Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BOUCQUEAU, Jean-Baptiste

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BOUCQUEAU (Jean-Baptiste), jurisconsulte, écrivain, né à Wavre, le 25 septembre 1747, mort le 25 juillet 1822. Après avoir fait ses humanités chez les Récollets de sa ville natale, il continua ses études à l’Université de Louvain et fut proclamé primus au concours de philosophie en 1765, triomphe qui était alors célébré pompeusement. Après avoir obtenu le bonnet de docteur en droit, il se fixa à Bruxelles, où il acquit bientôt une grande vogue; il finit même par être considéré au barreau comme un adversaire redoutable, tant il puisait habilement des ressources dans l’arsenal de la chicane. Sa réputation grandit surtout par le gain d’une cause mémorable : il s’agissait du serment de fidélité à la République, qu’on exigeait des prêtres catholiques; il prouva que la loi du 7 vendémiaire an iv, sur la police intérieure du culte, était inopérante en Belgique, vu qu’elle était antérieure à la réunion de ce pays à la République française, réunion qui ne fut décrétée que deux jours plus tard. C’est à cette occasion qu’il publia: 1° Mémoire pour les Ministres du culte catholique en la commune de Bruxelles, contre le citoyen accusateur public. 13 prairial an v. Bruxelles, in-8o. — 2° Consultation pour le citoyen De Hase, curé à Bruxelles, contre le commissaire du pouvoir exécutif près le tribunal criminel de la Dyle. Bruxelles, 1797, vol. in-8o. Il se fit également connaître, mais moins heureusement, par un ouvrage bizarre, portant pour titre : Essai sur l’application du chapitre vii du prophète Daniel à la Révolution française, ou motif nouveau de crédibilité, fourni par la Révolution française sur la divinité de l’Écriture Sainte. Bruxelles, imp. en 1802, 185 pages, avec lettre-dédicace au général Bonaparte (18 floréal an x). L’auteur prétend démontrer que la conquête de la Lombardie, la paix de Luneville et le Concordat ont été prédits par Daniel, dont les prophéties avaient acquis au peuple français le droit formel d’être appelé la grande nation. Boucqueau découvre aussi dans le texte biblique l’annonce de la dignité héréditaire d’empereur pour Napoléon, et trouve de l’analogie entre le voyage de Pie VII à Paris et les prédictions sacrées. Il fit part de ces idées au Pape dans une longue lettre, publiée seulement en 1805. Le but véritable de l’auteur, bien moins absurde que sa singulière argumentation, fut atteint; en effet, son travail d’adulation obtint une récompense, il valut à son fils Philippe, encore fort jeune, les fonctions de préfet à Coblentz. Boucqueau mourut à Dieghem, près de Vilvorde, dans sa maison de campagne, le 25 juillet 1822 et non en 1802, comme le disent, par erreur, quelques biographes.

Aug. Vander Meersch.

Biographie générale des Belges. — Galerie historique des contemporains. — Michaud, Biographie universelle, t. LIX. — Pinchart, Notice biographique. — Biographie générale, publiée par Didot.