Autant en emporte le vent (Moréas)/Parodie

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Autant en Emporte le Vent (1886-1887)Léon Vanier, libraire-éditeur (p. 23-24).




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PARODIE




Ha, que l’on lève incontinent les caducées
Sur mon cœur. Et c’est assez de ces familiers
Crève-cœur ; et je m’en vais mettre des colliers
Et des rubans aux boucs qui hantent mes pensées.

Et c’est assez, ô mon cœur, de ces traversées
Risibles. Et soyons les dévots cavaliers ;
Et soyons le palais aux joyeux escaliers ;
Soyons les danses qui veulent être dansées.


Soyons les cavaliers cruels. Soyons encor
La farce espagnole : les dagues, les dentelles ;
La duègne, le tuteur et le corrégidor,

Et don Garcie, et leurs cautèles mutuelles.
— Puis, viens, et que nous chantions, sur la harpe d’or,
L’azur et la candeur, et les amours fidèles.