Bruges, ses monuments et ses tableaux

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COLLECTION DU DAGUERRÉOTYPE.
TOUR DES HALLES, Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.
BRUGES,
SES
MONUMENTS
ET SES
TABLEAUX.

Daveluy, Éditeur.

BRUGES.
IMPRIMERIE DE DAVELUY, LITHOGRAPHE DU ROI.

1855.



AVIS.




L’étranger qui désire visiter les principaux Monuments de Bruges sans perte de temps, devra régler son itinéraire sur l’ordre que nous avons établi dans la rédaction de cet ouvrage ; il commencera donc par La Halle, en suivant la rue de la Bride, etc., etc.



BRUGES.






I l’on disait à quelque amateur d’antiquités : il existe au monde une grande ville, qui ne ressemble à aucune de celles que vous avez rencontrées dans vos voyages ; une ville dont la physionomie est tout à la fois moderne et antique, élégante et sévère ; une ville qui a joué un grand rôle dans le moyen-âge, et où chaque édifice, chaque habitation, chaque débris de muraille, réveille de précieux souvenirs ; une ville qui, depuis le quinzième siècle, semble avoir été religieusement conservée dans une châsse précieuse, pour reparaître au dix-neuvième, aussi belle, aussi brillante, et avec le même air que dans les plus beaux jours de sa gloire ; l’amateur se récrierait, il ne pourrait croire à l’existence d’une pareille merveille, et pourtant cette merveille existe.

Monuments d’architecture, chefs-d’œuvre de sculpture, tableaux incomparables et tels qu’il n’en existe pas de plus précieux dans les plus belles collections de l’Europe, telles sont les richesses artistiques de Bruges. Mais, après avoir admiré toutes ces beautés, l’étranger désire ordinairement emporter en souvenir un dessin qui lui rappelle ces débris d’un autre âge, une description, qui l’initie à leur histoire. L’album que nous publions aujourd’hui, quoique d’un format modeste, réunit le double avantage d’un texte précis et d’un dessin correct. Puisse-t-il plaire aux nombreux touristes que la renommée de ces merveilles attire dans nos murs. Ce sera notre plus douce récompense.



Grand’Place. — La Halle.




L’étranger qui arrive de la Station, en suivant la rue des Pierres, se trouve à peine à une centaine de pas de la Grand’Place, qu’il est vivement ému du spectacle imposant et pittoresque qui se présente à ses regards. Sur de nombreuses habitations dont les pignons variés découpent leur silhouette sur le bleu du ciel, une tour s’élève majestueuse, et semble, par l’élégance autant que par la grandeur de ses formes, commander l’admiration. Mais l’enthousiasme du touriste est bien plus vif encore, lorsque, arrivé sur la Grand’Place, il la voit se développer dans toutes ses dimensions et planer comme une géante sur le vaste édifice de la Halle, un des plus curieux monuments gothiques que possède la ville de Bruges.

Cette tour qui a 108 mètres de hauteur, était primitivement construite en bois ; mais elle fut détruite par un incendie en 1280 et reconstruite en 1291 ; elle fut à diverses reprises exposée à d’autres sinistres jusqu’en 1741, où elle fut atteinte par la foudre. C’est alors que disparut la flèche en bois qui en ornait le sommet, et qui lui donnait plus d’élévation, sans lui donner plus de grandeur. Elle contient le plus beau et le meilleur carillon de la Belgique. C’est dans les vastes salles de la Halle que se tient annuellement la Foire de Mai.




Place du Bourg.




En quittant la Halle et suivant la rue de la Bride, on arrive sur le Bourg, anciennement château fort et résidence des Comtes de Flandre ; c’est aujourd’hui une belle promenade, l’on remarque le plâtre de la statue de Jean Van Eyck, autrement dit Jean de Bruges, inventeur de la peinture à l’huile. L’original de cette statue, en marbre blanc, exécuté par M. Calloigne, se trouve à l’Académie.

COLLECTION DU DAGUERRÉOTYPE.
VUE DE LA CHAPELLE DU ST SANG à bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

Sur cette place se trouvent la Chapelle de Saint-Basile ou du Saint Sang, l’Hôtel-de-Ville, le Palais de Justice et l’Hôtel du Gouvernement provincial.




La Chapelle du Saint Sang.




Dans le coin de droite du Bourg, à côté de l’Hôtel-de-Ville, se trouve une jolie façade gothique d’un goût exquis, c’est la Chapelle de Saint-Basile ou du Saint Sang, dont plusieurs parties sont de la plus haute et de la plus incontestable antiquité, puisque elles remontent à l’époque où Baudouin, Bras-de-Fer, premier Comte de Flandre, vint s’établir à Bruges, c’est-à-dire à l’an de notre ère 845. Elle se compose de la Chapelle souterraine et de la Chapelle supérieure ; cette dernière fut reconstruite en 1824.

La Chapelle souterraine ou Crypte est une construction gallo-romaine. On y remarque un rétable d’autel, représentant le baptême du Christ, d’un travail barbare. C’est dans cette Crypte que Thierry d’Alsace, quinzième Comte de Flandre, à son retour de la Terre Sainte, déposa le Sang précieux de Notre Seigneur, qui y est encore conservé.

La construction de la façade, dont nous donnons ici la vue, remonte à 1533. Il serait difficile d’imaginer rien de plus svelte et de plus gracieux. C’est une toile d’araignée que le sculpteur a su tisser avec la pierre la plus dure et la plus rebelle au ciseau. Les armes de la ville, celles du Comte de Flandre et l’emblême du pélican, tels sont les sujets qui la décorent. Une tour mauresque s’élève au-dessus de l’édifice, et c’est à la sollicitude artistique de Napoléon que nous devons de l’admirer encore.

Dans la Chapelle supérieure on admire la Châsse du Saint Sang, toute en argent doré, enrichie de pierres précieuses, et exécutée par Jean Crabbe, en 1617.

CHÂSSE DU ST SANG. Daveluy, Lith. du Roi, Bruges.

Les magnifiques verrières qui ornent cette Chapelle sont peintes par M. Pluys, de Malines.

On y remarque aussi plusieurs tableaux remarquables, entre autres : une Descente de Croix, par De Crayer ; le même sujet, traité par Van Oost, père ; un Martyre, par Herregouts ; des Donataires, par Pierre Pourbus, etc.




La Châsse du Saint Sang.




L’auteur de ce magnifique reliquaire, Jean Crabbe, vivait au commencement du dix-septième siècle. C’était un orfèvre plein de mérite, modeste comme la plupart des artistes de cette époque, et animé d’une piété profonde et sincère. Rien ne saurait décrire l’admiration de la foule, quand, le 4 Mai 1617, parut pour la première fois, dans une procession publique, cette Châsse merveilleuse.

Elle méritait bien ces témoignages d’enthousiasme. Jamais l’art de l’orfèvre n’a exécuté un plus gracieux ni plus parfait ensemble. Sous une coupole légère, soutenue par six colonnes délicatement ouvragées, est suspendue la couronne que la bonne et vertueuse Duchesse Marie de Bourgogne portait dans les fêtes et les cérémonies publiques ; le Saint Sang, apporté de Jérusalem à Bruges, par le Comte Thierry d’Alsace, repose sur la base même de ce gracieux édifice, dans un reliquaire dont la forme est celle d’une chapelle.

