Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/TAI-TSOUNG

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 40 page 581

TAI-TSOUNG


TAI - TSOUNG, empereur de la Chine, succéda, l’an 977, à son frère Taï-tsou, fondateur de la dynastie des Song, et qui, pendant un règne de dix-sept années, avait affermi sa puissance et amélioré le sort des peuples, en favorisant, par des lois sages, l’agriculture, le commerce et les arts. Le nouvel empereur se concilia l’estime et l’affection de ses sujets par le respect qu’il montra pour la mémoire de Confucius ; il se hâta de renouveler l’édit qui déclarait exempts d’impôts les descendants du sage législateur de la Chine, et accrut les privilèges dont ils avaient joui jusqu’en 954. Taï-tsoung étouffa, presque sans peine, la révolte du prince de Han ; mais il ne fut pas aussi heureux dans son dessein de s’opposer aux excursions des Tartares de Leno. La guerre qu’il leur fit, entremêlée de revers et de succès, l’occupa presque sans relâche. Jamais prince n’aima plus tendrement sa mère. Quand ses loisirs le lui permettaient, il examinait lui-même ce qu’on devait servir, le matin et le soir, à la table de l’impératrice. Dans la dernière maladie de cette princesse, il ne quitta son chevet, ni le jour ni la nuit ; et le chagrin que lui causa la mort de cette mère chérie affaiblit beaucoup sa santé. Plusieurs années après, ayant été conduit, dans un voyage, au palais de Tong-tcheou, il changea de couleur en l’apercevant, et dit à ses officiers : « C’est ici que ma mère a prodigué tant de soins et de caresses à mon enfance; et maintenant ma reconnaissance n’a plus de chemin pour arriver jusqu’à elle. » En prononçant ces derniers mots, sa voix s’éteignit et des larmes inondèrent son visage ( Mémoires sur les Chinois, t. 4, p. 254). Taï-tsoung protégea les lettres. Savant lui-même, il s’était fait une bibliothèque composée de quatre-vingt mille volumes (Descript. de la Chine, par Duhalde, t. 1er. ) Il changea l’ancienne division de l’empire, qu’il partagea en quinze provinces, et mourut, en 997, à l’âge de cinquante-neuf ans. Les historiens chinois s’accordent à louer le discernement de Taï-Tsoung, son équité, et la sagesse avec laquelle il distribuait les récompenses et les châtiments. Voy. THAÏ-TSOUNG.

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