Biographie nationale de Belgique/Tome 1/BAUDOUIN (comte de Flandre)
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BAUDOUIN ou BALDWIN Ier, comte de Flandre, que sa force et sa bravoure firent surnommer Bras de fer, était, à ce qu’on croit, fils d’Ingelram, envoyé royal dans le nord de la Gaule. Il gouvernait sagement un district peu étendu, où s’élevèrent plus tard les villes de Bruges et de Rodenbourg[1], quand il revit, dans la résidence royale de Senlis, la princesse Judith, fille de Charles le Chauve et veuve d’un roi de Wessex, dont il avait ambitionné la main, lorsqu’elle sortait à peine de l’enfance. La reine était jeune encore et Baudouin distingué par les qualités les plus brillantes ; il lui fit aisément partager ses sentiments, et de l’aveu de son frère, plus tard Louis le Bègue, il la conduisit dans ses domaines et l’épousa secrètement. Vivement irrité à la nouvelle de cet attentat, Charles le Chauve invoqua les foudres de l’Église contre un vassal coupable, selon lui, du rapt d’une veuve, et s’empressa de notifier la sentence au roi Lothaire, qui avait reçu les époux dans ses États. Les fugitifs prirent le parti de se rendre à Rome et de se jeter aux pieds du pape Nicolas Ier, afin d’obtenir leur grâce du roi par sa puissante intercession. Le sage pontife les accueillit avec bonté et écrivit les lettres les plus touchantes en leur faveur au roi et à la reine Hermentrude ; mais il ne put fléchir Charles le Chauve. Ce ne fut que l’année suivante qu’il céda aux nouvelles instances de Nicolas, et surtout par la crainte de pousser Baudouin, ulcéré, à s’unir aux Normands. La mariage fut solennellement ratifié à Auxerre, mais Charles ne voulut pas y assister. Cependant il accordas son gendre, avec le titre de comte et de marquis[2], toute la contrée qui s’étendait entre la Somme, ou plutôt la Canche, l’Escaut et la mer : contrée qu’on appela plus tard Flandre sous la couronne (863). Le nouveau comte ne permit pas aux pirates du nord d’insulter ses frontières ; il bâtit à Bruges le bourg, où il faisait d’ordinaire sa résidence, et l’église de Saint-Donat. Il mourut, sous l’habit monastique, à l’abbaye de Saint-Bertin, laissant le comté de Flandre à son fils aîné, et celui de Cambrai au puîné, nommé Rodolphe ou Raoul (878).