Causeries, deuxième série/La Médecine à Paris

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Hachette (2p. 58-72).

LA MÉDECINE À PARIS.

Si par hasard quelqu’un de nos lecteurs s’est aperçu de mon silence, je le remercie cordialement et je lui fais ici mes plus humbles excuses. Le journaliste n’a pas droit à six mois de vacances, comme les sénateurs et les députés, ni même à deux, comme les magistrats, les avocats, les professeurs et les élèves. Le nom seul de notre profession indique assez que nous devons être toujours prêts et travailler tous les jours. Comme les boulangers, nous sommes les esclaves d’une nécessité quotidienne : le pain n’est pas plus indispensable à la vie des hommes civilisés que le papier noirci.

Mais pour être journaliste on n’en est pas moins homme, sujet à toutes les éventualités de la vie, le bonheur compris. Or, les émotions violentes, si elles ne paralysent point les bras du boulanger, troublent un peu le cerveau de l’écrivain. Et mieux vaut, selon moi, se présenter les mains vides que d’offrir au public les élucubrations d’un cerveau troublé. Ne rien dire est meilleur que dire des sottises, ne le pensez-vous pas, vous qui nous écoutez ?

Je connais un journaliste qui se leva de grand matin, le lendemain de son mariage, et se mit à écrire tout d’une traite, jusqu’au soir. Il le fallait ! Le journal, ou la revue, comptait absolument sur lui. Lui seul, à ce qu’on lui disait, était capable de sauver une publication fort malade. Il ne sauva rien du tout, on le devine, et très-probablement ce qu’il écrivit ce jour-là n’avait pas l’ombre du sens commun.

À quelque effort qu’un homme se livre, il ne pourra tirer de son esprit que ce qui y est contenu. Or, il arrive qu’un sentiment ou une idée envahisse notre esprit de manière à en chasser tout le reste. Le bonheur est comme un roi qui descend dans la maison d’un pauvre : il n’y a de place que pour lui. Donc ce pauvre diable d’heureux, dont je vous raconte l’histoire, était forcé de parler de tout, excepté de ce qu’il avait dans le cœur et dans l’esprit.

Je suppose que le tour de force est encore plus rude, quand il s’agit d’écrire auprès d’un berceau neuf. Car enfin, quoique les cœurs bien nés ne deviennent jamais indifférents aux affaires publiques, nous voyons au premier plan ce qui nous touche de plus près. Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est de l’optique. Mettez-vous seulement la main devant les yeux, vous n’apercevrez plus rien dans la chambre.

Interposez entre le monde et vous une petite tête dans un petit bonnet, et vous assisterez à un joli phénomène que les astronomes n’ont pas encore étudie : une éclipse totale du Monde.

Les bruits s’éclipsent comme les objets, et par la même cause. Un simple cri, très-faible, vous empêche d’entendre le bruit du canon ; c’est le vagissement qui tonne et c’est le canon qui vagit, parce que l’un vient de la chambre voisine et l’autre du Mexique.

Je crois aussi que le bonheur est un élément impolitique au suprême degré, car il amollit en nous « ces haines vigoureuses » dont parle le Misanthrope. Tout est bien, rien n’est mal aux yeux de l’homme, dans ces moments, hélas ! trop rares, où il n’a rien à désirer. — Vous savez ? lui dit-on, M. Veuillot a fait une brochure.

— Ah ah ! ce bon M. Veuillot ! J’espère qu’elle a réussi, sa brochure.

— Mais c’est qu’elle n’a pas réussi du tout.

— Allons ! Tant mieux !

— Les négociations de M. Vegezzi sont terminées.

— Bien, cela, ! Ces pauvres cardinaux sont enfin réconciliés avec le roi d’Italie !

— Au contraire ! tout est rompu, ou (comme on dit officiellement) interrompu.

— À la bonne heure !

— L’Espagne se dispose à reconnaître l’Italie.

— Elle a raison.

— On dit aussi que le Portugal médite d’annexer l’Espagne.

