Au milieu de la guerre, en un siecle sans foy
Apparence
Au milieu de la guerre, en un siecle sans foy
XXXVII
Maintenant que l’Hyver de vagues empoullées
Orgueillist les Torrens, et que le vent qui fuit,
Fait ores esclatter les rives d’un grand bruit,
Et ores des forests les testes éfueillées :
Je voudrois voir l’Amour les deux ailes gelées,
Voir ses traicts tous gelez, desquels il me poursuit,
Et son brandon gelé, dont la chaleur me cuit
Les veines, que sa flame a tant de fois bruslées.
L’Hyver est tousjours fait d’un gros air espessy
Pour le Soleil absent, ny chaut ny esclaircy :
Et mon ardeur se fait des rayons d’une face,
Laquelle me nourrit d’imagination.
Tousjours dedans le sang j’en ay l’impression,
Qui force de l’Hyver les neiges et la glace.