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Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/FABRICIUS (Jean-Albert)

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 13 page 299 à 302

FABRICIUS (Jean-Albert)


FABRICIUS (Jean-Albert), le plus savant, le plus fécond et le plus utile des bibliographes, naquit à Leipsick le 11 novembre 1668. Il perdit sa mère en 1674, et cinq ans après, le 9 janvier 1679, son père, Werner Fabricius, directeur de la musique dans l’église St-Paul à Leipsick, né à Itzehoe dans le Holstein le 10 avril 1633, auteur lui-même de deux ouvrages allemands et des Deliciœ harmonicœ, in-4o. Jean-Albert avait commencé ses études sous son père, qui, en mourant, le recommanda à Valentin Alberti. Il étudia cinq ans sous Wenceslaz Buhl, puis sous J.-S. Herrichen. Il fut, en 1684, envoyé à Quedlinbourg pour y étudier sous Samuel Schmidt. Dès cette époque il faisait ses délices des Adversaria de Barthius. Lorsqu’il vit, en 1687, le premier volume du Polyhistor de Morhof, il sentit augmenter le vif désir qu’il avait déjà de s’adonner aux lettres. Revenu à Leipsick en 1686, il fut la même année reçu bachelier en philosophie, et le 26 janvier 1688 maître dans la même faculté ; ce fut peu après qu’il publia son premier ouvrage formant une feuille in-4o. Il donna quelques autres opuscules et étudia quelque temps la médecine, qu’il abandonna pour la théologie. Il alla à Hambourg en 1695, et se proposait d’entreprendre quelques voyages, quand il apprit que les frais de son éducation avaient absorbé son petit patrimoine, et même le constituaient débiteur de son tuteur. Il resta donc à Hambourg, où J.-Fr. Mayer le retint en qualité de son bibliothécaire. Il alla en Suède avec son patron en 1696, puis revint à Hambourg, où il concourut pour la chaire de logique et de métaphysique ; les suffrages se partagèrent entre Fabricius et Sébastien Edzardi, l’un de ses concurrents ; on eut recours au sort, qui décida en faveur d’Edzardi ; mais en 1699 Fabricius succéda à Vincent Placcius dans la chaire d’éloquence et de philosophie pratique. Il prit ensuite à Kiel le bonnet de docteur en théologie. De 1692 à 1697 il avait prêché régulièrement tous les mercredis. Dès l’instant qu’il fut nommé professeur il en remplit dignement les fonctions ; pendant les dix premières années il y consacra dix heures par jour ; dans les dix suivantes, huit ou neuf heures, puis sept ou huit ; ce ne fut qu’après trente ans de professorat que, sentant ses forces diminuer, il se réduisit à quatre et cinq heures par jour. J.-Fr. Mayer étant venu s’établir à Griefswald, fit offrir, en 1701, la chaire de théologie en cette ville à Fabricius, qui la refusa pour cause de santé. Il avait, en 1708, accepté la place de professeur en théologie, en logique et en métaphysique, et se disposait à aller en prendre possession, lorsque le sénat de Hambourg le retint en ajoutant à sa charge de professeur celle de recteur de l’école de St-Jean, qu’occupait son beau-père, Schultz, que Fabricius était bien aise d’aider dans ses fonctions. Schultz mourut en 1709, et Fabricius se vit encore, pendant deux années, chargé du rectorat. En 1719, le landgrave de Hesse-Cassel lui fit des offres tellement avantageuses, que Fabricius était sur le point de les accepter. Cette fois encore les magistrats surent retenir le savant parmi eux, en augmentant son traitement de deux cents écus. Fabricius refusa d’écouter les propositions qu’on lui fit depuis pour l’attirer à Wittenberg. Il mourut à Hambourg le 30 mars 1736. Cinq mois auparavant il avait perdu sa femme, dont il avait eu trois enfants ; savoir : un fils mort en bas âge, Catherine Dorothée, qui épousa Jean Dieteric Evers, docteur en droit ; et Jeanne-Frédérique, épouse de H.-S. Reimar. Outre le temps qu’il consacrait à remplir ses fonctions de professeur, Fabricius en employait encore à sa correspondance, qui était très étendue, et à recevoir les visites des étrangers ; mais il était si laborieux qu’il est l’auteur d’un très grand nombre d’ouvrages. Niceron, d’après Reimar, en donne la liste, qu’il porte à 128, en y comprenant, il est vrai, ceux dont il n’est qu’éditeur ou même collaborateur ; parmi les uns et les autres, il suffira d’indiquer les plus remarquables et les principaux :