— Il n’a pas tort.

— Nous avons fait un nouveau député en Auvergne.

— Bien ! Et qui ?

— M. Girot-Pouzol, un tout jeune homme.

— Parfait ! Il faut des jeunes gens à la Chambre, et dans le gouvernement aussi.

— Mais, M. Girot-Pouzol était le candidat de l’opposition.

— Où est le mal ?

— Mais, c’est que le préfet avait posé la question avec la dernière des imprudences. Il aura sur les doigts, ce malheureux préfet !

— Bien, bien.

— Vous trouvez ? Mais cette accident, survenu après tant d’autres, va ruiner le système des candidatures officielles.

— Tant mieux ! toujours tant mieux ! »

Voilà, mon cher lecteur, à quel degré d’optimisme le parfait contentement peut faire descendre un homme. C’est pourquoi je me sens incapable de traiter aucune question politique. Si je cédais au courant de bienveillance qui m’entraîne, je dirais que le pape est réconcilié avec les Romains, le czar avec les Polonais, l’empereur d’Autriche avec les Hongrois, M. Haussmann avec les Parisiens, l’empereur Maximilien avec les juaristes, Johnson avec Davis et M. Granier de Cassagnac avec la Révolution.

Je m’extasierais sur la hausse de toutes les valeurs de Bourse, j’admirerais l’activité féconde du Corps législatif, qui a fait si peu de discours et tant d’affaires, et voté toutes les lois que nous avions espérées. Mais je me sens incapable de rien critiquer aujourd’hui ; j’amnistie tout, sauf à me rattraper dans huit jours, suivant l’usage, et je commence un article d’observation pure, sur la médecine à Paris.

Le Parisien s’aperçoit à peine de ce qui change autour de lui. La transformation de la ville ne s’opère que par degrés, quelque zèle qu’on mette à tout faire à la fois, comme dans un changement à vue. Vous avez tout le temps de vous accoutumer aux nouveaux aspects, de vous blaser sur un square avant qu’il soit planté, et sur un boulevard de deux lieues avant qu’il soit bâti. Quand vous allez au bois de Boulogne par l’avenue de l’Impératrice, il vous semble que c’est la vraie route, la seule possible, et que les choses ont toujours été ainsi.

Il faut qu’un provincial arrive de son village, l’esprit farci de vieux souvenirs, l’ancien plan de Paris gravé dans la tête, pour vous rappeler que tout était autrement en 1845. Les démolitions, les reconstructions, les percements, les nivellements, tout ce qui s’est fait en détail sous vos yeux s’accomplit pour ainsi dire en un seul moment à sa vue.

Il voit crouler tout un quartier qui se tenait debout dans sa mémoire ; il voit sortir de terre ces longues files de maisons uniformes dont il n’avait aucune idée jusqu’à ce jour. L’improvisation gigantesque de M. Haussmann a pu frapper beaucoup de Parisiens dans leurs intérêts, leurs goûts, leurs habitudes ; elle ne frappe d’étonnement que les étrangers ou les provinciaux.

Cette réflexion s’étend à tous les changements qui se sont faits dans la vie parisienne. Ce n’est pas en un jour que le loyer d’une famille bourgeoise s’est élevé de 1500 fr. à 3000. Le filet de bœuf n’a pas monté brusquement de 1 fr. 25 à 2 fr. 50. Vous avez eu quinze ou vingt ans pour vous acclimater à la cherté de toutes choses. La transition n’est bien sensible qu’aux yeux d’un nouveau débarqué, le jour où il remet les pieds sur le macadam de Paris.

Il faut donc, pourvoir clair à vos propres affaires, emprunte rquelquefois les lunettes d’un simple provincial comme moi.

À cent lieues de Paris, nous conservons facilement le souvenir de l’ancienne vie parisienne, car elle s’est transportée chez nous peu à peu, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses avantages et ses inconvénients.

