Biographie nationale de Belgique/Tome 1/BAUDOUIN II (comte de Flandre)
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BAUDOUIN II, comte de Flandre, qui se donna le surnom de Chauve, non qu’il fût chauve en effet, mais pour rappeler son aïeul maternel, s’était marié à Elstrude, fille d’Alfred le Grand, roi des Anglo-Saxons. Malheureusement, il se montra peu digne de sa noble origine et de cette alliance illustre : il ne fit point revivre en lui les vertus d’Alfred et de Baudouin Bras de fer. A peine était-il arrivé au pouvoir, qu’une horde considérable de Normands fondit sur la Flandre et y mit tout à feu et à sang ; le comte leur ayant fait éprouver un échec assez grave dans la forêt de Mormal, ils revinrent à la charge en plus grand nombre et avec plus de fureur. Baudouin, dès lors, ne songea plus à les combattre. Renfermé dans le bourg de Bruges, auquel il ajouta de nouvelles fortifications, il vit son comté changé en un vaste désert, sans essayer la moindre résistance. Quand ce fléau dévastateur eut disparu, vers la fin du siècle, le marquis des Flamands se réveilla. Lui et son frère Rodolphe embrassèrent avec ardeur le parti de Charles le Simple, leur parent, contre Eudes, comte de Paris, qui s’était fait élire roi de France par quelques seigneurs. Cette guerre civile coûta la vie à Rodolphe, tué dans un guet-apens, et son frère fit assassiner le comte de Vermandois, père de sa bru, qu’il accusait sans preuve de ce meurtre. Ce crime porta une grave atteinte à la réputation de Baudouin, mais il la flétrit bien plus encore en faisant tuer par un sicaire, Foulques, archevêque de Reims, prélat généralement vénéré, parce que le roi lui avait conféré l’abbaye de Saint-Bertin, que le comte convoitait pour lui-même et dont il s’empara ensuite. Ce prince avait construit, pendant des intervalles de paix, un petit nombre de forteresses, parmi lesquelles on distingue le château des Comtes, à Gand, fondé en 912. Il mourut sept ans après, laissant deux fils : Arnoul, son successeur en Flandre, et Adolphe, qu’il avait créé comte de Boulogne et de Térouanne.