Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BEECKMAN, Ferdinand DE

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BEECKMAN (Ferdinand DE), magistrat et diplomate, naquit en 1614 et mourut en son château de Vieux-Sart, en Brabant, le 12 décembre 1690. Il était fils aîné de Guillaume de Beeckman ; le prince-évêque de Liége, Ferdinand de Bavière, le tint sur les fonts baptismaux et lui transmit son prénom. Il remplit avec distinction plusieurs missions officielles fort importantes. Très-jeune encore, il fut envoyé par les États de Liége à Vienne et à Ratisbonne ; son séjour en Allemagne dura quelques années. En 1640, il signa la paix de Tongres au nom des représentants de la cité ; il fut ensuite député vers le cardinal-infant, à Bruxelles, et vers le duc de Lorraine. En 1646, il partit pour Munster avec le baron de Bocholt, pour prendre part aux négociations qui se terminèrent par le traité célèbre auquel est attaché le nom de cette ville ; enfin il s’acquitta, en 1651, à Bruxelles, d’une nouvelle mission pour le service de la cité, et en 1652 reçut une délégation du prince Maximilien-Henri et des États. Rentré définitivement à Liége, il y partagea, en 1654, avec Erasme de Foullon, les honneurs de la magistrature suprême. Cette année fut signalée par la paix de Tirlemont, qui rétablit la bonne harmonie entre l’Espagne et la principauté : mais si la neutralité liégeoise était ainsi garantie, la citadelle, construite en 1650, restait debout et faisait, aux habitants de la capitale, l’effet d’une menace permanente. De sourds murmures se firent entendre ; le grand-prévôt de la cathédrale se plaignit plus hautement que les autres ; il fut enlevé par la garde allemande de l’évêque, qui dut cependant le relâcher. La découverte d’une conspiration, tramée par le chanoine Maret, d’Aix-la-Chapelle, pour surprendre la forteresse, amena des exécutions sanglantes. Liége était à la veille de tenter le suprême effort dont l’insuccès renversa pour jamais, en 1684, sa constitution démocratique.

Le rôle politique de Ferdinand de Beeckman paraît avoir été assez insignifiant à partir de son année de magistrature. La popularité de son nom est due à une circonstance particulière ; Beeckman prit, avec son collègue Foullon, une part active à la reconstruction du pont des Arches. Ce travail avançant lentement, les bourgmestres organisèrent une société de bourgeois aisés qui avancèrent gratis, et avec le plus louable empressement, les fonds nécessaires. Tout fut achevé au bout de deux ans : résultat d’autant plus satisfaisant, qu’à cette époque, le pont de Liége était le seul trait d’union entre les deux rives de la Meuse, depuis Huy jusqu’à Maestricht. — Le célèbre historien de Liège, Jean-Erasme Foullon, jésuite, frère du bourgmestre Erasme, dédia à Ferdinand de Beeckman son excellent abrégé dit Pauciloqua veritas, Liége, 1655, in-12.

Alphonse Le Roy.

Foullon, Hist. Leod. — Bouille — Loyens, Recueil de Louvrex. — Dewez, Hist. de Liége, II. — F. Henaux, id. — Dognée, Notice sur le Pont des Arches.