes et enfin des frères mineurs. Démêlés entre Charles IV dit le Bel et Edouard II au sujet de la Guienne, de l'Agénois et de la Saintonge . Fin des démêlés entre les Pisans et les Ara- gonais au sujet de la Sardaigne. Les Pisans con- sentent à tenir l'île comme un fief de l'Aragon. qui partagera le droit de suzeraineté avec le pape. 1325. Isabelle, fille de Philippe le Bel, femme d'Edouard II d'Angleterre, vient en France sous prétexte de négocier la paix entre les deux rois. Elle y continue ses relations adultères avec le jeune Mortimer, comte de la Marche. Edouard III, cédant aux suggestions d'Isabelle, investit son fils de la Guyenne et du Ponthieu. Louis de Bavière rend la liberté à Frédéric d'Autriche, et, parle traité de Munich, consent à partager le trône avec ce prince. Les anciens princes de Rugen, vassaux des rois de Danemark, étant venus à s'éteindre, cette principauté passa aux ducs de Poméranie, qui cessèrent d'en rendre hommage aux rois de Danemark. 1326. Isabelle débarque en Angleterre pour com- battre son époux Edouard II. Le vieux Spencer, âgé de 98 ans, et son fils sont pendus. Fondation d'une université de lois à Montpel- lier, déjà célèbre par son école de médecine. Les Pisans cèdent la Sardaigne au roi d'Aragon. Les Florentins, menacés par Castruccio Cas- tracani, seigneur de Lucques, offrent la sei- gneurie au fils aine de Robert. — Parme se donne au pape. — Robert de Naples reçoit de Jean XXir le titre de vicaire de l'empire en Italie. 1327. Le Parlement prononce la déposition d'Edouard II, qui subit, par l'ordre de sa femme, un affreux supplice; Isabelle fait proclamer son jeune fils Edouard 111, sous le nom duquel elle espère gouverner le royaume avec Mortimer. Jean de Bohême oblige les ducs qui se parta- geaient la Silésie à se reconnaître ses vassaux. Orkhan, fils et successeur d'Othman , s'empare deNicomédie en Bithynie. 1328. Louis de Bavière est couronné empereur à Rome par deux évêques excommuniés ; il déclare Jean XXII déchu de la papauté. — Pierre de Cor- bière, moine franciscain, est .nommé pape. • Louis V est chassé de Rome par les Guelfes. Mort de Charles IV le Bel, sans héritier mâle MOYEN AGE. 199 Ap. J.-C. (31 janvier). Sa 3 e femme, Jeanne d'Évreux, était enceinte. Philippe, fils de Charles de Valois, frère de Philippe le Bel, fut reconnu régent du royaume jusqu'aux couches de la reine et pro- clamé ensuite roi, lorsqu'elle eut mis au monde une fille. — Philippe VI cède à Philippe d'Évreux, son cousin, le royaume de Navarre. — Il marche au secours du comte de Flandre menacé par ses sujets révoltés et remporte sur les Flamands la victoire de Cassel (23 août) . — Protestation d'Isa- helle, fille de Philippe le Bel, pour conserver les droits de son fils Edouard III au trône de France. Mort de Castruccio Castracani , seigneur de Lucques et célèbre condottieri, à l'âge de 47 ans. Son fils aîné lui succède. — Louis de Gonzague renverse les Bonacolsi, qui depuis un demi-siècle exerçaient à Mantoue l'autorité de podestat, et reçoit le titre de capitaine. Ândronic III est proclamé empereur d'Orient. Il enferme son grand-père, le vieux Andronic, dans un monastère. Ivan I er réunit les principautés de Moscou, de Novogorod et de "Wladimir. 1329. Edouard III rend hommage à Philippe VI pour ses terres de France dans la cour plénière d'Amiens. Il fait pendre par arrêt du Parlement l'amant de sa mère, Roger Mortimer, et enferme Isabelle dans un château, où elle restera captive jusqu'à sa mort pendant 28 ans. Mort d'Edouard, comte de Savoie, laissant une fille, Jeanne, mariée au duc de Bretagne, qui réclame sa succession. La Savoie préfère se don- ner à Aymon, frère d'Edouard. Célèbre plaidoyer de Pierre de Cugnières qui, dans une assemblée solennelle, en présence de Philippe de Valois, attaque la juridiction ecclésias- tique défendue par le cardinal Bertrand. Ce fut, dit-on, à la suite de cette discussion que fut institué l'appel comme d'abus, qui s'oppose aux empiétements du clergé sur la puissance temporelle . La maison de Wittelshach, qui occupait le Palatinat et la Bavière, s'était partagée en deux branches principales issues de deux frères. Rodol- phe fut la tige de tous les électeurs Palatins, et Louis l'empereur fut celle des ducs et électeurs de Bavière. Par un traité signé à Pavie, il fut stipulé une succession réciproque entre les deux branches, dans le cas que l'une ou l'autre vien- drait à manquer d'héritiers féodaux. Les Mérinides de Fez et de Maroc enlèvent Algéziras aux Maures de Grenade. 1330. Robert d'Artois, comte de Beaumont, arrière- petit-fils de Robert d'Artois, frère de saint Louis, réclame le comté d'Artois dont les arrêts du Par- lement, dirigé par Philippe le Bel et Philippe le Long , l'avaient dépouillé pour le faire passer à la ligne féminine. Il échoue encore dans cette tenta- ■ tive, et est accusé d'avoir produit de faux témoins et des pièces fausses. Jean, roi de Bohème, de la maison de Luxem- bourg, conçoit le projet de faire la conquête de l'Italie. 11 se fait donner par l'empereur le titre de vicaire impérial. Un grand nombre de villes se donnent à lui pour échapper à leurs tyrans. Prise de Riga par les chevaliers de l'ordre Teu- tonique. 1331. Jean XXII détache le roi de Bohême du parti de Louis V en lui promettant la couronne deLom- bardie. Guerre entre les Aragonais et les Génois au sujet de la Corse. — Azzon Visconti, fils et suc- cesseur de Galéas à Milan, se concilie par sa mo- dération un grand nombre de villes qui lui défè- rent la seigneurie, ainsi que plusieurs maisons importantes de la Lombardie, et arrête les pro- grès de Jean de Bohême. Ap. J.-C. Mort d'Oderic Matthiussi, franciscain, né à Pordenone en Frioul vers 1285; il s'était rendu à Trébizonde en 1317, de là à Tana dans l'Inde, où il arriva en 1322. Il gagna ensuite la Chine, d'où il effectua son retour par le Thibet. Revenu à Padoue, au mois de mai 1330, il dicta sa rela- tion à frère Guillaume de Sologna, et mourut à Udine l'année suivante. Mort d'Aboul-Feda, prince musulman de Ha- mah, en Syrie, auteur de plusieurs ouvrages im- portants d'histoire et de géographie. 1.332. Magnificence de Philippe de Valois. Fêtes pour le mariage et la chevalerie de Jean, fils du roi. Edouard Baillol, soutenu par Edouard III, bat David Bruce et se fait couronner. David se retire en France. Lucerne secoue le joug de l'Autriche et entre dans la ligue perpétuelle des 3 cantons suisses. Le roi Mérinide de Maroc occupe Gibraltar. 1333. Des chevaliers français vont combattre en Ecosse contre les Anglais" mais ne peuvent empê- cher la déroute des Ecossais à Hallidon-Hille et la prise de Berwick. Robert d'Artois, furieux d'avoir été dépouillé de l'Artois et de n'avoir pu assouvir sa vengeance contre le roi de France, ni à l'aide de sortilèges, ni avec le bras d'un assassin , s'enfuit en Angle- terre. Jean XXII publie une croisade en faveur du roi chrétien d'Arménie. Les rois de France, de Bo- hême, de Navarre et d'Aragon prennent la croix. Les Turcs, conduits par Orkhan, enlèvent aux Grecs la ville de Nicée. 1334. Rétractation de Jean XXII, accusé d'hérésie par la Sorbonne. Sa mort. Il laisse un trésor im- mense. Élection de Benoît XII, qui administre l'Église avec sagesse pendant 8 années. Mort du Florentin Giotto, peintre, sculpteur et architecte ; il était disciple de Cimabue. 1335. Edouard III attaque de nouveau l'Ecosse; lâche condescendance de son protégé Baillol. Benoît XII engage Philippe de Valois à, offrir sa médiation aux rois d'Angleterre et d'Ecosse. Les Scaligers de Vérone cèdent Reggio aux Gonzague de Mantoue. Vers cette époque parut l'ouvrage de François Balducci Pegolotti de Florence, employé d'une compagnie de marchands florentins, qui résida longtemps en cette qualité dans les comptoirs européens d'Orient, notamment à celui de Tana, vers l'embouchure du Don, où il recueillit les renseignements les plus précis sur l'itinéraire des caravanes qui allaient par l'intérieur de l'Asie jus- qu'en Chine. Ordonnances de Magnus Smœk, roi de Suède, qui abolissent définitivement l'esclavage. Mort d'Abou-Saïd, dernier souverain des Mon- gols occidentaux .de Perse, de la famille de Tchingis-Khan. Démembrement de son empire. 1336. Philippe de Valois, qui s'était opposé l'année précédente à la réconciliation de Louis de Bavière avec l'Église, se rend à Avignon pour raffermir le pape dans ses intérêts. — Il annonce son prochain départ pour la croisade, mais empêche de nouveau la paix de l'empire. Nouvelles causes de querelle entre Edouard III et Philippe de Valois en Ecosse et en Aquitaine. — Le comte de Flandre fait arrêter tous les Anglais qui se trouvent dans ses Etats. Mécon- tentement des Flamands, qui, à cause du com- merce des laines , tenaient à rester en bonnes relations avec l'Angleterre. — Philippe de Valois somme Edouard de lui livrer Robert d Artois. Edouard refuse. Les marquis d'Esté, vicaires de Ferrare pour le 200 CHRONOLOGIE. TABLES. An J.-C pape, s'emparent de l'autorité à Modène ; aux dépens des Pii. — Mastino délia Scala, maître de Brescia, Vérone, Bassano, Vicence, Padoue, ïrévise, entre en lutte avec les Vénitiens, au sujet de salines près des lagunes. Ligue de Venise, de Constantinople, de Rome, de la France, de Naples, de Chypre et de Rhodes contre les Turcs ottomans, qui menacent la Grèce. 1337. Les Anglais prennent et ruinent Cadsand qui appartenait au comte de Flandre. Commen- cement de la guerre de cent ans. — Naissance du célèbre chroniqueur Froissart à Valenciennes, dans le Hainaut. Le frère de Mastino délia Scala, Albert, est fait prisonnier dans' Padoue par le Véronais Pierre Rossi, qui l'envoie à Venise ; Marsile Carrara s'em- pare du pouvoir à Padoue. — Les Milanais en- lèvent Brescia à Mastino. Naissance de Tamerlan, fils d'un émir Mongol, issu de Tchingis-Khan par les femmes, dans le voisinage de Samarcande, dans la Transoxiane. 1338. Edouard III débarque à Anvers dans l'espoir de soulever les Pays-Bas contre la France et de réunir ses troupes à celles de l'empereur Louis IV de Bavière et des autres vassaux de l'empereur. En réponse aux attaques de Benoit XII, succes- seur de Jean XXII, Louis IV réunit à Coblentz une diète où assistent 1 7 0Û0 chevaliers et barons et y promulgue un décret qui déclare la dignité impériale indépendante de la papauté, et l'em- pereur chef du monde chrétien. Edouard III, qui paraît à cette assemblée, reçoit le titre de vicaire de l'Empire dans les Pays-Bas. États généraux où Philippe VI de Valois s'en- gage pour lui et ses successeurs à ne pas lever de deniers extraordinaires, sans le consentement des trois Etats. 1339. Louis de Bavière se dirige vers l'Italie. Il est arrêté au passage des Alpes. Fin de la guerre entre Mastino délia Scala et les Vénitiens qui acquièrent toute la marche Trévisane. — Le cruel Luchino Visconli, oncle d'Azzon, arrive au pouvoir dans Milan. — Le marquis de Montferrat, Jean II Paléologue, qui se met à la tête du parti gibelin, enlève Asti à Robert, roi de Naples. — Le peuple de Gênes défère la dignité de doge à Simon Boccanegra. „ La flotte de Philippe VI brûle Southampton. — Edouard III ravage le Cambrésis. — Le brasseur Artevelt traite au nom des cités de la Flandre avec Edouard III et l'engage à prendre les armoi- ries de la France afin que les Flamands puissent combattre sous ses bannières sans manquer aux devoirs du lien féodal. Négociations entre l'empereur de Constanti- nople Andronic III et le pape, pour la réunion des deux Eglises par l'entremise du Grec Barlaam. Ces négociations sont sans résultat. 