1e Scriptorum recentiorum Decas, Hambourg, 1688, in-4o de 8 pages, dans lequel il juge avec beaucoup de liberté dix auteurs de son temps (D.-S. Morhof, Chr. Cellarius, H. Witten, Chr. Thomassius, S. Salden, Abr. Berkelius, Servat Galleus, J. Tollius, S.-M. König, Chr. Eybenius). Cet ouvrage fut attaqué par une Epistola sinceri veridici ad candidum philaletham, Lubeck, 1689 ; et Fabricius répliqua par sa Defensio Decadis, in-4o, sans date ; 2e Decas decadum sive plagiariorum et pseudonymorum centuria, 1689, in-4o, ouvrage érudit, mais sans tables ; c’est le seul que l’auteur ait publié sous le nom de Faber ; Bibliotheca latina, sive notitia auctorum veterum latinorum quorumcumque scripta ad nos pervenerunt, Hambourg, 1697, in-8o ; Londres, 1705, in-8o, avec quelques additions en petit nombre et quelquefois fautives ; Hambourg, 1708, in-8o ; quoique divisée en livrés et en chapitres, cette édition n’est pas plus recherchée que les précédentes, dont on fait peu de cas ; réimprimée avec un supplément en cinquième édition, Hambourg, 1721-22, vol. in-8o ; édition estimée, mais incommode, parce que les tomes 2 et 5 renferment les suppléments et corrections au 1er, et à laquelle on. doit préférer celle de Venise, 1728, 2 vol. in-4o, qui a l’avantage de contenir les additions et suppléments reportés à leur place, mais qui a l’inconvénient des fautes et des omissions de Fabricius, et par-dessus le mauvais ordre primitif du livre. Ces défauts ne se trouvent pas dans l’édition de la Bibliotheca latina, donnée par J.-A. Ernesti à Leipsick, 1773, vol. in-8o. Le nouvel éditeur a tellement amélioré l’ouvrage, qu’il en a fait un ouvrage nouveau il en a changé l’ordre, ou plutôt il y en a mis ; il a supprimé différents opuscules dont Fabricius avait grossi inutilement son travail, tels que la Rhétorique d’Aurelius Cornelius Celsus ; mais c’est surtout à compléter l’indication des éditions de chaque auteur qu’il a porté ses soins. L’ouvrage de Fabricius est divisé en quatre livres : 1° des écrivains avant Tibère ; 2° des écrivains depuis Tibère jusqu’aux Antonins ; 5° depuis les Antonins jusqu’à la corruption de la langue latine ; le 4e livre est consacré aux fragments et aux collections des anciens écrivains latins. Ernesti a conservé cette division ; mais dans le 3e livre il a supprimé : 1e l’article sur Sidonius Apollinaris, qui se trouvait à la suite de celui de Symmaque ; 2e l’article Boece, qui était à la suite de celui de Martianus Capella ; 3e tout le chapitre 16, consacré à Cassiodore ; 4e tout le chapitre 17, consacré à Jornandès. Malgré ces retranchements, cependant, le troisième livre a dans l’édition d’Ernesti dix-sept chapitres, comme dans les précédentes, parce que du chapitre 12 consacré à Ammien Marcellin, à Végèce et à Macrobe, le nouvel éditeur a fait ses chapitres 12, 13 et 14, dont chacun ne contient qu’un auteur. Dans le quatrième livre Ernesti a retranché le chapitre 2, De poetis christianis, et le chapitre 5, De scriptoribus antiquis christianis. Il a fait des additions et des suppressions au chapitre De variis monumentis antiquis, a réuni les deux chapitres De auctoribus linguœ latinœ et De grammaticis à Putschio editis en un seul, qu’au moyen d’une petite addition préliminaire il a divisé en trois sections, et a fait des changements considérables aux chapitres consacrés aux jurisconsultes. Il a supprimé le chapitre De scriptis quibusdam suppositis, et a plus que doublé la nomenclature des imprimeurs célèbres, qui compose le dernier chapitre de ce quatrième livre. Les suppressions faites par Ernesti aux livres 3 et 4 de la Bibliotheca latina ne devaient être que des transpositions ; elles portent, comme on l’a pu remarquer, sur les auteurs chrétiens ; or, Ernesti devait consacrer à ces auteurs son quatrième volume, qui n’a pas paru.

