Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BORLUUT, Baudouin II, Baudouin III et Gerelm ou Gerlin

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BORLUUT, Baudouin II, Baudouin III et Gerelm ou Gerlin




BORLUUT (Baudouin II), quarantième abbé de Saint-Bavon, était fils de Baudouin advocatus ecclesiæ, avoué de la même abbaye, charge importante que l’on ne confiait qu’aux hommes les plus considérables du pays. En 1223, Baudouin Borluut fut élevé à la dignité abbatiale. Sous son administration, le monastère de Saint-Bavon acquit de grandes richesses; de nombreuses constructions, dont les vestiges subsistent encore, s’élevèrent et plusieurs priviléges lui furent accordés par le pajie Innocent IV. Baudouin II introduisit l’usage de se servir dans les chartes données au nom de l’abbé, de la formule : permissione divina abbas S. Bavonis. Après une glorieuse et utile gestion de vingt-sept années, dit l’auteur de l’Histoire de l’abbaye de Saint-Bavon, Baudouin mourut le 13 juillet 1251 et fut inhumé dans l’église de l’abbaye, derrière le maitre-autel, supra presbyterium.

Borluut (Baudouin III), cinquante-deuxième abbé de Saint-Bavon, était fils de Gerlin et de Marguerite Schrycken. Il fut sacré solennellement le deuxième dimanche après Pâques en 1350, après avoir rempli pendant plusieurs années la charge de prieur du monastère. Sanderus ne mentionne pas cet abbé, mais il figure dans un manuscrit généalogique de la fin du XVIe siècle, qui dit que le testament de Jean Borluut, frère de cet abbé, portait que celui-ci mourut en 1374. Cette date ne concorde pas avec celle que l’auteur de l’Histoire de l’abbaye de Saint- Bavon assigne à la mort de cet abbé, puisque l’abbé Jean III, qui succéda à Baudouin III, fut sacré vers la fin de l’année 1352.

Borluut (Gerelm ou Gerlin), quarante-septième abbé de Saint-Bavon, était fils de Jean et de Heilzoeta et petit-neveu de l’abbé Baudouin; il fut sacré en 1320 et mourut le 16 juin 1338, après avoir gouverné l’abbaye pendant dix-huit ans. Il fonda plusieurs chapellenies, agrandit considérablement les domaines du monastère, vit accroître les prérogatives dont il jouissait et défendit énergiquement ses droits contre le roi de France et le comte de Flandre. Les archives de la province possèdent une charte de cet abbé où le sceau de Baudouin Borluut était appendu et dont le chevalier Diericx a donné la gravure. Depuis lors ce sceau a disparu, et il est permis de croire que l’auteur des Mémoires sur la ville de Gand a été le dernier savant qui ait vu cette charte non mutilée.

Kervyn de Volkaersbeke.

Sanderus, Flandria illustrata, t. I, lib. iv, f° 301. — De Smet, Recueil de chroniques de Flandre, t. I, pp. 449, 450 et 451. — Baron de Saint-Genois, Histoire des avoueries. — A. van Lokeren, Histoire de l’abbaye de Saint-Bavon, p. 96 et suiv., 118 et suiv. et 175 et suiv. — Kervyn de Volkaersbeke, Histoire généalogique et héraldique de quelques familles de Flandre. — Diericx, Mémoires sur la ville de Gand, t. II, p. 502.