Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ANSELME DE GEMBLOUX
ANSELME DE GEMBLOUX, chroniqueur, entra de bonne heure aux bénédictins de Gembloux. Il avait dans cette célèbre abbaye un parent nommé Guérin qui lui servit de maître et de modèle. Il imita sa prudence, la distinction de ses mœurs, sa fervente piété. La science du jeune moine le fit bientôt rechercher. Appelé par l’abbé de Hautvillers, en Champagne, pour instruire les novices, il alla ensuite remplir le même office à Lagny. De retour à Gembloux, il continua à enseigner, et on lui confia, en outre, la bibliothèque. Il en prit un soin assidu, épurant par ses corrections et enrichissant de ses additions, chaque fois qu’il y avait lieu, les manuscrits dont la garde lui avait été remise. En 1113, il fut élevé, d’un consentement unanime, à la dignité d’abbé. Ce fut le huitième qui porta la mitre à l’abbaye de Gembloux. Bien que d’un corps débile et valétudinaire, il n’en remplit pas moins ses devoirs avec énergie. La règle était tombée en désuétude au prieuré de Mont-Saint-Guibert : il la rétablit. Mais c’est surtout par ses écrits qu’il se recommande à notre attention. Prenant la plume à la mort de Sigebert, en 1112, il continua la chronique de ce dernier jusqu’à l’année 1137, où la mort l’arrêta à son tour. L’ordre auquel il appartenait, ne le laissa pas manquer de continuateurs. Il en eut au moins trois, l’un de Gembloux, qui alla jusqu’en 1148 ; un autre, d’Afflighem, jusqu’en 1164 ; un troisième, d’Anchin, jusqu’en 1224. Sa chronique a été fort utile aux historiens qui lui ont succédé. Albéric de Trois-Fontaines l’a insérée dans la sienne ; Guillaume de Nangis en a largement profité. Elle a été imprimée, avec celles de ses trois continuateurs, dans un recueil de chroniques dû aux soins de Miræus et imprimé à Anvers, chez Verdussen, in-4o.