Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BOURGOGNE, Antoine-François DE

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BOURGOGNE, Antoine-François DE



BOURGOGNE (Antoine-François DE), ou BOURGOIGNE, écrivain ecclésiastique, né à Gand, le 2 août 1632, mort le 14 avril 1676. Ce théologien érudit et éloquent descendait, par bâtardise, de l’illustre maison de Bourgogne ; en effet, son père, capitaine de cavalerie, était fils du grand bâtard ; sa mère se nommait Anne Rodriguez d’Evora. Après avoir fait ses humanités au collége des Jésuites de Gand et sa philosophie à Louvain, il voyagea en Bourgogne, passa ensuite un an et demi à Rome et autant de temps à la cour impériale. Il était sur le point d’embrasser la carrière des armes, quand le sort en décida autrement. L’horreur que lui causa la vue des cadavres de deux de ses compagnons tués en duel, le dégoûta du monde ; il résolut alors d’entrer en religion, et choisit la Compagnie de Jésus, dont son oncle Antoine (voir sa notice) avait fait partie autrefois. Il y entra le 14 mai 1655 et s’y engagea ensuite par la profession des quatre vœux. Avide d’études et doué d’une aptitude particulière au travail, il ne tarda pas à se faire remarquer par ses connaissances étendues ; devenu docteur théologien, ses supérieurs le chargèrent d’enseigner la théologie morale, puis la scolastique dans leur collége de Louvain, chaire qu’il occupa pendant huit ans, avec grande distinction. On sait que les jésuites enseignaient publiquement dans ce collége et qu’ils avaient beaucoup d’auditeurs, soit des divers ordres religieux, soit des séculiers. Le père De Bourgogne n’avait que quarante-trois ans quand il mourut. Il s’est fait connaître par un traité de la pénitence, qu’il avait dicté à ses auditeurs, et dont on tira quantité de copies. Un imprimeur de Mayence en acquit une et en publia un extrait sous le titre de : Praxis solida et per Ecclesiam communissima et retinendi peccata. Moguntiæ, 1675, in-12. On voit que ce titre est opposé au Methodus remittendi et retinendi peccata de Huygens, ouvrage par lequel ce docteur enseignait une morale trop rigide ; celui de Bourgogne est publié sans nom d’auteur, mais il reste certain qu’il est de lui.

Aug. Vander Meersch.

Paquot, Mémoires litéraires, t. IX, p. 19. — Piron, Levensbeschryvingen.