Toute cette Châsse est d’or et d’argent ; des rubis et des perles sont enchâssés sur toute la surface, et lui donnent un éclat sans exemple.

C’est la piété qui a inspiré ce délicieux ouvrage ; c’est aussi la piété qui en a fait les frais, et les brugeois, en admirant ce chef-d’œuvre, ignorent peut-être qu’ils le doivent à la dévotion de leurs pères, au denier de la veuve et de l’orphelin.




L’Hôtel-de-Ville.




Qui n’a pas été saisi d’admiration en voyant pour la première fois ce monument féérique, dont tous les détails rivalisent de grâce et d’élégance ? Les six tourelles qui s’élancent au-dessus du bâtiment, sont de la coupe la plus pure et la plus flatteuse pour le regard du connaisseur. Les quarante niches placées en encorbellement entre les fenêtres, renfermaient, avant 1792, les statues en pierre, et de grandeur naturelle, de la Vierge et de tous les Comtes et Comtesses de Flandre, depuis Baudouin, Bras-de-Fer, jusqu’à Joseph II. On s’occupe de leur restauration.

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HÔTEL-DE-VILLE de Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

La plus belle salle de l’Hôtel-de-Ville est celle de la Bibliothèque ; elle est de construction ogivale ; on y remarque la belle voûte en bois ; les clefs de ses nervures croisées se terminent en pendentifs richement sculptés et ornés de bas-reliefs représentant les attributs des douze mois de l’année et des sujets bibliques. Ils furent exécutés en 1398.

La Bibliothèque se compose de 11, 500 volumes imprimés et de 600 manuscrits.

L’intérieur de l’Hôtel-de-Ville contient plusieurs tableaux remarquables.




Cheminée de la Salle d’Audience des
Magistrats du Franc.




Longtemps indécise sur le sens, l’origine et la destination de ce monument, l’imagination des archéologues a pu se fixer enfin, grâce aux découvertes récentes faites aux archives de la province, par un employé laborieux et modeste, M. Coene, auquel nous restituons ici toute cette gloire. D’après ces découvertes, il est évident qu’il faut abandonner toutes les hypothèses qui faisaient de ce morceau de sculpture autre chose qu’une cheminée. Guyot De Beaugrant, de Malines, et Lancelot Blondeel, architecte et peintre de Bruges, y mirent la première main en 1529.

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CHEMINÉE DU FRANC de Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

Ce qu’il y a d’incontestable encore, c’est que cette cheminée fut élevée en l’honneur de Charles-Quint, dont la statue occupe la place principale. À droite paraissent Charles-le-Hardi et Marguerite d’Angleterre ; à gauche Maximilien et Marie de Bourgogne. L’histoire de la chaste Susanne, est sculptée en marbre, sur le cadre du chambranle.

La façade primitive du bâtiment élevée en 1523 était d’une ordonnance remarquable. Cette façade fut détruite en 1722 et remplacée par la façade actuelle de style moderne.

Cet édifice possède aussi quelques bons tableaux de Van Oost, père, Gaeremyn, Suvée, etc., etc.




Le Marché au Poisson.




Après s’être arrêté à contempler et à visiter les merveilles de la Place du Bourg, si l’on prend par la rue de l’Âne Aveugle, on ne tarde pas à apercevoir un grand édifice, composé d’une galerie couverte, soutenue par une double colonnade, c’est le Marché au Poisson, construit en 1821, d’après les plans de M. Calloigne.




Le Franc de Bruges.




Quittant le Marché au Poisson et descendant par le Quai des Marbriers, on voit le côté latéral du Palais du Franc de Bruges, tel qu’il était lors de sa construction, en 1523.

Le Franc de Bruges était autrefois le Palais des Comtes de Flandre. Philippe-le-Bon l’abandonna aux Magistrats du Franc en 1429, et sur les ruines d’une partie de l’édifice, on éleva, en 1722, un vaste bâtiment qui sert de Palais de Justice, et dont l’architecture est d’une parfaite insignifiance.

C’est une aîle de l’ancien monument que nous donnons ici à l’amateur. Rien de plus élégant, de plus harmonieux, que le coup-d’œil dont on jouit sur le Quai des Marbriers.

Cette bâtisse, avec ses galbes aigus et ses tourelles gracieuses, se groupant dans la perspective avec celles de l’Hôtel-de-Ville et avec la magnifique tour de la Halle, est de l’effet le plus pittoresque.

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PALAIS DU FRANC, Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

De là, on se rend directement à l’église de Sainte-Walburge.




Église de Sainte-Walburge.




Cette belle église fut commencée en 1619, mais achevée seulement en 1641. Le vaisseau de l’église est sans transepts et partagé en trois nefs, par des colonnes doriques. Elle est divisée dans toute sa largeur par un banc de communion en marbre blanc, orné de sculptures remarquables.

Les colonnes de maître-d’autel sont d’une grande finesse et ornées de sculptures ; sur l’autel se trouve une Résurrection du Christ, qui est une très-belle composition de Suvée ; à l’autel de droite se trouve un tableau représentant l’Apparition de Jésus-Christ à Saint-Ignace de Loyola, par Érasme Quellyn.

À l’autel de gauche on remarque encore un tableau du même maître, représentant la Sainte-Vierge reçue au Ciel par la Sainte-Trinité : C’est une œuvre d’une belle composition et d’un bon coloris.

Cette église possède encore quelques tableaux remarquables, parmi lesquels nous citerons : Dix tableaux représentant des scènes de la Vie de la Sainte-Vierge, peints par De Deyster et Vanden Kerckhove, quelques-uns de ces tableaux méritent l’attention du visiteur.

Au fond de la nef latérale de droite se trouve un tableau d’Odevare, représentant la Sainte-Vierge soutenant le Christ mort, entouré de Sainte-Madeleine agenouillée et de Saint-Jean.

La Chaire de Vérité, sculptée en bois de chêne par Vervoort, est très-belle.




Église de Sainte-Anne.




On est frappé en y entrant de son air sombre et sévère ; de lourdes boiseries en chêne sculpté, entourent entièrement la nef, ses trois confessionnaux sont d’un très-beau travail et furent exécutés, en 1677, par Desaegher.

Cette église est très-riche en tableaux ; du côté des confessionnaux l’on trouve :

1o Un tableau de Van Oost, fils, représentant les Œuvres de Miséricorde.

2o Un Crucifiement du Christ, par De Deyster.

3o Une Fuite en Égypte, par B. D’Hooge.

4o Un Ecce-Homo, par Cobrysse, 1691.

5o Un Paysage, par Nollet.

6o Le Christ en Jugement, par J.-B. Meuninckxhove.

7o Un Paysage, par Nollet, 1692.

8o Jésus recevant le Calice de Douleur, par De Deyster, 1680.

À l’autel, contre le jubé, à gauche du chœur, vous avez un tableau de De Roose, représentant la Vierge regardant jouer l’Enfant Jésus.

Avant d’entrer dans le chœur nous appellerons l’attention de l’amateur sur le Jubé, d’un aspect très imposant, construit de marbres de différents couleurs, en 1642.

Entré dans le chœur on remarque, à gauche, le tableau de Van Oost, père, la Sainte-Vierge, lisant dans un Livre.

2o La Sainte Cène, par un maître inconnu.

