Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/SAXE-COBOURG (Frédéric-Josias, prince de)

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 38 page nnn

SAXE-COBOURG (Frédéric-Josias, prince de)


SAXE-COBOURG (Frédéric-Josias, prince de), feld-maréchal au service d’Autriche, naquit en

1737. Il était fils du duc François de Saxe-Cobourg-Saatfeld, et fit ses premières armes avec quelque distinction dans la guerre de sept ans. On ne le vit commander en chef que dans la coalition formée en 1787 contre les Turcs par l’empereur Joseph II et l’impératrice Catherine II. Le prince de Cobourg, pressé par l’armée du grand vizir en Valachie, se trouvait dans une position fort critique, lorsque Souwaroff accourut à son secours et gagna sur les Ottomans la bataille de Martinesti (22 septembre 1789). La révolution française ne tarda pas à fournir au prince de Cobourg l’occasion de jouer un rôle plus éclatant. Les Français ayant conquis la Belgique en 1792, il fut envoyé avec une puissante armée pour les en expulser. Dès le 1er  mars 1793, il ouvrit la campagne par le passage de la Roer et le combat d’Aldenhoven, où il surprit l’armée française (voy. DAMPIERRE). Il fit aussitôt lever le siège de Maëstricht, et, le 18 du même mois, il gagna la bataille de Nerwinde, après laquelle Dumouriez entra en négociation avec lui, et les hostilités cessèrent pendant quelques jours. Lorsqu’elles furent reprises, le prince battit encore les républicains à Famars et s’empara successivement de Condé, de Valenciennes, du Quesnoi et de Landrecies. Il avait formé l’investissement de Maubeuge, et le siège allait commencer ; mais son armée, affaiblie par le départ des troupes anglaises qui étaient allées attaquer Dunkerque, ne put lutter plus longtemps contre les Français (voy. PICHEGRU). Ce premier échec fut le signal de beaucoup d’autres. La droite de l’immense ligne des Autrichiens étant tournée par l’invasion des républicains dans la West-Flandre et menacée à sa gauche par la prise de Charleroi, le prince de Cobourg sentit la nécessité de se replier jusque sur la Meuse et enfin jusque sur le Rhin. Il ne fit un déploiement de colonnes à Fleurus que pour couvrir la retraite de son artillerie et de ses bagages ; mais il n’y eut des deux côtés que les ailes d’engagées, et la perte fut à peu près nulle de part et d’autre. Une fois rentré en Allemagne, le prince de Saxe-Cobourg retomba dans une sorte d’obscurité. Depuis longtemps il passait pour mort, lorsque l’on apprit qu’il n’avait cessé de vivre qu’en 1815, à l’âge de 78 ans. Il avait dû une partie de sa célébrité à l’acharnement puéril que mirent les révolutionnaires de France à lui attribuer, ainsi qu’au fameux ministre anglais, tous les complots et tous les événements qui menaçaient leur existence. On se souviendra longtemps encore du cri de Pitt et Cobourg.

S-v-s.