Bonheur manqué/III

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Paul Ollendorff (p. 4-5).
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III


Janv.
après une lecture
de Th. Gautier.


Ils étaient tous les deux de race gibeline,
L’un et l’autre venaient des pays violents ;
Ce n’était qu’un joueur obscur de mandoline,
            Mais ses yeux étaient insolents.

Il lui semblait parfois qu’il l’avait rencontrée
Dans les siècles passés, et qu’elle avait souri ;
Alors comme aujourd’hui, d’une guimpe serrée
            Sortait ce visage amaigri.


Au temps du vieux Boccace et des patriciennes,
Peut-être qu’à Florence un soir elle daigna
Poser très longuement ses lèvres sur les siennes,
            Dans un palais de l’Orcagna.