Nos loyers de 1865 sont à peu près les mêmes que vous payiez il y a vingt ans ; le vin, la viande et toutes les denrées se vendent en province aux anciens prix de Paris ; l’élégance des femmes, le jeu et les autres plaisirs des hommes ont atteint le niveau parisien de 1840, sans le dépasser visiblement. Le bourgeois de Nancy ne ressemble pas mal au bourgeois de Paris dans les pièces de M. Scribe ; les vieux célibataires de Metz ou de Besançon semblent calqués sur les types de Béranger ; la jeunesse dorée de Marseille ou du Havre me représente assez exactement les héros parisiens de Balzac. Si la grisette rieuse et désintéressée, si l’artiste chevelu se trouvent encore en quelque lieu, c’est en province. Vous souvient-il de Bernardet, ce médecin de la Camaraderie, que Régnier représente avec tant de verve et d’esprit ? Il a quitté Paris depuis plus de vingt ans ; si vous voulez le voir, il faut courir à cent lieues.

Le but de Bernardet et de ses confrères du même temps était la clientèle. Avoir beaucoup de malades à soi, courir de l’un à l’autre, crever plusieurs chevaux par an, être éveillé dix fois dans la nuit : tel est encore l’idéal d’un jeune médecin en province. En 1865, à Paris, tout docteur qui a un peu d’ambition aspire à se passer de clientèle. Les plus grands et les plus célèbres obtiennent par leurs travaux et leurs efforts obstinés de n’avoir plus un seul malade à eux.

Comprenez-vous pourquoi ? Le labeur de la clientèle n’est pas seulement pénible et compliqué d’une responsabilité des plus lourdes : il implique un savoir étendu jusqu’à l’infini et une aptitude universelle. Mettez-vous un instant à la place de l’honnête et laborieux jeune homme qui, au sortir de l’école, arrive à Saverne, par exemple, et se charge de maintenir en parfaite santé deux ou trois cents familles. Il faut qu’il sache tout, qu’il ait tout observé, tout pratiqué, qu’il manie avec une égale dextérité les hommes, les enfants et les femmes ; il doit être médecin, chirurgien, accoucheur, aliéniste, orthopédiste, spécialiste dans toutes les spécialités à la fois, car ses malades seront à lui et n’attendront rien que de lui : le médecin de petite ville est un médecin pour tout faire !

Il est presque impossible qu’un homme si occupé ajoute aucune découverte au trésor de la science. Trop heureux s’il trouve le temps de suivre à petits pas les progrès qui s’accomplissent loin de lui ! La clientèle, en le condamnant à savoir tout, lui interdit de rien trouver par lui-même. Il est forcé d’ensevelir dans un travail obscur, ingrat et mal payé, des facultés qui n’étaient peut-être pas médiocres.

Le médecin pour tout faire me rappelle ces horlogers du bon vieux temps qui savaient leur métier sur le bout du doigt dans toutes ses parties. Ils fabriquaient, assemblaient, finissaient par eux-mêmes toutes les pièces d’une montre, et ciselaient la boîte elle-même avec un soin irréprochable. Cela prenait six mois environ pour chacune ; ils en faisaient jusqu’à soixante ou quatre-vingts dans leur vie et mouraient sans avoir rien inventé. La division du travail a changé tout cela. Nous avons des horlogers qui laminent les ressorts, d’autres qui les polissent et d’autres qui les trempent ; chaque rouage est fait par un spécialiste qui le possède à fond ; les pièces sont assemblées par le plus habile homme et repassées par la main la plus délicate. Et à la tête de chaque fabrique il y a des horlogers qui n’ont jamais donné un coup de lime : ceux-là sont les ingénieurs de la chose ; ils inventent, perfectionnent et font exécuter. Moyennant quoi, il se fabrique infiniment plus de montres, elles coûtent beaucoup moins cher et le progrès va son train.

