Bourses de voyage (1903)/XIII

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Bourses de voyage
Première partie
Magasin d’Éducation et de Récréation, Tome XVII et XVIII, 1903



XIII
L’aviso « Essex » .

Vers quatre heures du soir, un cri retentit, jeté par Tony Renault.

Ce cri ne fut point celui de : Terre ! mais celui de : Navire !

Par bâbord devant, à une distance de cinq ou six milles, une fumée se montrait dans l’ouest au-dessus de l’horizon.

Un steamer venait à contre-bord de l’Alert, et, assurément, il marchait grande vitesse. Une demi-heure après, sa coque était visible, et, une demi-heure ensuite, il ne se trouvait qu’à un quart de mille par le travers de l’Alert.

Les passagers, réunis sur la dunette, échangeaient leurs observations.

« C’est un navire de l’État… disait l’un.

— Comme tu dis… répondait l’autre, puisqu’une flamme se déroule en tête de son grand mât…

— Et, de plus, un anglais… reprenait celui-ci.

— Qui se nomme l’Essex », ajoutait celui-là.

De fait, à l’aide de la lorgnette, on pouvait lire ce nom sur le tableau d’arrière, au moment où le bâtiment évoluait.

« Tiens !… s’écria Tony Renault, je parie qu’il manœuvre pour nous accoster ! »

Et il semblait bien que ce fût l’intention de l’Essex, aviso de cinq à six cents tonnes, qui venait de hisser son pavillon.

Harry Markel ni les autres ne se méprirent à ce sujet. Nul doute, l’Essex voulait communiquer avec l’Alert et continuait à se rapprocher sous petite vapeur.

Les transes que ces misérables éprouvèrent, on les devine, on les comprend. N’était-il pas possible que, depuis quelques jours, une dépêche fût arrivée dans une des Antilles anglaises ; que, d’une façon ou d’une autre, on eût connaissance de ce qui s’était passé à Queenstown avant le départ de l’Alert, sa prise par la bande Markel, le massacre du capitaine Paxton et de ses hommes, que l’Essex eût été envoyé pour s’emparer de ces malfaiteurs ?…

Et pourtant, toute réflexion faite, non ! cela ne pouvait être. Comment, Harry Markel, qui certainement n’aurait pas plus épargné les passagers qu’il n’avait épargné l’équipage du capitaine Paxton, aurait fait route pour les Antilles ?… Il eut poussé l’audace jusqu’à conduire l’Alert à destination au lieu de s’enfuir ?… Une telle imprudence était inadmissible.

Cependant Harry Markel attendait avec plus de sang-froid que John Carpenter et Corty. Si le commandant de l’Essex entrait en communication avec lui, il verrait. Du reste, l’aviso avait stoppé à quelques encâblures seulement, et, sur un signal qui fut envoyé, l’Alert dut mettre en panne. Les vergues brassées et orientées de manière que le jeu des voiles se contrariât, le trois-mâts demeura à peu près immobile.

Dans tous les cas, puisque l’Essex avait hissé son pavillon, l’Alert dut hisser le sien. Il va de soi que, si Harry Markel n’eût pas voulu obéir aux injonctions qui lui étaient faites par un bâtiment de l’État, il y aurait été contraint. Impossible d’échapper aux poursuites de cet aviso qui avait pour lui la vitesse et la force. Quelques coups de canon eussent en un instant réduit l’Alert à l’impuissance. D’ailleurs, on le répète, Harry Markel n’y songeait point. Si le commandant de l’aviso lui ordonnait de se rendre à son bord, il s’y rendrait.

Quant à M. Patterson, à Louis Clodion, à Roger Hinsdale, à leurs camarades, l’arrivée de l’Essex, l’ordre de communiquer avec le trois-mâts devaient les intéresser au plus haut point.

