Biographie universelle ancienne et moderne/1re éd., 1811/Thénard aîné (Etienne-Ant.)

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THÉNARD aîné (Etienne-Ant.), fils de la précédente, débuta à la Comédie-Française dans les rôles de valets ; ce qui était pour lui une tâche-difficile, venant après les Préville, les Dugazon, les Larochelle, etc. Il y réussit néanmoins ; le public lui donna de grands encouragements et l’administration le seconda de son mieux, tant se faisait sentir le besoin d’un comique qui doublât Dugazon et Dazincourt. Sa mère lui fut aussi d’un grand secours, et ne voulut pas être témoin d’un échec pareil à celui de son frère (Auguste), lequel avait débuté sans succès l’année précédente. En 1806, Thénard aîné jouait les premiers comiques à Lyon, où il fut très-bien accueilli, à ce point que les Lyonnais redoutaient que le théâtre de Paris ne le leur enlevât, ce qui arriva au commencement de 1807. Appelé en effet à Paris, il y débuta, de nouveau le 3 nov. suivant par le rôle de Pasquin, dans le Dissipateur. Il avait alors vingt-huit ans. Sa figure manquait de mobilité; mais son organe, la distinction de son jeu, le firent parfaitement accueillir. Il se montra ensuite plus avantageusement encore dans le rôle de Desmazures de la Fausse Agnés. A l’époque de ses débuts, Dazincourt et Dugazon vivaient encore ; mais l’âge arrivait, et ils aidèrent franchement à l’engagement d’un comique qui devait leur succéder. Thénard fut donc engagé et, en 1809, il se trouva chef d’emploi des valets, remplaçant Dugazon et Dazincourt. En 1810 il fut reçu sociétaire et, en moins de deux ans, son talent se fortifia tellement qu’il surpassa tous ses rivaux. Son jeu avait gagné une animation, un comique remarquable et de très bon goût, ne hasardant pas de charges blâmables. Acteur studieux, et fort laborieux, doué d’une très grande mémoire il était toujours prêt, sachant par cœur tout son Molière et les autres maîtres de la scène. C’était un Figaro aussi pétillant que rusé Mascarille. il mourut à Paris, en octobre 1825, jouissant de sa pensisn de retraite, et emportant les regrets de la société, à laquelle il avait appartenu. — Son frère (Auguste), qu’on surnommait Coco Thénard, qui n’avait point réussi à son début, comme nous l’avons dit, joua ensuite sur plusieurs théâtres de Paris, et notamment à celui de l’Impératrice, où il eut quelque succès. — Sa sœur, Mlle Thénard, n’a pas cessé d’être pensionnaire et une actrice très remarquable du Théâtre-Français. — Son fils s’est fait remarquer à l’0péra-Comique, dans les rôles de jeunes premiers, autrement dit : Ellevious. Bon musicien, il chantait avec goût, et jouait la comédie avec une distinction remarquable. Il quitta Paris, vers 1833, pour le théâtre de Bruxelles, où il était aussi fort goûté ; et il est mort dans cette ville. Z.


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