Caleb Williams/35

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Traduction par Amédée Pichot.
Michel Lévy frères, libraires éditeurs (tome 2p. 173-186).
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XXXV


Tandis que je tâchais ainsi de m’occuper et de pourvoir à mes besoins, en attendant que la violence des poursuites excitées contre moi pût être un peu calmée, je me vis assaillir par une nouvelle espèce de dangers à laquelle je ne songeais pas.

Gines, ce voleur qui avait été chassé de la bande du capitaine Raymond, avait toute sa vie été flottant entre les deux professions d’ennemi des lois et d’agent de la justice. Après avoir débuté par la première, vraisemblablement son initiation dans les secrets du métier des voleurs l’avait rendu singulièrement préparé à l’art de les prendre, emploi qu’il avait adopté par nécessité plutôt que par choix. Il avait donc bientôt acquis dans cette profession une réputation brillante, quoiqu’elle fût peut-être encore au-dessous de son mérite : car il en est de ce département du régime social comme de tous les autres ; quelque prudence et quelque habileté que puissent déployer les subalternes, les chefs en confisquent l’éclat et l’honneur. Gines exerçait son art en ce genre avec le plus beau succès, quand, par je ne sais quel accident, il arriva qu’un ou deux de ses exploits, dont la date était antérieure à l’époque où il avait quitté la bannière du brigandage illégal, furent dans le cas d’attirer un peu trop l’attention publique. Sur les avis réitérés qu’il en reçut, il jugea qu’il était prudent de décamper, et c’était pendant cette période de retraite qu’il était entré dans la troupe de ***.

Telle était l’histoire de cet homme avant qu’il eût été placé dans le poste où je l’avais rencontré pour la première fois. À l’époque de cette rencontre, il était déjà un des vétérans de la bande du capitaine Raymond ; car les voleurs étant un peuple dont la vie est de courte durée, il ne faut pas beaucoup de temps pour parvenir chez eux à la dignité de vétéran. Après son expulsion de la compagnie, il revint à sa profession légale, et il fut reçu dans ce bercail par ses anciens camarades avec joie et félicitation, comme une brebis égarée. Dans les classes vulgaires de la société, le laps de temps ne suffit pas pour effacer un crime ; mais dans cette respectable confrérie, c’est une maxime reçue de ne jamais exiger d’aucun des membres le compte de sa conduite, quand il est possible de s’en dispenser. Une autre maxime observée par ceux qui ont passé par les mêmes grades que Gines, maxime que Gines lui-même avait adoptée, c’est de réserver toujours pour les derniers ceux qui ont été complices de leurs expéditions, et de ne jamais s’attaquer à eux, à moins de grande nécessité ou de quelque amorce très-puissante. Par cette raison, le capitaine Raymond et ses associés, selon le système de tactique suivi par Gines, étaient à l’abri de ce qu’il appelait ses représailles.

Mais, quoique Gines eût des principes d’honneur, en prenant le mot dans ce sens, malheureusement je me trouvais dans un cas qui était hors de ces lois de l’honneur qu’il jugeait à propos de reconnaître. L’infortune m’enveloppait de toutes parts, et me refusait toute espèce de protection et de refuge. J’étais poursuivi sur la supposition que j’avais commis un vol capital, montant à une somme énorme. Mais Gines n’avait nullement participé au vol qu’on m’imputait : il se souciait fort peu que la supposition fût vraie ou fausse, et il me haïssait aussi cordialement que si mon innocence eût été établie de manière à ne pas laisser jour au plus léger soupçon.

Les deux limiers qui m’avaient arrêté à….. rapportèrent à leurs confrères, suivant l’usage, une partie de l’aventure, et ils parlèrent des raisons qu’ils avaient de présumer que l’individu qui leur avait passé par les mains, était ce même Caleb Williams pour la capture duquel était offerte une récompense de cent guinées. Gines, doué d’une sagacité supérieure dans ce qui avait rapport à sa profession, avait comparé les faits et les dates, et en avait conçu le soupçon que la personne attaquée et blessée par lui dans la forêt de…… était ce Caleb Williams. Il nourrissait une haine implacable contre ledit individu. J’étais la cause innocente de ce qu’il avait été chassé honteusement de la troupe du capitaine Raymond ; et Gines, à ce que j’ai su depuis, était intimement convaincu qu’il n’y avait pas la moindre comparaison à faire entre la noble et vaillante profession de voleur dont je l’avais fait sortir, et le métier bas de limier de police auquel il s’était vu forcé de retourner. À peine eut-il reçu l’avertissement dont je viens de parler, qu’il jura de contenter sa vengeance. Il se décida à abandonner tout autre but, et à consacrer toutes les facultés de son intelligence à découvrir le lieu de ma retraite. La récompense offerte, que sa vanité lui faisait déjà regarder comme immanquable, lui semblait une indemnité suffisante de ses peines et de ses dépenses. Ainsi j’avais contre moi toute l’habileté qu’il possédait en ce genre, aiguisée encore et stimulée par l’esprit de vengeance dans une âme qui ne connaissait aucun frein d’humanité ni de conscience. Quand je repassais dans mon esprit tout ce qui m’avait conduit à mon dernier asile, je m’imaginais comme le font assez souvent les malheureux, que mon malheur ne pourrait jamais s’aggraver ; mais je me trompais : en rencontrant Gines dans la fatale forêt de… j’avais attiré à ma poursuite un second ennemi de l’espèce de ceux qui n’abandonnent leur rage qu’avec la vie. Si Falkland était pour moi le lion affamé dont les rugissements me frappaient d’effroi, Gines était un insecte venimeux presque aussi redoutable qui suivait mes traces et me menaçait continuellement de son mortel aiguillon.