« Est-ce que ce navire de guerre est envoyé au-devant de l’Alert pour nous prendre à son bord et nous débarquer plus tôt à l’une des Antilles ?… »

Cette réflexion ne pouvait naître que dans un esprit toujours aventureux — tel celui de Roger Hinsdale. Il convient d’ajouter que cette opinion lui fut absolument personnelle.

En ce moment, un des canots de l’Essex ayant été mis à la mer, deux officiers y prirent aussitôt place.

En quelques coups d’aviron, l’embarcation eut accosté.

Les officiers montèrent par l’échelle de tribord, et l’un d’eux dit :

« Le commandant ?…

— Me voici, répondit Harry Markel.

— Vous êtes le capitaine Paxton ?…

— Le capitaine Paxton.

— Et ce navire est bien l’Alert, qui a quitté le port de Queenstown à la date du 30 juin dernier ?…

— À cette date, en effet.

— Ayant comme passagers les lauréats d’Antilian School ?…

— Ici présents », répondit Harry Markel, en montrant sur la dunette M. Patterson et ses compagnons, qui ne perdaient pas un mot de cette conversation.

Les officiers les rejoignirent, suivis d’Harry Markel, et celui qui avait parlé — un lieutenant de la marine britannique, — après avoir répondu à leur salut, s’exprima en ces termes, de ce ton froid et bref qui caractérise l’officier anglais :

« Capitaine Paxton, le commandant de l’Essex est heureux d’avoir rencontré l’Alert, et nous le sommes aussi de vous trouver tous en bonne santé. »

Harry Markel s’inclina, attendant que le lieutenant voulût bien lui faire connaître la raison de sa visite.

« Vous avez eu bonne traversée, demanda l’officier, et le temps a été favorable ?…

— Très favorable, répliqua Harry Markel, à l’exception d’un coup de vent que nous avons attrapé par le travers des Bermudes.

— Et qui vous a retardé ?…

— Nous avons dû tenir la cape pendant quarante-huit heures… »

Le lieutenant se retourna à cet instant vers le groupe des passagers, et, s’adressant au Mentor :

« Monsieur Patterson… d’Antilian School, sans doute ?… dit-il.

— En personne, monsieur l’officier », répondit l’économe, qui salua en développant tout le cérémonial de sa politesse habituelle.

Puis il ajouta :

« J’ai l’honneur de vous présenter mes jeunes compagnons de voyage, en vous priant d’agréer l’assurance de ma très distinguée et très respectueuse considération…

— Signé : Horatio Patterson ! » murmura Tony Renault.

De sympathiques shake hands furent alors échangés avec cette précision automatique spéciale aux poignées de main anglo-saxonnes.

Le lieutenant, revenant alors vers Harry Markel, lui demanda à voir son équipage — ce qui ne laissa pas de paraître très suspect et très inquiétant à John Carpenter. Pourquoi donc cet officier prétendait-il les passer en revue ?…

Toutefois, sur l’ordre d’Harry Markel, il fit monter ses hommes sur le pont, et ceux-ci se rangèrent au pied du grand mât. En dépit des efforts que ces bandits firent pour se donner l’apparence d’honnêtes gens, peut-être les officiers pensèrent-ils qu’ils avaient une mine peu rassurante.

« Vous n’avez que neuf matelots ?… interrogea le lieutenant.

— Neuf, répondit Harry Markel.

— Cependant, nous avions été informés que l’équipage de l’Alert en comprenait dix… sans vous compter, capitaine Paxton… »

Question assez embarrassante, à laquelle Harry Markel évita tout d’abord de répondre, en disant :

« Monsieur l’officier… puis-je savoir pour quel motif j’ai l’honneur de vous avoir à mon bord ?… »

Il était naturel, en somme, que le lieutenant fut questionné à ce sujet, et il répondit :

« Tout simplement l’inquiétude où l’on était, à la Barbade, par suite du retard de l’Alert… Aux Antilles comme en Europe, les familles se sont préoccupées de ce retard. Mrs Kethlen Seymour a fait des démarches auprès du gouverneur, et Son Excellence a expédié l’Essex au-devant de l’Alert. Voilà les seules raisons de notre présence en ces parages, et, je le répète, nous sommes très heureux que nos craintes aient été vaines ! »

Devant ce témoignage d’intérêt et de sympathie, M. Horatio Patterson ne pouvait rester à court. Au nom des jeunes passagers comme au sien, il remercia avec grande dignité et le commandant de l’Essex, et ses officiers, et l’excellente Mrs Kethlen Seymour, et Son Excellence le gouverneur général des Antilles anglaises.

