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Catéchisme du diocèse de Sens/Du Paradis

La bibliothèque libre.
Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 80-81).

XLIII. Du Paradis.

D. QU’eſt-ce que le Paradis ?
R. C’eſt un lieu de délices, où voyant dieu, on joüit d’un bonheur éternel.
D. Qui ſont ceux qui vont en Paradis ?
R. Ce ſont ceux qui n’ont point offenſé dieu, ou qui l’ayant offenſé, ont fait pénitence.
D. Que font les Saints en Paradis ?
R. Ils joüiſſent d’un bonhenr parfait.
D. Quel eſt ce bonheur ?
R. Ils voyent dieu, ils l’aiment, ils reſſentent une joye inexprimable, ils ſont exempts de toutes ſortes de peines.
D. Les Saints ſont-ils en Paradis en corps et en ame ?
R. Il n’y a encore que leurs ames, leurs corps n’y entreront qu’après la reſurrection.
D. Pourquoi leurs corps entreront-ils dans le Ciel ?
R. Pour avoir part à la gloire de leurs ames, comme ils ont eu part ſur la terre à leur pénitence et à leurs bonnes œuvres.
D. De quoi ſe nourriront dans le Ciel les corps des Saints ?
R. Ils n’auront pas beſoin de nourriture, parce qu’ils ne ſeront point ſujets aux infirmitez de ce monde.
D. Combien durera le bonheur des Saints dans le Paradis ?

R. Il durera éternellement ; c’eſt-à-dire, qu’il ne finira jamais.
D. Leur bonheur ne ſera-t’il jamais troublé par aucun chagrin, ni perte, ni maladie ?
R. Non, dans toute l’éternité ils ne reſſentiront jamais la moindre peine.
D. Qu’eſt-ce qu’un Chrétien doit déſirer plus ardemment ?
R. C’eſt d’aller en Paradis pour y voir dieu.
D. Que faut-il faire pour y aller ?
R. Il faut aimer dieu de tout ſon cœur & accomplir ſes Comandemens.

Transfiguration de notre Seigneur Jeſus-Chriſt. St. Matth. chap. 17.
PRATIQUES. 1. Au lieu de s’effrayer de la mort, s’accoutumer à la regarder comme un bonheur qui nous donnera l’entrée du Paradis.
2. Dire quelquefois à Dieu dans le déſir de le poſſeder dans le Ciel : Que votre Royaume arrive : ou avec un Prophete : Seigneur, je ſerai raſſaſié quand je verrai votre gloire.
3. Nous conſoler dans nos maladies, et nos chagrins, par l’eſpérance du Paradis, qui terminera bien tôt nos peines.