Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ASSCHE, Henri VAN

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ASSCHE (Henri VAN), peintre, né à Bruxelles en 1774, mort dans cette ville le 11 avril 1841. Ce paysagiste, qui a brillé pendant près de quarante ans dans le genre auquel il s’était voué, avait montré de bonne heure un goût prononcé pour son art. Il reçut les premières leçons de peinture de son père ; celui-ci, voyant ses rapides progrès, le plaça bientôt dans l’atelier de J.-B. de Roi, artiste bruxellois non dépourvu de mérite et qui habitua son élève dès le principe à travailler d’après nature. Deux paysages qu’il fit en Suisse ne tardèrent pas à développer son talent et à lui donner cette fermeté de touche, cette vérité d’exécution qui font le charme de ses tableaux. Plus tard, il visita l’Italie, l’Allemagne et la Hollande. Van Assche est surtout le peintre des vallées riantes, des coteaux largement ombragés, des sites égayés par les rayons du soleil. L’âpre nature des Ardennes s’adoucit sous son facile pinceau, il sait mettre dans l’ordonnance de ses compositions les sentiments doux et calmes qui ne sont que le reflet de son âme. Ce côté accusé de son talent ne l’empêche pas d’empreindre d’une mâle vigueur les paysages qu’il est allé peindre dans les glaciers et les rochers de la Suisse.

Membre des sociétés artistiques de Gand, de Bruxelles, d’Amsterdam et d’Anvers, Van Assche reçut, en 1836, la décoration de l’ordre de Léopold, à la suite de la grande exposition nationale de Bruxelles de cette année. Pour reconnaître les services que ce maître, aussi habile que modeste et généreux, rendit aux artistes dans le placement des tableaux pendant diverses expositions, ses confrères lui offrirent, en 1839, une coupe de vermeil, comme témoignage de reconnaissance et d’affection.

Au commencement de ce siècle, Van Assche passait pour un des bons paysagistes de l’époque, digne émule d’Ommeganck, peintre d’animaux, qui a étoffé plusieurs de ses tableaux. On retrouve ses productions dans toutes les grandes collections des Pays-Bas, de la France et de l’Allemagne. Ses tableaux les plus célèbres sont : Cascade formée par la Toccia (Suisse) ; — Vue d’un moulin sur la Vesdre ; — Vue du Rhin ; — Cascade près de Rochefort ; — La vallée et le ravin du château d’Unspumer (canton de Berne). — Son corps repose dans le cimetière d’Humbeek près de Bruxelles, où il fut inhumé avec grande pompe et en présence d’un concours considérable d’amis et d’hommes distingués, le 13 avril 1841.

Bon de Saint-Genois.

Messager des Sciences, 1841, pp. 293-298 (A. Voisin). — Siret, Dictionnaire, 1re éd., p. 491.