3o Une Circoncision, par J.-B. Herregouts, 1660.

Trois tableaux de Gaeremyn, se trouvent à gauche du maître-autel, dont le tableau dû au pinceau du même maître, représente Sainte-Anne Instruisant la Sainte-Vierge.

Trois tableaux de Gaeremyn, représentant des sujets de l’Écriture Sainte, se trouvent à droite du maître-autel et forment pendant avec ceux de gauche.

Le tableau qui vient ensuite et qui est la Présentation de la Vierge, est aussi de Gaeremyn.

Le dernier tableau du chœur, par Van den Bogaerde, représente le Repos en Égypte.

Avant de quitter le chœur, on ne peut s’empêcher d’admirer les Stalles, dont les sculptures sont du plus beau travail.

Sortant du chœur, à l’autel de gauche, est un tableau de Van Oost, fils, représentant la Vierge et l’Enfant Jésus, entourés de Saints.

Ensuite viennent :

1o Une Annonciation, de De Deyster, 1680.

2o Un Saint-Sébastien, mort ; magnifique production du même, 1680.

3o Une Présentation au Temple, par Josse Windekens.

4o Une Sainte Famille, par Van den Berg.

5o Un Ange pansant une plaie à la jambe de Saint-Roch, par Vanderheyden, 1680.

6o Un tableau de Van Cleef, 1692, Jésus au milieu des Docteurs.

7o Le Martyre de Saint-Adrien, par Herregouts.

8o Le dernier tableau, est la Résurrection du Christ, par De Deyster.

Au-dessus de la porte d’entrée se trouve un tableau colossal d’Herregouts, représentant le Jugement Dernier. Ce tableau vient d’être rentoilé avec le plus grand succès par M. Kiwert de Paris ; M. Cierckens de Bruges, en a fait la restauration.

La Sacristie de l’église Sainte-Anne offre encore plusieurs pièces d’art et d’orfèvrerie remarquables.




Église de Jérusalem.




Sortant de l’église de Sainte-Anne et traversant son Cimetière, on ne tarde pas à apercevoir une étrange construction, qui rappelle en partie les monuments de l’Orient, c’est l’église de Jérusalem. Sa partie supérieure surtout a quelque chose de singulièrement pittoresque ; elle se compose de plusieurs galeries superposées, sur lesquelles une sphère d’un rouge éclatant sert de base à une grande croix.

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ÉGLISE DE JÉRUSALEM à bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

Dans l’intérieur tout est plus mystérieux encore. Le centre de l’église est occupé par un tombeau en marbre noir ; c’est celui de Messire Adornes et de Dame Isabelle Braderie, qui fondèrent cette église, en 1235. On arrive au maître-autel par deux escaliers latéraux ; l’autel se fait remarquer par une sculpture représentant tous les instruments de la Passion groupés sur une espèce de Calvaire.

Dans une chapelle souterraine, où l’on ne peut pénétrer qu’en se baissant, se trouve l’imitation du sépulcre de Jésus-Christ, et l’on y voit en effet l’image du Cadavre Divin.

Quatre vitraux peints, un peu délabrés, éclairent cette mystérieuse église.

Tout ce monument est du treizième siècle. Il est dû à la piété d’un noble génois, Opitius Adornes, qui s’établit à Bruges, avec sa famille, à l’époque des croisades.




Couvent des Dames Anglaises.




Cet ordre fut fondé à Bruges en 1629 ; l’autel de son église, est un des plus remarquables, il est composé de vingt-deux pièces de marbres antiques d’Égypte et de Perse. Les quatre colonnes qui supportent le dais de l’autel sont des pierres d’agathe formant une mosaïque. Cet autel fut achevé à Rome.

Dans l’intérieur du couvent on trouve des tableaux très-remarquables, par Jordaens, Hondhorst et autres.




Société des Archers de St -Sébastien.




En suivant la rue des Carmes, on voit une délicieuse tourelle s’élançant svelte et gracieuse d’un ancien bâtiment, c’est la Société des Archers de St -Sébastien. L’intérieur de la salle de réunion, offre, indépendamment des portraits des chefs-hommes de cette Société, beaucoup de curiosités historiques.




Le Séminaire.




Ce monument élevé sur les restes de l’ancienne abbaye des Dunes fut construit en 1627 sous l’administration de Campmans, et eut beaucoup à souffrir lors de l’invasion française ; après avoir servi successivement de Lycée et d’Athénée, le Séminaire y fut établi en 1833.

L’église est remarquable ; elle se compose de trois nefs et est entièrement dallée en marbre ; le chœur en est très beau.

L’abbaye contient plusieurs tableaux remarquables et sa bibliothèque, qui est très riche en manuscrits, contient les portraits des abbés des Dunes et des bienfaiteurs de l’abbaye, au nombre de dix-sept, peints sur bois, en grisailles.




Hospice et Église de la Poterie.




Elle fut construite en 1358, sur l’emplacement de la chapelle de la corporation des Potiers, de là lui est venu le nom de la Poterie. De vieilles femmes y sont soignées par des religieuses. L’église contient les mausolées en marbre noir de Despars, l’historien, et de Jean De Beer, le bienfaiteur de l’hospice.

On y remarque sur le maître-autel une bonne composition de Van Oost, père, représentant l’Adoration des Bergers, et sur le deuxième autel une Assomption de la Vierge, par J. Maes.

L’intérieur de l’hospice renferme encore quelques autres tableaux de Memling, Martin De Vos, Vanden Berghe et autres.




Église de Saint-Gilles.




C’est dans cette église que fut établie, en 1642, la Confrérie de la Sainte-Trinité pour le rachat des esclaves Chrétiens, on y voit un beau tableau de Gaeremyn, ayant trait à cette institution et représentant le rachat des esclaves par les Frères de la Merci.

Cette église possède encore plusieurs autres bons tableaux :

Le premier en entrant, qui est de Van Oost, père, représente Saint-François recevant les stigmates ; sur le maître-autel se trouve une autre composition du même peintre, représentant un Christ mort appuyé sur les genoux de Dieu le Père, œuvre très-remarquable de composition et d’effet ; autour de ce maître-autel on voit six grands tableaux par De Cock et Gaeremyn, représentant des scènes ayant rapport au rachat des Chrétiens esclaves chez les Algériens, par les Frères de la Merci. On remarque encore dans cette église un Saint-Jean en pied, par le même ; une Annonciation de la Vierge, par Érasme Quellyn ; Une Apparition de Jésus-Christ à Sainte-Catherine, par Maes, tableau riche de coloris ; la Pentecôte, d’après Jordaens ; un Prêtre Consacrant à l’Autel, par De Deyster.




Institut des Sourds et Muets.




Il fut fondé en 1836 et est dirigé par M. l’abbé Carton, qui s’occupe de l’instruction des garçons tandis que des Dames religieuses donnent l’instruction aux personnes de leur sexe.

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BUREAU DE DOUANE à Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

Des ateliers sont établis dans cet établissement à l’effet de procurer un métier aux Sourds et Muets.




Anciens Poids publics de la Ville.




C’est un charmant édifice du quinzième siècle, situé Place Jean Van Eyck, près de l’Académie des Beaux-Arts.