1340. Traité d'Edouard III avec les Flamands qui le reconnaissent pour roi de France. Edouard III adresse un manifeste aux barons français. Le comte de Hainaut répond seul à cet appel, et Edouard III retourne en Angleterre pour préparer une nouvelle campagne. — Le duc Jean de Nor- mandie rassemble une armée pour ravager le Hainaut; il assiège le Quesnoy, où l'on com- mence à employer les canons et bombardes. — Défaite de la flotte française à l'Ecluse par Edouard III qui assiège Tournay. — Armistice de 6 mois signé à Espléchin. Siège de Tarifa par les rois de Grenade et de Maroc. Les M mres font usage à ce siège de canons lançant des boulets de fer. — Alphonse XI, roi de Castille, secouru par le roi de Portugal, défait à Salado les rois de Maroc et de Grenade. Ap. J.-c. Avènement au trône de Danemark de Wal- demar III, qui est élu par les étits; il épouse une princesse de Slesvig et recouvre une partie des domaines de- la couronne. 1341. Philippe VI se rapproche de Louis de Bavière, qui révoque le vicariat de l'Empire donné à Edouard, mais ne peut obtenir l'absolution du pipe. Mort de Jean III, duc de Bretagne; sa succes- sion disputée entre son frère et sa nièce. Son frère Jean, comte de Montfort, s'empare de pres- que toute la Bretagne. Le mari de sa nièce, Charles de Blois, recourt aux tribunaux de Philippe VI. Arrêt de Conflans en, faveur de Charles de Blois contre Montfort. Edouard III donne à Montfort le comté de Richmond. Charles de Blois s'approche de Nantes. Le comte de Montfort, arrêté en trahison, est enfermé à la tour du Louvre. — La comtesse Marguerite, sa femme, se met à la tête de son parti, et s'enferme à Hennebon. Pétrarque reçoit au Capitole la couronne poétique. Guerre entre les Pisans et les Florentins qui viennent d'acquérir Lucques. Les Florentins sont défaits. Mort d'Andronic le jeune. Avènement de ses deux fils Jean et Manuel. Leur tuteur Jean Can- tacuzène se fait proclamer bientôt après empereur à Andrinople. 1342. Edouard III veut envahir l'Ecosse, mais il n'obtient aucun succès. Mort de Benoît XII. Succession de Clément VI, créature de la France. Clément VI excommunie les Flamands. Prise de Rennes par Charles de Blois. Il est forcé de lever le siège d'Hennebon défendu par la comtesse de Montfort. Expiration de la trêve entre la France et l'An- gleterre. Robert d'Artois s'empare de Vannes que reprend peu après le sire de Clisson. — Mort de Robert d'Artois, blessé à Vannes. On établit pour la l re fois des greniers à sel dans toutes les provinces qui dépendaient du do- maine de la couronne. Philippe de Valois en reçut le nom de roi saliquc. Les Florentins, qui ont échoué devant Lucques, donnent le titre de capitaine du peuple à Gauthier de Brienne, duc d'Athènes, qui exerce le pouvoir avec la plus grande cruauté. Jacques II, roi de Majorque, se brouille en même temps avec les rois de France et d'Aragon. Mort de Charles Robert, roi de Hongrie ; il a pour successeur son fils, Louis I er , surnommé le Grand 1343. Trêve de Malestroit entre Edouard III et Philippe VI. Philippe, roi de Navarre, meurt au siège d'Al- gésiras. — Le roi d'Aragon, Pierre IV, débarque à Majorque et en chasse Jacques II; il commencé sur le continent la conquête du reste des do- maines de ce dernier, le Roussillon et la Cer- dagne. Gauthier de Brienne est chassé de Florence. Le parti démocratique s'empare du pouvoir et choisit à son gré le gonfalonier. — Mort de Robert le sage, roi de Naples. Il a désigné pour régner en- semble après lui sa petite-fille Jeanne, âgée de 17 ans, et l'époux de Jeanne, son petit-neveu, André de Hongrie, fils de Charles Robert. Paix de Kalisch, qui met fin à la guerre entre la Pologne et l'ordre Teutonique au sujet de la Poméranie. 1344. Algésiras se rend au roi de Castille: trêve de 10 ans entre les chrétiens et les Maures de Grenade. — Pierre IV d'Aragon confisque tous les MOYEN AGE 201 Ap. J.-C. Etats du roi de Majorque, qui se retire à Mont- pellier. Philippe VI, sur la dénonciation du comte de Salisbury, fait arrêter à Paris, dans un tournoi, Olivier de Clisson et 14 seigneurs bretons ou normands et leur fait trancher la tête sans forme de procès, les accusant de relations secrètes avec l'Angleterre. La veuve de Clisson confie la garde de son fils et le soin de leur vengeance à la com- tesse de Montfort. — Charles de Blois surprend Quimper pendant la trêve et fait égorger 1400 ha- bitants. Louis I er de Hongrie soutient son oncle Casimir de Pologne contre Jean de Bohême. — Victoires de Louis I er et de Casimir de Pologne sur les Mongols. 1345. Edouard III déclare la trêve rompue; il en avertit le pape. — Le comte de Derby débarque en Gascogne, prend Bergerac et s'avance jnsqu'à Angoulême. — Mort de Jean de Montfort. Sa veuve continue la guerre en Bretagne. Révolte deGand. Philippe Artevelt est massacré par la populace. — Edouard III, qui était entré dans le port de l'Écluse, retourne en Angleterre. Mort du comte de Hainaut ; sa succession passe à Guillaume de Bavière. Edouard III, d'Angleterre, envoie au roi de Castille des échantillons de la plus belle race des moutons anglais, qui ont constitué depuis une des principales sources de richesses de la pénin- sule. — Les îles Canaries, récemment découvertes, sont érigées en royaume pour un des infants de Lacerda, sous la suzeraineté du saint-siége. — Pierre, fils du roi de Portugal, Alphonse IV, épouse une de ses maîtresses, Inès de Castro, à l'insu du roi. Soumission de la Croatie par Louis le Grand, roi de Hongrie. Meurtre d'André de Hongrie, mari de JeannéT re , reine de Naples. On en accuse sa femme. 1346. États de la langue d'Oïl à Paris; de la langue d'Oc à Toulouse. Les deux assemblées déclarent que la gabelle du sel et l'impôt de quatre deniers par livre « sont moult déplaisants au peuple.» Expédition du duc de Normandie dans les pro- vinces du midi. Prise d'Angoulême; siège d'Ai- guillon dans l'Agénois, petite et forte place qui fut défendue pendant quatre mois par 1500 An- glais. D'après les conseils du transfuge Geoffroy d'Har- court, Edouard III débarque en Normandie. Prise et pillage de Caen. — Edouard passe la Seine à Poissy et veut se retirer par la Picardie. Il passe la Somme à Blanchetache . poursuivi par Philippe avec une armée supérieure ; il s'établit à Crécy en Ponthieu ; la bataille s'engage entre l'armée française et l'armée anglaise. Philippe est com- plètement battu; les Anglais font usage, dit-on, dans cette journée, de 6 pièces de canon. Jean l'Aveugle, roi de Bohême, se fait tupr à la tête des chevaliers français. Son fils Gharles, élu roi des Romains, a pris "part au combat. Siège de Calais par Edouard III. David Bruce d'Ecosse est vaincu, près de Durham, à Kevils-Cross, par Philippine de Hai- naut; il demeure prisonnier des Anglais pendant 11 ans à la Tour de Londres. Préparatifs de Louis de Hongrie contre Jeanne de Naples pour venger la mort de son frère André. 11 s'unit avec Louis V de Bavière; Jeanne épouse son parent Louis de Tarente. Visconti occupe Parme et Plaisance qui reste- ront 57 ans aux seigneurs de Milan. 1347. Charles de Blois est surpris et fait prisonnier à la Roche-Darien par les Anglais et par Jeanne de Montfort. Sa femme continue la guerre. Ap. J.-C. Philippe VI tente inutilement de secourir Ca- lais. Cette ville se rend aux Anglais. Dévouement d'Eustache de Saint-Pierre, qui néanmoins con- sent à se faire sujet d'Edouard pour rester dans Calais. — Trêve entre les deux rois par la média- tion du pape. " Mort de l'empereur Louis de Bavière. Le roi des Romains, Charles IV de Bohême, a à lutter contre quatre compétiteurs. Il fonde à Prague une uni- versité sur le modèle de celle de Paris. Nicolas Rienzi prend à Rome le titre de tribun. Il rédige le plan d'un nouveau gouvernement, qualifié le bon état, et prétend le faire accepter à tous les seigneurs et toutes les républiques de l'Italie. — Jeanne de Naples, pour se ménager un appui contre Louis de Hongrie, se réconcilie avec le prince aragonais de Sicile et reconnaît ses droits. Jean Cantacuzène s'empare par surprise de Constantinople et s'associe Jean Paléologue. Les Vénitiens obtiennent que leurs vaisseaux soient reçus en toute franchise dans les ports de l'Egypte et de la Syrie, avec la faculté d'y établir des comptoirs. Casimir III, roi de Pologne, publie un code de lois. Il partage entre le roi et les nobles la puis- sance législative, et autorise les paysans opprimés par les nobles à quitter leurs terres. Waldemar IV, roi de Danemark, vend Bevel, Narva et l'Esthonie à l'ordre Teutonique, par le traité de Marienbourg. Avec le produit de cette vente, il dégage la Fionie et les places de See- land, depuis 30 ans au pouvoir des comtes de Holstein. ■ Mort de Guillaume d'Occam, cordelier anglais, qui a ranimé la querelle des réalistes et des no- minaux. 1348. Terrible peste, nommée peste de Florence; ses ravages en France. Le roi de Hongrie prend possession du royaume de Naples. Jeanne se retire en Provence. Elle vend la souveraineté d'Avignon au pape pour 80 000 florins, et, apprenant la retraite de Louis le Grand, que la peste avait contraint à quitter l'Italie, elle rentre dans ses Etats. Les Vénitiens font alliance avec les Gonzague de Mantoue contre les délia Scala, seigneurs de Vérone, qui s'appuient sur le seigneur de Milan et le marquis d'Esté. — Rienzi, le tribun de Rome, est forcé par le peuple, qu'il avait lassé par sa tyrannie, de se retirer. Il s'enfuit à Prague auprès de l'empereur Charles IV. — Mort du cé- lèbre historien Jean de Villani, dont la chronique en langue italienne a été continuée par son frère et son neveu jusqu'en 1365. Pierre IV le Cérémonieux, roi d'Aragon, abroge le privilège d'union qui, depuis 60 ans, autorisait les seigneurs à faire appel aux armes pour sou- tenir leurs droits. Le grand Justiza, qui étendait son autorité jusque sur le roi lui-même, sera chargé de veiller au maintien des lois nouvelles qui doivent garantir les droits de la nation. 1349. Charles IV de Bohême est reconnu par l'em- pire entier. Création de l'ordre de chevalerie de la Jarre- tière par Edouard III, en souvenir, dit-on, de son amour pour la comtesse de Salisbury. Philippe VI acquiert d'Humbert le Viennois et le Dauphiné, à condition que le titre de dauphin ssra porté par celui des enfants de France qui aura le Dauphiné en apanage. — Il achète de Jacques II, roi déchu de Majorque, la seigneurie de Montpellier. Mort de Jeanne, reine de Navarre; son fils Charles, dit le Mauvais, lui succède. 1350. La peste éclate en Angleterre. Prolongation de 202 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. la trêve entre Philippe VI et Edouard III. — 2 e ma- riage de Philippe VI avec Blanche de Navarre. — Sa mort. Jean II dit le Bon, son fils, lui succède. 11 fait tuer, sur un soupçon et sans jugement, Baoul, comte d'Eu et de Guines, qui avait été investi par son père de la dignité de connétable. Il donnera cette charge à Charles d'Anjou, fils d'Alphonse de Lacerda, et le comté d'Eu à Jean d'Artois, fils de ce Robert, qui avait conduit Edouard dans la Normandie, et qui, à la journée de Crécy, avait combattu contre sa patrie. L'acquisition de Bologne par les Visconti met en lutte ces derniers avec le saint-siége. — Guerre entre les Vénitiens et les Génois, qui voulaient interdire l'accès de la mer Noire à leurs rivaux. 