Bulletins d’arboriculture, de floriculture et de culture potagère/Pêche Mme Narcisse Gaujard

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La Pêche Madame Gaujard. (Gaujard)

Pêche Mme Narcisse Gaujard.

En 1858, j’avais semé une certaine quantité de noyaux de pêchers des variétés Pourprée hâtive, Grosse Mignonne, Galande, Nivette, etc. Les plants ont bien levé et il y en avait une soixantaine de bien venus, lorsque la forte gelée de 1860-61 les détruisit presque complétement. Un d’eux cependant n’a aucunement souffert et a continué à se développer. Deux ans après, il commençait à fleurir et en 1864 il produisait déjà de trés beaux fruits. Je n’y fis d’abord aucune attention ou du moins je n’y attachai aucune importance, car je savais qu’en semant des noyaux de bonnes pêches, neuf fois sur dix on obtient de bonnes variétés. Mais ce jeune semis prenant de plus en plus du développement, devint un grand arbre et finit par me donner deux à trois cents pêches chaque année. Les fruits étaient si beaux, l’arbre si fertile en plein vent ici, à Gand, où nous avons tant de peine à obtenir des pêches même en espalier, que je me décidai à le multiplier.

Les fleurs sont petites ; elles apparaissent assez tard, ce qui préserve cette variété des gelées tardives.

Les fruits sont gros, souvent renflés d’un côté et sont fortement attachés à la branche.

La chair est fine, très fondante et parfumée, couleur blanc carné flagellé de carmin autour du noyau, auquel elle n’est pas adhérente.

La peau est mince, couverte de duvet, fortement colorée de pourpre du côté du soleil et jaune clair pointillé à l’ombre.

L’arbre est vigoureux et forme déjà de beaux sujets de plein vent à l’âge de trois à quatre ans. Quoique cette variété puisse être considérée comme précieuse pour le plein vent, il est à supposer qu’elle sera également très bonne pour l’espalier.

N. Gaujard.