Cependant Harry Markel crut devoir faire remarquer qu’un retard de quarante-huit heures n’aurait pas dû donner lieu à de telles appréhensions et motiver l’envoi de l’aviso.

« Ces inquiétudes étaient justifiées par suite d’une circonstance que je vais vous faire connaître », répondit le lieutenant.

John Carpenter et Corty se regardèrent assez surpris. Peut-être regrettèrent-ils même que Harry Markel eût poussé si loin ses questions.

« C’est bien le 30 juin, dans la soirée, que l’Alert a mis à la voile ?…

— En effet, répondit Harry Markel, qui, d’ailleurs, avait tout son sang-froid. Nous avons levé l’ancre vers sept heures et demie du soir. Une fois dehors, le vent a refusé, et l’Alert est resté encalminé toute la journée du lendemain sous la terre, à la pointe de Roberts-Cove.

— Eh bien, capitaine Paxton, reprit le lieutenant, le lendemain, un cadavre a été retrouvé sur cette partie de la côte où l’avait porté le courant… Or, aux boutons de ses vêtements, on a reconnu que c’était un des matelots de l’Alert. »

John Carpenter et les autres se sentirent pris d’un involontaire frisson. Ce cadavre ne pouvait être que celui d’un des malheureux massacrés la veille, et, sans doute, celui que les passagers aperçurent au mouillage de Roberts-Cove.

Alors le lieutenant de l’Essex de déclarer que les autorités de la Barbade avaient été prévenues de cet incident par dépêche, — d’où légitimes inquiétudes en ne voyant point arriver l’Alert. Puis il ajouta :

« Vous avez donc perdu un de vos hommes, capitaine Paxton ?…

— Oui, monsieur, le matelot Bob… Ce matelot est tombé à la mer, alors que nous étions mouillés à l’anse Farmar, et, malgré toutes les recherches, on n’a pu ni le sauver ni le retrouver. »

Cette explication fut admise sans éveiller aucun soupçon, et indiquait en même temps pourquoi un matelot manquait à l’équipage de l’Alert.

Cependant les passagers durent, à bon droit, s’étonner que cet accident n’eût point été porté à leur connaissance. Quoi ! un des hommes s’était noyé avant leur arrivée à bord, et ils n’en avaient rien su ?…

Mais, à la question que M. Horatio Patterson posa à ce sujet, Harry Markel répondit que, s’il avait caché ce malheur aux jeunes boursiers, c’est qu’il avait tenu à ne point leur laisser prendre la mer sous une impression fâcheuse.

Cette réponse, fort plausible, ne provoqua aucune autre observation.

Il y eut seulement un sentiment de surprise, mêlé d’une certaine émotion, lorsque le lieutenant ajouta :

« La dépêche envoyée de Queenstown à la Barbade mentionnait en outre que le cadavre trouvé sur la côte, — probablement celui du matelot Bob, — avait une blessure en pleine poitrine.

— Une blessure ! » s’écria Louis Clodion, tandis que M. Patterson prenait l’attitude d’un homme qui semble ne plus rien comprendre.