2 e jubilé célébré par le pape Clément VI, qui, par un décret de 1343, avait décidé que l'indul- gence de jubilé établie par Boniface VIII aurait lieu chaque 50° année au lieu de la 100°. Alphonse XI , roi de Castille, meurt de la peste. Son fils Pierre le Cruel lui succède. Louis le Grand, roi de Hongrie, fait une 2 e in- vasion dans le royaume de Naples. 1351. Convocation des États de Languedoc à Mont- pellier et des Etats- généraux à Paris. — Prise de Saint-Jean d'Angély par les Français. — Création de l'ordre de l'Etoile. Alphonse XI, roi de Castille, à la sollicitation de sa mère, fait mourir Eléonore de Guzman, maîtresse de son père, et mère de Henri de Trans- tamare. La reine Jeanne est absoute du meurtre de son mari par le pape Clément VI, qui reconnaît Louis de Tarente pour roi de Naples. Louis le Grand se soumet à cette décision et renonce à la conquête de Naples. Continuation de la guerre entre Venise et Gênes. La l 10 a pour alliés l' Aragon, la Navarre et la France. Accession de Zurich et de Glaris à la ligue hel- vétique. 1352. Mort de Clément VI, au moment où il allait faire périr Rienzi, que l'empereur lui avait livré. — Innocent VI lui succède. Combat des trente en Bretagne. Victoire et dé- faite des Français devant Saint-Omer. — Les Fran- çais échouent au siège de Guines. Combat du Bosphore livré par les Vénitiens et les Catalans aux Génois commandés par Nicolas Pisani et Paganino Doria. La victoire resta aux Génois; mais elle leur coûta cher, et le comman- dement fut ôté à Doria. Jean Cantacuzène, qui avait appuyé les Véni- tiens pour s'affranchir de la domination des Gé- nois, est contraint d'interdire les ports de l'empire à ses alliés. Destruction du château de Habsbourg par les Lucernois. — Accession de Zug à la ligue helvé- tique. 1353. Charles le Mauvais, roi de Navarre, épouse la fille du roi Jean. — Pierre le Cruel, roi de Cas- tille, épouse Blanche de Bourbon, qu'il commence à maltraiter trois jours après son mariage. Défaite de l'amiral génois à la hauteur de Ca- gliari, en Sardaigne, par les Vénitiens et les Ca- talans. — Gênes se donne à Jean Visconti, seigneur de Milan. — Innocent VI, successeur de Clément VI, investit de ses pouvoirs en Italie le cardinal Alvarès Albornoz, archevêque de Tolède, que Pierre le Cruel avait dépouillé. Nicolas Rienzi, réconcilié avec Innocent VI, accompagne Albornoz. Accession de Berne à la ligue helvétique. Jean Paléologue a -recours aux Turcs ottomans contre Cantacuzène, qui envoie des députés au. pape pour obtenir les secours des Occidentaux. | Ap. J.-C. • Mort du Grec Planude, qui a rassemblé les fables attribuées à Esope. 1354. Assassinat de Charles de Lacerda, connétable de France, par ordre de Charles le Mauvais. — Traité de Mantes, par lequel le roi pardonne au roi de Navarre. Paganino Doria remporte , dans le port de Sa- pienza, près de Modon, au S. 0. du Péloponèse, une victoire complète sur l'amiral vénitien Nicolas Pisani, et le fait prisonnier avec toute sa flotte. — Mort d'André Dandolo, auteur de la première histoire de Venise. Marino Faliero lui succède à l'âge de 80 ans. Rienzi s'aliène de nouveau les esprits à Rome par son despotisme, et périt dans une sédition. Charles IV reçoit à Milan la couronne de Lom- bardie ; à Rome, celle d'empereur. Il renonce à toute prétention sur l'Etat de l'Eglise et le royaume de Naples. 1355. Un Génois fait triompher à Constantinople le parti de Jean Paléologue. — Abdication de Canta- cuzène, qui se retire dans un monastère, où il écrit ses mémoires. Conjuration de Marino Faliero. Elle est déjouée par le conseil des Dix. Exécution du doge. La paix est conclue avec Gênes par la médiation des Vis- conti de Milan. Le Dauphin attaque l'apanage du roi de Navarre en Normandie. — Traité de Valogne, qui récon- cilie en apparence le roi de Navarre avec le roi de France. — Campagne d'Edouard III en Artois, et du prince de Galles en Languedoc. — Convocation des Etats de la Langue d'Oïl; ils promettent 30 000 hommes d'armes ou 150 000 combattants et 5 millions de livres parisis pour un an, qui de- vaient être fournis par une gabelle sur le sel et par une aide de 8 deniers pour livre sur toute chose vendue. Cette double imposition devait être supportée par les trois ordres. Les Etats en retour demandent à être assemblés tous les ans-, des élus des Etats devaient veiller à l'emploi et à la répartition des produits de l'aide. Alphonse IV, roi de Portugal, fait périr Inès de Castro, maîtresse de son fils. 1356. Jean le Bon fait arrêter à Rouen Charles le Mauvais, qui, depuis quelque temps, ne cessait de susciter des embarras au roi et avait formé des liaisons coupables avec l'Angleterre ; il fait déca- piter le comte d'Harcourt et trois autres de ses complices accusés de conspirer avec les Anglais. — L'Angleterre prend parti pour le roi de Navarre. Le prince de Galles, parti de Bordeaux, parcourt toute l'Aquitaine, qu'il épouvante par ses ravages. — Le roi Jean quitte alors rapidement la Nor- mandie et se porte sur les derrières de l'armée anglaise afin de lui couper la retraite. — Bataille de Poitiers; bravoure du roi Jean et de son fils Philippe; victoire des Anglais commandés par le prince de Galles. Captivité de Jean.' Le dauphin Charles, âgé de 18 ans, convoque les Etats géné- raux à Paris. — Les Etats accusent les ministres, demandent la liberté du roi de Navarre et un con- seil permanent. Influence de Marcel, prévôt des marchands de Paris, de Robert le Coq, évêque de Laon, et bientôt après de Charles le Mauvais, ', quand il sera rendu à la liberté. Le comte de Savoie acquiert la baronnie de Vaud, le Bugey et le Valromey; il conserve Gex avec l'assentiment du roi de France, seigneur du , Dauphiné. — Asti et Gênes s'affranchissent de la domination des Visconti. Asti passe au marquis de Montferrat; Gênes se donne de nouveau un doge. Louis le Grand, roi de Hongrie, attaque les Vé- nitiens pour reconquérir la Dalmatie. — Mort d'Etienne Duschan, roi de Servie, qui avait failli MOYEN AGE. 203 Ap. J.-G. renverser l'empire grec et fonder un grand em- pire slave sur les bords du Danube. L'empereur Charles IV publie la Bulle d'or qui devient la loi fondamentale de l'empire germa- nique. La bulle a été rédigée en latin par le juris- consulte italien Barthole. 1357. Les états s'assemblent de nouveau à Paris. Ordonnance de réforme du 3 mars. Etienne Mar- cel fait fortifier Paris. — Nouvelle convocation des états généraux. Le lendemain de leur ouverture , Jean de Pecquigny, gouverneur d'Artois, met en liberté le roi de Navarre; discours de ce prince aux Parisiens, au Pré-aux-Clercs. Edouard III rend la liberté à David Bruce. L'hé- ritier désigné du prince est son neveu Robert Stuart, né de la fille de Robert Bruce et de "Walter, grand sénéchal ou Stuart d'Ecosse. — Edouard III supprime le tribut et le domaine di- rect de la cour de Rome sur ce royaume. Casimir III, roi de Pologne, qui avait pour con- cubine une juive nommée Esther, accorde aux juifs de Pologne d'importants privilèges. Louis le Grand, roi de Hongrie, enlève toute la Dalmatie aux Vénitiens. Mort d'Alphonse IV, roi de Portugal. Son succes- seur, don Pedro, venge la mort d'Inès de Castro. 1358. Etienne Marcel, prévôt des marchands, fait prendre à ses partisans le chaperon mi-parti rouge et bleu, envahit le palais du Dauphin et fait massacrer aux pieds du prince les maréchaux de Normandie et de Champagne. — États provin- ciaux de Champagne, qui accusent les Parisiens. — Etats de Compiègne, convoqués par, le Dauphin, en opposition avec ceux de Paris. — Etienne Mar- cel, menacé par le Dauphin, donne le commande- ment de Paris au roi de Navarre. — Horrible dé- tresse des paysans ; explosion de la Jacquerie. — Etienne Marcel périt sous les coups de l'échevin Maillard au moment où il veut s'assurer d'une porte de Paris par laquelle il doit introduire le roi de Navarre. Venise abandonne à Louis le Grand, roi de Hon- grie, i'istrie et la Dalmatie. 1359. Le dauphin rentre dans Paris et signe à Pon- toise un traité qui met fin à la guerre civile. Les États assemblés à Paris rejettent comme trop dures les conditions de paix proposées par le roi d'Angleterre qui dévaste le pays de Calais à Reims et de Reims à Paris. Le fils du sultan Orkhan, Soliman, enlève aux Grecs Gallipoli, et fait une invasion en Thrace. Occupation de Pavie par les Visconti. 1360. Traité signé à Brétigny, près de Chartres, par lequel Edouard III renonce à ses prétentions sur la couronne de France, mais obtient en retour que le duché de Guyenne (Agénois, Quercy, Rouergue, Périgord. Limousin) lui soit abandonné en toute propriété, ainsi que les comtés de Poitiers, d'An- goulême, de Ponthieu, et le territoire de Calais. Moyennant trois millions d'écus d'or, Jean le Bon recouvre sa liberté (octobre). — Mariage d'Isabelle de France avec le fils de Galéas Visconti; Jean donne en dot à Isabelle le comté de Vertus, en Champagne ; Galéas, en retour, l'aide à payer sa rançon. Le cardinal Albornoz occupe Bologne pour le pape. Mort du sultan Orkhan, à l'âge de 70 ans. Il a créé la milice redoutable des janissaires. Son fils Amurat, qui lui succède, s'empare d'Ancyre, dans l'Asie Mineure, et d'Andrinople, en Thrace. 1361. La peste désole la France pendant 3 ans. Ravages exercés par les grandes compagnies, qui détruisent à Brignais, près de Lyon, une armée royale conduite par Jacques de Bourbon. Elles Ap. J.-C. menacent, dans Avignon, le pape, qui fait prêcher contre elles une croisade. Philippe I er de Rouvres, duc de Bourgogne, fils de Philippe, comte d'Artois, et de Jeanne, comtesse d'Auvergne et de Boulogne, qui depuis épousa le roi Jean, meurt sans enfants, et en lui s'éteint la première maison des ducs de Bourgo- gne, issue du roi Robert. Le roi Jean se met en possession du duché, par droit de proximité. En Angleterre, le Parlement interdit l'usage de la langue française au barreau et dans les actes publics. "Waldemar III, roi de Danemark, saccage Wisby, capitale de l'île de Gothland, l'une des villes les plus riches du Nord; pillage de l'île d'Œsel. Les villes Hanséatiques font alliance contre lui avec le comte de Holstein et le duc de Mecklembourg. 1362. Edouard III donne à son fils, le prince de Galles, le duché d'Aquitaine. Peu après la mort de son second mari, Louis de Tarente, Jeanne de Naples, âgée de 36 ans, épouse le fils du roi de Majorque, qui a été dé- pouillé par le roi d'Aragon. Fondation de l'université de Cracovie par Casi- mir III, roi de Pologne. 1363. Jean le Bon donne en apanage le duché de Bourgogne à son 4 e fils Philippe le Hardi, tige de la 2 e maison des ducs de Bourgogne. — Le duc d'Anjou, 3 e fils de Jean, s'échappe de Calais où il était retenu comme otage. Les villes Hanséatiques emploient le canon pour la première fois dans un combat naval qu'elles livrent aux Danois. 1364. Le roi Jean retourne en Angleterre prendre la place de son fils. Il y projette une croisade avec le roi de Chypre. Il meurt à Londres (8 avril). Avènement de Charles V le Sage. — Surprise de Mantes et de Meulansur le roi de Navarre. — Victoire de Cocherel remportée par Duguesclin sur le captai de Buch, qui est fait prisonnier. — Sacre du roi à Reims. — Renouvellement de la guerre de Bretagne. Charles de Blois est défait et tué à la bataille d'Auray, où Duguesclin est fait prisonnier par Jean Chandos. Les Dieppois commencent, dit-on, à former des établissements à la Guinée et au Sénégal. 