Le premier pas qu’il fit pour exécuter son projet, fut de s’en aller au port de mer où j’avais été arrêté. De là, il suivit ma trace jusqu’aux bords de la Severn, et des bords de la Severn jusqu’à Londres. Il n’est pas besoin, je pense, de faire observer que rien n’est moins difficile que de suivre un fugitif quand il n’a pas couvert sa marche par des précautions parfaitement bien conçues, surtout si son adversaire est stimulé par des motifs assez puissante pour mettre toute la persévérance de la haine dans sa poursuite. Gines, il est vrai, fut souvent obligé, dans le cours de ses recherches, de faire de doubles marches ; et comme le chien de chasse, emblême véritable de l’homme qui se livre à ce cruel emploi, toutes les fois qu’il se trouvait en défaut, il retournait à la place où il avait senti la dernière piste de la proie qu’il avait résolu d’exterminer. Il n’épargnait ni temps ni peine pour satisfaire la passion à laquelle, par choix, il s’était abandonné tout entier.

À compter de mon arrivée à Londres, il avait tout à fait perdu ma trace pour un moment. Londres est une capitale si vaste dans ses dimensions, qu’il était assez à supposer qu’un individu y trouverait le moyen de demeurer parfaitement caché et inconnu. Mais j’avais là un nouvel adversaire qu’aucune difficulté n’était capable de décourager. Il alla d’auberge en auberge, supposant avec raison qu’il n’y avait pas de maison particulière où j’eusse pu trouver retraite sur-le-champ, jusqu’à ce qu’à la fin, par les renseignements qu’il donna et les sentiments qu’il chercha à exciter, il parvint à savoir que j’avais couché une nuit dans le faubourg Southwark. Mais il ne put pas en apprendre davantage. Les gens de l’auberge n’avaient pas la moindre connaissance de ce que j’étais devenu le lendemain matin. Néanmoins, cela ne fit que l’animer davantage. Il devenait dès lors plus difficile de me dépeindre, à cause du changement partiel que j’avais fait à mon habillement le second jour de mon arrivée à Londres. Mais Gines vint encore à bout de cet obstacle. Ayant suivi ma trace jusqu’à ma seconde auberge, il obtint là des renseignements plus étendus. J’avais été un objet de conjectures pour les moments de loisir de quelques-uns des gens attachés à cette maison. Une vieille femme, de l’espèce la plus curieuse et la plus bavarde, qui demeurait vis-à-vis, et qui s’était levée de très-bonne heure ce même matin pour faire le savonnage de son linge, m’avait vu par sa fenêtre, à la lueur d’une grosse lanterne qui pendait devant l’auberge, au moment où je franchissais la porte. Elle n’avait pu m’observer que très-imparfaitement, mais elle se figurait néanmoins qu’il y avait dans mon air quelque chose de juif. Elle avait coutume de tenir tous les matins avec l’hôtesse une conversation à laquelle assistaient de temps en temps les garçons et les filles de l’auberge. Dans le cours de la conférence qui avait eu lieu dans cette matinée, elle avait fait quelques questions sur le juif qui avait couché la veille dans la maison. On n’avait pas eu de juif à coucher ; la curiosité de l’hôtesse avait donc été excitée à son tour. D’après l’heure, ce ne pouvait pas être un autre que moi. Voilà une aventure vraiment fort étrange ! On avait comparé ensemble les différentes remarques sur mon air et sur mon habillement. Jamais deux choses n’avaient eu moins de rapport. Toutes les fois qu’il y avait entre ces commères disette de nouvelles pour entretenir leur babil, c’était le juif-chrétien qui revenait sur le tapis et qui fournissait un texte à la conversation.

