Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/RACAGNI (le père Joseph-Marie)

La bibliothèque libre.
Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 35 page 24

RACAGNI (le père Joseph-Marie)


RACAGNI (le père Joseph-Marie), physicien italien, né en 1741 à la Tarazza. dans la province de Voghera, suivit de bonne heure sa vocation pour l’état ecclésiastique, et entra en 1768 dans le collège des barnabites de Monza. L’étude de la théologie ne l’empêcha pas de se livrer à celle des sciences exactes qu’il apprit du P. Canterzani, habile mathématicien. Racagni fit tant de progrès dans la physique et les mathématiques que, jeune encore, il fut destiné à les enseigner dans les écoles de St-Alexandre à Milan. Le célèbre abbé Frizi, professeur de mathématiques supérieures, le proposa comme capable de remplir sa chaire pendant ses voyages. Enfin on le nomma professeur ordinaire de physique dans les écoles de Bréra. Racagni a professé pendant trente ans avec zèle et succès ; il se distinguait par sa facilité, par sa précision et par son amour pour les sciences ; aussi a-t-il forme plusieurs élèves distingués. C’est par ses soins que le cabinet de physique de Bréra se trouve riche d’instruments. En 1790 il fit des voyages à Vienne, en Hongrie et à Naples, pour connaître les plus savants physiciens de ces pays ; il obtint l’estime des personnages les plus illustres, tels que le cardinal d’Herzan, le comte Esterhazy, le chevalier Hamilton, et surtout le comte de Firmian. Racagni fut nommé en 1801 l’un des quarante de la société italienne, et en 1812 membre de l’institut italien. On a de lui la Théorie des fluides, imprimée en 1779, où il traite des fluides en général, et en particulier de l’eau, de l’air, de l’électricité, etc. En 1807, il publia à Milan un mémoire sur les translations, où il examine les différentes formules proposées par Prony, Fossembroni et Bezout. On trouve un autre mémoire inséré dans les Actes de la société italienne (t. 18, p. 139). L’auteur y parle de quelques conducteurs électriques frappés par la foudre ; et, sans contester l’efficacité des paratonnerres, il donne la raison pour laquelle ils ne remplissent pas toujours leur destination. Dans un mémoire sur les propriétés des nombres, il entreprend de généraliser la théorie de Kromp.

Les sciences exactes fut doivent encore d’autres services, notamment les expériences qu’il fit avec le P. Pino, son collègue, sur le bélier hydraulique, dont il chercha un des premiers à expliquer les singuliers phénomènes. Religieux, tolérant, Racagni fut généralement estimé au milieu des agitations politiques de son temps. Il mourut le 5 mars 1822. Toujours utile pendant sa vie, il voulut l’être encore après sa mort, et légua un prix annuel de deux mille francs pour celui des élèves des sciences physiques qui s’y distinguerait le plus. Le cinquième volume des Mémoires de l’institut du royaume lombard-vénitien (Milan, 1838, in-4o) contient un mémoire posthume de Racagni ; il a pour titre Sopra i sistemi, etc. (Sur les systèmes de Franklin et de Symmer concernant l’électricité).
Z.