1365. Traité de Guérande pour la pacification de la Bretagne. Jean IV de Montfort, duc de Bretagne, est enfin reconnu par la France, au détriment de Jeanne de Penthièvre. — Traité de paix avec Charles de Navarre, comte d'Evreux. Il renonce à la possession de Mantes et de Meulan dans le Vexin, et reçoit en dédommagement la baronnie de Montpellier. 1366. Ravages des grandes Compagnies dans la Bourgogne, le Lyonnais, le Dauphiné; le pape, menacé par elles, leur donne 200000 florins; Charles V pensant qu'il serait plus utile d'employer à l'extérieur ces bandes d'aventuriers, que de chercher à les détruire par les armes, paye 100000 francs la rançon de Duguesclin, et le leur donne pour chef daos une expédition qu'il dirige en faveur de Henri de Transtamare contre son frère Pierre le Cruel , roi de Castille, qui a fait périr Éléonore de Guzman, mère de Henri de Transta- mare, et Blanche, belle-sœur de Charles V, et que soutiennent les Maures. — Entrée de Du- guesclin en Castille. — Couronnement de Henri de Transtamare à Burgos. Fuite de Pierre le Cruel, qui se retire à Bordeaux. Le prince de Galles prend parti pour le roi détrôné. 1367. Retour du pape Urbain V à Rome, où il res- tera 3 ans. .... , Expédition des Anglais en Espagne. Bataille de Najera (Navarette) , entre Burgos et Logiono. Défaite complète de Henri de Transtamare. Cap- 204 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tivité de Duguesclin. Pierre le Cruel remonte sur le trône de Castille. 1368. Voyage de l'empereur Charles IV en Italie, où il trafique des droits de l'Empire. Lionel d'Angleterre, 2 e fils d'Edouard III, épouse la fille de Galéas Visconti, qui lui apporte en dot une somme d'argent considérable et quelques places dans le Piémont. Duguesclin, rendu à la liberté, retourne en Cas- tille pour combattre en faveur de Henri de Trans- tamare; bataille de Montiel, au S. E. de Calatrava, après laquelle Henri assassine Pierre le Cruel. Grande révolution en Chine. Expulsion des Mon- gols, descendants de Tchingis-Khan. Avènement de la dynastie des Ming (21 e dynastie). 1369. Exactions du prince de Galles en Aquitaine. Plusieurs seigneurs se placent sous la protection du roi de France, et dénoncent le prince Noir à son tribunal. Le prince de Galles, cité devant la cour des pairs, refuse de comparaître. — Re- nouvellement de la guerre. Les Anglais perdent le Ponthieu. Mort de Chandos, le meilleur capi- taine de l'armée anglaise. Entrevue de l'empereur Jean Paléologue avec le pape Urbain, qui le reçoit à la communion de l'Eglise romaine. Premières conquêtes de l'émir mongol Timour ouTamerlan dans laTransoxiane et dans les Etats des Khans de Zagataï ; il fixe le siège de sa nou- velle domination dans la ville de Samarcande. 1370. Prise de Limoges par le prince de Galles. Massacre des habitants. — Robert Knolles s'a- vance sans combattre jusqu'à Paris. Il est défait à Pont-Vallain par Duguesclin, qui venait de rece- voir l'épée de connétable. — Duguesclin rattache à la cause française son compatriote Olivier Clis- son. — Le prévôt de Paris, Aubriot, pose la pre- mière pierre de la Bastille, qui est achevée en 1382. Urbain retourne mourir à Avignon. Grégoire XI lui succède. État florissant de la ligue Hanséatique, qui comprenait, outre 64 villes formant proprement la ligue, 44 autres villes qui, sans jouir des mêmes prérogatives que les autres villes confédérées, étaient envisagées comme alliées de la ligue. Le grand maître de l'ordre Teutonique était comme le chef et le protecteur de la ligue, et trai- tait souvent avec les puissances étrangères au nom de tous les confédérés. Mort de Casimir III, dit le Grand, roi et législateur de la Pologne. Avec lui finit la dynastie des Piast, qui avait subsisté 528 ans. — Son neveu, Louis, roi de Hongrie, lui succède. 1371. En Ecosse, la couronne passe de la maison de Bruce dans celle des Stuarts. Robert II, fils de Gauthier Stuart et de Margerie de Bruce, succède à son oncle le roi David II, de la maison de Bruce. Barnabo Visconti acquiert d'un Gonzague la ville de Reggio. — A Gênes, commencement de la rivalité des Adorai et des Fregosi. 1372. Traité d'alliance entre Edouard III et le duc de Bretagne. — Défaite d'une flotte anglaise de- vant la Rochelle par les Castillans, amis de la France. Le comte de Pembroke, amiral des An- glais, est fait prisonnier. — Conquête du Poitou par Duguesclin. Le captai de Buch, fait prison- nier à Soubise, mourra dans la tour du Temple. Guerre entre les Visconti, le comte de Savoie, le marquis d'Esté, François Carrare, les Floren- tins, et le pape. Les troupes confédérées sont com- mandées par le condottiere anglais Jean Hawk- wood. 1373. Dernière défaite des Anglais à Chizey; leur expulsion du Poitou. — Duguesclin entre en Bre- Ap. J.-C. tagne. Soumission de cette province aux Français. — Expédition du duc de Lancastre qui traverse toute la France sans rencontrer de résistance, et arrive à Bordeaux. Le tyran de Pad me, en guerre avec Venise, est appuyé par Louis le Grand, roi de Hongrie. Traité de Carrare avec Venise. Conquête de l'île de Chypre par les Génois. Le pape ménage une réconciliation entre les cours de Naples et de Sicile. 1374. La majorité des rois en France est fixée à 13 ans accomplis par l'ordonnance de Vincennes. Mort de Pétrarque. 1375. Trêve d'une année entre les deux rois, signée à Bruges, — Expédition des aventuriers en Suisse, sous la conduite du sire de Couci. Révolte universelle dans les États de l'Église, causée par la tyrannie des agents pontificaux. — Mort de Boccace. — L'atlas Catalan , l'un des plus anciens atlas connus, est terminé cette an- née. Il se compose de cartes hydro-géographiques. 4 e mariage de Jeanne de Naples avec Othon de Brunswick. 1376. Grégoire XI, d'après les conseils de sainte Ca- therine de Sienne, songe à retourner en Italie. Prorogation de la trêve de Bruges entre la France et l'Angleterre. — Charles V, qui croyait à l'astrologie, fonde pour le savant Gervais Chrétien un collège d'astronomie et de médecine à Paris. Le père de Christine de Pisan, femme érudite qui a écrit la vie de Charles V, remplissait auprès du roi les fonctions d'astrologue en titre. Mort du prince de Galles, à Westminster. Wenceslas, fils de Charles IV, est élu roi des Romains. 1377. Mort d'Edouard III. Avènement de son petit- fils Richard, roi mineur, qui esta la merci de ses trois oncles. — Doctrines hérétiques de l'Anglais Wiclef, condamnées par Grégoire XL La guerre recommence entre la France et l'An- gleterre. — Dévastation de la côte de Sussex et de l'île de Wight par les Français unis aux Castil- lans. — Défaite des Anglais près de la Réole. — Prise de Bergerac par les Français. Grégoire XI rentre à Rome (janvier). 1378. Mort de Grégoire XI. Double élection d'Ur- bain VI et de Clément VII, qui s'établira en France. Origine du grand chisme d'Occident. Révolution à Florence. Un cardeurde laine, Mi- chel Lando, est proclamé gonfalonier par le peuple. — Mort de Galéas Visconti à Milan. Son fils Jean Galéas partage la seigneurie avec son frère Barnabo. — Ligue formée contre Venise par Gênes, le roi de Hongrie, le seigneur de Padoue, le patriarche d'Aquilée. Venise a pour allié le roi de Chypre ; commencement de la guerre dite de Chiozza. Voyage de l'empereur Charles IV en France. Il donne à Charles V, son neveu, le titre de vi- caire général de l'Empire dans le royaume d'Arles. A son retour, il partage ses États entre ses en- fants : Wenceslas, l'aîné, a laBohême; Sigismond, le Brandebourg ; Jean, la basse Lusace, démem- brée du royaume de Bohême, avec une partie de la marche de Brandebourg. — Mort de CharlesIV, Son fils aîné, Wenceslas, lui succède. Nouveaux démêlés du roi de Navarre et de Charles V. Montpellier et le comté d'Évreux ap- partenant à Charles le Mauvais sont séquestrés. — Prise d'Évreux par les Français. Siège de Saint- Malo par les Anglais. — Le duc d'Anjou, gouver- neur du Languedoc, opprime cette province pour se procurer des subsides, afin d'effectuer la con- quête du royaume de Majorque. — Soulèvement et punition de Nîmes. — Ravages des routiers en MOYEN AGE. 205 Ap. J.-C. Auvergne. — Le duc de Bretagne, accusé de ré- bellion, frappé par un arrêt de la cour des pairs, défend ses terres contre Duguesclin. Grande victoire remportée près de la rivière de Wotha par le duc de Moscou sur les Tatars, alliés du prince de Tver , qui prétendait à la di- gnité grand-ducale. 1379. Clément VII s'établit à Avignon. Soulèvement de Montpellier et de Clermont de Lodève. — Soulèvement des Blancs chaperons à Gand. — Confédération des nobles bretons. Leur duc rentre dans ses États. Défaite de l'amiral vénitien Victor Pisani par l'amiral génois Lucien Doria, devant Pola. — Les Génois prennent Cbiozza. — Effroi des Vénitiens. Ils demandent la paix que les Génois leur refusent. — Le commandement est rendu à Pisani, qui avait été jeté en prison, 1380. Le duc d'Anjou entre dans Montpellier; ses cruautés. — Charles V lui ôte le gouvernement du Languedoc. — Paix conclue entre le comte de Flandre et ses sujets. — Duguesclin meurt en Languedoc, au siège du château de Bandan. — Expédition de Buckingam pour secourir le duc de Bretagne. Il traverse la France sans rencon- trer de résistance. — Mort de Charles V (16 sep- tembre). Avènement de Charles VI, son fils aîné, âgé de 12 ans. — Pillage du trésor royal par le duc d'Anjou. Charles V est déclaré majeur. — Sou- lèvement des Parisiens qui obtiennent la révoca- tion des impôts. — Création d'un conseil de ré- gence présidé par le duc d'Anjou et composé des quatre ducs (Anjou, Berri, Bourgogne, Bourbon) et de 12 conseillers à la nomination de ces ducs. — Paix conclue entre les Flamands et leur comte. Le pape Urbain V, qui, pour se venger de ce que Jeanne de Naples soutenait Clément VII, avait appelé au trône de Naples Charles de Du- ras, prononce une sentence de déposition contre cette princesse, qui lègue ses Etats à Louis I, fils de Jean le Bon et tige de la seconde maison d'Anjou. Défaite des Génois à Chiozza par les Vénitiens. Épuisement des Génois. Deux nobles vénitiens, les frères Zeno, entrent au service d'un prince des îles Féroë et visitent de nouveau les contrées découvertes par les Scan- dinaves, ou du moins en recueillent une descrip- tion détaillée, qui, malgré ses obscurités, con- firme sur tous les points essentiels les relations islandaises, et qui a peut-être été connue de Co- lomb. Mort d'Haquin V, roi de Norvège. Marguerite de Danemark, sa veuve, administre le royaume au nom de son jeune fils Olaus. Grande victoire remportée sur les Mongols du Kaptchack, unis au prince de Resan et au grand- duc Jagellon de Lithuanie , par le grand-duc Di- mitri III, qui fut dès lors surnommé Donskoy. — Dimitri III fixe sa résidence à Moscou, qu,i sera bientôt la capitale de la Russie. Tamerlan ravage pendant 3 ans le Shorasan. 1381. Le duc de Bretagne conclut la paix avec Charles VI. — Renouvellement des hostilités entre les Flamands et leur comte. Défaite des Gantois à Nivelle. — Philippe Artevelt est élu capitaine de Gand. — Alliance des communes de France avec Bruges, et de Charles VI avec la Castille. — Guerre entre le comte de Foix et le duc de Berri, que le Languedoc refuse de reconnaître pour gouverneur Révolte de Wat-Tyler, le forgeron, en Angle- terre. Il est tué sous les yeux de Richard II. — Exil du duc deLancastre, supplices et massacres. Charles de Duras s'empare de Naples et prend le nom de Charles III. Captivité de Jeanne. Ap. J.