Pour juger de l’originalité d’une construction, il faut saisir l’effet qu’elle produit sur l’étranger. Toutes les fois que vous voyez un touriste en extase devant une façade, c’est qu’elle lui offre un intérêt qu’il chercherait vainement ailleurs ; telle est la maison dont il est question dans ces lignes.

Ce qui frappe d’abord, c’est cette tribune formant avant-corps et soutenue par des colonnes si légères, qu’elles semblent devoir ployer sous le faix qui les accable ; ce sont ensuite les détails charmants de sculpture qui ornent ce bijou ; c’est enfin le caractère général de tout le bâtiment.

Quelle était la destination de cet édifice ? C’est là que se faisait jadis le pesage des marchandises.




Académie des Beaux-Arts.




Dans quelque direction que se porte le regard lorsqu’on se trouve sur cette place intéressante, on rencontre des sujets de tableaux, des points de vue pittoresques. Plaçons-nous en face de l’Académie, et disons un mot de ce bâtiment, sur lequel s’élève une gracieuse et légère tourelle.

Tout prouve que l’architecture de l’édifice est du quatorzième siècle.

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VUE DE L’ACADÉMIE DE PEINTURE, Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

C’était autrefois la Loge des Bourgeois, ou het Poortershuis. C’est, depuis 1717, l’Académie de peinture, de sculpture et d’architecture, et ce serait faire preuve d’une coupable indifférence, que de se refuser le plaisir d’y aller admirer les chefs-d’œuvre des Van Eyck, des Memling, des Claeyssens, des Pourbus, etc., qui en font l’ornement.

Jean Van Eyck, y est représenté par la Sainte-Vierge avec l’enfant Jésus, assise sur un trône entre Saint-Donatien et le chanoine de la Pala agenouillé, (donateur du tableau). — Portrait de la femme de Jean Van Eyck, peint en 1439. — La tête du Sauveur, peinte en 1440.

Pierre Pourbus : Le Jugement Dernier. — La descente de Croix, tableau à deux volets, peint en grisaille, à droite est représenté la Résurrection, et à gauche le Portement de la Croix. — Trois petits panneaux, ayant servi de soubassement au tableau ci-dessus ; celui de milieu représente la Nativité de Jésus-Christ, celui de gauche l’Annonciation, et celui de droite la Circoncision. — Portrait d’homme, peint en 1551. — Portrait de femme, peint en 1551.

Memling : Le baptême de Jésus-Christ, par Saint-Jean.

Rogier, de Bruges : L’Adoration des Mages. — L’Adoration des Bergers, (effet de nuit).

École de Memling : L’Avare et la Mort. — Un volet appartenant au tableau ci-dessus, représentant le Donateur du tableau, il est agenouillé devant un prie-dieu, son patron derrière lui. — Un second volet représentant la femme du Donateur, également en prières, avec sa patronne derrière elle.

Un antique des années 1400. auteur inconnu.

Van Oost, le jeune : Le père Labbe, jésuite, dictant les conciles à un jeune homme.

Meyrop : Une Nature Morte, représentant des oiseaux.

Minderhout : Vue du Port ou Bassin de la ville de Bruges, au dix-huitième siècle.

Van Oost, le vieux : Saint-Augustin lavant les pieds de Jésus-Christ, déguisé en Pélerin. — Saint-Antoine en extase devant l’enfant Jésus, entouré de têtes d’anges.

Le Jugement Dernier. — La Sainte-Vierge avec l’enfant Jésus, par un auteur inconnu.

J.-B. Herregouts : Portrait du peintre, par lui-même.

Achtschellink : Paysage boisé, représentant une Forêt ; à droite, le peintre a représenté un moine de l’ordre des Dominicains, occupé à méditer.

Van Artois : Paysage boisé avec lointain et cascade.

De Rycke : Portrait de J. Van Eyck, d’après M. Coxie.

Blegher : La Sainte Trinité.

Bruno Van Hollebeke, de Bruges : Le Dernier Jour d’un Condamné.

Kinson, de Bruges : Bélisaire entrant dans sa famille pour être témoin de la mort de sa femme Antonine, expirant de douleur.

Édouard Wallays, de Bruges : Vue de la Salle et de la Cheminée de l’ancien Magistrat du Franc de Bruges.

Dantan : Le portrait de Kinson, plâtre.

L’Académie de Bruges possède encore, outre une superbe collection d’antiques, une grande quantité de dessins des meilleurs élèves de l’Académie de cette ville.




Statue de Jean Van Eyck.




Jean Van Eyck, autrement dit, Jean de Bruges, vivait dans la seconde moitié du quatorzième siècle. Il est généralement considéré comme l’inventeur de la peinture à l’huile ; il présenta le premier tableau, fait de cette manière, à Alphonse I, roi de Naples. Plusieurs chefs-d’œuvre de ce grand maître font la gloire et la richesse de la ville de Bruges.

On a élevé de nos jours à cette grande célébrité une Statue en marbre blanc de Carrare, qui se trouve à l’Académie. C’est un travail plein d’intelligence et de facilité, dû au ciseau d’un Brugeois, du fameux Calloigne. Pourquoi ce beau morceau de sculpture n’orne-t-il pas une de nos places publiques ? N’est-il pas temps enfin de faire disparaître de la promenade du Bourg, ce plâtre dégradé, que les voyageurs s’étonnent de voir figurer parmi les curiosités de notre cité ?




La Halle aux Serges.




En quittant l’Académie et arrivant à la Place de la Bourse, on remarque au coin de la rue des Pelletiers, un bâtiment de style gothique, anciennement connu sous le nom de Maison consulaire des Génois et qui servait de lieu de réunion aux négociants de cette nation, établis à Bruges.




Établissement de M. De Foere.




Deux cents jeunes filles fréquentent les ateliers de cet établissement, dont le but est de procurer un état aux filles les plus pauvres. Il est dirigé par une communauté religieuse. La fabrication de la dentelle y prédomine sur tout autre apprentissage.

Cet établissement possède une riche galerie de tableaux des plus grands maîtres, parmi lesquels nous citerons : J. Wouwermans, Jean Steen, P. Wouwermans, Teniers, Ruysdael, etc., etc.




Couvent des Carmes Déchaussés.




C’est en 1630 que l’infante Isabelle accorda, par lettres patentes, l’autorisation d’élever ce couvent dans nos murs. La construction de cette église date de 1688. M. Pierre Van Altere, en posa la première pierre en y consacrant de sa bourse la somme de vingt-quatre mille florins.

L’église de ce couvent n’est pas très riche en objets d’art nous en excepterons toutefois ses boiseries et ses confessionnaux, qui sont d’un travail admirable.

En entrant se trouvent deux grands tableaux, représentant : celui de droite, la Présentation au Temple, et celui de gauche, une Adoration des Mages. Au-dessus des confessionnaux de chaque côté du maître-autel se trouvent aussi deux grandes compositions de De Visch, l’une à gauche représente l’Offrande de Melchisedech, l’autre à droite le Sacrifice d’Élie ; sur le maître-autel se trouve une excellente composition d’Herregouts.

Cette église possède aussi un petit tableau sur bois très-remarquable, représentant un Christ.




Église de Saint-Jacques.




