Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/HOFFMANN (Jean-Jacques)

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Texte établi par Michaud, A. Thoisnier Desplaces (Tome 19p. 503).

HOFFMANN (Jean-Jacques), philologue, naquit à Bâle en 1635. Son père, professeur en droit à l’Académie de cette ville, lui inspira de bonne heure le goût du travail, et le dirigea dans ses premières études. Le jeune, Hoffmann fit ses cours de philosophie et de théologie avec beaucoup de distinction, et fut promu au saint ministère. La faiblesse de sa santé ne lui permettant pas de suivre cette carrière, il se consacra à l’enseignement et après avoir donné pendant plusieurs années des leçons particulières, il fut pourvu, en 1667 de la chaire de grec à l’Académie : il obtint celle d’histoire en 1683, la remplit avec un zèle infatigable, et mourut de marasme le 10 mai 1706, sans avoir jamais quitté sa patrie. Le plus connu de tous ses ouvrages est le Lexicon universale, historico-geographico-chronologico-poetico-phîlologicum, Bâle, 1677, 2 vol. in-fol., supplément, 1683, vol. Ce livre eut peu de succès dans le principe. Hoffmann, ne pouvant déterminer son libraire à en donner une seconde édition avant que la première fût écoulée, traita avec Hackius, qui en publia une nouvelle (Leyde, 1698, 4 vol. in-fol),


dans laquelle les suppléments furent refondus et augmentés. Le libraire de Bale, éprouvant par là une perte considérable, poursuivit Hoffmann, qui lui promit, pour le dédommager, de lui abandonner le profit d’une troisième édition qu’il projetait mais elle n’a point paru. Ce dictionnaire est rédigé sur un plan très étendu ; mais presque toutes les parties laissent beaucoup à désirer. Les articles de géographie ancienne passent pour les meilleurs. Le titre du livre annonce les diverses synonymies des noms géographiques tirés de vingt langues différentes. Les articles d’histoire sont superficiels et inexacts. L’auteur ne laisse échapper aucune occasion de déclamer contre la religion catholique et contre la France. On a encore d’Hoffmann : 1° Des Thèses en très grand nombre, mais sur des matières peu intéressantes ; 2° un recueil de vers (Poëmata), Bale, 1684, in-12 ; 3° Epitome metrica historiœ universalis civilis et sacras ab orbe condito, ibid., 1686, in-12. Les vers sont médiocres. Chaque pièce est suivie d’une explication en prose ; 4° Historia paparum, 1 687, vol. in-12 : elle est écrite avec peu de modération ; 5° Deux Mémoires dans les Miscellanea Berolinensia.

W—s.