-C. Venise cède la marche de Trévise au duc d'Au- triche pour qu'elle ne tombe pas au pouvoir des Carrare de Padoue. Paix de Turin entre Gênes et Venise. Le Sénat, pour récompenser le dévoue- ment de ses défenseurs, accorde la noblesse à 30 familles plébéiennes. En Lithuanie, Jagellon succède à son père le grand-duc Olgerd. 1382. Soulèvement des Maillotins à Paris, des Tu- chins dans le Languedoc. — Départ du duc d'An- jou pour Naples. Expédition de Charles VI contre les Flamands. Victoire des Français à Rosebecque, au N. E. d'Ypres. Mort de Philippe Artevelt. Pil- lage et massacre de Courtrai. La révolte des garçons drapiers de Louvain ayant obligé le duc de Brabant d'en entreprendre le siège, la prise de cette ville porta un coup aux manufactures des Pays-Bas. Le bannissement dont il punit les coupables les força de se retirer les uns en Hollande, les autres en Angleterre. Guerre entre Louis I er d'Anjou et Charles III de Duras pour la possession du royaume. Charles III fait étrangler la reine Jeanne. Mort de Louis le Grand, roi de Hongrie et de Pologne. Sa fille, Marie, lui succède en Hongrie. Interrègne en Pologne. Sac de Moscou par les Mongols. Dimitry Dons- koy, abandonné des princes russes, est obligé de se réfugier à Kostroma et d'envoyer son fils au khan, en otage de sa fidélité. 1383. Betour de Charles VI à Paris. Les princes victorieux sévissent contre cette ville : ses milices sont désarmées, les bourgeois mis à rançon, le prévôt et les échevins supprimés, les impôts réta- blis et augmentés. Les représailles royales sont étendues à toutes les villes complices de Paris, Rouen, Orléans, Beims, Troyes, etc. — Le Lan- guedoc est pacifié par une répression sans merci. Urbain VI publie en Angleterre une croisade contre la France et contre les partisans de son rival Clément VII. Il y obtient un décime sur tous les bénéfices de l'Eglise. — La guerre re- commence alors en Flandre. Prise de Bruges par les Français qui massacrent tous les habitants. Mort dé Ferdinand, roi de Portugal, ne laissant qu'une fille, Béatrix. Jean, surnomme le Bâtard, fils naturel de Pierre le Justicier et grand maître de l'ordre d'Avis, est proclamé régent. Il repousse une invasion des Castillans. 1384. Le duc de Berri fait assassiner le comte de Flandre. — Le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, du chef de sa femme, Marguerite de Flandre, hérite des États du comte, qui possédait, outre la Flandre, les comtés de Bourgogne, d'Ar- tois et de Nevers. — Trêve entre la France etl'An- gleterre. Louis d'Anjou meurt près de Bari. Son armée est détruite par la disette et les maladies. — Le pape Urbain VI est assiégé par Charles de Duras dans le château de Nocera. 1385. Mariage de Charles VI avec Isabeau de Ba- vière. Expéditions du duc de Bourbon en Sain- tonge et de Jean de Vienne en Ecosse. Dernière expédition en Flandre. Paix de Tour- nai, qui conserve à la cité de Gand toutes ses libertés et place la Flandre entière sous la sou- veraineté d'un prince français. Jean d'Avis est proclamé roi de Portugal a Coïmbre. Il remporte à Aljubarotta une célèbre victoire sur Jean I er de Castille. Jean Galéas déjoue les menées de Barnabo Vis- conti, son oncle, qui voulait le renverser. — Fran- çois Carrare appuie le patriarche d'Aquilée contre VcnisG. Tamerlan dépouille les princes de l'Aderbaïd- jan, au S. 0. de la mer Caspienne. 206 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. 1386. Le duc de Lancastre passe en Portugal pour tenter la conquête de la Castille. — Faible gou- vernementde Richard II en Angleterre. Il se laisse dominer par son favori Robert de Vère. — Ex- pédition projetée par Charles VI contre l'Angle- terre, mais qui échoue par les retards du duc de Berri. Charles III de Duras, appelé en Hongrie, laisse le gouvernement de Naples à sa femme Margue- rite. Il est assassiné en Hongrie par ordre et en présence d'Elisabeth, mère de Marie de Hongrie. Sa mort est vengée sur les deux reines. Rivalité de Louis II d'Anjou et de Ladislas de Duras. Anar- chie dans les royaumes de Naples et de Hongrie. — Marie, reine de Hongrie, faite prisonnière par Jean Honvath, ban de Hongrie, est délivrée par Sigismond, marquis de Luxembourg, qui l'épouse. Jagellon, grand-duc de Lithuanie, qui s'est fait baptiser sous le nom de Wladislas, épouse Hed- wige, fille de Louis le Grand, et est sacré roi de Pologne par l'archevêque de Gnesme. Cette im- portante union assura la prépondérance de la Po- logne dans le Nord. Elle devint funeste à la puis- sance de l'ordre Teutonique, qui succombera sous les efforts réunis des Polonais et des Lithuaniens. Olaùs, roi de Danemark et de Norvège, guidé par les conseils de sa mère, donne aux comtes de Holstein de la maison de Schauenbourg, feuda- taires de l'empire d'Allemagne, l'investiture du duché deSlesvig, qui était retourné à la couronne par l'extinction d'une branche royale de Dane- mark, qui l'avait possédé en fief depuis 1259 jus- qu'en 1374. La reine Marguerite de Danemark refuse néanmoins de lui donner des lettres d'm- féodation qui l'exemptent de tout service féodal. Tameiian s'empare de Tiflis dans la Géorgie; il contraint le roi à abjurer le christianisme. J387. Mort de Charles le Mauvais, roi de Navarre, et de Pierre le Cérémonieux, roi d'Aragon. — Paix entre l'Aragon et la Castille. L'infant de Castille reçoit le titre de prince des Asturies qu'a tou- jours porté depuis cette époque l'héritier pré- somptif de la couronne. Nouveaux préparatifs pour une descente en Angleterre , à l'instigation d'Olivier de Clisson. Le duc de Bretagne, ami des Anglais, s'empare du connétable par trahison, et ne lui rend la li- berté que sur bonne rançon, lorsque l'expédition eut échoué. — Le parlement d'Angleterre attaque les favoris de Richard II. — Le duc de Gueldre fait hommage au roi d'Angleterre. Jean Galéas Visconti, aidé du tyran de Padoue, dépouille Antoine délia Scala, seigneur de Vérone et de Vicence. Tamerlan est vaincu deux fois en Syrie par le sultan d'Egypte. — Conquête du Turkestan. In- vasion de la Perse. Prise d'Ispahan, où 70 000 ha- bitants sont massacrés. Occupation de Chiraz, dans le Farsistan. 1388. Expédition malheureuse de Charles VI contre le duc de Gueldre. Il renvoie ses oncles, reprend,, les conseillers de son père et rétablit à Paris la charge de prévôt des marchands et la juridiction de l'hôtel de ville. Guerre entre les tyrans de Milan et de Padoue, qui se disputent les dépouilles de la maison délia Scala. Venise, Ferrare, Mantoue appuient Fran- çois Carrare, qui perd Padoue et est pris dans Tré- vise. Jean Galéas conservera Padoue, et Venise la Marche Trévisane. Les nobles de Suède, mécontents de leur roi Albert, offrent la couronne à Marguerite, reine de Danemark et de Norvège. 1389. Trêve entre la France et l'Angleterre. — Ma- gnifique entrée d'Isabeau de Bavière à Paris. — Voyage de Charles VI dans le Languedoc. Il fait Ap. J.-C. droit aux plaintes des députés des villes, et livre à la sévérité de la justice le sire de Bétizac, qui' avait été l'instrument le plus actif des exactions arbitraires du duc de Berri. — Mariage de Louis, duc d'Orléans, frère du roi, avec Valentine Vis- conti, qui lui apporte en dot le duché d'Asti, dans le Milanais, et des droits éventuels sur le Milanais. En Russie, mort de Dimitri III, qui a fait con- struire à Moscou la forteresse du Kremlin. Son fils Wasili II lui succède. Victoire de Cassovie remportée par les Turcs sur les Serviens, les Bulgares et les Hongrois. Amu- rat I er est tué dans la mêlée. Son fils Bajazet lui succède. Marguerite de Waldemar bat AH iert de Mecklem- bourg, roi de Suède, à Falkœping, en Westro- gothie, le force à abdiquer, et est reconnue reine de Suède. 1390. Jean Galéas Visconti est menacé par les Vé- nitiens, qui appuient le jeune François Carrare, et par les Florentins. Entrée de Louis II d'Anjou, à Naples; son rival Ladislas de Duras ne conserve que quelques châ- teaux. A l'appel des Génois, des chevaliers de France et d'Angleterre, sous la conduite du duc de Bour- bon, s'embarquent sur 300 vaisseaux, nettoient la mer Méditerranée des pirates qui l'infestaient, mais échouent devant Carthage; ils forcent ce- pendant les musulmans à leur rendre les esclaves chrétiens et reviennent en France , diminués de moitié par les maladies. Bajazet enlève aux Grecs Philadelphie, leur dernière possession dans l'Asie Mineure, et force Jean Paléologue à démolir les fortifications qu'il avait fait élever à Constantinople. 1391- Mort de Gaston Phœbus, comte de Foix, qui avait promis récemment de laisser sa succession à la couronne, moyennant 100 000 fi*, et la jouis- sance du comté de Bigorre, mais les ducs de Berri et de Bourgogne font casser cette convention et font adjuger le comté de Foix au vicomte de Cas- telbon, neveu de Gaston Phœbus. 1392. Charles VI se rend à Tours pour terminer les troubles qui s'étaient élevés en Bretagne et qui avaient pour cause l'inimitié de Jean de Montfort et du connétable Olivier de Clisson. Un traité y est conclu, qui impose quelques sacrifices à Mont- fort et replace la Bretagne dans la position qui lui avait été assignée par le traité de Guérande. — 4 mois après cette pacification, Pierre de Craon, qui attribuait au connétable son exil de la cour de France, se rend secrètement à Paris et assas- sine Clisson, qui ne meurt cependant pas de ses blessures. — Expédition de Charles VI contre le duc de Bretagne ; le roi tombe en démence dans la forêt du Mans. — Le duc de Bour- gogne s'empare du gouvernement. Renvoi des Marmousets ou conseillers du ror. — Renouvelle- ment des trêves avec l'Angleterre. François II Carrare achète Padoue de Jean Ga- léas. Par la mort de la reine Marie , Sigismond reste seul maître de la couronne de Hongrie ; il repousse les attaques du roi de Pologne, gendre comme lui de Louis I er le Grand. Le roi de Pologne Jagellon cède la Lithuanie à son cousin Vitold, à condition qu'il lui fera l'hom- mage. 1393. Wenceslas est enfermé dans une prison par les seigneurs de Bohême, auxquels il s'est rendu adieux par ses cruautés et ses débauches. Progrès de Tamerlan, qui s'avance jusqu'à l'Eu- phrate. 1394. Charles VI expulse les juifs de France. — Ef- forts de la Sorbonne pour terminer le schisme. — i MOYEN AGE. 207 Ap. J.-C. Proposition de Clémengis sur les trois voies d'y parvenir. Mort imprévue de. Clément VIL Be- noît XIII lui succède. Tamerlan, vainqueur de la plupart des rois de l'Asie centrale, célèbre ses victoires à Samar- cande. 1395. La Bretagne, qui aurait pu devenir une oc- casion de guerre entre la France et l'Angleterre, est entièrement pacifiée par la réconciliation de Jean IV et de Clisson, et par le projet de mariage qui fut arrêté entre le fils du duc et Jeanne de France, fille de Charles VI. Concile national à Paris, au sujet du schisme. Wenceslas vend à son beau-frère, Jean Galéas, le titre de duc de Milan, moyennant une somme de 100000 florins d'or. Jean I er , roi d'Aragon, meurt sans enfants. Martin, son frère, lui succède. 