Au Seuil du siècle/Avant-propos

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Au seuil du siècleÉditions du Capitole (p. 11-12).

AVANT-PROPOS

M. René Groos, qui avait déjà recherché, à travers des journaux anciens, les études qui ont composé le Vieil utopiste, est encore revenu chargé de copies et de coupures. Je n’ai jamais gardé mes articles. Ce qui est écrit pour un jour devrait périr avec le jour. René Groos et l’obligeant éditeur en ont décidé autrement. Mais, pour leur peine, ils ont dû exhumer ces pages des profondeurs de la Nationale…

J’aurais voulu les relire comme si elles eussent été d’un autre. Il paraît qu’elles sont de moi. Comme c’est curieux ! Il y a là beaucoup de naïve impertinence. Avec l’âge, j’aurai mis de l’eau dans mon vin. Mais, en somme, ce sont peut-être des notes sur l’état d’esprit d’un jeune homme que dégoûtaient, aux premières années de ce siècle, beaucoup de choses, d’hommes et surtout d’idées et qui réagissait de son mieux.

Je lui dirai avec justice, et sans affecter une sévérité de mauvais goût, qu’il écrivait alors un peu vite et au hasard de la plume. Mais j’ajouterai à sa décharge qu’il était vif et de bonne foi.

C’est, j’espère, ce que le lecteur voudra bien reconnaître aussi.


J. B.


8 septembre 1927.