Les informations que Gines avaient recueillies dans cet endroit paraissaient d’une grande conséquence ; néanmoins, il se passa quelque temps sans qu’elles tinssent tout ce qu’elles avaient semblé promettre. Il ne pouvait pas s’introduire dans chacune des maisons particulières où l’on recevait du monde pour loger, avec la même facilité qu’il l’avait fait dans les auberges. Il parcourait toutes les rues, et il examinait de l’œil le plus curieux et le plus attentif l’air et la démarche de tous les juifs qui se trouvaient à peu près de ma taille ; mais en vain. Il se rendait souvent à Dukes-Place ; il fréquentait les synagogues. Ce n’est pas que dans le fait Gines espérât me trouver dans ces différents endroits, mais c’étaient des moyens qu’il employait faute d’autres, et en désespoir de cause. Plus d’une fois, il fut sur le point d’abandonner l’entreprise ; son insatiable soif de vengeance le retenait toujours.

Son esprit était dans cet état de trouble et d’irrésolution, lorsqu’il s’avisa d’aller un jour rendre visite à un frère qu’il avait, prote dans une imprimerie. Il y avait peu de commerce entre ces deux personnes dont les inclinations et les habitudes n’avaient pas le moindre rapport. L’imprimeur était sage, laborieux et aimant à faire des épargnes. Mécontent de la conduite de son frère et de son genre de vie, il avait fait des efforts inutiles pour l’en retirer. Mais, malgré cette grande différence dans leur façon de penser respective, ils se voyaient quelquefois. Gines aimait à faire parade de ses exploits, au moins de tous ceux dont il osait risquer le récit ; et son frère était un auditeur de plus à joindre à ceux auxquels il avait coutume de raconter ses prouesses. Les saillies piquantes et les anecdotes singulières dont la conversation de Gines était semée amusaient beaucoup l’imprimeur ; malgré ses préjugés d’honnête homme, il ne pouvait se défendre d’un secret plaisir d’être le frère d’un homme aussi extraordinaire par son adresse et son courage.

Après avoir écouté cette fois, pendant un certain temps, les récits merveilleux que Gines faisait à sa manière, l’imprimeur se sentit le désir d’amuser aussi à son tour son frère par quelque conte. Il se mit donc à lui débiter quelques-unes de mes histoires de Cartouche et de Gusman d’Alfarache. Elles piquèrent l’attention de Gines. Son premier mouvement fut de la surprise ; le second fut de la jalousie et du dépit. Où l’imprimeur avait-il pu apprendre de pareilles histoires ? On satisfit à sa question. Je vous dirai, dit l’imprimeur, que pas un de nous ne sait que penser de l’auteur qui nous fournit ces articles. Il écrit des vers, de la morale, de l’histoire ; je suis typographe et correcteur d’épreuves, et, sans vanité, je crois que je puis me flatter de me connaître assez passablement à toutes ces choses-là : à mon avis, il écrit dans ces différents genres avec beaucoup de finesse, et pourtant croiriez-vous que ce n’est pas autre chose qu’un juif ? »

Aux yeux de mon honnête imprimeur c’était une chose aussi étrange que si ces ouvrages eussent été faits par quelque chef de Cherokées aux bords du Mississipi.

« Un juif ! et d’où le connaissez-vous ? l’avez-vous jamais vu ?

— Non ; c’est une femme qui nous a toujours apporté jusqu’à présent ces articles. Mon maître ne peut pas souffrir le mystère, il aime à voir ses auteurs ; aussi ne cesse-t-il de tourner et de retourner la vieille de toutes les manières, mais il ne peut jamais en tirer la moindre chose, si ce n’est qu’un jour il lui échappa de dire que le jeune auteur était juif. »

Un juif ! un jeune auteur ! un homme qui ne traite que par tierce personne et qui se cache aux yeux de tout le monde ! Quelle ample matière pour les soupçons et les conjectures de Gines ! Il fut encore confirmé dans ses idées, sans toutefois s’en rendre compte, par le sujet de mes productions, qui étaient, comme je l’ai dit, des histoires d’hommes dont les jours avaient été terminés par la main du bourreau. Il n’en dit pas davantage à son frère, si ce n’est qu’il lui demanda d’un air indifférent quelle espèce de femme c’était que la femme en question, de quel âge elle pouvait être, et si elle lui apportait souvent des ouvrages de ce genre ; bientôt après, il s’en alla.

Cet avis inespéré fut reçu par Gines avec une extrême joie. Ayant recueilli de la bouche de son frère des renseignements suffisants sur l’air et la personne de Mrs. Marney, et apprenant qu’elle devait apporter quelque chose le lendemain, il prit son poste de très-bonne heure dans la rue, afin de ne pas courir le risque de manquer l’occasion. Il attendit plusieurs heures, mais ce ne fut pas pour rien. Mrs. Marney parut effectivement ; Gines guetta sa sortie, et après environ vingt minutes il la vit se mettre en chemin pour retourner. Il la suivit de rue en rue ; à la fin il la vit entrer dans une maison particulière, et il commença à se féliciter en lui-même d’être arrivé au terme de ses recherches.