4° Bibliotheca graeca, sive notitia scriptorum veterum grœcorum quorumcumque monumenta integra aut fragmenta edita extant, tum plerorum que e manuscript, ac deperditis, Hambourg, vol. in-4o ; le premier volume a été réimprimé en 1708 et en 1718 ; et l’on préfère cette dernière réimpression, où il y a quelques augmentations. Tous les autres volumes, sans exception, ont été aussi réimprimés, soit du vivant de l’auteur, soit après sa mort, mais sans changements notables du moins. La Bibliotheca grœca est le plus important de tous les ouvrages de l’auteur ; elle lui a mérité de la part de Needham le surnom de Maximus antiquœ eruditionis thesaurus ; et de la part de Heumann, celui de Museum Grœciœ. Elle est divisée en six livres qui sont subdivisés en chapitres : le 1er livre traite des écrivains avant Homère, le 2e des écrivains depuis Homère jusqu’à Platon ; le 3e depuis Platon jusqu’à Jésus-Christ ; le 4e depuis Jésus-Christ jusqu’à Constantin ; le 5e depuis Constantin jusqu’à la prise de Constantinople, en 1455 ; enfin le 6e livre comprend les collections de canons, les jurisconsultes et les médecins grecs. L’ouvrage manque quelquefois d’ordre, défaut que la méthode de travailler qu’avait adoptée Fabricius rendait inévitable ; aussitôt qu’il avait de quoi former un volume, il le livrait à l’impression. Aussi au milieu d’un livre voit-on quelquefois des index des premiers chapitres du même livre ; l’auteur a mis, soit au milieu de ces livres, soit à la fin, tantôt des fragments inédits d’auteurs grecs, tantôt des dissertations entières, déjà imprimées, d’écrivains modernes. Cette confusion est réparée jusqu’à un certain point par la table du dernier volume et, malgré ces imperfections, la Bibliotheca grœca est un livre très remarquable. Une nouvelle édition en a été donnée par M. J.-C. Harles à Hambourg, et années suivantes, in-4o, Fabricius avait souvent mal observé la chronologie, et quelquefois parlait du même auteur en plusieurs endroits. M. Harles, en corrigeant ces fautes, a aussi remis à la place qu’ils devaient occuper, les index, tables et autres morceaux. Il a supprimé les opuscules ou fragments que Fabricius avait insérés dans son livre, et dont il a été fait depuis de bonnes éditions. Il a ajouté les suppléments inédits qu’avait laissés Fabricius lui-même, et ceux de Ch.-Aug. Heumann. Le nouvel éditeur a indiqué non-seulement les éditions nouvelles des auteurs grecs, mais encore leurs traductions dans les langues de l’Europe. Dans le programme de son édition, il donne les noms des savants qui lui ont envoyé ou promis des matériaux et des notes. Ce sont MM. Grimer., pour les médecins ; Richter, pour les jurisconsultes ; Scharfenberg, pour les interprètes du V. T. ; Henke, pour les auteurs ecclésiastiques ; Zeune, Jaeger, Krohn, Roth, et Lengnich, qui non-seulement a fourni ses propres notes, mais encore celles de Wernsdorf. L’éditeur a eu soin de mettre au haut de chaque page le rapport de l’ancienne édition ; ce qui donne la facilité de trouver sur-le-champ les renvois faits à la première édition. Dans un travail tel que celui qu’a entrepris M. Harles, les erreurs (ne fût-ce que les fautes typographiques) sont inévitables ; mais elles sont plus que compensées par les améliorations et les additions qui, toutes les fois que cela a été possible, sont renfermées entre deux crochets.

5e Centuria Fabriciorum scriptis clarorum qui jam diem suum obierunt, 1705, in-8o. Il publia une seconde centurie en 1727, et en avait préparé deux autres. L’auteur a admis dans ses centuries non-seulement les personnages dont le nom de famille est Fabricius, et ceux dont Fabricius n’est que le prénom, mais encore les auteurs dont le nom, d’une langue quelconque, se traduit ou peut se traduire par les mots de Fabricius ou de Faber. Ainsi il a donné place dans ses centuries à Fabricio Campolini, Véronais, à le Fèvre de la Boderie (Fabricius Boderianus], à N. G. Fabri de Peiresc (N. C. Fabricius de Peiresc), à Gui du Faur Pibrac (Fabricius Pibracius), aux Schmid, dont le nom signifie en allemand forgeron ou maréchal, etc. En général, ce sont des sommaires ou des résumés, et même quelquefois de simples notes ; un très petit nombre d’articles offrent des détails curieux.

