Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BEVEREN, Charles VAN

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
◄  Tome 1 Tome 2 Tome 3  ►



BEVEREN (Charles VAN), peintre, né à Malines, le 6 avril 1809, mort à Amsterdam, le 16 septembre 1850. Van Beveren commença très-jeune ses études à l’académie de sa ville natale ; doué des plus heureuses dispositions, et d’un goût particulier pour l’art, il se plaça bientôt au premier rang parmi les élèves. Les prix qu’il remporta dans les diverses sections de l’enseignement jusqu’à la classe du dessin d’après nature, constatèrent son aptitude. En 1827, il s’initia à la peinture sous M. Vervloet, directeur de l’académie, et les vues de villes qu’il exécuta alors firent déjà pressentir la brillante carrière artistique qu’il allait parcourir. Ses études étant terminées à Malines, il se rendit à Anvers, pour se perfectionner à l’académie de cette ville et s’y distingua comme un des plus brillants sujets. Il y fit aussi des intérieurs d’église, tout en s’exerçant cependant au dessin de la figure. En 1830, il quitta sa patrie pour se rendre en Hollande, s’y fit avantageusement connaître ; mais sentant qu’il lui manquait l’étude des anciens maîtres, il visita, à cette fin, en 1832 et 1834, l’Italie, la France, etc., et revint avec une ample moisson d’esquisses et de croquis à Amsterdam, où il se fixa définitivement. Il n’avait pas encore adopté de spécialité ; il choisit alors le tableau d’intérieur, dans lequel il excella et qu’il traita avec un goût, une délicatesse et un fini remarquables. Les tableaux de genre qu’il nous a laissés attestent l’esprit d’observation ; son coloris est ferme, son pinceau large et moelleux, ses compositions sont bien ordonnancées. Il s’occupa aussi du portrait et nous pouvons en mentionner deux de grandeur naturelle, supérieurement peints, qui se conservent dans sa famille à Malines. Il exposa, en 1835, à Amsterdam, la Religieuse, et, en 1839, le Joueur de guitare. Ces deux tableaux, dit Immerseel, font partie, ainsi que d’autres, de la collection de M. Rothaan ; M. Ancher en possède aussi quelques-uns. Sa dernière toile : La mort de Saint-Antoine, se trouve à l’église Moses en Aaron, à Amsterdam ; c’est son chef-d’œuvre. Les productions de Van Beveren, très-recherchées et estimées en Hollande, sont rares en Belgique. Son talent fut hautement apprécié en Hollande. Ses œuvres, dit un biographe néerlandais, transmettront son nom aux générations futures. L’Institut royal néerlandais s’était empressé de l’appeler dans son sein, et le nomma correspondant dans la quatrième classe, nomination approuvée par arrêté royal du 22 avril 1850 ; il était déjà, depuis 1837, membre de l’Académie royale des beaux-arts d’Amsterdam. Malheureusement, notre artiste ne jouit pas longtemps de cette haute distinction ; un cancer de l’estomac l’enleva en peu de jours ; il succomba dans la force de son talent, à peine âgé de quarante et un ans. M. Kramm possède le portrait de Van Beveren, dessiné par G. Craeyvanger.

Aug. Vander Meersch.

Immerzeel, Levens der Kunstschilders. — Kramm, Levens der Kunstschilders. — Siret, Dictionnaire des Peintres. — Notes inédites. — Eendragt, 1850, p. 42.