Aux Enfers (Gilkin)

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La NuitLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 156).
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AUX ENFERS



La curiosité m’a conduit dans l’Enfer,
Où le Dante eut pour guide un sublime fantôme ;
Aveugle et seul, au fond du ténébreux royaume,
Je traîne éperdument mes pieds chaussés de fer.

Tour à tour, je subis les monstrueux supplices
Qui font dans les douleurs hurler l’éternité ;
Je pourrais fuir ; mais une étrange volupté
M’enchaîne tristement au roi des maléfices.

J’ai laissé tout espoir au seuil du porche obscur ;
Mes yeux ont oublié la douceur de l’azur
Où le soleil s’élance en cueillant les étoiles.

Des feux noirs et fumeux me consument les moelles.
Ah ! pourrais-je sortir de ces hideux séjours
Comme Dante, en rampant sur Satan, à rebours ?