Biographie nationale de Belgique/Tome 1/AGRICOLAUS, Saint
AGRICOLAUS (Saint), évêque de Tongres. Fils d’un forestier de Flandre, il devint évêque de Tongres en 512 et mourut, en 533, à Maestricht, où il eut sa résidence. Il est le onzième sur la liste des évêques de Liége, qui commence par saint Materne. Quelques années avant cette époque, saint Servais, prédécesseur d’Agricolaus, avait cru devoir, vers la fin de sa vie, quitter Tongres pour chercher, à Maestricht, un abri plus sûr, lors des invasions germaniques.
Cependant la ville de Tongres fut détruite, et, après la mort du prélat (484), le siége épiscopal demeura longtemps vacant. C’est en 512 seulement qu’Agricolaus fut choisi par le synode d’Orléans, sur la proposition de l’évêque de Reims, saint Remi, pour en prendre possession. Le nouveau titulaire, trouvant la ville de Tongres inhabitable, se transporta à Maestricht, qui fut depuis la résidence, sinon le siége des évêques.
Une polémique qui date du xviie siècle partage les opinions sur le point de savoir si ce changement de résidence était ou n’était pas une véritable translation de ce siége. Un seul auteur ancien, le chanoine Nicolas, qui écrivait au xiie siècle, s’exprime formellement à ce sujet et se prononce en faveur de la seconde opinion. Un ancien document, tiré des archives de l’église Notre-Dame à Tongres, n’admet pas non plus l’existence d’un évêché à Maestricht, et les conciles et les lettres papales ne mentionnent d’autre siége que celui de Tongres. L’opinion contraire est fondée sur ce fait que plusieurs annalistes contemporains donnent ordinairement aux prélats de Tongres la dénomination d’évêques de Maestricht ; mais cette dénomination n’implique probablement que le séjour des évêques en cette ville : ce serait, dès lors, un simple abus de mots.
Concile d’Orléans, année 512. — Meyerus, Annales rerum Flandricarum, p 3, v. — Heriger, dans Chapeauville, t. I, p. 32.