Cette église fut consacrée le 19 Mars 1469, par l’évêque de Tournai ; elle est très-remarquable et possède beaucoup de bons tableaux et autres objets d’art. Douze tableaux, représentant des sujets de l’Écriture Sainte, peints par Nollet, sont enchâssés dans le lambris du pourtour de la nef, à droite le premier tableau est une Adoration des Bergers, par De Visch ; partant de ce tableau, on a successivement :

Un Crucifiement, par De Deyster, 1694.

Une Résurrection, du même maître, d’un riche coloris.

Dans la première chapelle à droite se trouvent deux volets, peints par Blendeff, 1693.

Dans la chapelle suivante, également à droite, trois tableaux de J. Van den Kerckhove, de 1707, se font remarquer ; au-dessus se trouve une Résurrection, par P. Pourbus, de 1578, très-bien conservée ; à l’autel latéral de droite on trouve un Hondhorst, représentant la Sainte-Madeleine se jetant au pieds du Christ ; sur l’autel est un tableau peint par Maes, représentant Saint-Léonard, d’autres figures sont groupées autour du Saint ; sur le maître-autel se trouve un tableau représentant une Adoration des Mages, par Hondhorst ; de chaque côté de l’autel se trouve un paysage, celui de gauche, la Fuite en Égypte, est de Achtschellink, et celui de droite, les Disciples d’Emmaüs, est de Coxie, 1698.

À l’autel latéral de gauche, on trouve les tableaux suivants :

Un Pourbus, 1556, représentant les sept Douleurs de la Vierge.

À côté se trouve un tableau de Lanceloot-Blondeel, représentant le Martyre de deux Saints ; en dessous de ce tableau se trouve une composition d’Herregouts ; continuant on trouve une Résurrection de Lazare, de De Grebber, 1623 ; au-dessous de ce tableau un Lavement de Pieds, par De Visch, et trois autres tableaux par Van den Kerckhove.

Dans la chapelle à droite du chœur et en tournant le dos à l’autel, dont nous venons de faire l’analyse, on trouve un tableau peint par Van Oost, qui est une Présentation. Le tableau de l’autel par Bernaerts, est un Christ Crucifié entouré d’Âmes du Purgatoire. Dans la chapelle suivante se trouvent trois cuivres remarquables.

Viennent ensuite une Assomption, par Marc Van Duvenéde.

La Mort de la Sainte-Vierge, par De Deyster, 1694.

La Naissance de la Sainte-Vierge, par Vleys, et un tableau de Van Oost.

Nous appellerons encore l’attention de l’amateur sur le Tabernacle qui se trouve derrière le maître-autel. Il fut construit en 1593 et exécuté en marbre, bois, cuivre et couvert de sculptures.

Le Jubé, ainsi que les Stalles du chœur, méritent l’attention.




Chapelle de Notre-Dame des Aveugles.




Cette chapelle fut fondée en 1305, en commémoration de la bataille de Mons-en-Puelle. Robert de Béthune en fut le fondateur ; et, non content de la doter richement, il y institua un refuge pour treize personnes aveugles. La chapelle qui était primitivement en bois, fut reconstruite en pierres, en 1652.

À l’autel se trouve un tableau de Van Oost, père, représentant la Sainte-Vierge tenant l’enfant Jésus ; à droite de l’autel se trouve un grand tableau, représentant l’Apparition de la Sainte-Vierge à Sainte-Philomène, par Wulfaert ; le pourtour de la nef est entouré de plusieurs Marines.




L’Abattoir.




L’Abattoir, commencé en 1843, fut achevé en 1846, sous la direction de M. Buse, qui en avait entrepris la construction. C’est un des plus beaux de la Belgique.




L’Église et le Couvent des Capucins.




Ce couvent fut construit en 1617 ; outre le terrain que donna le Magistrat de la ville il contribua à son érection pour la somme de quinze mille florins et le Magistrat du Franc pour dix mille.

Son église se compose d’une seule nef ; l’intérieur du cloître contient beaucoup d’objets curieux.

Au maître-autel de l’église se trouve un tableau de Hondhorst, représentant la Vierge et deux Saints soutenant un petit tableau. Des portraits de Pères Capucins se trouvent à droite et à gauche du chœur.

Le réfectoire du couvent mérite la visite de l’étranger ; on y remarque plusieurs bons tableaux et une horloge très ancienne. Dans le jardin se voit un cadran solaire qui marque l’heure de Londres, de Paris et de Pékin ; c’est l’œuvre d’un des Pères.




Cathédrale de Saint-Sauveur.




Ce beau temple fut consacré par Saint-Éloi, en 652 ; en 961 il fut érigé en église paroissiale, et en 1501 il fut élevé au rang d’église collégiale. Aujourd’hui il sert de cathédrale.

Cette église devint à trois reprises différentes la proie des flammes. En 1839, un incendie la détruisit presque entièrement ; heureusement l’intérieur de l’église échappa au désastre ; mais plusieurs beaux objets d’art furent endommagés ou détruits ; ses magnifiques fonds baptismaux, en porphyre du Nord, et de la plus haute antiquité, furent totalement brisés.

La reconstruction de la toiture, telle qu’on la voit aujourd’hui, fut entreprise par M. Chantrell.

Cette église est excessivement riche en objets d’art, nous allons en donner une courte description :

Entrant par la porte latérale de gauche, le visiteur trouve successivement à sa gauche :

Contre le mur, une Résurrection, par Claeyssens, de 1665.

Le Martyre de Sainte-Godelieve, peint par Van Oost, père, de 1633.

L’Apparition de la Sainte-Vierge, par le même, de 1631.

L’Enfant Jésus, par le même, de 1632.

Deux petits panneaux peints de quatre côtés, faits à la mémoire de M. Maertens-Van Hallendonc et de son épouse ; l’un représente leur Portrait et l’autre Saint-Nicolas et Sainte-Madeleine.

De chaque côté des fonds baptismaux, on trouve deux cuivres, l’un de Van den Berghe, de 1498, et l’autre de Jeanne Van Liedekerke, de 1515.

En sortant, l’on remarque un antique à trois panneaux, de P. Claeyssens, de 1609.

Le tableau de l’autel à gauche, peint en 1668, par Van Oost, fils, représente Sainte-Barbe apparaissant à Saint-Hubert.

Au-dessus, à gauche, se trouvent trois grands tableaux de Van Orley, de 1740.

Dans la chapelle de cordonniers, à gauche, se trouvent de chaque côté de l’autel deux tableaux en pied, peints par Pourbus, de 1590 : Saint-Crépin et Saint-Crépinien. Sur le derrière du panneau, se trouvent représentés les membres du serment des cordonniers.

À gauche, un tableau à trois panneaux, de Claeyssens, de 1590, représentant la Naissance du Christ.

Contre le mur, un Christ, par Gaeremyn, de 1760.

À côté, le Martyre de Saint-Liévin, par Van Tulden, de 1636.

En montant à gauche, on rencontre au-dessus des confessionnaux de droite, une Adoration, peinte par Van Oost, fils.

À côté, Saint-Dominique qui reçoit le Rosaire de la Vierge, par Roose, de 1628.

En face, dans le coin, est un petit tableau peint en 1590, par Claeyssens.

À gauche, dans la chapelle grillée, se trouve la Châsse de Charles-le-Bon, comte de Flandre, assassiné traitreusement dans l’église de Saint-Donas. Le portrait sur bois de ce souverain, qui ornait jadis la galerie de Saint-Donas, se trouve aussi dans cette chapelle.

