Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BOECKHOUT, Jean-Joseph VAN

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
◄  Tome 1 Tome 2 Tome 3  ►



BOECKHOUT (Jean-Joseph VAN), publiciste, né à Bruxelles, mort en 1827. Lors de la révolution brabançonne les principes de Van Eupen et de Vander Noot trouvèrent en lui un chaud partisan ; mais son enthousiasme juvénile se modifiant bientôt, il adopta de nouvelles doctrines lorsque les opinions philosophiques qui, à la fin du siècle dernier, dominaient en France, s’infiltrèrent en Belgique. Depuis, il conserva de ses impressions une espèce de défiance à l’égard du catholicisme, sentiment qui se reflète dans tous ses écrits. C’est ainsi qu’en 1814, quand il s’agissait de la réunion de la Belgique à la Hollande, il applaudit immédiatement à cette combinaison politique, le protestantisme qui domine dans ce dernier pays lui paraissant un rempart à opposer aux influences du clergé belge. À cette occasion il rompit le silence qu’il avait gardé jusqu’alors, pour plaider avec énergie les avantages de la réunion projetée et s’opposer aux désirs de ceux qui pouvaient encore songer au retour des vieilles institutions. Il lança dans le public diverses brochures dont l’actualité constitua le principal mérite.

Jusqu’à cette époque Van Boeckhout avait occupé paisiblement les fonctions de chef de division à l’administration du département de la Dyle, puis celles de directeur des prisons dans le même ressort. Mais le zèle qu’il montra en faveur du nouvel état de choses qui se préparaît devait bientôt obtenir sa récompense. Dès que le gouvernement des Pays-Bas se trouva constitué, il fut nommé inspecteur de l’enregistrement et des domaines ; il remplit ces délicates fonctions à la satisfaction de l’administration supérieure : aussi le ministre Falck, qui a laissé tant de bons souvenirs dans notre pays, l’honora-t-il de sa haute bienveillance. On a de Van Boeckhout : 1° Renonciation de la souveraineté des Pays-Bas, faite prétendûment par Vander Noot en faveur de l’empereur d’Autriche. — 2° Lettre de Son Excellence Pierre van Eupen, en son vivant secrétaire général du Congrès Belgique, à Son Excellence Henri Vander Noot, ci-devant père de la patrie. Bruges et Bruxelles, in-8o. — 3° La réunion de la Belgique à la Hollande serait-elle avantageuse ou désavantagueuse ? par A. B. C., Bruxelles, in-8o. Cette brochure qu’on a attribuée à tort, dans le catalogue de Vanden Zande (Anvers, 1834, n° 5453), à un des comtes de Bylandt, suscita une polémique assez vive, à laquelle Vander Noot prit part, du moins nominalement. — 4° Le Réveil d’Épiménide ; l’abbé Van Beughem opposa à cet écrit son Antidote contre le Somnambulisme, facétie assez gaie, qui amusa, bien que le plus grand nombre des rieurs fussent pour Van Boeckhout. Celui-ci commença en 1815 un ouvrage périodique sous le titre de : Les Éphémérides de l’opinion ou observations politiques, philosophiques et littéraires sur les écrits du temps. Bruxelles, in-8o. Il avait pris pour épigraphe : Ni satire ni adulation. On doit rendre cette justice à l’écrivain qu’il resta fidèle à cette devise ; il défend principalement le droit du gouvernement à la haute surveillancede l’instruction, droit que dès le principe on voulait lui contester. On sait que cette question brûlante est une de celles qui ont préparé les événements de 1830. Enfin, le 4 juillet 1820, dans la Société Concordia, à Bruxelles, il prononça un discours qui fut reproduit pages 155-170 des Mengelingen van het genootschap Concordia. Bruxelles, 1820. Ce discours eut un certain retentissement ; malgré une période de près d’un demi-siècle qui s’est écoulée depuis sa publication, maint progressiste de notre époque ne le désavouerait pas encore.

Aug. Vander Meersch.