Biographie nationale de Belgique/Tome 3/CATERS, Guillaume-André DE

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CATERS (Guillaume-André DE), homme de guerre et administrateur, né à Anvers le 30 novembre 1773, mort dans la même ville en 1859, embrassa d’abord la carrière des armes et s’enrôla, le 29 juillet 1793, à Namur, dans le régiment autrichien de chevau-légers de Kinski, où il fut admis en qualité de cadet. On était à une époque de guerre ; la Belgique venait de subir l’invasion française, mais la victoire de Neerwinden, remportée par l’archiduc Charles, avait délivré momentanément le pays de la tyrannie et du brigandage des Jacobins. La nation avait eu tellement à souffrir des rapines et des exactions des proconsuls français qu’elle considérait comme un bonheur inespéré le rétablissement du gouvernement autrichien ; aussi une foule de jeunes gens entrèrent-ils dans les rangs de l’armée autrichienne qui, poursuivant le cours des succès obtenus à Aldenhoven et à Neerwinden, était entrée en France à son tour, avait pris le camp de Famars et investissait Valenciennes. Ce fut sous les murs de cette place qu’arriva, dès le lendemain de son enrôlement, le jeune De Caters. Il assista à toutes les affaires, combats et batailles qui eurent lieu pendant les années suivantes, et toujours il se fit remarquer par son intrépidité et son intelligence. En 1796, la veille de la bataille de Wurtzbourg, étant sous-officier et chef d’un détachement de tirailleurs, il se distingua par un fait d’armes qui lui fit décerner la médaille d’honneur, distinction instituée récemment par l’empereur pour récompenser les actes de courage devant l’ennemi, des sous-officiers et soldats, l’ordre de Marie-Thérèse ne pouvant être conféré qu’aux officiers. De Caters devint sous-lieutenant en décembre 1798, se distingua de nouveau pendant la campagne de 1799 et, l’année suivante, à la bataille d’Engen. Pendant la retraite qui suivit cette affaire malheureuse pour les armes autrichiennes, De Caters montra sans cesse une bravoure au-dessus de tout éloge ; il s’offrit spontanément pour se rendre en parlementaire auprès du général Ney afin de solliciter un armistice, expédition des plus périlleuses, puisqu’il fallait traverser les lignes de feu des deux armées en présence. Après la paix d’Amiens, il donna sa démission du service d’Autriche et revint dans sa patrie. Il fut nommé, peu de temps après, administrateur des hospices et commandant en second de la garde d’honneur du premier consul, avec le rang de chef d’escadron. En 1809, le préfet ayant fait appel à son dévouement, De Caters accepta le commandement de la garde bourgeoise. L’empereur récompensa ses services par l’étoile de la Légion d’honneur (15 mai 1810). En 1811, il fut nommé membre du Conseil communal d’Anvers et en 1813, lors de l’organisation des gardes communales, il devint chef de la légion départementale des Deux-Nèthes. Cette nomination fut suivie de celle de colonel, commandant le deuxième régiment d’Anvers qu’il organisa immédiatement en vue d’une mobilisation qui ne devait guère tarder. Ce corps partit, en effet, d’Anvers le 16 novembre et se rendit à Gorcum. De Caters contribua à la défense de cette place qui dut finir par capituler (4 février 1814), faute de subsistances. Après la première abdication de Napoléon, les gardes nationales se trouvèrent licenciées et De Caters rentra dans la vie civile. Il fut nommé, le 11 novembre 1814, membre du Conseil municipal d’Anvers, et le 9 août 1815, colonel de la garde bourgeoise. Quelques mois plus tard, le roi Guillaume l’appela à faire partie de la première chambre des états généraux. De Caters ne cessa plus de s’occuper dès lors des intérêts de sa ville natale et de la province d’Anvers dans les fonctions d’échevin, de membre du Conseil provincial et de la Députation permanente, enfin de bourgmestre qu’il conserva jusqu’à la révolution de 1830. Ce fut en reconnaissance de ses services que le roi des Pays-Bas lui conféra, en 1843, le grade de commandeur du Lion néerlandais, ordre dont il était déjà chevalier depuis 1828.

Général Guillaume.

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