Bouquets et prières/Solitude

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SOLITUDE.


Ô mes rêves ! mes prières !
Ô mes ailes pour les cieux !
Quand les deux mains sur les yeux,
J’allumais sous mes paupières
Mille tableaux enflammés,
Tissus de rouges étoiles,
Comme elles courent aux voiles,
Par l’incendie allumés !


Où sont, où sont tous les anges
Qui descendaient dans nos fleurs,
Pour les teindre des couleurs
De leurs fluides phalanges :
Qui légers et triomphans,
Riaient au-dessus de terre
Et de chants pleins de mystère,
Berçaient les petits enfans ?

Timbre du temps, voix touchante !
À l’heure où le riche dort,
Laissez-lui les rêves d’or,
À moi le travail qui chante :
Sonnez, voix du temps, sonnez,
Puisque dans ma solitude,
Pour m’éveiller à l’étude,
C’est vous seule qui venez !