Au bord des terrasses/18
Apparence
EAUX PROFONDES
uel miroir font les yeux que remplit une larme
En fleurs qu’inonde le matin !
Leur bleu reflète des violettes de Parme,
Le jais s’assombrit sur leur tain !
Et comme cette eau vient d’une source profonde,
Puits de silence et de clarté,
Elle réfléchit mieux que le visible monde
Une intérieure beauté ;
Mieux que le vent qui passe, en jonchant les allées,
L’orage d’un printemps d’amour,
Mieux que le tourbillon des abeilles ailées,
Tout l’essaim des peines d’un jour.
Rosée, ondée, étang obscur ou large fleuve,
À la mesure des douleurs
S’emplissant, s’épandant, afin que l’on abreuve
Son cœur aride avec ses pleurs !