Harry Markel ne voulut point rester sans réponse, et, toujours très maître de lui, il dit :

« C’est de la hune de misaine que le matelot Bob est tombé sur le cabestan, contre lequel il a dû se blesser, et de là il a rebondi à la mer. Aussi n’a-t-il pas pu se soutenir sur l’eau, et voilà pourquoi nos recherches ont été inutiles. »

Explication qui n’aurait pas paru moins admissible que les précédentes, si le lieutenant n’eût complété son information en ces termes :

« La blessure relevée sur le cadavre ne provenait point d’un choc… Elle était due à un coup de coutelas qui avait atteint le cœur ! »

Nouvelles transes, bien naturelles, on en conviendra, chez John Carpenter et ses compagnons. Ils ne savaient plus comment cela allait finir. Est-ce que le commandant de l’Essex avait ordre de saisir l’Alert, de le conduire à la Barbade, où se ferait une enquête qui eût sans doute tourné fort mal pour eux ?… Elle aurait amené la constatation de leur identité… On les aurait reconduits en Angleterre… Cette fois, ils n’eussent pas échappé au châtiment de leurs crimes… Et surtout ils n’auraient pu accomplir celui qu’ils commettraient lorsque l’Alert aurait quitté les parages des Indes occidentales !…

La chance continuait à les favoriser. Harry Markel n’eut pas même à s’expliquer sur le fait du coup de poignard.

En effet, M. Horatio Patterson s’était écrié, en levant les mains au ciel :

« Quoi ! cet infortuné aurait été frappé d’un fer homicide par une main criminelle ?… »

Et, alors, le lieutenant de répondre comme suit :

« La dépêche ajoutait que le matelot avait dû arriver vivant sur la côte, où se trouvait alors une bande de malfaiteurs échappés de la prison de Queenstown… Là, il sera tombé entre leurs mains, et aura été frappé d’un coup de coutelas.

— Mais alors, observa Roger Hinsdale, il s’agit de la bande des pirates de l’Halifax, qui venait de s’évader, lorsque nous sommes arrivés à Queenstown…

— Les misérables !… s’écria Tony Renault. Et ils n’ont pas été repris, monsieur le lieutenant ? …

— D’après les dernières nouvelles, on n’avait pas retrouvé leurs traces, répondit l’officier. Toutefois il n’est pas possible qu’ils aient quitté l’Irlande, et tôt ou tard ils seront arrêtés…

— C’est à désirer, monsieur », déclara Harry Markel, de ce ton calme dont il ne s’était pas départi un seul instant.

Et, lorsque John Carpenter revint vers l’avant avec Corty, il lui dit à voix basse :

« Un maître homme, notre capitaine…

— Oui, répondit Corty, et à suivre partout où il voudra nous mener ! »

Les officiers transmirent à M. Patterson et aux lauréats les compliments dont Mrs Kethlen Seymour les avait chargés. Cette dame se faisait une grande joie de les recevoir, et son vif désir serait de les garder le plus longtemps possible à la Barbade, s’ils voulaient bien ne pas trop s’attarder dans les autres Antilles, où ils étaient impatiemment attendus.

Au nom de ses camarades, Roger Hinsdale répondit en priant les officiers d’offrir à Mrs Kethlen Seymour le témoignage de leur reconnaissance de ce qu’elle avait fait pour Antilian School. Puis M. Horatio Patterson termina l’entrevue par un de ces speechs à la fois abondants et émus dont il avait le secret, et à la fin duquel, par une inadvertance bien rare chez un tel homme, il entremêla un vers d’Horace avec un vers de Virgile.

Les officiers, après avoir pris congé du capitaine et des passagers, furent reconduits à l’échelle et embarquèrent dans leur canot. Mais, avant de démarrer :

« Je pense, capitaine Paxton, dit le lieutenant, que l’Alert sera demain à Saint-Thomas, puisqu’il n’en est plus qu’à une cinquantaine de milles ?…

— Je le pense aussi… répondit Harry Markel.

— Alors nous vous annoncerons par dépêche, dès notre arrivée à la Barbade…

— En vous remerciant, monsieur, et en vous priant de présenter mes devoirs au commandant de l’Essex. »

Le canot poussa du bord, et, en moins d’une minute, il eut franchi la distance qui le séparait de l’aviso.