1396. Trêve de 28 ans avec l'Angleterre. — Ma- riage de Richard II avec Isabelle, fille de Charles VI . Sigismond, menacé par Bajazet I er , implore l'appui des Occidentaux. — Le comte de Nevers (Jean sans Peur) conduit l'élite de la noblesse française à son secours. — Désastre des chevaliers français à Nicopolis. Captivité du comte de Ne- vers.' Conquête de la Bulgarie par les Turcs. Le duc de Milan, Jean Galéas, achète le titre de vicaire impérial en Lombardie avec une auto- rité souveraine. — Gênes, déchirée par les fac- tions, se donne à la France. Marguerite de Waldemar fait donner par les états du royaume la couronne da Suède à son petit-neveu. 1397. Richard II fait arrêter et mettre à mort son oncle le duc de Glocester, chef du parti anti- français. Marguerite de Waldemar, ayant convoqué à Calmar les Etats des trois royaumes de Danemark, de Suède et de Norvège, les engage à reconnaître pour unique souverain Eric, son petit-neveu, et le fait couronner en leur présence, mais continue toujours à administrer au nom de ce prince. Le roi sera choisi pour les trois Etats dans la maison régnante tant qu'elle subsistera; il résidera tour à tour dans les trois royaumes; chacun d'eux con- servera son sceau, ses lois, ses privilèges. Guerre entre le duc de Milan et le seigneur de Mantoue, qui est appuyé par la ligue ^de Fer- rare, de Bologne et de Florence. Bajazet assiège de nouveau Constantinople et force l'empereur Manuel à lui payer tribut. Constantinople aura en outre une mosquée et un cadi ou juge musulman. 1398. 2 e concile national à Paris, au sujet du schisme (de mai à juillet). La collation des bé- néfices est retirée à Benoît XIII. Pendant 5 ans, la France ne le reconnaîtra plus pour pape. 1399. Henri, duc de Lancastre, s'empare de la per- sonne de Richard IL Ce prince est déposé par le Parlement, qui proclame Henri IV et reconnaît à sa famille le droit de succession au détriment des descendants du 2 e fils d'Edouard III. Jean Galéas achète Pise et est proclamé sei- gneur à Sienne. — Ladislas, fils de Charles de Duras , devient maître de tout le royaume de Naples, par la retraite de son compétiteur Louis II d'Anjou, trahi par les San-Severini. Mort de la reine Hedwige. Jagellon Wladislas, son mari, conserve le trône, de l'assentiment des Polonais. Tamerlan s'avance dans lTndostan jusqu'à Delhi. 1400. Mort violente de Richard II, roi d'Angleterre, au château de Pontefract. — Mort du premier grand poète anglais, Chaucer. Ap. J.-C. Froissart arrête ses chroniques à cette année. Monstrelet, né en Flandre, les continue de 1400 à 1453. Déposition de l'empereur Wenceslas. Election de Robert, comte palatin du Rhin. Henri III de Castille envoie une flotte occuper Tétouan, sur la côte d'Afrique, au sud de Ceuta. Guillaume Benkelszoon, natif de Biervliet en Flandre, invente la méthode d'encaquer les ha- rengs dont on se sert aujourd'hui. Le nouveau passage du Texel, que la mer ouvrit dans le même temps, fut pour la ville d'Amsterdam l'événement le plus favorable. Il lui fournit le moyen de s'em- parer peu à peu de la plus grande partie de la pêche, et son port commença dès lors à être fré- quenté par les bâtiments hânséatiques. L'abon- dance de la morue et des harengs salés qu'ils y trouvaient leur procurait un meilleur chargement qu'à Anvers, où ils ne rencontraient guère que des objets de luxe. Tamerlan, à l'instigation des Grecs et des émirs dépouillés par le sultan, dirige ses attaques contre les Turcs ottomans.
XVe siècle après Jésus-Christ.
Jeanne d'Arc. — Fin de la guerre de cent ans entre la France et lAngleterre. — Création de la taille perpé- tuelle et de l'armée permanente par Charles VII. — Rivalité des maisons d'York et de Lancastre en Angle- terre; guerre des Deux-Roses. — L'empire d'Allemagne est définitivement dévolu à la maison d'Autriche. — Réforme de l'Eglise tentée par les conciles de Constance et de Bâle. — Les Hus^ites. — Fin du grand schisme d'Occident. — Rivalités entre les différents Etats de l'Italie. — Les Médicis à Florence. —Progrès des Otto- mans en Europe. — Prise de Constantinople par Maho- met II. — Invention de l'imprimerie. 1401. En Angleterre, le comte de la Marche, Ed- mond Mortimer, issu du 2 e fils d'Edouard III, Lionel de Clarence, est opposé à Henri IV. Rivalité du duc d'Orléans et du duc de Bour- gogne. Le gouvernement du Languedoc est rendu au duc de Berri. Amédée VIII, comte de Savoie, acquiert le Genevois. Boucicaut, maréchal de France, envoyé à Gênes comme gouverneur, rétablit la paix dans la ville par sa sévérité. Prise et destruction de Bagdad par Tamerlan. 1402. Martin le Jeune, fils du roi d'Aragon , Martin l'Ancien, qui depuis 11 ans était marié à la reine de Sicile, règne seul après la mort de sa femme. Les ducs d'Orléans et de Bourgogne, réconci- liés par le duc de Berri, congédient leurs.soldats. — Lettres patentes du roi, accordées à la confrérie de la passion et de la résurrection de Notre-Sei- gneur, qui faisait représenter des Mystères. Jean Galéas Visconti bat les troupes de l'empe- reur Robert, est accepté pour seigneur par Pé- rouse, et défait, avec l'aide de Gonzague de Mantoue, les armées confédérées de Florence et de Bologne. Les Bolonais tuent leur seigneur Jean Bentivoglio et. se donnent à Galéas. A la mort de Galéas, son fils aîné, âgé de 14 ans, lui succède à Milan; le second a Pavie, Verceil, Alexandrie, Tortone, Vérone, Vicence. Jean de Béthencourt, gentilhomme normand, chambellan de Charles VI, entreprend de faire la conquête des îles Canaries. N'étant pas suffisam- ment appuyé par la France, en proie à la guerre civile et à' la guerre étrangère, il en fera hom- mage à Henri III de Castille. Il mourra en 142o. Le sultan Bajazet est vaincu et fait prisonnier a la bataille d'Ancyre par Tamerlan. L'ordre Teutonique achète de Sigismond, mar- grave de Brandebourg, la portion de la Marche située au delà de l'Oder ou Nouvelle-Marche, qui 208 CPIRONOLOGIE. — TABLES, Ap. J.-C. fut revendue, en partie, en 1454, à Frédéric II, électeur de Brandebourg. 1403. Le duc d'Orléans fait décider que l'obédience sera rendue à Benoît VIII. — Renouvellement de la trêve avec l'Angleterre à Lélinghen. Mouvements séditieux dans toutes les villes de la Lombardie. — Affaiblissement des Visconti. — Bologne et Pérouse se donnent au pape ; Sienne redevient libre. 1404. Mort de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Son fils, Jean sans Peur, lui succède. — Le duc d'Orléans s'empare à main armée du trésor. — Alliance de la France avec Owen Glendower, chef des Gallois. — Hostilités avec l'Angleterre. Mort de Boniface IX. Succession d'Innocent VII à Rome. Venise achète Vicence, que le duc de Milan ne pouvait défendre contre François Carrare II. Celui-ci se fait proclamer seigneur à Vérone. Ligue formée par des princes d'Allemagne avec les rois de France et de Pologne pour le rétablis- sement de l'empereur déchu Wenceslas. L'ordre Teutonique se fait céder par le roi de Pologne la Samogitie, qui établit la libre commu- nication de la Prusse avec la Courlande et la Li- vonie. 1405. Le duc de Bourgogne et le duc d'Orléans se préparent à la guerre civile. Ordonnance de paci- fication de Vincennes. Alliance de Venise et de Milan contre les Car- rare. Les Vénitiens s'emparent de Vérone et de Padoue. Captivité de Carrare à Venise. — Fonda- tion de l'Université de Turin par Amédée VIII de Savoie. Mort de Tamerlan à Otrar, dans le Turkestan, lorsqu'il se disposait à faire la conquête de la Chine. — Démembrement de son empire. 1406. Mort de Henri III, roi de Castille. 11 a pour successeur son fils, âgé de 2 ans, qui règne sous la tutelle de son frère Ferdinand. Négociations entre Grégoire XII, établi à Rome, et Benoît XIII, établi à Avignon, pour leur abdica- tion mutuelle ; elles sont sans résultat. — Les Florentins s'emparent de Pise, dont le port sera barré par des chaînes. — Exécution à Venise de François II Carrare et de ses deux fils. 1407. Assassinat du duc d'Orléans. Le duc de Bour- gogne s'avoue l'auteur du crime et quitte Paris. Occupation de Sarzane par les Géiiois. — Fon- dation de la banque de Saint-George. — La ville de Lépante se donne aux Vénitiens. 1408. Retour du duc de Bourgogne à Paris. Sermon du docteur Jean Petit, pour justifier l'assassinat du duc d'Orléans. — Victoire du duc de Bour- gogne sur les Liégeois à Hasbain. — ? on retour à Paris, où il se conduit en maître. — Paix de Chartres , dite paix fourrée. Benoît XIII, le pape d'Avignon, jette l'interdit sur la France, mais est forcé de s'enfuir en Es- pagne. — Plusieurs cardinaux abandonnent les deux papes et se réunissent à Pise, où ils con- voquent un concile oecuménique pour le mois de - mars de l'année suivante. Ladislas de Duras, par la trahison de Paul des Ursins, s'empare de Rome, mais en sort bientôt après. — Venise acquiert Patras et Zara. J409, Concile de Pise v Déposition de Benoît XIII et de Grégoire XII. Élection d'Alexandre V. Gré- goire XII retiendra pendant 5 ans encore le titre de pape; Benoît XIII le conservera jusqu'à sa mort. — Le concile reconnaît le titre de roi de Naples à Louis II d'Anjou, et le titre d'empereur à Wenceslas. Mort du roi de Sicile, Martin le Jeune; son père, le roi d'Aragon, Martin l'Ancien, est reconnu roi par les Siciliens. Ap. J.-C. Le marquis de Ferrare occupe les villes de Parme et de Reggio. — Tandis que Boucicaut gouverne Milan, où il a été appelé par les habi- tants, Gênes secoue la domination française et se donne au marquis de Montferrat. L'assemblée ecclésiastique d'Oxford interdit la traduction en langue vulgaire d'un texte de l'É- criture sainte. Prédications hérétiques de Jean Huss, en Bohême. Il est excommunié et l'interdit est lancé par le pape contre la ville de Prague. Une guerre, qui dura de longues années, s'en- gage entre le Holstein et le Danemark, au sujet du Slesvig, que les rois de Danemark ne peuvent garder. Haine du duc de Bourgogne pour le surintendant des finances, Jean de Montagu, qui est mis à mort. — Le duc de Bourgogne seul maître du royaume. — Les fils des ducs de Bourbon et de Bar, le roi de Navarre, Enguerrand de Coucy et d'autres seigneurs embrassent le parti du duc de Bourgogne et s'engagent à le soutenir contre les princes d'Orléans. 1410. Louis d'Anjou, secondé par les Florentins et les Siennois, chasse de Rome Ladislas et y établit Alexandre V qui meurt peu de temps après et a pour successeur Jean XXIII. La reine Isabeau prend parti pour le duc de Bourgogne ; et le duc d'Anjou voulant s'assurer l'alliance de Philippe le Hardi demande pour son fils aîné la main de la jeune Catherine de Bour- gogne. Le duc d'Orléans épouse la fille de Bernard, comte d'Armagnac. — Traité de Gien conclu par le duc d'Orléans, avec les ducs de Berri, de Bourbon et de Bretagne, jaloux de la puissance tyrannique du duc de Bourgogne. — Préparatifs de guerre des ducs de Bourgogne et d'Orléans. — Cruauté des soldats d'Armagnac, qui donnent leur nom au parti d'Orléans. — Paix de Bicêtre, par laquelle les princes du sang s'engagent à sortir du conseil et se retirent dans leurs terres. Mort de l'empereur Robert. Double élection de Sigismond, frère de Wenceslas, et de Josse, marquis de Moravie. 3 papes : Jean XXIII, Be- noît XIII, Grégoire XII, et 3 empereurs: Robert, Josse et Sigismond. Mort de Martin l'Ancien, roi d'Aragon et de Sicile. Il est le dernier roi issu des anciens comtes de Barcelone, dont la dynastie avait commencé en 1137. Anarchie de 2 années. 