Au Pays de Rennes/Le Colombier

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Hyacinthe Caillière (p. 79-80).


LE COLOMBIER


En 1627, les religieuses connues sous le nom de Visitandines fondèrent à Rennes un monastère, dans un endroit appelé Touriel, qui se trouvait situé entre la rue St-Melaine et les fossés de la ville. Ce couvent étant devenu trop petit pour contenir toutes les pensionnaires, les supérieures résolurent de fonder une nouvelle maison et achetèrent, à cet effet, le 29 Octobre 1633, le lieu noble du Colombier, anciennement appelé Beaumont et situé dans la paroisse de Toussaints.

Les Visitandines s’installèrent au Colombier en 1641 ; elles n’eurent d’abord qu’une chapelle provisoire, puis en 1674 elles commencèrent la construction d’une église conventuelle dans la cour de leur monastère.

En 1792, le couvent vendu nationalement fut acquis par l’État qui le transforma en quartier d’artillerie.

En 1820, on eut l’idée d’en faire une maison centrale pour hommes et pour femmes ; mais la ville, dans la crainte de perdre le régiment d’artillerie, aima mieux s’imposer d’énormes sacrifices pour l’ériger en caserne. Plus de cinq millions ont été dépensés par l’État et la ville en travaux de développement et de transformation.

Le 23 Juin 1833, la remise de cet immeuble fut faite au génie militaire.

Les écuries du Colombier sont construites dans toutes les règles prescrites par la science hippique. Le manège extrêmement vaste est surmonté d’une charpente très remarquable.

Le 5 Octobre 1890, M. Delteil, lieutenant au 41e de ligne, a découvert dans la caserne du Colombier en faisant des fouilles, sous la cantine, un cercueil de plomb mesurant 1m80 de longueur, renfermant le corps embaumé de Anne-Marie de Budes, fille de Jean de Budes, conseiller au Parlement de Bretagne et de Jeanne Brandin. Cette religieuse née en 1641, mourut au couvent du Colombier le vendredi 16 Novembre 1674.

Pour se conformer au désir exprimé par sa fille mourante, Mme de Budes fonda la maison de retraite de Rennes rue St-Hélier, qu’on appelle communément le couvent des Dames Budes.

Le cœur de Anne-Marie Budes avait été conservé par la congrégation qui en a fait une relique. Son corps a été inhumé le 23 Octobre 1890, dans la chapelle de la Communauté de la Retraite, rue St-Hélier, 54.