Harry Markel et les passagers saluèrent alors le commandant, qui se tenait sur la passerelle, et ce salut leur fut rendu.

L’embarcation hissée, des sifflets aigus retentirent, et l’Essex se remit en marche à toute vapeur, cap au sud-ouest. Une heure après, on ne voyait plus que son panache de fumée à l’horizon.

Quant à l’Alert, ses vergues brassées, ses voiles orientées sous l’allure du grand largue, tribord amures, il prit direction sur Saint-Thomas.

Ainsi Harry Markel et ses complices étaient rassurés, en ce qui concernait cette visite de l’Essex. Personne, ni en Angleterre ni aux Antilles, ne soupçonnait qu’ils eussent pu s’enfuir sur un navire, et que ce navire fût précisément l’Alert… Il semblait donc que la chance les suivrait jusqu’au bout !… Ils allaient effrontément parcourir cet archipel, ils seraient reçus avec honneur, ils iraient d’île en île, n’ayant même plus la crainte d’être reconnus, ils achèveraient cette exploration par une dernière relâche à la Barbade, et ce n’est pas la route de l’Europe qu’ils reprendraient alors !… Le lendemain du départ, l’Alert ne serait plus l’Alert… Harry Markel ne serait plus le capitaine Paxton, et il n’aurait plus à bord ni M. Patterson ni aucun de ses jeunes compagnons de voyage !… L’audacieuse entreprise aurait réussi, et c’est en vain que la police rechercherait en Irlande les pirates de l’Halifax !…

Cette dernière partie de la traversée s’effectua dans les conditions les meilleures. Un temps magnifique, sous le souffle constant des alizés, permettait à l’Alert de porter toute sa voilure, même ses bonnettes.

Décidément, M. Horatio Patterson était aguerri. À peine si, parfois, un coup de roulis ou de tangage un peu plus violent lui causait quelque malaise. Il avait même pu réoccuper sa place à table et se débarrasser du noyau de cerise qu’il persistait à garder dans sa bouche.

« Vous avez raison… monsieur, lui répétait Corty. Il n’y a encore que cela contre le mal de mer…

— Je le pense, mon ami, répondait M. Patterson, et, par bonheur, je suis abondamment pourvu de ces noyaux antipélagalgiques, grâce à la prévoyante Mme Patterson. »

La journée s’acheva ainsi. Après avoir éprouvé les impatiences du départ, les jeunes lauréats éprouvaient les impatiences de l’arrivée. Il leur tardait d’avoir mis le pied sur la première île des Antilles.

Du reste, aux approches de l’archipel, des navires assez nombreux, steamers ou voiliers, animaient la mer : ceux qui cherchaient à gagner le golfe du Mexique à travers le détroit de la Floride, et ceux qui en sortaient pour rallier les ports de l’ancien continent. Pour ces jeunes garçons, quelle joie de les signaler, de les croiser, d’échanger des saluts avec les pavillons anglais, américains, français, espagnols, les plus habitués de ces parages !

Avant le coucher du soleil, l’Alert courait sur le dix-septième parallèle, en latitude de Saint-Thomas, dont il n’était plus séparé que par une vingtaine de milles. C’eût été l’affaire de quelques heures.

Mais, non sans raison, Harry Markel ne voulait pas s’aventurer de nuit au milieu du semis d’îlots et d’écueils qui horde les limites de l’archipel, et, par son ordre, John Carpenter dut diminuer la voilure. Le maître d’équipage fit amener les cacatoès, les perroquets, la flèche d’artimon, la brigantine, et l’Alert resta sous ses deux huniers, sa misaine et ses focs.

La nuit ne fut aucunement troublée. La brise avait plutôt calmi, et le soleil, le lendemain, se leva sur un horizon très pur.

Vers neuf heures, on entendit un cri dans les barres du grand mât.

C’était Tony Renault qui criait d’une voix éclatante et joyeuse :

« Terre par tribord devant… terre ! »