5 prétendants se disputent la couronne. Jagellon, roi de Pologne, remporte sur les chevaliers de l'ordre Teutonique la grande victoire de Tanneberg ; cette bataille fut suivie de la paix de Thorn, qui enleva à l'ordre Teutonique la Samogitie. 1411. Guerre civile entre les Bourguignons et les Armagnacs. — Domination dans Paris des bou- chers ou Cabochiens, ainsi nommés de leur chef, l'écorcheur Caboche. Les Armagnacs sont chassés du nord de la France. Mort de Josse de Moravie ; désistement de Wenceslas. Sigismond est reconnu dans tout l'em- pire. Guerre de Sigismond contre les Vénitiens, auxquels il dispute la possession de Zara. 1412. Alliance des Armagnacs avec les Anglais pour démembrer la France. — Charles VI, qui était au pouvoir du duc de Bourgogne, déclare les Ar- magnacs ennemis de l'État, et marche avec le Dauphin et une nombreuse armée contre le duc de Berri qu'il assiège dans Bourges. — Paix de Bourges. Neuf juges, chargés de décider souverainement de la question de succession aux trônes d'Aragon et de Sicile qui restent unis, font roi Ferdinand le MOYEN AGE. 209 Ap. J.-G Juste, né de Jean I, roi de Castille et d'une prin- cesse aragonnaise. Il renonce à la régence de Castille. Victoire des Turcs sur l'empereur Sigismond à Semendria, en Servie, sur le Danube. Mort de Marguerite, surnommée la Sémiramis du Nord. Eric XIII, son fils, est reconnu roi des trois royaumes du Nord. Il commence une guerre longue et sanglante contre les comtes de Holstein pour les dépouiller du duché de Slesvig, dont ils avaient été investis par les rois de Danemark. Cette guerre durera jusqu'en 1435. Commencement des expéditions maritimes des Portugais sur la côte d'Afrique. L'infant don Henri, 4 e fils de Jean I, équipe à ses frais deux vaisseaux qui dépassent de 60 lieues le cap Nun. 1413. Mort d'Henri IV, roi d'Angleterre. Renouvel- lement de la trêve avec son fils Henri V. — Renouvellement des troubles et triomphe des Cabochiens marqués par la capitulation de la Bastille, que défendaient les troupes royales, l'irruption de l'hôtel Saint-Paul, le supplice de des Essarts, intendant général des finances, et de plusieurs officiers du dauphin. — Les Cabochiens de concert avec quelques docteurs de l'Université rédigent une grande ordonnance de réforme, qui régularisait toutes les branches de l'administra- tion. — Les excès des Cabochiens rendent quel- que vigueur à la bourgeoisie qui délivre le dauphin des mains des Bourguignons et force ces derniers à quitter Paris. — Paix de Pontoise. Les Armagnacs maîtres de Paris. 1414. Expédition de Charles VI contre les Bour- guignons. Prise de Compiègne, de Noyon; sac de Soissons. — Soumission du comte de Nevers. — Siège d'Arras, où l'on fait usage pour la pre- mière fois des arquebuses qu'on appelait canons à main. — Le duc de Bourgogne est forcé de signer à Arras une paix par laquelle il s'engage à permettre l'entrée de toutes ses places à Charles VI, à rompre toute alliance avec l'Angleterre et à ne revenir à Paris qu'avec l'autorisation du dauphin ou celle de son père. Concile de Constance ou 17 e concile général. Arrestation de l'hérésiarque Jean Huss, malgré un sauf-conduit de l'empereur. Mort de Ladislas, roi de Naples. Sa sœur, Jeanne II, lui succède. 1415. Henri V d'Angleterre débarque à l'embouchure de la Seine et s'empare d'Honfleur après un siège d'un mois — avec une armée réduite par les ma- ladies, Henri V bat en retraite sur Calais à travers la Picardie. 11 est atteint à Azincourt par l'armée française que commandait le connétable d'Albret. Défaite des Français, qui perdent environ 10000 hommes (25 octobre). — Mort du Dauphin, duc de Guienne. — Le comte d'Armagnac arrive à Paris et s'empare du gouvernement. Déposition des trois papes par le concile de Constance, qui se déclare supérieur au pape, même en ce qui concerne la foi (30 mars et 5 avril). — Condamnation de Jean Huss. — Rétrac- tation de Jérôme de Prague. Gerson, chancelier de l'Eglise et de l'Université de Paris, siégeait au concile. L'empereur Sigismond vend le margraviat de Brandebourg à Frédéric, burgrave de Nuremberg, tige de la maison de Brandebourg. Les Portugais s'emparent de Ceuta, asile des corsaires d'Afrique. L'infant don Henri s'établit dans les Algarves, au cap Saint-Vincent, où, dans la baie de Sagres, il lit construire la ville de Terça-Nabal, appelée communément plus tard Villa do Infante. Création d'une Académie nau- tique, où sont dressées des cartes planes, sur le modèle de celles des Catalans. Ap. J.-C. 1416. Tyrannie du comte d'Armagnac à Paris. — L'empereur Sigismond, qui vient d'être reçu à Paris avec de grands honneurs, se rapproche de l'Angleterre; il espérait recouvrer les provinces du royaume d'Arles. — Mort du duc de Berri. — Le dauphin Jean fait alliance avec le duc de Bour- Jérôme de Prague, disciple de Jean Huss, est brûlé à Constance (30 mai.) Le fils de Ferdinand le Juste, Alphonse, lui succède en Aragon et en Sicile. 1417. Mort du dauphin Jean. — Le dauphin Charles exile à Tours Isabeau de Bavière, qui s'allie à Jean sans Peur. — Conquêtes du duc de Bour- gogne en Picardie et de Henri V en Normandie. L'empereur Sigismond, au retour de Paris, érige en duché le comté de Savoie et Piémont (février). — A Constance, il accorde â Frédéric de Hohenzollern l'investiture solennelle du mar- graviat électoral de Brandebourg. — Election d'un Romain Othon Colonna, sous le nom de Martin V. 1418. Les Armagnacs mettent le siège devant Senlis. — Perrinet Leclerc ouvre les portes de Paris aux Bourguignons. — Massacre des Arma- gnacs dans les prisons sous la direction du bour- reau Capeluche. — Le Dauphin se retire à Bourges. — Rentrée à Paris de la reine et du duc de Bourgogne. — Siège de Rouen par les Anglais. Fin du concile de Constance, après la 45 e ses- sion. Deux Portugais, Jean Gonzalès Zarco et Tristan Vas Texeira, en tentant de doubler le cap Bojador, sont jetés par la tempête à la côte de Porto-Santo, une des îles Madère. 1419. Reddition de Rouen. — Trêves entre les Bourguignons, les Armagnacs et les Anglais. — Traité de Pouilly entre le duc et le dauphin Charles. — Les Anglais surprennent Pontoise. — Entrevue du pont de Montereau entre le Dauphin et le duc de Bourgogne , Jean sans Peur, qui y est assassiné. Philippe le Bon succède à Jean sans Peur et s'allie avec les Anglais. — Le Dauphin se retire dans le midi. François Bussoni, dit Carmagnole, célèbre chef de condottieri, s'empare de Bergame pour Phi- lippe-Marie Visconti, duc de Milan. — Traité de paix entre Florence et le duc de Milan. Mort de Wenceslas. Son frère Sigismond lui succède dans le royaume de Bohême. Les hussites, sous la conduite de Jean Ziska, s'emparent de Prague, où ils massacrent les sé- nateurs. Jean-Gonzalès Zarco et Tristan Vas Texeira dé- couvrent Madère. Sur l'emplacement d'immenses forêts incendiées, l'infant don Henri fit planter des cannes à sucre de Sicile et des vignes de Chypre. 1420. Traité de Troyes entre Charles VI et Henri V, qui assure à ce dernier le gouvernement de la France pendant la vie de Charles VI, et la cou- ronne après la mort de ce prince. — Henri V épouse Catherine, fille de Charles VI. — Les Etats généraux confirment le traité de Troyes. — Les Anglais s'emparent de Montereau et de Melun.— Entrée d'Henri V à Paris. Sigismond, avec, une armée de croisés, assiège vainement Prague-, les hussites lui permettent néanmoins d'entrer dans la ville pour se faire couronner. Rivalité des infants d'Aragon, beaux-freres du roi de Castille Jean II, et de don Alvarès de Luna, favori de ce dernier. Les infants entrent bientôt eux-mêmes en lutte, et la guerre civile désole la Castille pendant plusieurs années. 14 210 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. François Carmagnole conquiert pour le duc de Milan, Crémone;, Parme et Brescia. Jeanne II, reine de Naples, adopte Alphonse, roi d'Aragon, qui lui envoie des secours contre Louis III d'Anjou. — Venise enlève le Frioul au patriarche d'Aquilée. 1421. Le dauphin prend à sa solde sept mille Ecos- sais. — Le duc de Clarence est défait et tué à Baugé, en Anjou, par Lafayette et Buchan. — Défaite des Armagnacs à Mons-en-Vimeu par les Bourguignons. — Prise de Dreux, de Beaugency et de Villeneuve-le-Roi par les Anglais, qui assiè- gent Meaux. Philippe - Marie Visconti envoie Carmagnole contre Gênes, qui, pour subvenir aux dépenses publiques, vend le port toscan de Livourne aux Florentins. Gênes fait sa soumission; Carmagnole en obtient le gouvernement. Mort du sultan Mahomet P r après une expédi- tion contre les Valaques. Amurat II, son fils, lui succède. 1422. La terre électorale de Saxe entre dans la mai- son de Misnie. Mort de Henri V (31 août) et de Charles VI (22 octobre). Henri VI, âgé de 10 mois, né de la fille de Charles VI et de Henri V, est proclamé roi d'Angleterre et de France. Le dauphin Charles prend la couronne à Poitiers. Deux oncles de Henri VI gouvernent, l'un, le duc de Glocester, l'Angleterre; l'autre, le duc de Bedford, la France. ^23. Les Français et les Écossais sont vaincus à Crevant- sur- Yonne par Suffolk et Salisbury. — Mésintelligence entre Philippe le Bon et les An- glais. Jacqueline, héritière du Hainaut, ayant di- vorcé avec le duc de Brabant, épouse Glocester. Celui-ci soutient le Hainaut et la Hollande contre le duc de Bourgogne. Philippe exigera et obtien- dra le divorce de Gette princesse dont il est le plus proche héritier. Jeanne II, reine de Naples, révoque l'adoption d'Alphonse, roi d'Aragon, et lui substitue Louis III, d'Anjou. Ravages exercés par Amurat II dans la Thrace, la Thessalie et la Macédoine. Il assiège Constan- tinople. 1424. Défaite des Français et des Écossais à Ver- neuil en Normandie. Les Anglais occupent le Maine. Après la mort de Ziska, les deux Procope diri- gent l'insurrection des hussites. Benoît XIII meurt en Espagne à l'âge de 90 ans, ayant conservé jusqu'à la fin le titre papal qu'il avait reçu en 1394. 1425. Mort de Charles III le Noble, roi de Navarre. Les Etats de Navarre partagent la royauté entre sa fille Blanche et son gendre Jean II, frère du roi d'Aragon. Richemont, frère du duc de Bretagne, est nommé connétable. Il fait une tentative sur la Normandie qui échoue par le mauvais vouloir du sire de Giac, favori de Charles VII. Richemont le fera jeter bientôt après à la rivière. 1426. Jean II, roi de Castille, est contraint par les nobles d'exiler son favori Alvarès de Luna. Ligue de presque tous les petits Etats italiens ! contre le duc de Milan. Les troupes des confédé- j rés sont commandées par François Carmagnole, maintenant au service des Vénitiens. Philippe- ! Marie leur oppose François Sforza, fils de Sforza ! Attendolo. 1427. Frédéric, électeur de Brandebourg, vend ses '• droits de burgrayiat à la ville de Nuremberg ; il conserve encore des domaines considérables en I Franconie. Une expédition dirigée par Richemont dans Ap. J.-C. le Maine échoue par les menées d'un autre favori deCharlesVII, Le Camus de Beaulieu. Richemont l'attire dans un pré et lui fait fendre la tête à coups de sabre, mais un 3 e favori, qu'il avait donné lui-même au roi , le sire de la Trémouille , se tourne contre lui et le fait exiler par Charles VII. — Défense de Montargis contre les Anglais par Dunois, bâtard d'Orléans, et La Hire. Carmagnole enlève au duc de Milan pour les Vé- nitiens: les territoires de Bergame et de Crémone. 