Il se fait dans la médecine une révolution du même genre. On a divisé le travail. Le domaine de la science s’est tellement étendu en tous sens, qu’un homme doué de facultés moyennes ne peut plus le connaître dans son ensemble et ses détails. Quelques savants se sont cantonnés dans des spécialités où ils excellent. Quelques autres ont grimpé au sommet d’une montagne, pour voir les choses de plus haut. Ils ne descendent plus sur le terrain de la pratique, mais on peut venir à eux et leur demander un conseil. Le médecin pour tout faire n’est pas mort, mais il a changé de rôle. Il est l’ami, le conseiller, le guide de sa clientèle ; il la mène aux hommes spéciaux qui guérissent tel ou tel mal.

Le type du médecin pour tout faire est cet excellent homme qui va tous les jours en visite chez le richissime baron de R… Ami de la maison, reçu à bras ouverts, il passe la famille en revue, et si l’un des enfants a le pouls un peu vif ou la langue chargée, il lui dit : Tu es malade ; fais appeler tel ou tel médecin.

Voilà un homme qui a de l’instruction et de la pratique, qui en sait assurément plus long que les arrogants petits purgons d’autrefois, si fiers de leur talent, si jaloux de leur autorité despotique, si ardents à repousser un intrus qui touchait à leur clientèle ! Il laisse à d’autres le profit et l’honneur de guérir ses malades ; il s’enferme humblement dans son rôle d’hygiéniste, de conseil et d’ami. Je le cite comme un type et non comme une exception il y en a cent à Paris qui professent la même modestie.

Dès qu’un malade est vraiment malade, le médecin pour tout faire se hâte de mettre sa responsabilité à couvert. Il appelle M. Bouillaud ou M. Trousseau, ou M. Rayer, ou M. Andral, ou M. Sée, ou M. Noël Guéneau de Mussy, ou M. Lorain, ou M. Tardieu si le cas est du ressort de la médecine ; il réclame les soins de M. Malgaigne, de M. Michon, de M. Nélaton, de M. Richard, de M. Verneuil, de M. Broca, de M. Chassaignac, de M. Demarquay ou de M. Velpeau, s’il s’agit d’une opération chirurgicale.

S’agit-il d’un accouchement difficile ? Le médecin pour tout faire se récuse : il va chercher M. Campbell, ou M. Dubois, ou M. Pajot, ou M. Joulin, ou M. Moreau, ou M. Depaul. Vos oreilles, ô Parisiens, appartiennent à M. Bonnefont ou à M. Triquet ; vos yeux à MM. Desmarres père et fils, Sichel, Giraud-Teulon, Liebreich, Tavignot, E. Meyer, Wecker ; vos larynx à MM. Mandl, Fauvel et Moura. Les maladies de la peau relèvent de l’illustre Bazin et de son ingénieux élève M. Hardy ; les accidents de jeunesse vous adressent à Ricord, à Fournier, à Bassereau ; les maladies de l’urètre vous envoient chez Caudmont, Mallez, Civiale ou Mercier ; les hernies chez Dupré. MM. Huguier et Alphonse Guérin ont monopolise les maladies des femmes ; l’orthopédie est le domaine de M. Vincent Duval, son fondateur en France, de M. Bouvier et de M. J. Guérin, praticien remarquable, théoricien hors ligne, journaliste sérieux, le plus intelligent des jouteurs qui animent l’Académie de médecine. M. Duchenne et M. Tripier manient l’électricité avec gloire et l’appliquent au traitement des maladies nerveuses. Les maladies mentales, un peu trop négligées aujourd’hui, appartiennent à M. Baillarger, M. Falret, M. Merel de Rouen, M. Lassègne, M. Luys et M. Dally, qui est le Tardieu de la folie. C’est lui qui décide en justice si le criminel est responsable ou non.

Voilà une nomenclature un peu longue, mais est-ce ma faute, à moi, si les médecins éminents sont si nombreux à Paris ? Je n’ai nommé que les premiers, ceux qui n’ont pas besoin qu’on les fasse connaître ; encore est-il probable que j’en ai oublié plus d’un. Les omissions, d’ailleurs, importent peu, car ce n’est plus le public lui-même qui choisit ses guérisseurs ; il s’en rapporte au choix du médecin pour tout faire et s’en trouve généralement bien.