Dans la chapelle à côté, se trouve un superbe tableau de Claeyssens, représentant un épisode de la vie de Saint-Bernard.

Contre le mur de la même chapelle se trouve une Descente de Croix, par le même.

Cette chapelle est éclairée par un vitrail colorié, représentant la Vierge et un chanoine agenouillé sur le premier plan ; il a été exécuté par M. Wallays, de Bruges.

En continuant à gauche, on rencontre un tableau de Van Oost, père, représentant Saint-Joseph regardant jouer l’enfant Jésus.

Dans la chapelle suivante est le mausolée en marbre noir de l’archevêque Jean Carondelet. La statue de l’archevêque est en albâtre rose.

Dans la chapelle suivante est un tableau de 1680, peint par De Deyster et représentant la Passion de Notre Seigneur ; sur la gauche, une Fuite en Égypte, par Van Oost, père, de 1636 ; de chaque côté se trouve une tête, par Van Oost, l’une la tête du Christ et l’autre celle de la Vierge.

Dans la chapelle à côté de la précédente, sur l’autel formant le fond de l’église, est un tableau représentant la Cène, par P. Pourbus, avec les deux pendants par le même, de 1490 ; à droite et à gauche se trouvent deux tableaux de Van Orley, au-dessous desquels se trouvent quatre panneaux par un élève de Mostaerd.

Continuant, sur l’autel de la chapelle suivante, se trouve Notre Dame des Sept Douleurs, entourée de sept médaillons sur bois, représentant des scènes de la Vie du Christ, par Franck ; sur la droite se trouve un tableau peint par Van Oost et un tableau peint par un maître inconnu, de 1500.

Sur l’autel à côté, on voit une Annonciation, peinte par Janssens, en 1590 ; en face deux paysages peints par Minderhout, et au centre Notre Dame de Hal, du même auteur ; à gauche se trouve le mausolée de l’évêque Caïmo, de 1775.

La Bataille de Lepante, par Minderhout, de 1640.

Entrant dans le chœur, on remarque sur le maître-autel le superbe tableau de Janssens, la Résurrection du Christ.

Au-dessous de cette toile, on voit deux autres tableaux, par Van Tulden, le Sauveur et la Vierge.

Contre les piédestaux, deux peintures par Van Oost, père, Saint-Pierre et Saint-Jean.

De chaque côté de l’autel, on remarque les deux mausolées des évêques Henri Van Susteren et Jean-Baptiste De Castillon, en marbre blanc, d’un travail remarquable.

Autour du chœur se trouvent les armoiries de la Toison d’Or.

Les stalles du chœur méritent spécialement l’attention de l’étranger ; elles furent exécutées vers la moitié du quinzième siècle et servaient de siéges aux chevaliers de la Toison d’Or.

On remarque encore la porte d’entrée du chœur toute en cuivre.

Sortant du chœur, on remarque au-dessus de la sacristie, une Assomption de la Vierge ; à côté un tableau de Stradanus et une Apparition de la Vierge et de l’enfant Jésus, par le même, de 1576.

À droite, deux tableaux peints en 1640.

En descendant, sur l’autel à gauche, se trouve le Sacre de Saint-Éloi, par De Vos, de 1580.

Dans la chapelle à gauche, est un bas-relief en bois, représentant le Sacre d’un évêque.

Une Présentation au Temple, par Memling, de 1490.

Une Vierge, sur panneau, auteur inconnu.

À côté, les Sept Œuvres de Miséricorde, dont trois panneaux, par Van den Kerckhove, et les autres par Van Oost.

Une Descente de Croix, par De Geest, de 1480.

À côté, un tableau par De Rycker, de 1644.

Un don de M. Vermeire, un Christ, peint en 1490, et un Antique de Blondeel, de 1529.

En sortant de cette chapelle, on remarque les trois grands tableaux de Van Orley : l’Entrée à Jérusalem, les Noces de Cana et le Christ au milieu des Docteurs.

Continuant à gauche, la Sainte-Vierge aux Anges, par Van Oost, de 1636.

La Mort de Saint-Hippolyte, par Memling, de 1430.

À côté, une Ascension par Maes, de 1660 ; suit le Baptême de Constantin, par le même.

Un antique, Jésus et les deux Larrons. (Ce tableau a été offert à l’église par M. Vermeire).

À côté, la Mort de Marie, par Schooreel, de 1529 ; suit Saint-Job, par Van Aerschoot, de 1700.

Au-dessus de la porte, à votre gauche, se trouve une sculpture en bois, Sainte-Anne au milieu des Docteurs, les volets de cette pièce sont de Claeyssens.

Dans le coin, à côté de la porte, se trouve une Adoration des Mages ; plus haut, contre le mur, se trouve le Triomphe du Christ, par Van Oost, le jeune ; en dessous se trouve un bas-relief en cuivre, représentant une Descente de Croix. C’est l’œuvre de Wolfganck.

À côté, toujours à gauche, se trouve le grand tableau de Gilles Backereel, représentant Saint-Charles-Boromé donnant la Communion aux Pestiférés.

De l’autre côté, une grande toile de Van Houke, représentant le Christ au Golgotha.

À côté, l’Apparition du Saint-Esprit, par Van Oost.

Avant de sortir, on remarque un morceau de sculpture, représentant le Crucifiement.

Contre les piliers formant la nef, se trouvent les statues des douze Apôtres.

La Chaire n’a de remarquable que sa richesse. Sous la Chaire on voit la statue de Saint-Éloi, sculptée par Tamine.

Le haut du Jubé est surmonté d’une statue colossale représentant Dieu le Père assis sur des nuages. C’est le chef-d’œuvre de Quellyn.




Place Simon Stevin.




On y remarque la Statue en bronze de Simon Stevin.

La gloire dont une cité entoure le nom d’un grand homme qu’elle a produit, rejaillit sur elle-même et forme un des beaux joyaux de sa couronne. En élevant une statue à Stevin, la ville de Bruges a prouvé qu’elle est digne de comprendre cet habile mathématicien.

COLLECTION DU DAGUERRÉOTYPE.
PLACE SIMON STEVIN à bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

Simon Stevin naquit à Bruges vers 1548. L’étude des mathématiques fut la préoccupation de sa jeunesse, et sa consolation dans l’exil, qu’il s’imposa sous l’impression de l’effroi que lui causèrent les sanglantes tragédies du duc d’Albe.

Devenu plus tard précepteur de Maurice de Nassau, il publia sa Table des Intérêts et ses Problêmes de Géométrie : une foule d’autres ouvrages sortis de sa plume, vers la même époque, prouvent son incroyable fécondité littéraire et scientifique ; mais il faut citer surtout ses cours de mathématiques, de statique et d’architecture.

On lui attribue généralement, et ce n’est là qu’une faible partie de son mérite, l’honneur d’avoir le premier publié une méthode du calcul, qu’il appela la Dîme. Son véritable titre de gloire est ailleurs, il est dans son traité de statique, et c’est ce que reconnaît le fameux La Grange.

Stevin mourut à La Haye, en 1620, pour ainsi dire sous les yeux de son illustre protecteur Maurice de Nassau.




Portail de l’Église de Notre-Dame.




COLLECTION DU DAGUERRÉOTYPE.
PORTAIL DE L’ÉGLISE DE NOTRE-DAME à Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.

