Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BAVAY, Laurent-Séraph.-Jos. DE
BAVAY (Laurent-Séraph.-Jos. DE), horticulteur, naquit à Vilvorde, le 30 novembre 1795, et mourut, dans la même ville, en 1855, après une honorable et laborieuse carrière, pendant laquelle il rendit de notables services à l’agriculture nationale. Il dirigea, jusqu’en 1828, l’établissement d’instruction fondé par son père et où il avait fait lui-même de bonnes études. Il s’adonnait déjà à l’horticulture, quand les événements de 1830 lui firent abandonner la serpette pour le mousquet. Il mérita la croix de Fer et, en 1831, il entra dans l’administration des finances ; il conserva, jusqu’en 1849, le titre de receveur des contributions, à Peuthy, près de Vilvorde. Cependant la culture fut toujours sa principale occupation. Il fonda les pépinières de Vilvorde, auxquelles Léopold Ier octroya, en 1833, la qualification de royales, à la suite d’une de ses visites. Les collections végétales réunies dans cet établissement et les catalogues raisonnés qu’il publiait chaque année, le rendirent bientôt célèbre en Europe et en Amérique. L. de Bavay reçut, le 16 décembre 1848, la décoration de l’ordre de Léopold. Il prit une part active à l’exposition nationale et au congrès agricole de 1848 ; par son initiative il contribua, en 1849, à la fondation de l’École pratique d’horticulture de l’État à Vilvorde, et en fut nommé directeur. Ou lui doit encore, en partie, l’institution de la Commission royale de Pomologie, en 1852, et la publication des Annales de Pomologie belge et étrangère, dont il fut secrétaire de rédaction. Ce recueil national lui doit un grand nombre d’articles originaux. Il a publié, en 1850, un Traité théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers accueilli avec beaucoup de succès et qui eut plusieurs éditions en Belgique et en France. Le 17 décembre 1850, il fut nommé membre de la Légion d’honneur. Cependant, c’est moins par la plume que par son activité, par son esprit d’initiative, par la sagacité avec laquelle il faisait entrer dans la pratique les conceptions d’une intelligence active et les enseignements de la science, que L. de Bavay a été utile à son pays. Il introduisit bon nombre de végétaux dans notre flore horticole, se préoccupa constamment de réformer la nomenclature jardinique et fit progresser la pomologie ; il fut, en un mot, un des hommes qui secondèrent le plus puissamment notre gouvernement dans ses efforts pour l’amélioration de la culture du sol et pour nous ramener l’antique splendeur de l’horticulture belge du xvie siècle. Si les institutions qu’il a fondées, et que nous avons nommées, ne durent pas aussi longtemps que des livres, peut-être le bien qu’elles ont fait se perpétuera-t-il d’avantage que la vogue de maints écrits.
M. J. Decaisne a donné à une poire le nom de L. de Bavay (Le jardin fruitier du Muséum, livr. 14), et M. A. Royer lui a consacré une intéressante notice nécrologique dans les Annales de Pomologie (t. III, ad finem).
Son fils Xavier de Bavay (1832-1865), lui a succédé dans ses fonctions.