Bigot et sa bande/50

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Le nommé de la Chauvignerie


Michel Maray de la Chauvignerie, né à Montréal le 5 septembre 1704, était le fils d’un officier des troupes passé ici avant 1690. M. de la Chauvignerie père périt dans le naufrage du vaisseau du Roi le Chameau près de Louisbourg, en 1725. Il avait laissé sa famille dans la plus grande misère et Mgr de Saint-Vallier recommanda sa veuve à la cour pour avoir une pension.

Les démarches de l’évêque de Québec eurent toujours le résultat de faire entrer son fils dans les troupes de la Marine.

M. Aégidius Fauteux donne ses dates de nomination comme suit : enseigne en second en 1741, enseigne en pied en 1748, lieutenant en 1755, capitaine en 1760 ; chevalier de Saint-Louis en 1761.

Presque toute la vie militaire de M. de la Chauvignerie se passa dans les pays d’en Haut. Il possédait parfaitement la langue iroquoise et fut employé comme interprète.

Dans un Journal non signé des événements qui se déroulèrent dans la colonie en 1747, nous lisons :

« Le 16 mai 1747, nous apprenons que le sieur de la Chauvignerie, interprète en langue iroquoise, que le général avait envoyé en députation, chez quatre des Cinq-Nations, est de retour à Montréal le 13 du courant avec douze ou quinze Nontagués outre les femmes et les enfants. Les chefs de cette nation les lui ont donnés pour les ramener à Montréal en sûreté tandis que tous les chefs de tous les villages sont assemblés pour descendre incessamment. Cet officier assura la parfaite neutralité des Nontagués, Sonnoncouans, Gogogouins, et Onneyouttes… »[1]

Après la Conquête, M. de la Chauvignerie passa en France avec sa famille.

Accusé de malversation pendant qu’il était commandant au fort Machault M. de la Chauvignerie ne comparut pas devant le Châtelet en 1763. Il était probablement revenu au Canada.

En fin d’avril 1765, de la Chauvignerie se livra à la Bastille. Ou lui fit son procès. Quelle sentence reçut-il ?

  1. Collection de manuscrits, III, p. 335.