Le Portail, dont nous donnons une vue, est probablement du quatorzième ou du commencement du quinzième siècle. Il est d’une élégance et d’une légèreté remarquables, et c’est un des plus précieux débris d’architecture gothique, dont puisse se glorifier notre intéressante cité.




L’Église de Notre-Dame.




Vers l’an 745, Saint-Boniface passant par Bruges pour aller propager la Foi en Allemagne, fit construire dans cette ville une chapelle qu’il consacra à la Sainte-Vierge. Comme sa situation était près d’un canal, elle fut appelée Ecclesia Divæ Mariæ ad Royem. Plus tard, en 1120, sur les ruines de cette chapelle, le comte Charles-le-Bon construisit la partie la plus importante de cette église, qui fut agrandie, en 1180, par les Châtelains de Bruges, et complétée, en 1185, par les Seigneurs De Gruuthuyze. La tour fut commencée en 1230 et achevée en 1297.

L’Église de Notre-Dame est après Saint-Sauveur, la plus grande basilique qu’offre la ville de Bruges.

Cette église renferme les objets d’art dont nous donnons ici la description :

Le premier tableau que le visiteur rencontre à droite en entrant, est de Gérard Seghers ; il représente une Adoration des Mages et est regardé comme un des meilleurs de ce maître.

Continuant à droite, le deuxième tableau, est un Christ entre les deux Larrons, peint par P. Pourbus, de 1570 ; les deux volets représentent des scènes de la Passion de Notre-Seigneur.

Un petit tableau, à doubles volets, représentant la Famille des Donateurs, par Pourbus, 1575.

Une Madeleine, aux pieds du Christ, par J. Maes.

Un tableau peint par Claeyssens, en 1584, et représentant la Vierge avec l’enfant Divin.

Un Portrait de la Vierge, par P. Pourbus. Les volets portent les portraits des Donateurs ; ce tableau est très-bien conservé.

Une Transfiguration du Christ, peinte par Pourbus, en 1573. Sur les volets sont représentés les portraits des Donateurs.

Un tableau représentant l’avertissement de la Fuite en Égypte, peint par Van Oost ; c’est un très-bon tableau.

Dans le coin à droite se trouve un superbe tableau à deux volets, l’un représente l’Annonciation de la Sainte-Vierge et l’autre l’Adoration des Mages ; peint par Bles, en 1520. Riche de coloris.

La Sainte Cène, peinte par P. Pourbus.

L’autel de la chapelle où nous nous trouvons, est décoré d’une statue de la Vierge avec l’enfant Jésus ; c’est l’œuvre de Michel-Ange Buonaroti, elle est d’un fini et d’une expression admirables. Ce superbe morceau d’art, fut offert à cette église en 1510, par M. J. Moscron.

À droite est un mausolée en marbre noir. La table offre trois statues couchées, également en marbre noir, ce sont celles de Adrien De Haverbeke et de ses deux femmes ; au-dessus de ce tombeau se trouve le cuivre de messire De Damhoudere.

Au-dessus de la statue, se trouve un magnifique tableau représentant la Sainte Cène.

En descendant de l’autel, contre le pilier, on remarque un tableau de Rottenhamer, de 1598, représentant la Sainte Famille.

Continuant par la droite, on trouve un tableau, par Maes, représentant la Vierge et l’enfant Jésus.

À côté, se trouve une Apparition de la Vierge à Saint-Antoine de Padoue, par Van den Berghe, de 1717.

Du même côté, est une belle composition peinte par Herregouts, de 1717, représentant Saint-Druon.

En face de ce tableau, se trouve une grande et belle composition peinte par Van den Kerckhove, en 1702, et représentant le Martyre de Saint-Laurent.

À côté, est un tableau de Franken, portant la date de 1628, et représentant la Madeleine chez les Pharisiens.

Passant par derrière le chœur, le premier tableau à droite est de Claeyssens, de 1575, la Fondation de la Basilique de Sainte-Marie majeure à Rome.

Un tableau à trois volets peint par Pourbus, représente une Adoration des Bergers ; sur les volets sont les portraits de la famille De Damhoudere, donateurs du tableau.

Du même côté que ces tableaux, on voit l’oratoire de messire De Gruuthuyze, en style gothique, très-élégant ; au bas sont sculptées les armes de la famille avec le collier de la Toison d’Or.

À côté de cette tribune et vis-à-vis des confessionnaux se trouvent quatre tableaux. Le premier de J. Van Oost, de 1644, représente Jésus recevant sa Mère dans le Ciel. Le second de De Craeyer, de 1644, est très-beau, et représente Saint-Thomas d’Anquin, délivré de Prison. Le troisième représentant Madeleine aux pieds de la Vierge, est par J. Van Oost, père, de 1646. Le dernier peint par Bernaerdt, de 1660, est le Mariage Mystique de Sainte-Catherine.

Au-dessus des confessionnaux se trouvent trois tableaux. Le premier de Michel-Ange de Caravage, de 1644, représente les Disciples d’Emmaüs. Le deuxième de Van Oost, représente le Christ appelant Matthieu. Le troisième par De Reyn, de 1644, représente la Résurrection d’un enfant.

Les confessionnaux ornés de huit statues sculptées en bois, sont d’un travail qui atteste la décadence de l’art.

Continuant on rencontre successivement une production de Van Oost, fils, représentant Sainte-Marguerite.

Un tableau peint en 1720, par Herregouts, représente Saint-Pierre, martyr.

Saint-Dominique devant la Croix.

Dans une chapelle, à l’autel, trois Saints, peints par Gaeremyn, en 1769 ; dans la même chapelle, se trouve un paysage, peint par Nollet, représentant Élie voyant détruire par le feu du Ciel ceux qui le poursuivent.

Auprès du portail se trouve un grand et magnifique tableau de Gaspard De Craeyer, de 1662, représentant la Vierge entourée de Saints.

Entre autres objets d’art on remarquera la Chaire de Vérité, construite en 1739 ; c’est un superbe morceau de sculpture, trois bas-reliefs ornent la tribune : Jésus dans le Désert, la Samaritaine et la Transfiguration. Le Jubé est d’un très-bon travail.

Au-dessus des stalles du chœur se trouvent les armoiries de la Toison d’Or.

Au-devant du maître-autel, est un bas-relief digne d’attention ; on voit de chaque côté un ange agenouillé. C’est l’œuvre de Pepers.




Les Tombeaux de Charles-le-Téméraire
et de Marie de Bourgogne.




La chapelle dite de Lanchals, renferme les tombeaux de Charles-le-Téméraire et de sa fille Marie de Bourgogne.

TOMBEAU DE CHARLES-LE-TÉMÉRAIRE,
dans l’Église de Notre-Dame, Bruges. Daveluy, Lith. du Roi, Bruges.
TOMBEAU DE MARIE DE BOURGOGNE,
dans l’Église de Notre-Dame, Bruges. Daveluy, Lith. du Roi, Bruges.

Marie de Bourgogne, aimait la chasse au faucon ; elle voulut s’en donner le plaisir vers le carnaval de 1482 ; mais une chûte de cheval qu’elle fit dans cette circonstance, priva les Brugeois de leur bien-aimée Duchesse.