La maison où Mrs. Marney était entrée n’était cependant pas celle où elle demeurait. Par un hasard qui tient du prodige, elle avait observé que Gines la suivait dans la rue. En revenant chez elle, elle avait vu une femme qui se trouvait mal ; mue par la compassion qui lui était si naturelle, elle s’était approchée de la malade pour lui prêter du secours. Aussitôt la foule les avait entourées. Mrs. Marney, après avoir fait tout ce qu’elle pouvait dans la circonstance, avait cherché à reprendre le chemin de son logis. Voyant la foule autour d’elle, elle avait songé aux filous, et avait mis ses deux mains sur ses poches, en promenant en même temps ses regards sur ceux qui l’environnaient. Elle avait quitté brusquement ce cercle de populace ; et Gines, qui, de peur de la perdre dans la foule, avait été obligé de l’approcher davantage, était en ce moment précisément vis-à-vis d’elle. Il avait une figure singulièrement remarquable. Toute l’astuce de la méchanceté et l’intrépidité de l’impudence étaient écrites sur chaque trait de son visage ; et, sans être philosophe ni physionomiste, Mrs. Marney en avait été frappée. Cette bonne dame, comme la plupart des personnes vives et agissantes, avait une manière particulière de gagner sa maison ; au lieu de suivre les rues, elle enfilait une quantité de petites ruelles et de passages compliqués, qui tournaient quelquefois brusquement de l’un dans l’autre. Dans un de ces détours, elle avait rencontré par hasard l’œil de ce même homme dont l’aspect l’avait frappée et qui semblait ne pas la perdre de vue. Cette circonstance, jointe à l’air singulier qu’elle lui trouvait, lui avait fait concevoir des inquiétudes. Cet homme n’était-il pas occupé à la suivre ? C’était le milieu du jour, et elle n’avait rien à craindre pour elle personnellement. Mais ceci ne pouvait-il pas avoir quelque rapport à moi ? Elle s’était rappelé les précautions et le mystère dont je m’enveloppais, et ne doutait pas que je n’eusse de fortes raisons pour en agir ainsi. Elle se souvenait bien d’avoir toujours été sur ses gardes à mon sujet ; mais y avait-elle été suffisamment ? Elle sentait que, si jamais elle pouvait être la cause qu’il m’arrivât un malheur, elle ne s’en consolerait de sa vie. Elle s’était donc déterminée, par manière de précaution et crainte de pis, à entrer dans la maison d’une de ses amies et à me faire parvenir un mot d’avis de ce qui lui était arrivé. Aussitôt donc qu’elle eut donné à cette amie les instructions nécessaires, elle sortit sur-le-champ pour aller faire visite à quelqu’un dans un quartier directement opposé, après avoir recommandé au messager qu’elle m’envoyait de ne partir pour faire sa commission auprès de moi que cinq minutes après elle. Par cette conduite prudente, elle me tira du danger qui me menaçait alors.


Cependant l’avertissement qui me fut apporté ne me donna nullement à connaître toute la grandeur du péril que j’avais à redouter. Pour tout ce que je pouvais y voir, les circonstances me paraissaient fort indifférentes, et il me semblait que la frayeur de Mrs. Marney ne provenait que de l’extrême prévoyance et de l’affection de cette excellente femme. Tel était néanmoins le malheur de ma situation, que je n’avais pas à choisir. Que ma tranquillité fût ou non menacée par cet événement, je me voyais obligé d’abandonner en un instant mon habitation, sans prendre avec moi autre chose que ce que je pouvais emporter dans mes mains ; de renoncer à voir davantage ma généreuse bienfaitrice ; de laisser là tous mes arrangements et mes petites provisions ; d’aller encore, dans quelque retraite isolée, recourir à de nouveaux projets, et chercher à faire, si je pouvais raisonnablement l’espérer, un nouvel ami. Je descendis dans la rue, le cœur gonflé ; mais mon parti était pris. Il était grand jour. « Je crains, me disais-je, qu’il n’y ait en ce moment des personnes qui rôdent dans les rues pour me chercher ; il est très-possible qu’elles dirigent leurs poursuites dans une autre route que la mienne ; mais je ne dois pas me fier à cette chance. » Je traversai donc cinq à six rues, et me glissai ensuite dans une maison de peu d’apparence où l’on donnait à manger à bas prix. J’y pris quelque nourriture, et, après y avoir passé plusieurs heures dans de profondes réflexions, je finis par demander un lit. Néanmoins, dès qu’il fit sombre, je sortis pour acheter l’attirail d’un nouveau travestissement, ce qui était absolument indispensable. Après l’avoir ajusté, pendant la nuit, du mieux qu’il me fut possible, je quittai ce lieu avec les mêmes précautions que j’avais déjà prises en pareils cas.