1428. Les Anglais mettent le siège devant Orléans (octobre). En Castille, Alvarès de Luna recouvre son crédit et lutte avec avantage contre les infants d'Aragon. Par la médiation du pape, le duc de Milan fait avec Venise et Florence une paix qui sera de courte durée. — A Florence, mort de Jean de Mé- dicis, surnommé le Père des pauvres. 1429. Mission de Jeanne d'Arc. Elle se rend auprès de Charles VII (février). Elle force les Anglais à lever le siège d'Orléans (mai) et fait sacrer Char- les VII à Reims (juillet) . — Le duc de Bourgogne institue l'ordre de la Toison d'or, à Bruges. 1430. Jeanne est prise au siège de Gompiégne par le comte de Ligny-Luxembourg qui la vend aux Anglais (mai). Nouvelle guerre où le duc de Milan est soutenu par les Siennois contre les Vénitiens et les Floren- tins qui ont attaqué Lucques. Cette guerre sera malheureuse pour les Vénitiens. 1431. A Rome, rivalité sanglante des Ursins et des Colonna. — Ouverture du concile général de Bàle (14 décembre). Procès et condamnation de Jeanne d'Arc, qui est brûlée à Rouen (30 mai). — Sacre du jeune Henri VI à Notre-Dame de Paris. — Faveur d'A- gnès Sorel à la cour de Charles VII, Fin des troubles de Castille. — Désastre des Maures à la journée des Figuiers, près de Gre- nade, sur le penchant du mont Elvire. Les chré- tiens ne savent pas mettre à profit leur vic- toire. 1432. Carmagnole, accusé de trahison, est jeté en prison par les Vénitiens, torturé et décapité. Le duc de Bourgogne signe une trêve avec Charles VII et fait ouvrir à Auxerre des confé- rences pour la paix générale. Elles sont sans ré- sultat par suite des exigences des Anglais. Gonzalve Velho-Cabral aborde aux îles Açores. J433. Fin de la guerre entre le duc de Milan, Venise et ses alliés. — Sigismond est couronné empereur à Rome par le pape Eugène IV. — Les Albizzi et les Strozzi font exiler pour 5 ans Corne l'An- cien, fils de Jean de Médicis. Le concile de Bâle ayant accordé la commu- nion sous les deux espèces , la plus grande partie des hussites," les Calixtins, se réconcilient avec Sigismond. Le Portugais Gilianez, écuyer de l'infant don Henri, double le 1 er le cap Bojador, sous le règne d'Edouard (Jean I e1 ' était mort le 14 août). 1434. Les Thaborites et les Orphelins sont vaincus à la bataille d'Herzib où succombent les deux Pro- cope; fin de la guerre des hussites. Mort de Louis III d'Anjou. — Rappel de Côme de Médicis à Florence, où. il domine pendant 30 ans, sans rien changer à la forme du gouverne- ment. Trêve de 12 ans entre les Polonais et l'ordre Teutonique, — Mort de Wladislas Jagellon, âgé de 80 ans. Son fils, Wladislas VI, âgé de 10 ans, ne lui succède qu'après de longs débats. 1435. Congrès d'Arras. Les Anglais refusent d'acMOYEN AGE. 211 Ap. J.-C. cepter les offres des Français. Philippe le Bon signe alors sa paix particulière avec. Charles VII, qui désavoue le meurtre de Jean sans Peur, cède au duc de Bourgogne Auxexre, Mâcon, Péronne, les villes de la Somme, sous condition de rachat, et l'affranchit de l'hommage (21 sept.). — Mort de la reine Isabeau de Bavière (30 sept.). — Mort de Bedford à Rouen (14 décembre). La 21 e session du concile de Bâle abolit les an- nates, malgré l'opposition des légats du pape. Mort de Jeanne II, reine de Naples. René d'An- jou, frère de Louis III, qu'elle a institué son héri- tier, et Alphonse d'Aragon. se disputent sa succes- sion. — Expédition d'Alphonse contre Gaëte défendue par le duc de Milan et les Génois. — Bataille navale de Ponza où Alphonse est pris avec le roi de Navarre et l'infant don Henri. — Le duc de Milan, redoutant l'ambition française, remet Alphonse en liberté et conclut avec lui un traité d'alliance. — Les Génois, mécontents de cette dé- cision du duc de Milan, secouent sa domination et rétablissent le dogat national. Prise de Semendria, capitale de la Servie, par Amurat II. — Les Turcs échouent devant Bel- grade, défendue par Jean Huniade. Confirmation de l'union de Calmar par la diète de Stockholm. Eric est forcé de renoncer aux prétentions de la couronne danoise sur le Slesvig, pour avoir la paix avec le comte de Holstein. 1436. Les Anglais, perdent Paris qu'occupe l'armée de Charles VIL et se retirent à Rouen. — Tentative inutile du duc de Bourgogne sur Calais. — Sédi- tion de Bruges. — Guerre entre Florence et Milan. — François Sforza entre au service des Florentins. Le concile de Bâle, dans sa 23 e session, abolit les grâces expectatives, les mandats et les réser- ves de bénéfices que s'attribuaient les papes. Sigismond, après une lutte de 16 ans contre les hussites, fait sa rentrée solennelle à Prague. Le Vénitien Andréa Bianco dessine sur une carte qui est conservée dans la bibliothèque de Saint-Marc une terre carrée et longue, Àntillia, à l'O. des îles Canaries. Gutenberg forme une association avec Jean Rife pour l'exploitation d'un secret dont les résul- tats, destinés à la grande foire, lors du pèleri- nage d'Aix-la-Chapelle, en 1440, devaient être ayantageux. André Dritzehen, déjà lié d'intérêt avec Gutenberg, demande à faire partie de l'asso- ciation, lui et son frère André Heilman. Cette association, sur laquelle jette quelque lumière le procès engagé entre Gutenberg et André Dritze- hen en 1439, avait sans doute pour objet un essai d'impression avec des caractères en plomb ou en bois. 1437. Charles VII tient les États de Languedoc à Montpellier. Il prend part au siège de Montereau, puis fait sa première entrée à Paris, mais n'y reste que très-peu de temps. Mort de l'empereur Sigismond. — Les pères du concile et les légats du pape ne peuvent s'en- tendre sur l'endroit où devra se tenir un nouveau concile pour la réunion de l'Église grecque et de l'Eglise latine. Le pape prononce la dissolution du concile de Bâle, qui continue néanmoins de s'assembler et déclare le pape contumace. 1438. Eugène IV convoque un autre concile à Fer- rare qui excommunie les pères du concile de Bâle. A Ferrare, 21 prélats grecs et Jean II Paléo- logue discutent l'a réunion des deux églises. Pragmatique sanction de Bourges, qui recon- naît les décisions du concile de Bâle, abolit les droits fiscaux de la cour de Rome, rétablit les élections canoniques et prohibe les représenta- tions théâtrales, les mascarades, danses et repas dans les églises. Ap. J.-C. Albert. II d'Autriche est élu empereur à Franc- fort. Il réunit les couronnes de Hongrie et de Bohême. Commencement de la grandeur de la maison d'Autriche. — Diète impériale de Nurem- berg ; règlements de paix publique , partage de l'Allemagne en cercles ; répression des tribunaux de la Sainte-Vehme, qui étaient devenus la ter- reur de l'Allemagne. Venise, en lutte avec Milan, est appuyée par le marquis de Ferrare auquel elle cède Rovigo, et toute la Polésine entre le bas Adige et le bas Pô. René d'Anjou entre à Naples au milieu des acclamations du peuple. 1439. Etats d'Orléans, qui préparent une ordon- nance de réforme pour l'armée et les finances. Les seigneurs furent contraints de laisser lever sur leurs domaines la taille royale qui avait été votée par les Etats pour la solde régulière des armées. En même temps, il leur fut interdit de percevoir un impôt sans autorisation spéciale du roi. En Castille, le roi est encore une fois obligé d'exiler son favori Alvarès de Luna. Eugène IV transfère le concile de Ferrare à Florence, où 30 prélats grecs signent le décret d'union des deux églises. — Les pères du con- cile de Bâle déposent Eugène IV et font pape Amédée VIII, duc de Savoie, sous le nom de Félix V. — Assemblée ecclésiastique de Mayence, qui reçoit les décrets du concile de Bâle, excepté ceux qui étaient dirigés contre le pape. Les Danois, mécontents du roi Eric, qui s'en- toure d'Allemands, offrent la couronne à son neveu Christophe de Bavière ; en Suède, Charles Canutson se met à la tête de la noblesse. La Norvège seule reste fidèle à Eric, qui se retire dans l'île de Gothland. 1440. Révolte ou praguerie des nobles, mécontents de l'ordonnance d'Orléans. — Le Dauphin se joint à eux. Charles VII, secondé par Richemont, triomphe de la rébellion. Prise d'Harfleur par les Anglais. — Assemblée de Bourges, qui, tout en respectant les princi- pales décisions du concile de Bâle, reste atta- chée à Eugène IV. Frédéric III de Styrie, parent d'Albert II, est élu empereur. — Les Etats de Bohême recon- naissent pour roi le fils posthume d'Albert II. Ils nomment deux administrateurs, l'un catholique, l'autre hussite. — La Hongrie refuse de se sou- mettre au fils d'Albert II et fait appel au roi de Pologne, Wladislas, âgé de 16 ans. Le clergé de Constantinople se déclare contre l'Union. 1441. Châtiment du bâtard de Bourbon, qui es jeté dans l'Aube cousu dans un sac. — Prise de Pontoise malgré les efforts du nouveau régent de France, le duc d'York, pour conserver cette posi- tion importante. Le roi de Castille, fait prisonnier par les nobles à Médina-del-Campo, s'engage à tenir son favori Alvarès de Luna éloigné du royaume durant 6 ans. -- Mort de Blanche, reine de Navarre. Son mari, Jean, prince d'Aragon, aspire à être roi au dé- triment de leur fils, seul héritier légitime, don Carlos, prince de Viane. Les Vénitiens occupent Ravenne. Le duc de Milan pour rattacher François Sforza à sa cause lui donne en mariage sa fille naturelle Blanche- - Marie. Fin de la guerre entre Milan et Venise. En Russie, Wasili III refuse de reconnaître le décret d'union des deux églises. — Incendie de Moscou par les Tartares. Christophe le Bavarois, élu roi en Danemark, n'est couronné en Suède qu'après une transac212 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tion avec Charles Canutson. Il accorde air*comte de Holstein l'investiture du Slesvig à perpétuité. 1442. Charles VII pacifie le Poitou, la Saintonge, le Limousin. Nouveau complot des princes avec le duc de Bourgogne et le duc d'Orléans qui se sont réconciliés. Le roi dissout cette ligue. Fin du concile de Ferrare, après la 5 e session. Surprise de Naples par Alphonse d'Aragon. René d'Anjou, quoique investi du royaume de Naples par le pape, quitte l'Italie. 1443. Le dauphin Louis entre dans Dieppe. — Charles VII crée le parlement de Toulouse pour le Languedoc et la Guyenne récemment conquis sur les Anglais. Fin du concile de Bâle. Félix V est toujours pape. — Réconciliation du pape Eugène et d'Al- phonse V le Magnanime. Le Portugais Nuno Tristâo double le cap Blanc. Christophe le Bavarois, roi de Danemark, transporte la résidence royale de Roskild à Copenhague. 1444. Le parti de la paix, représenté par le cardi- nal de Winchester, l'emporte sur Glocester, tou- jours prononcé pour la guerre. Le comte de Suffolk conclut à Tours une trêve avec la France et négocie le mariage de Henri VI avec Margue- rite d'Anjou. Il fut convenu secrètement que les ADglais évacueraient les places qu'ils tenaient encore dans le Maine et l'Anjou. Pour délivrer les campagnes des gens de guerre qui les pillaient, le Dauphin conduit une armée ausecours de l'empereur Frédéric III contre les Suisses; Charles VII en conduit une autre au secours du roi René contre les villes, libres de Lorraine. — Combat sanglant de la Birse entre les Français et les Suisses. — Traité d'Ensisheim entre la France et les ligues suisses. — Fin de la guerre de Lorraine. — Charles VII organise la milice féodale en 15 compagnies de cent lances, ou gens d'armes à cheval ayant chacun 3 archers, un coutiller et un page. Le Portug