Son tombeau se trouve dans l’église de Notre-Dame, dont il est un des principaux ornements. On y voit la Princesse étendue, les mains jointes, la couronne sur la tête, et les pieds reposant sur deux petits chiens ; toute cette statue, de cuivre plaqué d’or, est d’un travail exquis et pur. Il en est de même des figurines qui ornent les quatre angles du tombeau, et des écus émaillés qui en décorent toutes les faces. Le corps du monument est en marbre noir.

Le tombeau de Charles-le-Téméraire, est près de celui de sa fille. C’est une pièce magnifique, mais, comme œuvre d’art, bien inférieure à la précédente. Ce fut par ordre de Philippe II, que ce monument fut élevé en 1558.

Son Altesse Impériale Ferdinand, dans un voyage qu’il fit à Bruges, déclara n’avoir nulle part rencontré des objets d’une telle valeur et cependant il avait parcouru l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.




Hôpital civil de Saint-Jean.




L’Hôpital de Saint-Jean, est érigé pour les pauvres malades des deux sexes. Cet établissement est desservi par des religieuses, seules chargées de soulager les malades.

L’établissement possède un riche cabinet de tableaux, dont voici les principaux :

Le no 1, est un grand tableau à volets de Memling, de 1479, il représente la Vierge avec l’enfant Jésus, entourée de Sainte-Barbe et de Sainte-Catherine, à qui l’enfant met une bague. Le volet à droite représente la Décollation de Saint-Jean, et celui de gauche des scènes de l’Apocalypse.

À côté, le no 2, est une autre œuvre de Memling, le panneau du milieu est une Adoration des Mages, l’un des volets est une Adoration des Anges et l’autre une Présentation au Temple.

En-dessus du no 3, est une production du même maître, avec des volets peints intérieurement et extérieurement, la pièce de milieu est une Descente de Croix, l’un des volets, à l’intérieur, représente un Frère de l’Hôpital et l’autre Sainte-Anne, à l’extérieur, les volets peints en grisaille, offrent Saint-Jean et Sainte-Véronique.

Les nos 4 et 5, à côté de la fenêtre, représentent la Sainte-Vierge et le portrait du donateur de ce tableau ; au-dessus est un portrait, portant pour souscription : Sibylla Sambetha quæ et Persica an ante Christi nat. 1040.

Toutes ces productions de Memling, sont de la plus grande conservation et du fini le plus parfait.

Le no  11, à côté de la porte d’entrée et du côté de la fenêtre, est une production de Van Oost, père, qui est regardée comme son chef-d’œuvre, elle représente un Philosophe Méditant.

Le no  12, du côté opposé, faisant face à la fenêtre, est un tableau du même, à trois compartiments, dont celui du milieu est une Descente de Croix, les deux autres représentent des Sœurs de l’Hôpital.

Le no  13, Saint-Augustin adorant la Sainte-Vierge entourée de Saint-Jean l’Évangéliste et des Sœurs Hospitalières, avec leur Sainte patronne, également peint par Van Oost.

Le no  14, au fond du cabinet, est la Maternité, du même Van Oost, tableau de beaucoup d’effet.

Le no 29, au-dessus de la porte d’entrée, est une Sainte Famille, attribuée à Van Dyck. La figure de la Vierge est d’une expression des plus remarquables.

Le no 60, à gauche en entrant, appendu à une porte, est le Portrait d’une des Supérieures du couvent, peint par P. Ramaut.

Au-dessus de la cheminée, portant le no 43, est une Apparition de la Sainte-Vierge, à Saint-François, par Achtschelling.

Le no 37, est un Crucifiement, par Franck, qui a beaucoup d’effet.

Dans le coin de la fenêtre, près du registre aux signatures est un petit bas-relief, représentant la Passion de Jésus-Christ, qui n’est pas sans mérite.

Les Portraits de tous les Administrateurs de l’Hôpital décorent le cabinet, plusieurs sont très bons et sont de Van Oost, père.

Dans l’église de l’Hôpital, se trouvent encore deux tableaux de Van Oost, père, très remarquables, l’un représente une Sainte Famille et l’autre une Sainte-Apolline.




La Châsse de Sainte-Ursule.




Jamais les belles croyances chrétiennes n’ont trouvé d’expression plus vraie que dans les œuvres de Memling. Cet artiste incomparable avait le sentiment des choses célestes, et son pinceau obéissait à son âme.

Est-il une élégie plus touchante que la série des tableaux dont il a décoré la Châsse de Sainte-Ursule, série qui embrasse toute l’histoire du martyre de cette Sainte et de ses compagnes.

CHÂSSE DE STE URSULE. Daveluy, Lith. du Roi, Bruges.

Fuyant les violences des Saxons payens, qui viennent ravager l’Angleterre, la jeune Vierge Bretonne s’embarque pour le Continent, et arrive enfin à Cologne, où d’autres épreuves l’attendent. À peine a-t-elle atteint cette ville, elle espérait un refuge, qu’elle est mise à mort avec toutes ses compatriotes. Voilà le drame que Memling a peint avec une grâce et un sentiment exquis sur les compartiments d’une Châsse qui a la forme d’une Chapelle gothique. Les figures de cette composition, et elles sont innombrables, sont de véritables miniatures, et elles seront éternellement le désespoir du copiste.




Le Béguinage.




Son origine remonte à Jeanne, fille de Baudouin de Constantinople. L’emplacement d’un aspect très pittoresque, son église possède quelques bons tableaux, parmi lesquels nous citerons : une Visitation, de L. De Deyster, un Crucifiement, par Van Oost, fils, et une Assomption, par un élève de l’école de Rubens.




Les Rédemptoristines.




Cet ordre fut fondé à Bruges en 1841 ; son église, construite sur les plans d’un frère Rédemptoriste, est assez remarquable.




École Bogaerde.




Son origine remonte à 1283 ; 13 Laïques, voués au célibat, y bâtirent une église et un couvent.

En 1513, trente garçons pauvres y furent envoyés, de commun accord entre le Magistrat et l’autorité ecclésiastique, pour y recevoir l’instruction et la pension. Cet établissement possède plusieurs tableaux remarquables, parmi lesquels quelques-uns peints par Odevaere, ainsi que quelques estampes faites à la plume.




L’Église des Pauvres Filles.




L’ancienne église de la Madeleine qui n’est connue sous ce nom que depuis 1802, était jadis dédiée à Sainte-Catherine, elle occupe l’emplacement de l’Hospice de Nazareth, dont la fondation est très ancienne. L’école des pauvres filles fut fondée en 1518 ; aujourd’hui cette institution est attenante à l’église de la Madeleine ; on y trouve deux tableaux d’Herregouts, dont l’un représente une Assomption de la Sainte-Vierge et l’autre une Madeleine repentante.




L’étranger pourra encore visiter le couvent de Sainte-Godelieve, situé rue de la Bouverie ; l’Hospice Saint-Julien, dans la même rue ; le couvent de Spermalie, rue dite Snaggaerts ; la Nouvelle Promenade, entre la porte de Gand et celle de Sainte-Catherine ; la nouvelle église de la Madeleine et le Parc public ; la Prison civile et militaire, située au sud de la place du Pandreitje, et le Bassin, qui est remarquable par son étendue.


FIN.


COLLECTION DU DAGUERRÉOTYPE.
STATION DU CHEMIN DE FER à Bruges. Daveluy, Lith. du Roi à Bruges.