Au Printemps (André Fontainas)
Au Printemps
Printemps jeune et doux, ton retour caresse
Mollement notre paresse ;
Le soleil naissant grise le cerveau.
Comme un flot de vin nouveau,
Voici les bourgeons pointant sur les branches,
Qui s’ouvrent par avalanches ;
Et c’est le Printemps qui revient, le temps
Des délires palpitants.
Ô salut, saison consolante et brève
Qui renouvelles le rêve ;
Salut blond poète, amoureux pensif,
Ô religieux lascif,
Printemps qui, joyeux, comme des étoffes,
Déroules l’or de tes strophes !
Clair printemps qui fais rire, triomphants,
Les cheveux blonds des enfants,
Printemps ébloui de tes splendeurs même,
Tendre et céleste poème,
Fraîche éclosion, chant divin du sang
De l’Amour éblouissant,
Printemps, qui n’as pas tout le charme encore
De la Vierge que j’adore !