Biographie nationale de Belgique/Tome 3/BRITON, Jean
BRITON (Jean). Les biographes en général font descendre ce personnage d’une famille anglaise, établie à Bruges, dès le XIVe siècle. Jean se donne le titre de bourgeois de Bruges dans les vers suivants, imprimés, sinon par lui, au moins par son aide, à la fin d’une brochure de soixante pages, intitulée : C’est-cy la coppie de deux grans tableaus esquels tout le contenu de ce livre est en escript qui son atachiez au dehors du cœur de l’église de Notre-Dame de Terewane, etc.
Aspice presentis scripture gracia que sit.
Confer opus opere. Spectetur codive codex.
Respice quam munde, quam tersen quamque decore
Imprimit hec sivis Brugensis Brito Johannes,
Inveniens artem nullo monstrante mirandam;
Instrumenta quoque non minus laude stupenda.
Le contenu de ces six vers a été discuté par MM. Van Praet, Mercier, Lambinet, Goethals et d’autres. Les uns ont prétendu que Briton était écrivain calligraphe, les autres qu’il était imprimeur. Sans vouloir entrer dans le fond de cette discussion, nous croyons pouvoir avancer que Briton était imprimeur à Bruges, où il faisait partie de la corporation des librairies, qu’il a cru pouvoir se vanter d’avoir perfectionné l’imprimerie en inventant des lettres, ou peut être à l’aide d’une machine (inveniens artem... mirandam) donnant plus de netteté aux caractères.
Dans les anciens comptes de la Gilde de Saint-Jean-Baptiste, ou des Printers, à Bruges, on rencontre plusieurs fois le nom de Jean Briton, ou Britoen, de 1455 à 1483. Il n’est plus question de lui après cette date.