Les hommes que j’ai cités sont tous des médecins sans clientèle : ils ne soignent ni une, ni cent, ni mille familles à Paris ; ils guérissent une ou plusieurs maladies. On les cherche et on les trouve dans leur cabinet le jour où l’on a besoin d’eux.

Je crois inutile d’insister sur les avantages de la division du travail. Il est trop évident qu’un homme muni d’une bonne instruction médicale doit devenir très-fort en peu d’années s’il concentre tous ses efforts sur un seul point. Le champ de la science est si vaste aujourd’hui que tous les médecins, sauf quelques hommes de génie, optent nécessairement entre la spécialité et la médiocrité. Je ne dis pas de mal des hommes médiocres ; ils sont souvent de bon conseil, et ils en savent toujours assez pour vous apprendre où le bât vous blesse. Mais quand vous êtes sûr d’avoir une dartre, adressez-vous à l’homme qui guérit les dartres, et ne vous informez pas s’il est en outre bon accoucheur. Ce n’est pas un long bail que vous passez avec lui ; il s’agit simplement de lui livrer votre peau afin qu’il la guérisse. Vous payerez selon vos moyens le service qu’il vous aura rendu, et vous ferez place à d’autres, qui s’en iront guéris à leur tour.

Il y aurait beaucoup à dire sur la rétribution des soins médicaux : c’est une question commerciale qui, comme beaucoup d’autres, est encore un peu dans l’enfance.

Lorsque le médecin n’était qu’un bon ami qui partageait son temps entre un millier de malades, on le payait à la visite comme les fiacres à la course, que le malade fût tué ou guéri. Maintenant que la Faculté de Paris, par la division du travail, devient une sorte d’usine, une fabrique de santé où la province et l’étranger viennent s’approvisionner de longue vie, on arrivera peut-être à chercher des tarifs équitables et logiques. Je traiterai un jour de cette affaire, et de l’enseignement médical aussi, qui est une des graves questions de notre temps.

Mais, aujourd’hui, je me ferais scrupule de laisser cette esquisse sans rendre hommage aux ingénieurs en chef de la médecine moderne, à ces horlogers qui n’ont jamais fabriqué ni réparé une montre, et qui n’en sont pas moins les grands maîtres de l’art. Il s’agit, vous le devinez, des médecins adonnés à la science pure, ceux qui, non-seulement n’ont pas de clientèle, mais qui n’ont pas même de malades. Et pourtant la médecine moderne leur est redevable de ses plus belles découvertes, de ses plus admirables progrès.

Ces hommes placés au sommet de la science s’appellent Claude Bernard, Balbiani, Bouchardat, Littré, Charles Robin, Philippeaux, Davaine, Marey. Claude Bernard a touché à tout ; on en peut dire autant de Bouchardat. L’un a jeté les bases d’une rénovation complète de la médecine ; l’autre a trouvé de belles applications de la chimie. Balbiani est célèbre par ses études expérimentales sur les générations alternantes et sur les infusoires ; Philippeaux a fait avec Vulpian des recherches de physiologie expérimentale ; Davaine a étudié les entozoaires et le parasitisme interne, et Marey la circulation. M. Littré et Charles Robin, après avoir publié séparément tout un monde d’observations personnelles, de faits constatés, de lois découvertes, se sont réunis pour construire un vrai monument, le Nysten, livre unique, où l’homme du monde aussi bien que le savant embrasse d’un seul coup d’œil la médecine moderne.

Pourquoi faut-il que ces grands esprits soient des mécréants de la pire espèce ? Cela gâte tout leur talent et annule tous leurs mérites. Peut-être pas à vos yeux, lecteur tolérant, mais aux yeux des Académies. L’Académie française a repoussé M. Littré ; l’Académie des sciences cherche un bon catholique, bien médiocre et bien soumis, pour l’asseoir dans le fauteuil de Charles Robin.