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Avec mes vielles mains

La bibliothèque libre.
Mercure de France (p. 177-178).

XXI


Avec mes vieilles mains de ton front rapprochées
J’écarte tes cheveux et je baise, ce soir,
Pendant ton bref sommeil au bord de l’âtre noir
La ferveur de tes yeux, sous tes longs cils cachée.

Oh ! la bonne tendresse en cette fin de jour !
Mes yeux suivent les ans dont l’existence est faite
Et tout à coup ta vie y paraît si parfaite
Qu’un émouvant respect attendrit mon amour.


Et comme au temps où tu m’étais la fiancée
L’ardeur me vient encor de tomber à genoux
Et de toucher la place où bat ton cœur si doux
Avec des doigts aussi chastes que mes pensées.