Aux pères et aux mères de famille/04

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APPEL
adressé par un homme à la jeunesse masculine française

(15e mille)

Les quelques conseils qui vous sont donnés ici, ainsi que les recommandations qui vous sont faites, nécessitent de votre part une attention particulière.

La débauche et l’alcool sont deux fléaux très dangereux pour le pays, car ils empoisonnent la race pour de nombreuses années. Les tares et les ruines lamentables de toutes sortes qu’ils laissent après eux sont néfastes pour l’individu et pour la famille. Les crimes inspirés et accomplis sous l’influence de l’ivresse et la passion de la débauche sont nombreux et terribles ; ils détruisent souvent de précieuses existences humaines utiles à la nation.

Par suite de leurs conséquences morales, sociales et économiques, ils sont les auxiliaires les plus actifs de nos ennemis et peuvent compromettre l’existence même de la nation.

Les sources de la force physique et de la force morale se trouvent donc dans une vie sobre et une vie pure.

La crainte des maladies vénériennes et des ruines causées par l’alcool et la débauche, peut bien être pour beaucoup d’entre vous le commencement de la sagesse, mais vous atteindrez mieux votre idéal et vous le réaliserez mieux encore en restant sobre et pur pour être fort, juste et digne, en vous refusant les coupables plaisirs qui avilissent l’homme en dégradant la femme.

Vous pouvez affronter avec une fierté légitime et avec une sainte et profonde joie humaine les épreuves et les espoirs de la vie, en vous y préparant par la discipline volontaire et la maîtrise de vos passions, et en élevant votre âme à la hauteur des plus grands et des plus nobles sacrifices. Donc, au nom des intérêts supérieurs de la vie, de l’amour, de la mère, de l’épouse, de la famille, de la patrie, respectez la femme, toutes les femmes, comme vous voudriez que fussent respectées vos mères, vos épouses, vos sœurs et vos filles. Respectez les femmes honnêtes, parce qu’elles le méritent et respectez celles qui ne le sont pas parce qu’elles sont malheureuses et aussi parce qu’elles sont dangereuses.

Chacun de vous sait parfaitement qu’un homme ivre est capable de toutes les lâchetés, de toutes les vilenies, parfois même de tous les crimes ; vous savez aussi que l’ivresse et l’alcoolisme poussent à la débauche, à la luxure, qui rendent souvent l’homme incapable d’accomplir son devoir militaire et civique. Donc, il vous faut rester sobre afin de résister victorieusement à la tentation et à ses dangers.

Chacun de vous sait parfaitement qu’un seul acte sexuel, hors le mariage, peut compromettre irrémédiablement l’honneur, la vie même d’une jeune fille. Vous savez aussi qu’il suffit d’un seul acte sexuel pour contracter l’une ou l’autre ou l’une et l’autre des deux maladies vénériennes les plus redoutables : la blennorragie et la syphilis. Un médecin a pu dire en une phrase un peu caustique : Si tu veux attraper une blennorragie, bois sec.

Chacun de vous sait ou doit savoir que toutes les femmes des maisons de tolérance — les prostituées — sont plus ou moins contaminées par les deux maladies vénériennes précitées ; et si elles sont contaminées, elles sont aussi contaminantes, malgré la surveillance sanitaire dont elles sont l’objet. Leur asservissement à la luxure tarifée en fait de véritables esclaves de la débauche masculine.

Les jeunes femmes que l’on rencontre ou que l’on voit « faire le trottoir >, dans les beuglants, les cafés-concerts, les music-halls sont, la plupart du temps, de la syphilis ambulante ; et plus ces femmes sont jeunes et jolies, plus elles sont pourries. Il suffit parfois d’un baiser pris sur des lèvres carminées pour contracter la syphilis.

Si une blennorragie peut se prendre dans une seule rencontre sexuelle, il faut parfois des mois et même des années de sévères et de coûteux traitements pour la guérir. Et l’on n’est pas toujours certain d’y parvenir définitivement. Donc, réfléchissez afin de ne pas succomber à la tentation.

Ni les moyens prophylactiques recommandés, ni la visite sanitaire des prostituées en maisons de tolérance ou encartées ne vous protègent contre les risques de la maladie. Une syphilis que l’on peut contracter dans un baiser ou dans un acte sexuel