Biographie nationale de Belgique/Tome 3/CAÏMO, Jean-Robert-Guislain

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CAÏMO, Jean-Robert-Guislain



CAÏMO (Jean-Robert-Guislain), seizième évêque de Bruges, né à Bruxelles, le 21 avril 1711, mort dans sa ville épiscopale le 22 décembre 1774. Sa famille appartenait à la noblesse d’épée et la carrière de son père, déjà lieutenant-colonel, promettait d’être brillante, quand il mourut dans un âge peu avancé, au moment où il venait d’être nommé commandant de place à Damme. Élevé par une mère foncièrement chrétienne, le jeune orphelin apprit de bonne heure qu’une naissance distinguée oblige à une vie exemplaire. Il fit avec honneur ses humanités dans sa ville natale, puis commença son cours de théologie sous Charles Daelman, et après la mort de ce docteur célèbre, sous Noël Dubois, régent de la Faculté. A peine eut-il obtenu le grade de licencié, qu’il dut à sa science, autant qu’à sa conduite, d’être appelé à la chaire de catéchisme et à la présidence du collége de Sainte-Anne. Admis au doctorat en 1743, il fut honoré peu après du titre de régent de la Faculté et investi à plusieurs reprises du rectorat de l’Université. Son caractère conciliant, son savoir, ses vertus sacerdotales portèrent son nom jusqu’à Vienne et l’impératrice-reine le désigna pour l’évêché de Bruges, vacant par le décès de Mgr de Chastillon. Le 6 juin 1754, le cardinal Thomas-Philippe d’Alsace, assisté des évêques de Gand et d’Ypres, le sacra dans sa chapelle archiépiscopale et le 30 du même mois, le nouveau prélat fit son entrée dans Bruges avec le cérémonial accoutumé. Laissant à sa vieille mère l’administration de sa maison, il se dévoua tout entier à ses devoirs de pasteur et se fit réellement tout à tous. Le catéchisme de la province, souvent réimprimé avec peu de soin, fourmillait de fautes. M. Caïmo en procura une édition très-correcte et prescrivit à son clergé de l’expliquer tant aux adultes qu’aux enfants. Lui-même annonçait souvent la parole sainte aux fidèles avec une éloquence persuasive. De graves abus existaient dans l’administration des biens d’église, le prélat prit les mesures les plus efficaces pour remédier au mal et en prévenir le retour. L’importante ville d’Ostende n’avait pas encore d’hôpital, les soins assidus et surtout les libéralités de M. Caïmo parvinrent en peu de temps à la doter d’un établissement si nécessaire. Comme il avait célébré au commencement de son épiscopat le jubilé millénaire de saint Boniface dans l’église de Notre-Dame à Bruges, il présida, en 1767, au fameux jubilé de saint Macaire à Gand. Toujours fidèle à sa devise : Candide et fideliter, le pieux évêque menait une vie simple et frugale, il maintenait par ses exemples, autant que par ses paroles, la concorde parmi ses administrés. Aussi fut-il universellement regretté et un monument fut construit, pour perpétuer sa mémoire, dans l’ancienne cathédrale de Saint-Donat ; mais la vieille basilique étant tombée sous le marteau révolutionnaire, ce mausolée fut démoli. Plus tard, cependant, on parvint à en restaurer les parties principales et on le voit aujourd’hui dans la nouvelle cathédrale de Saint-Sauveur.

J.-J. De Smet.

Nècrologie latine du vicariat. Histoire des évêques de Bruges, p. 76.