Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/PASCAL-VALLONGUE (Joseph-Secret)

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Texte établi par Michaud, A. Thoisnier Desplaces (Tome 32p. 212-213).

PASCAL-VALLONGUE (Joseph-Secret), général de brigade dans l’arme du génie, naquit à Sauve (département du Gard) le 14 avril 1763. Dans le cours de la révolution, il passa du génie des ponts et chaussées dans le génie militaire, et fit toutes les campagnes du Nord et d’Italie. Le commandement des îles de la Grèce lui fut confié après la paix d’Udine. On l’en retira pour l’expédition d’Égypte. Fait prisonnier au combat d’Aboukir, il revenait en France sur sa parole, avec quarante-cinq autres officiers ; mais le vaisseau qui les portait ayant relâché à Syphante, ils furent livrés aux Turcs par le capitaine, chargés de fers, envoyés à Constantinople et enfermés dans les prisons du bagne. Son talent pour la poésie, qu’il n’avait cultivée que comme un amusement, lui fut singulièrement utile en cette occasion. Une épître en vers, qu’il adressa à l’ambassadrice d’Angleterre à la Porte, pour l’intéresser à son sort et à celui de ses compagnons d’infortune, toucha cette femme sensible, belle-sœur de sir Sidney Smith, qui était alors en grand crédit à la cour ottomane et qui obtint facilement leur liberté. Le poëte captif avait trouvé au bagne une centaine de Français, restes mutilés de 400 braves qui avaient succombé sous l’effort de 11,000 Turcs, au combat de Nicopoli, en Épire, le 23 octobre 1798. Il a publié la relation de cette affaire et des horribles traitements qu’éprouvèrent de la part des vainqueurs ceux qui furent assez malheureux pour conserver la vie. Quand la guerre se fut rallumée, après la paix d’Amiens, Pascal-Vallongue, qui avait recouvré par ce traité le droit de reprendre les armes, servit de nouveau avec distinction en Allemagne et en Italie. À Ulm, il eut l’honorable mission de recevoir les drapeaux que l’armée vaincue s’était soumise à déposer aux pieds du vainqueur. Après la victoire d’Austerlitz, il alla commander le génie au siège de Gaëte, où il fut tué le 17 juin 1806. Les troupes consacrèrent un monument à sa mémoire aussitôt quelles furent entrées dans la place, quatre jours après sa mort, et le chef du gouvernement napolitain à cette époque lui en fit ériger un autre, sculpté par Canova, et sur lequel fut placée par ses ordres l’inscription la plus honorable. Le général Vallongue a fourni des articles aux six premiers volumes du Mémorial topographique et militaire, dressé au dépôt de la guerre, collection estimée et fort importante. On regrette que ce travail n’ait pas été continué depuis sa mort. Il n’en a paru que cinq cahiers in-8o. V. S. L.