6e Bibliotheca antiquaria, sive introductio in notitiam scriptorum qui antiquitates hebraicas, grœcas, romanas et christianas scriptis illustrarunt, 1713, in-4o ; 1726, in-4o, 3e édition, d’après un manuscrit de l’auteur, donnée par P. Schaffshausen, Hambourg, 1760, in-4o. L’éditeur a complété l’ouvrage en y ajoutant l’indication de ce qui avait paru depuis la mort de Fabricius.

7e Centifolium lutheranum, sive notitia litteraria scriptorum omnis generis de B. D. Luthero, 1728, in-8o ; 2e partie, 1730, in-8o ;

8e Conspectus thesauri litterarii in Italia, prœmissam habens prœter alla, notitiam diariorum Italiœ litterariorum thesaurorumque ac corporum historicorum et academiarum, 1730, in-8o ;

9e Delectus argumentorum et syllabus scriptorum qui veritatem religionis christianœ adversus atheos, epicureos, deistas seu naturalistas, idololatras, judoeos et muhammedanos lucubrationibus suis asseruerunt, 1721, in-4o. Il avait déjà donné un essai de cet ouvrage dans le tome 7e de sa Bibliotheca grœca.

10e Salutaris lux Evangelii toti orli per divinam gratiam exorïens, sive notitia historico-chronologica, litteraria et geographica propagatorum per orbem totum christianorum sacrorum, 1751, in-4o. L’ouvrage est divisé en cinquante chapitres ; l’auteur commence par rapporter les prophéties, les préceptes et les témoignages de tous les livres saints ; il rapporte ensuite les témoignages des auteurs sacrés et profanes, juifs ou chrétiens, concernant la propagation de l’Évangile ; il parle ensuite de tout ce qui concerne la religion chrétienne dans ses commencements, les apôtres, les églises qu’ils ont fondées, les apologistes et les détracteurs de la religion, la vie et les mœurs des chrétiens, les empereurs qui ont protégé et propagé le christianisme ; il passe ensuite au progrès de cette religion dans les différents pays, en Italie, en Espagne, en Portugal, dans les Gaules, en Angleterre, en Suisse, en Hongrie, Bohême, Pologne, Moravie et Danemarck ; un chapitre est consacré aux croisades, un autre aux ordres religieux, un à la congrégation De propaganda fide, plusieurs aux missions dans les Indes, en Perse, en Arménie, en Chine, au Japon, en Tartarie, dans le royaume du Prêtre-Jean, en Asie, en Afrique, en Amérique. Fabricius indique les auteurs qui ont traité des matières qui font le sujet de chaque chapitre. L’ouvrage entier est terminé par un Index alphabeticus episcopatuum christianorum per totum orbem ; cet index est beaucoup plus ample, que celui que l’auteur avait déjà donné dans le tome 12 de sa Bibliotheca grœca ; 11° Hydrothéologie (en allemand), 1731, in-4o, traduit en français (par le docteur Burnand), sous le titre de Théologie de l’eau, ou Essai sur la bonté de Dieu, etc., la Haye, 1741, in-8o ;

12° Bibliotheca latina mediœ et infinœ latinitatis, 1754-56, 5 vol. in-8o. Elle est rangée par ordre alphabétique des noms et prénoms des écrivains. L’auteur tomba malade pendant l’impression du 5e volume, et mourut laissant l’ouvrage incomplet au mot Pogge. Chr. Schoettgen entreprit, en 1738, à la sollicitation de J. Chr. Wolf, de continuer et d’achever l’ouvrage, et donna en effet, en 1746, un sixième volume contenant le reste de la lettre P, et les autres lettres jusques et y compris la lettre Z. Fabricius n’avait laissé que quelques notes sur des feuilles volantes, qui furent communiquées à Schoettgen par Reimar, mais qui étaient si peu de chose, qu’elles ne dispensèrent pas le continuateur de faire un travail et des lectures aussi considérables que s’il eût eu l’ouvrage entier à refaire. Pendant que Schoettgen s’occupait de la préface de son volume, il apprit, par le Journal des Savants (sept. 1745), que l’abbé Laurent Mehus, Florentin, avait aussi projeté d’achever la Bibliotheca mediœ œtatis, avec des suppléments. Il ne paraît pas que ce projet ait eu de suite ; mais J. D. Mansi a donné, à Padoue (1754, 6 petits vol. in-4o), une réimpression du travail de J, A. Fabricius et de Schoettgen ; il a fait des additions à quelques articles, et a ajouté des articles entiers. Ces additions sont désignées par un astérisque. Mansi ne s’est pas contenté de suppléer les omissions, il a fait disparaître les doubles emplois ; il est remarquable que Mansi, habitant l’Italie, ne fasse aucune mention de l’édition projetée par L. Mehus.

