Au sujet des sorties faites par J.-J. Rousseau contre nos poètes et nos musiciens
Apparence
La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean Gillequin, La Renaissance du livre, (p. 147).
AU SUJET DES SORTIES FAITES
PAR J.-J. ROUSSEAU DE GENÈVE,
CONTRE NOS POÈTES ET NOS MUSICIENS
Sur l’air des Fraises.
Nos Lullis et nos Rameaux
Sont des esprits opaques,
Des ignorants et des sots :
Ainsi l’a dit en deux mots
Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques.
De notre Hélicon les eaux
Ne sont que des cloaques ;
Nos cygnes que des crapaux :
Ainsi l’atteste en deux mots
Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques.
Aux beaux-arts, bien à crédit,
Peuple français, tu vaques ;
Tout succès t’est interdit :
En deux mots ainsi l’a dit
Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques.
Des deux Rousseaux, dont jamais
L’un n’aura fait ses pâques,
Le plus fameux désormais
N’est plus Jean-Baptiste, mais
Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques.
Piron.