Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/CORNEILLE (Saint) pape

La bibliothèque libre.
Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 9 page 223

CORNEILLE (Saint) pape


CORNEILLE (Saint), élu pape en juin 250 ou seize mois après la mort de St. Fabien, était Romain de naissance, et avait déjà gouverné l’Eglise pendant la vacance occasionnée par la-persécution de l’empereur Dèce. Une pureté virginale, une retenue et une fermeté singulières caractérisaient St. Corneille, qui n’avait ni désiré ni demandé aucune dignité, et à qui il fallut faire violence pour lui conférer l’épiscopat. Cette grande vertu fut mise à de grandes épreuves. Il eut un ennemi acharné dans la personne de Novatien, qui se déclara contre son élection. Cet homme, disciple et sectateur du prêtre Novat (voy. NOVATIEN et NOVAT), excita un mouvement contre St. Corneille, se fit élire en sa place, et mérita ainsi le premier le titre d’antipape. Le schisme ne fut pas de longue durée ; mais la persécution contre les chrétiens s’étant renouvelée sous l’empereur Gallus, successeur de Dèce, St. Corneille fut banni à Centumcelles, aujourd’hui Civita-Vecchia, où il finit sa vie, le 14 septembre 252, dans les souffrances du bannissement ou de la prison, ce qui l’a fait mettre au nombre des martyrs. Il mourut après avoir occupé le saint-siège pendant 1 an, 5 mois et 10 jours. On connaît deux lettres de ce pape, parmi celles de St. Cyprien et dans les Epist. Rom. Pont, de D. Constant, Paris, in-fol. Il y a aussi dans la Bibliotheca Patrum une lettre attribuée à St. Corneille, adressée à Lupicinus, évèque de Vienne ; mais elle n’est pas de ce pape, non plus que les deux qui se trouvent sous son nom dans les décrétales. (Voy. les Annales de Baronius et les Mémoires de Tillemont, t. 5.)

D-s.