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Au jardin de l’infante/Fleurs suspectes…

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Au jardin de l’infanteMercure de FranceŒuvres de Albert Samain, t. 1 (p. 175-176).

Fleurs suspectes, miroirs ténébreux, vices rares,
Certes tu fréquentas maint rêve inquiétant ;
Et, vin noir décanté dans des coupes bizarres,
Tu bus à larges traits l’Artifice excitant.


Mais voici que déjà, las des vaines fanfares,
Tu songes au profond silence où l’on s’entend ;
Et tu cherches la côte où brillent les vieux phares,
Et c’est la maison blanche aujourd’hui qui t’attend.



Va, ne t’attarde plus aux parades étranges.
Si la vie a rentré quelque blé dans tes granges,
Fais ton pain simplement dans la paix du Seigneur.


Surtout, naïf badaud des enseignes de gloire,
Ne t’en va point chercher du clinquant à la foire
Pour les beaux fils de ta joie et de ta douleur,


Et rentre enfin dans la vérité de ton cœur.