Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BEUGHEM, Charles-Antoine-François de Paule VAN

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BEUGHEM, Charles-Antoine-François de Paule VAN



BEUGHEM (Charles-Antoine-François de Paule VAN), né à Bruxelles en 1744. Après avoir fait un cours d’humanités dans sa ville natale, il partit pour l’Université de Louvain et y parvint au grade de bachelier dans la faculté de théologie ; mais, comme son penchant le portait à l’enseignement, il ne s’avança pas davantage dans cette carrière. Promu au sacerdoce, en 1770, il accepta d’abord une place de professeur de seconde au collége de Turnhout, d’où il passa après quelque temps, en qualité de principal, à celui de Courtrai. Dès lors il occupa ses loisirs à composer des écrits peu étendus pour inspirer aux jeunes gens, avec le goût de l’étude, des sentiments de piété. Un grand intérêt s’attachait à cette époque à la question de la suppression de la mendicité ; l’abbé Van Beughem prit part à la discussion que souleva cette question grave, par plusieurs brochures qui furent bien accueillies. Il leur dut peut-être de se voir appeler au poste, plus important, de principal du nouveau collége thérésien de Gand, où il s’applaudit de trouver un collaborateur et un ami dans M. J.-B. Lesbroussart. Il ne conserva toutefois ces fonctions que pendant douze ans et les quitta pour la place de secrétaire de l’évêché de Tournai, où il montra, avec un dévouement constant à l’Église, une modération et une sagesse peu communes à cette époque orageuse de la révolution brabançonne. Le cardinal-archevêque de Franckenberg étant particulièrement charmé du mérite de l’abbé Van Beughem l’invita à se charger de son secrétariat (1790), et n’eut qu’à s’applaudir de lui avoir donné sa confiance. Cette heureuse position fut enlevée à l’abbé au bouleversement général qu’amena l’invasion de la Belgique par les républicains français : le cardinal dut se retirer au delà du Rhin et son secrétaire ayant refusé le serment de haine à la royauté, fut jeté en prison à Malines. Transféré de là à Versailles, il y fut condamné à la déportation à l’île d’Oleron, mais l’état de sa santé ne permettant pas de l’y transporter, il demeura à Versailles et il obtint, après deux ans de détention, la permission d’habiter la ville, sous la surveillance du maire. Son temps alors fut partagé entre l’étude des lettres, qu’il affectionna toujours, et la visite de l’hôpital, où il exerça avec succès le saint ministère. Rendu enfin à sa patrie par la chute du premier empire, il ne fit plus que languir ; sa santé toujours frêle s’étant beaucoup affaiblie encore par des chagrins de famille, il mourut à Bruxelles le 21 décembre 1820, à l’âge de soixante-seize ans. Van Beughem avait publié un grand nombre d’écrits en flamand, français et latin, tant en vers qu’en prose, mais aucun de longue haleine. Un modeste savoir, beaucoup de simplicité et un but toujours utile les recommandaient, maison y aurait désiré des formes plus nobles, plus élégantes. Ses ouvrages principaux sont : 1° Documenta è variis veteris testamenti historiis petita. Malines, 1797. — 2° Oratio in funere Govardi-Gerardi van Eersel, episcopi gand. Gand, 1778. — 3° Oratio in funere Mariæ-Theresiæ Augustæ. Ibid., 1781[1].

J.-J. De Smet.


  1. Dans la notice qu’il a donnée sur le savant et pieux principal, et qui nous a été fort utile, M. F.-V. Goethals fait connaître exactement tous les écrits de l’abbé Van Beughem. V. Messager des sciences et des arts, année 1833, page 59 et suivantes