Aller au contenu

Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BLANSTRAIN, Guillaume

La bibliothèque libre.
◄  Tome 1 Tome 2 Tome 3  ►



BLANSTRAIN (Guillaume), orfévre, ciseleur et graveur de sceaux, à Audenarde, y florissait dès la première moitié du xvie siècle. On n’a de notions ni sur l’année de sa naissance, ni sur la date de sa mort. On sait seulement, par les documents communaux d’Audenarde, qu’il existait encore en 1592. Il devait être alors presque nonagénaire, puisqu’il avait déjà commencé sa carrière professionnelle en 1524. Il appartenait à une famille qui de temps immémorial exerça l’orfévrerie en cette ville ; son père, Jean Blanstrain y travailla de 1499 à 1520 ; il est cité dans les documents officiels. Guillaume Blanstrain exécuta en 1524 un sceau pour la communauté de l’hôpital de Notre-Dame de Sion, à Audenarde ; en 1532-1534 il grava les armoiries de la ville sur un écusson d’argent, offert par le magistrat aux rhétoriciens de Tournai ; en 1544, il confectionna deux plats d’argent ornés de l’image de sainte Walburge, en émaillure ; en 1549 et 1550, les fabriciens de l’église de Sainte-Walburge lui confièrent la gravure des coins de deux méreaux en plomb, l’un pour servir de jeton de présence aux saluts du Saint-Sacrement et de Notre-Dame, l’autre pour le payement des chantres à la grande messe et aux vêpres exécutées en musique. Le second méreau, frappé au millésime de 1551, et dont un exemplaire, unique peut-être, est parvenu jusqu’à nous, a été décrit dans la Revue de la numismatique belge, tome Ier, 2° série. Il offre à l’avers : Laboratis… 1551, et, au milieu d’une auréole, le Christ portant sa croix ; au revers, l’écusson armorial d’Audenarde, surmonté de la valeur du méreau : douze deniers, et des deux côtés des lunettes verticalement placées. En 1555, Guillaume Blanstrain grava un nouveau sceau pour l’hôpital de Notre-Dame de Sion.

Quand parut l’édit de Charles-Quint du 13 avril 1551, qui réglementait l’orfévrerie, prescrivant aux orfévres établis dans les localités où il n’existait ni doyens, ni jurés du métier, de soumettre leurs poinçons et leurs travaux au serment de la corporation d’une des cités voisines, Guillaume Blanstrain, alors le seul orfévre d’Audenarde, s’adressa à l’empereur, lui exposant dans sa requête la situation défavorable que lui faisait l’édit impérial. Forcé de soumettre ses ouvrages d’or et d’argent à l’examen et à l’approbation des doyens ou sous-doyens de Gand, il était ainsi astreint à de fréquents déplacements. Cette requête n’eut, et ne pouvait avoir aucun résultat.

On attribue aussi à Guillaume Blanstrain le sceau de l’échevinage et de la bourgeoisie d’Audenarde : cette belle œuvre sigillaire a, en effet, une certaine identité d’exécution avec le méreau de 1551. Le scel scabinal audenardais représente, au milieu, les armes de la ville, surmontées de deux petits lions et accostées de deux dragons ailés. La légende porte : + S. Scabinar et Burgens. Aldenard. Le contre-scel est un chardon, avec la légende : + Clavis : Srgilli : de : Aldenardo.

Edm. De Busscher.

Revue de la numismatique belge, t. I et V, deuxième série (Ed. Van der Straeten).