Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/WODHULL (Michael)

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Lefebvre-Cauchy
Texte établi par Michaud, A. Thoisnier Desplaces (Tome 45p. 1-2).

WODHULL (Michael), littérateur anglais, né en 1740 à Thenford, en Northamptonshire, reçut la première instruction à Twyford, en Buckinghamshire, et fit ses études à l’école de Winchester et à l’université d’Oxford. La mort de son père le rendit de bonne heure possesseur d’une fortune considérable, qui lui permit de se livrer presque uniquement a son goût pour la culture des lettres, ainsi que pour l’acquisition des livres précieux et rares. Il publia, à divers intervalles, des poëmes qui respirent en général des sentiments nobles et élevés, particulièrement l’Egalité du genre humain, 1765, qui reparut avec des améliorations, en 1798, in-8°. Mais il est plus généralement connu comme traducteur, en vers anglais, de toutes les tragédies et fragments qui restent d’Euripide. Cette traduction parut pour la première fois en 1782, 4 vol. in-8°, et a été réimprimée depuis en 3 volumes de même format. Le traducteur a donné la préférence au vers blanc, comme étant le mieux adapté au dialogue ; et il a rendu presque tous les chœurs dans des odes pindariques. Quel que soit le mérite de ce travail, la traduction du même tragique, par Robert Potter, qui fut imprimée presque en même temps, est plus estimée. Wodhull profita d’un court intervalle de paix pour venir, en 1803, dans la capitale de la France, visiter les grandes bibliothèques qu’elle renferme. Il fut un des Anglais que le chef du gouvernement français retint alors prisonniers. On le mit ensuite en liberté, par égard pour son âge ; mais Wodhull ne rentra dans son pays qu’accablé d’infirmités. En 1804, il corrigea et réunit les poésies qu’il avait données au public séparément, et en forma, sous le titre de Poëmes divers (Miscellaneous poems), un volume in-8°, orné de son portrait et destiné à ses amis. Outre l’Egalité du genre humain, on trouve dans ce volume, entre autres productions, cinq odes et treize épîtres adressées à différents amis. L’auteur n’y a pas admis une Ode à la critique, composée dans sa jeunesse et dirigée contre le mérite littéraire de Thomas Warton ; mais celui-ci, pour se donner sans doute le plaisir d’une petite vengeance, a pris soin de conserver cet opuscule peu estimable, en l’insérant dans le recueil intitulé le Saucisson d’Oxford. Wodhull est mort dans son lieu natal. le 10 novembre 1816. On a rendu hommage à ses vertus, et surtout à sa bienfaisance sans faste. Après avoir donné un grand nombre de ses livres, il en a encore laissé plus de quatre mille, qui étaient, pour la plupart, des premières éditions et des monuments de l’imprimerie naissante. L.