Les éditions que Fabricius a données d’un grand nombre d’ouvrages, auxquels il a ajouté des préfaces et des notes, suffiraient seules pour lui mériter un rang distingué dans la république des lettres. Les ouvrages dont Fabricius n’a été qu’éditeur, et qui méritent le plus d’attention, sont :

1° Vincentii Placcii theatrum anonymorum et pseudonymorum, Hambourg, vol. in-fol. À la suite de Placcius et de Deckherr voy. DECKHERR), J. A. Fabricius a fait réimprimer le traité de Fr. Geisler : De mutationum nomine et anonymis scriptoribus, et la lettre de J. F. Mayer, intitulée : Epistolica disserlatio qua anonymorum et pseudonymorum. Farrago obiter indicatnr. Jean Fabricius, au tome 3 de son Historia bibliothecae Fabricianœ, p. 159-171, donne des corrections et additions pour les deux volumes publiés par J. Albert Fabricius ;

2e Joannis Mabillonii iter germanicum, et Joannis Launoii de scholis celebribus a Carolo Magno et post Carolum Magnum in Occidente instauratis liber, 1717, in-8o (voy. MABILLON) ;

3e Anselmi Bandurii Bibliotheca nummaria, 1719, in-4o, avec des notes (voy. BANDURI) ;

4e Danielis Georgii Morhofii polyhistor litterarius philosophicus et practicus cum accessionibus Joannis Frikii et Joannis Molleri, 1752, 2 vol. in-4o. La première édition complète de cet ouvrage parut en 1707, in-4o, par les soins de J. Moller, qui l’avait achevé ; ce fut le même Moller qui donna, en la seconde édition avec quelques corrections. Fabricius en donna la troisième édition en n’y fit d’autre augmentation qu’une préface dans laquelle est une notice (en 50 pages) des journaux littéraires. Enfin l’édition de 1747, due aux soins de J. J. Schwab, n’a avec celle de 1732 d’autre différence que celle qui se trouve dans cette notice de journaux que le nouvel éditeur a augmentée d’environ 280 articles ;

5e Bibliotheca ecclesiastica, 1718, in-fol. Fabricius a donné sous ce titre un recueil de plusieurs auteurs qui ont écrit sur les écrivains ecclésiastiques, savoir : St-Jérôme avec l’ancienne version grecque et les notes de plusieurs savants ; Genuade de Marseille ; Isidore de Séville, Ildefonse de Tolède ; Honorius d’Autun ; Sigebert de Gemblours ; Henri de Gand ; l’anonyme de Perpière ; Diacre de Viris illustribus monasterii Casinensis ; Trithème, et l’Auctuarium de Lemire ;

6e Codex apocryphus Novi Testamenti collectus, castigatus, testimoniisque, censuris et animadversionibus illustratus, 1703, 2 vol. in-8o ; 1719, 5 vol. in-8o, contenant les pièces apocryphes qui concernent Jésus-Christ et les apôtres ;

7e Codex pseudepigraphus Veteris Testamenti collectus, castigatus, testimoniisque, censuris et animadversïonibus illustratus, 1713, in-8o, 1722, 2 vol. (voy. aussi ALLACCI, COLOMIES, A. DUCHESNE, D. DURAND, FENELON, S. HIPPOLYTE, LAMBECIUS, SEXTUS EMPIRICUS, G. J. VOSSIUS).

Il avait projeté une édition d’Eunape et une de Dion Cassius ; les notes qu’il a laissées sur ce dernier auteur ont servi pour l’édition qui a paru en 1750. On a imprimé les trois premières feuilles d’Eunape, in-8o ; mais la lenteur de l’imprimeur dégoûta Fabricius, qui n’acheva pas son travail (voy. L B. CARPZOV, t. 7, p. 189). H. S. Reimar, gendre de Fabricius, a donné De vita et scriptis Joannis Alberti Fabricii commentarius, Hambourg, 1737, in-8o, avec le portrait de Fabricius. L’ouvrage de Reimar a été la source où Niceron, Chauffepié, etc., ont puise les articles qu’ils ont consacrés à Fabricius. Dans le premier volume de la première édition de la Bibliotheca grœca on trouve un portrait de J. A. Fabricius, mais il ne ressemble pas à celui qu’on voit en tête de l’ouvrage de Reimar. Il y a aussi un fort beau portrait de Fabricius au-devant du Dion Cassius de Reimar.

A―B―T.