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Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ANSFRIDE, Saint

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ANSFRIDE ou AUFROI (Saint), AUFRIDUS, AUSFRIDUS, ANSFRIDUS, ANSFREDUS, GAUFRIDUS, comte de Huy, évêque d’Utrecht, mort vers 1010. Les anciens hagiographes et les historiens ne s’accordent pas sur l’origine de saint Aufroi. Plusieurs pensent qu’il était fils de Lambert I, comte de Louvain, et, par conséquent, frère de Regnier au Long Col ; d’autres, comme Des Roches et Dewez, le considèrent comme un seigneur saxon auquel l’empereur Othon I donna, après la disgrâce de Lambert I, le comté de Louvain ; enfin, quelques-uns, particulièrement Haræus, prétendent qu’il n’était qu’un puissant seigneur brabançon et que les titres de comte de Bratuspant ou de Brabant et comte de Louvain, que lui donnent Sigebert de Gembloux et Anselme de Liége, n’ont d’autre signification que celle de comte dans le pays de Bratuspant ou de Louvain. Cette dernière opinion paraît la plus probable. Quoi qu’il en soit, Ansfride gouverna longtemps le comté de Huy et une partie de la Campine, et laissa après lui une réputation de vaillant guerrier et de justicier incorruptible. Il avait épousé Hilsunde, comtesse de Stryen, dont il eut une fille nommée Benoîte. Après un certain nombre d’années de mariage, les deux époux se séparèrent, de mutuel accord, pour servir Dieu plus librement. Ansfride donna à Notger, évêque de Liége, le comté de Huy, et Hilsunde se retira, avec sa fille, au monastère de Thorn, qu’elle venait de fonder sur la Meuse (992).

Deux ans après, Baudouin de Hollande, évêque d’Utrecht, étant mort, Ansfride fut appelé à lui succéder. Il refusa longtemps cette charge, et ce ne fut que sur les vives instances de Notger et de l’Empereur qu’il consentit à l’accepter. Il gouverna son Église avec cette fermeté de caractère dont il avait déjà donné des preuves dans son administration civile, et lui fit don des villages de Westerloo, Odlobo[1] (Oulo, puis Oudlo, près d’Arschot), Meerbeke (aujourd’hui Westmeerbeek), Hoybeke[2] (aujourd’hui Hombeek) et de Burente[3][4], qu’il possédait dans le comté de Rhyen et que nous retrouvons encore dans notre Campine. Ces biens passèrent, plus tard, du moins en grande partie, à la famille de Mérode.

À la fin de sa vie, Ansfride se retira au monastère de Mont-Sainte-Marie (Hohorst, puis Heiligenberch), qu’il avait bâti à trois lieues d’Utrecht, et y mourut le 3 mai 1008 ou 1009, selon Haræus, ou 1010, d’après Lambert d’Aschaffenbourg.

Eugène Coemans.

Acta SS. Maii, t. I, p. 428. — Miræus, Diplom. Belg., t. I. pp. 52,228. — Horæus, Ann. Duc Brabant. Proleg., § II, p. 160. — Batavia Sacra, p. 124. — H. Fisen, Hist. Eccles. Leod., liv. VII, p. 249. — Van Heussen, Hist. Episc. Belgii, t. I, p. 11 — De Beka. Hist. Ultraject., p. 37. — Heda, Hist. Episc. Ultraject., p. 92.— J. a Leidis, Chronic. Belg, p. 115.


  1. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : Odlobo, ajoutez : aujourd’hui Œlen.
  2. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : Hoybeke, ajoutez : aujourd’hui Huyk.
  3. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : Burente, ajoutez : aujourd’hui Beersel.
  4. Le nombre et les noms de ces villages varient dans divers diplômes et dans différentes copies du même diplôme ; j’ai suivi Miræus, Codex donationum piarum, cap. XLII.