Catéchisme du diocèse de Sens/De la communion

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Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 57-59).

XXX. De la Communion.

D. QU’eſt-ce que Communier ?
R. C’eſt recevoir le Sacrement d’Euchariſtie.
D. Devons-nous déſirer de communier ſouvent ?
R. Oüi, à cauſe des grands effets que la Communion produit en nous.
D. Quels ſont les effets de la Communion ?
R. 1. Elle nous unit intimement à Jeſus-Chriſt qui devient réellement notre nourriture.
2. Elle augmente en nous la vie ſpirituelle de la grace.

3. Elle modere la violence de nos paſſions, et affoiblit la concupiſcence.
4. Elle eſt un gage de la vie éternelle, et de la reſurrection glorieuſe.
D. La ſainte Euchariſtie fait-elle ces effets dans tous ceux qui communient ?
R. Non, il y en a qui attirent ſur eux la malédiction de Dieu par leurs Communions.
D. Qui ſont-ils ?
R. Ceux qui communient indignement.
D. Qu’eſt-ce que communier indignement ?
R. C’eſt communier avec la conſcience ſoüillée d’un péché mortel.
D. Eſt-ce un grand péché de communier ainſi ?
R. Oüi, c’eſt profaner le Corps et le Sang de Jeſus-Chriſt.
D. Ceux-là reçoivent-ils le Corps de Jeſus-Chriſt ?
R. Oüi, mais c’eſt pour leur condamnation.
D. Comment évite-t’on un ſi grand crime ?
R. En purifiant ſa conſcience par une bonne Confeſſion avant de communier.
D. Quelle autre préparation faut-il pour bien communier ?
R. Il faut être à jeun, c’eſt-à-dire n’avoir ni bû ni mangé depuis minuit.
D. Dans quels ſentimens doit-on approcher de la Communion ?
R. Avec une grande dévotion, un amour fervent pour Jeſus-Chriſt et une profonde humilité.
D. En quel tems eſt-on plus étroitement obligé de communier ?
R. A Pâques, et lorſqu’on eſt en danger de mort.

Trahiſon de Judas, ſa Communion, et ſa mort. St. Matthieu, chap. 26 et 27.
PRATIQUES. 1. Communier le plus ſouvent qu’on peut, et au moins une fois au commencement de chaque mois.
2. Deux ou trois jours avant celui de la Communion, s’y préparer par des prieres plus ferventes, et des bonnes œuvres.
3. Paſſer le jour de ſa Communion dans la retraite, les œuvres de pieté, l’Oraiſon ou la lecture des bons livres.
4. Quand on eſt malade avec danger, demander de bonne heure la ſainte Communion, ſans attendre qu’on ſoit à l’extrémité, et procurer que nos parens et nos amis faſſent de même.